CONSEIL PROVINCIAL. Séance du lb Juillet. Président M. Euc. d'Ydexvalle. La séance est onverte a 11 1/4 Retires. M. de'T Serclaes fait rapport sur la pro position de MM. Biebuyck el consorts, ten- danle a modifier Part. 80 du reglement sur les chemins vinicaux. La commission propose le renvoi de cette proposition a la deputation permanente pour parinstruc- tion. Adopté. Parmi les rapports prcsentés, nous re- Riarquons celui In par M. Biebuyck sur la demande de subside en faveur de 1 église de la Madaleine, a Bruges. La 3° commis sion propose de voter du dernier subside de 10,000 fr. payable en deux annuités. L'ordre du jour appelle la discussion du rapport de la 4C commission sur la proposi tion de MM. Breydel et consorts, relative au vceu a émettre auprès du Gouvernement concernant la revision de I arrèté royal du 18 Avril 186b sur le régime des eaux. La 4C commission propose d émettre cc vceu au prés du Gouvernement el d engager la Deputation permanente, qui, déja s'est occupée de cette question, a faire les démar ches nécessaires pour mettre fin a une posi tion si préjudiciable a la Elandre Occiden tale. La discussion est ouverte. M. CaÉPiN. Ingénieur en chef de Ia pro vince. Messieurs, Si j'ai cru devoir demnnder le premier la parole dans la discussion qui vient d'èlre ouverte, ce n'esl pas pour rcncontrer ou rèfuter les diverses questions soulevées par l'honorable M. Breydel dans les développe- ments qu'il a présenlés dans la séance du 8 Juillet courant, a 1'appui de la proposition de révision de l'arrèlé royal du 18 Avril 186b, mais dans le seul but de donnerau Conseil quelques explications, afin de le mettre a mème d'apprécior en parfaite con- naissance de cause, le degré de fondement des allegations formulées dans ces dévelop- pements. Aprés avoir fait l'historique des prélimi- naires de l'arrèlé royal du 18 Avril 186b, l'honorable M. Breydel dit que d'aprés les prescriptions de l'art. b, CIngénieur en Chef de la Flandre Oriëntale ordonne la fermetu- re des barrages et déversoirs du bassin de Gandferme du mème coup lout le bassi?i de Bruges el peut maintenir cette fermelure jusgiia ce que Ceuu soil relev&ejm niveau 'present. Tout ce règlernent se résumé done en ceci: o La Flandre Oriëntale doit être foornie d'eau la première; el s'il en reste, on la passera a la Flandre Occidentale, sous le bon plaisir de M. I'lngénieur en chef- Directeur de la bas, qui averlira charita- blement son collègue do Bruges de la hau- te munificence qu'il veut bien nous faire.» Permeltez moi, Messieurs, de vous signa- Ier une trés grave erreur dans l'intéprétalion de l'art. b en question. En elTet, ce n'est pas I'lngénieur en chef de la Flandre Oriëntale qui reiienl les eaux dn bassin de Gand, mais bien I'lngénieur en chef de la Flandre Occidentale, altendu que la seule écluse qui retienne les eaux du canal enlre Gand el Bruges se trouve dans cette dernière ville, et que la manoeuvre en est confiée a mon administration. C'est done en réalrté la Flandre Occidentale qui dispose des eaux du bassin de Gand, en se confor mant aux prescriptions réglementames de l'arrèlé royal du 18 Avril 186b, et j'ai cru nécessaire de bien vous pénétrer de l'idée, que malgré l'arrèlé précité, noire province n'esl pas sacrifice a la Flandre Oriëntale. L honorable M. Breydel a décrit I élat lamentable d'une parlie de la province pen dant l'élé de 1874, par suite du manque d'eau. Messieurs, vous vous souvenez tons de cette annèe calamiteuse, de cette sécheresse exceptionnelle qui ne se représente heureu- senieril qu'a de trés-longs intervalles; or, il est encore injuste d'incritniner l'arrèlé royal du 18 Avril 186b, car dans cc cas encore, l'agriculture n'a pas élé sacrifiée a la navi gation. Le canal de Bruges it Ostende ayanl du étre baissé en 1874 pour l'exécution de cer tains travaux, Peau a pu èlre dislribuée dans les polders au lieu d'etre évacuée a la mer, et les eaux ont étê envoyées jusques dans les Furnea ambacht. On a fait pour l'agriculture tout ce qu'il était possible de faire, et s'il y a eu des souf- frances occasionnées par la sécheresse, il ne faut pas les attribuer a l'application des ré glements en vigueur, mais settlement a la pénurie générale des eaux de l'Escaut qui, pendant l'-été, constituent la seule alimenta tion de noscanaux. Vous n'ignorcz pas, en effet que pendant l'été, époque oü se pratique le rouissage da»s la Lys, les eaux de cette rivière sont éva- cuées directement a la mer a 'Hèyst, sans enlrer dans nos canaux de navigation. La est la grande cause du mal, et l'hono rable chef du Département des Travaux publics avail parfaitement raisotï, lorsqu'il reconnaissait les diflicultés dont il y avail lieu de ce préoccuper, en éinettant l'espoir qu'a l'avenir, ou en trouverail peut-ètre la solution, el en déclaran t que pour le moment, le gouvernement ne pouvail gttére prendre, d'autres tnesures que celles en vigueur. Non, Messieurs, le gouvernement ne peut pas augmenler le débit de l'Escaut, et ne peut songer non plus a empècher.le rouis sage dans la Lys.Cés dilfioultés sont pour le moment insurmontables. L'honorable M. Breydel en pnrlant du dernier emprunt contraclé par l'État, allè- gue que la part de la Flandre Occidentale dans les travaux decrélés a été nulle ou a peu prés, a cóté des gros lots distribués aux autres provinces. J'ai fait dans mes buraux le relevé des sommes dépensées par l'État pour les tra vaux de la Flandre Occidentale pendant les années 1871, 1872, 1878 et 1774, et voilst des chiffres qui répoudront plus éloquem- menl que loules les phrases qu'on pourrait faire. Ces chiffres sont parfaitement exacts, et j'en liens le détail a la disposition du Conseil. L'État a dépense, tant pour l'enlrelien que pour la construction de routes, travaux hydrauliques etc. en 1871 la soinme de fr. 2.022.834,37 1872 id. 2.585.421,10 1873 id. 3,575 086,46 1874 id. 2,70b.332,61 Soit en 4 ans 10,888,678.b4 Outre ces sommes imporlantes, des cré- dits assez considerables sont mis a la dispo sition de mon administration pour l'exercice courant, et je crois qu'on a mauvaise grace a vouloir faire croire que la Flandre Occi dentale est exclue des faveurs du Gouverne ment. Parlant des travaux en souiïrance, l'hono rable M. Breydel cite 1" La route de Wenduyrte votée depuis 4 ans et reposant dans les cartons. Or, vous savez que la Département des Travaux publics a décidé l'exéculion de cet te route; le projet est fait el toutes les pièces ont élé l'ournies pour la miseen adjudication des travaux. Vous avez mème voté dans la session ac- tuellc un subside égal au tiers de la dépense, el si la réserve du payement en 14 annuités ne souléve pas une difficulté imprévue, les travaux seront vraisemblablement adjugés dans pen de temps. 2" Los travaux dei'Yser qu'on avail proje- tés depuis 1837, se traineut dans des lon gueurs interminables. D'abord, Messieurs, il n'élail pas question en 1837 des importants travaux qu'on exé- cute aujóurd'hui. II serail trop long de vous énumérer la cause des lenteurs plus apparentes que réel les de travaux de ce genre; mais tout le monde sail que ces travaux sont en pleitte voix d'exéculion et que dans ces derniéres années surloul, le gouvernement a accordé pour leur exécution des credits importants. Les intéressés savent rendre justice au gou vernement, et, en présence des travaux qui s'oxécutent aujóurd'hui, on peut, pourainsi dire, aflirmer que la vallée de l'Yser et sur- toul le Furnes-Ambacht ne verronl plus ja mais le renouvellement de la crise de l'hiver de 1872-1873. 3" L'approfondissement et la rectification des courbes du canal d'Oslende passent par tonics les péripélies a peine,dignes d'un dé biteur aux abuis, et s'échelonnant sur des exérctecs successifs, proihellent une longé- vité parcille a cello dos travaux de 1 \ser. Deux crédits importants ont été votés par les Chambres pour ces travaux. En 1872, le gouvernement a adjugè le redressement de la cottrbe du Wygelwater. prés de la sucre- rie du sieur Dönny. On connait la cause du retard de ces tra1 vaux. D'abord on a perdu une annèe pour Impropriation des terrains, et, en second lieu, l'entrepreneur a été déclaré en faillite a la fin de l'annéè dernière. Les travaux sont continués par la caution, et seront lernunés dans peu de temps. II n'y a done de ce chefaucun reproche a faire au gouvernement. Quant au redressement des courbes de Nieusveghe, Ie travail adjugé l'année derniè re, est en bonrie voie d'exéculion, conlraire- ment aux allegations erronées, qui ont été produiles danS une autre assemblee. Le ca nal. au hameau du Nieuweghe, a une section égale a celle du canal de Bruges, savoir 12 m ét res de plafond, avec talus de 2 de base pour 1 de hauteur, et une profondeur d'eau de 4ni70 sous la cote normale de navigation dite de XVllI pieds, ce qui donne une lar- geur de 30 mêtres a la flottaison. Cc grand travail qui ne coüte pas moins de 172,000 frafics sans les expropriations est trés avancé.- La rectification du canal eom- portedeux branches, dont I'une livre déja passage aux navires, el la navigation a va- peur qui s'y est faite récemment sur une grande échelle pendant Ie chomage du canal do Terneuzen, s/en est servi d'une nvaniére avanlageux. L'honorable M. Breydel, vousaégalement parlé du canal dè Lisseweghe. Voici l'historique de cette affaire; En 1863, mon prédécesseur a adresséa M. le Gouverneur de la province un projet de travaux de dévasement et d'amélioration a cxécutera ce canal. Ce travail comprenait le projet complet de rélablissemenl du dit canal dans un bon élat, sur tout son dévèloppement, en vue de pla cer cette petite vote navigable dans les con ditions ou elle aurait dü se trouver, si elle avait été constamment bien entretenue. Le monlant de la dépense nécessaire a cet te fin s'élevaita 34,000 fr., d'aprés le devis eslimalif qui accoinpagnait le projet. Le Conseil provincial, dans sa séance du 18 Juillet 1863, a voté en principe l'alloca- tion de la sömmé prémentionnée de 34,000 fr., mais a la condition formelle: ld Que le Département des Travaux pu blics interviendrait dans la depense jusqu'a concurrence de la moitiè. 2° Que 'a quote part a charge de la pro vince scrait repartie sur plusieurs exercices, selon que la sitjlation financière pouvait l'exiger, etc. r, 3° Qu'avant de mettre la main a l'ceuvre, la province pouVsuivrait la restitution des empielemenls farts par les riverains. A la suite de cette déeision, M. le Gouver neur a écrit a M. Ie Mmisire des Travaux publics pour sotficiter l'iulerveiition de son département danS Ie travail dont il s'agit sui- vant la proportion fixée par le Conseil. Depuis lors, umi Ipngue correspondance a été échangée eiitrè moit administration et le Departement des Travaux publics ct des Fi nances au sujet de la question de prppriélé et d'adihiiiistratiou du canal de Lisseweghe. Ijj-ésulie de rinslruction a laquelle cette coi-respondance a donné lieu, que l'État ne peul pas dèclmeesa qualité de propriélaire de ce canal, et Ie Département des Travaux publics ainsi que celui des Finances est tombé d'accord sur la convenance d'en laisser ['ad ministration entre les mains de l'autorilé pro vinciale de la Flandre Occidentale, confor- inémenl aux dispositions de l'arrèlé royal du 17 Décembre 1819. Le Département des Travaux publics ne s'est pas prononeé jusqu'ici sur la question d'intervention dans la dépense qu'occasion- ncrait rexéoution des travaux projetés. La province n'a pas poursuivi non plus la res titution des 'einpiétements comtnis par les riverains du canal. Depuis lors, dènouvelles idécs ont élé mi- ses a l'étude. Cominej'ai en l'honneur de le dire l'anhée dernière au Conseil, le Départe ment des Travaux8 publics étudie la question de savoir s'il n'y Derail pas avanlage a utili zer le canal ptnirH'écöoicment des eaux du Sud de Bruges. Ces études ne soul pas ler- minées, et le retard ne peut étre atlribué qu'a l'excés de travaux dont mon adminis tration est surchargée. Enfin, pour GG-qni concerne la reconstruc tion du pont éclusé du Hagebrug, a l'origi- nc du canal du Noerdyck, les fonds sont inscritsau budget provincial de l'année cou rante et le travail pour la mise en adjudica tion des travaux a élé fourni par mon admi nistration. Je demande pardon au Conseil d'avoir occupé si longtemps son attention; mais j'espére que les détails dans lesqnels j'ai cru devoir enlrer le mettront a mème d'apprécier avec impartialité et connaissance de cause les sujets de plainte de l'honorable M. Brey del, ainsi que les débats que ces plainles doivent nécessairement soulever. M. le Gouverneur. En présence des expli cations si catégoriques, si complétes de M. I'lngénieur en chef, commissaire délégué par moi, auprès du Conseil, je crois, Mes sieurs, pour le moment pouvoir m y référer. Elles répondent d'ailleurs en tons points aux accusations portées contre le Gouvernement dans le développemenl de la proposition qui nous occupe. (La suite au prochain N°.) SIMPLE SOUVENIR. Sous ce litre, nous lisons dans la Gazette de Liége: Hier soir renlrée triomphale de la Legia prix d'excellence au grand concours de chant d'ensemble a Gand. Rien n'y a manqué: mtisique, drapcatix et bravos, armée el pompiers, bouquets de fleurs et bouquets de discours, illuminations de maintes facades aux verres de couleurs, de maints visages au vin d'honneur; en soin me une procession civile des plusjoyeuscs et des plus bruyantes. Nous approuvons fort cette joie, elle était légilime; nous approuvons ce bruit: ['enthousiasme en fait toujours et nous com- prenons que la cité de Grélry se montre fiére, avec eet entrain, des suceès remportés par la phalange si sympathique de ses chan teurs d'élite. Nous avons done comme tous nos con- ciloyens éprouvé notre cbalouillement d'a- mour-propre, en voyant défiler le cortége sur nos boulevards, dans la rue Cathédrale, sur la place du Théatre, et en le suivant jusqu'a l'Hótel-de-Ville. Fendant d'un pas majestueux les flats agités de la population, nos pompiers, leurs plus beaux sujets en première ligne, ouvraient la marebe, calmes et graves: leur musique suivait, puis deux musiques de l'armée, puis d'autres corps de musique encore, une bonne demi-douzaine au moins, tout cela enlremèlé de compagnies de bourgeois, d'ouvriers, de jeunes gens, en rangs gaiement pressés. La Légia venait enfin; c'étail comme un bouquet de fleurs en choeur: on l'en avait véritablement criblée: lous ses mem bres a peu prés s'avancaient bouquets en mains, bouquets jusqu'au bout des Cannes ou des parapluies, el a leur téte, M. Radoux, leur vaillant directeur, el M. d'Andnmont, leur president, triomphant, rutilant, modes te a force de succés. Ce sont de nobles distractions que l'har- monie et le chant: s'y livrer, mème avec quelque passion, facilite l'évitemenl de plai, sirs beaucoup moins dignes; plaise a Dieur d'ailleurs, que nous n'ayons jamais a voi- chez nous rentrees triomphales plus belli- queuses que celle des vainqueurs du pacifi- que concours de Gand: il nous sera toujours aiséde ne leur rèserver,' avec la ville entié- re, que felicitations el bravos! Pourquoi cependant ne le dirions-nous pas: la procession de la Lcgia nous a rappelé d'autres processions que nous suivions aussi, il n'y a pas si longtemps, précisément, sur les mèmes chemins. Tous nos pompiers étaient de service pour faci I iter la circulation et assurer le res pect du cortége de nos chanteurs; la mesure était bonne, encore qu'elle se soit trouvée inutile. II eiït suffi d'en faire aulant pour garantir, avec eflieacité, la hberté de notre culte et notre droit de gagner en cortége el de la facon presente, les indulgences du jubilé. Le bruit des musiques, des triompha- theurs qu'elles escortaient, des foules qui mèlaient leurs acclamutions a ces fanfares, n'était pas moindre a coup sur que celui des chants pieux de nos processions; il s'est pro- longé jusqu'a une heure eertainement plus propre au repos que l'heure a laquelle finis- sait le défilé juhilaire. On a fort bien agi en leur laissant libre carrière, au risque de Iroubler la tranquillilé de quelques particu- liers: eüt-on moins bien agi en uous laissant avec une pareille liberie chanter nos canli- ques el réciter lechapelel? Sur plus d'un point la circulation des voyageurs, des voitures, du train, s'est trouvée empèohée pour quelques momenis, tant grande était l'affluence: ehacun en a prisson parli el chacun a bien fait. Dans, ces confusions, il rut suffi que quelques gamins se missent a siffler pour que d'autres vinsent se joindre a eux el jeter le trouble dans la Iele: on les eül conduits prestement au violon et la presse libérale eüt, comme nous, sans doute approuvé la chose, en dépil de toutes les reveudicalions du droit conslilutionnel du sifllet et de la huée. Pourquoi dés lors ne pas assurer la mème sécurilé a la priére qn'a la musique, la mème protection aux catholiques accom- phssant une pratique de leur foi, qu'aux legistes célébrant leur vicloire dans un con cours de chant. Imaginez qu'hier quelques vauriens, ja- loux de la^ gloire de notre brave Légia el résolus coüte que coüte a empècher ces dé- nionstralions fort inoffensives, se fussenl jetés sur M. T. Radoux, le directeur, pour mettre en pièces ses vèlements, ou sur M. d Anurimont, Ie président, pour le pousser vers la Meuse: c'est ce qu'on a fail pour d autres lors des processions jubilaires, cette infamie n'eüt elle pas provoqué dans la ville enliére, dans tout ie pays, une protesta tion indignée? Tous les parlis, tous les honnètes gens ne se fussenl-ils pas trouvés d'accord pour réclamer le chaiimenl dos coupables? une voix aurail-elle mème osé s'élever pour ob server par exemple, en guise de circonstan- ces atlénuantes, que M. T. Radoux est le mailre de chapelle des Jésuilcs: qu'en ce moment un bain froid eüt fait tout le bien du monde a M. d'Andnmont el que cel ho norable doit d'ailleurs savoir nager ou pour |e moins flutter! La reception de La Légia étail done une fète legitime, légale et fort belle: admi nistration et particuliers n'onl rempli qu'un devoir de bons Liégeois en s'y associant; mais n'auraienl ils pas dü remplir le mème devoir a l'égard des processions jubilaires? Si dignes de sympathie que soierit nos chanteurs, ils seront, sans doute, les pre miers a le reconnailre: la priére, la foi, Dieu n'onl droit, chez nous, ni a moins de liberie ui a moins de respect! RAPPROCHEMENTS. J'apprends que plusieurs jacobins francais se proposent de se rendre en Bélgtque a l'é- poque des fèles de Septembre. Ils voüdraient fialerniser avec les patrioles beiges, lisez notre gueuserie libéralre. S'il en est ainsi, je suppose que les polices de nos maïetirs doc trinaires, qui ont des yeux pour menacer les religieux et les religieuses arrivant d'AIIe- magne, auront également des yeux pour stirveiller les frères et amis annoncés de France. M'esl avis méme que l'administra- tion de la süreté publique ferait chose loua- ble el surlout utile en surveillant spéciale- ment les communards qui écrivent dans les rangs libéraux. A part quelques exceptions, la petite pres se, celle que l'on a justement nommée la presse du trottoir, est exploitée par des étrangers a reflets pétroleux. Ces gens-la s'abrilent sous l'hospitalité beige pour frois- seret corrompre l'esprit public, et l'aulorilé n'a pas le droit de reslcr passive vis-a-vis d'eux. Comment! vous avez expulsé autrefois Ie maréehal Prim, et vous hésitcriez a reje- ter au-dela de la frontière des gens de sac et de corde qui ne rêvent que massacres, in- cendies et guillotine! Un peu de logique et beaucoup de vigilance, et le pays ne s'en portera pas plus mal. ENSEIGNEMENT LIBRE ET ENSE1GNEMENT OFFIC1EL. Pour les examens universitaires, a subir devant le jury central et les jurys combinés dans la session^m commencera le 13 Juillet, le nombre des récipiendaires fournis par lesquatre universités se répartit, très-appro- ximativementcomme suil Louvain, 645; Bruxelles, 340; Liége, 340; Gand, 161. L'enseignement ofEcield'aprés cela, n'a fourni que 511 récipiendaires, tandis que l'enseignement libre y compris les clu- dianls inscrits devant le jury central, qui sorlent de l'lnstitut Sl-Louis de Bruxelles et du Collége cfes Jésuiles de Namur, est repré sente par 1,042 récipiendaires, soit plus des deux liers du nombre total. Dans ceehiffre, l'enseignement catholique est compris pour 702 récipiendaires. CHRONIQUE JUD1CIAIRE. A l'audtence du 12 Juillet de la Cour d'as- sises de la Flandre occidentale, ont commencé et ont pu se terminer l'examen el les débats dans la cause a charge d'Auguste Messiaen, accusé d'avoir 1» a Meninle 4 Décembre 1874, soustrail frauduleusement, a l'aide d'effraction et d'escalade, des effels d'babil- lement dans la derpeure et au préjudice du jardinier Claeys; 2° dans la nuil du 16 au 17 Janvier 1875, souslrait frauduleusement a l'aide d'escalade, dans la demeure et au préjudice du boulanger Versavel, a Moorsle de, des effels d'habillement el autres. Messiaen est un incorrigible malfaileur. Agé de 29 ans a peine, sept fois déja il a dü s'asseoir sur le banc du tribunal correctionnel pour y subir différenles peines a raison de vols.Une dernière fois, il a élé condamné, au mois de Janvier dernier, a quatre mois de prison, par suite decondanmations antérieu- res, il est en outre, placé sous la surveillance de la police. II faut qu'il soit possédé d'uno propension excessive pour le vol et que le séjourde la prison ne i'effraie point du tout, car aussilöt libéréMessiaen recommence avec plus d'ardeurquejamais. Heureusement, ses exploits n'onl jamais longue durée. Cette fois encore, il a dü s'apercevoir qu'il n'est pas assez habile pour déjouer la vigilence de la police. Sa cause devant la Cour d'assises a élé vite jugée. Le verdict du jury a été affirmatif sur tous les chefs. La cour a appliqué a Messiaen la peine de huil années de réclusion. tre charpentier on tonnelier avait-il besoin de dix mille francs? le bonhommc les avancait moyennant cession d'un lot de bois d'une valeur supérieure, qu'il ne lachait ensuite que contre remboursemen.t et après avoir prélevé une quanlité de marebandise suffisante pour conslittier a son benefice un intérét de dix a quinze pour cent. De. la sorle, ses mnga-. sins étaient toujours pleins saus qu'il se donaat la peine d'exploiler par lui-mêoie. Les pet its adju- dicataires lui payaient un tribui énorme, le sa- o luaienl bien bas, et le maudissaient inlérieuremenl. 11a! ba! disail-il en ricananlsi j'avais aulanl de pièces de cent sous que j'ai rendu de services a ces pauvres gens M. Fouchard de Cormerav avail essayé a plu sieurs reprises d'emprunler comme les aulres les conditions ne l'effrayaient pas, une fois l'argent eniprochébien fin qui tirerait de lui capital ou intérét mais on le sentait venir, quand il arrivait la caisse étail toujours vide. Cris, rcproclies. me naces a quoi bon Le père essuyait tontne répondait rienel ne prêlait rien. En ceci, le plus dur a digércr c'est que, le se- cours refuse au fils, ori l'accordait anx étrangers, el not am ment a un concurrent en passé dedevenir, dans un délai prochainle marchand de bois le mieux achalandé du canton. La! disait Urbain Fouchard en serrant les dents, mon père ne se contente pas de m'enfoncer, il épaule SIDusseaux, qui bienlöt nous ëreintera lous. A CONTINUER.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 2