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Mercredi
10me année. Nos 971.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémenlaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires.
Po-
C M E m I UT S 19 E E E IC.
ILS RESPECTENT LA RELIGION.
S'il est un dogme pen menacant pour
Eindépendance du pouvoir civil, c'est
Lien a coup stir celui do la présencc réellc
de N. S. Jesus-Christ dans la Saintc Eucha
ristie.
Ccpendant, a loules les epoques, le libéra
lisme a manifesté fine haine vraiment sata-
niquc conlre le divin Sacremenl de nos au-
tels.
L'histoire rapporto los horribles profana
tions des Gueux, ces sinistres précurseurs
de nos lihérau'x.
On sait que les promoteurs des immor-
tels principes de 89 se faisaient une fete
de forcer les tabernacles, de jeler au vent
les saintes espèccs el de profaner les vases
sacrés danS leurs banquets fraternels.
Cette rnystérieuse aversion s'est perpétuée
dans lecamp liberal.
On sc souvient de 1'horrible sacrilege
commis, il y a quelques années, par deux
membres de I'Associalion libérale de Lou-
vain.
Dans sesouvrages, M. Laurent, I'bomme
qui représenle Ie libéralisme parfaitement et
a tous les titres, a des outrages et des
blaspbèmes de choix pour exhaler sa baine
conlre le Sainl-Sacrement.
Tout récemmenl, a propos du sacrilege
de Buy, les principaux organes du libéralis
me se sont signalés par un veritable feu
roulant de quolibets impics.
Voici maintenant qu'a propos de la con-
damnalion a 15 jours de prison qui vient
d'alleindre l'auteur de cel odietix méfait, se
manifeste one nouvelle recrudescence de
blaspbèmes.
Le Journal d'Anvers, dans des intentions
trés-louablescitait il y a deux jours
(n° 104), un extrait de l'organe favori du
libéralisme bruxellois.
Bsmlii-ré IübS.
C'est lout simplement infect el monstrueux
et quoiqu'il puisse être utile, comme le dit
noire confrère, de monlrer I'esclave ivre et
lc libéralisme impie, nous ne parvenons pas
a surrnonter nos repugnances et nous nous
abstenons de reproduire d'aussi horribles
blaspbèmes. Qu'il nous suffise de les définir
en deux mots: c'est I'accumulalion de tous
les outrages et de tous les mépris, lancés au
Dieu de l'Eucharistie.
En presence de ce devergondage inotiï de
la presse libérale, nous nous adressons aux
libéraux encore assez niais pour ne voir dans
le libéralisme qu'une opinion purement poli
tique. Qu'est-ee que ia politique a done de
commun avec la negation blasphémaloire de
cellc auguste vérité que Mgr Gerbel appelait
le dogme gértéraleur de la piété cbrélien-
ne?
Nous nous adressons aussi aux cafards el
aux pharisiens de la presse libérale. Otti ou
non, reconnaissent ils dans le cynique ex-
trait qui nous occtqie le fond de la doctrine,
libérale? Ren ten t-ils leur confrere bruxellois?
Ne sonl-ils pas au fond de son avis, et si le
fond est Ie même qu'importenl les alténua-
tions calculées de la forme?... Voire prétcn-
dti respect pour loules les croyances sin-
cères n'est done en dernière analyse qu'un
mensonge et une hypocrisie!
Ainsi se irouvent amplemenl justifies, s'ils
avaient encore besoin de Eélre, les mande-
merils de Eépiscopal conlre Ie libéralisme et
corn re la presse libérale. Quelles clametirs,
par exemple, a propos du dernier écrit pas
toral de Mgr EEvèque de Namtir! Mais quel
adversaire de bonne foi pourrait se refuser
de voir dans cel écrit le slrict accomplisse-
menl d'un devoir episcopal? Si c'est ('obliga
tion d'un évêque de délourner les fidèles des
doctrines hostiles au catholicistne, pourquoi
Ie libéralisme, qui est la négation perfide ou
brutale de toute religion, échapperait-il aux
censures et aux condamnations de 1'Eglise?
Nous ne pouvons enfin nous défcudre d'un
trisle retour sur la situation morale et reli-
gieuse de noire pays, en voyant ainsi le blas
pheme s'épancber a torrents. Lorsque la
coupe de l'iniquité débordc, celle du cbati-
ment n'est pas loin d'etre pleine. Voiladonc
les fruits empoisonnés de cette glorieuse
liberie de la presse» qui devait éclairer le
monde! Liberie de corruption et de mort
qui, selon l'infaillible parol» du Saint-Siége,
doit être également funeste a Ia sociélé civile
et a la sociélé religieuse! II n'est peut-êlre
pas dans le monde entier de jotrrnalisme plus
effrontément obscène el impie que Ia pelite
presse du libéralisme beige. Or, cette petite
pre?1 Se est plus lue même que nos grands
jo urn aux; elle esl I'inslrumenl par excellence
do la propagande libérale; elle est, dans nos
grandes villes et surlout a Bruxelles, Bail
ment quolidien de la hadauderie, et, plus
encore que le theatre, elle répond aux aspi
rations abaissées d'une génération sans
croyances el sans mcours. II est impossible
que les ravages de ce inal bonteux el plus
profond que beaueoup Ic croient n'abontis-
sent pas a une catastrophe. C'csl noire devoir
de le dire afin d'.appeler dans I'arche de la
justice ceux qui ont souci de leers times et
de sauver ainsi, pour des jours meiilenrs, ce
qui pent être sauvé et cc qui est digue de
salut.
LIBERAUX ET PETROLEURS.
II y a quelques jours, inourut en libre-
penseur, a Paris, un ccrivain bier) tristemenl
célèbrc, Edgar Quinel.
Edgar Quinel élait un jacobin de la plus
belle eau. II haïssait d'une égale baine la
Religion mème loules les religions et
la Royaulé. C'est iuiquijela ce fameux cri
de guerre centre l'Eglise: II ne faut non-
seulemenl to after le cal/iolicisme, maïs
Célouftfter dans la boue. Au point de vue po
litique et social, il était rouge cramoisi. II
ctail l'enfant chéri de la démocratie pari-
sienne. Aussi sa mort a-t-elle élé l'objet de
manifestations communardes. A Bruxelles,
entre autres, dans plusieurs lieux publics,
les refugiés dc Paris, pétroleurs marrons,
écbappés aux Versaillais et aux conseils de
guerre, se sont permis de prononcer des
éloges dc Quinel qui n'étaient autre chose
que des philippiques conlre le monarcbisme
el ses représentants, contre Ie gouvernement
el les institutions du peuple beige.
Eh bien! Ie croirait-on? mème cetix de nos
journalistes libéraux qui passent pour être
les plus modérés portent aux nues la mémoi-
re de cet homme et le proposent a I'admira-
tion et a I'imilation de leurs concitoyens.
Voici, par excxemple, ce que dit la Mouse
dans sou numéro du 5 Avril:
o Espórons que quelque plume éloquente
nous donnera bientót une biographic com
plete dc ee grand homme. Noire jeune ge
neration, a besoin d'èludier la vie depareils
citoyens. II faut qu1 elle incline devant un
aussi noble caractère, un aussi grand esprit;
il faut qu'elfe honoresa mémoire en profitant
de ses conseils 'el en imitant, s'd se peul, le
bel exemple qu'il lui leg ue. Edgar Quinel,
en effet, était une personnalilé rare, a la
vaste comprehension variée a I'infini, au sa-
voir inéptiisable, a I'esprit profond et bril-
lant a ia fois, et ce qui se rencontre plus
parement encore ions ces dons précieux
élaient mis au service d'un amour passion-
nc pour le Bien, le Droit el le Devoir.
Notez que c'est un doctrinaire qui parle
ainsi d'un homme qui fut, comme Proud bon",
Ie génie incarné du mal, le coryphée de l'a-
tbéisme et de la revolution sociale. A quel
diapason ne doil pas s'élever dés lors l'en-
tbousiasme de ceux qui, comme les rédac
teurs de \'Indépendance, appartiennent au
camp progressiste?
Ou l'a souvent dit: libéralisme et socialis
me sont fibres. L'arlicle de la Meuse fournit
une nouvelle demonstration de cctle vérité.
LA FA MILLE ET L'ÉCOLE.
L'école chrétienne, la familie ebrétienne,
quelle admirable et féconde association!
L'une dépose dans le coeur de l'enfant ces
principes de solide vertu qui feront son bon-
beur s'il persévère, et dont la puissance se
fait parfois senlir même a travers tous les
ravages de la libre-pensee. L'autreesl com
me une arche proteclrice oü il viendra pui-
ser, pendant sa vie entière, la force pour le
devoir, la sérénité conlre Ie trouble du de
hors, le courage dans les deceptions. Oü la
familie el l'école reslent bonnes, il est per
mis dc tout espérer, de mème qu'on a tout
a craindre d'une sociélé qui ne protégé pas
ces assises fondamenlales contre la pioche
du démolisseur.
Et de nos jours, Ia pioche frappe avec un
aveugle acharnement. Le libéralisme macon-
nique, qui se rend parfaitement comple de
la resistance qifil rencontre, ne se borne pas
a vouloir séeutariser l'école on démoraliser
la familie par lc détail; son Imt est plus per
fide: il lui faut per vert ir l'une par I'autre, et
c'est-pour cel.a qu'il fonde, depuis bien des
années déja, avec l'argent des caisses publi-
ques, ces écoles complétemenl indifférenles
cl trop souvent hostiles a la religion, oü il
comple former les mères de familie de l'avc-
nir. L'arbre a déja porlé des fruits déplora-
bles.
Que tel soit lc dessei-n de la loge, il serail
puéril de vouloir lc nier. Depuis la délibera-
lion du 23 Dècembre 1867 par laquelle le
Conseil communal de Bruxelles a pris sous
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Poperinghe-Fpres, 5-15,7-23,9-30,10-58,2-15,5-08,9-20. Ypres-Peperinghe, 6-80,9.-07,12-08,3^87,6-80,8-48,9-80.
peringhe-Hazebrouck, 7-13, 12-28, 4-17; 7-13. llazebrodck-Popcringhe- tpres, 8-315, 10-00, 4-10, 8-2,1.
Ypres-Boulers, 7-80, 12-23, 0-48. -llou Iers- Ypres, 0-28, 1-80, 7,-80.
8-43,11-34,1-13, (L. 8 36), 7-30, (9-88. Licluerv.) Liclitorv.-Thouroul, 4-28 m. Brüges-floM/ers, 8-28,
12-jO, o-OO, 0-42. Lic-htervelde-Courtrai, 3-28 m. 0 01, 1,30, 8,37 7,21 Zedelghóm-r/üwrowf, 8-40. 1,08, 5,14, 0,58.
Ypres-Courtrai, 5-34,9-49,1 1-18,2-35,5-28. Coiulnai- Ypres, 8-08,11 -02,2-86,8-40,8-44.
x pres-Ihouroul, 7-13, 12 00, 0 20, (le Samedi a 5-50 du mal in jusqu'a Langhemarck). Thouroul- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
(Ie-Samedi a G-20 du matin de Langliemarck a Ypres).
Comines-Warnètpn -Lc Touquet-Houplines-Amew&'dm, 0 00, 10,18, 12-00, 0-40, Armentières-llouplines Le Touquel-War-
nelon - Gommes 7-28, 10,50, 4-10, 8 -40. Comines- Warnêton 8-40, m 9-30 s. Wnmêtort-Comines 8-30, 9-80,
Courtrai /mwes8-08, 11-00, 12-38, (L. 8-15), 6-53. (9-00 s. (Liclilerv.)— Bruges-Courtrai, 8-25,12-50, 5-00, 0-42.
Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Ltal) 7-25,11 04,2-50,7-35. - (bassin) 7-31,11-10,2-50,7-41 (exp.)
Bruges, 5-45, 8,35 11-25, 5-30. l;
Heyst, Blankenberghe,
Gand- Dey nie-Ingelmunster0-58,
Ingelmunster Deynze-Gand, 5-15, 9-412-15. Ingelmunsler-Dei/w.se, 0-08 2" cl., 7-15.
11-20,4-40,7-21. Doynze Ingelmunster, 7,31 1-00.
Ingelmunster-^nseghem, 0-05, 12-10, 0-15. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45.
.'chleive.hle-Dixmude-l'urnes et Dunkerke, 0-30, 9-08, 1-35, 7-55. ZpHtAerAe-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 0-45511-10
3-40, 3-00.
Ttwmude-Nieuport,9-55,2-20,8-40. Nienp-/)m?i,(ville)7-40.11-33,4-28.
Ihourout-Ostehde, 4-50, 9-15, t-50, 8-05, Ostonde-Thouroul, 7-53, 10-10, 12 25, 0-15.
belzaete-iféc/oo, 9-05, 1-25, 8-25. Eecloo-Seteaeüe, 5-35, 10-15, 4-22.
Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-15, 7,25. (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-GYwtd, 0-00, 10-30, 4-40.
Selxaele-ZioAwe», 9-04, 1-30, 8-30. (Ie Merer. 5-10 m.) Lokeren-Séfóaete,' 0-00,10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
C O I I Tl JJ
IPONDAIirCKS.
COURTRAIBHUXIiLLES.
BRUXELLES, COURTRAI.
Courtrai dép.
Bruxelles arr.
0,37
8,50
10,53
1,35
12,33
2,25
3,47
0,14
0,33.
8,54.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22
8,02
8,28
10,40
12,21
2,44
5,35
7,50
6,47.
8,44.
COURTRAI, T0URNA1LII.LE.
Courtrai dép.
Tour na i arr.
Li lie
6.37
7,28
7.38
10,56
11,47
12,08
2,54
3,48
4,00
3,34 8,47.
0,39 9,41.
0,35 10,00.
Courtrai dép. 6,42 9,49
Gand arr. S,0l 11,08
COURTRAI, GAND.
12,31
1,51
3,44
5,04
6,40.
7,50.
Lille dop.
Tournai arr.
Courtrai
Gand dép.
Courtrai arr.
LILLE, TOURNAICOURTRAI.
5,15 8,22 11,05 2,22 4,45 5,20 8,00.
5,42 8„56 11,29 2,40 5,30 8,38.
0,42 9.49 12,31 3,44 0,40 9-33.
GAND, COURTRAI.
5,15
6,37
0,38
10,50
1,28
2,54
4,24
5,34
7,21.
8,47.
BRUGES, GAND, BBUXEI.I.ES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 4-39 exp.6,49exp.7-04,9-39,12,34,3 43,ex.2,82,8-89exp. 0,43.
Gand a. 8-31, 7,34, 9,15.10-54,1,49 4,28, 4 07,0,32 7,58.
Bruxelles 6-28, 8,50, 10-35,12-39,4 00,0,14, 7-33,8,44, 9-31.
Bruxelles 'dép. 7-20exp. 8,14exp 11,00 3,12 5,55. exp.
Gand arr. 8,29 9,41 1,12 4,21 7,17.
Bruges 9,23 10,34 2,38 5,11 8,38.
I.lï GAUDIF.N.
I! n'est pas un archéolögue cl il esl pen d'his--
loriens ipii nc eoimneneeiit leur récit, quand il
s'agit dc parler d'une vil le - par ccttc phrase lc i-
n11 e L'oiugine de N... se perd dans la
KUIT DES TEM I'S.
Cello manicre très-expéiIitive de'pröcédcr n'csl
rien nul re qu'iiiie l'acun quelconque de se faire
pardonner son ignorance el sa parrsse én les con-
fessant. Potir moi je n .ibnserai point de eet
artifice oraloirc. Ayanl a vons parler de Dónllens,
je dirai simplement que je nc sais pas un mot de
l'origine de cetie petite cilé picarde. Je l'avoué
avec une franchise dont on nc me saura aiicnn
gréles meilleures intention-, sont souvent me
coniums, sans compter, Ce qui est fort t riste les
plus belles vei'tus qui parfois out Ic mème sort. II
fa ut se résigner il l'ingralitude des hommes.
Quant a l'élymologie du mote'est liien dilTé-
rcnt... je n'en sais pas plus long et beaueoup
d'antres sont dans Ie mème cas, ce qui est fait
pour me consoler un pou.
Les tins prétendent qu'il vient de deux mots
romains: Val dolens, qui ont pu signifier vai.lée
de douleuh; d'antres, de ces deux mots: Dulce
ALENDIUM, UOUCI! BOURRtTÜRE, CC qui, poll I* les
gnstranomes nc serail pas la même chose; d'an
tres, de ces mots critiques: Dorr liens, coupure,
kivièue, paree que l'Authie, én la conpnitl, for
me deux iles.
Pour moi.jepretends ne rien prétendre du lont,
C/est une opinion comme une anlre, et dans ce
temps d'indiflereiuie générale, beancoup se dis-
pensent d'en avoir une sur quoi que ee soit.
Toutefois, pour ue pas passer lout ii fait puur
un ignorant, je vais voiis dire ces clioses:
Ce pays, oü lus druides exploitaient jadis l'ado-
ration impie du chêne cl le culte païen du gui
saeré, appartinl d'abord a différents seigneurs
féodaux, et enfin aux rois de France. II fut tour a
tour occupé par Louis Xt, les ligueurs, les hu
guenots, les Anglais, voire même los Espagnols.
Doullens est aujourd'hui une petite'ville quia
un so'us-préfet, un maire. un tribunal de première
instance. Quanta la citadelle, elle fut iiatie en 900
par Herbert III, coin le de Vermandois, qui se
iaissa prendre par Ungues le Grand; la forleresse fut
démolie en 986; rebalic depniselle fut déman-
Iclée en 1522 par le comte de St-Polfortifiée par
Henri If. en 1547; la double citadelle fut réparée
par Louis XIV. En f804, Napoléon tr rendit un
décrel qui suppritntiil la place de guerre de Doul
lens, exeeplé la ciladellc.
Sous Charles V, Charles VI. Charles VII et
Louis XI", la citadelle servait déja de prison poli
tique, qu.ind elle n'élait pas au pouvoir des
ehnemis.
Mais c'est sin lout depuis deux siècles que les
partis vniuqHCMirs y ont enfermc certains membres
des partis vaincus. Gaston de France, frère puiné
de Louis XIV, y fut enfermé sur Pordre de Hiche-
lieu.
Celle prison d'Eial reent encore Mazarin en
1652, puis les dues du Maine, les cumtes de Bre
ien i Id'Oiguies, de Maillrhois, etc. La première
revolution franchise y jota le dm; de lirogiic, le
iiiaréelial de Mailly et plusieurs aulres «suspects,»
ipii nc quiltèrent la citadelle que pour marcher a
l'éehafatid lépuhlicain. Le general Dupont y bit
detenu sous I'Ktnpirc; a prés 1830, on y enferma
des ennemis du nouveau régime.
Or, en 935, Ic comte dc Ponthien possédail,
parmi ses fiefs la ctialellenie dc Doullcns. Quand
je dis -I possédail, le lerme est improper, car tin
certain chef tie brigands du iiom de Roland s'en
élait eniparc. C'élail un bravo cruel, brutal el
supersliticux. II tenait le pen pie dans le plus vil
esclavage; il avail li sa solde des mercennires fa-
ronrhes qu'il conduisait au pillage, el il passait sa
vie a délrousser les voyageurs sur les routes. II
élait plus dur avec cetix dont il avail fait scs vas-
saux qu'on ne pourrait sc l'imaginrr,
Excommunié par l'Eglise, cc scélérat avail alli-
ré auprès de lui tons les charlatans qui rödaicnl
dans Ic pays. II avail, du jdus, une foi cnlière en
sou aslroioguc, (|iii, a l'aidc d'adroits comperes,
avail su trompet- ce brigand pen éclairé.
Au physique, le comle Roland, comme il se fai-
sait nppeler, élait aussi disgracié qti'au moral.
C'élail un petit homme noir, mals erassetix. So
laideur obligeail le regard a fui-r. Sa figure était
plate et rugueuse comme celle d'un batracien; son
front has était couvert de chevcnx revêchcs, ntal-
propres, jamais peignés. II avail l'air de cc qu'il
élait, d'un brigand brutal et vulgaire, incapable
de figurcr dans ces romans sentimcntais et immo-
raux oü les malfaitcurs sont posés comme des
héros. Sa figure, stupide quand il était ivre, au -
Irement salaiiique et rusée, ses jambes courtes et
bifurqnécs, ne itti donnaient ]>as mal l'air d'un
vieux kraken, méditant quelque mauvaise action.
Tour coinphrtcr le portrait de celle affreuse
eréature, j'ajouterai qu'il était Ic plus souvent
convert, je nose dire vein d'une culotte
grise, de celle éloffe appclée peau d'otirs;
vêtement fort cu harmonie avec sou extérieur
repoussant et difforme.
II avail des soldals dévoués, car il leur livrait
tout au pillage, .et il élait très-rcdouté a quarante
-IJ| f—J1"1*- jjgj .I^1
lieues a la ronde. Les femmes, les enfaiils, les
viuillards étaient égoi-gés, les hommes en clat de
poi-ter les ai-mes fails prisonniei-s, el mis a mort
s'ils reftisaicnt d'ènlrer dans l'aboininable coi pota
tion. Qnelqiies-uns, après le premier regret donné
a leui-s foyers, adoplnienl la vie sauvage, impie et
dissojue de Itoland. lis trouvaient, a lui resler
fidèles, qtielques-uns de ces avantages nialériels
que le commun des hommes a raremennl le cou
rage (Ie dédaigner.
La terreur que le noni de Roland inspirail a tons
les pays d'alcnlotir peumeltail ii scs gens de lever
des contributions pariiculières sur les m-alheu-
reux habitants des campagnes voisines, lesquels
n'osaienl rien refuser a quiconque apparlenait a
cel hommc redoutable.
Rolland laissail pour ainsi dire Ia citadelle de
Doullens tomber en ruines; il ne la faisait poinj
réparer; il prélendait qu'ellc lui serail inutile en
cas d'attaque, attendu que le chateau, qu il aimait
lui-même a appeler sa tannière, ctait assez forlifié,
el d'ailleuTS, qui cut osé l'altaquer? Quant a y
melt re des prisonniers, il n'y songeait certespas.
II avail I'habitude d'égorger ceux qui refusaient de
lui obéir, el il n'aimait pas, disait-il, a nourrirdes
paresseux a rien faire.
A CONTIRUEK.