re PRIME. s I <^s£M£7y^ s s N° 1,151. CALENDRIER LIBRE-PENSEUR. q aAN£* Mercredi 10 Janvier 1877. 12e annee. fa z O 2 s«$c O 2 s Le Journal parait le Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coülent lo centimes la ligne. Les réclames et annoncesjtidiciaires se paienl 30 centirhes la ligne. On traite d forfait pour Ie-, insertions pui année. ün numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes, Les numéros supplémenlaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coüfent 10 fr. les 100 exemplaires. C H E M I IV g 1* K Ié K 16. 1 Décembre. lép mei Renouvellement des Abonnements au Journal d'Ypres. Pour faciliter les expeditions, MM. les abonnés du dehors sont priés de renouveler leur abonne ment par l'intermédiaire de la poste et de vouloir payer les quit tances qui leurs seront présentées par les facteurs. L'imprimeur-éditeur Vandergiiinste- Fossé, Tue au Beurre, 66, a Ypres, voulant donner un grand privllége aux abonnés du Journal cC Ypresmet a leur disposition le portrait de s. EM. LE CARDINAL-ARCHEVÈQUE DE MA LINES, très-magnitique chromo-litho graphie, mesurant 72 sur 56 C9. Ge portrait ne coüte pas moins de 15 fr. dans le commerce et est livré a nos abonnés au prix de 5 et fran co a fr. 5,50- Pour recevoir ce portrait franco, il suffit d'envoyer d'avance le montant en timbres-poste ou un mandat sur la poste au. bureau de ee journal. Nous lisons dans I'Union: La politique entend que l'Eglise ne s'oc- cupe pas d'ellc, mais la politique ne cesse pas des'occuper de l'Eglise. Elle la provoque, la fait parler lorsqu'elle ne dit rien, dénature son langage quand elle parle, et la mèle ii toules les questions. Elle ne l'appelle pas par son nom, mais lui donne des sobriquets; elle UN la désigne par les mots de clérinalistne ou tfullramonlanisme, et s'embusque derrière l'équivoque pour tirer sur les plus vénéra- bles institutions. Mais les ruses n'ont pu voi- ler ratlaq'ne directe; ce sont les droits essen- tiels de l'Eglise- que Ton nie, a Berlin cpmme en Italië, et en certain es régions de Vienne el de Paris. Une mission lui a élé donnée sur la terre.' conduire les hommes au salut éternel par la pratique des enseignements divins. II faut done qu'elle instruise et qn'elle vei 11e au dépot des vérités confiées a sa garde. Si on ne lui permet pas d'enseigner, elle combat pour obtenir ou pour re;saisir ce droit; si l'oti entreprend d'allérer ses doctrines, elle en defend la purete; louche-l-on a ses lois? elle les maintienl dans leur inlégrité el ne recule pas. Sans se tnèler des affaires du temps, elle vient en aide a la société civile prèchant la soumission, le bon ordre, les ver- lus qui font les bons citoyens. Rien n'esl plus aisé a l'Eglise que de vivre en parfait accord avec l'Elal; rien n'est plus fréquent que de voir l'Eiat empiéler sur les droits de l'Eglise, paree qu'il est, par nalure, jalou.x de tout pouvoir qui n'est pas le sien. II commence parètre envabisseur, puis il devieni persé cu teur. Nous avons souvent traité ces quest ions avec le vif désir de les raidre accessibles a l'intelligence de tous; el les sont remuées au- jourd'hui dans le public comme dans les chancelleries, ma is on les connait mal. Tout effort pour les éclairer mérite d'èire signalé et encourage; nous devons surlout prèter notre attention a la parole des hommes par- liculérement compétents. Un prélat romairi, qui a laissé parmi nous de bons souvenirs et qui occupe awjourd'hui uri poste diplomali- que en Europe, vient de publier sur cel im portant sujet un écrit trés digne d'ètre lu eet écrit, inlilulé: le Ciéricalisme ou CUl- tramontanismetPaprès les unticléricaux, renferme beaucoup de choses en peu de pages. L'eslitnable auteur répond directe- merl! el gravemenl; sou langage, empreint de la vraie doctrine ,T>maine et du caiholi- cisme Ie plus pur, est a la fois ferme, ,rT,esure' lumineux. Le prélat est au courant des oeu- vres de nos adversairos en Allemagne; i! les cile el fait justice de leurs erreurs. A combien d'exlravagances el de méprises a dormé lieu cho.z nos adVersaii'es la defini tion de l'infailhbililé ponlificale! C'est sur- lout au nom des sociéiés eiviles que l'on a proteslé contre ce dogme. En pénélranl au fond des choses et en s'inspirant du seul amour de la vérilé donl l'homme ne peul pas se dësinléresser sur la terre, on devrait apprendre, nori sans plaisir, qu'il existe ici- bas un Maiire providenliellemerit préservé de l'erreur, un représentant immuable de la doclrine révélée. Cellc mfaillibililé, si néces- saiie a I exisienee des sociéiés, nous apparait nième dans I aniique irisiiieiion romaine. Le Sé na ttel que Tuciie notis le peïn'l et lel que Cicéron Ie définitélail le gardien de tous les droits, de tous les intéréts, de toules les vé- rilós; sou autorilé élait le dernier mol de lonles choses, l'alpha el l'oméga du genre humam. L'ancien génie romain, essentielle- ment conservateur, lenait a 1'immulabililé des pr incipes, el son Senat, d'après Tacite, faisail la magnificence de Rome bien pins que la beauté de ses monuments. Le grave his toriën latin trouve des expressions dignes de remarque pour retracer ce caraclére suprê- me indiscutable et préservatcur du Sénat; il le proclame Ie représenlant de l'élernilé des choses de la paix et du salut des na- lions e'élail comme une préface de l'in. faillible autorité catholique. L'aulour de l'é- orit qui nous occupe a trés-heureusemenl mis en lumiére ces souvenirs et ces trails de la constitution romaine. Le docte prélat nous montre les droits de l'Eglise en face des dominateurs de la terre, dans l'ordre moral, et qu'elle exerce ^rüh;> "t souveraineté. L'Eglise avec indépei.danco s'occupant parle comme ayanl puissance, - de ce rnondé, non pas au point de vue jerii-1 porelp mais dans l'mlérél élernel desames. Elle rte fait pas de la politique comme oq I entend dans les lutles ordinaires des partis, mais son devoir esl de reprendre les gou- vernemenls lancésdans les voies mauvaises. LEglise, faussement aceusée d'empièler sur le domaine civil, ne louche a l'Etal que dans la mesure de sa propre mission. Elle n'aliend pas que d autres lui fixenl ses limit es; elle les connait el les maintiéiïl. II y a des régies qu'elle seule peut interpreter; c'est uu droit qu'elle ne livre pas. Ou a débilé tant de niai- series sur le Syllabus, qu'il faut un certain effort pour en parlër encore. Noire auteur démonlre le cöté social et conservateur des solutions de la doctrine catholique. Le Sainl-Pére, dil-il, se voyail abandonné'des puissances de la terre, el savait qu'en par- lant de la sorle il ne fora il querendrecel abandon plus général et plus dur. Toules ces considerations ne Tont pas arrété. Et pduir- quoi? Paree qu'il s'agissait de I'intérèt de ia vérité el du salut de ceux-la mêmes qui re- poussaient eet appui et qu'il falfait sauver malgréeux. L'impopularité qui a suivi eet acte du Saint-Siége était prévtte; ces sorles de crainlés n'önt jamais reteiiu le lieutenant du Christ. Quellesque soienl les injustices et les ingratitudes, il sera toujoure vrai de dire que c'est l'Eglise qui, par son caléchisme et son bapiême, a donné au monde, dans toules les directions de la vie, ce type chré- tien de dignité. de perfection, de liberie lm ma i rie que l'antiquité avail pressenti. |l peut couvenir aux chefs des empires de ne plus écouter la voix de l'Eglise, m lis nous avons le droit de leur rappeler que c'est grace a elle qu'ils eommandén't a des nations civil isees. ">"velles theories philosopbiques, sur- Les tio.. •""ne, dans leur applica- lout celles d'Allem,,^ '-Nmbées au- lion aux sociéiés humaines, som u,. dessous des idéés morales de l'ancien monde; la philosophic de l'antiquité ne séparait pas l'ulée de gouvernement de l'idée de justice divine; nos contradieteurs-supposeni que les droils de Dien sont une invention dn cléri- calisme; ils ignorenl que ces droits supé rieurs ont été recounus et proclaniós par tons les grands esprits des ages polythéistes; un mot résuinait les droils de Dien: ie mot de suprème justice. Les anciens n'admellaient pas que l'on put gouverner un peuple sans celie notion de jusiicé'èlérnelle. La philoso phic allemande, acceplée par nos, publicis es révolutionnaires, a imagine VE/al de droiteest a dire l'Eiat existant par soi- mème, sans relations d'auetio genre avec l'idée divine, puisant en lui-mème sg morale et sa raison d élre, lirauil tout de la force pure et du suffrage populaire. C'étail l'a vis de la seele épicurienne contre laqnelle s'irt- dignait Cicéron, eest l'a vis des politiques athées de noire temps. Cela s'appelle le droit Z CO CO CO O t-v CO Q X Sm >- O CP -< w OS «W.' r#7 ^Vl ■k-$rtm&j s C/3 02 X C PC O -O 30 H rn CO H 50 w n r- S«- 'Z W 5 m e ~0 w >- 50 Popefinghe- Ypres, 8-18,7-00,9-28,I1 -00,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-30,9-07,12-07,3-57,6 50,8-45,9-50. l'o- - 1 1 Poperinghe-Ypres, 8-23, 4-10, 8-28. !S. 1-50. 7-50. 1 vers Oslende. Bruges Roa- PoperingheT Ypres, 5-15,7-00,9-28,11 -OU,2-15,r>-us,y-ao x pres-roperingne, o-au.v-u/iz-u peringhe-liazebrouck, 6 53, 12-25,7-10. llazèbróhck Poperinghe Ypres, 8-25, 4-10, 8-25. Vines-Routers, 7-50, 12-25, 6-45. Koulers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. Kouters-Bruges, 8-48, 11 -34, 1-13,5,tö, 7-30, (9-55. Licluerv,Lichieqv.- Thourout, 4-25 m. Iers 8-25, 12-45,15-05, 6-42. Lichterv.-Courlrai, 5-25 m. Ypres-Courtrai 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25, Courlrai- Ypref, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. - Ypres-Thourout, 7-18, 12 06, 6 20, (ie Samedi a 5-50 du maiin jusqu'a Langhemarck). rhourout- Ypres, 9 00, 1-25, 7-45, (le Samedi a 6-20 du malin de Langhemarck a Ypres). Comines-Warnëlon-LeTouquet-Houplines-Ar»ie»nëres, 6-00, 12 00, 3-35, Armentieres-Houplines Le lotiquet-Warnelon- Comines 7-25, 2,00, 4-45. Comines- Wqrnèlon 8-45, m 9-30 s. (le Lundi 6-30,) YVarnêlon-Comines 5-30, 11-10, (le Courtrai' dfruqes, 8-05,11-00, 12-35,4-40, (Ingel.) 6-55. 9-00 s. (Licluerv.) - Bruges-Courlrai, 8-25, 12-45 5-05 6-42. Bruges, Blankenb, Heyst, (Slation) 7-25, 11-08,2-50, 7-35.-(bassin) 7-31, 11-14, 2-56, 7.41, - Heyst, Blankenb, Biuges, 5-45 8 25 11-25 5-30. ngelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15. - Ingelmunsler-Z%wze, 6-10 7-15. Gand Deynze-lngelmunsler6-58, 11-20, 4-41, 7-21. Deynze-lngelmunsler, 1-00. Ingelmunster-inseo/iem', 6-05, 12-55, 6-13. knse%\\em-Ingelmunsler,'7-42; 2-20, 7-45. Lichtervelde-Dixmade-Furnes et Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerke-Furnes-Dixmude et Lichterveldeb 38, 11 10, 3-40,5-00. Dixmude-A^i«M»or1,9-50,2-20,8-45. Nieup-Ltom, 7-30,12-00,4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-80, 8-05. Oslende-Thowroul, 7-55, 10-10, 12 25, 6-15. Selzaeie Eecloa, 9-05, 1-25, 8-28. Eecloo-Se/zaeZe,5-3,5, 10 15.4-22. Gand-Ternèuzen, (station) 8-17, 12-25, 7,30 (porte d'Auvers) 8-30, 12-40.7 45.— l'ernouzen Cand,ö-00, 10-, Selzaete-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5 10 m.) Lokeren-'Selzdete, 6 00, 10-25, 4 45. (Ie Mardi, 9,30.) C O B. H. E! i COURTRAIBRÜXSLLES. IPOIÏDAIVCES. BHUXKLLBS, COIJRTRAl. Courtrai dép. Bruxelles arr. 6,37 8,50 10,53 1,35 12,33 2,25 3,42 6,10 6,38. 8,54. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,00 8,28 10,46 12,21 2,44 5,38 7,56 64? 8,44. COURTRAI, TOURNAI, LILLE. Courtrai dep. 6,37 10,56 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,38 12,08 4,00 6,35 10,00. I^ilie Tournai Courlrai arr LILI.K, TOURNAI, COURTRAI. 5,18 S,2z 11,05 2.22 4,48 5,42 8,56 11,2.9 2,40 5,39 0,34 9.47 12,26 3,38 6,33 COURTRAI, CAND. CANOCOURTRAI. Courlrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 9,49 11,08 12,31 1,51 3,44 8,04 6,40. 7,56. Gand dép. Courtrai arr 5,15 6,37 9,38 10,56 1 28, 2,54 4,24 5,34 7,2! 8,47 BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. ö,49ex. 7,04 9.39 12.34, 2- 82,ex. 6,43. Gand a 7,34 8,19 10,54 1,49 4,u7, 7,58. 9,31. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4 00, 7,15, 9-31. 10,40. Ji 800 II BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles dép. 7,20 8,14 11,06 1.35 3,02 ex, 4,59 ex. Gand arr.'i.00 8,38 9,41 1,23 3,59 4,1 1 6,29 Bruges 7,15 9.23 10,34 2,38 - 8,01 7,22 5.58 7,78 8.31 M. Pierre Joigneaux agricu'leur et député vient de publier un calendrier hisiorique qui affiche l'amhilion de détróner le calendrier vulgaire. II y écarté les saints poliment dn moins 'c'est le Siècle qui le dit), pour y substituer des periseurs, des artistes, des travailleurs porja.nl les mêmes notns, sans avoir l'air de se douter que ces noms, sont encore un hommage aux saints, puisque eest a eux qu'ils ont élé empruntés el qu'il contribue ainsi a perpétuer leur mómoire en voulant les faire oublier^ Ce n'esl pas la première entreprise de ce genie. La Révolution en avail lenté une, plus logique et plus radicale, plus agricole aussi, el qui semblai1 bien faite, a lous ces poinls de vue, pour séduire le citoyen agr.culleur Joigneaux. Elle avait rem- placé les saints par des légumes, des fleurs et des fruits que coupait, de cinq jours en cinq jours, le nom d'un animal domestique ou celui d'un instru ment araloire Raisin, Safran, ChaluigneCol- chique, Cheval, Balsamine, Carolle, Amaranle, Panais, Cuve. Ou encore Pomme, Céleri, Poire, Betterave, Oie, Mache, Chou fleur Mxel Gemè- t're, Piocbe. C'étail charmantetM, Joigneaux esl un ingrat, un faux révolulionnaire, un fauxagii- culteur, de n'avoir pos simplement ressuspilé ce chef-d'oeuvre II aura craint sans doute d'etre trop rural. II y eut une période, sous la Uévolotion, ott ia motie se répandit parnri les puts «Ie remplacer leur riom debaptéme par celui du légume correspondanl. Ainsi le reprwenlant Milhaud, du Canlal, signa Cumin Milhaud le général Amedée Doppet se fit appeler Pervenche, mais en trichanl d'un jour, car il eut dit s'appeler Couvoir, ce qui était désagréa- ble. O» pouvait rencontrer pis encore et lomber. par exemple, sur Pistache, ConcombreFumier, Pierre a ChauxTopinambour, ou même sur Melon, Cornichon, Biddon, Cochon, sauf le respect du lecleur. Une lelie perspective n'avait rien de séduisant, et l'on concoit que eet u-age ne se soit jamais popularise, comme celui de s'appeler Timoléon ou Brutus. Dans ce système, M. Pierre Joigneaux eül dü signer Coriandre Joigneaux; mais il était placé entre Artichaut, Absinthe el Eehalole, el la pensee du péril auquel il échappail de si peu l'aura épouvanlé. On connait aussi le calendrier positivisle, dressé par M. Anguste Comte, avec ses treize mois de quatresemaineschacun,placés sous l'invocationd'un grand homme depuis Moïse représentant la théocratie initiale jusqu'a Bichat, qui représenle la scieuce moderne, et avec un choix, pour cha- que jour, de saints humanitaires oü l'on rencontre, dans un pèle-méle élecltique, saint Louis et Crom well, saint Vincent tie Paul el Molière. M. Pierre Joigneaux s'esi montré plus exclusif. Je trouve bien sur son Calendrier quelques noms qui n'unl guère mérité eet honneur démocraiiqiLe et qu'on serail en droit de lui reprocher comme uoe concession blamable a l'infême réaction Tan- neguy-DuchalelMmc Julie Récamier, la reine Ma- thilde. Mais, en ce qui concerne les saints, pas de compromis M. Joigneaux n'on veut plus, el le Siècle l'en loue. n Si Pierre Joigneaux, dit l'ancien organe de feu lluvin, fail une guerre acbarnée aux mauvaise bêtes qui déli'uiseiil les phintes, il est un ennemi auquel il porie une haine non moins vivace c'est la superstitionce phylloxera de l'esprit. Rien ne l'agace et ne le révolte cjmme certaines fausses notionsqit on s'óbstihe i enlrelenlr dans I esprit des masses. Qu'esr Cé, par exemple, que cette longue série de saints qui t ncombrenl nos calendriers depuis saint Odpon, qui ouvre l'année, jusqu'a saint Sylvestre, qui la ferme Que voulezvous que dise saint liufin a 1 esprit du brave homme qui consulte un almanachT Et saint Q'lgus, fet sainie Agathe, el tam d'aulres? Qui a jamais rien appris au défilé de ces 365 individus des deux sexes qui vont comme des capucins de cartes du le- janvier au 31 décembre? lis indiquenl les foires nous le voulons bien mais conseivez les noms sans les affubler du litre de saint, ajoulez a la suite un nom de familie choisissez ces noms parmi les hommes qui se sont rendus utiles a la science, a I'art, a I'induslrie, la navigation, ('agriculture, a l'humanité enfin, pour tout dire d'un mot qui embrasse tous les pays et tous les temps. Au lieu d'un calendrier d'église, vous aurez un calendrier d'histoire; au lieu de vous rappeler un saint qui n'a jamais rendu service i personne, chaque jour vous dira le nom d'un homme dont le passage en ce monde a élé utile a ses sem- blables II y aurait bien quelque petite chose a répondre a ce beau raisonnemerjt. Sainte Agaihe ne disant rien a iesprit de M. Joigneaux, il l'a retnplacée par Agathe Deken. II parait q,Je c'est une illustre. En aviez-vous jamais ouï parler I Moi non plus. Mais M Joigneaux, homme fort, puissant erudil, nous affirme qu'elle a créé ie roman en Ilollande. Voila qui doit intéresser les ruraux C'est comme Charlemagne I Qu'esl ce que Char lemagne?je vous demande un peu. Oir prenez vous Charlemagne Expulsons ce personnage ohscnr c'esl inuiile, et remplatjnns le par le célèbre Char lemagne Guel. Mats surlout nedites pas que vous eonnaissez Ie piemier uu peu plus que le second vous feriez de la peine a M. Joigneaux Je reiève encore, dans le Calendrier historiqïte les noms du nolable Justin Raineau, du fameux Fiacre de Celles, du renpmtné Foriun.é Dufau, du glorieux Yves Goguet. J'en pourrais relever tronie oitires aussi inconnus, Sans compter ceux qui sont Irop conrms. Par exemple. M' Pierre Joigneaux admel aux honneurs de sun calendrier el propose aux hommages du peuple, AgnèsSorel. pour ma part, j'aime mieux sainte Agnès, Simon,e( Cahoche Prival d'AnglementSophie Mourner lü ll a un faihle ponr les comédiens et pour les actrices il n'oublie ni Mélingue qu'il appeile Marin Mélingue, en choisissant le plus inusilé de ses noms ni Ar- mande Béjail, qu'il inscrit au nom de Claire, pér une bévue analogue, mais plus forte; ni Rachel, qu'il introduit a la date du 24 janvier, comme s'il y avait jamais eu sur le calendrier chrélien cette dale ou a une autre, une sainte Rachel ni les deux Contai, ni M"c Debne, ni même Marguerite Mop- lansier!. Après la Béjart, hélas! Mais apiès la Moniansier, hola! Je vous fais, citoyen, I hunneui* de croire que vous préfórez vous-mëme sainie Mar4 guerile, Mais quoi pensez vous d'offrir aux léjiu- blicains de si jolis pairons? M Joigneaux n'a pas oublié César Ducornet, peintre né sans bras Qu'esl ce que cela fan, disait Calino s'il avait des mains?»); ni Léon Guz an, ni Prosper Enfantin, ni Auroie Dupin, c'esl- a dire George Sand; ni Qtiinet el Michelet, ni même j Philarète Chasles, ni Zéphirin Grégoire, a qui son ]- CJ pèrti, heuteux sumeur de poiriers, a dédié i'un do ses meiileurs gains ni M"'* Sppbie de Bawr, mai'iée d ahord a Saint Simon, qui divoi-^a a regiet, |>ar vocaliiut ni Mathurin Lanlara, peintre de latent, qui mërita, par son ineondiiite de iii'ourir a 1 iiöpi lalOn vuil quelle jot ie macê- doine ei quel agrëable style. Que serail-ce si je nolais les coups d'oeil d'aigle que M. Joigneaux jeiie cè el la sur l'histoire Mais il emptunte surlout ses saints, comme ou peul croire, notre immortelle Révolution. Vous y trouverez Agrico! VialaCa - mille Desmouiins, Biberte Barreau, une héroïne qui se bal til comme une lipnne en l'an II et qui esl insci iie au 19 février, la place de sa,int Gahirj pourquoiel quel rapport y g t il entre ces deux noms?Maximitien Robespierre, Eléonore Du- playsa fiancée S anislus Mailard, un des plus intrépides a la piisede la Bastille el l'assaul de l'abbaye Reine Audu, qui entraïna les femmes a Versailles pendant les jour d'Octobrq, et même Ferdinand Flocon. J'allais oublier Sylvain Marécha!. «auteur de poëmes et du Diclionnaire des Alhécs.» De inicux en mieux ll est vrai que M Joigneaux, qui ne fait point sa mijaurée, a mis aussi Evarisle l'aruy au nombre de ses saints. Alluus, décidément, j'aime mieux les nölres. S'd faut en croire l'apologie dn >ièele, les saints (les anciens) n'ont jamais rendu service a per. sonne. Le Siècle, comme il lui arrive quelquel'ois, n'a pas suffisammenl léfléchi a ce qu'il diSRir M'érne a ce point de vue, la comparaisou ne serail pas a l'avanlage des nouveaux saints. Voulez vous l'es. sayer? Prenons, sans clioisir, les qtialre premiers noms de chaque calendrier

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1