Mercredi 8 Décembre 1875
10" année
TRIBUNE RÉSERVÉE O
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CHEMIJfS »E E E K. 1 OCTOBRE.
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pour 1876, et qui nous en feront
parvenir Ie montant, le recevront
gratis jusqu'a la nouvelle année, a
commencer du jour oü Ia demande
et Ie montant nous parviendront.
CLAMEURS ET RÉALITÉS.
Le libéral a la joie facile el expansive, si
communicative méme a certains moments,
qu'on ne pent s'empêeher d'y reconnailre ce
qnelque chose de mécaniqne qui est l'indice
d'un mot d'ordre.
L'élection de Gand siirlout a en le don de
meltre loules les tètes a I'euvers. Maïs Ie
moven aussi de résister a Tentrainemenl,
quand c'est l'élu méme qui ordonne de son-
ner la grosse cloche et le carillon en son
honneur! Tant il y a que l'immanquable avé-
nement de la^oterie libérale est positivement
prédit par ses commis-voyageurs, que les
articles succèdent aux articles, el que l'élat-
major de Pécuelle el de la hesace, avec loule
la guenserie a la suite, est en visite de ville a
ville et se perd dans des congratulations sans
fin, avec assaisonnement d'injures a l'adresse
du clerical.
A quel propos lout ce bruit? Si nous ne
nous trompons, il s'agil de la nomination
d'un seul représentant libéral, dans des con
ditions exceplionnelles, qui ne permeltent
absolument pas d'étabiir des previsions au
sujet de la lutle donl plus tard la lisle entié-
re sera l'objef.
Quand les esprits seront unpen plus cal
mes il faudra bien en revenir a la réalité, el
le positif est que le gouvernement conserva-
léur est appuyé au Parlement par une majo-
LA
ghinste Fossé, a Ypres. - Prix 1 banc.
rité de 14 voix, cequi, en bon régime con-
stitutionnel, est matériellement el morale-
menl irrésistible.
Pour le présent done la situation est fort
nette; car desonger aux dossiers, a la spon-
tonéité foudroyante, a la moraiité pub li que,
aux excès de Cullramontanismea tout le
bagage émeul'er en un mol, ce serait folie.
Ges trucs-la soul usés jusqu'a la corde el le
public n'a pas la moindre envie desedonner
des émotions pour imprimer au vieux libéra
lisme, qui ne lo mérite guére, un mouve
ment ascensionnel.
Ainsi allant on atleindra les élections gé
nérales de 1876, et alors le faux libéralisme
devra compter avec le souvenir de sou funes
te passé, avec son présent tout macule dïl-
légalilés el descandales, et avec la profonde
répulsion qu'il inspire a quiconque conserve
au fond du cceur qnelque amour de la reli-
gionr des fortes mceurs et de la vraie liberté.
II ne lui est plas possible de revenir sur
ses pas ni de se farder encore. La liaine qu'il
porie aJ'Eglise a fait brulalement explosion
et la lendemain d'un scrutin hetireux on l'a
enlendu, perdant toute prudence, crier enfin
aux dupes qu'il avail séduiles, pour la ving-
liéme fois peut-èlre, avec ses hypocrites pro
testations de respect pour la religion de nos
pères: Vous avez voté contre le calholi-
cisme!
Oui, e'est la son caraclére indélébile el son
stigmate: il est l'ennemi juré de la religion
catholique. Or au jour de la grande lutle
tout ce qu'il y a d'bornmes sincéremenl re-
ligieux dans le pays se rappelleront ces voix
sinislres qui vociféraient encore, il y a quel-
quesjoursa peine: Guerre au clerical!...
«Honleet malheur au parti prêire!» Et ilssau-
ront cequecela vent dire, el ils repousseronl
énergiquemenl I'invasion du foyer domesti-
que, du forum national et du domaine de la
conscience.
Si la gueuserie tient a ét re édifiée sur la
force d'un tel élément de résistance, elle n'a
qu'a suspendre un moment ses chants de
triomphe et a jeter un coup d'oeil sur les di
vers arrondissements qui devront renouve
ler leur deputation au mois de Juin 1876.
Les indices qui lui viendront de la seront
peut-éire de nature a jeter quolque froid
sur son enthousiasmesi tant est que
tout cela ne soit point une pure allégresse
de commando. Des previsions sérieuses et
une confiance réelle n'auraienl pas besoin de
tout le lapage que l'on fait aulour d'un seul
siége de représentant.
Aujonrd'hui comme avarit nous pouvons
dire a nos amis poliliqttes: noire position est
forte; elle défieles attaques et I'aventr est a
nous, si nous savons poursuivre vaillamment
noire travail d'organisation. Uiiliser notre
force, la est loule la question. A i'ceuvre
done sans relache, avec persévérance, par-
tout el loujours!
LES GUEÜX A GAND.
Un des groupes les plus nombreux el les
plus remarqués était celui des Gueux d'An
vers. lis portaient sur letirs chapeaux la de
vise Geuzen vooruit! et burlaient a gorge
déployée leur chant de guerre: Van f onge-
diert der Papen
Les Bfttxelfois, présidés par 31. Van Hum-
beek, chanlaienl ce refrain nullement pro
vocateur
Plusieurs sociélés, avec leurs drapcaux,
avaienl pris place dans le cortége.
Nous avons remarqué, enlre autres, un
élendard surmolilé du buste doré de la Répu-
blique coiffée d'un bonnet phrygien. On le
voil, toules les nuances du libéralisme
conlinuent a se dunner la main, y compris
la nuance écarlate.
Les éléves de l'orphelinat communal, dits
Raiders, éiaient associés a la manifestation:
on les avail chargés de porter, a la lète de
chaque deputation, des cartels indiquant les
dtverses iocalilés représcnlées dans le cor
tége.
Parmi les corps de fanfaresquisupp eaient
de temps a autre les Gueux, faligués de
hurler et de chanter, figtirail la musiquedu
6,: régiment d'artilierie en garnison a Anvers.
Celte participation a une manifestation ex
elusive ment politique est-elle bien dans le
róle de l'armée?
Pendant tout Ie défilé du cortége, I'ailitu-
dc de la population a étéexlrèmemeut froide.
Les manifeslalants s'acclamaient eux-mèmes.
LES GUEUX DE RETOUR DE GAND.
Ij Echo du Parlement nous apprend que
M. Boyaval, bourgmestre de Bruges, a été
fraterniser dimanche a Gand, avec les gueux
d'Anvers. D'aulre part, nous lisons dans la
Patrie
Les gueux brngeois, parmi lesquels on
a remarqué plusieurs gros bonnets de la co-
lerie-associalion doctrinaire, ont été dimanche
se joindre aux voyous d'Anvers et consorts,
lis étaientenviron unecenlaine. A leur retour,
vers 10 heures et demie dusoir, ces brail-
lards out jtigé nécessaire de hurleronge-
diert devant la Concorde.
M. le bourgmestre, qui le matin était parti
pour Gand armé d'une solide cautie, faisait-il
chorus avec ces personnages pour ces exci
tations? C'estce que l'on se demande partout
en ville. Toujours est-il que la bande hurlant:
A lias Malou
est enlrée jusqu'au dernier individu au cercle
Van Nieuwenhuyse, réduii de la coterie aux
abois.
On écrit de Bruxelles
Nos buns liberaux sont de plus en plus
gracteux [tour les gens qui ne se couchent
pas a plat ventre devant la besace des Gueux.
Dimanche soir une cinquanlaine de mes
sieurs cocardes retour de Gaud out envahi
le Cafe des Boulevards, eu ehuutani a tue-tèio
eet airnable refrain, la gloire de notre Lite
rature nationale
Le superbe chceur des Gueux alternait
avec ce couplet si bien troussé.
A Anvers, ce fut la méme chose.
Toujours nobles et dignes ces manifesta
tions de la sponlanéilé foudroyante du grand
pui li de ia liberie
(.4 continuer.)
1 °neri'nfheïïpre\s' 8"*S'7-°0>9-^0>t0-55,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-05,3-87,6 00,8-46,9-60. Po-
Yores&i!ie7n«Th l 03, 12-2S' i-]7> 7 V3- - IL.zebrouck Poperinghe-Ypres, 8-36, 9 60, 4 10, 8-26.
n u /j 7-50, 12-25, 6-46. Roulers-F-ores, 9-26, 1-80, 7-60. V..
7 9s';S h 3 IV34' *~'3> 3,16, 7-36, (9-85. Lichterv.) Lichterv.-Thouroat, 4-26 m. vers Ostende. Bruges-Jtott-
Vi:''r :b.°' 3"00' 6"42' Lichterv.-Courtrai8-25 m. 9 01, 1,30, 8,87 7,21.
Yürl^Ttïiï*?1! 11"13' 2"38' 8"28' r Courtrai-Ypres, 8-08, 11-02, 2-86, 8-40, 8 49.
Oh S,m r'°'fi'nn i 9 29> ('e Samedi a 5-60 du matin jusqu'a Latighemarck)Tliourout- Ypres, 9-00, 1-25, 7-45,
(Ie oamedi a 6-20 du matin de Langhemarck k Ypres).
^'"®*"A;flr.neto,' L®,Tou0,,ut-|,ouPlin«s-4me»nères, 6 00, 10,15, 12-00, 6-25, Armentières-IIouplines Le Touquet-War-
Pnripir n nl meS J',?8, ^0,80, 4-10, 8 -40. Comines- Warnêton 8-45, m 9-30 s. Warnêton-CWóies 5-30, 9-50,
i) ui Upes! 11 -00, 12-35,4-40, 6-56. 9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-Ccmrirai, 3-25, 12-50, 5-00, 6-42.
öTjg', 8 26 11-^5 5 30 ySt' 7~28, 11 08' 2"80' 7'33- - (bassin) 7-31, 11-14, 2 56, 7 41. - lleysl, Blankenb,Biuges,
Ingdmunster Deynze band, 5-00, 9-41, 2-18. Ingelmunster-Dst/nie, 6-10 2' cl., 7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-68,
i i-zu, *-4i Ueynze Ingelmunster, 1-00. 2* cl. 8 20.
nge munsier-dnsep'Aef», 6-05, 12-55, 6-13. Knse^\\e\n-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45.
3-40 5-00 011 e' Dunkerke' 6 30' 9"08> '-33. 8ü0- ötwA'erAe-Furiies-Dijtmude et Liclilervelde, 0-35, 11 10,
Dumude-Aie«por<,9-50,2-20,8-45. Nieup-Dmn, (bains) 10 46, 4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20.
1 hourout-Oslende4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thouroat, 7-85, 10-10, 12 25, 6-15.
belzaete Eecloo, 9-05, 1-25, 8-25. - Eecloo-Se/zae/e, 5-38, 10 15, 4-22.
Gsad-Terneuzen, (station) 8-17, 12-25, 7.30 (p ir;e d'Anvers) 8-30, 12-49. 7-45. Terneuzen Gand, 6-00, 10-30, 440.-
Selzaete-LoA'ere/», 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren Selzaete, 6 00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
C O a 11 BSPOIVDAIVCIIS
COURTRAI8RUX8LLES.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,47 6.35.
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,14 8,54.
COURTRAt, T0URNA1, LILLE.
Courtrai dép. 6.37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,35 40,00.
BRUXELLESCOURTRAI.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22
8,02
8,28
10,46
12,21
2,44
5.35
7,56
6,47.
8,44.
LILLE, TOURNAt, COURTRAI.
Lille dép. 5,15 8,22 11,05 2,22 5,20
Tournai 5,42 8,56 11,29 2,40 5,39
Courtrai arr. 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRU, OAND.
Courtrai dép. 6.42 12,31 3,44
Gand arr. 8,01 1,51 5,04
BRUGES, GAMDBRUXELLES.
OAND, COURTRAI.
6,40.
7,50.
Gand dép.
Courirai arr.
Bruges d. 6,4Pexp.12,34, 2,52, 3 43,ex. 6 43.
Gand a 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7.58
Bruxelles 8,50, 4-00, 6,02, 9 3I.
Bruxelles dép.
Gand arr. 6,00
Bmges 7,15
(roman de MÜEL'RS)
par GUILL. LEBIIOCQUY.
Suite. Voir le numéro précédent.
Bref, Comptoir occupa ceiie tribune, jusqu'au
jour de sa mort. Ou s'était insensiblemenl accoulun
a le voir la, aux offices du diuia uclie, qu'il nianquatl
arement, les dernièros années. Les eufauts l'a-
vaient vu, quand ils éiaieut encore porlés a bias par
eurs nourrices; les vieux s'éiaicnt blasés sur cc
spectacle: tous le considéraient avec indifference.
Seulemenl, quand un élrariger venail a Bonnelerre,
il demandait des explications; et les gens bien inl'or-
més lui répundaienl précisémenl ce que nous venous
de rnpporter.
Done, Comptoir, mort, la Tribune restait veuve
et vide. La question avail surgi spontanément et
simultanémenl dans l'esprit de bon noinbre d'indi-
gènes de Bonnelerre, de savoir qui serail appelé a
la succession de cede place peu enviable, et jus
qu'a ce jour peu enviée. Les vanités et les rivalités
personnel las des habitants el surlout des habilantes
s'éiaieni réveillées a celte occasion: cela devenait
une question de prérogaiive et de préséance. On
s'observait avec inquietude, pret a protester, dés
que le moindre empiélement serait signalé, de quel-
que part qu'il surgit; personne e'est bien naturel
ne voulant prendre I'iniliave du mouvement. On
craignait nop de se compromeltre ou de montrer le
bout de I'oreille.
Personne, en théorie, ne lenail a la tribune réser-
vée; mais en tea I i térnainle bonrgeoise de Bonne
lerre se fut volonliers laissé couper le petit doigl,
plutót que de permellre a une rivale de s'emparer
decelle place qui symbolisait un demi siècle d'hon
neurs et de supériorité. Personnellement, nul n'y
lenail; pour empêclier tine rivale d'en prendre pos
session, on cut mis le feu aux quatre coins de sa
maison.
Tant que la dépouille de Cotnptoir était encore
liède, on n'avait pas eu l'impudeur de soulever la
question de la tribune, mais, maintenant que le voi-
la mort el entenel les Comptoir absents, on auta
beau jeu et on s'en donnera a cceur joie.
III.
PREMIÈRES IIOSTIL1TÉS.
La jeune Pêtronilie Detaille entama brusquement
les hoslilités. C'étaif dans son róle.
Madame de Vaubois, dit elle, est-il vrai que
e'est voire mari qui doit hériter de la tribune du
vieux Comptoir?
Qui vous a dit cela? dit Madame de Vaubois,
en se mordant les lèvres et avec une vivacité inat-
tendue.
En lous cas, e'est a lui qu'elle revient de
DÉTAILS.
droil, ajoula Madame Dusabre, la fille de Madame
de Vaubois, qui avail épousé, depuis truis ans, le
capitaine Dusabre, de l'infanlerie.
Je ne vois pas cela, reprit Madame Detaille;
la tribune n'appartient a personne: elle est a l'église;
tout le monde y a droit. Voila douze ans que je lulte
pour avoir une bonne place prés de la etiaire, et on
dirait qu'on le fait exprès pour ne pas tnourir de ce
cóté. J'espère bien que la tribune sera mise en ad-
judication publique; el nous verrons alors quelles
seront les olfres les plus élevéos. Monsieur Detaille
ne reculera ne reculera devant aucune espèce de
sacrifice.
Mais matnan, crois-tu que papa consente a
aller se fourrer dans celte armoire? St on vous met
a deux la dedans, vous ne saurez plus bouger; le
bac sera plein.
Pélronille ne s'apercevait pas qu'elle vcnait de
débitcr unu atfreuse monstruosiló. Madame Dusabre
était d'un magmfique embonpoint, ce qu'on est con-
venu d'appeler une belle femme, quand on veul in-
diquer les contours exagérés de la taille, tout en
paraissanl faire un compliment; mais cel embonpoint
n'était rien, a cóté de celui de Madame Detaille. On
aurait dit que la nature s'étail fait un jeu cruel de
verifier a la letlre le norn dont l'avait gratifié son
époux. A peine si, dans son obésité, elle parvenait
a indiquer encore, au moyen d'un art poussé jusqu'a
ses dernières limites, une difference quelconque
entre le haut du corps, le milieu et le bas. Quant a
son mari, tl le lui rendait bien; il était petit, aussi
gros que possible: une véritabie boule ambulante,
monlée sur deux q uil les
On comprend que Pélronille vcnait do lancer un
A bas Malou
A bas Malou
Faut lui meltre la corde au cou I
LA TOLÉ11ANCE LIBÉRALE.
trait de satire d'autant plus cruel qu'il était dans sa
bouelie, et qu'il paraissait, a ce litre, moins suspect.
L'auditoire féminin, Madame Detaille excepté,
écbangea des regards d'inteiIigenceMademoiselle
Zénobie seule trouva le trail trop acéré et s'abslint.
Quand a Madame Detaille, rouge de dépit, elle se
contenla de dire
Pélronille, cela ne vous regarde pas; el, quant
a ces propos, je vous defends de les répéter.
La naïve, l'ingënue Pélronille, grace a la mobilité
de son imagination, ne prit pas garde a cette leQon
publique; elle diacutail avec ardeur, tantót s'adres-
sant a Mademoiselle Zénobie qui ne l'écoutail pas,
tanlót a Madame Du<abre qui lui répondail par_des
impertiuenses, sur cette question si palpilante, si
aciuelte de la tribune réservés.
Moi, disait Pélronille, cela m'est bien égal. II
fautdirc pourtant que c'élait ennuyeux de voir tou-
jours ce vieux dans sa boile. Je dois avouer que je
n'aimerais pas a voir papa la-dedans: ce n'est - pas
assez poétique, nt matnan non plus. Quant a
moi, si j'y allais, je sentirais toujours tous les yeux
braqués sur moi,et cela me donnerait des distractions.
Mais enfin, je ne vois pas la ruison pour laquelle les
Comptoir s'en emparcratenl: cela ne leur apparlienl
pas Qu'on la inetle en adjudication, ct, s'il n'y a
pasd'amaleur, qu'on la fasse détnolir. N'est ce pas
votre avis, Madame de Vaubois
Pas tout a fait: la tribune a été faite pour le
bourgmestre; e'est a litre de maire que M Comp
toir l'a élablie; e'est a litre d'ancien bourgmestre
qu'il l'a occupée, jusqu'a sa mort Je suis convain
cue que de Vaubois n'en voudrail pas puur rien et
n'y entrerail jamais; mais il n'en est pas moins vrai
5,15
6,34
9,38
10,51
1,28
2,49
4,24
5,31
7,21
8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
8,14-
9.41
10,34
11,53
1.13 3,25
2,38 4,37
3.12 exp. 4,59 exp. 5 28
4,20 6 37 7,33
5,11 7,22
7,33.
8,55.
IIou I hou I
La corde au cou
A bas Malou I (bis)
Faut qu'on le pende (bis)
A bas Malou l (bis)
Faut qu'on le pende, la corde au cou.
qu'il faut respecter les principes, et je ne vois pas
sur quoi s'appuieraient les Comptoir, pour prendre
possession.
Ce n'est pas d'aujourd'hui, obset va Madame
Dusabre, que je m'apercois que les Comptoir veu
len! primer parloul. S'imngineni-ils, par basard, que
nous sommes encore au temps de ia République
fiancaise, ol qu'ils ont hérilé de tous les lilies de ce
despote, qui a malmené pendant si longtemps la
commune
Nous verrons ce qu'ils feront, ajouta séche-
ment Madame de Vaubois Mais, en tout cas, cela
ne se passera pas sans protestation. S'il faut luller,
on lutterael j usqu'au bout.
Ces derniers mots avaient été prononcés d'une
voix sourde et presqtie inintelligible; mais ils indi-
quoient, par leur intonation, une résoluuon des plus
fermes, une volonté féminine décidée a se briser
plutöt que de céder. E; on connait le proverbe
ce que femme veul
En ce moment, la potte de la salie s'ouvril. Ma
dame Comptoir fit sa réapparition, précédée de ses
sceurs, des soeurs de son niari, des autres paren-
les, toutes liabillées au dernier gout Les premières
arrivées firenl feu de peloton de lous leurs yeux
contre celies qui se présrnlaient. En quelques in
stants, rapides comme la pensée, les toilettes furent
ana'ysées, mora lenient déeluqueiees, puis estimées
au plus juste prix. Ilélas! si modérées que fussent
les estimations, il y en avail pour plusieurs niillters
de francs. Le deuil coóle si cber dans le siècle oil
nous sommes! La mode,., oh! la mode...