Morale pour morale, Monsieur, la mien-
nc vaul cien celle de certains vicaircs!
Vous venez sans doule de trouver ce1
argument dans I'Echo du Parlement. Eh
bien! il n'est pas fort! Un prclre qui donne
du scandale viole la morale qifil prèche; un
libre penseur qui comtnet les rnêmes fautes,
pratique au contraire la morale independen
te donl il se proclamele partisan. L'un se
sent condamné; l'autre se refait bien vile
one honorabililé factice, hélas! aussi fragile
que sa morale elle-mème.
Enfin lout cela lie prouve pas, Mon
sieur, que la sociéle moderne doive se jeler
dans les bras de I'ultramontanisme!
Non, Monsieur, mais lout cela prouve
que mon point de depart clail vrai: la sociéló
moderne n'est pas a la hauteur du Syllabus.
Elle ranferme trop d'individus de voire espè-
ce qui passent a cólé de la vérilé sans i'aper-
cevoir et qui mème s'en détournent avec
dédain. Ces prélendus hommes de progrès
sont en réalité des rétrogrades, el ces pré
lendus hommes de lumiêre s'immobilisent
dans les ténébres. C'est moi qui vous Ie dis,
Monsieur, et qui vous Ie prouve, et si j'en-
voie mon fils a Louvain, c'est avec l'espoir
qu'il y apprendra a penser plus librement
que vous, a aimer la vérilé et a la servir.
Vous aviez raison de Ie dire, Monsieur: la
jcunesse, c'est l'avenir! L'avenir sera done
ce que Ie feronl nos fils, sous les regards de
Dien, et nos fils seront ce que nous les au
reus faits nous-mèmes. Du mien, ne vous
en déplaise, je liens a faire un ullramon-
tuin....
AU PILORI.
UOrgane de Mons puhlie ces lignes infa-
mes, qui constituent line veritable excitation
a la révolte conlre un corps considerable qui
rcmplil dans la société uue grande et noble
mission
Hypocrites, déloyaux, vindicatifs, im-
pudïqucs, its sont l'incarnation de tons los
vices, tout en s'attribnant mutuellement les
verlos les plus éblouissantes, et ils en sont
arrivés, tanl leur impudence est grande, a
faire du Dien qu'ils invoquent moyennant
salaire un monstrea leur vilaine image.
Et Pon ose réclamer noire respect pour
cette bande infernale, pour ces exploiteurs
riïrontés Allons done Que d'autrcs, qui se
croient plus hahiles, masquent leur pensée
et se défendentde vouloir altaquerla sainie
religion de leur. péres; nous disons, nous,
que Ie catholicisnie, tel que l'ont fait les Jé-
suites, est un abus, qu'a eet alius il faut de
clarer nettement la guerre, en un mot écraser
l'infame. Foin des vieilles et absurdes
croyances Etc.
Le Hainaul, qui reproduit ces lignes, les
fait suivre de ces reflexions
[..'administration de la sürelé publique
n'a-l-elle pas a prendre les mesures néces
saires pour prévenir les suites de ce nouvel
accés de prètropliobie Nous croyons que la
chose est urgente.
Un pen plus loin YOrgane juslific Paction
des jeunes voyous de bodelinsarl qui out
Ixnirsuivi un sémiriariste de leurs insulteset
de leurs cris sauvages, tout simpieinent a
cause de l'habit religieus dont il était vétu.
L'excitalion au mépris et a la linine de louie
one categorie de citoyens serail difficilement
plus directe cl plus flagrante.
Les communards qui injurion! les pré-
tres, qui leur crachent a la figure, qui les
vouent a la mort, qui les exécutent, soul-ils,
moralemenl, plus coupables que ceux qui
tienneul dans un journal le langage affreux,
dont nous venons de donner un échantillon?
Nous ne le croyons pas ils ne font que
tirer une conclusion logique Puisquo les
prêlres sont do monslrueux criminels, il faul
les hair et les exlerminer.
VISITE DU ROI ET DE LA REINE
A COURTRAI.
Nous extrayons ce qui suit d'unc leltre
adressée a f In dépenda nce au sujet de la vi
sile que le Roi a fa ito, hier, a Courlrai
C'est, di'puis son avénemenl au tröne, la
première fois que lesouverain visiteCourlrai.
aussi n'v a-t i! |ias lieu de s'étonnerdu mou
vement el de l'animation qui, toule la jour-
née, out régué dans la vieille cilé flamande.
II n'y a pas lieu non plus d'ètre surpris des
efforts qu'ont faits ses habitants pour la pa -
rer, l'orner, la rendre coquette, pimpautcet
joyeuse a l'oeil, efforts qui, du resle, out été
couronnés de succès.
C'est a profusion qu'on a mis lesdrapeaux,
qu'on a plan té les sa pins, qu'on a fait Rotter
barmières el banderoles, et, si blasé que l'on
soit sur ce genre dc decoration primitive, on
est forcé dc reconnoitre qu'intelligemment
employé il peuldonncrde brillants résultats.
C'est le cas dc Courlrai. Ses rues sont vrai -
ment charmanles, dans leur ornementation,
et avec la foule qui les sillonne, se portatit
partoul oil doit passer Ie corlége royal. Et
quelle foule
Les trains arrivés le matin ont nmené plus
de 112,000 persoones qui, sans relache, ont
suivi pas a pas Lours Majeslés, saisissant cha-
que occasion qui se présentail de les accla-
mer, et de les acclamer chaleureiisement.
L'empresscment était plein de cordialilé.
C'est d'une journée bien remplie qu'il me
faut vous parler: Ie programme en était plus
que nourri, el ponr l'épuiser il a fallu que
chacun payat de sa personne. Les discours,
ou leurs auteurs avaient donné iibre carrière
a leur verve, étaienl nombreux et presque
inévitables. 1! s'agissail d'une double inau
guration, c"Ile d'un palais de justice, celle
d'une salie de l'hötel de ville, la salie échevi-
nale, reslaurée, ornée de peinlures murales
par MM. Guff'ens et Swertz.
Ne fallait-il pas rappeler le passé, si ricbe
en souvenirs, parler du présent, si fécorid en
couvres accomplies, de l'avenir, si plein de
promesses'? C'était forcé, coinme vous voyez,
el on n'y a pas munqué.On ne pouvait guére
non plus se dispenser d'insinuer au Roi qu'on
faisail grand fonds de sa sympbatbie pour
ce genre de restauralion, puisqu'on ne pou
vait qu'y gagner, et ['insinuation a trouvé
sa place dans le discours lit par. M. le bourg-
meslre devaut les peinlures de la salie éche-
vinale. Le Roi a sottri, et ce sourire a paru
de bon augurc.
Frauchement. on fait bien de rendre a ces
vieux édifices leur aucienne pltysionomie,
tout leuréclat, loute leur splendeur.Courlrai
n'a plus rien a envier a Ypres mainfenant.
Son magistral sera lout aussi splendideinenl
logé.
Les peinlures occupent sept panneaux
dont deux grands. Leur ensemble est barmo-
nieux. MM. Gnffens el Sweriz, rompus a ce
genie Je travaux, sont maitres de leur elïet.
lis out oblenu celui qu'ils voulaienl produire.
Le plus grand panneau, celui qui fait face
an jour que la salie prend sur uue cour par
des verriéres, couvre deM.Henri Dobbelaere,
de Bruges, est de M. Gnffens.
II nous reporlea 1202 el nous montre le
depart pour la lei re sainte de Raudouin IX,
comle de Flandre.
La scène se passé dans la cour du chateau
des comles de Fiandre, a Courlrai, séjour de
predilection do Raudouin. Le fulur empereur
d'Orient vienl de monter a cheval. II est en -
louré de chevaliers qui. cotntne lui, se sont
cruises. II va se'séparcr de sa femme la corn-
lesse Marie de Champagne, el nous assistons
a la scène des adieux. La cointesse baise la
main de son Seigneur el maitre, qui la re-
met, ainsi que sa fille, a la garde des magis
trals de la ville.
Ceux-ci lui out fait corlége jusqu'a la sor
tie du chateau, dont on apercoit,dansle fond
du tableau, les massives assises. C'est le
groupe principal, et l'on y voil le fiére du
comte, a qui, pendant son absence, sont con-
fiées la régence du cotnlé et la tuielle de la
jeunecomtesse agée de dix ans. C'est Philippe
de Natnur. Puis voici le sire de Comities et
Bouchard d'Avesnes le grand chancellor de
Flandre, le prévól de Bruges, l'évèque de
Tournay, Etienne, qui vienl bénir l'entrepri-
se. C'est un groupe ému.
Dans l'autre moitié du panneau, faisanl
opposition sont ceux que l'enlhousiasme
enilamme et qui semblenl n'altcndre plus
que le cri En avant, Dieu le veuj Celui
qui doit le pousser est la: il a prêché la croi-
sade, et, impatient, trouvant peul-èlre les
adieux longs, il altend. Voila pour la féoda-
lité.
Arrivons a la commune, un siècle plus
lard, en 1302. Nous sommes a la veille de
la bataille des Eperons d'or, et dans la salie
du collégeécbevinal, devant une réunion des
chefs de l'armée flamande. Tel est ie sujet du
second grand panneau signé Swertz.
Ce n'est plus la pompe du depart pour la
Palestine, l'artiste ayant fait choix d'un épi
sode populaire. Le décor est sobre, et les
persoauages sont sévéres dans leur atliiatle
et leurs costumes. Le contraste est frappant,
et il l'esl saus détonner dans l'harmonie gé
nérale.
Nous voyons la le magistral de Courlrai,
des chevaliers, dus gons d armes et des chefs
hommes de l'armée qui se préparen! a lutler
vaillamment contre les Francais. Les mis
s'équipent, d'aulres sont équipés déja, et sur
lous les visages on voil dommer une invin
cible résolution. On sent qu'il s'agit de la
defense du pays.
Le moment choisi par l'artisle est celui de
l'arrivée de renforts ce sont les gens de
Bruges, ayant a leur tèie Rreydel et De Co-
ninck. Oil avail crainl qu'ils n'arrivasscnl
iroptard. Point, les voiciEn les apercevant,
le commandant des minees ffamandes, Guil-
laume de Juliers, se léve el leur lend la main.
Ln scène est vivanle.
Les autres panneaux ont moins d'tmpor-
lance. Deux occupent l'espace laissé entre
les deux grands cótés de la salie el la che-
rninée, vérilable bijou, ou la pierre, aujour-
d'hui rebaussée d'or et du couleurs est
fouillée avec une délicatesse extreme. On y
trouve mille charmants détails que l'on a été
reehercher sous une coticbe épaisse de badi-
geons, Dieu sail combien de fois répétés.
L'un nous montre sainl Eloi, Ie.bon saint
Eloi consacrant la première églisea Courlrai,
en 630, et dódiée a Sa int Martin. L'autre re-
présente Dirck van Asseuede lisanl devanl la
comtesse Beatrix, dame de Courtra, sou
poëme Floris en Blance(loerAux pieds de
dame Beatrix est assis le jeune comle d'Ai lois,
élevé au chateau de la ville devanl laq nel le
il de va i t succomber plus lard a la tète de
l'armée francaise»
Dans les trois aulres panneaux, du cólé
des verriéres, ont trouvé place: Siger. doven
de Courlrai, professeur a la sorbonne de Pa
ris au treiziénie siècle: Philippe d'Alsace,
comte de Flandre, et saint Amand, l'apólre
qui dola la ville d'une chapelle. Les verriéres
de M. D obbelaere sont exccllentes de ton, el
reproduisent les anciennes armoiries de la
ville, celles des sociélés de lir et d'escrime,
des sociélés de rbétorique et les blasons des
corps el des métiers existanl a Courlrai au
dix-buitiéme siècle. La salie est lambrissée
de cliène, et c'est l'ceuvre d'un Courtraisien,
M. Maltelaer-Saverys.
Les plans du palais de justice soul dus a
M. Croquison, archilecte provincial. N'ou-
blions pasde dire que Flore et Pomone étaienl
vennes, fraiches et parfumées, rendre visite
a Tbétnis en tormes moins mythologiqucs,
qu'il y avail au palais de justice une exposi
tion de flours et de fruits.
Le Roi, qui a fait son enlrée a Courlrai a
dix lieures, était accompagnéde trois inmis-
(res, MM, Malou, dc Lantsheere et Thiebauld,
des finances, de la justice et de la guerre.
M. te baron Le Gay, préfet du Nord, ac-
compagné d'un sous-préfet, était venu pré
senter ses hommages au Roi. S. M. devail
aller visiter l'église saint Marlin, ou l'on fait
de grands travaux, ot oü l'on reslaure la tour
qui a été incendiée, maïs celle visite a été
rayée du programme.
Reslaient le banquet et le concert gala. Le
banquet avail lieu a l'hötel de ville, et le con
cert aux halles. Je suis allé au concert, ou
l'on devail, entre aulres, chanter deux co n-
positions lyriq ics de MBenoit, l utes sur le
puëme d'un avocat, ui'a-i on dit, M Verriesl.
La première de ces compositions est in li -
tulóe Ie Chant de la Lijs. El savez vous ce
que du ce chain de la Lys, en qnoi il se ré
sumé Voici Dien puur pliare le.prince
avan! (out; lejamand pour langue.
M. Rlauwaerl cbantail les soli, et sa voix
puissariteemplissait facilement le vaisscau des
halles. A ses cótés se niassaient trois cents
executants, hommes et femrnes, et un nom-
breiix orch'eslre sous la direction de M. Van
Eeckhoul. II ni'esl arrivé d'entendre des voix
plus exercées. muis en soumie les exécutanls
ont été trés-cbaleureuseinent applaudis par
tout Pauditoire, y compris Leurs Majeslés.
M",e Leinmens Sherrington et M. Godefroid
figuraient au programme. On les a entendus
et applaudis tons deux. C'est un grand suc
cès pour Ie harpiste, qui avaita luller conlre
la grandeur de la salie.
Le Roi et la Reine, avant de se relirer, ont
félicité les artistes.
lis ont quitté les halles vers huil heitres et
detnie, et ont, en voiture, parcouru les prin
cipals rues de la ville, qui étaienl vraiment
resplendissanles tflflumi nat ions.
Pendant qu'on goütail d'un cöté ccs plaisirs
délicats, de l'autre on s'extasiail devanl une
fort belle ascension del'aéronaute lournaisien
Glorieux, dans son ballon le Zephyr.
A neuf lieures quaraiite cinq, Leurs Majes
lés, saluées par d'énergiques acclamations,
reprenaient la route de Bruxelles.
En som ine, fort belles fétes.
Le Roi a félicité MM. Gnffens el Sweriz, et
encore une autre personne, M. Léopold Dc
Geyne, archilecte de la ville, un homme de
talent, qui donne un coup de main sérieux
aux travaux de restauralion entamés a Cour-
trai. Sa Majeslé a été fort aimable aussi pour
M. Vanderplaelsen. Nousayons encore a voir
des peintures murales a l'église Nolre-Dame,
a cöté d'un tableau de Van Dyck. Elles cou-
vrent les parois de la chapelle des comtes dc
Flandre, el courent de SOOau traité deCampo
Formio. Le défilé est excessivement curieux.
La variété du costume lui donne une grande
originalilé. En compagnie de tons ces comtes,
un gigantesque Jugement dernier qui ne me
parait pas complétement achevé.
Lours Majeslés ont visité Nolre-Dame. Elles
y ont été ree nes par Mgr Fa iet, évéqne dn
diocese de Brunes, a la tète d'un nombrenx
clergé, et cond'uites processionnëllemenl jus-
(jn'ati cb'ceur, ou Elles se sont pieusement
ngènouillées.
Alors, aux accords de l'orgue, l'évèque de
Bruges a ehanlé la prière quo l'on cbant.e a
la fin de Poffice pour attirersur le Rui la be
nediction du ciel, et a en outre donné a la
Reine et a son époux sa béuédiclion episco
pale.
Cela fait, le prélat s'est galamment appro-
ebédu Roi et a invité Sn Majeslé a passerdans
la chapelle des comtes de Flandre.
On a inauguré un pa la is de justice, de bel
les dimensions oü les dégageinents sont
babileinent ménagés. Celle inauguration s'est
faite dans les formes. Le Roi, la Reine, le
ministro de la justice ont, avec une li'uclle
d'argenl, plaqué du mortier a la partie pos
térieure d'une pierre qui doit être scellée
dans Ie mur et qui porie J'inscription sui-
vante
LÉOPOLD II
Inauyura ce palais de justice en presence de
T. de Lantsiieere, mitiislre de la justice,
B. Vrajibout, gouverneur,
Les membres de la deputation permanente
E. De Cock,
J. Lagae,
C. Soudan,
P. Boutens,
E. Van Hee.
Nolf, bourgmestre, Roei.s, greffler,
archilecte,
Croquison,
archilecte provincial.
Un procès-vcrbal a été signé, puis nous
avons eu une scène charmante. Uo amour de
petite fille de 8 a 10 ans. fille du commissaire
d'arrondissement, M. De Cock, s'est appro-
cbée de la Reme, lui a offert un bouquet et
lui a débilé, avec une grace enfanli'ne char
mante, un compliment que Leurs Majeslés
out écouté avec l'altemion qu'il méritail.
On lit dans Ie Bien puhlie au sujet d'un in
cident qui a marqué cette tnême journée:
Je profile de la circonstanee pour inspec
tor en amateur la mi 1 ice citoyennede Cour
lrai. Je constate sans surprise que les gardes
civiques de la bas ressemblent parfailcment
aux nötrcs. C'est la mème tenue peu militai
re; la mème pbysionotnie résignée; ce sont
aussi les mêmes alignements fantaisistes. Le
reposez amies s'exécute avec lant de préci
sion qu'un quart d'beure aprés, des gardes
distraits, saus doule, sont encore au port
darmes.
Les pompiers courtraisiens ont des allures
plus inilitaires. Mais aussi quel commandant
vraiment martial! Sans doute pour se don
ner l'air d'un vieux grognard, ce personna-
ge se permet d'ajouler a ses cominandements
des variantes qui résonnent peu agréable-
tnent aux oreilles catboliques. Or, d se fait
précisément qu'au moment oü je me glisse
le long des maisons de la place, le pompier-
chef iacbe un formidable jurouLes gar
des civiques courtraisiens qui, grace au ciel,
soul en majoriié de fidèles cléricaux, acoueil-
lenl cette innovation aux rubriques militai-
res par des hou hou si bruyants et telle-
ineiit prolongés q»ie M. le licutenant^colonel
Felboen a quelque peine a répritncr cette
manifestation assez prolongèe, en répétanl
a diverses reprises; SilenceMessieurs!
Cela ne nuus reyarde pas! Cette reeom-
mandation paternelle est du rcsle familière a
M. le colonel. Ua garde courtraisien m'a ra-
conté a ce sujet le trail suivanl qui date de
D.manche dernier. Le cheval d'un officier
se cabre el se jetle dans les ratigs de la mi-
1 toe ciloyenne, en lancaat de fortes ruades.
Naturellement les gardes, qui n'out pas peur
mats qui soul prudents, se sauvenl a qui
inieu.x inieux. Four reformer les rangs en
desOi'dre, le colonel recourt de nouveau a
son argument favori«Attention! Messieurs,
cela ne nuus regurde pus(sic).
Hi§iIIogfa|ïIaie.
L'Ouvrage mentionné ci-dessous est en
venle cliez Vandergk in s le - Fossérue au
Beurre 66, Ypres, au mème prix que chez
l'éditeur.
Commandé par douzaine en une fois, on
refoit le 13° exemplaire gratis.
Ou l'expédie par la i'oste, aussilól com
mandé.
CHRONIQUE JUD1CIAIRE.
Le tribunal correctionnel de Bruges a ter
miné hier l'cxamcn de l'affaire De Rurbure-
Crets.
M. De Barbare a été condamné: 1°dt
chef de provocation en duel, a IS jours de
prison et 100 francs d'umende 21' du chef
de lentalived'homicide, ua mois de prison
cl 30 francs d'amcnde.
M. Crels esl condamné 1" dn chef d'in-
jures, a un mois de prison el 100 francs
d'amcnde; 2U du chef de coups, a buit jours
do prison.
Tous deux sont condamnés soliduircment
aux frais du procés.
ClarosB I«| age S oca Se.
AUX PIEDS DU MUR.
Un honorable avocat de Namur, M. Dou-
cel, avail, dans un éloquent plaidoyor.élabli,
chiffres en main, que les condamnalions ju
dicia ires prononcées conlre des Pelits Fréres
depuis 1834 monlatcnl a 6 (nous disons six)
en tout et pour lout.
La dessus grande fureur dans le cbenil
liberal. Ses cyniques habitants, les grosdo-
gues coinnie les plus minees petits roquets,
et parmi ceux-ci nous ne pouvons oublier
notre petit Progrèsse rnirenl a fureter
dans lous les coins et a remuer le fumier oü
ils cliercbent leur pitance quolidienne! Vains
efforts! II restait avéré qu'e» Belgique, de
puis 1834, il n'y avail pas eu plus de six
condamnalions et que l'avocal clérical
eomme dirait le Progrès avail eu raison
de l'affirtner.
Ceci toutefois ne gêne pas outre mesure
notre petit confrère yprois. Se souvenant
qu'a defaut de grives ses lectcurs se conten-
tent de matiger des merles, et qu'il n est rien
de plus facile que de faire accroire a un
hbéral ils sont tous si malins! que des
vessiessont des lanternes, il se rejelte sur la
France et vient nous parler avec des larmes
dans la plume des scandales de Bourdon,
en Seine el Otse, de Sainl-Pons, (pour
eet endroil ci le petit Progrès na suil déja,
plus guel département assigner!) de
Langueux, dans les Cöles du Nord, d'Au-
zetnes dans la Creuse el de plusieurs autres
comtnis en 1872.
O liabilelé saus pareille! Et comme le petit
rédacteur savait bien que nous n'inons pas
constater aussi loin la vérilé de ses dtres.
Mais diles done, ami Progrès, puisque
nous sommes a causer un brui ensemble,
croyez-vous qu'il nous fandruil courir aussi
lom, croyez-vous que nous devrions sorlir
de la Belgique et remonler a l'année 1834,
pour vous prouver qu'il est dangereux de
parler de eordes dans la matsou d'un pendu"?
Si le cceur vous en dit nous réveillerons
un jour ou l'autre le souvenir des peliles
escapades des B ivie, des Leclercq, des
Caliier, des Herman, des Spreux, de tons
ces incorrtiplibles du libéralisme qui out
eu la maladresse de se faire pincer par la
justice.
Nous parierons même, pour vous faire
plaisir, et sans sortir de noire Province,
desenfantillages d'un certain iriéde-
cin de Furnes, grand hbéral et non moins
grand Président de la Ligue d'enseignement,
qui se trouva un jour bien étonné en s'en-
lendant condamner a quelques années d'em-
prisonnemenl.
Au moment venu nous anrons bien aussi
quelque peu le droit, ami Progrès, de re
ehercher s'tl vous sied de parler moralité,
vous qui avez oüverlement patronné le can-
didat que l'on connait!
Allons, ami Progrès, un bon mouvement!
Nous sommes a vos ordres.
Une épilhèle nous a souverainement déplu
dans Partiele du Progrès.
Parlanl de l'enseignement cléricalil
se permet de le trailer dS'gnoranlin. Or il
ne nous plait pas de lui laisser le bénéfice de
cette injure! Qu'il en garde le déshonneur:
c'est plus qu'il ne lui faut.
Ahnous ne sommesque des ignoranties
El c'est vous, c'est bien vous, Progrès
organe altilré de notre Ilötel-de-Ville et de
sou cher collége communal, qui veucz nous
lancer cette insulte.
Comment? Votre échevin libéral, voire
procureur du Roi libéral, vos conseillers
communaux libéraux et tanl d'aulres, sont
heureux de venir quemander pour leurs
enfants, dans nos maisons d'èducalion la
science qu'ils vous reconnaissent impuissants
a donner dans voire collégeel avec de
pareils témoignages en notre faveur vous
avez l'outrecuidance de nous desliner vos
injures!
CommentLes élèves dc voire collége
ÜSTENDe!... Toes LF.S VOYAGEURS DESCENDENT1.
pouripioi.
Le coinle et le due la suirirentnaturellemenl.
Et Ida pauvre victim»:, se traina avec eux bien
résolue néanmains ;i quiiler cette vie intolerable, a
leur laisser tout son bien et 'a se réfugier dans un
convent, ponr m'r ultendrc oil v finir sesjours.
Settlement elle n'eut pas !e temps de tnellre son
projet a execution. L'argent manqnait aux deux
brigands. En trois mois ils avaient mangé deux
cent mille francs, el ils n'osaienl plus en demander
a Idasachant bien qu'elle donnait tout son
revenu mais pas un sou de plus.
Cela devienl tout simpieinent insupportable,
moil cher, dit un beau jour Ie ducau conjte... II
faut en finir.Ta sceur ne vent pas m'époiiser, eh
bien prenons les grands moyensII faul en
finir avec elle...
Un assassinat fit le comle en palissant.
Jamais! A quoi penses-lu?... Tout simple-
men t une petite come lie d assassinatline farce,
quoi, mais bien monlée...
Mais encore?...
Eh! tu es encore novice, toil... On prend
line barque... on invite Mademoiselle a la prome
nade... on va dans la grolte d'Azur... la mer est
trop haute pour sortir... Ida, la bourse ou la
vie! Et tu es stir quelle donnera la bourse.
Et si elle refuse?...
Alors, on abaisse les pistoletset on dit que
c'élail une plaisanlerie... Mais elle ne rcfuserapas!...
Essavons, dans ce cas.
A CONTINUE».
flliC
A. SciUIONT,
GUIDE DES ETRANGERS A BLANKENBER-
G1IE, pulilió par M.Jacq Lambreelit, diiecleur de
l'Agence de Rtuiseignetneius, ii Blunkeriberglie,
précédé de l'origine des bains, étude historique,
par Em. Vanden Bussclie. Prix: 1 franc.
Blankenberglie est parvenu a un développemenl
tel qu'un Guide lui est devenu non seulenienl utile
inais indupensable Le liul que s'est proposé M.
Jacq Lambreelit, en publiant ce livre a été parfaite-
meril atleint. On y trouve tous les renseignements
désirables sur l'Administralion communale, la
Police, le Service des Bains, Ie Seivice niédical de
la plage, etc., etc.
j»