tó 175. ^^^/QÜlP^UA LE PRESBYTËHE DU HAMEAU. g«f ^G..A N £^x üs®^ V^A (^J^; Mercredi 17 Novembre 18 W3 O 103 année. N° 1,031. li ff! w <n o fe« '^r«srar>^ ^£l(i x s: >- >- et annonces judiciaires se paieut 30 centimes la lignc. On traite d forfait pour les insertions par année. Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les iiiserlions content 1b centimes la ligne. Lesréclames Un numéro du journal, pris au.Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütenl 10 fr. les 100 éxemplaires. C H E I?I I ar S I>E F E 15. 1 OCTOBRE. AUX CATHOLIQUES. Ne pns se meierde politique, n'est-ce pas le meillenr moyen de se créer des relations faeiles, de s'acqoérir tine en viable répoiation de lolérance et d'tirbanilé, de conserver enfin cetle aimable égalité d'humenr que riiygiéne vanle avec raison comme la précieuse gardienne de la santé? Et cependant la conscience nous crie qu'il faul résister a ces séduisanles suggestions, dans ces furieus combats qui nous inspirent de si naturelles et si legitimes repugnances, nos plus chers intéréts se 1 roti vent en jeu et réclament nolre énergique et persévérant appui. II serail trés-cominode de rester cliez soi, les pieds sur les chenets et de faire, au coin du feu, quelque intéressante lecture sans plus se soucier des bruits et des agita tions du dehors que de la pluie qui tombe ou du vent qui souffle. Mais pendant que nous nous tiendrions ainsi ca I feu trés dans une béate inertie, I'ennemi poursuivrait ses ravages, il envahirait leeole, Ie cimetière, l'église; il arracherait des aincs a Jésus- Christ; il réaliserail, par ses envaliissemenls calculés, ce systéme de centralisation a ou- trance et d'umversel despotisme qui nous apparail chaque jour davantage comme I'i- déal du libéralisme. L'abstenlion nous laisse- rail peul-èire la paix dans la bonte et dans la servitude. Volontairement nous nous se- serions condarnnés a la gangrene et a la mort: nous serions les vaincus de la lutle civilisatrice, sans même avoir tenté de nous défendre et, par conséquent, aprés nous èlre nous-mémes rendus indignes de la revanche et de la resurrection. Ces considérations, dont l'évidence n'est pas sérieusoment contestable, expliquent COMTESSE DE BASSANVILLE. Reproduction interdite.) l'imporlance exceptionnelle que les catholi- qnes attachent a raccomplissemcnl de leurs devoirs civiques. lis descendent dans l'aréne élcclorale, non-seulement pour tiser d'un droit, mais avec la certitude de s'acquitter d'une obligation sacrée, et ils pnisent dans cette certitude méme, le courage de surmon- ter les dégoüts el d'essuyer les déboires qui sont inseparables de l'effervescence de nos luttes et du bouillonnement des passions seclaires du libéralisme. II rt'y a ni sots ni honteux metiers, dit le proverbe, et, malgré les apparences contraires, le métier d'éloe- teur, le métier de courtier electoral se relè- veet s'ennoblit a nosycux, tont comme ce lui de journaliste, par le bul élevé de celui qui l'excrce. Pour servir la cause du Pape. disait Mgr Nardi au premier Congres de Ma lines, je me ferais avec joie colporteur! C'est un sentiment analogue qui doit nous faire accepter avec une résolntion empressée les devoirs que les cireonstances et les insti tutions politiqnes imposenl, de nos jours, aux catholiques. De tout temps el dans tons les pays, I'Eglise a été militante el ses fils ont étéappelés, tanlól de telle maniére et tautót de telle autre, a prendre part a ses luttes et a défendre ses droits. L'imagination s'exnlle au souvenir des prouesses de la chevalerie chrétienne. Autre temps, aulres mceurs. On peut servir la cause calholique autrement que sous le beaurne et a coups d'épée. Le nouvel islamisme qui menace PÉ- glise nous oifre le combat sur tons les champs de balaille et spécialemenl sur le terrain politique. II ne depend pas de nous de modifier cette situation; il nous apparlient bicn moins encore d'en décliner les devoirs. Soyons de noire temps, non pour en courti- ser les prejugés, mais pour occuper digne- ment et avec vnillance le poste de combat que la Providence nous y a réservé. Envisagécs a ce point de vue, les charges de la vie publique nous paraitront faciles a remplir. En exercanl nos droits de citoyens, nous atirons la conscience de remplir noire devoir de ehrétiens et nous serous par la méme excites a apporter dans raccomplisse- ment de cette lache Ie soin, Ie zéle, Pènergie, la persévérance qui doivent lui assurer sa pleine cfficacité. Naturellement aussi, nous chercherons a nous umr a ceux qui, animés des mècnes intentions, suivent la méme voie, et cette union fera noire force. Vos soli! L'i- solemenl est une cause de faiblesse et sou- vent méme une source d'erreur. LES MENACES DE L'AVENIR. Plusienrs journaux, nous ne savons pour quel motif, essaicnl de s'illusionner snr I'es- pèce de prise d'armes que vient de faire la classe ouvriére de notre bassin industrie), par I'acbat de fusils de réforme. Ces jours derniers, une feuille libérale de Bruxelles disait L'Internationale a perdu sa néfasle influence el les dernières grévcs se sont ler- rninées pacifiquemenlau surplus, dans I elat actuel de Farmement des troupes, les fusils réformés nesonl guére plus a cramdre que ne Pétaient autrefois les arbalétes. Afin de ne pas nous laisser envahir plus qu'il ne faul par ces dangereuses chimères, tachons de préciser l'état de la question. Et d'abord c'est une grave erreur de dirc que VInternationale a perdu sa néfaste in fluence. Que certains de ses agents se soienl fait passer pour des floueurs, c'est possible mais on se tromperait beaucoup si l'on envi- sageait VInternationale comme une institu tion qui, prospére aujourd'hni, peut se dis- crédiler demain. L'Internationale, c'est le socialisme, c'est la résultante des idéés et des principes que l'impiété prèche deptiis cent ans. Toutes ces belles controverses entre le proletariat et le capital ne sont que vaines paroles. Au fond, il s'agit pour les capitalistes de conserver le capital, et pour les autres, de le prendre. II pourra exister des nuances quant a I 'effort de ces derniers, selon les diffèrenies phases de Hi politique et du temps, mais en definitive, In terme final de leurs aspirations sera toujonrsel parlont Ie méme. Or. que l'on veuille bien considérer ceci l'une des causes matérielles qui ont le plus contribué a plonger nos industries dans le marasme, c'est l'élévation exagérée du prix de la main d'osnvre. Nos hauts-fourneaux s'éteignent tons les jours, pourquoi paree que, vu la dépréciation de leurs produits, ces usines ne peuvent plus travailler qu'a perte; le charbon coüle trop cher, il faudrait une diminution d'ati moins deux francs a la tonne. Les hauts-fourneaux, les laminoirs, les verreries s'éteignent done. Qui en souffre? Naiurellement ce sont les charbonniers; leur marché a eux aussi périclite ils voudraient diminuer leurs prix. Om', mais cela leur esl bien impossible. Pourdiminucr le prix du charbon, il faudrait diminuer les sa la i res et les ouvriers s'y rc- fnsenl posilivemcnt. Ces jours derniers, l'un de nos plus importants cbarbonnages essaya de prendre une mesure radicale. La moyenne des journées, pour lesouvriers du fond, élait de 7 francs il la remit a IV. 4,50. Qu'arri- va-t-il Du jour au lendemain, presque tons ses mineurs s'enafferent, et comme lesautres charbonnages n'imilérent pas sa réforme, il fa 11 u t revenir aux salaires anciens. II est done bien entendu que la seule rai son d'etre des salaires actuels, c'est l'espéce d'intimidntion que les ouvriers exerccnt sur les patrons et da resle il est notoire quo plusieurs cbarbonnages sont constitncs en perie. Combien de lernps cela potirra-t-il durer? Cela durera le plus longtemps possi ble, mainlenant surioul que l'mlimidalion s'appuie sur la force des baïonneltes mais enfin, cela ne pourra pas durer loujours. Nous marebons a une reduction des salaires, prochainc, inévitable; et cette reduction sera d'autanl plus forle que la compression pré sente aura posé davantage sur toutes nos industries. La moyenne des journées sera réd 11 ile de 2, 3 francs et plus pcut-êlre. Alors, cela va sans dire, nous aurons la grévela grèvo non-seulement dans (out notre bassin indus- triel, mais dans tons les charbonnages du pays. Et ce ne sera pas une gréve ordinaire, une gréve dans la prospérilé cesera une gréve dans la débine et dans la détresse. Communément, le patron céde devant le refus de travail paree qu'il a besoin de Ira- vailleurs, paree que la demandc de charbon les réclame impérieusement. Dans l'éventua- litéque nousprévoyons, il acceptera le gréve comme un événement profitableil lachera de la faire durer, paree qu'eile diminucra l'écrasanl fardeau de ses perles quotidiennes. Comment nos ouvriers supporteronl ils cette situation Comment, aprés une si lon gue et si opulente prospérilé, supporteronl- 23 z: O sa In z: O •fel t>3 '-O C5 Q o O O O. w L2 CS «v ra ^3 ra za "3 O ra C3 (73 O ra 2 -1 H O a H ÜC O ra ra "O zo H zo ZO cn ra C/3 SSm O ra G C/2 zo zo ra Poperinghe- Ypres, S-1«,7-00,9-30,10-33,2-1S,5-05,9-20Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-03,3-87,6 30,8-48,9-30. Po- peringhe-Hazebrouck, 7 03, 12-'28, 4-17, 7-13. Hazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-33, 9 50, 4 10, 8-23. Ypres-/<ou/m\ 7-50, 12-2^ 6-43. Kouiers- Ypres, 9-23, 1-30, 7-50. m m Roulers-Zfritges, 8-45, 1 1-34, 1-13, 3,13, 7-36, (9-85. Licliterv.) Licliterv.-Thourout, 4-23 m. vers Ostende. Bruges-ftoit- 7 23, 8-23, 12-30, 3-00, 6-42.-— Licliterv.-Courtrai, 5-23 m. 9 01, 1,30, 5,37 7,21. Ypres-Courtrai 3-34, 9-49, 11-15, 2-33, 3-23, Gomtrai- Ypres, 8-08, 1 t-02, 2-30, 5-40, 8 49. Ypres-Thourout, 7-18, t2 06, 6 20, (le Samedi a 5-30 du matin jusqu'a Langhemarck). Tliouront-Ypres, 9-00, 1-28, 7-43, (Ie Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck a Ypres). Comines-Warnèion Le Touquei-IIonplines-Arwjentói-es, 6-00, 10,13, 12-006-25,Armentièrcs-llmiplines Le Touqnet-War- nêton-Comines 7-23, 10,30, 4-10, 8-40. Comines-Warnéton 8 43, m 9-30 s. Wnrnèton- Comijie.s- 5-30. 9 80, Courtrai Bruges, 8-03, 1 1-00, 12-35,4-40, 6-33. 9-00 s. (Licliterv.)— Brtiges-CW/rai, 8-23, 12-50, 8-00, 6-42. Bruges, Blankenberglie, üeyst, (Station) 7-23, 11 08, 2-50, 7-33, (bassin) 7-31, 11-14. 2-50, 7 41. Ileyst, Blankenb,Bruges, 5-48, 8,23, 11-23, 5-30. Ingelmunsler Deynze Gand5-00, 9-41, 2-15. Ingelinunster-Deyuce, 6-10 2* cl., 7-13. Gand-Deynze-Ingelmunsler, 6-88, 11-20, 4-4l. Deynze Ingelmunsler, 1-00. 2ecl. 8 20. lngelmun*ter-dnseghem, 6-05, 12-53, 6-13. Ansegliem-Ingelmunsler, 7-42, 2-20, 7-43. Lichtervelde-Dixmade-Furnes et Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-33, 8-00. D«wA'erA"e-Furnes-Dixniude el Lichtervelde, 0-38, II-10, 3-40, 3-00. pixniude-ATieizpo72,9-50,2-20,8-45.Nieup-Di'irw, (bains) 10-43, 4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20. Thourout-Ostende, 4-30, 9-15. 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-33, 10-10, 12 25, 6-18. Selzaele Aec/oo, 9-05, 1-23, 8-25. Eecloo-Seècnefe, 3-35, 10 15, 4-22. Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-25. 7.30 (porte d'.Vnvers) 8-30, 12-40. 7-45. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 440.- Selzaete-LoAere», 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Selzaete, 6 00, 10-23, 4 43. (le Mardi, 9,30.) OOH.RBSPONDANC2 COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6.37 10,53 12,33 3,47 0,33. Bruxalles arr. 9,20 1,35 2,28 6,14 8,84. COURTRAIT0UR.NA1, LILLE. Courtrai dép. 6,37 10,86 2,84 8,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,38 12,08 4,00 0,35 10,00. BRUXEI.LRS, COURTRAI. Rruxellcs dép. Courtrai arr. 5,22 8,02 8,28 10,46 12,21 2,44 5,33 7,36 6,47. 3,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 3,13 8,22 11,08 2,22 5,20 Tournai 5,42 8,50 11,29 2,40 5,39 Courtrai arr. 6,34 9.47 12,26 3,33 0,33 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. 6,42 12,31 3,44 Gand arr. 8,01 1,51 5,04 BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 6.49exp.I2,34, 2,82, 3 43,ex. 6,43. Gand a. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,88. Bruxelles 8,50, 4-00, 6,02, 9 31. 6,40. 7,315. Gand dép. Courtrai arr. Bruxelles dép. Gand arr. 6,00 Bruges 7,t3 PAR LA Suite. Voir Ie numéro précédent. Je l'emportai liclas son mauvais angc triumph,lit encore. i' Ecoute-moi, lui dis je avec un souriré vainqueur ijiimalgré moi, rint éclairer mes lèvres, ton pêre n a pas besom de connailre nolre resolution poor lui, je frrai mes préparatifs com- me si je devais retmirnér dans ma f mulle; je partirai même oslensiblcmenl pour aller cliez mon pêre, et. a quelqnes lieues de l'aris. je prendrai le chemin de Lvon. ou tu m'allendras et d'oü nous parlirons ensemble pour ITtalic. Lii nous vivrons simptenient, sans bruit, l'un pour l'anlre, et nous montreron* ainsi que la lune de miel ne dure pas seulement les premiers mois d un mariage. AI on projet parut charmant a Maurice; il flaltait les bons sentiments qu'il conservait toiijours ponr moi dans son coctir, mais il lYffraya relati- vement a son père. n Mais s'il le sail fil-il avec inquietude. Eh bien m'écriai-je résoliiinent, s'il le sail, il verra que jc t'aime, et qu'y a-t-il devant Dieu de plus sacré que l'union intime de deux t'poux D'aillcurs, ajoutai-je, il serail trop laid alors pour retircr ses bieulaits... Mais calme-toi, il ne le saura jamais... Ballolté enlrc sa Icnilressc pour moi et son respect pour son père. comme tons Irs gens fai- bles, Maurice hésila il prendre une résolntion mais comme je me savais sure de moil succes, je ne m inqmétai pas de son hesitation, el je faisais tons les préparatifs nécessaires a line longue ab sence. Effectivemcnt, ainsi que je l'avais prévu, au moment du dépait mon mari céda, pril la route de I.yon. et me promil de m'y atlendre. n Ees premiers temps de noireséjour a Florence furenl délicieux. Crtte vie de mvslère plaisail ii mon imaginalion romanesque, el Maurice lui-même se senlait lieureux ü'ailleiirs les renlrées sur les- quelles nous avions compté se faisaient siuon rapi- demenlau moins sans interruption, et nous avions I'espoir de ne rien perdre. Mais, hélas rien ne fatigue eomine le lion- heur, quand on na pas une énne dignc de com- prendre, et bientöt je me lassai de noire vie retirée et de noire isolement, qui avail perdu par sa durée tons ses charmes. Je demandai a mon mari de me conduire dans Ie monde mais, pom- la première fois, il me i-ffusa avec fermrté, lant il avail peur que son père n'appi it ce que. dans noire légen té insouciante, nousappelions noire escapade. a Je chrrchai a lutler mais, voyant que tons mes efforts se brisaient conlre une volonlé a la- quelle je n'élais pas accoutumée, je prig de I'hti- meur, je Iroudai et me promis de me soustraire a ce que j appelais Ie despotisme de mon mari. Hélas je n'y fus que trop aitlée par les cireons tances. i> Dans la méme maison qnc moi habitait une Frangaise qui. plusienrs lois ttéja, avail cherché a lier conuaissance avec nous. Mon mari, pour I-ester fidéle ii sa resolution, avait repoussé polimenl ces avances malgré mes plus instnnles prières. car l'air hienveillanl et gracieiix de ma charmante compa- Iriole m'avail sédiiite. Les choses m étah nl la quand nn petit voyage, nécessité par ses affaires, obligea mon mari ii séioigner de moi il devait parlir pour Milan, el je feiguis d'etre souffraule pour me dispenser de l'y aceompagnrr. Peut él re nne hetirr nprès le dépai t de mon mari, mon aimnhle voisine se présent» cliez moi. a Je viens d'apprendre le depart du mérhant enchanteur <pii voos retient prisonnière, me dit- elle en riant, el je viens rompre le charme ril m'offranl pour Ie plus zélé de vos défenseiirs. e Cespaioles pen convenables. cetle démarche familière, loin de me hiesser, comme ellcs auraient dü le faire, me parurent au contraire le comhle de la honne grace el de la bonté el je remerciai vire- nicut rétrangèrc de la visile aimable qu'eile voulait bien me faire. -a Serez vous libre longtemps me demanda légèrement l'indiscièlc person ne. Huil jours ati plus répondis-je avec un soupir. i> C'est bien asscz pour s'amuser en attendant mienx, répliqua vivement ma nouvelle amie mais, par excmple, il n'y a pas de temps a perdre. Tcnez, a a ajouta-t elle, roici le programme de nolre première jotirnée dans line heme je viens vous reprendre, nous conrrons la ville, les magasins et les prome nades, vous dinerez avec moi, et ce soil- eb bien, ce soir, notis verrons... a En achevant ces mots elle déposa un baiser sur moil front et se dispos,ut li ine quitter, quand elle revint vers moi avec le plus joyeux sourire i> Vovrz done commr je suis folie, j'oubiie de décliner mes noms el qualités, fil-ellv gaiement. I.a vicointesse de Nesle, ajouta-l-elie en me faisant une grande révérence. Je fus singiliièremenl fiallée du litre et de la parlicule, et je me disposais en hesitant avec era- barras, a prononcrr le rmm boniblr mais honorable que je portais, quand. me dcvinanl saus doute, la vicomlesse m'inlerroinpil aussilOt n Je sais qui vous étes, madame, fit elle gra- vemetitet l'arislocralie de l'induslrie et de la finance vaul bien, a mes j «mixle simple blason que nous donrie le sort le jour de nolre naissance. Je me reconnais done voire féale et vous promets obéissance au bcsoin, ajoola-t-elle en me tendant la main avec le plus gracieux sourire. Je vous le ïépète, monsieur, j clais sous le charme a Aussi. sans réfléehir aux ordres formels de mon mari, je me préparai avec empressement a accepter les plaisirs qui m'étaient promis. n Ainsi que cela avail été convenu, une heiirc s'clail écoulée a peine quand la vicomlesse se pré- senta de nouveau chez moi elle portait alors nne toilette charmante et du mcilleur goüt. 8,18 G,34 9,38 10,51 t ,28 2,49 4,24 8,31 7,21. 8,42. BRUXELLES, GAND, BRUGES. 8,14 9,41 10,34 11,83 t.13 3,28 2,38 4,37 3,12 exp. 4,20 3,11 4,89 exp. 8.28. 6 37 7,33. 7,22 8,33. A la bonne henre, fit-eile en me trouvant toute prêle, vous êtes exacte, et l'exactiluiie est la polilesse des rois et des jolies femmes, ajouta-t-elle avec une légere inclination. Je vous r'endrais ce dei-niet- compliment, dis-je en montranl la pendule, si la flatterie n etait pas une preuve d'indiflerence; mais i-egaidez-vous, fis je en lui prenant la main et la condnisant de vant nne glace, et le miroir sera moins discret. Je vous i-épète ces futilités, monsieur, interrompit la nai ratrice avec un doulouretix sou pir, ponr vous monlier la légèrelé que j'ai mise a contiacter une liaison qui ent pour consequence un crime Un douloureux soupir répondit au sien comme nu écho sorti de son coeiir mais, trop absorbée dans la tristé'sse de ses souvenirs pour v prendre garde, après qtielques instants de silence elle reprit ainsi son i-écil ii Nolre promenade ful charmante; ma nouvelle amie avait i'esprit le plus varié et le plus joyeux elle connaissait toot Ie monde, el, avec une verve intarissable, elle me racontail la vie et les ridicules de chacun. Personne ne trouvait grace devant ses plaisanleries el j'en riais sottement, sans me rap- peler eet axiome si vrai Qui médit de tons inédil de vous. Quand nous rentrames, qiielqnes personnes attendaient la vicomlesse dans son salon elle en parut contrariée. C'est insupportable me dit-elle avec une humeur bien jotiée, je coinptais diner seule avec vous, el voila qu'il m'arrive des imporluns...

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1