§f^SÈÈÈÈÈtJiu-~^K.
L'ASTROLOGUE
Mcrcrcdi 28 Avril 1875.
10" année. N<" 973.
Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent lo centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 13 centimes.
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C II i: M I A s DE FEU. -PMai.
LES MIRACLES ET LE LIBÉRALISME.
Voici un fait qui nous a inspire les inflex
ions que nous voulons présenter sur la ma-
nière dont Ie libéralisme agit a l'égard des
miracles.
Le nommé Pierre De Ruddere, de Jnbbe-
ke, pauvre ouvrier, agé d'environ 3*5 ans,
avait depuis plus de buit ans, sous legenou
de la jambe gauche, tine fracture que les
médecins a dilïércntes reprises onl déclarée
incurable. Lo 7 Avril dernier, I'onvrier, con-
nu pour sa devotion a la Sainle Vierge, s'ai-
dant de ses béquilles, soulenu par sa femme,
secourn par des employés du chemin de fer,
des conducteurs de voitures, etc., arrive a la
célébre grolle d'Oostackcr pour oblenirsa
guérison par l'inlercession de la Vierge im-
maculée. Après avoir deux fois, en priant et
en marchant avec laplus grande peine, fait
le tour de la grolte, De Rnddere épronva,
dit-il, une sensation qti'il ne sail expliquer.
Revenu a lui, il se Ironve avoir récupéré
l'usage de la jambe, qn'auparavant il pou-
vait, au moyen de la main, lonrner en tout
sens, mais sur laquelle il ne pouvait nulle-
ment s'appnyer. Bienlót examen fait, on
trouve les deux parlies de l'os brisé, jusque-
la détachées l'nne de Paul re, parfailement
linies, comme si jamais fracture n'avail exis-
té, la plaie jusque-la ou verte, complètemenl
cicalrisée: tont nlteste une guérison inslan-
tanée et enliére. Parti an milieu de l'incré-
dulité générale de ses eonciloyens, salué
mème a son depart par quelqnes moqneries,
l'ouvrier tronve a son retour ses eonciloyens
unanimes a altoster le prodicre qui s'éiail
opcré en sa faveur. Tons s'inclinent devant
ce qti'ils appellent I'evidence, parce que Do
Ruddere, disent-ils, leur était trop bien
connu.
malvee lui.
ir.
I Nous pouvons attester, pour l'avoir vu,
que le fait que nous veneus de rapporier,
est extrèmemenl retnarqtiable. Cependant on
parle, non a Jabbeke, rnais a Bruges, de
supercherie et d'exploitation. Nous y croi-
rons quand nous en auroris les preuvessous
les yeux; el en attendant que Paulorité
compélente se prononce sur le fait, nous
conlinuerons, comme catholiques, a croire
aux miracles el a bénir la Providence qui,
en ces temps d'incrédulité et d'indifférence,
multiplie les prodiges et répand ses faveurs
avec plus d'abondance.
Nos libéranx, eux, ne croicnt pas aux mi
racles; et quand des fails miraculeux se pré
sentent, avant tout examen ils prononcent
Ie mol de supercherie, fanatisme, supersti
tions, et que sa is je?
Des libéraux, plus ou inoins modérés en
core, e'est-a-dire qui veulent trouver au
moins un prétexle a leur rncrédulilé, veulent
que les miracles soient constates par des
commissions scieritifiques régulièrement éta-
blies el réunies a celte fin.
La commission demandée existe, et elle
fonctionne avec une rigueur, une assiduilé,
une persévérance et une solennitéque vous
nesauriez méme imiler.
Avez-vous assislé aux débats qui précédent
a Rome la canonisation des saints?
La les miracles son! exposés, attaqués, dé-
fendus, discutès et a la fin constalés, aussi
scientifiquement que pourraient le faire tou
tes les commissions el toutes les académies
du monde. Et vous récusez celle élite de sa
vants, attestant pcrpétuellement devant l'hu-
manilé entière l'èvidence des tcmoignages
qui la forcent de proclamer la certitude des
miracles? Puisque vous faitesy appel, pour-
quoi ne croyez-vous pas au lémoignage de
la science? il est vrai que, parmi ces savants
appelés a vérifier les miracles, vous n'avez
pas voire place; et dans ce sénat de la science
historique et théologique, vous n'avez pas
voire fauteuil. Celte commission vous ne
l'avez pas nommée; et elle ne vous appelle
pas a 1'honneur insigne de présider ses dé-
bats. Mais qu'importe? Pour ne pas vous
compter dans ses rangs, et vous metlrea sa
tèle, en est elle moins une assemblée de sa
vants? Et vous croyez-vous sérieuse'menl en
mesure de lui faire la lecon sur la question
des miracles tant de fois discutés par elle, et
oü voire science désorienlée gauchit a cha-
que pas? Non, non, cela ne saurait êlre sé-
rieux.
{Franc de Bruges.)
LA SITUATION FAITE PAR LES LIBERAUX.
La Gazelle de Brelagne publie une lettre
que lui adresse le Général Du Temple. Nous
en donnons les exlraits suivants:
On a bcancoup parlé de l'échec des es-
sais monarehiques fails il v a quinze mois.
Des volumes ont élé écrits pour l'expliquer,
quelques mots eussent sufii.
Mgr le comte de Paris ayant fait sa sou-
mission, les orléanistes se trouvèrent pris au
dépourvu. lis erurent au rétablissement de
Monarchie... saus eux! Eperdus, ils couru
ren t aox légitimistes, mais bienlót revenus
de leur frayeur, ils soncèrent a lirer parti de
la situation, en mettant le plus noble, le plus
loyal des princes dans Ualternative de man-
quer a son bonneur ou de paraitre refuser Ic
Iröne.
On sait le reste.
Les Libéraux onl une excuse. Ils n'onl
pas de principes, mats ils ont une conviction
absolue, cclle detre nécessaires au monde.
Callioliques, ils s'inlerposént enire le Vicaire
du Christ et les incrédules, gourmandent ces
derniers, mais blament le Saint Père de son
imprudence et se chargeraienl fort bien de
diriger la chrèlienté.
Monarchistes, ils s'inlerposént entrc le
roi et le peuple, gourmandent du haul de
leur abnegation celui-ci de ses appétits gros
siers, mais, reconnaissant en mêmc temps
que le roi est impossible, ils s'offrent a le
remplacer.
Républicains, on sait ce qu'ils ont fait.
En Espagne, les libéraux s'allient avec
la révoluliou! Ils fusillent les carlistes qui les
épargnent trop, et viennent d'essayer d'un
nouveau Maroto, le grand Cabrera, mais
cela n'a pas réussi. Ils chercbenta s'emparer
du Irére de don Carlos pour en faire un ota-
ge, et dernandent, dit-on, une intervention,
mais cela ne prend pas encore. Faule de
mieux, le jeune Alphonse distribue des toi-
sons d'or. Que ne peut-il en mettreunesur
le dos de son gouvernement!
En Suisse, les libéraux volenl les égli-
ses, chassent les prêtres, le tout sous la hau
te protection de M. de Bismark.
En Allemagne ils applaudissent a toutes
les mesures oppressives du grand chancelier.
Au Mexique, ils chassent les Sceurs de
Charilé; au Brésil, ils envoient les evèques
aux galères.
En Balie, ils se contenlent de piller le
bien des pauvres.
En Autriche, ils voudraienl bien imiter la
Prusse.
Eb bien! malgré lous ces succes, nous
catholiques et monarchistes non libéraux,
réjouissons-nous. Jamais Dieu n'avait donné
au monde, a la fois, de plus noble représen
tant de nos principes que don Carlos, Henri
V et Pie IX; jamais il n'avait donné une plus
éclatante manifestation de la justice de notre
cause. Or, Dieu ne fait rien d'inutile; laissons
les libéraux, les francs-macons, les despotcs
de haul et de bas lieu, les révolulionriaires
de louie sorle, a tons les degrés, a tons les
étages, avant ou après s'ètre injuries, se
donner la main, s'encenser réciproquement,
se payer des panégyriques dans leursjour-
natix, se vanter de leur modération, de leur
justice, de leur raison, aprés avoir abandon-
né leur Dien, pillé la maison du Seigneur,
menti a letirs engagements, alïamé les mal-
heureux, et tout cela iégalement. Laissons
les modérés, c'est-a-dire, les hommes sans
conviction, les égoïstes ct les peureux, plus
coupables qu'on ne le pense, car seuls ils
empêchent l'honnète homme digne de ce
nom de défendre sa religion et I'bonneur de
son pays, les soutenir.
La béte révolutionnaire, ici s'exaltant
dans sa puissance, la se tordant dans sou
impuissance,fait dans ce moment, chez nous,
patte de velours, mais si les hommes ne
sont qas conséquents, les principes le sont.
Bien tót, elle rugira, mordra. et ce ne sera
pas sans peine que la socicté chrétienne, qui
se réveille, la domplera el la noiera dans
une mer de mépris qni se forme dés aujour-
d'hui dans la conscience publique.
En attendant, tournons nos regards vers
ce jeune et vaillant roi qui a dit, le premier,
qu'il tuerait la revolution, et il Ie fera; por-
tons nos espérances vers cc roi unique dans
l'histoire, refusant le plus beau tröne dtx
monde, plutót que de laisser ternir son hon-
neur, afin de pouvoir vaincre la mallionnè-
telé humaine et servir un jour d'arbitre au
monde. Prenons courage en voyant ee saint
vieillard que toutes les ruses de l'enfer, tons
les abandonnements, toutes les menaces no
sauraient empècher de flétrir le crime, le
mensonge et l'hypocrisie, sans s'émouvoir
de l'épouvantail que la lacheté humaine s'est
élevé et devant lequcl s'inclinent les souve-
rains et les peuples.
Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur,
l'assurance de ma consideration dislinguée.
F. nu Tempee,
d Depute d'Ille-et-Vilaine.
Poperirighe-1 pres3-13,7-00,9-30,10-53,2-15,8-05,9-20 Ypres-Peperinghe, 6-40,9-07.12-08,3-37,6 30,8-43,9-30. Po-
peringhe-llaze brouck7 03, 12-23, 4-17, 7-13. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-33, 9 30, 4-10, 8-23.
Ypres-lioulers, 7-50, 12-25, 6-4-5. Kou Iers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-60.
1 ouleis - Bruges fik 11-34,1-13,4- 59,7-36, (9-55. Lichter v.) Licliterv.- Thourout ,4-2 3 m.vers Osiende.—Thourout-Lic/tfer
veiae 2-02venant u Ustende.—Brugrts-/Iow/ers,7-23,8-2S,l2-50,8-00,6-42,8 43.—Liehierv.-CW<roi,S-25m.9 01,1,30,3,377,21
ltpres-CowrtriMö-34,9-49,11-13,2-33,8-28,718(mixte l'et 2'cl.)Com trai- ï>m,7,00(mixiefet2*cl.)8-08,11 -02,2-30,3-40,8-49.
Ypres- riwurout, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi a 8-30 du malin jusqu'a Langhemarck). Thourout- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
(Ie samedi a 6-20 du matin de Langhemarek a Ypres). -ia r
Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-13, 7,23. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-órtwd, 6-00, 10-30, 4 40.
Seliaete-LoAemt, 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 8-10 m.) Lokeren-Selzaote, 6-00,10-28, 4 43. (le Mardi, 9,30.)
C O H II M HX^OJÏDAWC I-l B
velde 12-02venant d'Ostende.—-Bruges-Zlottters,7-28,8-23,12-80,8-00,6-42 8 43.—Lieh
JLPres-CoMrtrai3-349-4911 -132-388-28718mixte Pet 2«cl.).-Courtrai-)Ws,7,«0(
Ypres-riwurout, 7-18, 12 06,0 20, (le Samedi a 8-80 du matin jusqu'a Langhemarck
(Ie Saincdi a 6-20 du matin de Langhemarck a Ypres).
Comities-Warneten Le Touquel-llouplines-Amenftem, 6-00, 10,13, 12-00, 6-23,— Armentières-Houplines Le touquel-War-
nelon-Commes 7 -28, 10,80, 4-10, 8 -40. Comines- Warnéton 8-48, m 9-30 s. Warnè ton-CWmtes 8-30, 9-80,
Lomlr-M-Bruges8-03, 11-00, 12-33,4-08, 6-83. 9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-Courtrai. 8-23, 12-80, 8-00, 6-42.
üruees, Diankeuherizhe. Hnvst. fSraiinn^ 7-9 s a r\/,. 9_k r> t «ik n 01 a a a n -t ni> 111d
(bassin) 7-31,11-10,2-80,7-41 Heyst, Blankenberghe, Bruges,
Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Station) 7-28,11-04,2-80,7-33.
5-48, 8,25 11-23, 3 30.
Gand: t;"00^ 9-412"1t5- I»gelmunster-Z>et/rtze, 0 05 2" cl7-15. Gund-Dayme-Ingelmunster, 6-38,
11-2U, 4-41. Deynze lngelmunster1-00. 2'cl. 8 20.
lngelmunster-j4raff$^Aew, 6-05, 12-56, 6-13. Ariseghem-Ing el-munster, 7-42, 2-20, 7-45
Ltchtervelde-DixmudeFurnes et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-38, 8-00. DunkerkeFumes-Dhmide. et Lichtervelde6-33, 11-10,
5-40, 5-00.
Dixmude-A/ïerrport,9-80,2-20,8-48. Nieup-/)ta;»i,(bains)7-20,11-80,4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20.
Ibourout-Osterade, 4-80, 9-18, 1-50, 8-05. Ostcnde-Thourout, 7-33, 10-10, 12 25, 6-15.
selzaele-Eecloo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-.Se/zaefe, 8-38, 10-15, 4-22.
COURTRAI, BRUXELLES.
BRUXKLLBS, COURTRAI.
Courtrai dép.
Bruxalles arr.
6,37
9,20
10,53
1,38
12,33
2,23
COURTRAI, TOURNAILILLE.
Courtrai dép.
Tournai arr.
Lille
6.37
7,28
7.38
10,36
11,47
12,08
2,54
3,48
4,00
3,47
6,14
8,34
6,39
6,33.
8,54,
8,47.
9,41.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
8,22 8,28
8,02 10,46
12,21 8,33
2,44 7,86
6,47.
8,44.
6,35 10,00.
Lille dép.
Tournai
Courtrai arr.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
5,18 8,22 11,08 2,22 3,20
8,42 8,80 11,29 2,40 3,39
6,34 9.47 12,26 3,38 0,33
COURTRAI, OAND.
Courtrai dep. 6,42 12,31 3,44 6,40.
Gand arr. 8,01 1,31 3,04 7,36.
Gand dép.
Courtrai arr.
3,15
6,34
OAND, COURTRAI.
1,28 4,24
9,38
10,51
2,49 5,31
7,21.
8,42.
BRUGËJ, «AND, BRUXELLES.
Bruges d. 6,49exp.12,34, 2,52, 3 43,ex. 6,43.
Gand a. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,88.
Bruxelles 8,30, 4-00, 6,02, 9-31.
Bruxelles dép.
Gand arr. 6,00
Bruges 7,13
BRUXELLES, OAND, BRUOES.
8,14 11,33 3,12 exp. 4,59 exp. 8,55.
9,41 1,13 3,23 4,20 6 37 7,23.
10,34 2,38 4.37 5,11 7,22 8,38.
Suite. Voir Ie N» précédent.
UN PAUVRE HOMME.
Le débonnaire Baudouin était on de petti guère
plus cmbarrassé.
Que Ini reslait-il a faire? II n'en vavait rien; et
cömme les g1 ns iri-ésolus el faihies, il passait en
revue tons les moyens de sortir de cede fachcuse
situation sans s'arrêter a aucun parti. II était atta
ché a sa femme, malgré ses défatits; il n'avait
jamais en d'autre loi que sa volonlé.... Mais se
faire astrologue!.Enfin il céda. Toutefois. il re-
fusa de vendre ses outils et de quitter la place de
gnrdien de la citadclle, ainsi que le voulait Siltara.
II achela tin astrolabe, un almanach mystérieux
el une (able des signrs du Zodiaque, ou, pour élrc
plus exact, il envoys sa femme acheter en secret
toutes ces clioses a Amiens, ville voisine de
Doullens.
Le pauvre homme faisait une mine trés-piteuse
et ii la fois plaisante a voir, lorsqu'il sortit deux
jours après de chez lui dans eel affublement bizar
re. II se dirigea trislement et it pas lents, lecoetir
serré, vers la place publique.
Lit, il s'eflbrga de rcpreudre sa figure joyeuse et
a
s'écria a tue tóte:
Je suis nstrologue... je suis un grand astro-
logue... je connais le soleil, Ia lune, les éloiles; je
sais calculer les nativités; je peux vous prédirc a
tons ce qui vous arrivera d'lirureux ou de mal-
heureux. a vous, a vos enfants, vos petits enfants,
et mème a vos amis, enneinis et connaissances..*.
Ceux qui se trouveraient contraries d'une revela
tion publique, je la leur ferai en particulier pour
le méme prix... Je vous dirai combien d'années
vous avez encore a vivte, et comment vous mour-
rez... Je vous dirai les maladies qui vous meria-
cent, et le moyen de les conjurer ou de les guérir.
Approchez, approchez. tas de... Picards, appro-
cliez saus crainto!
II fut bienlót enlouré d'une foute considerable.
Tiens, l'ami Baudouin! disait l'un, est-ce
que vous avez perdu la tèle?
Père Baudouin, êtes-vous fatigué de towjonrs
regarder en bas, que vous voulez maintcnant
regardcr en haut? lui criait un autre, en faisant
allusion a son ancienne profession.
Bonhomme Baudouin,vous êtes maladc, mon
gars; rentrez chez vous.
Allons, il est midi, regarde done les planè-
les!
Vois comme les éloiles sonl brillantcs!
Est-ce que c'est Siltara qui t'a enseigrié eet
art?
Et tnnt d'alitres vnlgaires plaisantcries qui bri-
snient le cceur du bonhomme, déchiraient son
(une, ct lui faisaienl amèrement regretter d'avoir
quitté sou métier de savctier.
Ce jour-la, le joatllier de Roland ayant perdu tin
rubis d'une grande valetir, qui appartenait au <an-
guinaire lyran de Doullens, regio-duit sa mor-t
comme cerlaine, lorsque passant par hasard sur
la place publique. ct voyant une »i yrnnde af
fluence de monde, il demanda ce que c'élait.
C'est pen de chose, lui fut-il répondu, c'est
le bonhomme Baudouin qui s'csl fait astrologue.
Ayant entendu cela, ie joaillier courut sur la
place, s'approcba de lïnfortuné Baudouin, et
lui dit
Si' vous entendez voire art, vous êfes capable
de découvrir le rubis de notre bien aimé seigneur.
Le rubis? fil Baudouin tont efifaré. Quel rubis?
Failes-le, continua impertiibablement le
joaillier, et je vousdonnerai deux cents pieces d'or.
Puis il ajouta, de l'air Ie moins rassurant
Mais si vous ne le faites pas, c'est que vous
aurez menti a la foulc, et alors je prendrai des
mesures pour que vous soyez puni comme im-
posteur.
L'infoituné Baudoin clait pclrifié de peur.
II allait cependant lui arriver certaincs clioscs
sur lesqut'lles il ne comptait pas, et dont vous-
meme ne vous dotitez gttère, fussiez-vous cent
fois plus deviu que ee pauvre homme.
En attendant, il fut pendant longtemps sans
pouvoir remuer, les paroles du joaillier l'avaient
anéanti.
Pensant avpc douleur que sa femme, qu'il aimait
tant, I avait, par son ambition et sa soit des ri-
chesses, conduit sur un cliemin oü il n'y avait pas
d'alternative, il rompil enfin le silence, ct s'écria
avec un accent plein de vérité.
O femme I femme lu es parfois plus dange-
rcuse au bonheur de l'homme que le serpent cm-
poisonnc qui jadis perdit I'.vc dans le paradis
terrestre
Or, it faut que vous sachiez que le rubis perdu
par le joaillier était enlre les mains de sa propre
femme, laquelle, craignant que son mari ne vinl ii
découvrir son vol, avait donné le bijou a caeher a
l'une de ses scrvanles. Celte servante se Irouva,
par hasard, sur la place de Doullens lorsque Bau
douin y an-iva. Elle vit son maitre lui parler, puis
elle en tend i t le brave saretier comparer la femme
au perfide serpent.
La peur s'empara alors de la servante, et pen
sant avoir élé découvarte, elle courut chez sa mai-
tresse, et l'ayant prise a part, lui dit
Vous êtes déjouée, ma chèrc niaitresse, par
un vil astrologue
Et elle lui raconta dans ses détails lout ee quelle
avait vu et entendu
La femme du joaillier, convaineuequesnn secret
ne lui appartenait plus, s'infortna du nom de l'as-
trologue; elle cotirnl a la eiladelle se jeler aux
genoux de Baudouin en lui criant
Grace! grace! épnrgncz mon honnenr el
ma vie; je suis une inère de familie; j'ai com-
mis une grande fante; prometlez-moi le silence,
et je vous dirai lout.
L'élonnement de l'ancien savelier fut immense,
II pensa que celte dame était folie, ou bien qu'il
était endormi et qu'il faisait un rêve.
Je vou» dirai lout! je vous dirai tout! répétait
Ia mêmc en embrassant ses genoux.
Baudouin, qui avait un trés bon coeur, ne pou
vait voir pleurer une femme.
Ilreleva eelle du joaillier, ct comme elle lui ré
pétait encore
Je vous dirai tout.
Qn'csl-ce que vous me direz?Iui demanda t II
naïvement.
Oh! rien que vous ne sachiezdéja... Eh bien!
our, j'ai dérobé le rubis du comte pour punir mon
man de sa conduite envees moit ahf si vous saviez.
combien it me vend malbeurcusef...
Eonnu sc dit a part lui Baudouin en pensant
a ses propres chagrins; il ne vent pas sans doutese
faire astrologue f
Oui, continua la joailliëre, jai voiilu me
venger de ses cruautés; j'ai voulu sa mort..., Par-
donnez-moi, grand homme!....
Pauvre femme! soupira le saretier, elle m'ap-
pelle grand homme?...
Je suis a voire merci, illustre astrologue;
ayez pilié d'une pauvre femme quia bien souffert
el qui se repent... Ne me perdez pas, au nom dc
voire mere! soyez charitable pour mes pauvres
enfants I
Je suis perdu si je manque de toupet, se dit
Baudouin.
x contiwuer.