y 3®^ Samedi 4 Décembre «I 10" année. N° 1^,036. TRIBUNE RÉSERVÉE O ra Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütenl 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. On iraile a forfait pour les insertions par annee. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. C If E M IJS I> E F E K. 1 OCTOBRE. PARALLËLE. A GAND ET A LIÉGE. Voici un double fait que nons signalons a 1 attention de lous les hommes de bon sens et de bonne foi A Gand, le 28 Novembre, les libéraux du pays entier se réunissent pour se livrer a une manifestation qui, de leur propre aveu, est non-seulement politique, mais aggressive. lis se forment en un long corlége, dans lequel ils exhibenl des emblèmes et des cari catures conlre le clergé ils hurlent des chants empruntés aux époques les plus sinis- tres de nos annales et des couplets qui con- cluent tout simplement a Ia pendaison de M. Malou. Arrivés au Casino, les chefs de celte mani festation se livrent a une série de diatribes, plus violentes les ones que les aulres, mais toutes empreintes d'un sentiment commun de mépris pour la religion catholique et de haineaveugle contre les prëlres. Que dit de celte manifestation la presse libérale? C'étail magnifique, splendide, su blime, incomparable L'ame de Gand, dit l'organede M. le Bourgmestre, cellede la libre et fiére Belgique, vibrait dans cetle foule enfiévrée acclamant notre glorieux élu. Fort bien Maintenant reportons-nous quelques jours en arriére. Que s'est-iI passé a Liége Mgr l'évêque de Liége, accompagné des membres de son chapilre el de quelques pré tres, veut se rendre en procession a qualre églises paroissiales, conformément a la Bulle du Jubilé. LA C'étail son droit, formellemenl garanti par la Constitution. Le seul embléme qui figurat dans la pro cession était la Croix, et jusqu'a présent du moins aucune loi n'interdit de la porter pu- bliquement en Belgique. Les chanires, au sortir du corlége, avaienl enlonné celte inélopée liturgique oü il serail difficile, croyons nous, de Irouver la moin- dre provocation Seigneuraxjez pilié de nous l duist, ayez pilié de nous Et cependant qu'est-il arrivé? A Gand, le corlége des Gueux s'ouvrait, prolégépar le commissairedepoliccen grand costume l'insulte et I'insulte souvenl gros- siére, brutale, quelquefois obscene a été libre A Liége, au seuil de la cathédrale, l'évêque et son chapilre ont été arrèlés par la police la priére a été proscrile. Cecontraste n'est-il pas sigmfiealif N'est-il pas la definition vivante et irrécu- sable de la liberie libérale Que dit-on, maintenant, dans Ia presse doctrinaire, pour juslifier l'allcnlat-Piercot Les processions ju bi la ires sonl des mani- festalions politiques, tel est letbéme que développait hier encore Ie Journal de Liége. Le fait est faux, complélemenl faux, et nos adversaires le savent bien mais füt-il vrai, qu'y aurail-i! a en conclure Est-ce que par hasard la procession gueuse de Gand n'étail pas politique Nous défions tous ceux qui y ont pris part de lui dénier ce earactère. El si dix mille Gueux, c'est le chifïre donné paria presse libérale, pen vent faire, dans les rues de Gand, de la politique lapa- geuse et injurieuse, pourquoi cinquante pré- tres ne pourraienl-ils pas faire de la poli tique paisible et inoffensive dans les rues de Liége Nous défions nos adversaires de répondre a cetle argumentation autremenl que par l'argument favori du libéralisme le droit de la force a Et nolez bien que nous leur faisons vrai- ment la partie trés-belle, en nous placant sur le terrain ou ils ouvrent eux-mèmes le debat, el en altribuant avec eifx aux processions jubilaires un earactère politique quelconque. La vérilé, tous nos lecteurs le savent, c'est que ces processions constituent des exercices purement religieux. Elles ont eu lieu a Gand, a Bruges, a Lou va in, a Mons. etc. La presse libérale a essayé de les ridiculiser, comme elle cherche a tourner en dérision touies les cérémonies du culte catholiquemais elle a été obligée, en mètnc temps, de reconnaitre que pas un libre-penseurn'avait I'ombred'un prétexte pour s'offenser de ces manifestations. Or, les processions jubilaires, si elles avaient pu sortir a Liége, n'y eussenl pas revèlu un autre earactère que celui qu'elles onl eu partout. Elles constituent I'accomplis- semenl d'une des conditions requises pour gagner plus faeilement l'indulgence du jubi lé rien de plus, rien de moins. Qu'on nous permelte de constater qu'en présence de lels attentats, I'enthousias- ine de nos libéraux pour la Constitution lourne décidément a la pochade foraine. C'est lout a fait la scène de Sganarelle, bal- tanl sa femme: Eh! Eh! ma toute belle, rna charmante mon adoréel... (II lui casse six dents). Viens, ma mignonne, mon amour, mon trésor, que je te presse sur mon cmur!... (II lui donne un coup de pied duns le venire.) La pauvre matrone s'évanouit; on la porte tant bien que mal au lazaret, pendant que M. le cotntede Kerchove lui jette cette der- nière ironie: Vive la Constitution (Bien public.) PARLONS RAISON. L'élection de Gand inspire a la Paroles réflexions suivantes: «Dans l'élection gantoise, sur prés de 7.000 votanis la majorilé en faveur du can didal des gaudies fusionnées n'a pu atleindre que le chiffre de 174, et devant cette si gnification presque équilibrée de la lutte on chanle victoire comme si I'on avail recueilli l'unanimité des suffrages. Dans les scrutins oü la difference est si faible on devrail triom- pher avec plus de modeslie, parce que la raison commande d'annuler des quanlilés égales et que l'appoint d'un trenle-cinquiè- ine peut, de n'imporle quel cólé, provenir du hasard, de causes accidentelles ou d in- fluences plus ou moins illegitimes. A ce point de vue, qui est celui du bon sens et de I équité, n'esl-il pas absurde d'attribuer a la volonté, au caprice, a l'ignorance, a la fai- blesse ou a la cupidité de 174 personnes une autorité qu'il ne serait même pas permis de reconnaitre a la lotalité de la population d'un arrondissement, voire d'une province? Ces 174 voix gantoises, disent-ils, doivent imposer silence aux 6b,000 voix qui ont for me la majorité et le ministère acluels; il faut que ce dernier disparaisse avee son armee devanl eet escadron et cède ia place aux me- neurs gueuso doctrinaires. Tel est le tbème de la plupart des feuilles 11 bórales. Nous l'in- diquonssans le réfuler, nous bornant a rap- peler qu'en 1864, aprés plusieurs échecs successifs qui avaient réduiI a une seule voix la majorilé libérale dans la Chambre des représenlants, le cabinet-Frére afficha la pretention de rester en place el de gouver- ner contre vent et maréejusqu'a ce que cette voix unique vint a lui manquer. A celle occasion la presse libérale tout eniière affirma qu'une seule voix de majorilé était suffisanle, mèrne après les condamnations réitérées que le corps électoral avail prononcées, el au- jourd'iiui elle ose déclarer que quatorze voix ne suffisenl point! Est-il permis de pous- ser la fantaisie jusqu'a ce degré de déloy- auté? PAILLE ET POUTRE. La chanson des Gueux: Van "t ongcdierl der Papen est devenue 1'hymne triomphal des libéraux ganlois. Et les mêmes gens qui distribuent ces cou plets incendiaires, se plaignaient naguère, a propos du pèlerinage de Liége, des exci tations provocalrices, contenues dans un cantique a la Vierge ou dans les litanies des Saints! QU'EN PENSEZ VOUS? Le Journal de Gand qui se répand tons les jours en diatribes poissardes et commu- nardes contre les prètres, trouve mauvais qu'on ose regarder en face son grand ora- teur, M. d'Elhoungnc. Nous répondrons tout d'abord avec un très-estimable confrère du Jules Favre gan loisOEtl pour ceil, dent pour dent, nous ne rélraclons rien. il y avait bien des motifs qui eussent dd engager M. d'Elhoungne a modérer ses laches invectives conlre le clergé. Nous en avons laissé enlrevoir quelques- uns. En voici un autre sur lequel nous no serions pas fachés de connailre l'avis du Journal de Gand lui-mème. w 2; O ca cn ir O OQ O fe, Si =0 Et! C5 ec Cl 9 CO O sa BS CS s a ca S3 BS WM **1 ZO yc zo ■H zo Prj C/2 —3 zo H O G H PJ CO «O G PI z O c/a c* O C=J 2 H £S ro C/3 rj >- ZO >- Poperinghe-YprestS-lS,7-00,9-30,10-53,2-13,3-08,9-20. - Ypres-Poperinqhe, 6-40,9-07,12-0S,3-Ö7,6-00,8-48,9-80. - Po- Vn e ouck' 7 03' ,2"28» l-i7' 7"'3. - Hazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-36, 9-30, 4-10, 8-25. Ipres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. °7 «5S~ru9es' 8-43, 11-34, 1-13, 5,18, 7-36, (9-35. Lichterv.) Lichterv.-Thourout, 4-25 m. vers Ostende. Bruges-Roa- -so,'8-25, 12-50, 8-00, 6-42. Licbicrv.-Courtrai, 8-23 m. 9 01, 1,30, 5,37 7,21. V pres-tour Ir ai 5-34, 9-49, 11-15, 2-33, 5-23, Courtrai-Ypra, 8-08, 1 1-02, 2-56, 5-40, 8-49. pres- liourout, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi a 8-80 du maiin jusqu'a Langhemarck). Thourout- Ypres, 9-00, 1-28, 7-43, (le Samedi a 15-20 du matin de Langhemarck a Ypres). omines- Viirnètoii Le 1 ouq uet-lloupli nes-Ar »ze»( teres, 6-00, 10,13, 12-00, 6-23,Armentières-Houplines Le Touquet-War- ne on-Comines 7 -23, 10,30, 4-10, 8 -40. Cotnines- Warnêton 8-43, m 9-30 s. Warnêton-Comities 5-30, 9-50, courtrai Uruges8-03, 11-00, 12-35,4 40, 6-53. 9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-CWteaii, 8-23, 12-30, 3-00, 6-42. «g/^' Jj'jjnkenberghe, (Ieyst, (Station) 7-23, 11 08, 2-50, 7-35, (bassin) 7-31, 11-14, 2-36, 7 41. Heyst, Blankenb,Bruges, 5-43,8,25,11-25,5-30. v 7 3 "f.'qnTï Gand, 5-00, 9-41, 2-15. Ingelmunster-Det/rase, 6 10 2' cl., 7-13. Gand-Doy me-Ingelmunsler, 6-58, tt-20, 4-41. Deynze Ingelmunsler1-00. 2ecl. 8 20. Inge munster-Anseghem, 6-05, 12-53, 6-13. Anseghetn-Ingelmunsler, 7-42, 2-20, 7-45. Cchtervelde-Dixmude-Furnes et Btinkerke, 6 30, 9-08, 1-33, 8-00. Dunkerke-Furnes-Dixmtide et Liclitervelde, 6-33, 11 10, Dixmude-Aricupor<,9-30,2 20,8-45. Nieup-/)m», (bains) 10 48, 4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20. Ihouroul-Oslende, 4-50, 9-13, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-35, 10-10, 12 23, 6-13. fcelzaete Eecloo, 9-03, 1-28, 8-23. Eecloo-Se/zaete, 5-38, 10 15, 4-22. Gond-Ter neuzen, (station) 8-17, 12-25, 7,30 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Ga?id, 6 00, 10-30, 440.- Sehiele-Lokeren, 9-04, 1-30, 8-30,(le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Ss/zraete, 6 00, 10-28, 4 43. (le Mardi, 9,30.) O O Tl Tl I-: r' o x> iv IV cr CCURTRAt, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI. Courtrai dép. 6,37 10,83 Bruxelles air. 9,20 1,35 12,33 3,47 6,38. 2,23 6,14 8,54. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5.22 8,02 8,28 10,40 12,21 2,44 3.33 7,36 6.47. 8,44. COURTRAI, TOURNA!, LII.I.E. Courtrai dép. 6,37 10,86 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,38 12,08 4,00 0,38 10,00. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 5,15 8,22 11,08 2,22 8,20 Tournai 5.42 8,56 11,29 2,40 5,39 Courtrai arr. 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33 COURTRAI, CAN!). GAND, COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 12,31 1,31 3,44 5,04 6,40. 7,36. Gand dép. Courtrai arr. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 6,49exp.l2,34, 2,82, 3 43,ex. 6,43. Gand a. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,58 Bruxelles 8,50, 4-00, 6,02, 9 31. Bruxelles dép. Gand arr. 6,00 Bruges 7,13 (roman de moeurs) par GUILL. LEBR0CQUY. Suite. Voir le numéro précédent. li. PREMIER DANS UN VILLAGE. II faut que nous elisions cequ'était le vieux Comp- loir qui venait de passer do vie a trcpas noil pas qu'll ait personnellement a jouer un grand role dans le cours de notre récit; mais sa mort fut piéciséinenl l'occasion des incidents et événements remarquables, dont les circonstancesnous out fait le discrctet cons- ciencieux historiën. Tout est bistorique dans ce que nous racontons, et, si nous omettons les noms el les dates, c'est uniquemenl afin que personne ne puisse nous accuser d'avoir manqué a la cbarilé, en mel- tanl des vivanls directement en cause ou en scène. Qu'on admelte une fois pour touies le contraire de ce qui se fait généralemenl dans les romans qu'on suppose que nous créons des événements et des per- sonnages ficlifs ce ne sera qu'une simple supposi Reproduction interdite. Un volume in-12, de 158 pages, édité par Ch. Lelong, rue du Com merce, 23, a Bruxelles. En vente cbez Vander- ghinsle Fosse, a Ypres. Prix 1 franc. tion, mais cela suuvera les apparences et mettra I auteur plus a l'aise Dans les romans orilinaires, au conliaire, tout est fielif, situation el personnages, el 011 prie polimenl le lecieur ile se faire illusion et de les considérer pour vivants et réels. Ceci admis, tragons eri detix mots ia liiographie de grand-père Couiptoir. Elle s'enehuine étroilement a la Tribune réservée, otijei de tant de convoitises, cause de lam do discordes el de tant de coups de langue gratuus, sujet d'une lulle achainée, 11011 pas aussi glorieuse que celle des Tioyens disputant anx Grecs le cadavre de Palrocle, telle que I'a 1111 mortalisée le pineeau liomérique de Wiertz, mais latte ardente pourtanl, tenaee, et qui faillit avoir des résuliuis tragiques, bien qu'au fond eile ne con- tint que les éléments d'une piquanle comédie bour- geoise. Le vieux Comptoir, qu'on enterrail, venait de mourir age de 86 ans, encore vert, sans infirmilés, it sans avoir laissé fDchiren rien la raideur d'un earactère qui poussait l'entêtemenl jusqu'a la dureté. II avail succombé en deux jours la suite d'une attaque d'apoplexie. Bonnelerre, son lieu natal, était la ville oü il avail vécu toute sa vie. II y avail vu passer trois générations el le commencement d'une quatrième. A dix buit ans, il était simple commis aux écrilures chez un nolaire. Snrvint la revolution francaise. Comptoir, nourri des idéés modernes, plein d'une sauvage énergie, avail fame positive d'un vieux Romain et des préjugés impitoyables conlre toutes les institutions du passé. II ne tarda pas se distingner et faire bonne figure au milieu des républicains. Son bureau fut bientót abandonné au profil du club. li était toujours le premier a pé- rorer sur les droits de t'homme, le dernier a ad- mellre aucunc espoce de liansaclion possible enlie la religion et la liberlé. Robespierre, Marat, Damon, Si-Just furenl lour a lour ses patrons et ses féticues On lui proinil des honneurs, dans eet étal qui avail voué aux géinonies les lilies, les dignilés el les lion neurs. Comptoir avail assez de tact avec son ambi tion démesurée, pour comprendre que jamais il n'arriverait uu premier rang, sur un plus vaslc theatre. Or, toute son ambition était d'y parvenir dans sa ville natale. On auraitdit qu'il avail profon- dément inédité sur le mot de CésarJ'aime mieux êlre premier dans un village, qui' second dans Rome, a I' a Comptoir vou la it être roi il le fut. Royauté re lative, s'entend mais lout est relalif en ce lias monde. Comme la place n'a rrivait pas vile assez, au gré de ses désirs, Comptoir crul qu'il était néces saire de rendre des services il en rendit. Bonne lerre possédail une superbe église primaire, style ogival, deux ou trois cbapelles de couvent el un oratoire. Notre republican), appuyé sur les bayon nelles francaises, fit transformer les cbapelles en granges et raser l'église rez Ie sol. II n'en resta plus que les fondements. Provisoiremcnl, les habitants de Bonnelerre se virenl privés de taut temple catho lique. Mais n'oublions pas que cela se faisait au nom de la liberie, de l'éyalilé, de la fralernité eldes droits de t'homme. Du coup, Comptoir fut créé maire. II le resta aussi longlempsque dura en Belgique la domination étrangère. II usa largement de sa dictature. Tout devait fléchir devaril lui. Nouveau Gessler, il vou- lait qu'on lui rendit publiquement un hommage qui n'est pas dü aux mortels. Après 1830 encore, il lui arriva de souffleter des enfants el de leur faire voler bas la casqueile, paree qu'ils ne l'avaienl pas salué el pourlant alors le pouvoir républicain avail fini depuisloTiglemps. Mais Comptoir était conseroateur, IrudüioTtnalisle. Et rangepour un si fier républicain! li n'est pas le premier de l'espèce. On devienl répu blicain, radicaldémoc-suc, pour acqnérir et arri- ver une fois muitre du terrain, 011 se ealme, on se fait lout doucettement aristocrate et consorvateur c'est plus sur. Si 011 pouvail aussi renier son passé Grace a sa dictature, Comptoir avail fait un beau mariage il était riclie, honoré, le premier de sa commune. Après 1830, sou iniluence clait si bien élablie, qu'il fut créé bourgmestre il le fut pendant plus de vingl ans encore Or c'est u'avanl 1830 que date la fondalion de la Tribune réservée. L'église rasée.il fallut bien aviser a en édifier une autre, lors de la reslauralion des principes, des luis et de la religion Comptoir tout le premier le com- prit. II y vit un moyen de se réha bi I iter aux yeux des retrogrades de l'endroit. li pril done ['initiative de ['appropriation en église de la meilleuro des cba pelles transfoimées par lui en granges. II demands du Gouvernement et obtint des subsides. Des sous- eriptions particulières, qu'il encouragea largement, lirenl le reste. Mais Comptoir avail une arrière pen see, un caprice de despole de village il voulait unc place d'honneura l'église. Le cboeur n'étail pas assez apparent pour qu'il al lat s'y élablir. En dehors du chceur, il n'y avait pas grand'chose. Au lieu de la belle église golhique, a trois nets, que le Vandale avail renversée, on n'avait plus, aeiueilemeiit,qu'une 5,13 6,34 9,38 10,31 1,28 2,49 4,24 5,31 7,21 8,42. BRUXELLES, GAND, BRUGES. 8,14 11,33 3,12 9,41 1 13 3,25 4,20 10,34 2,38 4,37 5,11 exp. 4,59 exp, 6 37 7,22 5.28. 7,33. 8,53. grande chapelle recliligne a une seule netquelque cliose qui n'étail ni giec, ni égyptien, ni roman, ni chinois, mais qui tenait du tout a la fois. La chaire était adossée, vers le milieu, contre l'une des mu- railles. Comptoir avisa fespace vide qui se trouvait sous la cbaire il s'y fit construire une sorte de tri bune, avec balustrade et porte fermant a clef. Com me lout Ie monde était plus ou moins soumis a ses ordres, et que Ie clergé croyail lui avoir des obliga tions, on laissa faire, on toléra sans mot dire. Tout compte fait, mieux valait encore que le maire allat a l'église, même pour poser, que pas du tout. La nouvelle église inaugurée, Comptoir vint so- lennellement prendre place dans sa tribune, 0(1 it s'installa comme un saint dans sa niche. II était la, en évidence.isolé de tous.l'objeclif de tous les yeux, toisanl tous ses adininistrés du regard. 11 aurail fallu I'y voir, souvent debout, !a poitrine bombce, l'attitude militaire, les bras croisés sur la poitrine, le front relevé, l'oeil impérieux, Ie geste sec et brusque. On sentait I'homme qui a pleine conviction de son importance et de sa supériorité quelque chose qui 1 appelait le paon, pour autanj du 11101ns qu'un bomme, qui ne porte pas de crino lines, puisse avoir des analogies quelconques avec cc bipède emplumé. Ce n'est pas qu'il fut la parfaitement case sous tous les rapports. II y souffrait des courants d'air il ne voyait qu'a peine les cérémonies du mailre- autel il n'entendait qu'a demi le prédienteur qui pictina it verticalement au-dessus de sa lëte. I'eut- être était ce calcul do sa part un génie transcen dent de cette Irenipe, que pouvail-il bien faire d'un sermon (.4 coniinuer

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1