libérale aux dépens de son bien-être. Sou-
cieux de sa suprematie comme en 1870, i|
élonna el troubla la secle par la vigueur de
son altitude, et nous assislons depuis lors a
l'un des mouvements d'opinion les plus im
posants dont il soit fait mention dans l'his-
toire de nos lulles poliliques. A l'heure qu'il
est on ne citerait pas un coin du pays qui
n'ait fait entendre ses vceux a la législature
et énergiquement repoussé les arrogantes
pretentions de la gueuserie.
Cette fois encore Ie sentiment général a vu
clair dans ces menées ambitieuses et ila flétri
juslement l'hypocrisie d'un égoïsme qui
cherchea prévaloir sur Tintérêt public.
Quoi de plus choquant en effet que les
contrastes que l'on découvre ici entre les
apparences et la réalilé
Tout comple fait que trouvons-nous done?
Des périodes ronflantes sur l'avenir de la
Belgique et sur rhonneur national, mais au
fond de mesquins appétits de pouvoir.
Un parti qui crie réforme éleclorale El
qui pense portefeuilles
Des déclamations bruyanles sur la fraude
et la corruption, el des efforts désespérés,
des appels a l'émeute pour couvrir une
fraude odieuse et sauver du naufrage, par
cenlainesles faux aspiranls-élecleurs sur
lesquels on compte pour assurer Ie triomphe
de la gueuserie.
La prétention au pouvoir affichée sans ver-
gogne, et, pour justifier cette prétention,
lout ce qu'il y a d'incompalible avec Ie prin
cipe de la puissance des prédications anar-
chiques, la perturbation dans les rues, les
atteintes aux personues, a la propriélé, au
bon ordre la guerre ouvertement déclarée
a la religion; l'outrage déversé a pleines
mains aussi bien sur les dépositaires de l'au
torité civile que sur les minislres de l'Eglise!
Les lermes de la question sont done nelte-
inent posés. Le libéralisme veul Ie pouvoir
illedemandea la réforme éleclorale, el il
n'admet d'autre réforme que la sienne, que
celle qu'il a mise en rapport avec son but.
Que lui imporle qu'on doive, pour cela,
sacrifïer les exigences de la justice el du bien
général, pourvu qu'on raméne, a son profit,
mais mille fois plusdurs, les temps de ['ex
clusivisme et de l'oppression
Faut-il accéder a ses désirs Faut-il lui
accorder sa loi Ce serail le suicide, et I'opi-
nion publique répond énergiquement non!
DE L'AVENIR DES MASCARADES.
On se plaint beaucoup des mascarades de
Bruxelles et d'Anvers; personne, jusqu'ici,
qui s'en réjouisse solennellemenl, Et pour-
lanl!... n'est-ce rien qu'une doctrine qui
tombe dans la boue, un parti qui se désho-
nore et s'encanaille, pour arriver a quel
résullat? A réveil Ier les honnèles gens qui
dorment encore, a désillusionner ceux qui
élaienl de bonne foi jusqu'ici dans le parli
libéral, a amonceler, au fond du cceur des
catholiques généreux, et Dieu sait s'ils sont
nombreux encore, assez d'indignalion pour
écraser un bon coup l'hydre révolulionnai-
re
Oui, l'excèsdu mal aménera ce bien. Dieu
veuille que les représailles ne soient pas ex-
cessives! ou plutöt qu'il n'y ait pas de repré
sailles, mais seulement une énergique défen-
se. Car hélas! nous sommes des hommes el
les excës sont nécessaires, c'est-a-dire qu'ils
existeront toujours.
Mais enfin, quand, l'histoire en main, on
considére lout ce qui se dit, s'imprime, se
fait, s'autorise ou s'inlerdil aujourd'hui, on
s'explique, entendez-bien, on s'explique lou-
tes les monstruosités inquisitoriales des sié-
cles passés, lis en feront lant, qu'ils*jusli-
fieront, plus qu'il n'est besoin, ce qui est
justifiable de ces institutions d'un autre age,
et, pour tout dire, nous souhaitons qu'ils ne
rendent pas nécessaire leur rélablissement.
Elenvérité, ou vonl-ils avec toutes ces
violences? II n'y a plus de discussion, il n'y
a plus de raisonnement, il n'y a plus d'alla-
que loyale, il n'y a plus mème simplement
sarcasme el moquerie, mais il y a l'insulle
ignoble, l'outrage sanglant, le crachat en
pleine figure. Eh bien ne senlez-vous pas
qu'a de semblables ligres le catholique dira:
Vous la trouvez laide, ma mère! et vous
l'outragez ainsi. Mais moi, je l'aime, ma mé-
re, el cela suffit pour que vous ne puissiez
de la sorte lui crachcr au vi'sage sans qu'il
vous eoiïte une correction dont vous n'avez
pasd'idée.
BRUXELLES.
Faisant allusion aux bruits dont on s'est
julement ému a Bruxelles et qui signalaient
le Roi comme ayarii fait un don deBOO francs
au Denier des Ecoles, a l'occasion de la
cavalcade de la Mi carème, le Journal de
Bruxelles publie la note suivante
a On a rendu comple inexactement d'une
libérahté faite par un anonyme le jour de
la Mi-carèrne. C'esl pour les pauvres de
Bruxelles qu'un don de 500 francs a élé
fait.
Nous nous félicilons d'avoir conlribué,
pour notre part, a faire publier ce démenti
ou ce désaveu, comme on voudra. A tons
égards il élail nécessaire, puisque les per-
sonnes mises dans la confidence de la libéra-
lité royale n'ont pu ni conservera la donation
son caraclère anonyme, ni ce qui est plus
grave empècher qu'on n'en faussal aussi
odieusement la destination.
Mais quel est done cet ON qui méconnait
a ce point les intentions du souverain et ne
craint pas de compromettre le prestige de
la Couronne en l'associant malgréelle a des
manifestations indécentes, qui onl afiligé et
révolté toule la population honnéte? II nous
semble que la chose mériterail d'ètre lirée
au clair.
Si la déclaration du Journal de Bruxelles
est inspirée de haul ml nous n'en doutons
point il faul de toute nécessité que Mon
sieur ON soit arraché a son trop commode
incognito.
Eh quoiON a fait passer Sa Majeslé pour
un patron du Denier des Ecolespour un
complice de M. Anspach. ON a été entendu
de tout Bruxelles; il aeu des échos a l'étrati
ger puisque le Figaro a renchéri sur ses di-
res et en a pris occasion pour éclabousser
notre vertueuse Reine.
ON mentait, le communiqué citéplus haul
nous en donne l'assurance el nous le repro-
duisons avec joie, car il sera un soulagement
pour les bons palriotes, que cette défaillance
royale eül blessés au cceur.
Or, en bonne justice, il ne doil pas élre
permis de calomnier le dernier citoyen du
pays; a plus forte raisoi;le premier. Nous
demaridons que ON soil connu et porle de-
vant le public la responsabilité de sa mau-
vaise action.
MgrDechamps, archevèque Malines, vienl
d'adresser a MM. les cures du diocése la let-
Ire suivante
Malines, 14 Mars 1877.
Messieurs et chers coopérateurs,
C'est dans notre diocése, je le dis avec
douleur, c'est a Bruxelles et a Anvers, que
vienneut d'avoir lieu des choses ignobles,des
bouffonneries sacriléges, des manifestations
pleines d'outrages a noire foi et aux institu
tions chrétiennes. Nos populations conlris-
lées élèvent partoul leurs protestations contre
ces désordres publics, contre ces attentats a
la religion et a 1'honneur du pays. C'est
bien, mais ce n'est pas assez. II nous reste a
expier, a réparer le scandale, et a prier pour
ceux qui n'ont pas craint de s'en rendre cou-
pables. Lisez done aux fidèles qui vous
sont confiés, ces lignes que je vous adresse
pour eux, et dites-leur d'offnr a Dieu, sur-
loul en assistant au Saint-Sacrifice, leurs plus
humbles prières pour des fréres malheureux,
pour des Beiges autrefois vrais enfants de
l'Eglise, mais acluellement infidéles a la foi
de leurs pères et aux plus glorieuses tradi
tions de leur patrie. Dites-leur encore qu'en
accomplissant bienlót le devoir pascal ils con-
jurent Notre Seigneur Jésus Christ, par ('in
tercession de l'iinmaculée Vierge Marie et de
Saint Joseph, d'éelairer ceux qui I'ont offen-
sé el de leur accorder la grace du repenlir.
Dites enfin aux ames ferventes de comma-
nier quelquefois a cetle intention.
II est temps de penser que les iniquités
pubhques, et en particulier les mensonges,
les blasphémes répandus chez nous par' les
journaux antichréliens, pourraient bienl'em-
porler dans la balance de la justice divine
sur les bonnes ceuvres qui se font en Belgi
que, si nous ne nous hations de nous dé
vouer en plus grand nombre, et avec plus
d'ardeur encore, aux grandes causes de la
vérité el du droit, el a lous les sacrifices que
réclame de nous la pratique généreuse de la
charité, de la miséricorde spirituelle el de la
miséricorde corporelle.
Recevez, messieurs el chers coopéra
teurs, l'assurance de mes sentiments les plus
aiïeclueux en Jesus-Christ.
VICT.-AUG. card. DECHAMPS,
Arch, de Mal'nes.
FEDERATION DES CERCLES CATHOLIQUES
BELGES.
La 9c Assemblee générale annuellc de la
Fédération est définilivement fixée aux sa-
medi 21 el Dimanche 22 Avril prochains.
On sail déja que ces assises dont I'importan-
ce déja si considérable, s'accroit de plus en
plus, se tiendront a Charleroi, et servironl
en inéme temps d'inauguration du beau et
vaste local que les catholiques de cetle ville
ont érigé.
La session sera ouverte le Samedi 20
Avril, a 3 heures, et dans la soirée un trés
beau concert sera offert a MM. les délégués
des Cercles catholiques et aux membres du
Cercle carolorégten.
La séance du lendemain commencera a
10 heures el se prolongera jusqu'a une
heure, moment du Banquet d'adieu; le prix
de la souscription a ce Banquet, est de fr.
6,50 vin non compris.
Les communications avec Charleroi sont
trés faciles, vu le grand nombre de voies
ferrées qui aboutissent a celle ville. Prenons
pour exemple un point trés éloignè, Ostende:
en parlant le matin a 6 h. 20 on arrive a 7
h. 34 a Gand, d'oii le train express pour
Charleroi part a 8 h. 12 el arrive a 10 h.
Lesoir on part a 4 h. 14 de Charleroi, on
rentre a Ostende a 7 h. 51.
De Courtrai le train partant a 6 h. 37 m.
du matin peut réjoindre a Sotteghem celui
en destination de Charleroi.
Les catholiques de Charleroi préparent a
leurs amis des cercles fédérés un accueil
cordial; ils feront en sorle que la 9° assem
ble soit digne de ses devanciéres et qu'elle
puisse conlribuer au bien-être de la grande
cause catholique.
LA FLAN ORE LIBÉRALE
Nous avons annoncé que l'abject article
que la Flandre libérale avail publié, ces
jours derniers, contre le Collége des Cardi-
naux allail donnet; lieu a un procés contre ce
journal.
Parmi les personnes oulragées dans le
nom qu'elles portent et qui comptent deman-
der réparation a la justice beige, on cite M.
le comte Conrad Alexandre Ferretti, arrière
neveu et héritier du cardinal Ferretti, et M.
le prince Mario Chigi, Albani, prince de
Campagno, parent et héritier du cardinal
Albani
On annonce aussi intervention au procés
de M. le chevalier Moroni, ancien premier
valet de Chambre de S. S. Grégoire XVI, qui
a élé, pricisémenta raison de ces fonclions,
calomnié par la Flandre libérale.
C'est M. I'avocat Léon Collinet de Liége
qui, avec un honorable membre du barreau
de Gand, est chargé de plaider la cause des
demandeurs.
NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE.
Mgr l'Evèque de Bruges a nommé
Vicaire de St-Francois, a Menin, M. Note
baert, professeur au collége d'Oslende.
CliroBiiquc locale.
DISCUSSION
DU BUDGET DES TRAVAUX PUBLICS.
Nous donnons, celte fois encore, Ie pas sur
tout autre article de chronique locale aux
déclarations imporlanles relativement aux
travaux a exécuter dans I'arrondissement
d'Ypres, qui onl été faites cette semaine a la
Chambre des représenlants, au cours de la
discussion du budget du ministère des Tra
vaux publics pour l'exercice de 1877. Grace
a la vigilance de nos dépulés, cetle discussion
est cette année parliculiérement intéressante
pour notre arrondissement.
Malheureusement les Annales parlementai-
resne nous ont pas encoreapportèlediscours
prononcé par Monsieur le Ministre des Tra
vaux publics, dans la séance du 21 Mars:
nous n'avons done pas jusqu'ici l'ensemble
des déclarations favorables a nos intéréts,
faites par l'honorable M. Beernaert.
Mais lout d'abord, en ce qui concerne l'in-
térèt primordial de I'arrondissement, la re
prise des chemins de fer de la Flandre occi
dentale, nous relevons dans le discours du
20 Mars de Monsieur le Ministre cette décla
ration formelle:
Une lorce que l'on peut considérer com-
me irresistible, puisque c'est celle de la
logique, aménera l'Etat, un pcu plus tót,
un peu plus lard, a absorber dans son ex-
ploilation toutes les lignés d'intérèt géné-
ral qui sillonnent le pays. Cela ne me pa-
rad pas douleuxfai toujours élé de cel
avis.
Et plus loin, insistanl sur ce point:
Mais quoi qu'il en soit de la question de
principe, je crois que je ne renconlrerai
qu'uii coniradicieur dans celle Chambre
et ce sera l'honorable M. Le Hardy, lorsque
j'avance que la question est jugee en Bel-
gique, que, bon gre malgré, il faudra que
nous allions jusqu'au bout, que l'Etat beige
est appele, dans un avenir plus ou moms
rapproché, a concenlrer entre ses mains
l'exploilation de tout le réseau d'intérél
général, et qu'il aura 4,000 kilomélres de
chemins de fer a exploiter.
Pour que cel instrument de tralie, placé
aux mains de l'Etat, exerce toute son influen
ce fécondante, il faut, d'après l'honorable
M. Beernaert, deux conditions: qüe l'Etat
puisse conserver des tarifs réduits; qu'il sau-
vegarde la productivité des chemins de fer,
en se gardant de créer, a cöté d'un instru
ment de transport, un instrument de trans
port concurrent. Le Ministre en arrive ainsi
aux canaux établis parallêlement a des lignes
de chemins de fer existantes, et spécialement
au Canal de Lys-Yperlée, dont le prompt
achèvement et la reprise sont si vivement
sollicités:
La cependant, reconnait 'e Ministre, la
situation est fort intéressante; beaucoup
d'argenl a été dépensé; le travail est aux
trois quarts achevé et il est facheux de voir
ainsi, faule de complément, un capital con-
sidérable n'avoir aucune utilité induslrielle.
Maisest-ce a l'Etat qu'on doit s'en pren-
dre? II était généreusement intervenu dans
la constitution du capital, et il a rempli les
obligations qu'il avail assumées; c'est la
Société concessionnaire qui, depuis long-
temps et malgré diverses mises en demeu-
re, n'a pas rempli les siennes et se trouve
sous le coup d'une déchéance.
«L'honorable Ministre des finances a recu
diverses députations qui sont venues l'en-
trelenir de cette affaire, et la réponse qu'il
leur a faileme parail satisfaisante.
II reste, dit-on, 2 millions a dépenser.
Ce capital devrait ètre fourni lout enlier
par la Société; eh bien, le Gouvernement
pourrait faire un pas de plus en proposant
aux Chambres de diviser la charge, et en
intervenant encore pour moitié. Celte pro-
position, toute bienveillante, est restée jus-
qu'ici sans réponse. Et il semblerail de
nouveau que l'on altende tout du Gouver-
nement. Serait-il juste cependant que l'Etat
fit la dépense entière, sans mème que ceux
qui y sont le plus intéressés y conlribuas-
sent?
Nous avouons que celte réponse du minis
tre, qu'il était équitable de faire connaitre,
ne nous a coinplètement ni convaincus, ni
satisfaits: el nous nous disposions a consi
gner ici les observations que cette réponse
nous a suggérées, lorsque ce matin même les
Annales parlemenlaves nous arrivent avec
deux nouveaux discours, l'un de l'honorable
M. Tack et l'autre de notre honorable repré
sentant M. Struye, prononcésa la séance du
22 Mars. Les objections formulées par ces
deux horiorables membres de la Chambre,
remplaceront avanlageusement et très-com-
plélement les nólres: Nous reproduisons ces
discours d'aprés Ie texte des Atinales, du
moins en ce qui nous concerne:
Lc discours de M. Struye, oulre de nou-
velles instances relativement l'achévement
du Canal Lys-Yperlée, renferme l'indicalion
des travaux intéressant notre arrondisse
ment, dont l'exécution, consenlie par le Gou
vernement, s'eff'ectuera dés cetle année:
M. TACK. Jo regrette que l'honorable mi
nistre ne nous ait pas donné des espérances un
peu plus positives en ce qui concerne le canal de
la Lys a l'Yperlée. Je parle fort amon aise de ce
canal paree qu'il n'olïre guère d'intérèt pour I'ar
rondissement que j'ai l'honneur de représenter.
D'après ce que nous disait M. le ministre, les
canaux ont fait leur temps ou a peu prés, tout
au moins dans certains cas determines. M. le
ministre a reconnu cependant qu'on ne pouvait
pas laisser inachevée une voie de communica
tion pour laquelle le gouvernement a fait déja
une dépense de 2,600,000 fr. II a ajouté que si le
gouvernement se décide a faire un nouveau sa
crifice, il faut que les concessionnaires en fassent
un également.
Or, pour quiconque connaït la situation des
choses, il n'y a rien a espérer de ce coté; les con
cessionnaires sont ruines; si nous devons atten-
dre qu'ils fassent un effort, le canal ne sera jamais
construit. Tout le nord de la Flandre, cependant,
est grandement intéressé a ce que cette voie de
communication s'acliève. Les populations des
arrondissements d'Ypres, de Furnes, de Dix-
nmde, d'Ostende ont droit, comme toutes les
autres, a avoir le charbon a bon marchéor,
pour cela, il leur faut le canal Lys-Yperlée.
Mais, je le répète, si le gouvernement ne se
charge pas d'aehever le canal, jamais il ne sera
achevé; les concessionnaires ont, en effet, com-
plètement épuisé leurs ressources.
Si le canal de la Lys a l'Yperlée ne doit pas
produire un revenu considérable, il est certain
que le gouvernement se verra affranchi dans
des proportions notables du payement du mini
mum d'intérèt qui lui incombe actuellement du
chef du canal de Bossuyt. Le canal de Bossuyt
est resté une impasse, un travail imparfait, in-
complet et le gouvernement continuera de payer
un minimum d'intérèt sur co canal tant et aussi
longtemps que cette voie navigable ne sera pas
eomplètement achevée, c'est-a-dire tant et aussi
longtemps que la lacune existante entre la Lys
et Ypres ne sera pas comblée.
II est difficile au reste de prévoir quel sera
l'avenir du canal de la Lys-Yperlée. II peut don-
ner lieu a un tralie beaucoup plus considérable
qu'on ne s'y attend. Un exemple tout récent
donne sous ce rapport matière a róflexion. Un
canal avait été projetó pour l'Escaut a la Lys par
le territoire francais. Je veux parler du canal de
l'Espierre vers Roubaix.
On a rencontré d'énormes diflicultés. Une seule
section a été construite, celle de l'Escaut a Rou
baix, mais elle n'avait pas été utilisée jusqu'a
présent. Aujourd'hui on vient de l'alimenter d'eau
et, au grand étonnement de tout le monde, le tra
lie y ést considérable. II est possible que nous
ayons un résultat analogue avec le canal de la
Lys-Yperlée. Je demande qu'on prenne exemple
de ce qui a été fait chez nos voisins; qu'on achève
le canal d'Ypres: c'est le seul moyen de relever
l'industrie des environs d'Ypres, de Furnes et de
Dixmude.
M. STRUYE. Je tiens avant tout k remercier
l'honorable ministre des travaux publics des dé
clarations favorables qu'il a faites hier, relative
ment aux travaux a exécuter dans I'arrondisse
ment d'Ypres. Cette année mème, satisfaction
nous sera donnée quant a la route de Kemmel a
Reninghelst; le chemin de halage sera établi le
long de l'Yser et les travaux d'écoulement, de
dégagement, qui doivent préserver une des pluS
riches parties de la West-Flandre de désastres
presque périodiques seront bien prés d'ètre me.
nés a bonne fin.
J'en remercie encore une fois l'honorable chef
du département des travaux publics, et je me
permettrai de lui recommander, a mon tour, la
construction du pont au Touquet qui, a raison de
sa position entre la Belgique et la France, donne
lieu a certaines difflcultés. Nous en avons la
confiance, la haute influence et la bienveillante
intervention de l'honorable ministre sauront
prochainement régler cette affaire a la satisfac
tion des riverains.
J'ai a insister maintenant pour la création d'une
sous-perception a Ploegsteert.
La commune de Ploegsteert est certainement
une des plus florissantes de notre arrondisse
ment; elle est de création récente et cependant
elle a déja pris undéveloppement extraordinaire.
Au cours de ces deux dernières annóes, il ne
s'est pas élevé autour de son aggloméré moins
de trente-cinq constructions nouvelles.
Cette année-ci, le role .des contributions fon-
cières et personnelles a été augmenté d'un millier
de francs du chef de ces constructions.
Depuis une quinzaine d'années, la commune a
établi 16,000 a 17,000 metres de route pavée ou
empierrée. Aussi le dèveloppement du commer
ce, de l'industrie et de la population y est-il con
sidérable. II y a déja 2.500 habitants.
II y a la un bureau de douanes, un bureau de
contributions, mais il n'y a pas de bureau de
poste.
Entre-temps, le service postal est excessive-
ment mal fait a Ploegsteert, ce qui nuit considé-
rablement aux intéréts commerciaux. II y a sou
vent un retard de plus de vingt-quatre heures
dans la correspondance. Une autre consideration
encore plaide pour l'établissement de cette sous-
perception: 8,000 a 10,000 de nos nationaux tra-
vaillent dans le voisinage, au dela de la fron-
tiêre, et chaque semaine un trés-grand nombre
d'ouvriers viennent a Ploegsteert pour déposer
leur argent dans les cabarets afin de le faire ex-
pédier a leurs families, sous l'orme de mandats-
poste.
L'argent doit attendre au cabaret le passage du
facteur. On comprend que les erreurs et les abus
doivent ètre très-nombreux. En y créant une
sous-perceplion, le gouvernement assurerait a
nos nationaux la bonne expédition des fonds que
ces braves ouvriers destinent a leurs families.
J'ose, du reste, messieurs, recommander avee
d'autant plus d'instance cette sous-perception
que les frais du service semblent devoir ètre
très-peu considérables.
II parait que la malle-poste qui dessert War-
nêton et Messines pourrait aller jusqu'a Ploeg
steert.
Messieurs, je voudrais revenir encore briève-
ment sur les considérations que j'ai émises en
faveur de l'achévement du canal de la Lys a
l'Yperlée.
La reprise des chemins de fer de la Flandre
occidentale est certainement d'un intérêt plus
général que l'achévement du canal, puisque cette
reprise doit nous mettre en relation plus régu
liere et plus économique avec tout le pays et
avec l'ótranger; mais il n'en est pas moins vrai
que l'achévement du canal de jonction de la Lys
a l'Yperlée est d'un intérêt capital pour les ar
rondissements d'Ypres, de Furnes et de Dixmude
Comme j'ai eu l'honneur de l'exposer déja a la
Chambre, ce canal peut seul nous assurer le char
bon aux prix auxquels il est livró dans les autres
parties du pays; et si nous ne parvenons pas a
avoir le charbon aux prix qui ont cours ailleurs
la concurrence industrielle est impossible dans
cette partie de la Flandre.
L'honorable ministre nous dit que c'est la so
ciété concessionnaire, non le gouvernement, qni
est resté au-dessous de ses obligations.
Le gouvernement a déja fourni 2,600,000 francs;
il a été lidèle a tous ses engagements. Cela est
vrai.
Mais je crois que le gouvernement doit tenir
compte pour régler ce grand intérêt, qui "e
comporte plus de remise, je l'ai démontré
dans une précédente séance,je crois que'e
gouvernement doit tenir compte de certaines
eirconstances qui sont absolument de force ma
jeure.
Et d'abord la société concessionnaire y a dé
pensé son capital social tout entier; elle se trouve
done radicalement impuissante pour achever so»
entreprise.
Et ensuite le gouvernement ne peut pas per'
dre de vue le grand fait économique quises'
produit depuis la constitution de cette société,
c'est l'abaissement général des tarifs de trans'
port.