l Sa meel i 17 Avril 1875 armee ra r° Lc Journal pan.il. lo Mercredi er Ie Samcdi. - Las insertions eon,en, een,„nes la lisne.- Les reclames, dans Ie eorps du journal, se paien, 30 een.imes la ligne - Un numéro dn journal, pris au Bureau, ,5 court,,,es. Les nuwiéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coutent 20 fr. les 100 exemplaires. C II E m a S lï E F 15 II. LA LUTTE. L'époque acluclle nous nffre un élonnant spectacle de lultes el de contrasles. Violem- nient sollicilée vers la décadence' par le ma térialisme avec loules ses corruptions, la sociélé est relevée sans cesse par la puissance invincible des lories croyanees et des géné- retises vertes. Dans ce redoulable conflit le faux libéra lisme poiirsuil toojours sen idéal. Sa domi nation esl de ce monde, et il n'a d'autre preoccupation que de la bien assurer en abaissant les regards vers la terre, en se placant pour ainsi dire entre la créature et sou Créateur. Tout ce qu'il invente, lont ee qu'il exploite, toet ee qu'il favorise tend in- variablement a ce bul. L'amour elïrénédu lucre se glisse dans lesames sous le couvert des conquèles de l'industrie moderne; la soif des jouissances sail prendre mille dehors trornpeurs et cliacun d'eux répond a quelque variété du progrès. II semble vraiment qu'un souffle mauvais vcuille dessécher toute cho se. Le mariage moins la sainlelé, la familie moins les doux liens de devoir et d'amour qui en font le bonbeur et la force, l'individu moins la chaleur dn dévouement, et l'Etal remplacanl par la force cette cohésion que ses éléments mêmes ne peuvent plus lui donner, n'est-ce pias, qu'on le dise, la société a l'état sauvage que nous donnêrait une ap plication compléte de la théorie libérale? Que cette application soit poursuivie sys- tématiquement et a oulrance, c'est ce qu'au- cun esprit droit ue suurait contester aujour- dTiui. La libre-pensée épie le berceau et la tombe pour les marquer de son sceau du néant; elle pervertit l'école par son dèsolanl scepticisme, et laisse a la libre-morale le soin de corrompre et de désespérer l'oti- vrior. Sa loi n'est qu'un corps sans ame, une volonlé qui ue demande l'obéissance qtt'a la crainlc du gendarme; sa politique ne connait ni la vérilable liberlé, ni l'aulorilé, ni le res pect, et fait, par une étrange contradiction, bouillonner la révolution dans le bas pendant que la compression se prépare au sommet. El paree que la vérité est odieuse, paree que l'erreur doit pouvoir impunément et sans obstacles exercer ses ravages, le prêlre est mis hors la loi, l'Eglise est persécutée et le blasphème s'efforce de remonter jusqu'au Christ lui-même. Le langage des actes révèle une conspiration universelle donl le dessein évident est d'infecler les institutions d'atliéis- me a tons les degrés de l'échelle sociale. Devarit cetie audace de la solidarilé du mal, la solidarilé du bien restera-t-elle inactive? Grace a Dieu, elle ne l'est pas. Ainsi s'exprimait dans un discours récent le président du Congres calholiquo de Paris. Et les fails donnent raison a sa rasssuranle ré- ponse. Jamais la foi du people n'a élé plus ouverlement avouée ni plus agissanle, l'Egli se plus aimée, la eharilé plus dévouée a ses ceuvres, la priére plus ardenle dans ses sup plications, l'esprit de sacrifice plus réel, le courage des humbles mêmes plus inébranla- ble qu'en face tie ces violences morales qui sembleraient devoir lout pralyser. L'exemple de Ia constarice dans l'épreuve el de la foi an iriomphe est admirablemenl donné par l'auguste caplif du Vatican, par ces évèques cl ces pret res qui savenl, plulót que de faillir un seul instant, francbir sans hésiter le seuil d'une prison ou la fronlière derrière laquelle i Is laisseront la pa trie et tout cequi leur est cber. lis souffrent pour leur fidélilé a mainlenir l'aulorilé de la loi divine et a défendre les principes sociaux battusen brêche par le libéralisme maconrii- que. Leur conduile enseignö éloquemment le devoir aux calholiques, dans celte lutle suprème qui n'est point de tel ou tel pays settlement, mais qui met en presence,presque partout en mème temps et avec leurs forces réunies, l'esprit du bien et l'esprit du mal. Le poison de l'impiété se répand et vicie de proche en proche. A cela il n'y a qu'un rcmède, c'est que l'esprit chrétien penétre énergiquemenl toutes les parlies du corps social, qn'il vivifie ie développement intellec- luel el les inceurs, la familie, l'école et l'ate- lier, qu'il soit dans les lois et les institutions aussi bien que dans le coeur de ceux qui leur obéisseut, dans les conseils des nations lout autant que dans la vie du simple citoyen. Heureux les hommes de bonne volonté qui sauront prendre vaillamment leur part dans ce travail de salut, coopérer aulanl qu'il est en eux a l'accomplissement des divines pro messes el aller au devanl des jours marqués pour la délivrance et pour la paix. (Dy le.) ÉPHÉMÉRIDES DE LA TOLERANCE ET DE LA LIBERTÉ LIBERA LES. II suffira de publier les éphémérides libe ra les de 1875 pour donner a la postérité une juste mais peu flatteuse idéé de ce parti de la tolerance el de la liberie. Arrestations d'èvèques en Allemagne et au B'résil; Expulsion des Sceurs de eharilé au Mexi- que; Persécutions dans Ie Jura; Massacres et pillages libérauxa Bueuos- Avres; Bastonnades orlliodoxes dans la Pologne rnssc; Confiscalions légales a Rome et a Berlin; Vol officiel de l'église de Noire Dame a Genêve. C'est l'hisloire sommaire du libéralisme universel, depuis quelqties semaines, et, pour pén qu'il conlinué dans cette voie, il ne sera pas dtlïicile d'altacher un souvenir né- faste a toutes les dates du calendrier. 1 Parions un instant des récenls exploits du libéralisme bel vél ique, de cetle invasion pro- céduriére d'une église balie, au vu et au su de l'Europe entiére, pour les calholiques genevois, placée sous le patronage de Ia Vierge Immaculée, décorée par la générosité des ultramonlains de lous les pays et par la royale munificence de Pie IX lui-même. Les hommes qui, devancant l'arrèl de Ia justice, viennent de erocheler les portes de ce sanctuaire, savaient parfailement qu'ils accomplissaient une ccuvre d'iniquilé. C'est ce qu'avouail, il y a quelques jours, avec une cynique franchise, le correspondant ge nevois de Yin dépendance. Pour les libéraux, fessentiel n'est pas d'avoir raison, c'est d'a- voir la force pour eux, et dés lors ils ne reculent plus devant rien. L'óvidence du droit est un obstacle qu'ils franchissent aus si facilement qu'on brise un fétu de pailie. Lorsqu'arriva la première nouvelle de Ia spoliation de l'église de Nolre-Dame de Ge- néve, nous nous sommes transports par la pensée dans cette enceinle sacrée oü nous avons eu naguère le bonheur d'entendrc 'a parole de Mgr Mermillod. Tout, sous ces voittes élevées par la géné rosité des fidèlos, atleste la foi des constrin - teurs de l'église et leur étroit attacbemcnl au Saint Siége, Si les inlrus, qu'y installera bienlól sansdoute M. Carteret, veulent laire disparaiire les (races de leur usurpation, du lemple actuel, ils auronl bientót fait une ruine. Qu'ils arrachent tont d'abord du ebeenr ces slalles sculptées, données naguère a Mgr Mermillod par les calholiques ganlois, qui cei'tes n'ont rien de commun avec les adep- tes du loysönnisme!... Ces siéges canoniaux n'ont pas élé fails pour des défroqués concu- binaires. Qu'on dorine aux vieux-calboli- qttes des fauteuils Voltaire! II faudra aussi briser les vitraux: cliacun d'eux rappelle les noms de quelque donateur ullramoniaiit el plusieurs représenteut des saints que le nouveau eulle genevois ne licut guère a honorer. Cassez les vilres, Monsieur Carteret! failes-vous peindre en pied et dé- cernez-vous, en compagnie de MM. Loyson, Maréchal et Pipy, fauréole d'une auto cano nisation! El les confessionnaux, qu'en fera-t-on? La confession auriculaire n'esl-elle pas nn des grands griefs des novateurs contre l'ullra- tnonlanisme? II faudra done vendre a fen- can on brüler dans les cheminées dn grand Conseil ces vestiges de la nuperstilion et du fanatisme II conviendra de renverser aussi les autels; ils évoquent des souvenirs trop romains, ils coniiennent des reliqües, ils symboüsent des dogmes ultramonlains. Triple motif de les vouer a la destruction! ÜC O ra 2 ra ra C/3 —8 ra ra O r; 5» H O c; H >- ra ra >- o C/3 c# O n ra ra c/a ra >- ra S2 Poperinghe- Ypres, 53-1 7-25,9-30,i0-08,2-1 fi-059-20 Ypres-RtyperinQhe,' 6-80,9-07 ,-12-08,3-87,6 80,8-45,9-50. I o- peringlie-Ilazebrouck, 7 13, 12-28, 4-17, 7 13. llazcbrouck Poperinghe- pres, 8-35, 10 -00, 4-10, 8-25. Ypres-Kouters, 7-50, 12-23, 6-45. Hou Iers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-30. Koulers-flrwje», 8-45,11-34,1-13, (L. 5 56), 7-30, (9-53. Licluerv.) Lichterv.- Thouroul, 4-25 m. Bruges -Holders, S-K, 12-50, 5-00, 6-42. Liclitervelde-Courtrai, 5-25 m. 9 01, 1,30, 5,37 7,21 Zedeighem Thouroul, 8-40. 1,05, 5,14, 6,58. Ypres-CWrfraz, 5-34,9-49,II-18,2-35,3-25. Courtrai-Ypres, 8-08,11-02,2-80,8-40.8 44. Ypres-Thouroul, 7-13, 12 06, 6 20, (Ie Samedi a 5-50 du malin jusqu'a Langhemarck)- Thouroul-\pres, 8-40, 1-10, 7-00, (le Samedi a 6-20 du matip de Langhemarck a Ypres). Comines-Warnêion Le Touquel-lloupl.ines-.4.rme»<»dre*, 0-00, 10,18, 12-00, 6-40,Armenlières-llouplines Le louquet-War- nêion-CWwies 7 25, 10,50, 4-10, 8 -40. Comines- Wariutton 8 40, ui 9-30 s. Warnéton-Cowwte» 5-30, 9 80, Courtrai Bruges, S-DM11-00, 12-35, (L. 5-13), 0-88. (9-00 s. (Lichterv.)Bruges-Courtrai, 8-23, 12-80, 5-00, 0-42. Bruges, Blankenberglie, Heysl, (Elat) 7-28,11-04,2-80,7-38'. (bassin) 7 31,11 -10,2-50,7-41 (exp.)Heyst, Blaiikenberghe, Binges, 5-45,8,35 11-25, 5-30. Ingelmunsicr Deynze Gand8-15, 9-41, 2-18. I n ge I m u n s le r- Deynze6 08 2" cl., 7-18. Gand-Deynz e-Ingelmunster, 6-88, 11-20,4-46,7-21. Deynze Inge/munster, 7,31 1-00. IngelmunMer-yDweiy/iew, 0-08, 12-10-, 0-18. Anseghem-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-45. LiclUervelde-Dixir.ade Furnes et ÜuAerke, 6-30, 9-08, 1-38, 7-55. Ditzder/ce-Furnes-Dixmude et' Liehtervelde, 6-45, 11-10, 3 40, 5-00. Dixmude-Nieaport,0 88,2-20,8-40. Nieup-/)wn,(ville)7-40.11-88,4-23. Thoiirout-OaMni/c, 4-H0, 9-18, 1-50, 8-05. Ostende-Thouroul, 7-33, 10-10, 12 28, 6-13. Selzaeie Eecloo, 9-03, 1-28, 8-25. Eeeloo-Selzaele, 5-38, 10 18, 4-22. Gand-Temeuzeri, (station) 8-17, 12-15. 7,28. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43» Ternèuzen-GVtnii, 6-00, 10-30, 4 40. Solzaetü-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren -Selzaete, 6-00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.) CORRESPOJVDAKTCE COURTRAI, BRUXIiLLES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,35. Bruxëlles arr. 8,80 1,35 2,25 6,14 8,54. COURTRAI, T0URNA1LILLE. Courtrai dép. 6,37 10,86 2,54 8,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7/38 12,08 4,00 6,35 10,00. BRUXIiLLES, COURTRAI. Bruxelles dép. Courtrai arr. 8,22 8,02 8,28 10,40 12,21 2,44 8,35 7,80 6,47. 8,44. COURTRAI, GAND. Courtrai dép. 6,42 9,49 12,31 Gaud arr. 8,01 11,08 1,31 BRUGES, GAND, BRUXELLES. 3,44 6,40. 8,04 7,86.' Lille dép. Tournai arr. Courtrai Gand dép. Courtrai arr. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. 5,15 8,22 11,08 2,22 4,45 5,20 8,00. 5,42 8,86 11,29 2,40 3,30 8,38. 6,42 9.49 12,31 3,44 6,40 9-33. GAND, COURTRAI. 8,13 0,37 9,38 10,50 1,28 2,54 4,24 3,34 7,21. 8,47. Bruges d 4- 39 exp.6,49exp.7-04,9 39,12.34,3 43,ex.2,82,8-89exp. 6,43. Gand a. 8 31, 7,34, 9,15.10-34.1,49 4.28, 4 07,6 82 7,58 Bruxelles 6 28, »,o0, 10-38,12-39,4-00,0,14, 7-38,8,44, 9-31 BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles dép. 7 20exp. 8,1 4exp 11,06 3 12 3. 53 exp. Gand arr. 8.29 9,41 1,12 4,21 7,17. Bruges 9,23 10,34 2,38 3,11 8,38. Suite. Voii' Ie N° précédent. 23 Oclobre. Le brick I'Avenir dunt je vous ai déjh parte, met a la voile deuiaiu puur la France. Mes affaires sont lerminées et je ri'ai pas eu le lenips d'atlen- dre George; j'ai fail mes adieux a son oncle; le capitaine Beauvais commandant du brick, m'en gage k partir avec lui. II m'assuiT que nuns ne fei ons pas naufrage sur l'ile de Sable ni ailleurs, que nous ne reneonlrerons ni pirates ni eontre- bandiers, que I'Avenir esl un vieux requin que la uier a toujours respeclé, que les grands venls retiendronl leurs haiatnes, enfin (|ue les monslres marins se rangeront sur noire route pour nous regarder passer. CeS assurances sonl si ob'igeantesque je me délermine a accepter la proposition du capitaine Beauvais. Je me rends, ce soir, a son bord. Bemain ou après demain nous lèverons l'ancre, et dans un mois nous serons a Paris. A bord du brick I'Avenir. 24 Oetobre. Nous V1RONS AU CAE F, AT AN et HOtlS DÉKAPONS, ce qui vent dire, en franqais, que nous nous meltons en roule. Pleine mer. 16 Novemhre. A ii cun événement remarquable ne signale cette seconde iravrrsée, el je ne venx pas vous repeter ce que je vous ai déj'a dit li propos de la première. Un seul fuil m'a frappé, qui ne s'étail pus pro- duit lorsque j'élais a bord de la Maria. Comme nous passions, Fa ul re jour, auprès des pies du banc tie Terre-Netive (la merest lii lonjonrs forte, avec des lames bauies sans exagéraiioncomme les plus bauies maisons de nos rilés), un objet monslrneux par sa forme, el surloul par sa gros- seur. frappa lout a coup notie vtie, a iribord. Qu'rsl-ce rjue cela? s'écrira un passagrr tout effai'é. IJne biileine répondit le capitaine. Puur mui, je u'avais jamais vu nu él re vivant aussi giganlrsque; oril rul dit un de nos pins foi ls vaissraux de ligue ehaviré. Mais tlous n'avons pas dr vaissraux de ligne; je voulais dire un vaisscau anglais, américain ou russe. Ce qu'il y avail tlr plus rxlraordinaire c'élait la vilrssp de sa mandie romparée a sa grosseór. Que cela ne vous élonue pas. rious dil Ie capilaiu.e: la baiaiue, qiioii|tic uix fois plus grosse qu'un boulel de canon, a une vilesse su périeure h celledu vent le plus rapide. II lui sulli- raijt de quiuze jours poue faire le lour du monde. Sachez encore que ce eélacé monslrneux vil ordi- nairemenl dix siècles. En naissant, la baleine a quinze pieds de long mais elle ne tarde pas a en avoir soixanle-dixqualre-vibgls el même plus de cent. II y a deux sorles de baleines les ba- leinoptèrfs sont celles qui out sur le dos un aileroncelles qui n'en out pas s,'appellënt balein es franches. La baleine ést d un caractère Irès-doux; jamais elle n'allaquela première on en ;t vu marcher pendant plusfours jours c6le a cole avec des na- vires. La pêche de ce plus grand des aniniaux est dangereuse el lucrative. Son lard, épais de pl «i- sietirs pieds, fotirnil une grande qtinnlité d'huile; sa langue seule en foiimit einq, six, et même sept lonneanx. Je voiis ai dil que celte pêche élait dangereuse; c'est que ia baleine, une fois attaquée, se defend non settlement avec beaticoup d'énergie, mais avec braueoup d'inlelligence. Et t]tie faut-iI peusei' de ces fa'metix coups de queue rpii Luisent des names? Kien n'esl plus vrai. Ce géanl des mers brisc el défonce par fois des navires avec sa queue el sa tèleil écrasc les pirogues ft Irsciilbuteen les accablanl d'une avalanche d'eau de mer qu'il lanee par l'évenl qu'il a sur le sommet de la lête. Le capilaine parlait encore que dépt la baleine avail disparu it l'horizon, laissant derrière elle tin profond si 1 lage. I'uisqu'aussi bien je vous al pa rit; des pies du bane de Terre Ni ii vu imlaut vu n l ajouier que eej endi'uil est excessivemeut redoulable, vu la liau- leur excessive des vagues. Ue capilaine Beauvais a pris lui-in Om e le gouvernail et a eu beaueoup de peine, a force d'adeessc, ii cmpêeher que son brick lie fill englouti. Ces vagues onlni'a-i i| assuré. jusqu'a trent»* et mème treille cinq metres de hauteur. Je ne snis r.ien de plus affrrtix de plus beau, de plus imposant a voir. T.e navire bondit comme on coursier, il s'élance du bant des mon- tagnes d'eau et se precipite dans l'abnne puis il se relève et remonte d'autres vagues avec la même rapidilé, et rase leur crêle en courant comme un lion furieux féchainé. m/ Les vagues lombaient quelquefois sur nolre riavire et entiainaieul quelque chose a la mer! Ah combien tl'h.ommes n'a t-onpas vu eulever ainsü. Le capitaine Beauvais s'élail fait allaeber It la roue du gouvernailpour n'élre point empoi té. Cet intrépide marin reslait calme el ferme dans le danger, son eeil d'aigle plongé sur l'abime, ses mains crispées après la roue de Ier, le front noble- ment serein héeoïquement impassible. II n'est eien de beau cominé de voir ainsi I'ltoinme hitler avec les éléments litneiligenee aux prises avec la malièee, la ioi ee vaineue par l'adresse. 2a Novemhre. Nons npprochons des cotes de France. Si pen de temps qu'on ail élé éloigtié de la pa trie, il y a toujours un plaidr inoifiii la i'evoir Pour épron- ver eelle donee sensation, cela vatit la peine de faire une petite ab-enee. J'espèee bien, de temps eri tetnpsentre deux travaux littéraire», me procurer céllejoie et cher. eher ailleurs des impressions de voyage. J'atirai, Madame, le plaisir de vous en faire part. l'ermet- tez-moi, en eonsétpience de garder voire croix d'or elle me portera encore bonbeur 26 Novembre. Enfin, voici le sol de la palrie!II se dessine it fhorizun eotnme un rnbari bleu.... Plus nous avaneons el plus ces coles eliéries projelltcnl leurs formes fantastjques sur le fond aztiré du ciel Voici la Hève! voici le Havre!Le Havre! je me promels bien de ne pas desceudre a 1'hOtel de Nortnandie Voici le Havre horrible vil leqtie tu me paruis belle!.... Amène et cargue crie le capilaine Beau vais; et nous jetons l'ancre sur cette rade que nous avons quitlée il y a quelques mois. Ilélas! de totts ceux qui sont partis radieux et plcin.s d'espoir sur la Maria, moi seul suis revenuen France; les i-i 11 s sunt mur'ls, les a litres errent sur la terre étrangère, et le ti'a.vire lui-même a disparu. Mowrir, c'est le sort des hommes et des choses résignons-nous done a eetle inevitable loi divine, j el poisons dans cette égalilé de la destruction et du tombe,in la volonlé de vivre tons en chréliens sur la terre Combien de foisdans les longties heures de quart n'ai-je pas fail avec George ce doux rêvc du retour Je ine rappelle qu'au départj'avais en I r ml ii madame Juan exprimer eette t riste pensée en embrassanl son (ils Beverrons-notis jamais l'F.urope?... Ilélas! belas! ils sont morts l'iin et l'autrc, la jeune femme et le jeune enfantle Gis et la mère; ils out élé englontis pal' ces flols impitoyables O dordeur donleitr je ne puis retenir le eri décbiranl de mon ame I Le Havre 27 Novembre 1839. Enfin me voici a terre! J'embrasserai bientót ma mère et mes amis!... Adieu Madame, on plutót au revoir. Je ferme mon journal et vous l'envoie. Dans quelques jours je- serai moi même pres de vous. Sur ce, latssez-moi écrire le mot bienheureux FIN.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1