du cabinet. M. Piercot a Iriomphé grace a
la (Jiversion cxéculóe par M. Perponrher et
par M. le prince"de Remark. Ce n'esl pas nnc
victoire dont il v a lien dn se vanlcr puis-
qn'elie implique riinmilialion de la patrie!
En attendant, {'insolence vanlarde de M. le
bourgmeslre de Liége coufirme tine fois de
plus I'opinion que nous avions émise tout
d'abord, en voyant le cabinet hésiter a ren-
dre a.ux calhoiiques la juste reparation qui
leur élait due. 51. Pierrot no sail aucungré
aux minislrcs de ietus délaillance. C'est au
Roi qo'-i1 fail inconslnutioimollemont reirion-
ter la responsabilite de IVpprobalion Incite
donnée a l'arrèlé pris contre les processions;
les ministrcs n'apparaissenl dans son toast
que coinme les adversaires do l'indepef)-
danee du pouvoir civil. sagement contcnus
par Ic libéralisme dc la Couronne!
Voila lout ce qn'on a gagnê a des tergi
versations dotü la liberie religieuse des ea-
tholiqnes a été victime! M. Piercot reste
liberal acharné comme devanl; en outre,('in
terdiction des processions jubilaires a Liége
constitne une victoiredonllelibcrnlisine.se
vantc et tin précédent destiné, en dépil des
circonst nnces extérieures qui ratténuenl, a
élrc longtemps encore exjdoité contre nous.
Le Cmrrier de BrUxelles public la note
suivante qui dément catégoriqueménl les
ruineurs répandues au sujet de non velles
reclamations allemandes conccrnant l'asilc
accordé en Belgique aux religieux et aux
religietises proscrits par M. le prince de
Bismarck..
Voici comment s'cxprime notrc confrè
re;
Nous sommes beureux de pour opposcr
a ces raconlars.trop légciemenl accueillis pat-
des journaux plus cirauispeets d ordinaire,
iin démenti catégorique. II rt'esl et n'a élé
nullemenl question d'ttne nouvelle interven
tion quelconqne de la Prusse, et la rneilleure
preiive que la Belgique n est pas sur le qui-
vive, comme la représenlenl des correspon-
danls par troji fantaisisles, c'est ipie M. le
mmisy-e des affaires étrangéres est aux eaux
depuis Irois semaines et que M. Malou a pris
également, après les fatigues de la session,
un congé bicu mérité.
VUnivers contient les lignes snivanles:
Nous lisons dans la Gcrmanïa que, de
pots nne buitainede jours, il régne nne ac-
livité fébrilè dans les bureaux ministériels a'
Bruxclles. Malgré le saison des grandéscha-
leurs, tous les minislres soul a leur poste, el
les fréquentes réumousdu conseil, aussi bien
que les rapports assidusdes diplomales clran-
gers avec M. le comte d'Aspremonl, donnent
a croire qu'il y a des nu ages a l'borizon po
litique.
On savait déja depuis quclque temps que
M. de Bisrnark ne s'arnusait pas en ce mo
ment-ci a suivre fexemple de Cincinnatus,
uniquement occupé a planter des choux,
comme la presse libérale l'a crié sur les
toils, mals qu'il préméditait dans son ermi
tage de Warzm une séconde édilion dc la
question prusso beige, en prevision de cer
tains évenements prochaiiis en Allemagne.
Le gouvernement beige fut préveou qu'il
recevrail bicntöt uue autre note allemande,
au sujet des prèlres calhoiiques el des mem
bres des ordres religieux qui ont été e.xpul-
sés d'Alleiiiagne. Celte nouvelle élait comme
un coup de l'oudre, car personne n'avait plus
de doutcs sur l'inlenlion du chancelicr alle-
mand.
La diplomatie se mil a l'ceuvre pour para
lyser, autant que possible, cette nouvelle
tentative de M. de Bisrnark. On ne se trom-
pora pas en allribuant on partie aux efforts
assez actifs de M. Malou. les paroles énergi-
quesde lord Derby a propos de la Belgiipié.
La Ge r mania. qui domic ces éloges a 51.
Malou et a qui nous laissons la responsnbilité
de ces renseignements comme de ccux qui
snivenl, ajoute que, pour öter lout motif a la
convoitise allemande, le gouvernement brlge
implora le secours du nonce a Bruxélles,
priant d'inviter quelques prètres Allemands,
réfugiés en Belgique, a le fixer leur domicile
plus avanl dans l'mtérieur du pays, faute do
quoi le tier. Mgr Vanutilli se monlra plein
de condoscendance dans celte affairedéli-
cate, cl aida airtsi lc cabinel-Malou a faire
disparaitre encore une fois lout motif dc
querelie.
Non-seulomonl la Belgique, ou lout le
monde est sur le qui-vive. mais d'autres
Etats aussi, ne se dissimulent pas lesérieux
de la situation. La preuve en est que les
représentants des différents cabinets n'ont
que des congés provisöires pour se rendre
aux eaux, cl qu'nn certain ambassadeur
d'une grande puissance qui avail oblemi un
congé de trois semaines a recu l'ordre par la
voie lélégraphique d y rcnoncer.
A Bruxulles on fait tout son possible pour
évitcr un con fit quelconqne on n'y oublie
pas. que la languetle dc ia balance europé-
cmie so trouve maintenant a Saint-Péters-
bourg.
CONS El L PROVINCIAL.
Nous croyons faire plaisir a nos lectcurs en
leur communiquanl quelques extraits des
séances du Conseil provincial.
lis y vcrront les efforts lentes par le
Conseil dans l'intérét des villes et des ar
rondissement* d'Ypres dc Dixmude de
Funies el de loute la province, el com-
Inen on a msisté pour obleiiir la reprise
par l'Etut desvoies navigables et deschemins
de fer concedes de la Flandre; question im
portante, s'il en fut jamais, cl d'oii depen
dent l'avenir et la prospérité de noire riche
et belle province.
Séance dn 16 Juillel 1876.
M. i.e Président. Messieurs une proposition
vient d ètre dépbsée sur le bureau. Je prie
M. le Secrétaire den dormer lecture.
M. Vergauaven, secrétaire, dönne lecture
dc cette proposition qui est ainsi concue;
Les soussignés proposonl au Conseil pro-
vincial de charger la Deputation perma-
nenle de faire de nouvelles démarches
auprés de 5J. Ie Ministre des Travaux pu-
lilies, afin d'oblenir la reprise par I'Etal
des voies navigables et deschemins dc fer
de la Fiand.-e occidentale.
(Signé) Biebnyck, Capolle, Breync-De-
vos. Baron Gil lés, De Grave,
Syoen, De Vos, A. De Vos,
B'eswal Bril, Steveilyuek, De
Meester, Theory.
L'urgence est deinandèe pour les dévelop-
pements de cetle proposition; elle est pro-
noncée.
La parole est a M. Biebuyck.
M. Biebuyck. Messieurs, malgré les explica
tions dennées a la séance d'bier par I'liono-
rable 51. Surmonlnous croyons devoir
insister encore sur la reprise par I'Etat ties
canaux et des chemins de fer de la Fiandre
occidentale.
C'est une question capilale, et nous pon-
vons affirmer sans crainte d'etre dementis
que la prospérité de notre province est inli-
moment liée a la reprise. Nous ne voulons
intliger aueun blame a la Deputation perma
nente; les membres de ce collége ont fait des
démarches nombreiises pour olitenir celte
reprise et,loin de mériter un blame,ils méri-
tenl tous nos éloges.
Mais, cn maliére de travaux publics com
me en toute autre chose, le secret de triom-
pher, c'est de persévérer dans les efforts,ct
c'est pour ce motif que nous sommes reve-
nus a la charge.
Les chiffres cités hier par M. I'lngénieur en
chef et par l'honorable 51. de Cock prouvent',
que dans ces derniéres années, on a depensé
en Iravaux publics beaucoup plus quo pré-
cédemment; mais il n'en est pas moins vrai
et nous regrellons de devoir Ie dire, notre
province, relativemcnt aux voies de commu
nication se trouve duns uue position assez
deplorable.
Noussavons que la reprise des chemins de
fer offre pour le moment quelques diffïculiés.
Les chemins de fer de la Flandre occidenta
le, comme l'a dit hier l'honorable 51. Sur-
nionl, out acquis une plus value. La position
des Bassins-houillers est devenue plus forte
et les exigences sont plus grandes.
Puisque cesonl les prélenlions exorbilan-
tes des Bassins-houiIIers qui empèchenl la
reprise, la setile mesure eflicace d'y porter
remède, c'est d'établir une certaine concur
rence el de hattre en brèche, autant que pos
sible, le inonopole exercé par la compagnie
des chemins de fer, et le meilleur moyen
d'arriver ace résullal, c'est d'oblenir la re
prise des voies navigables de notre province.
Mais parmi les voies navigables, il en est
une qui est plus importante que les autres,
c'est le canal de la Lys a l'Yperlée.
Ce canal est de nature a rendre les plus
grands services aux arroridissemenls de Fur-
nrs, de Dixmude et d'Ypres; on vient dc me
remellre la carle de la Flandre occidentale;
eb bien, a la seulë inspection de cetle carte,
l'on pourra seconvamcre qu'après l'achève-
ment de ce canal, la ville d'Ypres sera plus
rufiprochèft dc Tournay et de Mons de 62
licues; Nieuport sera plus rapproché de 16
linies; Os'.cnde de 10; Funics de 17 ct Dun-
kerqne de 17.
Ce n'est done pas une simple question
d'intérèt local que je yiens plaidèr; trois ar-
romlissemenls darfs'Tioiré province out le
plus grand intérè! a l'acbévemenl de ce ca
nal ct cel intérèt est trop considerable pour
(pie l'on n'en tienne pas compte. O-lende et
Nieuport expédieiiqijf leurs arrivages vers la
Lys, le Barnaul et la France. Les bois. ar-
bres, sap ns el tolis nos produits agricoles
fiuront un déliuiicfié direct, ct facile; des
chargements de sable de mér seront trans
ports pour I'eniielien et les constructions
de routes nouvelles que l'on décrète tons les
jours.
II y aura la aussi un puissant encourage
ment pour l'agricqllure. Les marniéres de
Li lie qui fournissent la clianx indispensable
a la culture dans notre Flandre (rouveront
un moyen de transport aussi facile que pen
cotileux. II en sera de mème pour les litis
destinés au rouissage dans les.eanxdela
Lvs. De sorte, Messieurs, que nous serions
fondés également a sontenir que l'arrondis-
semenl de Courtrai n'est pas moins intéressé
que l'arroridissement d'Ypres, a la reprise
du canal de la l.ys a l'Yperlée, d'autan! plus
que cc canal est le complément nécessaire du
canal de Bossuyi a Courtrai.
A part FutiIité générale, le gouvernement
est encore, ce nous semble, intéressé, au
point de vue financier, a opércr la reprise
dans Ic plus href délai possible.
Le gouvernement a déja dépensé plus de
2 millions; laisséra t il cede somme plus
longtemps infruetueuse? De plus. cliaque
jour de retard apporlé a la reprise, oeeasion-
nera un surcroit de dépenses ot de di(Ticulés
a rachèvement du canal. D'ailleurs les quel-
ques eentaines de mille francs qui seraiont
eonuierés a ce travail, seront ampleinent re-
gagnés, lors de la reprise des chemins de
l'er, car la société des Bassins-houillers
n'avant plus le inonopole exclusif, ayant a
su hi i' la concurrence d'une voie de trans
port plus simple el moins cnuteuse, se man-
Irera moins exigeante dans ses prélenlions.
Quoi qu'il en soit. Messieurs.grace au larif
exorbitant des Bassins houifiers, ('industrie,
dans les arrondissemenls d'Ypres. de Furnes
el de D xmude, se trouve dans un position
des plus critiques. La construction du canal
de la Lys a l'Yperlée pourra y metlre un
terme, ces voies navigables pour le trans
port dos maliéres pondéreuses, constituant
en effet le mode de transport Ie moins coü-
tenx, le plus sur et le plus facile.
On nous objeelera peul-élre que déja de
noinhretises demarches ont été faites. Nous
l'avonons; mais il s'agit d'une affaire trop
importante pour nous décourager aux pre
miers échecs. En irisisiant plus vivcmenl que
jamais, n'oliiiemlron.s-nqus pas ce que l'on
nous a ivfusé d'abbrd? Et quant a la Deputa
tion permanente, nous connaissons trop le
zéle et le devoiiemenl des membres de ce
collége pour oser doutcr qu'ils ne se pré-
tent a de nouvelles démarches. C'est
dans ce hul que la plupart de nos eollégucs
de Furnes, de Poperinghe, de Dixmude et
d'Yjircs out signé la proposition qui vous est
soumise, et ils espèrent que vous l'accueille-
rez l'avorablement.
51. i.e Président. Je vous propose, .Mes
sieurs. de rpnvoyer l'examen de cette pro-
posilibn a la 4C.commission,
Séance du 22 Juillel 1876.
L'ordre du jour appelle la discussion du
rapport couéerhanl la proposition de MM.
Biebuyck el consorts, relative a la reprise
par l'Elat des chemins de fer ct des voies
navigables de la Flandre occidentale.
La 41'"1 commission s'associie au voeti émis
él proposede pricr la Deputation de vouloir
faire les démarches les plus incessariles pour
atleindre le but que l'on a en vue. Ce vceu a
élé admis a runahimité par le Conseil pro
vincial.
Qu'il nous soil jermis d'e.xprimer ici tous
nos remercimenls aux membres du Conseil
pours'ètre oecupés ay.ee.lant de persislance
des intéréts de nos contrées, et c'eslavcc Ie
plus vif plaisir que nous apprenons, au mo
ment de clore notre article, que les membres
de la Deputation permanente el nos Repré
sentants se rendront en corps chez les Minis
lres des finances ét des Travaux publies pour
v exposer les griefs dc la Flandre ei en oble-
nir le redressement.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
Mgr l'Evèque de Bruges a nommé:
Curé a Lichtervelde, 51. Van Hove, curé
dc Schuyfferscapelle; et curé a Schuyffersca-
pelle 51. Masureel, vicaire dc Swcvezecle.
Vicaire a Swevezeele, 51. Mervillie, vicaire
de Walou;
Vicaire a Walou, M. Van Eeckhontle,
ancien coadjuteur dc feu 51. Ie curé de Corle-
mareq;
Coadjuteur a Helcliin, 51. NVambeke, coad
juteur a Sysseele;
Coadjuteur a Sysseele, M. Van Raes, coad
juteur a Ilelchin
NECROLOGIE.
Jeudi est dccèilé en cetle ville, M. Ed. La
Grange, depuis plus de 28 ans pcrcepleur
des postes.
51. La Grange s'étail attiré par la bonlé et
la douceur dc sou caraclére l'eslime dc tous
ses conciloyens el, en niourant, il eniporte
dans la tombe l'amour el les regrets de loute
une familie éplorée el les sympathies de ses
fiombreux amis.
Sou Em. le cardinal archevèque a recu
Jeudi ii Manage, u l'occasiou des funérailles
de son illnslre IVéi e 51. Adolplie Dediamps,
line lettre de condoléances du Rui et une
autre de la Reine. Leurs Majestés expriment
dans los termes les mieiix senlis la part
qn'Elles prerment au deuil d'une familie qui
a si bien mérité de la religion et du pays.
Ces lettres ont été remises a Son Eminence
par M. Donny, capitaine d'artilierie, qui
représentait Ie Roi aux obséques du regretté
ministre d'Eiat.
Le clergé francais élait représenlé aux
mèines funérailles par Mgr Duplessis. grand-
vicaire du cardinal archevê pie dc Paris.
Nous apprenons qn'an grand concours de
Boulogne sur Seine {Buuloyne-I'aris) la So
ciété des Choeurs, d'Armcntiéres, dingéo
par noire concitoyen, M. Ch. Breyne, a retn-
porté le Premier Prix. Ce prix a été déeer-
né a l'unaninnté et lo Jury a vivement felicité
fhabile Directeur.
C'est une fois de plus la verification du
triste proverbe: Nul n\'Sl/iro/ihèle dans son
pays. La Ville d Ypres, partie offleielle, se
plait a méconnailre ceux qui peuvenl hono-
rer leur beu natal.
51. Emile Gaimant, ancien éléve du collége
Sl-Vincent, d'Ypres, vient de passer, après
nne annèe d'étude, son examen de candidal
en sciences devanl le jury combiné de Gand-
Louvain.
Baptiste, le censier del Warnave, que
vous auriez pu croire tout préoccupé de sa
ferme-modèleest décidément avocal; aprés
avoir fail un simple discours il vient de dun
ner un avis.
Baptiste, le bon censier, s'élonne d'abord
qu'on ait osé lui répondre et metlre ii nu ses
ineplies. Mais, voyez vous, (out le monde
n'a pas joui des bienfails de l'ëducation uni
versitaire, fréquenlé le barrea.u, et, ce qui
remplacerait tout cola, ren ié ses convictions
religieuzes.
II se plaint qu'on ait emplové a son égard
l'injureIn cidomnie, le faux. II n'y a eti
que la raillerie excilée par ses soltises. Bup-
tisle l'avocal, qui se permet de vilipender,
d'insnlter lout ce qu'il y a de plus religieux,
pour qui les Saints sont des mugoJs, voudrait
sans doute qu'on traitat sa petite personne
nous n'oserions dire: son ambilieux petit
êlre avec tous los égards imaginables.
Nous laisserons le roquet aboyer contre
les Bollandistes; les hommes sérieux hansse-
ront les épaules. Voici sur les iliustres au
teurs de cetle immense compilation, lejuge-
ment de feu le baron de Reiffenberg, qui
n'était pas un dévol, ni un petit vicaire, ni
moins encore un fruit sec d'université:
Quelle que soil l'upmion que l'on pro-
fesse, quelle que soit l'Egbse que l'on ait
ehoisie, la philosophic dont on snivc les
principes, croyants ou scepliqu.es, zélés ou
indifférents, calhoiiques ou disciples de
Luther et de Calvin, pourvu qu'ils-aiment
les lettres el qu'ils ne renient pas le passé,
tous vénèreront les Ada Sanctorum com-
me un des monuments les plus étonnanls
de la science, comme les archives d'une
grande époque de l'lnstoire de l'humanité.
Leibnitz en jugoait de cetle manière, el un
grand homme, dont la puissance rehaus-
sail encore le gignntesque génie, avail dé-
siré que le recueil des Bollandistes, laissé
incomplet, fut achevé sous son régne.
Chronrimée de Phil. Mouskès, Tom. I
p. 29.)
I.
Revenons a nos moutons. Le Bienheureux
Jean, avons nous dit, est né a Warnêlon; et
nons l'avons prouvé 1" par le témoignage de
Colmieu, 2" par celui des hisloriens qui ont
vécu dans notre corilréect qui étaienl le plus
au courant de nos antiquités.
Beprenons ces diffèrenles prcuvesel voy-
ons cequ'y répottd Baptiste, le bon censier.
1° 'Témoignage de Colmieu. Commeil con-
naissail la contrée des WarnêlonBaptis
te l'avocat cn convienl, il aurail pu dire
Bas-Warnèton s'il l'avail votilu. La réponse
du censier brille par son absence.
Pourdonner le change au lectenr, il vent
disculer le mol villa etconfond les époques.
II ne s'agit pas dc savoir cc qu'étaient les
villas des Roinains, de Mérovée ou de Char
lemagne; si élfes élaient ou non dés fermes-
tnodèlcs, c'est une question que nous aban-
donuoiis, pour le moment, aux docles inves
tigations du censier-, il s'agit tout simplement
de savoir si Ie mol villa, employé dans le
moyen age, sign ifie. ferme, cense ou mètai-
rie, comme l'alïirme Ie bon Baptiste dans son
simple discours, oil bien chateau royal
comme il le du dans sa simple réplique, et
ne peut jamais se traduire par ville, au point
que ceux qui traduiraienl de cetle facon
trongueraient la langue. Or, il suffit
d'avoir lu one seule clironique du XIF- el du
XIII0 siècle pour comprendre combjen celte
affirmation est ridicule. Comment ferait
Baptiste l'avocat pour traduire autrement
que par ville les mots Insulis... per lolara
villam,que nous avons déja cités? Traduirait-
il: a Lillea travers Ia cense ou le chateau
royal?
Comment le bon Baptiste traduirait-il la
phrase suivante, -- il s'agit du sermenl exi-
gé des membres de l'Université do Paris.
promiserunt quodjurumenla... a magistris
et scholaribus facerenl renovari et jurari
(Voir le Spicil de Luc d'Achery.) Les étu-
diants devaient-ils, par hasard, ne pas Irou-
bler la paix de lu ferme ou du palais royal?
Qu'en pense Baptiste, l'avocat?
On peut done parfailement traduire villa
par ville dans l'écril de Colmieu.
Ici Baptiste, le savant avocal, voudrait dé-
lom ner la question. II ne s'agit point de
savoir si l'Eglise, ou sont énterrés les parents
du Bienheureux Jean donnée par lui a
l'abbaye de St-Bertin, est bien l'église de
Bas-Warnèton. C'est la une question conlro-
versée, comme il est dit dans l'appendice a
la vie du Bienheureux. Mais s'en suit-il
qu'on peut en conclure, en bonne logique,
queSt Jéan est né a Bas- Warnèton? Voila ce
que le bon censier ilevrait démontrer. Mais
il passé sur ce point, comprenant parfaile
ment combicn celte these est absurde.
D'ailleurs comment sait-il que l'église de
Bas-Warnèton était paroissiale? Qu'il en ap-
porte une petite preuve! Comment sail-il
qu'elle apparlenait aux parents de St Jean?
Comment ose-l-il affirmer que toutes les ègli-
ses commencércnt par èlre patrimoniales?
Baptiste, l'avocat, comme on le voit, affirme
beaucoup ot ne prouve rien.
2° Hisloriens vivunl dans nos contrées et
le plus au courant de nos a/iliqnilés.
Buzelin, qui a vécu a Lille el connaissait
Ia contrée, dit: II est né a Warnêlon, vd/e
bienconnuesituée sur la Lys, a 3 lieuesde
Lille. {Ann, Gallo-Flandriw. liv. 6, p. 96.)
Notons, en passant, que Warnkcenig, dont
Baptiste, l'avocal,invoque souvent l'autorité,
appelle Buzelin I auteur le plus exact qui ait
écrit sur la partie francaise de la Flandre.
Pourquoi Baptiste se lait-il sur ce point?
Mallirancq affirme qden considération du
Bienheureux Jean, Warnêlon el son abbaye
f'iront comblés de faveurs, surtout par les
évéques de lórouanne. Pourquoi ces fa
veurs, s'il n'était pas Warnètonnois? (De 5Jor
I. 10, ch. 30.)
Sanderus: La plus grande gloire de War
nêlon, eest d avoir donné Ie jour a Jean,
30c évèque de Térouanne, (Tom. Ill, p. 628.)
Savoz vous ce que Baptiste l'avocat a trou-
vé a réjiondre a ces autorités, qui se per-
meltaient de ne pas traduire valla par Bas-
Warnèton? Ils ignoraient, dit le bon censier,
qu'ii y eut deux Warnêlon!
Malbrancq parle des deux Warnêlon, San
derus en fait autant et ils se sont trompés,
dit le docte Baptiste, giace a leur ignorance
qu il cut deux Warnêlon!! On se permet
de faire remarquer au bon censier sa fiére
sottise, et voila que Baptiste l'avocat se fache
lout rouge et.... ne répond rien. C'est ce
qu'il avail de mieux a faire: son silence est
d or.
lout Ie monde peut maintenant se con-
vamcre que si la question de la donation de
eglise dc Bas-Warnêlon a l'abbaye de St-
Bertm par Si-Jean, est une question contro-
versoe, celle du lieu de naissauce du Rien-
heuret.x ne l'est pas. Nous avons cj|.
prmcipales autorités cn celle maticro. Que
racontail un jour qu'elle avail vu dans une certaine
ville d'Allemagne tine coupe en cristal de roche qui
lenait einq eents bonteilles de vin de Champagne.
Ouirepril-elle en accentuanl chaque mot,
cinq cents bonteilles de vin de Champagne.
Sans compter la mousse ajouta Armandqu'une
élourderie passagère emporlait.
Précisément le cure da Chemelles grand riem
de sa nature, élait la en enlendanl la remarque,
il éelata; le père Fouchard venait d'arriver sans
rien comprendre a I'alFaireil fit chorus 51. Dus-
seaux lui-même ne put s'empêcher de souriré.
Armand, seulsentil sa faute et se mordit les
jèvres; niais il était trop tardLa petite figure
noire de Mademoiselle Chevert di-vint poiirpre, un
éclair jaillil de ses yeux elle enlendit le silence,
puis, se lournant vers Alarie assise derrière elle
<i Vamon enfantlui dit-elle d'une voix trem-
blanle de eolère, va dire a Victoire d'apporter
trois verres d'eau sr.crce a ces messieurs pour
qu'ils se refraïchissent le gosieron ne rit pas si
fort sans se faire un pen mal. Quant ;i votis,
monsieur, njouta-t-elle en s'adressant a Armand,
vous êtes 1111 libel-tin! F.n sortant d'ici vous pour-
rfz entrer au Cabaret, c'est la que se trouve la
boisson qui vous convienl
Marie s'échamia, les larmes dans les yeux, et ne
renlra pas; la parlie s'acheva en silence, puis
Mademoiselle Chevert congédia ses botes avec la
majeslé d'une reine offensée.
A CONTINUE».
C ft r O 32 9 35 3 JJ 1' 35 9
Warnêlon, 22 Juillel 1S73.
QOOD SERVARENT PACEM VII.I..E PRO POSSE SUO.