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N° 1.007.
10s annee.
Mercredi 25 Aout 1875.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coiitent 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces judieiaires se paient 30 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémcnlaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 ékemplaires.
V If K II llts UK W K IS. 17 Juillet.
HA INE A L'ÉGLISE.
Le parti libéral est un parii purement né-
galif.
II n a d'autre homogénéité que celle
qui résulte de la liaine de l'Eglise et du désir
d opprimer Ia liberie religieuse des calholi-
ques.
Ce fait ressort a loute évidence des événe-
ments contemporains; il découle en outre
des aveux des organes les plus sincères du
libéralisme lui-mème.
Pour atténuer ces aveux, embarrassanls
a plus d un litre, on affirme que nous en
exagérons la portee.
C'est plus facile a dire qu'a établir.
La véritéest que nous nous sommes bor-
nés a reproduire des parolès tellement expli-
ciles qu'elles se passent de tout commentaire.
Et pnisqu on s'obstine a en obscurcir la
signification, nous les reproduirons de nou
veau textuellement.
Voici comment s'exprimait naguère la
Flandre libérale:
Le parti libéral c'est nn de ses mal
heurs est un parti parement négatif. II
se compose d'éléments divers et hétérogénes
qui ne sont reliés enlre eux que par une
haine commune.
II comprerid non-seulement des impatients
et des timides, comme tout parti, mais des
individualistcs et des autorilaires, des con-
servateurs et des progressislcs, des doctri
naires et des radicaux. Le seul point qui
nous soil commun a, tons, c'est la ferme vo-
lonté de nous opposer de toutes nos forces a
la domination envahissanle de l'Eglise. Sur
ce terrain nous marchons tous d'accord. la
main dans la main; la est le lien qui nous
unit et la seu/e raison d'etre de noire parti.
Mais du moment qu'on perd de vue cet objet,
l'unité du parti libéral disparait et lesélé-
ments disparates qui le composent se font
une guerre acharnée et incessante. Nous ne
pouvnns vivre en paint, mème momenlané-
menl avec l'Eglise, qua la condition de
nous entredêchirer nous-mèmes.
La conclusion se devine sans peine: guerre
a l'Eglise! guerre sans tréve ni merci!...
C'est le seul moyen de refaire au libéralisme
un semblant d unite. Ecoulons encore la
Flandre libérale développer celte idéé:
Pourquoi done ne nous trouverions-nous
pas tous unis pour marcher contre I'ennemi
séculaire de la Belgique, contre CEylise?
Lequel d'entre nous voudrait faillir a son de
voir es ne pas ètre au posle, le jour du com
bat? Nous en sommes convaincus, le jour 011
tous nous serons pénélrés de la nécessité
d'une action énergique et decisive, le jour
ou nos chefs, au lieu denous prècher la pa
tience et la pusillanimité, nous annonceront
la balaille, ils trouveront derrière eux une
armee qui voudra ie succes, qui y croira, et
qui trouvera dans celle volonté et celle
croyance Ja force donl eile aura besoin pour
vaincre.
On aura beau faire: on ne parviendra pas
a enlever a celle declaration sa significative
énergie,
Pour nous, tout commenlaire nous parait
supertlu.
SPLENDEURS DE L'ENSEIGNEMENT LAIQUE.
Mlle Galti dc Gamond a fait a Bruxelles, a
l'occasion d'une distribui ion des prix, un
discours sur les charmes el la supériorité de
['instruction laïque et libérale.
Le morceau n'a guère Ie mérite de la nou
veauté; mais on y trouve certains paradoxes
de morale indépendante qui ont révolté les
cosaques du Nord etrx-mèmes.
Ce journal moscovite, pu bi ié a Bruxelles,
détache de la harangue Gatti, le passage
suivant;
Plus tard, lorsque la jeune lille passé des
rangs des éléves dans les rangs des inslilu-
trices, sa vie nouvelle s'harmonise avec ses
meiiieurs instincts et ses aspirations les plus
élevées. Eu se dévouant a ses jeunes compa-
gnes, elle enlreprend pour elle-mème une
seconde éducation infiniment plus efficace
que la première; el, quels que soient les ar
rets de l'aveugle destix, une vie comtnencée
sous de tels auspices sera nécessairemei)t
une vie utile el bieufaisante.
Les Russes qui rédigenl le Nord trouvent
que le culte de l'aveugle destin n'esl pas
précisément fait pour guider la vie d'une
jeune fille et ils accompagnent les paroles de
Mlie Gatti de Gamond des inflexions sui vanies:
C'est devant un auditoire de jeunes filles
et d'enfants qu'on invoqne lesarrèls de
Yaveugte destin, el qu'on fait un tel étala
ge de fatalisme! Voila qui est, en vérilé, bien
encourageant pour la jeunesse! Vlndépen-
dance, qui fait suivre le compte-rendu de la
solennité d'hier d'un résumé du programme
d'enseignemenl de ('institution Gatti de Ga
mond, nous apprend qu'on y enseigne la
morale. Nous nedoulous pas qu'on 11e l'y en-
seigne sérietisemenl; mais nous nousdeman-
dons .de quel effet peul èlre sur l'enfance et
la jeunesse des lecons de morale qui ont pour
suprème sanction les arréls de l'aveugle
deslin. Nous plaignons sincèrement les
families catholiques de ce pays, si ellesen
sont réduiles, pour l'éducalion de leurs en-
fanIs, de leurs filles surtout, a choisirentre
des institutions dont les chefs font profession
de fatalisme, et des établissements ou I on
impose les extases de Louise Lateau comme
un article de foi religieuse.
Le Court ier de Bruxelles fail, a son tour,
suivre les reflexions du Nord de quelques
lignes que nous reproduisons:
Le Nord se Irompe en ce dernier point.
II n'est aticune écoie religieuse oü les extases
de Louise Lale.au sont imposées comme arti
cles de foi. Peut-èlre bien y a-t-il desécoles
ralioualistes ou l'ou iuilie la jeunesse anx pra
tiques du spiritisme; cela ne nous élonnerait
nultement, car rien n'esl accessible a la su
perstition comme l'esprit libre-penseur. Mais
dans les institutions catholiques les fails de
fo.dre surnalurel, les miracles, n'ont
place dans 1'enseignemcnt qu'aprés avoir élé
reconnus leis par l'Eglise. Ce n'est pas le cas
pour les phénomènes observés a Bois-d'Hai-
ne, et sur Iesquels l'autorilé religieuse ne
s'est pas jusqu'ici prononcée. Si done on en
parlait dans les éeoles auxquelles le Nord
fait allusion, ce serail avec toute la réserve
commandée en un sujet de cette nature, en
core soumis a I'examen des juges compétents.
Mais nous avons lieu de croire que l'organe
russe est mal informé et nous le défierions
bien de citer une seule école 011 l'on s'est au-
lant occupée de Louise Lateau qu'a l'Acadé-
mie de médecine, par exemple.
N'en déplaise au Nord, les families ca
tholiques de ce pays ne manquent pas
pour leurs filles de maisons d'éducation di
gues de leur confiance, el rien ne saurait
excuser le choix des parents qui livrenl leurs
enfanls a un enseigemant falalisle et athée.
Voila les families qu'il fa ut plamdre, et dou-
b'lement: de l'aveuglemenl de leurs chefs el
de l'avenir que cet aveuglement, Irop sou
vent volontaire, leur prépare. Quel compte
terrible n'auront-ils pas a rendre a la société
et a Dteu, ces parents denatures qui laissent
inculquer a leurs enfants la haine et le mé
pris du ciirislianisme, au risque certain d'en
faire des païens, des barbares, ou pis en
core!
LE MOINE.
Le religieux est, pour certains libéraux,
une cible vivante qu'il est de bonne guerre
de cribler de coups ct qui a la bonhomie de
se laisser faire.
S'tl prie, pour tant d'égarés qui ont ou
blié le langagc de la prière et qui seront
bien heureux peut-èlre de le relrouver a leur
lil de mort, ce moine n'est qu'un èlre inuti
le... el par tant dangereux.
S'il dislribuc des aumönes, c'est le fruit
de la captation qui enceurage la paresse.
S'il s'assied au clievet des malades, ango
de patience et de charilé que les plus rebu-
tanles infirmités ne déeouragent jamais,
croyez-vous du moins que la recoueaissance
lui soit bien acquise? Ce frocard ne fait en
définitive que son métier, se dit tout bas le
libre-penseur. Et sur ce beau raisonnement
il se met a l'aise et accepte les services, sauf
a remercier plus tard en criant de plus belle
a la lèpre des couvenls. U11 peu de réflexion
pourrait lui faire comprendre que Ia conta
gion fait fuir le mercenaire pendant que le
dévouemenl volontaire brave les plus mor-
tels dangers. Mais a quoi bon réfléchir avec
la perspective de se trouver coupable?
C'est bien autre chose encore quand les
hommes du couvent, se souvenanl de la pa
role du divin Mailre, se permeltent d'insti'ui-
re 1'eiifant du peuple. Oh alors il n'y a plus
de mesure a garder avec eux! Ne sonl-tls
pas des ambilieux, des monopoleurs, des
obscuranltsles crétmisant renlance el des
hypocrites perdus de mceurs?
Le moine a toujours tort. Pieux, on le
declare ullrainonlain et suppöt de Rome;
ferme dans sa foi, on i'accuse de braver la
loi civile; humble, il 11'inspire que Ie dégout;
savant, il fanatise; martyr, il a bien mérité
les vengeances populaires, tl est Ia cause des
revolutions dont il tombe la victiine.
O abime de l'ingratitude humaine, qui
done vous sondera?
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Poperinghe- Ypres, 5-15,7-00,9-30,10-38,2-13,5-03,9-20. Ypres-Poperinijhe, 6-40,9-07,12-08,8-87,6 50,8-43,9-50. Po-
peringhe-llazebrouck, 7 03, 12-215, 4-17, 7-13. Ilazebrouck PopeTÏnghe-Ypres, 8-33, 9 50, 4-10, 8-28.
I pies-/{outers, 7-50, 12-25, 6-45» lloulers- Ypres, 9-23, 1-50, 7-80.
Roulers-/Dulles, 3,4 4,8-45, t1-34,1-13,4 39,7-36,(9-55.Lic!iterv.) Lichtcrv.- Thouróul ,i-2S m versOsieniJe. Tliouroul-Lic/Per
"e,A° 1S)no1 D-- Lichtcrv .-CoMrtr»»,5-23111.9 01,1,30,5,377,21
l.)8-08,l 1-02,2-56,5-40,8-49.
v„(v, UU„0U„U.U,UB/. „-rout- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
(Ie Samedi a 6-20 du malin de Lartgliemarck a Ypres).
Comineg-Warnêton-Le Touquei-lIouplines-Aiy/zeztZièrds, 6 00, 10,13, 12-00, 6-28,Arme.ntières-Houplines-Le Tooquel-War-
o trnOtifn 8 43, m 9-30 s. Wnriiêlon-Comfnes 3-30, 9
i i> o cv.. i li i»n w n/t z? f.c\
J/*'" J" j"*-r l-Ot,|-|U,T 00,|-00,|0-OCI.LI6IIICI UlblHCI Y." I ftl/tW 111 I Cl u V
velde 12-02venaal d'Ostende.Brugés-/(uiz/ers,7 23,8-23,12-50,8-00,0-42,8 45.Licluerv.-Courtra,
Vpres-CüitrtiY«8-34,9-49,11-15,2-33,.5-25,7l8(mixte 1°et 2'cl.),Courtrai yjpm,7t00(a)ixiet'ei2*pl.)
Ypres-7Houroül, 7-18, 12 06, 0 20, (le Samedi a 5-50 du malin jusqii'a Langliemarck)Tbourc
(\t*. S:imr»/li a f\ OA ,1.. I i, V
nêlon-Comities 7 -25, 10,30, 4-10, 8 -40. Oomines-XVan
Courtrai Bruges, 8-03, 1 1-00, 12-33,4-03, 6-33. 9-00 s. (Lichlerv.)-
Bruges-Coizrlrrn', 8-25, 12-50, 3-00, 6-42.
-80,
,j. ..yco, o-u.), n-uu, i i-öo, »-ua, o-o.). u-uu s. iLucnierv.)uruges-outc trui, o-ao,
Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Slation) 6-50,7-23,9 20,(exp. le Dim. seulem )9 50,1 I 08,2-23,2-30,3 35,(exp.)5-50,(exp. le Sam.
lll7-39.texn 18 ks il,ns.i„n.nn 7.51 o.on /i„ n;m .„..i* n kb n t i e,2-36,3 41 (exp.)5-56, (exp. le Sam. sqpl.1 7 41
- OA i„ n;.„ ,v 35 3 43
seul)7-35,(exp )8 55. (bassin) 7-00,7-3 L9-26/(1e Dim.'seul) 9 5cf,11-14.2-31 ,a-oo,:> *1 yety./o au, Ve*p. ie
(exp.)9-0lIleyst, Blankenb, Binges.5-45,7- 15(exp. le Lundi )8,23,11-23,1 25,2 45(exp.)4-10.5-30,7 28(exp. le Dim.)7 33,8 43
Ingelmuhster Deynze-Gand, 8-00, 9-41, 2-15. lngelmunster-Z)ey«je, 6 03 2" cl., 7-18. Gand-fyeynvs-Ingelmunstèr, 6-58,
11-20, 4-41. Deynze Ingelmunster1-00. 2* cl. 8 20.
y IIUlllülVI l-UU. X 4.1. O ZU
lngelmuns(er-Anséghem, 6-Ö5, 12-55, 6-13. Ameghem-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-43.
Licntervelde-Dixmude-Furnes et Uunkerke6 30, 9-08, 1-33, 8-00. DftziAer/ce-Furnes-Dixmude et Liclilervelde6-33, 11-10,
3-40, 8-00.
Dixmude-Meuport,9-80,2-20,8-45; Nieup-Di.rm,(bains)7-20.11-50,4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20.
1 Iiourout-Oslewdc, 4-30, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thouroul, 7-85, 10-10, 12 28, 6-15.
Selzaete -Eec/oo, 9-03, 1-25, 8-23. Eecloo-Seteo^e, 5-35, 10 15, 4-22.
G»nA-Tèrneuzen, (station) 8-17, 12-15. 7,23 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 43. Ternenzen-öowd, 6-00, 10-30, 440.-
Seliaele-Lokeren, 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Sei-raeie, 6 00, 10-23, 4 45. (Ie Mardi, 9,30.)
COB.B.B9:
•ojviaAiwcus.
COURTRAI, CRUXELLES.
Courtrai dep. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,35.
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,14 8,54.
COURTRAI, TOURNAILII.LE.
Courtrai dep. 6.37 10,56 2,34 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,35 10,00.
BRUXELLES, COURTRAI.
Bruxelles dép. 8,22 8,28 12,21 5,35 6,47.
Courtrai arr. 8,02 10,40 2,44 7,86 8,44.
dép.
Lille
Tournai
Courtrai arr
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
5,13 8,22 11,03 2,22 5,20
3,42 8,56 11,29 2,40 3,39
6,34 9.47 12,26 3,38 0,33
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép.
Gaifd arr.
6,42
8,01
12,31
1,31
3,44
5,04
6,40.
7,36.
Gnfid dép.
Courirai arr.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges d. 6,49exp. 12.34, 2,52, 3 43,ex. 6,43.
Gand a 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,58.
Bruxelles 8,50, 4 00, 6,02, 9-31.
Bruxelles dép.
Gand arr.
Bruges
arr. 6,00
7,13
GAND, COURTRAI.
5,13 9,38 1,28 4,24 7,21
6,34 10,31 2,49 5,31 8,42
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
8,14 11,33
9,4!
10,34
3,12 cxp. 4,39 cxp. 3,33.
1.13 3,25 4,26 6 37 7,23.
2,38 4,37 5,11 7,22 8,38.
DANS LA
PAR AI M RICK.
Suite. Voir Ie N° précédent.
IX.
LA DECLARATION.
La sonde se passa comme un rdve... On fut tin
k'lidemani avaut de s'en apereevoir.
Et I lieure de la separation sonna sans qui^ je me
rendisse bien compte de ce qui in'arrivait. Ce ne
fut que sur la grand route seulune rose a la
buutonnière, rose altaehdc par Ida, que je rompris
enfin ma situation. J aimais. Ida je l'aiuiais déja
avec Ionic ma force, ma vie, ma passion, et jc
seulais comme on je ne sais quoi d'élrangé qui me
prouvail que sans avoir jamais parcotlru les sen-
liers de I amour j'eu avais d'tin bond atleinl les
somtnels.
On in avail invité a relourner an chateau. Les
convenances exigeaient que j'attendisse au mains
Reproduction inlerdrte. Extrait du volume
un Amour enlre deux cercueils, etc, par Aimé
Rick, in-12, de 238 pages, édilé par G Lebrocqny,
32, Cli nisspe de Wavre, a Ixelles En vente cliez
VANÜERGHINSTE - FOSSÉ, it Ypres.
l'rix 2 francs.
huil jours. C'est pourquoi tlè.s le surlendemain j'y
étais déja. Que voulez-vous? quaud onaime!
Ida rotigit a mon entree. Sa main tremblante
serra la miemie qui n -'él a it guère plus ferme.
Aussi m en relournai-je ce jour-la plus heureux
qu'un rot.
Je revins souvent aussi souvent que mon ser
vice Je permettait, el chaque fois je décoii'vrais dc
nou velles perfections, des qualités admirabies.
Car ce n'élail pas seulement une beauté parfaile
que possedail Ida. Eile était pietise, naïve, tendre,
passionnée gaie, de cette gaiete folie et enf,inline
qui rayouiie comme un soiM'ire du bon Uien,
simple, de cette douce simplicity qui sédtiil et
charme les cpeurs les plus pervers...
El avec cela un pen de mystère... Une petite
Cachollerie de bon goi'lt... Des airs maliiis parfms
et spirituels toujours. le tout dans un de ces coours
qui constituent nu trésor un de cee eceurs qui
aimcnl iiobleinent-e|ou Dien qui sont d tnie
seusibiltlédune générosilé quelquefuis ridicule,
mais toujours admirable... Un de ces cceuis ijiii
sallachenl passipuuétueul et qui menrent plnlól
que de trahir!... Un de ces coours enfin, qui ne
peiivcnt voir soufl'rir les autres el dont la bonté
égale l'indulgence.
Oh que de belles soiiées nous passèmes en
semble! Quelle vie! Qiiél bonhetir! Quelle insou
ciance de faveiiir!' Malheüreu'x celui'dont les
passions brutales ont fiéli i, a peine ttées, ces fleui s
du pi'inlemps de l'amour Ceux-la n'ont jamais
su ce que c'est qu'atmer, ceux-la ne comprcndront
jamais les aspirations de l'amour vrai, qui
n'ont pas bu it celte source de tout ce qui est
legitime
Mais nolre bonhenr fut de courle durée. Un
soir <|tie je demandais au capitaine de notre navire
de pouvoir passer la nuit ii terre
Allez, iiitiiisez-vous bien, me dit-il, et failes
vos adieux a vos amis el amies. Car demain nous
apparcilions. Nous partons pour l'Archipel.
Cc fill pour tnoi un coup de foüdre f Quitter
Ida?... La quitter pour toujours penl-êlreII
me scmblail rêver. Ces idees les plus extravaganles
me passaieöt par la lète. N'élail-ce pas un affr'etix
cauehcmar
Cbiniueiil jamais 111e résigner a pareille sépa-
ration
Je votiltis d'abord regimber, je démandèr en
grace qu'on me ehangeat de bAliment. Mais 011 me
répbndil que noire ëtat-major 11 'était que irop
inkulTisantet que dn reste il n'y avail atictin
navire tie slation a Malle qui etil pu me recevoir.
II lallut done se résigner a partir. Je devais
aller chcz les Castro delta Riviera faire ma visite
d'adieux. Je m'y rendis aussitót.
C'ctait justemenl le soir d'un bal. Quelle fata-
litéTotile la société de l'ile s'y trouvail réunie.
On dansail dans le jardin. Partoutavec uii luxe
S0PIIISJ1ES DE.I.A HAINE.
vraiment oriental, pendaient des lanternes-, des
lustres, qui formaient des guirlandes, rattachées
par des fiots de mousseline des délnges de (leurs,
des océans d'harmonie, un tohu bohu élégant,
riant, de belles dames en splendides toilettes, sur
lesquelles tranehaient les costumes écarlates des
officiers de la'ligne el les broderies sévères de nos
ma rins.
Ida était la reine de la fête. Encadree dans une
toilette adorable elle avail l'ccil a lout, entrafnait
tout le monde, el l.iucait dans tons les groupes
quelques étiucelies de sa verve et de son enlraiu.
Quel moment pour moi Je la conlempiais de
loin 11 osant m'approcher de celle féede cette
idole que dans quelques beu res je devais perd re!....
Mais elle m'avail iipercu... et Iraversant les grou
pes serrés des danseurs
Pourquoi ne venez vous pas prendre part a
la fête, monsieur Maurice, me dil-eile... Pourquoi
cet air sombre aüjourd'hui?... Y a-1 il quelque
chose qui vous lourniente
Ma voix tremblail d'émotion en lui réporidant
Hélas! Mademoiselle, je viens votts faire mes
adieux. De In a in, je pars, mon vaisseau quitte file
de Malle... Je m'éloigne pour toujours de vous
peut-élreEt vous 111e demandez pourquoi je
suis triste?...
Je ne pus en dire davantage. Une paleur tnor-
lelle envahil Ida tout-a-coup. Elle se irotive pres-
que mal. Sa gailé s'cteinl. Son entrain est mort
Elle quitte le cercle tumultueux et prenatit mon
bras, elle m'entraine loin du bruit.
Eh quoi, Maurice, me dit-elle alorsen me
tuloyani pour la première fois, quoi? C'est bien
vrai, lu nons quittes?...
Que faireMon navire léve l'ancre demain.
On 11e veut ou l'on ne peut pas me changer de
navire... Puis-je deserter la marine?
Mais Maurice, ton depart c'est ma mort!
Comment me résigner a ne plus te voir?
Et inoima bien-aimée, que faire sans toi
que devenir?...
Nous parltlmes longtemps ainsi. Mais lout-a-
coup Ida se dressa de toute son énergie el me pre-
nanl la main
Jet'aiine, Maurice, dit-elle, viens, stiis-moi,
ct que tu trouves au moins une consolation su
prème en faisaul cc que le devoir exige...
Je la suivis. Elle me conduisit prés de sa mère
qui causait a l'écart.
Viens, mère, dit-elle a la respectable ma
trone, viens vite avec tnoi, j'ai quelque chose a le
dire.
Celte dernière, passablement intriguée, se leva
aussitót. Alors nous primes a trois une allée rccu-
lée el quaud notts fumes hors de portee des
regards et des oreilles curieuses
Mère, dit Ida tu le saisje te l'ai confié du
premier jour, j'aime Maurice... Un ordre cruel
nous sé'pare avani que uous ayons atleinl lage oit