LE PRESBYTÈRE DU HAIEAO. m Wt ^aANc Samedi ONovembre 1875. 10" année. N° 1^,028. vo z O r= 3 iSffio MiS'SME aim \&Dr ■n vn 3 S 3 Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions content la centimes la ligne. Les reclames et annoncesjudiciaires se paient 3d centimes la ligne. On traite d forfait pour les insertions par année. Un numéro dn journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. C H E M I UT S ME V E IC. 1 OCTORRE. Po- LE 26 OCTOBRE, AU POINT DE VUE DES ELECTIONS LEGISLATIVES. L'Rtoile, el apréselle, plusieurs journaux du mêrne calibre, ont déduit du résullat des éleclions du 26 oclobre, que, l'année pro- chairie, le libéralismeéliminerait de la Cham bre, lous les représenlants d'Anvers, de Loiivain, de Namur, les deux représentanls calholiques de Nivelles et nos amis que le corps electoral du Luxembourg a nommés qu'ainsi il aorait la majorilé dans Ie Parle ment. Rien que cela. et sans autre secours que celui des gueux d'Anvers Lorsqu'on lil de pa reiIles billevesées dans des journaux qui se disent sérieux, on doit se dire qu'ils battent la campagne. En pffet, qu'y a-t-il dans les éleclions du 26 oclobre qui puisse auloriser de pareilles pretentions?... Le mienlien du statu quo a Anvers el a Loiivain l'éliminalion avec grande peine de Irois ou qualre conseillers a Namur, oü nagnére nos amis avaienl contre eiix 15ft voix de majorilé et oü ils arrivenl aujourd'hui au ballottage. Ei d autre part, qn'avons-nous pour dé- monirer, méme aux aveugles, que l'année prochaine les chances des calholiques sont plus grandes que naguére Assurément, leur Iriomphe éclalant non settlement dans plusieurs grandes villes, inais dans presque loules les communes desarrondissements qui doivent réélire /enrs représenlants. II ne faut pas ét re grand prophéte pour COMTESSE DE BASSANVU LE. (Reproduction interdite.) prédire qu'a M. Van den Peereboom, réélu, en 1872, a la majorilé de 7 a 8 voix eontes- técs, les électeursde l'arrondissement d'Yprcs créeront des loisirs qui lui permettront, selon ses vceux, de mourir pompier. Parmi les libéraux de la localité il y en a fort peu qui ne prévoient point ce résullat. C'est done a Ypres en première ligne qu'un échec attend Ie doctrinarisme. Le sémillant et propret Jean Van Iseghem se croit-il bien a l'abri d'un échec a Ostende? Assurément, non depuis que ce fashio nable représentant n'est plus a méme de réparlir des faveurs aux électeurs de l'arron dissement, ses actions sont descendues trés bas, et on prévoit pour le mois de juin un effondrement qui emportera le charmant bourgmestre. Autre probabililé donl la presse libérale ne tient pas comple. Les gueux d'Anvers onl pu maintenir leurs élus du billet marqué a l'aidede l'orélranger; mais d'abord ce ne sont pas les électeurs a 10 fr. de celle villequi ont voix au chapilre, et les communes rurales de l'arrondissement sont reslées fidèles au drapeau calholique. Les électeurs d'oclobre l'onl prouvé, et on citerait a peine une ou deux communes im- porlanles oü nos adversaires sont parvenus a éliminer des calholiques, alors que ceux ci ont eu des succés presque parloul. Quant aux espérances que le libéralisme nourrirail a l'égard de Loiivain, elles sont ridicules et illusoires en 1872, les repré senlants calholiques obtennient sans lulte la majorilé non pas des électeurs volants, mais des électeurs inscrils. Passons done Le résu tal des éleclions de Nivelles el de la grande inajorilé des communes du district n est pas de nature a encourager beaucoup le libéralisme baltu a plate couture dans le chef-lieuil a échoué encore a Archennes, Baulers, Beauvecliain Bossul-Gotlecbain, Branie l'Alleud Ceroux-MouslyChaslre, Court-Sainl Élienne, Jodoigoe, Liilois-Witter- zée, NodebaisNétben, Plancenoit, Tilly, Tourinnes-la-Grosse, Villers la-Ville, Water loo et dans plusieurs aulres localités. A Wavre méme, les calholiquesonl vaillamment lutté il n'a manqué it un de leurs candidats que 2 voix pouratteindre la majorilé absolue, laquelle ne fut dépassée par les candidats libéraux que de 20 a 40 voix. Chose retnar- quable, ce méme candidal calholique oblint 15 voix de moins en 1872, alors qu'il avait tout le prestige du premier magistral de la ville Si c'est de pareils faits que les doctrinaires tirent leurs pronostics, on comprenda quel les chances ils peuvent s'altendre. Les espérances qu'ils fondent sur Namur sont du méme calibre, car nos amis ont mon- tré qu'en ville ils ont fait beaucoup de pro- grés, el au reste voici des chilTres qui disent le sort auquel nos adversaires sont voués en 1872, ils appnyèrent la candidature pour la Chambre de M. Delisse, qui obtint 1016 voix, alors que le moins bien pnrtagé des représentanls calholiques en oblint 1436; M. Moncheur en ent 1686 et AI. Wasseigc 1561Est-ee clair Si, dans le Luxembourg, les injures et les calomnies des feuilles libérales valaient des suffrages, assurément leurs candidats passe- raienl mais il leur faut autre chose pour faire échouer M. Van Hoorde a Bastogne, AI. Pely a Alarche, Al. Santkin a Neufehateau et Al. de Briey a Virion. Les Irois premiers furent réélus sans lutteen 1872, et Al. Bou vier qui se représentait conlre Al. de Briey oblint 71 voix de moins que son concurrent. Si nos amis engageaient tine lutte sérieuse a Arlon, Al. Tesch aurail de Ia peino a se maintenir. Tels sont les faitsaulorisent-ils les ridi cules forfanieries liberates? Personue ne le prétendra, et que AIM. les doctrinaires en prennent leur parti, après comrne avant le 13 juin 1876, ils souffriront encore beaucoup de la rage du pouvoir. Ratrie UNE IN FAS IE. La Flandre libérale, donl le directeur esi Al. Laurent, imprime les vilénies suivantes a propos des éleclions de Bruges: La corruption exercée sur la plus basse classe des électeurs a assuré le succés des cléricaux. De leur propre aveu, Samedi dernier, leur situation était encore des plus critiques. Dans une réuniori qu'ils onl tenue dans la soirée, un de leurs candidats exposa la situa tion et fit un appel désespéré au dévouement et.... a la bourse de ses coreligionnaires poliiiqnes. Cel apjiel fut entendu: des mil- liers de francs furent recucillis séance lenan- teet le produil de la collecte fut suffisanl pour acbcter le nombre de voix nécessaire pour assurer le Iriomphe de la bonne cause.» Nous dirons au sieur Laurent qu'il en a menli et sciemment menli. Ni Samedi, bi auciin autre jour une reunion du genré de celle qu'il annonce dans son journal n'a eu beu, et nons le défions d'apporier la preuve de ce qu'il avance. Qu'il ne se gêne pas, nous n'avons rien a caclter, rien a redouter: en revanche si le sieur Laurent ne se tient pas coin et coi, il en cuira a ses amis: nous déposerons entre les mains de la justice la preuve éerite de la corruption qu'ont exercée les libéraux. Nous navons qua parler pour qu'il en soit ainsi. Al. Laurent pariera -1-il encore de cordes dans la maison de ses pendus? Putrie II est de nouveau question de remanie- ments dans le personnel administratis A Arlon, on prétend que le gouverneur Van Damme s'altend a recevoir son changemenl. A Liége, on croit également que Al. de Luese- mans songe a prendre sa retraite. II est de fait qu'il agirait sagement en sereliranlet prenant au sérieux sa qualité de barbon et d 'inua/o. Plusieurs commissaires d'arrondissement sont aussi a ia veille d'etre mis a la pension. Ou parle entre autres d'un Al. Tops, commis- saire de rarrorfdissemeut de Louvain.ll date, me dil-on, d'une période anle-déluvicnne: de 1847, de la fameüse l'ournèe que Al. Ro gier créa a son avénemenlau pouvoir, four- née dans laquelle ou remarquail d'anciens u z O SI «n ■63 CO O e-1 co O ID <3 3 -i3 a Q a 53 i* O C75 25 "O 33 33 C/2 33 P- 2! r* c* o r* ra fiC CT3 C/3 G P^ cn 30 P- 2! o a 50 H O C2 CO Poperinghe- Ypres, 5-15,7-00.9-30,10-35,2-13,3-03,9-20. Ypres-Poppringhe, 6-40,9-07,12-03,3-57# 30,8-43,9-50. peringhe-Iiazebrouck, 7 03, 12-2,1, 4-17, 7 13. Hazebrouck Poperinghe-Y pres, 8-33, 9 30, 4-10, 8-23. Ypres-Haulers, 7-30, 12-23, 6-43. Rooiers- Ypres, 9-23, 1-30, 7-30. Rooiers-Uruyes, 8-43, 11-34, 1-13, 3,13, 7-36, (9-33. Liohlerv.) Liclilerv.-Tliourout, 4-23 m. vers Ostende. Bruges-/}o« 7 23, 8-2312-30, 3-00, 6-42. Liclilerv.-Courtrai, 3-25 rn. 9 01, 1,30, 3,37 7,21 Ypres-Courtrai 3-34, 9-49, 11-13, 2-33, 3-23, CónrlraiYpres, 8-08, 11-02, 2-36, 3-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-18, 06, 6 20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langhcmarck). Thourout- Ypres, 9 00, 1 -2ti7 (Ie Sainrdi 6-20 du truttin de Langliein iri k Ypres). Comirtes-Wiiriiêloo Le Touqoel-IIooplines-/lr»rt(;t»n'èfes, 6 00, 10,13, 12-00, 6-23, Armenlières-IIouplines Le Tooqoel-War* nèlon-Comines 7-23, 10,30, 4-10, 8 -40. Comines- Warnêlon 8 43, m 9-30 s. Warnêlon-Cottiines 3-30, 9-30, Courtrai Itruyes, 8-03, 11-00, 12-33,4-40, 6-33. 9-00 s. (Liclilerv.)Brtiges-Courirat, 8-23, 12-30, 3-00, 6-42. Bruges, Blankenherglie, Heyst, (Slation) 7-23, 11 08, 2-30, 7-33, (bassin) 7-31, 11-14, 2-36, 7 41. Ileyst, Blankenb,Bruges, 3-43, 8,23, 11-23, 3-30. Ingeliiiunsier Deynze Gand, 3-00, 9-41, 2-13. Ingelmünster-Z)eyn2r«, 6-10 2" cl., 7-13. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-38, 11-20, 4-41. Deynze Inge/manster, 1-00. 2' ci. 8 20. lngelmimster-Ansetf/ient, 6-03, 12-33, 6-13. Ansegliein-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-43. Licntervelde-Dixmade-Furnes el Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-33, 8-00. DawAerAe-Furnes-Dixmtide et Lichtervelde, 6-33, 11 10, 3-40, 3-00. Dixniude-A'iet<po;*,9-S0,2 20,8-43. Nieup-Dt'.Ttrc, (bains) 10-43, 4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20. Tliourout-Ostende, 4-30, 9-13, 1-30, 8-03. Ostende-Thourout, 7-33, 10-10, 12 23, 6-13. Selzaete -Eecloo, 9-05, 1-23, 8-25. Eecioo-Se/zaete, 3-35, 10 13,4-22. Gand-7ernei<z«n, (station) 8-17, 12 25. 7.30 (porto d'Anvers) .8-30, 12-40. 7 43. Terneuzen -Gand, 6-00, 10-30, 440.- Selzaete-LoAerea, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 3 10 m.) Lokeren Salzaele, 6 00, 10-23, 4 43. (le Mardi, 9,30.) C O R R XtSFOND ANCH COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6,37 10,33 12,33 3,47 6,33. Bruxelies arr. 9,20 1,33 2.23 6,14 8,54. COURTRAI, T0URNA1LII.I.E. Courlrai dép. 0,37 10,36 2,34 3,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,38 12,08 4,00 6,33 10,00. BRUKELI.BS, COURTRAI. Bruxelies dép. Courtrai arr. 3,22 8,02 8,28 10,40 12,21 2,44 3.33 7,36 6,47. 8,44. Lille dép. Tournai Courtrai arr. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. 3,13 8,22 11,03 2,22 3,20 5,42 8,56 11.29 2,40 5,39 6,34 9.47 12,20 3,38 6,33 COURTRAI, GAND. GAN0, COURTRAI. Courlrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 12,31 1,31 3,44 5,04 6,40. 7,56. Gind dép. Courlrai arr. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 6.49exp. 12.34, 2,32, 3 43,ex. 6.43. Gaud a. 7,34, 1,49 4-07, 4.28, 7,3.3. Bruxelies 8,30, 4-00, 6,02, 9 31. Bruxelies dép. Gani arr. 6,00 Bruges a 7,13 PAR LA Suiie. Voir Ie numéro précédent. i» L.i journee se passa irès bien, du motns en apparence, el je redoiihlai de coqtiellerie pour séduire le père eoinme j'avais caplité le Gis mais, je voiis le répèle. je smlais que loules mes avances élaienl lepoussées, el ponrlanl le père de Maurice fill d tine bonté, d line grace, je dirai mêrne d'une indulgence parfaite. Quand on se retira. Mam ice el son père mon- lèrenl ensemble dans la diamine qui avail élé préparée pour ee deenier, el je comprisqne mon sort allail commeneer a se déliallre. Alois line pensée du démon me tra versa Gesprit. A eóic de cede ehambre. ilile cliamhre d'lion- neiie iii avail élé donnée au père de Maurice, se t rouv;i11 tin grand cabinet noir dependant de cel appartement, avant tine porie dérobée sur un escalier de service, el diiquel on devait pouvoir entendre lont ce qui élait dit dans la pièce princi pale on Maurice cl son père s'élaient renfrrmés. Accoiilnmée a céder a mon premier mouve ment. je ne réllécliis pas a l'infamie de Taction que j'allais commetlre espionner nos holes Je m'é- lance, je monte a pas de loup Tescalier. je pousse avec peécaiiiiou la porie du cabinet, et, loule ha- letanle el metlant la main sur mon eoeur pour comprimer ses battements qui m'eussenl empéehée d entendre, jc eollai mon oreille conlre la cloison. Toules les puissances de mon étre étaient absorbées dans une attente curieuse. Effectivement, déja Ton parlait de moi. Non, mon père, non, disait Maurice d'une voix atlristée. vous n'étcs pas juste pour Laure e'csl encore une enfant, et le défaiit d education srul lui donne non la réalité, mais Tapparence des défauis qui vous onl fait la juger si mal. Eile esl bonne el simple... Simple, non, inlerrompit d'une voix sévère le père de Maurice, et voila ce donl je me plains avec de la modestie et de la bon té tout peut se ré- parer chez une jeune lille"; mais quand, au lieu de ces qualités, on trouve la coquetlerie el i'égoïs- me. lout s'aggrave et se perd. Celle feinme-la fera lori malheur, je le le répèle, Maurice, et le eoeur d'un père ne se trompe jamais. En entend,int celle prediction fatale qui ne se réalisa que trop, grand Dien je fus prise d'une rage iiulicible, et un moment j'cus l'idée de nie présenter pour plaider ma cause moi-méme, en un mot. de monlrer, en me faisant saisir en fla grant délit de colère et d'espionnage, que j'élais une charmante fille calomniée mais j'eus assez de puissance sur moi-méme pour me rendre mailresse de ce premier mouvement, eljerestaia mon |)oste, tout en me promeltant de faire payer chèrement au père de Maurice I injustice dont je croyais être vielime. Comrne Maurice arait élé élevé dans un pro fond respect pour son père, il n'osa pas répliquer a ses dernières paroles et garda trisleinent le si lence. Alors ce bon père, craignant de l'avoir blessé, reprit plus doucemenl Mais je peux me tromper, mon fils c'est ma première impression seulement que je eberche a le faire comprendre calme-toi, j etudierai avec plus de soin encore le cceur de celle que In désires pour coinp.igne, et, s'il est bon au fond, s'il n'est q ii égaré, en un mot, cesera avec bonlieur que je nommerai Laiire ma fille. Quelques mots alTectueux furent encore éehan- ges entre le père el le fils, puis ils se séparèrent, et je rentrai chcz moi. Je trouvai dans ma chambre ma paurre mère tout inquiète. Alais oil étais- tii done, Laure, medeman- da t-elle d'une voix émue roici un quart d'heure que je te clierchc parloul sans pouvoir te trouver puis s'apercevanl du bouleversement de mes traits. Co in in c tu es pile s'écria t-elle; grand Dien! qu'as tu done?... Réponds-moi, je t'en conjure. Mais je n'ai rien fis-je avec un mouve ment d humeur que je ne pus maitriser; el suis-je done une eselave, pour lie pas avoir un moment de liberie buis, songeant qu'une explication était né cessaire Eli bien, ajoiitai je, j'ai entcndii du bruit dans Tescalier dérobé qui est derrière ma chambre, et j'avais été in'assuror si la porie den bas était fermée. Et pourquoi n'as-tu pas appelé fit ma mère avec bonté, el sans relever Tabsurdilé de mon excuse mais, couliuua-t-elle, maiuleiiant que te voila rassurée, p.irlons un pen de les succes, ear le père de Maurice est aussi bien sous le charme que ton aimable prétendant. La maladresse de ces paroles que, dans sa faiblesse et son aveuglemenl pour moi, prononcait avec lant de bonheur ma pauvre mère, et leur contraste frappant avec celles que je venais d'en- tendre, ine jetèrenl dans un accès de colère qui dégéiiéra en une crise uerveuse. Ata mère, elïrayée el metlant mon indisposition sur le comple de la terreur que j'avais eue, appela au secours, el biemót jeins cutourée de loule ma familie éplorée, qui me combla de soms. Ces soms m'emiuyèreui; je feignis de dormir. car c'élail le seui moyen de relrouver ma liberie mais je comptais saiu l'amour de ma mère, qui, me regardant comrne irop malade pour me laisser seuleduranl la null, sélail déclarée ma garde, et établie dans un fauleuil a mon ehevet. lugrate que j'élais, j'ens un mouvement de colère méchante conlre ce dévouement malernei, el je meproinis defeindre le sommeil duraul loute la nuil piuiói que de lui parler li Le Ciel me punil, ear je ne pus dormir, el, duranl ma longue inso.nnie, je l'onnai les plans les plus bizarres; mon esprit erra de projrt eu projet, mais tons avaienl le inêrne but amener le père de Maurice ii consenlir au manage de son fils, el je m'arrélai enfin ii celui ci ii Ce monsieur aiine les jeuiics filles simples et modestes, dit-il, coinme si les simples n'étaient pas les sotles, les modestes les laides Eb bien, je serai simple buil jours ne sont pas bien longs, el, une fois mariée, je lui ferai payer cher sa mau- vaise opinion. ii Enchaiilée de ce projet que je finis par regar- der coinme un coup de maitre, el sans penser a l'odieuse hypocrisie que j'allais joindrea mesaulres défauts, ,e m'endormis enfin lejour comnien^ait a paraitre, et ma mère, me trouvant fort calme, venait de me quitter pour prendre du repos a sou tour. Quand nous nous relroiivAmes tousau déjeu ner, je connnenijai a entrer en scène ma loiictie était fort simple ma pAleur v joignait un air inié- 3,13 6,34 9,38 10,51 1,28 2,49 4,24 3,31 7,21 8,42. BRUXKI.LES, GAND, BRUGES. 8,14 11,33 3 12 exp. 4,39 exp. 5,28. 9,41 1.13 3,23 4,26 6 37 7,33. 10,34 2,38 4.37 3,tl 7,22 8,35. ressant qui u'était pas saus charme, car l'insomnie avail laissé sur mes traits les traces de son passage; et je me présculai les yeux baisses devaut nos uouveaux bóles. Mon fuiur beau-pèrenieregarda avecsurprise, et Maurice avec bonlieur. Mais il serail trop long et sans intérêt pour vous, inlerrompit ia narralrice, saus reinarquer la profonde preoccupation dans laquelle Tabbé Henri était plongé en Técoulant, de prolonger le réeil de ces détails. Saehea seulement que je fus assez adi'oile pour tromper le meiileur des pères et oblenir sou consentement au mariage de Mau rice mais, par un reste de méfiance pourtant, it nut comme condition que nous habitenons toujours avec lui. ii Le mariage se fit sous cette condition, et triomphante je sums ma nouvelle familie ii Paris, oü ses occupations cl sa brillante fortune la (ixaienl. J y fus élabiie en mailresse de maison, car mon beau père éiuii veuf depuis bien longiemjts, el quoiqu'il eiit Irois tils, Maurice élait le seui de ses enlanls ijui demeurat anprès de tui i'un des deux autres, ollicier, suivail sou régiment, aiors il Tarniée d'Alrique; t'autre, attaché d'ambassade, se trouvail a Saint-Pélersbourg, el n'avail pas pu depuis longteinps oblenir de congé, la politique defcnani de plus eu plus sombre et menaQante du cóté de i'Üneut. ii Les premiers temps de ma nouvelle installation se passèrciil sans aucun image, et nou-seuiement Maurice, mais encoie sou père étaient remplis d'atleiitioii puur moi. (a continuer).

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1