RICHELIEU
GASTON DE FRANCE.
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Mercredi 23 Juin 1875,
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CHE9IIIV§ »E
Le Journal paraitle Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne.— Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.— Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, content 20 fr. les 100 exemplaires.
ÜNE CIRCULAIRE M1NISTÉRIELLE ET NOS
PAMPHLÉTAIRES.
Nos pamphlets libéraux se sentent atteints
par la circulaire que Monsieur le minislre de
la justice a adressée a MM. les procureurs
généraux prés les Cours d'appel, pour les
prier de prescrire les rnesures nécessaires
afin que ni les coupables, ni les provoca
teurs dans les émeutes que le libéralisme
cherche a susciter dans toutes les villes, n'é-
chappenl a la vigilance des autorités. Ces
painphlélaires comprennent qu'ils sonl dési-
gnés du doigl quand M. le minislre prescrit
de ne point perdre de vue que les scènes
de désordre sont souvent provoquées par
des discoursdes placardsdes écrils et no-
lammenl par des articles de jogrnaux.
Nos immondes pamphlets ne peuvent don-
ner libre cours a leur colére, car ils pour-
raient forcer trop tót les procureurs géné
raux a faire ['application des prescriptions
ministérielles.
Qu'imageront-ils done pour parer le coup?
Pour des gens qui trouvent malin de re-
présenter les jésuites comme les instigateurs
des désordres, des émeutes libérales qui ré
vollenl le people, cela n'est pas bien diffici
le, et ils vous diront, tout fiers de leur fa-
meuse trouvaille: II y a longlemps que le
minislre de la justice aurait dü tenir cc
langage! (sic) Et puis, en riant au nez
des badauds libéraux qui les lisent, ils ajou-
leront: Nous recommandons la méditation
de ce document aux pre'res qui font des
appels aux armes du haul de la c/iaire de
vérilé! (sic). et qui excitenl les campa-
guards contre les libéraux; aux agitateurs
cléricaux qui signalent les libéraux coinine
les ennemis de la religion; (eux.cependant,
qui l'aiment tant et qui sont de si chauds
défenseurs de la foi de nos pères!) enfin aux
journalistes cléricaux qui onl sans cesse la
menace a la Louche et qui prétendent
qu'il faut noyer la Belgique dans on bain
de sang; (paree que ces crétins de jour
nalistes onl l'audace de constater que les
émeutiers libéraux répandenl et cherchenl a
repandre le sang des prètres el des bons
citoyens qui croienl pouvoir prier publique-
ment; paree qu'ils osent signaler ainsi le sort
que le libéralisme, privé désormais de tout
sens moral, prépare a notre patrio.)
Nous ne nous arrélerons pas davantage a
commenter le sot langage du libéralisme
émeutier et menleur, ce serfiit a n'en pas
finir si nous voulions relever, méme trés
sommairement, les balivertiesdêbitées par la
presse du trottoir sur la guerre civile et la
cause ou la fuutc des désordres qu'ellea
suscilés.
Nous nous contenterons dans ces remar-
ques d'opposer au langage liberal ces lignes
écrites par le Journul d'Anvers, a propos de
la circulaire de M. le minislre de la justi
ce
Celte circulaire est-elle le prélude d'une
decision ministeriel le qui rendra aux catho-
liques beiges ie libre el inlégral exercice de
leur culte?
Attendons.
Quant aux discours, placards, écrils et
articles de journaux sur lesquels M. le mini
slre appcllc Uattenlion des hommes de la
magistrature debout, il y a longlemps qu'ils
auraient dü étre l'objot d'une repression
sévère.
Nous n'avons jamais compris par exemple
que des écrils tels que les Litanies du pé-
hole,C Evangdedu pétrole et vingt autres de
ce genre n'aient pas eté l'objet de poursuites
judiciaires.
Et les articles dans lesquels lescalholiques,
les processionneux, les pèlerinards et
les religieux sont traités de gens bons a
ètre rossés»—d'ourangs-oulangs lubriques»
«de rebuts de la creation de
voleurs d'hommes qu'il faut extermi-
ner, égorger tous, etc., etc., ont-ils été
jusqu'a présent déférés a la justice?
Et chaque jour ne voit-on pas s'étaler
impunément des appels a la violence ct aux
mauvaises passions dans les feuilles du trot
toir?
On le vqit: les parquets onl du pain sur la
planche et dequoi uliliser leurs loisirs, s'ils
ie veulent.
A l'ceuvre done!
Après les sanglants désordres dont la
ville de Gand fut la scène le Lundi de Pente-
cóte, la presse libérale s'en montra fiére; il
lui sembla qu'elle avail gagné une grande
bataille; elle l'appela méme la bataille des
Tricornes, paree que ses adeples a elle
avaient volé les chapeaux d'ecclésiastiques
maltraités; Ie Journul de Gand trouva que
ce millicr de viclimes blessées et conlusion-
nées conslituait une manifestation impo
sante et grave, et l'organe d un professeur
de I'université ganloise écrivit qu'au fond
elle élait juste et legitime et avail eu pour
mobiles des sentiments honnètes et respec-
tables. II exprima l'espoir que celte
y> grande te con serai t salutaire au parti
calbolique et lui apprendrait a ne plus
braver aussi audacieusemenl le sentiment
public.
Jusqu'ici trois des manifestants libéraux
onl cornparu devant le tribunal correetion-
nel, et ils n'ont eu ni dans leurs allures, ni
dans leur defense quoi que ce soit de grave
et d'imposant; ni eux ni leurs défenseurs
n'ont trouvé leurs actions justes el légili-
mes, et ils se sont bien gardés de les pré
senter comme ayant eu pour mobiles des
sentiments honnètes et respectables. Le
mot de provocationdont le libéralisme
a tant abusé, n'a pas méme été prononcé.
La défense a rapetisséses clients autant que
possible, et celie des nommés Delin et La-
vaut les a dépeinls comme ayant été mèlés
aux manifestants inalgré eux.
Celte altitude a dü contrarier beaucoup et
le Journal de Gand et la Flandre libérale:
ils avaient atlnbué l'initialive de la glo-
rieusc contre-manifestation a la jeunesse
et a la bourgeoisie, et devant le tribunal
c'étail a qui renierait cctle grande initia
tive; c'était a qui soutiendrait y avoir été
ètranger; parions que lorsqne d'autres pré-
venus comparaitront en justice, ils rejelte-
ront comme leurs trois devanciers les sen
timents honnètes et respectables que la
fetiille de l'exlravagani professeur leur a
prètés.
Convenez, journalistes libéraux, que cette
attitude ne répond pas a vos éerits; que vos
donneurs de lecons ne songenl aucunement
a s'en vanter ct que vos Lama-cracheurs
n'ont guère la taille de héros. II est vrai,
votre exemple n'est pas fait pour losencou-
rager: au lieu de vous présenter a la barre
afin de prendre fail et cause pour les préve-
nus, au lieu de monlrer que ceux-ci onl
obéi nu sentiment public outrage, vous
faitcs comme eux lo plongcon, vous relalez
froidement les dóbats, sans reproduire aucu-
ne de vos apologies du lendemain de l'é-
meule.
Bien plus, le ministère public, dans un
langage éloquent et élevé, assigne aux dé
sordres leur véritable et scandaleuse portée;
il établit le droit évident des pélerins, il fait
ressortir la cruautédes assaillants qui, aprés
avoir blessé un prètre, le poursuivent dans
nne maison oü il s'était réfugié et ne pouvant
l'atleindre, brisent le mobilier de la person-
ne généreuse qui lui a donné asile. Or, pour
étre conséquente avec elle-même, la presse
libérale aurait dü démontrer ce qu'il y avait
de grandiose dans ces bruialités; ce qu'il
y avait d'imposant dans cette lache atta
que; le maniaque Lanrent aurait dü se jeter
dans l'enceinte judiciaire el démontrer qu'cl-
les étaienl au fond justes et legitimes.
Mais, non: le professeur de l'université
gantoise a été aussi courageux que les héros
dont sa feuille avail chanté la grande ini
tiative; pas un mol en faveur decesacri-
pant de Verbast qui frappe a coups redou
bles les pélerins. qui maltraité la police, et
qui se niontre au Café de commerce coiffê
d'un tricorne volé. Ce tricorne avast copen-
dant fait les délices de la gazette de Laurent:
elle s'était tant amusée cn voyant qualre bons
libéraux jouer au billard tnunis chacun d'un
tricorne; pas un mol en l'honneur de Delia
qui avail frappé tant el si fort que son baton
était plié.
Décidément, les manifestants ont Ie droit
de se plaindre des journalistes, qui, le len
demain de la bouelierie, les avaient trouvés
admirables el dignes d'éloges. Au jour de
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Poperinghe-Ypres, 8-1#,7-00,9-30,10-58,2-18,8-08,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-08,3-57,6 50,8-48,9-30. Po-
peringhe-Hazebrouck, 7 03, 12-25, 4-17, 7-13. Hazebrouck Poperinghe- Ypres, 8-38, 9 50, 4 10, 8-25.
Ypres-Routers, 7-50, 12-25, 0-45. Koulers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Koulers-ör«3es,5,44,8-45,ll-34,1-13,4 39,7-36,(9-55.Lichlerv.)—Lichlerv.- Thouroul,4-25 m.versOstende.—Tiiourout-Lic/iler-
velde 12-02venant d'Ostende.Bruges-Routers,7 25,8-25,12-50,5-00,0-42,8 45.Lichlerv.-Cowr(roi,8-25m.9 01,1,30,5,377,21
Ypres-CoMrtrin'8-34,9-49,11-15,2-38,5-25,715(rnixle I'et 2ecl.). Courlrai-Ypres,7,00(mixie1eel2ecl.)8-08,l 1-02,2-56,8-40',8-49.
Ypres-Thouroul, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5-50 du malin jusqu'a Langhemarck). Thouroul- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
(le Samedi a 6-20 du malin de Langhemarck a Ypres).
Comines-Warnêton Le Touqucl-Houpiines-Trwcnlièces, 6 00, 10,15,12-00, 6-25,Armenlières-Houplines Le Touquel-War-
nêton-Comities 7 -28, 10,50, 4-10, 8-40. - Comines- Warncton 8 45, m 9-30 s. Warnêlon-Commes 5-30, 9-50,
Courlrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35,4-05, 6-55. 9-00 s. (Lichlerv.)Courlrai8-25, 12-50, 8-00, 6-42.
Bruges, Biankenberghe, Heyst, (Staiion) 7-25,11-04,2-50,7-35. (bassin) 7-31,11-10,2-56,7-41 Heyst, Blankenberghe, Bruges,
5-45, 8,28 11-25, 5-30.
Ingelmunster Deynze Gand, 5-00, 9-41, 2-15. Inge!munster-£%»2e, 6-05 2" cl., 7-15. Gand-Deynze-/n<7e(»»wns(er, 6-58,
11-20, 4-41. Deynze-Ingelmunster, 1-00. 2' cl. 8 20.
lngelmunster-dnseghem, 6-05, 12-85, 6-13. Anseghem-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes el Dankerke6 30, 9-08, 1-35, 8-00. DimAerAe-Furnes-Dixmude el Lichtervelde6-35, 11-10,
3-40, 5-00.
Dixmude-Arieizpor<,9-80,2-20,8-45. Nieup-Di.ïiw,(bains)7-20,11-50,4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20.
Thouroul-Ostewdc, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thouroul, 7-55, 10-10, 12 25, 0-15.
Selzaele-Eecloo, 9-08, 1-25, 8-25. Eecloo-Se/zraete, 5-35, 10 15, 4-22.
Gand-7'er-neuzen, (.station) 8-17, 12-15, 7,28. (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-45. Terneuzen-Crand, 6-00, 10-30, 4-40.
Selzaeie-Lo/tera», 9 04, 1-30, 8-30. (lo Merer. 5-10 rn.) Lokeren-Sö/iaete, 6 00,10-25, 4 48. (le Mardi, 9,30.)
CORB,BSI>OI»DAiyOK8.
Courlrai dep.
-uxelles arr.
Br
COUR-TRAt, BRUXELLES
6,37 10,53 12,33
9,20 1,38 2,28
COURTRAI, TOURNA1, LH.LE.
COURTRAIGAND.
BRUGES, GAIND, BRUXELLES.
BRUXEPXBS, COUnTRAI.
Lille dep.
Tournai
Courlrai arr.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
5,15 8,22 11,05 2,22 5,20
5,42 8,86 11,29 2,40 5,39
6,34 9.47 12,20 3,38 0,33
HAND, COURTRAI.
BRUXKLLKS, OAND, BRUGES.
Bruges d. 6,40oxp. 12.34, 2,52, 3 43,ex. 6,43.
Gand it. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,58.
Bruxelles 8,50, 4 00, 6,02, 9 31
Bruxolles dep.
G in I arr. 6,00
Bruges 7,15
ET
Suiie. Voir notre N° précédent.
Le comle s'inclina sans réporidre, sachant qu'il
élait devant un advrrsaire redouiable, ct ne von-
lant pas dunner prise sur lui par quelque parole
imprudtnte.
Je sais toni ce qui s'est passé, coulinua Ri
chelieu en fouillanl les yeux du comle avec sou
regard; je sais qu'iin complot est ourdi conlre
moi el que vous en failas parlie. Vous èles l'un
des grands amis de Monsieur, vous au:z sur lui la
plus gaande influence; jusqu'a préseul, poussé par
les conseils de madame de Lhrvreuse, vous avez
usé de eelle influence pour faire avorter les pro
jets de Sa Majcsté le ltoi, el pour exallrr la nature
irritable de Sou Altcsse Royale. Vous voycz que
je suis informé de vos manoeuvres. J'aurais pu
vous faire mettre a la Bastille, comme d'Ornano;
mais voire jeunesse m'a intéressé. Toulefois, je
vous préviens que si vous ne changez pas de tacli-
que, je me verrai conlraint de vous considérer
comme l'ennemi de l'Etat, et, dés lors, da prendre
conlre vous les plus sévères rnesures. Réfléchissez;
il s'agit de voire avenir, de votre vie peut-êi-re!
Le coinle ne put relenir un geste d'effroi, qui
ri'échappa pas au due, loujours a 1'alTiit.
Je vous oflre la paix ou la guerre, Monsieur;
la guerre, si vous la choisissez, nesera pas longue:
Je vous préviens que j'ai les moyens de vous vain-
cre. Si vous pPéférez la paix, il faut vous engager,
1° a ne plus dissuader SonAllesse Royale du ma
nage avec M"° de Montpensier 2" a l'engager au
contraire a consenlir a celte union 3° a vous re-
tirerdu complot. Vous connaissez mes conditions,
optez donevous èles le jouet de la duchesse de
Chevreuse.
Monseigneur, répondit Chalais visiblement
embanassé j acceplerais avec jou: ce que Voire
Excellence vent bien appeler la paix; je serais
heurcux de faire quelque chose (jui pilt plaire a
Sa Jlaje-té le Roi, notre mailre; mais j'ai pris des
engagements sacrésel au risque de snccomber
duns la Iutie je suis oblige de l'ac<;eptor.
Faux point d'honneiir, Monsieur, je connais
les engagements aiixquels vous faite* allusion....
je ne veux pas les qualifier eomine ils le mérilent,
je ne vous ai pas lait appeler pour surprendre les
secrets de voire coeur el pour vous dire des clioses
blessanles. Mais vous me perinetlrz de vous dire
que, entre la mort et le crime d'une part, la vie et
le devoir d autre part, votre intérét vous fait une
loi de vous ranger sous ma bannière.
Le comte élait éhranlé, Richelieu, qui s'en
apercévaitcoulinua
D'ailleurs, ce que je vous propose n'a rien
que de très-honorable el de trés-naturelje ne
vous engage pas a commetlre line action dégra-
danle, a ine livrer le secret d'un complice, a jouer
un róle dont vous auriez a rougir. Loin de mof
unesemblable pensée Pas un gentilhommequi,
pressé eonnne vous l'êtèsne se déeidiU pour le
parti raisonnable. Voiei en deux mots votre po
sition vous vous êtes légèrement four ré dans
line hasardeuse aventure, vous avez donné des
conseils qui out pu nuiie aux vues de voire sou -
verain ce que vous ignoriez, je veux l'adinettre,
subissant l'influence trop réelle el fatale d'une
femuie qui ne sera bicntól plus pour moi un un-
barrasvous vous èles follemeiit jelé a travers les
projels du roi: aujourd'hui, ou vous uiontre le
danger que vous cotirez et vous vous retirez de
la bagarre;encore une fois, quoi de plus ordinaire?
Jc vais plus loin je ne vous impose pas le silence
sur cette entrevue allez allez dirc il ceux qui
eompiotenl conlre moi que je vous ai fait appeler
pour vous sauver. J'espère Monsieur que vous
ajotiterez quedésormaisvous prétendez resler
neiitre.
J'ohéirai, Monseigneur, dit Chalais,
Vous le jurez
Je Ie jure! s
Sur votre têle
Sur ma tête
Vous êtes un jeune homme de bon sens. Je
cotnptè sur vousc'est enlendu nous sommes
amis; siirtout n'oubliez pas de parler a Son Allesse
Royale en faveur de Mllc de Monlpensier.... hum!
la plus riche hérilière de lont le royaume.-..
Je le fcrai, Monseigneur, puisque je l'ai
promis.
A merveille.... Au revoir, Monsieur, el sans
rancune, car je vous ai rendu un fanieux service
Quant il fut seul
Ce jeune homme tiend ra - l-il sa parole?...
se dit Richelieu. Mn,cde Chevreuse le fera l-elle se
pai jiirer?... Si le cotnploi se refonue el que je
sois couiraiiH de frapper, je eommeneerai par
Chalaisj'ai sur lui un double drollil aura con
spire el il aura manqué a la foi jurée.
III.
LA DUCHESSE de CHEVREUSE.
La duchesse de Chevreuse, Marie de Rohan-
Monlbazon veuve du coiinélahle de Luynes, ina-
riée en secondes noces ii 1'un des frères du due de
Guise, élait l'image vivante de la corruption de
sou époque. Elle avail lonl ce qu'il fallait pour
plaire enlrainer el s'éduire'. Intrigante el atnhi-
licuse, elle possédail a un haul degré l'arl de dis-
simuler et de couduire it la fois plusieurs intrigues
sans perdre les tils de chacuue d elles.
Celle creature pervertie avail accueilliavec la
turbulence naturelle a son esprit, les ouvertuies
des ennemis des Richelieu elle avail enlrainé la
reine dans le complot.
Cc fut chez celte femme que se rendit le conitc
de Chalais cn sortani de chez Richelieu.
II la trouva occupée ii consultor la liste des
conjures qui, le lendemain, devaient avoir une
reunion secrete, dans laquelle un plan formidable
et définilif devait êlre arrêlé.
C'est vous mon cher comle, fit la duchesse
en voyant eulrcr Chalais.
Mais elle ne tarda pas a remarquei' le trouble de
son visage, el prenanl uu ton de voix plus sérieux
Qn'y a-l-il done, moil eher ami? demanda-
l-elle avec anxiélé.
II y a Madame, que nous sommes décou-
verts. Richelieu sait lont, el veul uous faire inettrc
eu pi ison.
J'en doule il n'oserait pas!
Vous ne le connaissez pas
Eu lous cas, nous sommes en forces pour !e
comhattre.
Impossible!
Impossible? Avez-vous moins de courage
qu'iine faihle femme?.... Quel brusque change
ment s'est done opéré en vous? (it-elle d'un air
froid cl soupijoiinciix. Seriez-vous devenn cahdi-
nariste par hasard?
Pour ainsi dire.
Ne plaisantcz pas, eomtcVoyonsex-
pliquez-voiis.
Sur ma têle, lont ii l'heure mcnacée je n'at
mille cnvie de plaisanler ma chère amie. Voiei ce
qui a eu lien Ce malin le due m'a fait demander
anprès de lui
II fallait n'v pas aller, s'écria impétucusemeiit
la duchesse, eest un piégeee misérable est
capable de lont
Vous l'avez ditil est capable de tout; aussi,
après m'a voir prouvé qu'il avait pénétré tous nos
projels ct qu'il était en mé-ure de les déjouer
complétement, il ne m'a laissé d'autre alternative
que la morton une neiilralitéabsolue.
Et vous avez choisi ce dernier rólepuisque
vous vivez encore a continuer.