juste et équilable envers les ultramon- tains. Telles sont les maximes affirmées et prati- quées a Berne et a Genéve; mais ces mêmes maximes trouvenl partoul el, notammenl en Belgique, des apologistes qui n'attendent que Toccasion propice d'imiler l'exemple des tyranneaux helvéliques. Nohs assistons a une evolution nouvelle du libéralisme. Après s'ètre longtemps proclamè leparli- san de la tolerance et de la liberie en tont el pour tous, il dépouille ce masque, d'ailleurs Irouó depuis longtemps, el se monlre par- tout Ie fauteur, Ie complice ou radmiraleur de l'oppression la plusiniqueet la plusca- ractérisée. II y a quelques semaines, Y In dépendance beige, s'occupant des aiïaires rcligieuses a Genéve, prévoyait Tissue a laquelle el los viennenl d'aboutir. Sans biaiser, la fcuille anlichrétienne reconnaissait Ie droit des ca- tholiques a la possession d'un sanctuaire con- jstruit de leurs deniers, on pourrait presque dire de leurs mains; mais cel aveu ne l'em- pèchait pas d'applaudir d'avance a l'écrase- ment de la justice el au Iriomphe de la force. Parlout les libéraux en sont arrivés ace point. Le prestige de la force, la seduction du succes, Tapre voluplé des triomphes obtenus sur la faiblesse de TEglise leuront fail per- dre toule rctenue. IIs ne croienl plus ni au droit ni a la liberie; ils iToni (Tbommages que pour la brutalité viclorieuse et de sar- casmesque pour la justice vainene. Un ora- leur de Iréteaux qui voudrail bien se hausser jusqu'a la tribune, demnndait, il y a deux jours, a VAssociation libérale, c Bruxellésr Ou le libéralisme est-il persécuteur Nous demanderons nousOu ne Tcsl-il pas? Le vol de Téglise calholique dé Genéve, si criant qu'il soit, n'esl qu'un épisode de la grande bataille livrée au calholicisme. C'esl l'applicalion locale de ce principe qui inspi re et qui domine toute la politique libérale: il fuut metlre CEglise hors la loi, hors la justicehors la liberie. Or, ce principe pré- vaut, fonclionne, mulliplie les attentats et les ruines parlout oü le libéralisme occupc le pouvoir; son application serail aussi la con- séquence immediate et logique du Iriomphe du libéralisme dans les pays oü il n'a pas encore réussi a conquérir le gouvernement. Dans cette situation, le premier devoir descatholiques est d'affirmer eldedéfendre le patrimoine de justice dont ils sont anjour- d'hui dans le monde les seuls gardiens. Les triomphes renouvelés de la force brutale rendent plus nécessaire que jamais le culte austere de la force morale. II faut que nous répétions a satiélé celle vieille maxime de la théologie calholique: le pouvoir cle tont fai re nan donna pas lé droitil faut que nous ne laissions s'accomplir aticune injusiice sans apportcr a ceux qui la subisseiil Ie concours de nos protestations el de rios sympathies. Sur tous les senders de la politique, gi- sent, blessées el meurlries, des viclimes du libéralisme. Ne faisons point comrne les ri ches et les pharisiens de Tespril moderne; ne passons point noire chemin sans imiter le Samaritain de l'Evangile, sans lendrea nos fréres opprimes une main amie, sans soula ger leur détressc, sans répandrc sur leurs blessures le baume de la compassion el de la eharité! En suivant ces inspirations naturelles de noire cceur, nons n'accomplirons pas seule- ment un devoir fraternel; nous Iravaillorons efiicaccment a la défense de nos propres droits. La justice est indivisible: il suflil qu'clle soit atteinle a Genéve pour que le coup retenlisse parlout et vienne douloureu- sement frapper toules les ames catholiques. A eet attentat done doit répondre une pro testation universelle, un de ces cris d'indi- gnation el de donleur qui devanccnt les arrets de Thisloire et appeilent les repara tions de la justice divine. Que deviendraienl nos sociélés malades el ampoisonnées de scepticismesi, devunt les exces du césartsme et du libéralisme coaltsés, ne se drassaianl les protestations da la conscience chrélianna? Ces protesta tions constituent la seule barrière préserva- trice qui sépare encore ('anarchie morale de Tanarchie sociale. Voyez, par cxemple, ce qui vient de se passer a Genéve! Ce n'esl pas sen lemen l Ie droit des catholiques qui a élé vinlé, c'esl le droit dans son acceplion la plus générale et la plus compléte. Or, a l'heure oü nous sommes, de Iels précédents peuvent èlre exploités d'un jour a J'aulre par d'inexora- bles logicierts. Que demain une insurrection éclateaux bords du Léman, qu'on y'procltr- mo la Républiquc sociale, avec son cortége oblige de confiscations et de proscriptions, que répondront a la démagoie viclorieuse ceux qui ont livré le sanctuaire de Notre- Dame de Genéve et jeté Mgr Mermiliod a la frontiére?... Si le droit se confond avec la force, il peul changer de mains; s'il n'y a plus de droit, pourquoi Ie socialisme nese dpnnerait-il point les mêmes licences que le libéralisme? Enfin si le suceès juslifie tout, pourquoi d'aulres que M. Carteret ne detnan- deraienl-ils pas au succés de leur faire une légitimilé?... II n'y a rien a répondre a cette argumen tation que les libéraux peuvent bien trouver impertinente, mais qu'en ame el conscience, ils ne peuvent s'empécher aussi de trouver vraie. C'cst ainsi qu'en crochelant les porles de Téglise Notre--Dame, ils ont crocheté celie du Palais oü ils siégent et celles de leurs propres maisons. Seuls les catholiques vain- cus, humiliés, écrasés conservenl encore le dépot dc la justice; ils 1'ont revendiqué dans leurs prolestations et les proscrits 1'ont em- porté, comme un trésor, dans les plis de leur manleau.... Seuls ils pourront un jour pro tester efficacemcnt contre d'aulres violences el d'aulres iniquités, paree qu'ils anront été fidèles au droit, paree qu'en defendant TE glise, ils auront defendu la société, paree qu'en se monlrant chrétiens inlrépides, ils se seronl aussi monlrés d'iutelligents conscrva- leurs. C'est un aspect de la question religieuse qui échappe trop peut-ètre a la perspicacité das politiques. L'hisloire contemporaine est cependant assez fóconde en involutions et le sol n'esl pas assez raffermi sous nos pas pour qu'il ne soit pas inutile de songera la logi que des principes et des événements. El nunc inlelligite qui judicatis terrain! LES SAUVAGES DE LA CIVILISATION. Les tribunaux se montrent sévères a l'é- gard des misérables qui ont troublé les pro cessions de Bruxelles ou qui onl maltraité les pèlerins allant a Oostacker: la Cour d'ap- pel de Bruxelles a augmenté les peines pro- noncées en première instance quant atix premiers, el Samedi le tribunal correction- nel de Gand, après avoir acquitté un des prévenus, le nommé Constant Lavant, lubri cant, quai du Blanchisseur, a condamné le nommé Francois Verhuist, peintre en bali- ments, 1° du chef d'avoir maltraité el frappé 21 pèlerins, a vingt-el-un emprisonnements de IS jours chaque; 2° du chef de sévices sur Tagenl de police De Priester, a un mois de prison et SO fr. d'amende; 3° du chef d'injures envers des pèlerins, a 2S amendes de 10 francs chaque, soit en tout 40 semai nes de prison el 3S0 fr. d'amende. Le nommé Henri Delin, fabricant a Gand, a élé condamné a 8 jours dc prison et aux fra is. La culpabililé de ces iadividus a été éla- blie a toule evidence, cl leurs défenseurs eux-mêmes ne se sont pas avisés de les dis- culper: ils ont plaidé les circonslances atté- nuantes. M. Van Werveke, substitut du procureur du Roi, a éloquemment flétri les désordres qui ont eu lieu ainsi que leurs auteurs. II a fait remarquer que devant le tribunal au moins on n'a va i L pas osc produire Cignqble excuse corrsislant a dire que les pèlerins avaient provoqué. Nous lisons dans !c Court ier de Bruxel les: La cinquièmc chambre dn tribunal cor- rectionnel de Bruxelles, présidée par M. Best, a ju'gé aujourd'hui trois individus appartenanï au moins en apparence a une classe relativement élevée de la société, les sieurs Delbove, Degrez el Lacroix, prévenus d'avoir outrage le culte calholique et ses minisires le 9 Mai, dans la procession dc la paroissede Saint-Boniface, a Ixellcs. M. Janssens, substitut du procureur de roi, a fait Texposé dos l'aits (els que nous les avons raconlcs. On sail qu'un jeune calholi que, étudianl en sciences naturelles a l'Efni- versifé libre de Bruxelles. ayatil pris pari a la procession de Saint-Boniface, aéléodieu- sement persecute par les jeunes antiproces- sionnistes de ladilc Univcrsilé. Après des débats assez longs, les sieurs Degrez et Lacroix out été eoridamnés cbacun a 15 jours de prison et 2(1 francs d'amende pour outrage au culte et a ses minisires dans une cérémonie pnblique du culte. Le sieur Delbove a été acquitté. Clironiiiaae iftcalc. LE 10 JUIN 1875. Les catholiques du monde en tier célébrent pieusement dans leurs temples un double anniversaire. Nos lectcurs se rappellent avec quel éclat, avec quelle magnificence la grande journée du 16 Juin 1871 fut célébrée dans notre pays et tout particuliérement dans notre ville. Nolre bien-aimé Pie IX qui, seul a eu le privilege de dépasser les années de Pierre, avait atteinl la 25e année de son glorieux pontifical. Depuis lors, Dieu n'a cessé d'élendre sa main protect rice sur le chef de son Eglise. Qualre ans se sont écoulés, etmalgréses épreuves, malgré son grand age, Tauguste vieillard du Vatican jouil d'une santé parfai- le. Sa noble intelligence resle a la même hauteur. Captif, il commande au monde; seul il est el restera le veritable souverain de nos ames. Un autre souvenir plus grand et bien plus précieux encore fait de la date du 10 Juin 1875 une date gloricuse pour la calholicilé. II y a deux siécles que Notre-Seigneur dé- couvril a Ia bienbeureüse Marguerile-Marie dc la Visitation les trósors de son divin Coeur. II lui ordonna de faire connaitre anx hom mes combien il lui serail agréable de les voir honorer ce Cceur qui les avait tant aimés. Depuis lors le temps a marché et la dévotion au Sacré-Cceur s'esl répandue par tout Tunivers. Coincidence qui fortifie nos espérances! Le Pape de Tlmmaculée-Conception est aussi Ie Pape du Sacré-Cceur. Le Pontile qui a atta ché le plus beau flettron a la couronne virgi- nale de la Mère est le Pontile qui, par son décret du 25 Avril 1856, a glorifié le Cceur du FiIs. Ici encore apparait la pensee qui domine tout le règne de Pie IX. Par lc vent de scepticisme qui souffle, le Sainl-Pére nous invite a cbercher dans le Sacré-Cceur un refuge contre l'orage. Nous y trouverons un abri sur, un reméde con- tre les périls qui menacenl les ames, la patience au milieu des épreuves qui as- saillenl aujourd'hui TEglise du Christ, en- fin dans toutes les angoisses uneconfian- ceabsolue et la consolation. Comme le disait si bien, il y a quelques jours, M. Louis Veuillol, le Sacré-Cceur est le ravivement de la Redemption. Or, depuis la venue du Messie, quel siècle a, plus que le nólre, méconnu sciemmenl les bienfaits que nous procura Timmolation de THomtne Dieu? L'apostasie des sociêtés est générale, la liberté du blasphème fait parlie des droits de l'homme,.» les commande- ments de Dieu sont fonlés aux pieds, Tindif- férence règne en souveraine et l'inlégrité de la doctrine Calholique est battue en brèche par des atlénuations calculées et de perfides réticences. Humilions Torgneil de notre raison devant ce Coeur ouvert par la lance! Demandons-lui que par la verlu du sang qui jaillit au Gol gotha, les esprits retrouvent la voie qu'ils onl perdue, que les individns et les peuplés rentrenl sous Ie jougsi doux de Jésus-Christ el que Pie IX, cnlouré des respects du mon de, règne encore, pendant delongues années de gloire sur son tróne restaurc! Surtoul, récilanl, du cmur comme des lèvres, I'acte de consecration npprouvée par la Sacrée-Congregalion des Hilcs, prenons Tengagemenl de travailler chacun dans la mesure de ses forcos, a hater le jour dn la délivrance. Praliquons tant dans notrc vie pubiique que privée, la doctrine calholique telle que TEglise nous Tenseigne. Qu'clle soit en bonneur dans nos families. Seuls, nous nc pouvons rien, mais si chacun apportesa pierre, Tédifice dc la société chrétienne se relévera peu a peu. Des moeurs l'idée chré tienne pénélrera dans l'organisalion sociale. C'esl de la que nous doit venir le salut. Les jotirnaux libéraux, annoncant lecboix des candidal,s pour la place de président du tribunal de Furnes, fait par le conscil pro- vineial de la Flandre occidentale, ajoulcnt en larmoyant que les candidats de la cour d'appel ont été écartés. Qui, ils ont été écarlés et en bonne justice ils devaient Téiro; en effet, la cour d'appel a re-poussë un ma gistral honorable a ton's égards, trés inslruit, siégea'nt au tribunal de' Furnes depuis un quart de siècle, et cl It; lui a prél'éré des can didats qui étaient encore a Céeole moyenne lorsqtie M. Valoke si'égeail déja comme ma gistral. Pourquoi la presse libérale ne dil-ello pas pourquoi le consoil provincial a écarté les candidats de la cour? Eiste des jurês de la 2' série de la 3<- session de 1875, de la cour d'assises de la Elan- dre occidentale. Ch. Jooris, propriétaire, Meulebeke. I. Veys, brasseur, Vlamertingbe. L. Granshof, entrepreneur, Vlamertin gbe. J. Deleyn-Van Iloutte, culliv., Lap- schetire. R. Merlin, négociant, Bruges. J. Van Steenkisle, rentier, Breedene. P. Moenlack, directeur, Bruges. A. Lagae, nolaire, Heule. A. Veys, conseiller comm., Harelbekc* L de Thihad11 de Boesinghe, proprié taire, Bruges. B. Hostyn, échevin, Wervicq. D. Schotter-Valcke, brasseur, Menin. Van der Meersche-Roussel, négociant, Menin. R. 1 ermote, nolaire, Bruges. Rodenbacb-Mergaerl, brasseur, Rou- lers. C. Valcke, négociant, Poperinghe. Deny-Bauwens, fabricant, Menin. Ablay-Maruse, propriétaire, Bruges. J. Aunoot, brass., et échev., Oude- Ca pel le. J. Bovyn-Carre, marchand de lin, Me nin. Van Bamme, propriétaire, Bruges. P. Balloye, cultivateur, Loo. L. Masureel, cullivaleur, St Genois. F. Cardon, secrétaire comm., Waere- ghem. L. Dufatixéchevin, Waereghem. 1. Van der Gracht d Eeghcm, bour£r- mestre, Eeghetn. J.Van derHeyde-Cornet, propr., Osten- de. MM. J. Valckenaere, propriétaire, Bruges. J. Van der Hofstadt, nolaire, id. S. VanTroostenberghe, négociant, id. D. Van Caillie, tanneur, jd. )LI y> M° VAN WEIIVEKE, substitut du Procureur du Uoi. Messieurs, le miuisière public cstime qu'il est de son devoir, au dóbul de ces poursuiles, de vous présenter quelques considerations sur les scènes déplorables qui ont signalé le pèlerinage d'Oosl- acker. Le second jour de la Ponlecöte, dos milliers do personnnes appartcnant a 118 communes de notrc Ftandre, arrivèront a Gand pour se rendre en pèle rinage a Oostacker. A leur arrivée en ville, a la station même, elles ont été accueiliies par des cris, des buóes et des injures. Cependant les pèlerins purent se rendre an lien de leur reunion, au faubourg d'Anvers, et le cortége se mit en route. II se produisit alors un commencement de trou bles, peu graves encore, mais toujours regrettable» et qui conlrastenl avec les habitudes généralement paisibles de nos populations. Mais le retour des pèlerins dcvinl le signal d'excès d'une gravitó bien autrement grande. Pendant Tqprès midi, une foule énorme de cu- ricux s'était massée au faubourg. II y avail la sans doutc beaucoup do curieux inoffensifs; mais on re- marquait aussi beaucoup d'individus animés de mauvaises intentions, armés non pas-de Cannes or- dinaires, mais de gourdins, do Cannes plombées, deslinées a devenir les instruments d'une agression évidemmenl préméditée. Les pèlerins revcnaient par groupes sépares. On les accueillit par des huées bien autrement violentes que le matin. Des cris on a passé bienlót aux voies dc fait. Les agresseurs se jettent sur les pèlerins et les frappent, de droite, de gauche, avec un acharnement sauvage. On n'eut pas maltraité dc la sorte des bclcs de somme. Le soir memo de cette journée nefaste, j'ai enlen- du comparer fort juslement cette scène indescripti- ble au chef d'oeuvre de Vcrboeckhoven: les moulons surpris par l'orage! Les pèlerins étaient la étroite- menl serrés, fuyanl inoffensifs sous l'orage quiécla- lail sur cux avec la violence que vous savez! lis étaient obliges dc défi ér entte une Jjaio de deux metres au plus de largeur et, de chaque cóté, les coups plcuvnieiit sur eux. El celle scène honteuse s'esl prolongéo pendant une beure cl dc.mie! Oui, une heuie et detriie de brutalitélLes HssaiHants, rangés des deux cótê's de la cliaussée, faisaient assaut de violence; mais, il faut bien ie dire, les plus laches n'éiaienl pas ceux qui frappaienl. Aux fen'étres du café la Fra- ternit'é se trouvaient les excilateurs de ces ignobles excés et ceux la étaient plus laches encote. Et voulez-vous savoir jusqu'a quel point cos ex citations ont porté des fruits II y a quelques jours, une femme est venue se plaindre au parquet de la destruction de son mo- bilier. Voici ce qui était arrivée: Le jour du pèlerinage, cette femme avait accueilli chezelle un ecclésiastique, roué de coups el le vi sage ensanglamé. Une bande de fanatiques pénétra bienlót dans la maison, s'acliarnant sur sa vietimebrisant tout, si bien que, pour éehapper a ces furieux, le malheu- teux prèlïo dut se rèfugier, par le toit, dans le g-renicr de la maison voisine. Je parlc moi-mêmo de ces scènes comme téinoin oculaire et si j'inlerroge mes souvenirs, je rctrouve encore vivant le sentiment d'amer découragement et d'une profoiule tristesse qui m'envabissait a la vue de ce spectacle. Magistral, j'avais ie devoir de faire punir ces fails si graves el je pressentais que la plupart des coupables auraient joui de l'impunité. La justice est impuissante a assuror une pieine el rflicace repression! Et voulez vous avoir une idee nette du caraclère de gravité du ces désordres? Voici qui pourra vous édifior a cct égard. Ee parquet a fait dresser un relevé des blesses dans les différentes communes qui out pris part au pèlerinage du 17 Mai. Ce re levé est encore incomplel; mais enfin nous avons un minimum et dès aujourd'hui cette sanglante sla- tistique accuse un cbilïre de 533 blessés. Ce résul- (at fait venir les larmes aux yeux. Des communes ont payé leur detle d'une manière terrible, si delte il y avait! St-Gilles-Waes seul a eu 30 pèlerins blessés. En presence do leis foitsn'ai-je point le droit de flét.rir énergiquement les coupables? Ce sont les sauvages de la civilisation, des citoycns indignes qui ont compromis Tétranger Tbonneur du non! beige. Et quel était le motif de ces violences' Pourquoi muitrailer ainsi des pèlerins inoffensifs? On a eu le tact, el j'en félicile mon contradicteur, de ne pas reproduire ici le mot de provocation dont on a si étrangement abusé depuis quelque temps. La vérité est que les pèlerins avaient nsé d'un droit sacré, inviolable: le droit de la prière. Et ce droit devrail olre respecté entre tous, car il touche aux sentiments les plus clevés de l'ame humaine, les sentiments rcligieux! Mais, alors même que les pèlerins auraient eu un autre mobile, l'agression dont ils ont été viclimes demeure coinplélement injustifiable. Ea Constitution leur donne le droit de s'associer, de se réuuir pai- siblement. Ceux qui ne savenl pas respecter ce droit cbez autrui, sont indignes de la liberté. VoilaMessieurs, Taspect general des fails dont vous aurez successivement a connaitre. Quels en sont les auteurs? Nous ne pouvons malbeureusément les atteindre tous. II y a d'abord les provocateurs dont la responsa- bilité morale est terrible, mais qui échappent a Tac tion de la justice. II y a des meneurs qui se cachent, mais il en est d'autres, comme Verhust, que Ton peut atteindre et j'espère que, dans ces poursuiles, nous obtiendrons au moins un succes relatif. Vorbust s'est déplorablcment distingué dans la journée du 17 Juin. On peut le suivre pas a pas, pour ainsi dire. A II 1/2 b. du matin, on le tronve, prés de la station du Pnys-deWaes, excitant des gamins, pour- suivant los pèlerins et surtoul les ecelésiastiques d'injures et de propos ignobles. L'après-midi, il revient armé, vous savez de quelle anno el vous connaissez ses actus. Les té- moins l'ont vu; les agents de la police l'atlestenl et I'un d'uux a même élé frappé par lui. Le soir enfin il couronne dignement sa journée au Café de Com merce oil il entre coiffé d'un tricorne. Les témoins décharge sont puremont négntifs: ils n'ont pas vu Vorbust frapper; mais iis ne peu vent étublir qu'il n'ait pas frappé. II me reste, en lerminant, a remplir un devoir et a accomplir Tordredemes supérieurs: je requiors une application-sévère dc la loi. Vous tiendrez compte de Ia gravité des circon- stances et de la gravité des faits. Si les actes que vous avez a jugcr n'étaicnt pas a lieints par une repression sévère, nous aboulirions bienlót a la guerre civile. Lorsqu'i! y a buit jours, parut ia circulaire de M. le ministre do ia justice, toutes les opinions, tous les organes do la presse applaudirent ce Inngage. Le tribunal s'en souviendra lui aussi. Je requiors contre le prévenu ^application des articles 398, 281 et 339 J 1 du Code pénal. JUIiÉS titulaires. MM. V. Serweytens, négociant, Bruges. Schaeverbrke-Coppens, propr., Bruges. Somerlynck-Van Iluele, négociant, Bru- ges. JURKS SUPPI.ÉM E.NTA I RES CAISSE GÉNÉRALE D'ÉPARGNE ET DE RETRAITE, sous la garantie, de l'Etat. 28 Fiiv. 187i. ACTIF. 31 Janv. 1875 28Fév. 1875. 7,84 1,384 22,607,991 17,8-18,034 47,968,009 43,015,014 3,105,015 564,442 1,283,538 47,968,009 3,343,774 2,086,277 -1,257,497 1,853,554 Ene. ii la Banq. Nat1". Placement8 provisoir08 ld. définitifs. PASSIF. Ddposants. Fonds communal. Mand. cn circulation. Prod, des placements. Fonds de réserve. Mouvement du mois. Versomcnts. Romboursements. Solde, id. depuis lc 1 Janv. 4,509,848 30,222,767 17,956,716 52,089,331 48,210,823 1,394,649 784,150 480,856 -1,818,853 52,689,331 5,561,768 2,459,355 3,102,413 7,321,693 29,889,896 17,579,809 54,791,398 49,17-1,917 3,201,285 599,343 1,318,853 54,791.398 3,947,459 2,986,305 961,094 4.063,507 Deux Sceurs. Un journal de Paris fait con naitre un bien curieux détail au sujet de la maison- mère des Sceuts de Sainl-Vineent-de Paul. Get établissement est immense. II no contient pas moins de 1,500 religiouses. C est de la que parlont pour tous les points du globe ces admiralties filles de eharité que leur dévouement, leur vertu onl si jus-tement rendues populaires et signalées a la haine des impies. Or, a la potte de la maison, remplissant 1'oflice de soeur tourière, se tient une religieuse a la phy- sionomie modeste et bienveillnnte, mais légèrement voilée de mélancolie, comme si quelque tristesse intime projelait son ombre sur ce visage aimable et doux. C'est la sceur de M. Bculé, l'ancien ministre de ['intérieur, un liberal letlré. Plus loin, dans un corps de baiimenl, a droile, sont installées les novices, sous la direction particu liere d'une soeur intelligente ot grave. Ceite reli- gieuse-la aussi semble avoir sur le front comme lo vaguo rollet d'un souci intérieur. Elle a dans ie monde un frere qui a été ministro de I instruction pnblique, qui est immatriculé sous le numéro 600 dans los rc.gistres de Tlnternalionale, et qui s appelle Jules Simon autre liberal. Et quand on pense quo les fières ot amis» voudi'aient détruire les couvenls ou des ames ten dies et blessées peuvent au moins prier eu paix pour ceux qu'elles aiment et appcler sur eux la miséricordc de Dieu

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 2