ïïslï! &CJ™rum>in l°<°
cher, je lui ordonnerai de quitter la Suisse,
afin que plus tard, lorsqu'on lui demandera
si c'est son pére qui est allé faire un baplème
par la force a Cotripesièse, et qui a fail cro-
cheter les portes de Notre Dame, pour la
ravir a ses noliles défenseurs, ii pnisse répon-
dre, Ie front liaul: Non, toujours non!
et complétant sa pensee, un moment aprés,
a la sacristie, il dédarail a un de ses inlerlo-
cuteurs, étonné d'un pa rei I langage, ques'il
avail Ie malheur de mourir avant de s'étre
réconcilié avec PEglise romaine, il ordonne-
rait a son fils par testament de renlrer dans
Ie sein de celte Egliseet de reconnaitre l'in-
faillihililé du Pape. Dn resle, l'ancien carme
ne faisait aucune difiicullé d'avouer a son
inlerloculeur de plus en plus surpris, que sa
situation était irréguliere dans l'Eglise, et
que peul-étre même il n'avait pas Ie pouvoir
de dire la messe, assurant qu'il conseillail a
tons ceux qui désiraient remplir Ie précepte
de l'Eglise d'aller a la messe et de se confes-
ser a l'église du Sacré Cccur. Ce langage,
donl je puis vous garanlir l'aulheniicilè,
vous révèlera Ie désordre des idéés qui s'agi-
tent en ce moment dans l'csprit de I'ancfen
carme. Puisse un rayon de lumièredescendre
enfin dans ces lénébres et acliever d'éclairer
celui qui fut autrefois Ie Pére llyacinthe!
Méprisé par les catholiques qu'il a odieu-
senicnl trabis et sacrilégement reniés, l'ex-
carme Hyacinthe est a la veille d etre reu ié
par les admiraleurs de son apostasie.
Noublions pas que lorsquc M. Loyson an-
nonca sa fugue el sa rupture avec l'Eglise
romaine, nos adversaires ballirenl des" mains
et s'écriérenl que Ie catholicisme avait vécu.
Or, Ie catliolicisme est plus vigoureux que
jamais el M. Hyacinthe roule de gémonies
en gémonies, éperdu el ne sachant plus oii
demander la paix et le bonheur qu'il a per
dus pour avoir prélé Poreiiic aux flatteries et
aux seductions liberates.
Celte terrible lecon sera-t-elle perdue pour
les détracteurs du monacliisme?
ITALIË.
Les liberaux italiens sont assez mécon-
tents el il y a de quoi dn résnltal des
elections municipales, favorables atix catho
liques, non-seulement dans les grandes villes,
telles que Turin, Venise, Génes, Florence,
Vérone, etc., mais atissi dans tin trés-grand
nombre de localilés de moindre importance.
If Evening Standard a llribue ce résullat a
la négligence el a l'apathie du parti liberal.
II serail plus juste de l'allribuer aux acles
publics de la secle et de la Consorterie, qui
ontdegrisé les contribuables, lesquels com
mencenl a y voir clair, el a la persecution.
L'émigration des catholiques allemands
prend tons les jours des proportions de plus
en plus fortes. Sur les 90.000 déserteurs,
que complait l'armëe en 1874, la grande
majorilé étaient des catholiques. Dans l'in-
duslrie et dans 1'agriciilture il se fait aussi
un vide croissant. Mais c'est surtoul parmi
les inslituteurs et parliculiérement parmi les
candidals inslituteurs, que lesdéserlions sont
nombreuses. En 1874 il y avait en Prusse
plus de 4,000 places d'inslituteurs, soit 10
p. c. sur l'cnsemble. Ce déficit se faitsentir
principalemenl parmi les inslituteurs catho
liques, grace a la razzia opérée parmi eux
par lés derniéres mesures gouvernementa-
les.
D'aprés les avis de l'Alsacc-Lorraine, il y
manque aujourd'litii 400 inslituteurs, surtoul
par suite de la suppression des cotrimuiiau-
tés religieuses. Ceite mesure a produit a pen
prés le mème effut dans les autres parties
catholiques de la Prusse. Ainsi Mgr de llaer-
ne a fait voir dans son dernier travail sur
l'enseignement obligatoire que les forces
enseignantes appartcnant aux congregations
religieuses en Prusse constituent 13 p. c. de
la toialilé des inslituteurs et inslilutrices
catholiques. Et commc les inslituteurs en
general font défaut, il s'ensuit que les
enfanls catholiques sont privés, en trés-
grande partie, de moyen destruction, et
condamnés, en verlu du principe de la lulte
civdiaatrice, cornine on l'uppclle, a I 'igno
rance obligatoire.
Vuila oü la passion anti-catholique a con
duit les partisans de l'enseignement obliga
toire, qu'on déclurail sacré pour les enfants
de tous les cultes! lis préfèrenl, commc le
dit l'auteur préeilé, figiiorancea Péducaiion,
qu'ils appellent ultramonluine, e'est a dire
eatliolique.
Des examens viennent d'avoir lieu a
Alger, devant le conseil aeadémique, pour
l'ohlention du brevet de capacité exigé pour
les inslituteurs el inslilutrices. Tous les
diplömes délivrés l'onl élé aux eléves sortanl
des ecoles congréganistes ou de l'école nor
male.
A lictin ties candidals présentés par LA
LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT n a élé ad-
mis.
Cortes, le résnltal vant la peine d'étre
signalé; et il en ressort une conclusion sur
laquelle il n'est pas inutile d'appeler l'attcn-
tion.
C'est la condamnation saus appel du gra
tuit. luïr/ue et obligatoireel de tout un sys
lénio d'inslrtiction que la loi nouvellement
votée sur reiiseigueinenl supérieur vienl de
rédtiire a néanl.
Les prélres. qui sont forces de s'expa-
trier grossissenl notableinent a cót'é des
autres catégories de ciloyens, la masse
des émigrants. C'est dans Ja dispersion des
eccfésiasliques surtoul et dans celle des
inslituteurs catholiques, que l'on ne peul
s'empècher de voir une nouvelle application
de la prédictiou de Nolre-Seigneur a ses
apólres: Si l'on vous persécute dans une
conlrée, transporlcz-vous dans une autre,
pour y propager la doctrine du Salut. Ce
plan providenciel s'esl révélé a toules les
époques de 1'hisloiredu Cliristianisme.
C'est ainsi que le grand O'Connel disait,
en parlanl des persécutious qu'avait eu a
essnyer sa palrie: Les Irlandais soul tous
des missionnaires: chassés de leur pays, ils
vont s'établir dans un autre, ils s'y grou-
pent, appellent un prètre qui forme, au
milieu d'eux, un foyer de propagande reli-
gieuse. L'lrlande a perdu, il est vrai, plus de
2 millions d habitants par les émigrations;
mais la proportion entre les catholiques et
les protestants sur le sol de la palrien'a
diminué que de 1%, landis que les Irlandais
catholiques onl augmenté de plus de 33
le nombre des catholiques en Angleterre,
dansles Colonies anglaises etaux Elats-Unis.
On dirail qu'un progrés semhlahle sera ame-
né par les persécutious, qui sèvissent en
Alleinagne.
Ce progrés, vraiment providenliel, est
favorisé dans plusieurs pays, oü l'on éprouve
le plus grand hesoin de prélres catholi
ques.
Voici un fait bien significatif a ce sujet.
Une familie écossaisse, calholiqueet opu
lente atlire les prétres expulsés d'Allemagne,
les héberge, les familiarise avec la langue
anglaise; et, aprés celte espéce de séminaire
d'un nouveau genre, les présente aux évê-
ques catholiques d Ecosse, d'Angleterre et
d'aulres pays protestants, oü ils sont accueil-
lis a bras ouverts el oü l'on est convaincu
que le nombre des catholiques s'y accroit a
raison de l'accroissemeiil des ouvriers évan-
géliques.
A cöté de ces prélres, il y a des congré
ganistes exilés d'Allemagne et de Suisse,
qu'on appelle en Angleterre pour les hópi-
taux et les écoles.
Ne peul-on pas dire, d'aprés les fails que
nous venons d'exposer, que M. Bismark est,
sans lesavoir, un instrument entre les mains
de la Providence et un propagaleur involon-
taire du catliolicisme?
RÉSULTATS DE LA LUTTE CIV1LISATRICE.
Nous emprunlons a la Gazelle do Liége
les réflexions suivanles:
FRAiNCE.
Rccommandé derechef a tous lesjournaux
libéraux ennemis de l'enseignement congre-
ganisle.
On lil dans IWkhbar du 19 Juillet:
L'OEUVRE DES.FLAMANDS A PARIS.
Plusieurs lerliaires beiges qui se rendaient
en pelerinage, il y a-quelques jours, a Paray-
le Monial, sont allés visiter, en traversant
Paris, les constructions de I'OEuvre des Fia-
mantls. Ils en rapportent le ineilleur souve
nir. Le convent, complement achevé, sera
habitable a la fin de l'été. L'église, moins
avancée offre néanmoins un coup d'oei
trés complet: les cliarpentes sont posées, ainsi
que la flèche, qui s eléve, dit on, a plusde
de 30 metres du sol; déja une partie de la
couverture en ardoises est faite el d'autre
part les travaux de ravalemenl.comme on en
fait subir a toutes les constructions en pierre
a Paris, sont en trés-bonne voie; d'élégantes
roses de pirere garnissent les fenèlres de la
haute nef; les pignons lancent dans les airs
leurs croix de pierre; les facades et les murs
se polissent et prennent un air d'acbévernenl.
Nous croyons, a voir le travail fait, qu'en
six mois le tout pourra ètre achevé, et que
celte oeuvre si intéressante, si touchanle el si
nationale, des Flamands a Paris, recevra,
dés son transfert, I'impulsion immanquable
que des constructions aussi bien appropriées
a leur but et aussi cbréliennement concues,
font prévoir.
Qtielqnes uns des pèlerins onl eu la satis
faction de s'entretenir quelques instants avec
M. I'libbc Beyaert, qui dirige actuellemenl
I'OEuvre. Le zéle lout apostolique de ce
digue prètre ne connait réellement pas de
limites. Sans cesse inlerrornpu dans les visi
tes qu'on lui fail, par des Fiamands qui vien
nent lui demander conseil et appui, il ne
peut cacher la joie d'étre aïnsi Ie protecleur
d'un grand nombre de nos pauvres compa-
triotes. II n'est pas de démarche qu'il n'ait
teutéeou qu'il ne lente encore lous les jours
pour leur rend.re le plus de services possible,
au corps aussi bien qu'a Fame. II s'occupe
de les marier, et souvent, hélas, de régulari-
ser des situations vicieuses; il les confesse en
llamand, s'occupe de leurs peliles affaires,
leur procure les coupons a prix réduit pour
renlrer en Belgique el, outre tontcéla, leur
remel encore de ;l'argent qu'il obtient par
des qnétes iufatignbles. On en pourrail dire
long sur toutes ces ceuvres;no:is lerminerons
plutót par un conseil: que tous les catholiques
beiges qui passent par Paris suiveiil notre
exemple; qu'ils aillenl visiter I'OEuvre des
Flamands, rucde Cbaronne, 181!
Cette retraite a été couronnée Dimanchea
six heures du matin, par le spectacle édifiant
d'une communion générale. C'est Monsei
gneur l'Evèque qui, aprés avoir célébré la
sainte messe pour nos bons ouvriers, leur a
donué lui-mème le pain des forts. Cinq a six
cents hommes se sont approcbés successive-
ment, dans l'ordre le plus parfait et avec un
profond rccueillement, de la Table Sainte.
Aprés eux les membres des conférences de
Sl-Vincerit-de-Paulau nombre de plus de cent
out recu la divine Eucharistie. Touchanle et
admirable fraternité chrétienne, la seule
vraie, la seule efficace!
Monseigneur a voulii clore lui-mème ces
exereiccs pieux en adressant sa parole pasto
rale a nos braves ouvriers. II leur a recom-
inandé de prior pour obtenir la perseverance
et, s'adressanl spécialement aux chefs do fa
milie, il les a paternellement engages a don-
ner une education chrétienne aux onfantsque
Dieu leur a donnéspourèlre leurconsolation,
leur joie et le soutien de leurs vieux jours.
Puis il leur a donné la bénédiclion solennelle.
C'est Dimanche 1r Aout, a 9 1/2 h., qu'au-
ra lieu, dans la Cathédrale de Liége, lesaere
de Mgr Doulreloux, préconisé évèque de
Gerrum, et député par le Souverain-Pontife,
comme coadjuteur de Sa Grandeur Mgr de
Montpellier, évèque de Liége.
La cérémonie sera présidée par Son Emi
nence Mgr le cardinal Dechamps, archevè-
que de Malines, entouré de S. G. Mgr l'arche-
vèque de Tyr. idoyen-d'age de l'épiscopat
catholique, deNN. SS. les Evèques de Bru
ges, de Gand, dé Namur, de Tournay, Mgr
Vrancken archevèque d'Attalie, de Mgr
Laurent, évèque de Chersonnése, de Mgr
Vanutelli, chargé d'affaires du S. Siége, et
de plusieurs autres prélals Beiges et élran-
gers.
La consecrationépiscopalesera donnèe par
le Révérendissime Évèque dc Liége assisté de
NN. SS. les èvèques de Bruges et de Gand.
On écrit de Tournai
Notre excellente population ouvrière vient
de donner un nouveau témoignage de ses
sentiments religieux.
Pendant quinze jours, on l'a vue suivre
avec assiduilé les exercices d'une retraite
spirituelle qui a élé donnée aux femmes
d'abord, puis aux hommes, par de zélés mis
sionnaires, dans la cliapelle du Séminaire
qui était comble cliaque suir.
CIIBONIQUE JUDIC1ARE.
Refüs de bépoxse. Acqlittemext.
Sous ce litre, hous lisons dans le Nouvel-
liste de Verviers: M. Mullendorff, éclievin,
ayant au conseil communal laneé notamment
celle apostrophe a la tèle d'un eollègue:
Vous avez signé un mensonge flagrant,
le Nouvellisle s'éleva avec force contre le
mauvais genre de M. Mullendorff. Celui-ei
invoquant Ie droit de réponsc, éerivit une
Ieltre au Nouvellisle dans laquelle il réédi-
tait et multipliait les expressions injurieuscs
a l'adresse de son collégue.
Le Nouvellisle refusa d'insérer, M. Mul
lendorff porta plainte et le parquet nous fit
comparailre devant le tribunal correction-
nel.
La, deux moyens furent présentés. Un
grand el un petit. Le grand moyen, c'élait
de dire: Nous n'avons pas inséré la lettrede
M. Mullendorff, paree qti'elle contient des
injures contre un tiers.
Le second moyen, Ic petit, consistait a
dire: Nous n'avons pas élé mis légalement
en demetire de publier la lettre. L'acquitte-
ment basé sur ce motif ne faisait pas le moin
dre lort au plaignanl.
En première instance ces deux moyens
furent écarlés. Le tribunal nous condamna a
120 fr. d'amende pour 24 jours de retard,
car Ic Nouvellisle averli par la plainte avait
publié la lettre de M. Mullendorff.
Ces deux moyens furent reproduits devant
a Cour d'appel. La Cour de Liége par arrêl
de ce jour a laissé de có'é le petit moyen et
adopté l'a ut re, el le a déclu ré M. Mullendorff
décliu de son droit, a cause des injures
que sa lettre reufermait a l'adresse d'un
tiers.
C'est le Lundi 9 Aout que commencera
devant la cour d'appel de Gand la série des
appels dans les affaires occuperonl proba-
ilement trois audiences.
La cour d'appel de Bruxelles a procédé
a l'élection d'un président de cbambre en
remplacement de M. Van den Eynde. M. |e
conseiller de Hennin a été élu par 23 voix
sur 23.
NÉCROLOGIE.
M. Ch. De Mulié-De Bien, conseiller com
munal et provincial ii Courtrai, vient; d'étre
éprouvé dans ses affections de familie par la
mort de sa fille M»« Marie-Thérése-Jeannne-
Joséphine De Muliê, pieusementdécédée le 20
Juillet, a I age de 20 ans et demi.
Plusieurs grandes families nobiliaires de
notre pays viennent d'étre frappées dans
leurs plus clières affections par la mort de M.
le marquis F. J. d'Ennetiéres el des Moties,
comte de Mourcron, d'Husl et du Saint'
Empire, chevalier de l'ordre de Léopold,
ancien sénateur, décédé en son chateau dè
Duras, le 23 dc ce mois, dans sa 86< année,
muni de lous les sacrements de Notre Mërp
la Saint Eglise.
ÉLOGE DE M. AD. DECHAMPS.
Voici la eourle, mais louchanle oraison
funebre, queM. lecuré de Manage a pro-
noncee aux funérailles de M. Ad. Dechamps:
Eminence, Messeigneurs, mes Frères,
Une voix écoulée de la Belgique vous a
parlè lout a l'heurede la grande intelligence,
du grand cceur, du talent supérieur de
l'écri'vain, de l'oraleur, de l'homme d'Elat
que le pays vient de perdre, cl des glorieux
services qu'il a rendusa sa patrie.
Mon humble voix de pasteur dc la localilé
qu'il a lanl édifiée par ses exeinplcs, ne vous
dira que quelques mots du ebreuen qui s'en
est allé a Dieu.
Le plus bel éloge que l'on puisse faire de
celnii dont on rappelle la mémoire, a dit St-
Ambroise, c'est celui qui se trouve dans la
bouclie de lous ceux qui Pont connu: lout le
monde ici a connu M. Adolphe Dechamps,
tont le monde y bónit sa mémoire el n'en
parle que pour redire les exemp es de sa pié-
té, de son inalterable cliariléet de son zéle
plein de douceur, mais aussi d'une infaligable
énergie pour tout ce qui touchail aux inté
réts de l'Eglise de Dieu et au salut desames.
Aussi la population accotirue ici tout entié-
re vient-elle rendre un dernier et émouvant
hommage ii celui qu'elle pleure. C'est que
M. Dechamps n'étail passeulementl'honneur
de Manage, mais il en était avant tout l'ami,
Ie bien fa deur, le pére, et l'on peut dire que
c'est a lui principalemenl que Manage doit
lout ce qu'il est.
En effel. a qui surtout devons-nous cette
église ou la parole de Dieu est annoncée, oü
le St-Sucrifioe est offert, oü le sacrement du
pardon est adininislré, oü le pain de vie est
donné a vos aines? N'est-ce pas a celui que
vous y avez vu si souvent en prière, humble-
menl prosterné aux piedsdesautels, a genoux
a la Table de communion, suivant avec lesfi-
delos, cl souvent seul, les stations du chemin
de la croix, et toujours avec le recueillement
de celle piété qui a sa racine dans la sainte
crainte et l'amour de Dieu?
A qui surtout encore devez vous l'école
oü les chères Soeurs de la Providence élèvent
vos enfants pour vous et pour Dieu et les pré-
munissent contre la contagion du mal? iVest-
ce pas a celui qui a taut fait pour l'éducation
religieuse de la jeunesse el dont le nom
reste attaché a la loi sur fenseignemenl qui
suffirait pour rendre ce nom hislorique?
A qui devons-nous ici l'établissement de la
sociélé de Si -Vincent de Paul? N'est-ce pas
a celui qui en fut toujours fame et qui, mal-
gré les nombreux devoirs que lui imposait sa
position élevée, en restacependantlemembre
le plus édifiant et le plus assidu a visiter les
pauvres, les malades, les éprouvés de tout
genre? Qui les accueillait comme lui, qui les
aidait et les consolait comme lui? Les mal-
heureux venaienl a lui detous cölés et jamais
il neselassait de les écouleravec eet intérét
affectueux el tout palernel qu'il portait a
leurs peioes. Aussi mérita-l-il, comme St-
Vincent de Paul, qu'on lui fit quelquefois le
noble reprocbe de ne pas assez modérer son
intarissable dévouement pour tous ceux qui
faisaient appel a sa charité; mais ce zéle
qu'il avait puisé la source de sa piété, lui
inspira cette belle réponse: qu'il s'élait pro-
mis a lui-niéme de ne jamais refuser ses ser
vices a un mallieureux quel qu'il püt ètre.
Et, maintenant, n'est il pas permis de croi-
re que c'est pour le récompenser d'une cha
rité si rare et si constante, que Dieu l'a
rappelé a lui, pour lui donner la couronne
des jusles, le jour méme oü l'Eglise célébre
la fète de St-Vincent de Paul?
Une ame aussi dévouée, aussi fidéle a Dieu,
ne pouvait manquer d'étre aimée de Dieu et
de recevoir de Lui la preuve la plus süre de
son amour: les souffrances qui sanclifient.
Paree que vous éliezagrèable au Seigneur,
dit l'ange a Tobie, il a eté nécessaire que
vous fussiez éprouvé.
Mais paree qu'il vivait de l'esprit de foi,
il comprit qu'en ce monde la prospérilé et
I'affliclion doivent servir tour a tour comme
d'autant de voies, d'autanl de degrés, pour
s'élever a Dieu: ascensiones in corde suo
disposuit.
M. Adolphe Dechamps avait su conserver
la simplicilé et la force de sa foi au milieu
des applaudissements et des succés de sa
brillante carrière; il sul aussi trouver, dans
cette mème foi du chrétien, le secret de sanc-
Iifier ses épreuves et de pousser jusqu'a Pac
tion de graces sa résignation durant sa lon
gue maladie.
Sa mort fut douce et surnalureliement
consoljnle. II avail aimé la vérité et la cha
rité, c'est pourquoi le Seigneur lui a donné
la grace et la gloire, selon cette parole du
prophéte: guomarn mi serie or diani et ve-
rtlutein diligii Deus: gratia/n el gloriam
dubit üoininus. (P. s. 83.)
BIBLIOGRAPHIE.
CONSIDER uriONS SUB L'ENSEIGNEMENT
OBLIGATOIRE, par Mgr De IIaerne. En vente
Nous einprunlons aux Lettres parisiennes du
Journal de Bruxclles, un épisode oü p'uiói un
épilogue foil joli de la reception de N. Liliié au
Grand Orient. Voici:
Aprés la cérémonie, la loge de la Ciémente
aniiiié a donué en l'honneur des récipiendaires un
travail de table, c'csl-a dire un banquet. Le Véné
ralile a dit, suivant les rites: F surv pré-
venez vos I' que nous allons nous livier a la
mastication. Ft it a porté au dessert la santé du
1' Liltré, tuujours suivant los rites, c'est a dire
de la fagon que voici:
F mettez-vous a l'ordre.
Voire drapeau (c'est la serviette) sur l'épaule
gauclie.
Chargez les canons (les verres
La main droite au glaive (couloau.)
Haul le glaive!
Le salut du glaive.
Le glaive dans la main gauclie.
Mes F nous allons porter tino santé. Pré-
paroz-vous a faire feu, bon feu, grand feu.
La main aux armes (verres.)
Haul les armes!
En joue! (Les verres sont approcbés des bou-
ches.)
Feu. (On boit une lampéc.)
Bon feu! (Autre gorgée.)
Le feu était a la sauté de M. Chavée, Ia person-
nalité la plus modeste du trio des récipiendaires; le
bun feu puur M. Jules Ferry; le grand feu pour M.
Littré.
Maintenant, F ft, armos au repos. (Le verre
est apptocbó de l'épaule droile.)
En avant les armes! Signalons nos armes.
Une! (Le verre est transports a l'épaule gau
clie.)
Deusse! (II repnsse a l'épaule droite.)
Troisse! (Ou le reporteen avant
Une, Deusse Troisse! A cliaque temps les
frères font un mouvement qui descend par degrés le
canon vers la table. Au troisième, ils le posent lous
ensemble avec bruit, de telle fagon qu'ou n'entende
qu'un seul coup.
Notons qu'il y avait la tout cc quo l'on voit de
plus coquelicot a l'Assemblée nationale, les Gam-
betta, les Cliallemel-Lacour, les Louis Blanc, les
Crémieux, les Clémenceau, voir le grave M. Jules
Simon et bien buut au titrc de conducteurs du
people, et dont la fiére raison ne veut ni de niome-
ries ni de lisières. Cc n'est pas ia première fois que
le radicalisme et l'enfanlillage so donnenl la main:
ja Involution a toujours eu un faible pour le grotes
que, ce qui ne i'empêcbe pas d'etre dang ere use en
son temps, el crueile a ses heures.
Beatus vir cujus est auxilium d le:
ascensiones in corde suo disposuit
Ileuieux l'homtne dont le secours
viem d« vous, mon üieu il a dis
posé dans son coeur des rouies poor
monter de la vallée de larmes, vtrs
'e lieu qui est son but.
a pres chez Vandergl.insie-Fossé imprimeur,
libraire, ruu au Beuire, tiü.
Mgr De IIaerne vienl de réunir en brochure les
remarquables articles qu'il a publiés dans la Revue
catholique de Louvain sur Instruction primairo
ob igatoire. Les esprits sérieux puiseront dans cette
savante etude un exposé complet de la question et
de lumineuses considérations sur les résultats quo
I ecole obligatoire a produits dans les divers pays oü
6 ele "uposée et surtout en Allemagne. Le ve
nerable ecrtvain est un des hommes les plus com-
petenis dans la matière, el son expérience donne un
grand poids a ses paroles. Aussi son étude dómontre-
6 aux I,lus P'evcnus que l'école obligatoire est
une utopie dangereuse dont l'application serail in
compatible avec les mceurs belees.