croire, il y a un demi-siècle, enseveli et mort a jamais, et qui semble vouloir ressuciter son impiélé vieillie et ses haines retrogrades? II se produit sous toules les formes de la litléralure dans le roman, dans le drame, dans la brochure, dans la revue, et avec le plus de fureur dans le journal et le pam phlet. Des journaux semblent exisler tout exprés pour nous apporter chaque matin, avec révénement de la veillecontre le Christ et son Eglise, Ie témoignage d'nne haine ioujours ancienne et toujours nouvelle; et des publications libérales accreditees, trouvant une trop facile hospitalité même en des foyers catholiques, son! coup sur coup surprises en flagrant délit d'antichrislianis- me, au point de désoler tous les chrétiens et d'élonner mème les antichrétiens. Oui, le fait est la tout vivant, et défie le démenti: il y a une légion de Canlichrislia- nisme, mince par le nombre et Ie génie, mais bruyante par l'agilalion el le scandale; légion militante de Terreur contemporaine, inercenaires du libéralisme ct quelques sol- datségarés de toutes les philosophies plus ou moins en déroule. Poslérité légitime mais dégénérée. reconnaissable mois rachilique du patriarche de Ferney, lous ces Voltaires aux pelits pieds contrefont du mieux qu'ils peuvent sa palernité antichrétienne: impuis- sants a reproduire son style, ils reprodui- sent son ricanement, et ne pouvanl lui déro ber son esprit ils lui prennent sa grimace; ne Timitant bien qu'en une chose, sa hainc contre le Christ et TEglisc. Efttre les hommes qui parient, qui crient et font fracas dans ce petit monde antichré- Jien, y a-l il une entente, une convention, un mot d'ordre Peut-être! N'importe, ils se devinent, ils se comprennent et se prêtenl contre le Christ et les siens un muluel se- cours; et le dénigrement, le mensonge et la calomnie l'organisent dans leurs rangs pour balt re en brêche dans le chrislianisme les trois choses qu'ils y redoulcnl, les doctrines, les institutions, les personnes. Qui ne verrait pascela se démontrerait aveugle; et quicon- que aprés Tavoir vu craindrait de le dire, se démonlrerail lache. PIüt au ciel que nous eussions a constater moins souvent parmi les catholiques mèmes, un aveuglement et une laqhetésidéplorables. FANATISME. II n'est rien peut-étre qne nos Iibéraux aicnt plus souvent a la boucheque les accu sations de fanatisme contre la religion chré tienne. A les entendre, c'est Ie fanatisme chrétion qui a occasionné les plus grands désastres et les plus grands crimes dont ait jamais eu a gémir 1'univers. Eu réponse a ces ardenles declamations nous ferons voir un beau jour, Thistoire a la main, que Ie fanatisme qu'ont inspire lontes les fausses religions, toutes les hérésies, y compris Ie libéralisme, a snrpassé infininient celui dont les peuples chrétiens ont éló quel- quefois agilés; et nous examinerons les grands fails et les belles maximes dont sout remplies les declamations libérales. En atten dant, répétons ce que nous avons écrit jadis: Vorgueil, la présomption; une imagina tion echauffce, I "ignorance, Tesprit d'indé- pendance, voila, dil le philosophe Hume, les vraies sources du fanatisme. Quand nos adversaires Iibéraux devraient s'en offenser, nous osons affirmer qu'il n'est auctin deces caractères dont ils n'aient. don- né et ne cessent de donner des preuves. Que Ton compare d'ailleurs dans tous les iemps les écrits des ennemis de la religion avecceux de ses apologistes, que Ton exami ne de quel cóté il y a le plus de sang-froid, le moins de passion, le plus de fidélité svir- touta rapporter les objections et les preuves; et Ton verra clairement que ce n'est pas chez les nótres que se trouvent les cerveaux échauffés et les imaginations malades. Y a t-il du reste moins de danger pour un homme passionné de concevoir une haine aveugle contre la religion que de se livrer a un zéle inconsidéré pour elle? Bien au contraire, puisque le premier de ces deux exeès trouve plus d'aliment que le second dans les penchants du cceur. Nous ne craigncns pas de le répéter égale- menl: Quand un de nos incrédules vient nous dire avec Voltaire, son oracle, que Ie fana tisme est une folie religieuse, sombre et crue lie, une maladie d' esprit qui se gagne comme la petile-vérole..meltons folie anti- religieuse, ct la definition sera plus juste. a C'est dans Indépendance que nous re- cueillons, non sans quelque surprise, I a- phorisme sui vant, dédié a la presse oflicieuse d'Outre-Rhin Grace a Dieu, la force malérielle n'est pas encore tout en ce monde, la force mo- rale conserve sa valeur et, en fin de comp- te, un peu plus lot, un peu plus lard, c'est encore celle derniére qui arrive a triompher. On ne saurait mieux dire, el il faul loner I'Indépendance d'adresser de lets conseils aux défenseurs d'une politique basée sur Taxiome connu: La force prime le droit. C'est a propos des récentes dépêches échan- gées entre les cabinets de Berlin el de Bru- xelles que I'Indépendance engage les organes de la presse de M. de Bismark a montrer une predilection moins marquée pour les moyens brutaux d'intimidalion.Ils feraient cliose sagé'^pense-t-clle, de s'abstëhir de reclamations ou de menaces injustes et surtoutde ne pas exagérer des incidents peu graves en eux-mèmes, mais auxquelis leur insistance et leurs commenlaires sem- blent donner une importance qu'ils ne peuvent pas avoir. Sans rechercher pour Ie moment si les avis de TIndépendance ont quelque chance d'èlre bien accueillis, nous ferons remarqtier que la maxime trés-vraie qui leur sert de base, recoil en ce moment une application solennelle et bien digne d'atlirer Tattention du monde. La force malérielle el la force morale sont aux prises en Allemagne. L'une prodigue, au nom du libéralisme, les amendes, les confiscations, les proscrip tions, la prison. Elle ne discute pas el ses argumentsselon !a récente déclaration deM. Ie prince de Bismark lui-mème, sont les coups qu'elle frappe. L'autre subit, sans faiblir, Tefïorl du césa- risme; elle garde Tintégrité de sa foi et con serve, dans Texil ou dans les cachots, cette sainte liberie des enfanls du Christ qui est la plus précieuse conquête de la croix. Aux violences d'une bmtalo légalité, aux injonc- lions des préfels Iibéraux, elle répond, com me il y a dix-huit siècles: Voyez et jugez vous-mémes s'il ne vaut pas mieux obéir a Dieu qu'aux hommes! Quelle sera Tissue de cette lulte gigantes- que qui passionné et divise tous les esprits?.. La foi notis donne a ccl égard de précieu- ses espérances; Thistoire les confirme par des lémoignages multipliés, et voici que les ennemis les plus acharnés du Catholicisms se chargent eux-mêmes de les cnraciner da- vantage encore dans les coeurs chrétiens Grace a Dieu, la force malérielle n'est pas encore lout en ce monde, la force morale conserve sa valeur, en fin de compte, un peu plus lót, un peu plus tard, c'est enco- re cette derniére qui arrive toujours a triompher. En quelques lignes, voila tracée par l'/«- dèpendunce la séculaire hisloire de TEglise catholique, cette Eglise que M. Guizot lui- mèine appelait la plus grande force mora le qui soil au monde Ce passé, plein de li'iomphes, nous ué- pond de Tavenir. Mais ii'esl-il pas merveib leux, n'esl-ce pas un signe des temps que ce soient précisémcnt les ennemis du calholi- cismequi deviennent, au milieu d'une crise des plus aiguës, les précurseurs et les hé- rauts de ses futures victoires?... La citation prophétique de I'Indépendance est a conser- ver et nous espérons bien en voir le prochain accomplissemenl. On écrit de Malines C'est Mercredi, 21 Avril, a deux heures de Taprès-midi, que S. E. le cardinal De- champs fera son enlrée dans sa ville archié- piscopale. Le primat de Belgique arrivera de Manage ou il comple passer quelques jours chez son frère M. A. Dechamps, ministre d'Etat. Ou observera, pour la partie religieuse de la réception le cérémonial usité, le 23 Octo- bre 1838, lors du retour de Rome, de S. E. le cardinal Sterckx. Le nouveau cardinal se rendra immédiate- ment a Notre-Dame d'Hanswyck oü il sera recu solennellemenl par le chapitre archi- diocésain. Le cortege se mellra ensuite en marche pour la mélropole de St-Rombaut oü Ton croit que Mgr Dechamps prendra la parole. De grands préparalifs se font en ville pour orner brillamment les rues situées sur le parcours du corlége. L'église St Rombaut sera magnifiquement décorée ainsi que Ia upart des facades des maisons de nolre itholique cité. L'administration communale parait vou- ir rester dans le róle boudenr el inconve- itil qu'elle a adoptédéja a la réception de gr Dechampscomme archevèque. Un prince de TEglise! Mais cela vaut-il bien la peine qu'on lui fasse honneur? Ah! s'il s'agis- sait du Grand Orient de Bruxelle.s, de celui de Berlin ou de Londrcs ce serail autre cho se. En avanl alors les congratulations cl les polilesses! Au surplus, ('absence de j"ècliIillibératre de Malines ne nuira 'en rien" a la solennité. Celle-ci ofiVe parelIèMtièuie assoz d'élénienls de grandeur pour qu'on puisse se passer d'mie poignée d'habits hrodés et, de claques communaux. Aprés la visite auxég I i ses de Notre-Dame d'Hanswyck el de Saint Rombaut, aura lieu au palais archiépiscopal la réception des co mités, deputations et-dclégués des ceuvres et association's catholiques beiges. Son Eminence passera ainsi une veritable revue des forces mi litanies catholiques. Elle pourra se convaiiicre que toutes sont viva- ces et plus dévouées que jamais a la defense du droit catholique ct du pqntiife magnani- me qui Ie personuilie si glqriouserneiil a Rome. 11 a été annoncé que Mgr Dechamps, 15e archevèque de M.dines, pro nu au cardioalat, avait pris possession de son litre cardinal ice de Saint Bernard aux Termes. San prédécés- seur le cardinal - archevèque Engelberl Sterckx, mort en 1867, avail pris Je litre ca'rdinalice de IV.dre des prètres, de Saint Barthélemi en Tlslc, Ie mème litre qu'avait pris d'abord a son é'évation a la pourpre romaine Antoine Périnot de Granvolle, 1 r archevèque de Malines depnis le21 Déeembre 1361, jour ou il pi-it possession de son siége archiépiscopal',- auqiiel il avail été nominè par le papc Paul IV, en 1360. Ce fut le pape Pie IV qui, un peu plus tard, orèaTarchevè- que de Granvelle cardinal. Mgr Sterckx, préconisé 1 archevèque de Malines par le pape Pie VIII. en 1832, fut créé cardinal par Grégoire XVI, ie 13 Sep- lembre 1838, et fit en cette qualité son en lrée solennelle a Malines le mois «uivant. On se servit a cette occasion de, quelques-nns des chars et autres ornemenls qui ayaient figuré dans les corteges du juhilé de Notre- Dame d'Hanswyck, eéléhré dans le mois d'Aoiit précédent. I la mort de Grégoire, XVI, arrivée cn 1846, le cardinal Sterckx. qui devait présider aux solennités jubilaires de la Fête Dieu, a Liége, au mois de Juin de cette année, se rendil en loute hate a Rome, mais il y arriva trop tard pour pouvoir con- cotirir au conclave dans leqiiel fut élu Pie IX, Pape actuel. Le cardinal-archevéque Sterckx put assister au couronnement de Pie IX, le 21 Juin 1846. LA SITUATION DE L'ÉGLISE. M. de Bismark, c'est la révolution hypo crite, la révolution qui a pour elle Texil et la proscription, les gendarmes et leurs menot- tes, fa prison et ses verrous. De plus, dans son pays, M. de Bismark a pour lui la léga lité, mise au service de la force qui prime le droit. f; En Prusse le cgtholicisme peuf doncêtre emprisonné, baillonné et prroscritau nom de la loi. C'est la persécution, c'est vrai, mais c'est la persécution civilisée. Quand Ie libéralisme révolntionnaire (car c'est toujours au nom de la révolution que Ie catholicisme est poursuivi) n'a plus pour lui la loi, il leur reste toujours la force;el quand cette force n'obéit pas a une discipline mili taire, elle obcil aux fureurs sanguinaires qui la sou léven t. y,. La prison et la proscription en Prusse; a Buenos Ayres l'incendie et le massacre. Nos lecteurs éprouveront comme nous un vif sentiment d'horreur a la nouvelle des atrocitésqui ont élécommises a B ienos-Ay- res. Les Pères Jésuites ont été lués 'cru bruiés vifs par une foule de forcenés semblables aux communards de Paris. Le sang des martyrs recommence done a couler comme aux premiers ages de Tére chrétienne. Le progrès révolulionnaire re commence Tceuvre des Néron et des Caligula. Le Sainl-Pére est prisonnier au Vatican, et Garibaldi se promène en triomphateur dans la Ville Eternelle. En Prusse, les évêques catholiques, les prètres, les religieux el les religieuses sont poursuivis et traqués comme des bêles fau- ves au nom du dieu-Etal qui, mailre absolu des corps, veut ètre maitre absolu des con sciences. En Suisse, les protestants et les vieux-ca- tholiques violent la constitution pour avoir ensuite le droit de profaner les églises d ou les catholiques sont chassés par les prètres apostats. Au Brèsil, la rage est la mème, et chaque jour la persécution devient plus odieuse. Non-seulement les évêques y sont prison- niers, mais ils seront bientót déportés a cau se des nombreuses démonslrations donl ils sont l'objet de la part de leurs fidéles. Ce sont deux afliliés a la franc-maconnerie qui poursuivent la bas 1'ceuvredeM. de Bismark. LES MENACES DE LA PRUSSE. La Prusse fait de giganlesques efl'orts pour enlever au Pape la derniére liberlé qui lui reste. Elle s'adresse a Tltalie, et la presse de lui livrer le prisonnier que celle-ei garde. Elle la rend responsable, en vertu mème de la loi des garanties,des paroles qu'il prononce. Elle ne s'explique pas que, révolntionnaire autant qu'elle-inème, ayant déja dépouillé TEglise, et ayant la bonne fortune de lenir le chef de TEglise dans une prison, le gou vernement italien n'ail pas Ténergie néces saire pour donner un lour de clef et isoler Pie IX du reste du monde. L'lfelie résisle, et elle est mieux avisée. Par cela mème qu'elle est a Rome, elle voit non loin du palais de Pic IX, el sous les fondations mèmes du Capitole, une prison plus étroite et plus profonde que ne Test le Vatican. Quelques pieds carrés, des roehers pour mnrailles, pas de porte, le temple de Jupiter Capitolin par dessus, les légions ro- maines aux alentours, In palais de César a quelques pas: tel fut le cachot oü les derniers souverains non catholiques de Rome, te- naient le premier Papeenfermé. Rien n'y a fait. De son cachot, la papaulé est sortie pour régner sur Rome a la place des Césars ren- versés Cette destinée peul faire refléchir le roi d'llalie. Mais il est visible pour tous qu'il est soumis a la tentation. Jusqu'a ce voyage a Venise qu'il a entrepris, lout révéle son dé- sir de trouver au dehors un point d'appui contre Tobsession terrible qui Tassiége. Les démentis embarrassés des journaux italiens, les menaces conleniies des journaux allemands, laissent entrevoir la vérité. II est évident que le Souverain-Pontife gêne l'em- pire d'Allemagne. La force du droit tient le droit de la force en échec. Le Pape n'a plus que sa parole; mais sa parole remue des mil lions d'hommcs. Dés lors, c'cn est trop de lui laisser cette derniére liberlé. Voici Tadresse des généraux et ofliciers de l'armée royale de Catalogue au roi Charles VII, que TAgence Havas nous a signalée: Sire, L'armée royale de Calalogne a appris avec la plus vive indignation la rebellion et la -trahison de D. Ramon Cabrera qui, entrainó par le dépilel Torgueil, a commis Tinfamie de renier son hisloire et de se meltre au ser vice de la Révolution courormée. Notre amour pour V. M., nolre amour pour TEspagne et nolre honneur nous impo- sent le devoir de protester contre une lelie conduite. II ne faut pas que personne puisse croire que D. Ramon Cabrera trouve des imilateurs ou des adherents dans ce pays catholique qui n'oubliera jamais ses tradi tions de noblesse el d'honnenr. L'armée catalane, qui la premiérë, au cri de: Vive Charles VII! se group» aulour de la sainte banniére de la légilimilé, ne peut ac cepter qu'un rériégat aflirine au monde qu'il va metlrece glorieux étendard aux pieds du roi de la révolution. Avant qu'un pareiT mal heur arrive, nous saurons lous mourir, en- veloppés dans ses plis, nous tons qui le portons si fièrement depuis trois ans. Sire, Vous avez promis de tuer la révolution et vous la luerez. Coinptez pour cela sur les vo lontaires Catalans, el soyez certain qu'ils récevront toujours a coups de fusil ceux qui oseront parler de paix avec la révolution, de convenio avec Tennemi ou de rébellion con tre Voire Majesté, pour qui ils versent au- jourd'hui leur sang. Sire, Aux pieds de Voire Majesté. Francois Savalls, Antoine Lizarraga, Albert Morera. (Suivcnl les signatures de tous les chefs et ofliciers de l'armée du principal de Calalo gne.) La Vigie algérienne publie un fort inté ressant travail sur les progrès de la coloni sation dans la province d'Oran. Nous en extrayons les lignes suivanles: D'après le rapport présenté a la derniére session du conseil supérieur par la commis sion de colonisation, les villages créés dans la province d'Oran, depnis 1871, sont au nombre de 31, et ils embrassent une super- ficie totale de 33,138 hectares, sur lesquels on a installé 809 feux. Ces résultals méritent d'aulanl plus d'è- tres appréciés qu'ils n'ont pu ètre obtenus qu'avec de grandes diflicultés. II a fallu acheter la plus grande partie de ces terres aux indigènes, triompher de leurs repugnances ou de leur manvais vouloir en recourant, au besoin, a Impropriation, et, enfin, leur accorder des compensations sur d'autres points. Enfin, disons-le. on a mème été obligé de compter avec les exigences de certains Européens qui, sachant qu'un centre devait êire élabli sur un point, s'étaient empresses d'acheter a vil prix aux indigènes des terres qu'ils vendajent fort cher a l'Etat. Rendons a César ce qui appartient a Cé- sar: c'est a Tautorité militaire que revient prescpie exclusivement le mérite de toutes ces creations. Nous ne pouvons que la féliciler du zéle et de ['intelligence qu'elle a su apporler dans Taccomplissemcnt de cel te oeuvre. Sans dou- te, elle posséde plus de moyens d'action sur les indigènes que Tadministralion civile, et c'est ce qui expliqüe pOurquoi toutes les ten- lalives de colonisation faites jusqu'ici par cette derniére ont été si peu couronnées de succes. Quoi qu'il en soit, M. Ie général Osmont a su tirer parli des moyens qu'il avait a sa disposition, et nous devons Ten remercier. BIBLIOGRAPHIE. La Civilta cattolica contient dans sa der niére livraison un remarquable article bi- bliographique consacré a l'ouvrage de M. Cl). Périn Les lois de la sociètè chrétienne Nous tenons d'autant plus a signaler cet article que la savanle revue romaine ne s'oc- cupe en général dans ses appreciations bibliographiques, que de livres publiés en langue iialienne. Elle ne déroge a cette régie que pour des écrits d'une valeur exception- nelle, dignesd'ètre recoinmandés, malgré la différence de l'idiome, aux leeleurs italiens. La Civilla, catto!tea commence par consta ter l'opporlunilé loute particuliére du livre de M. Périn. Le libéralisme a une thé-se favorite, qui est de représenter TEglise catholique comme l'anlagoniste nécessaire de toute civilisation, de loute liberlé, de lout progrès. Cette thèse s'étale dans les discours que les orateurs Iibé raux prononcent a la tribune; les revues libérales essaient de l'accréditer parmi les classes lettrées; enfin la presse libérale serine la mème these a d'innombrables badauds, qui lïnissent par Taccepter comme un axio- me désormais abrité contre loute objection et irrévocablemeut inscrit parmi les dogmes de l'espril moderne. Or, c'est précisément ce préjugé que M. Périn s'attache a combattre dans tout le cours de son livre, si bien que celui ci en est la savante, compléte ct victorieuse antithése. L'éminent professéur de TUuiversité de Lou- vain établit, en effet, que la vraie civilisa tion, la vraie liberlé, Ie progrès veritable ne peuvent s'épanouir qu'au foyer de TEglise et sous le rayonuement des grandes vérilés que TEvangile a révélées au monde, Aprés avoir esquissé les principaux traits de celle démonstration, la Civilta cattolica (ermine son étude en ces termes: Ce résumé suflit pour meltre en lumière quelques unés des grandes vérilés déve- loppées par l'illustre publiciste; mais ceux qui voudront les éludier a fond ne se con- tenteront pas de noire exposé sommaire. II leur sera nécessaire, non pas seulement de lire le livre enlier, m us d'éludier a fond les doctrines générales de l'auteur el leurs diverses applicalions. II suflit d'ailleurs pour entreprendre cette lecture avec faci- lité et mème avec plaisir d'ètre doué de connaissances ordinaires. La luciditéde la pensée et la clarté du style sont, en efl'el, les mérites distinctifs de ce travail et s'y joignent a une exposition pleine d'élégan- ce. En résumé, les laborieuses eludes aux- quelles l'auteur a dü se livrer pour mener a bonne fin une oeuvre de si longue halei- ne seront amplement récompensées par les excellents résultatsde son travail. C'est ce qu'assurent a M. Périn non pas seulement nos paroles, si elles pouvaient avoir quel- que autorité, mais le bref si flattenr dont le Saint-Père a daigné honorer l'illuslre écrivain. La Civilta reproduit ensuite la traduction iialienne du bref adressé a M. Périn. Nos lecteurs remarqueront que ce témoi gnage si précieux de la Civilta coincide avec Thommage rendu a l'auteur des Lois de la sociélé chrétienne par le R. P. Marquigny, dans son remarquable rapport a Tassemblée générale des catholiques de France. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. Mgr TEvèque de Bruges a nomtné:

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 2