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RICHELIEU
N°' 985.
GASTON DE FRANCE.
10me armee.
Samedi 9 Juin 1875
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, content 20 fr. les 100 exemplaires.
CH£MIW.§ D£ VEU.
lr Mai.
- Po-
LES RELIGIEUX PROSCRITS ET
L'HOSPITALITÉ BELGE.
M. le prince de Bismark aurait demandé
l'expulsion des religieux allemands, réfugiés
en Belgique.
Le cabinet beige aurait repondu a ces exi
gences que noire législation ne fournit aucun
moyen de donner satisfaction a l'impérieux
chancelierde l'empire germanique.
Mais plusieurs organes de la presse libé
rale, jaloux sans üoute de seconder la
Prussedemandent formellemenl l'applica-
tion, aux religieux allemands qui auraient
trouvé un asile en Belgique, de la loi de
1835 sur l'expulsion des étrangers.
L'article principal de cette loi est concu
dans les termes suivants:
Article I. L'élranger résidanl en Bel-
gique, qui par sa conduite compromet la
tranquillité publique, ou qui a été poursui-
vi ou condamnè a l'élranger poür les cri-
mes ou délits qui donnent lieu a l'extradi-
lion, conformément a la loi du lr Octobre
1833, peut èlre conlraint par le gouver-
nement de s'éloigner d'un certain lieu,
déterminé ou méme de sortir du royau-
me.
Nous cherchons en vain comment des re
ligieux qui ne demandent qu'a observer
paisiblement en Belgique la régie de leur
inslitul, pourraient tomber sous l'applica-
tion de cette disposition.
De quelle manière troublenl-ils la tran
quillité publique dans noire pays? Et quels
crimes, prévus par les traités d'extradilion,
ont-ils commis qui puissent"motiver leur
renvoi a Ia frontiére?...
Le gouvernement qui les exptilse ne leur
reproche aucun délit. Des voix protestantes
elles-mèmes ont rendu témoignage a leur
science, a leur dévouemenl, a leur verlu.
lis sont chassés d'Allemagne paree qu'ils
sont religieux, fidèles a l'Eglise, fidéles a
leurs vceux, soumis au Sainl-Siége.
Ei cela «et si vrai que s'ils voulaient dés-
honorer leur sacerdoce et trahir leurs ser-
ments, ils pourraient, au prix de cette
apostasie, recouvrer la plenitude de leurs
droits.
Aujourd'hui, il n'y a guére en Belgique
qu'une douzaine de religieux exilés par M.
le prince de Bismark. Mais l'exécution de la
loi, récemment édiclée en Prusse contre les
congrégations religieuses, amènera de nou-
vclles et trés-nombreuses proscriptions, et il
n'est pas impossible que quelques religieux
exilés viennent nous demander un asile.
Faut-il le leur refuser? Faut-il trailer ces
glorieux bannis comme des coupables, et les
ramener a la frontiére enlre deux gen
darmes?
Tel esl le vceu de la major ilé de la presse
libérale.
Cependant la réalisation de ce vceu pour-
rait rencontre;- des diffioullés pratiques de-
vant lesquelles XEtoile beige elle-même s'ar-
rête et réfléchit.
La Constitution garantit l'inviolabilité du
domicile. De quel droit done, en l'absence
de lout délit, de toute contravention aux
lois beiges, les agenls de la police pénélre-
raient-ils dans ces couvenls pour en arra-
cher de vive force les proscrits de M. le
prince de Bismark? De l'aveu de XEloile
elle-même, M. Bara a dü renoncer a présen
ter une loi qui dcrobal les maisons religieu
ses au droit coinmun et qui les souinit a
l'inspection de la police. Ce serail faire in
jure au ministère actuel que de croire que,
malgré ses complaisances forcées envers la
Prusse, il put eondescendre a une violation
aussi flagrante de noire droit public.
h'Etoile beige signale encore une difficulté
de fait qui mérite d'etre pesée, Oti voulez-
vous qu'aillent se réfugier les religieux
qu'expulserait la Belgique parordre de M. le
prince de Bismark? Si on les chasse de noire
territoire, trouveront-ils un asile ailleurs?
Dans l'afflrmative, nous ne voyons pas pour-
quoi notre pays ne pourrait pas se montrer
aussi hospitalier que d'aulres; dans la néga-
tive, l'expulsion équivaut a une condamna-
tion a mourir de faitn el de misère. Et quels
sont les fanatiques qui voudraient prendre
l'initiative d'un pared acte de persécution
contre des hommes dont tdbt le crime est
d'obéir au cri de leur conscience et de suivre
leur vocation?...
Aussi aimons nous a croire que le cabinet
de Bruxelles résistera aux incilations inlé-
rieures et extérieures et qu'il sauvegardera
l'hospitalité beige dans loule son intégrilé.
Ce n'est point, lorsque des centaines de
communards parisiens trouvent en Belgique
un inviolable refuge qu'on peut refuser un
asile a des religieux proscrils, a de coura-
geux témoins de la justice et de la foi, a de
véritables confesseurs deN. S. Jesus-Christ.
LA SITUATION FAITE PAR LES LIBÉRAUX.
SES CONSEQUENCES.
De par Ic libéralisme, nous avons aujour
d'hui des exercices publics du culie qui pro-
voquenl, et d'aulres qui ne provoquent pas;
il y en a que la canaille doctrinaire peul
troubler en assommant ceux qui y prennent
part, et il yen a d'autres qu'il lui faut respec
ter. Aux premiers l'aulorité ne doit que l'im-
passibililé: il est loisible a la police de lolé-
rer que l'on maltraité, que l'on tue méme
ceux qui prient; aux aulres les Anspach,
les Piercot et les de Kerchove doivent pro
tection et assistance.
Ce qui ajoule a I'étrangeté de ces distinc
tions, c'est qne libéralisme s'arroge le droit
de les caractériser, de les définir:
On serait perplexe a moins, et si on admet
cette situation, on ne peut s'en lirer sans
mauvais trailemenls qu'en allant demander a
M. Couvreur, grand-maitre de la franc-ma-
connerie, ou a M. Hymans, membre de la
loge des Philanthropes, ou au maniaque
Laurent, quelles priéres nous, catholiques,
pouvons réciler et de quelle manière il nous
est permis de les réciler.
C'est, selon nous/le seul moyen de prier
correctemeut, sans s'exposer a des coups
de soleil, ou aux effets de la spontanéité
foudroyante.
Ne pourrions-nous pas, nous catholi
ques, agir de méme et nous conslituer
arbitres supremes de leurs agissemenls?
Cela me parait incontestable.
Si M. Hymans, par exemple, s'immisce
dans mes priéres, pourquoi no pourrais-je
pas m'immiscer dans ses écrits? La prose
qu'il livre aux libéraux intelligents, car il
est admis qu'il n'écrit que pour les hommes
d'esprit, n'ai-je pas ie droit do la juger,
de la caractériser et de lui attribuer une atti
tude provocatirc?
Cela me semble indéniable, et, par consé
quent, je puis agir envers lui comme les
assommeurs gantois qui ont agi envers les
pèlerins du 17 Mai.
Autre hypolhèse: les enterremenls ci-
vils ne sonl-ils pas une insulle a la Religion
de l'immense majorité des Beiges et ne con-
slituent-ils pas une provocation? Ne pouvons-
nous done pas? nous, catholiques, les dis
perser, battre ceux qui y participent el ad-
ministrer a quelques-uns d'enlre eux un
coup dc soleil? La doctrine libérale admi-
se, il ne peut y avoir a cel égard le moindre
doute.
Et voyez quel beau pays de Cocagne cela
fera a la Belgique. L'oraison dominicale que
récitent les catholiques ainsi que l'invocation
au Gr.*. Arch.-, de 1'Univ.*. que lanceront
les libéraux, nos pèlerinages et leurs enter
remenls solidaires, nos neuvaines et leurs
hommages au demi-monde, tout cela forme-
ra une provocation permanente, et on co-
gnera a gauche, on cognera a droite, ou
crachera libéralement, on crachera catholi-
quement, en verlu du droit de libre exa
men: puis il y aura, de part et d'autre, de
nmlheureux Schoeppe, qui paierontles frais
de cette èlrange fucon d'apprécier!
Les libéraux seront bons a rosser, (ex
pression du Journal de Gand), lorsqu'ils
organiseront des enterremenls solidaires,
des carnavals débraillés; les catholiques au-
ront le méme sort quand ils feront des pèle
rinages el des processions.
Cela parait badin au premier abord: eb
bicunon: cela esl très-séricux; c'est la con-
séquence naiurelle, rigoureuse, inéluctable
des articles qui, depuis quinze jours, salis-
sent les colonnes des journaux libéraux.
GUEUX ET GUEUSILLONS.
Nous lisons dans le Journal d'Anvers:
La gueuserie ne peut pas se résigner a
laisser les catholiques user librement de leur
droit. Elle a aujourd'hui tenté de manifester
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Y pres-Poperinghe6-40,9-07,12-08,3-57,6 80,8-45,9-80.
ick-Poperinghe-Ypres, 8-35, 9 30, 4-10, 8-25.
40,8-49.
10, 7-00,
Poperinghe- Ypres, 5-15,7-00,9-30,10-85,2-15,5-05,9-20. rr„.
peringhe-Hazebrouck, 7 03, 12-25, 4-17, 7-13. Hazebrouck-Poperinghe-
Ypves-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Róulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Kou Iers-Afno/es ,5,44,8-45,11-34,1-13,4 39,7-36,(9-55.Lichterv.)-Lichterv.- Thourout,4-25 mversOstendeTiiourout-Licider
velde 12-02venant d'Ostende.—Bruges-ZJowfers,7-25,8-23,12-80,5-00,6-42,8 48.— Lichlcrv.-CW(rai,5-2'8m.9 01,1,30,5,377,21
Ypres-Cour(raiS-3i,9-49,11 -f5,2-35,8-25,718(mixte l°et 2'clCourtrai- Ypres,7,00(miJite1"et2tcl.)8-08,11-02,2-50,8
Ypres-Thourout, 7-18, 12 00, 0-20, (le Samedi a 5-50 du malin jusqu'a Langhemarck). Thourout-Ypres, 8-40, 1-
(Ie Samedi a 0-20 du matin de Langhemarck a Ypres).
Comines-Warnêton-Le Touquet-Ilouplines-Ameziheres, 6-00, 10,15, 12-00, 6-23,Armentières-Houplines Le Touquet-War-
nêton-Comines 7-23, 10,50, 4-10, 8-40. Comines- Warnêton 8 45, m. 9-30 s. Warnèton-CowïMies 5-30, 9-30,
Courtrai Bruges, 8-08, 11-00, 12-35,4-05, 6-55, 9-00 s. (Lichterv.)Brages-Courlrai, 8-28, 12-50, 5-00, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Station) 7-25,11-04,2-50,7-35. (bassin) 7-31,11-10,2-80,7-41 Heyst, Blankenberghe, Bruges,
5-43,8,25 11-28,5-30.
Ingelmunster Deynze Gand, 8-00, 9-412-15. Ingelmunster-Det/zt^e, 6-05 2" cl., 7-18. Gand-Deyme-Ingeltmmsler6-58,
11-20,4-41. Deynze Ingelmunster, 1-00. 2' cl. 8-20.
Ingelmunster-AMsejj/iem, 6-05, 12-55, 6-13. A nseg h e m - Ingelmunster7-42, 2-20, 7-43
Lichtervelde-Dixmude-Furnes el Dunkerke, 6-30, 9-08,1-35,8-00.
3-40, 5-00.
Dixmude-Mewport,9-80,2-20,8-45.— Nieup-Zto»i,(bains)7-20,11-50,4-fÖ. (ville) 7-30,12-00,4-20.
1 hour out-Os lende, 4-50, 9-15, 1-80, 8-05. Ostende-Thourout, 7-85, 10-10, 12 25, 6-15.
aelzaele-Aéecloo, 9-08, 1-25, 8-23. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10 15,4-22.
etmunster, 7-42, 2-2U, 7-45.
8-00. Dunkerke-Furnes- D i xmude el Lichlervelde, 6-33, 11-10,
Gand-Terneuzen, (slation) S-17, 12-15, 7,25. (pórte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Gdwd, 6-00, 10-30, 4-40.
Selzaete-Lo/cere», 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Sö^ae/e, 6 00,10-23, 4 43. (le Mardi, 9,30.)
COKRESPOWDAKCE8.
COURTRAI, BRUXELIES.
BRUXELLBS, COURTRAI.
Courtrai dep. 6,37 10,33 12,33 3,47 6,38.
Bruxelles arr. 9,20 1,33 2,23 6,14 8,54.
- COURTRAI, T0URNAILII.LE.
Courtrai dép. 6,37 10,86 2,84 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lillc 7,38 12,08 4,00 0,33 10,00.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22
8,02
8,28
10,46
12,21 3,33
2,44 7,50
6,47.
8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lil Ie dép. 8, f 3 8,22 11,03 2,22 8,20
Tournai 8,42 8,56 11,29 2,40 8,39
Courtrai arr. 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRAIGAND.
GA NI)COURTRAI.
Courtrai dép.
Gand arr.
6,42
8,01
12,31
1,31
3,44
5,04
6,40.
7,56.
Gand dép.
Courtrai arr.
8,13
6,34
9,38
10,51
1,28
2,49
4,24
3,31
7,21.
8,42.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49exp.l2,34, 2,52, 3 43,ex. 6,43.
Gand a. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,88.
Bruxelles 8,50, 4-00, 6,02, 9-31.
Bruxelles dép.
Gand arr. 6,00
Bruges 7,13
8,1 i
9,41
10,34
11,53
1,13 3,28
2,38 4.37
3,12 exp.
4,26
8,11
4,59 cxp. 5,55.
6 37 7,23.
7,22 8,38.
ET
Suite. Voir noire N" précédent.
Les choses en étaient la et Richelieu n'ignorail
rien, gréce a son habileté lorsqnïl fit venirla
veille du jour oh s'otivre ce récit, tin homme adroit
qu il avail pris depuis longlemps a ses ordres. Ce
ltaek doul nous avous esquissé le portrait, était
un noble cadet qui se oachait sous ce noni obscur.
Après avoir devoré le pen d'argent que son père
lui avail donné el avoir toé la plupart de ses amis
en duel, il avail fini par se faire offrir a Richelieu
par I un des agents de celui-ei, lui prometlant une
bonne lame, un jarret it'acier, un cceur de marbre,
un esprit substil et dépravé. Aussi hien leininistre,
trouvant la proposition originateavail accepté.
Le préiendu Rack était un de ces spadassins
pleins d cflïonterie et d'adresse qui metlaient leur
épéc au service des vengeances illnstres, échan-
geant eontre un peu d'or le sang de ceux qui leur
étaient désignés, frappant aveuglément et sans re
molds; ames mortes qui onldésappris la prière.
Ce bravo intrépide bravait la mort avec autant
d'insouciance qu'il la donnait, toujours prét a fer-
railler, vivaut sans souci comme sans honle dans
les bas-fonds oh croupissent les fanges sociales.
II se flattait tl'avoir invenlédespassesinfaillibles,
aimait le pillage, se montrait actif et discret pour
qui payait biet). II avail a sa disposition une dou
zaine d'affreux compagnons aussi résolus, aussi
vils aussi peu scrupuleux que lui.
Richelieu ne marchandait pas, comme plus lard
ce ladre de Mazarin aussi Rack avait-il pour lui
tout le dévouemenl dont il était capable. Or, le
niinistic, après I avoir plusieurs fois éprotivé, en
était venu ii le charger des plus dedicates enlre-
prises. II l'avait fait venir et lui avail dit
11 y a de par le monde uu certain'Puy-Lau-
rens confident de Monsieur il ine faut eet
homme la unit prochaine.
Monseigneur, vous l'aurez, av.iit répondu
Rack.
iNous avons vu s'il avail fidèlement tenu parole.
Richelieu se promenait done dans son cabinet,
a sa célèbre petite maison ile Ruel, lorsqtic Puy-
Laurens fut potissé dans son cabinet. Richelieu
l'attcndait et méditait sans doute quelque haran.
gue i) lui adresser. Toutefois, il ne remarqua pas
d'abord sa presencePuy-Laurens n'ayant point
été annoncé, et d continuait a se promener sans
le voir.
II l'apercut enfin, et après lui avoir jelé un de
ces profonds regards qui anient a juger un homme
a 1'instant, il alia se placer a sa table, devant
laquelle il s'assittout en faisant signe a son pri-
sonnier d'approcher.
Puy-Laurens testa debout et découvert.
Monsieur, vous ètes en mou pouvoir, lui dit
brusqiiement le due.
Jecrois m'en apercévoir, Monseigneur, mais..
C'est bien... Ne le saviez-vous pas quand on
vous a arrété?
J'auiais dft m'en douter, a la brutalité de
vos agents,
Monsieur I...
II vous sied mal de les défendre, Monsei
gneur; ce soul des misérables; il serail plus adroit
de feindre de I'ignorer... On donne des ordres
pleins de douceur; s'ils sont exécuiés brutalemenl,
c'est lanl pis... Voire Excellence a dit qu'on m'a-
vait arrété, elle s'est trompée; on m'a tendu le
plus lache des guet-apens; on m'a presque assas-
siné.
Les moyens les plus sévères, Monsieur, sont
bons quand il s'agit de réduire des rebelles.
Voire Excellence fail erreur; elle ne sait sans
doute pas qui je suis...
M. de Puy-Laurens, Ie factotum, l'ame
damnée de Monsieur... Ah! monseigneur Gaston
se met a la téte des méeontents Ah il conspire
contre l'Etatcontre l'aulorité du lloicontre
l'ordre public!.,. Sachez Monsieur, qu'il n'y a
pas de lête si haute que la loi ne puisse abattre,
quand elle est sur les épaitles d'un rebelle!
II y eut un moment de silence.
Oui, je sais tout, reprit moins vivement le
due. Ne sortiez-vous pas de ehez madame de Cbe-
vreuse quand vous avez été arrété?
II parait que Voire Excellence lient au mol
J'ai l'honneur de lui répéter que je ne puis accepter
le verbe arrÈIer ou s'est Itvré sur ma personne
it la plus lache des violences.
Sortiez-vous, oui ou non, de ehez la du-
chcsse? s'écria Richelieu d une voix terrible.
J'en sortais répondit assez humblement
Puy-Laurens.
Le ministre puit quelques papiers c'étaient
sans doute les rapports de ses agents; et il eonli-
nua son interrogatoire d'un ton sévère
Nierez-vous êlre afiilié aux meneurs qui ont
pour but de troubler la paix publique?
Je ne sais de quels personnages Voire Excel
lence vent parler.
Vous le savez parfaitement. Mais si la mé-
moire vous fait présenleinent défaut, j'ai les
moyens, je crois, de vous la faire proinplement
recouvrer.
Voire Excellence fera de moi ce qu'elle vou-
dra mais il est a craindre pour elle que Monsieur
n'apprenne que je suis tombé dans un piége
déloyal.
Mon cher Monsieur, je puis vous faire pour-
rir a la bastille, et je ne sache pas, le Roi, mon
maitre, exceplé une puissance au monde qui
puisse vous en Caire sortir. Mais Sa Majesté ne
pourrait qu'approuver ina résolulion, car vous
êtes un faetieux.
Je vous jure...
Ne jurez pa«, Monsieur; toute feinte est
LES NOURUISSO.NS I)E I.'e.NSEIGN'EMEXT 0FFIC1EL
A [.'OEUVRE.
inutile ici.
Le due lit une pause après quoi il reprit
Asseyez-vous, et écoutez-moi bienJe vais
vous parler avec une entière franchise. On me dit
terrible; erreur; je suis bon homme au fond.
quand on sail me prendre et ne pas résister dans
ce que j'entreprends pour le bien de I'Etat. Aussi
bien ne fisqué-je rien de vous parler a coeur
ouvertcar vous ne sortirez tl'ici qu'après m'avoir
donné voire parole...
Monseigneur...
Vous Lr donnerez, vous dis-je; et s'il vous
arrivait d'v manquer, je saurais bien vous retrou-
ver sans me donner beaucoup de peine. Voici, en
deux mots, la petite proposition que j'ai a vous
faire si vous eqnsentez a me rendre comptedes
démarches de Monsieur, ainsi que du maréchal
d'Ornano, du eomtc de Lhalais, des dues de la
Valelte, d'Elbeuf et de Bellegarde, du maréchal
de Marillac du due de bouillon, du maréchal de
Bassompierre et de lant d'aulres qui eonspirent
contre le tróne, je ferai voire fortune; dans le cas
contraire... vous comprenez...
Oui. MoHseigueur, mais vous n'en serez pas
plus avancé.
C est possible mais vous serez encore moins
avancé que moi.
Je sais peu de chose.
II ri'y a pas de petit ennemi.
II y cut encore un moment de silenee.
A CONT1NUER.