mmenses bienfails nous enlourent da ber
ceau a la lombe, qu'eri fonl-ils? Comment en
parient la presse libérale et la presse radica
le? Sous ('empire d'une idéé commune, tou-
tes deux lui dénient la lumière et la vérité;
toutes deux voudraient l'écraser, comme on
écrase un reptile.
Et Pie IX, cette spiendide figure qui rayon-
nera encore sur les siècles a venir, les libé-
raux Ie respectent-ils? Reconnaissent-ils seu-
lement ses admirables verlus? Est-ce que
leurscceurs, aigris par la haine, s'altendris-
sent jamais a la pensée des douleurs dont on
l'abreuve? Non, non, Ie sarcasme, Ie mépris,
l'injure, voila les fruits amers dont ces mal-
beureux égarés se repaissent.
Quant au prètre, ce modeste apölrede la
hiérarchiede l'Eglise, eet liomme qui vit au
milieu du peuple et pour Ie peuple, qui lui
app'rend que Ie travail est une loi de Dieu el
lui fait supposer ainsi les misères de ce mon
de, qu'en fait la presse libérale? Elle le dé-
nonce a la face du ciel et de la lerre. Aban-
donnant le prolétaire a son triste sort, elle lui
dit que le prètre est la source de tous ses
maux et de sa pauvreté. Et le peuple, un
moment enivré par les apres parfums des
doctrines révolutionnairesf, s'arme lache-
ment conlre ses bienfaiteurs qu'il assassine
en masse sur le chemin de ronde d'une ob
scure prison.
Le public hébêté demande alorsoüsont
les assassins. Qu'on les arrèle, qu'on les ju-
ge, crie-t-on de toutes parts!
Mais, public naïf et aveugle, remontez
done a l'origine du mal; ces assassins dont
vousdemandez la tète, on ne peut les arrê-
ter; ilsse trouvenl dans cette presse libérale
qui est insaisissable. Puis, lorsque la justice
a mis la main sur ceux qui ont frappé, elle
ne punit encore que l'instrumenl qui a servi
a commeltre le erme; le promoleur de l'as-
sassinat est inviolable!
C'est pour avoir clairement compris ces
fails, c'est pour avoir vu oü l'on voulait le
mener, que le Maréchal de Mac-Mahon, res-
ponsable de l'ordre vis a-vis de la France, n'a
pas voulu que la majorilé radicale, de com-
plicilé avec son minislre, M. Jules Simon,
enléve a Ia justice francaise la derniére des
armes qui lui restent pour agir conlre les
fauteurs de désordres.
Dans les circonstances oü se Irouve la
France, nous ne pouvons qu'applaudir avec
tons les amis de l'ordre a cette énergique
mesure qui entraine la révocation du N° 606
de V Internationale.
QÜELQUES DÉFAUTS
DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ENPRUSSE.
M. Harkort, célèbre pédagogue Allemand,
vienl de recevoir les félicitations du corps
enseignant de la Prusse, a l'occasion de son
84° anniversaire.
il a beaucoup écrit sur l'enseignement en
Allemagne etjouit, sous ce rapport, d'une
grande autorité.
II a déclaré dans Ie temps, comme député
Prussien qu'il existait dans les écoles
primaires en Prusse un déficit de 800,000
éléves, soit de 2b p. c.
On vient de publier en son nom, un docu
ment, d'aprés lequel il a déclaré que l'ensei-
gnement élémentaire en Prusse est en souf-
france sous beaucoup de rapportspar
exemple quant a l'inslruction trop limilée
des insliluleurs, au manque d'écoles nor-
males, a l'insufGsance de la dotation et au
déficit d'insliluteurs d'oü résulte celui des
éléves.
Un autre défaut est encore signalé par eet
liomme, dont on ne peut nier Ia compétence;
c'est l'incertitude oü Ton est toujours par
rapport a la loi sur l'enseignemenl, promise
depuis I860 et toujours ajournée. En cffel,
la Prusse n'a pas de loi sur l'enseignemenl;
c'est la une lacune qui a été remplie en Bel-
gique depuis 1842, en France depuis I860,
en Hollande depuis 18b7 (datede la derniére
loi sur cette matière). Ah si la Belgique ou
un autre pays catholique était en défaut sous
ce rapport, que de clameurs eet état de cho-
ses soulèverait dans le monde! Ne crierail-on
pas de toutes parts a l'obscuranlisme Ne
dirait-on pas que les catholiques reculent
devant une pareille loi, par crainte de devoir
entrer dans une voie de progrés Mais quant
a ce qui se passe sous ce rapport en Prusse,
pays de Cintelligence, on n'en souffle mot
dans Ie camp libéral, et c'est a peine si de
temps en temps une voix autorisée s'élève
timidement a cesujetdans['empire Allemand.
Quelle est done la cause de ce silence sys-
tématique el de celte abstention du gouver
nement Prussien C'est que la constitution
de 18b0 a promis de grandes réformes dans
cede matiére, particulièrement en décrétant
la liberté d'enseignement et destruction
Sehrund Lemfreiheil. Comment, en effet,
concilier celte liberté avec les mesures de
coaclion qui existent aujourd'hui sous le nom
d'enseignement obligatoire? On parle vague-
ment d'un projet de loi en 300 articles com
me pour faire reenter les Chambres devant
toule innovation relative a l'enseignemenl.
M. Harkort, en appelant celte loi de ses
voeux, ne dit pas dans quel sens elle devrait
ètre concue; mais les écrivains qui s'occupent
de celte question, sans toucher directement
a 1'obligalion pénale, qu'on regarde dans les
régions bureaucratiques comme une arche
sainle, signalenl toutefois des modifications
telles que ['obligation finirait par céder le
pas a la liberté.
Ainsi, on fait voir que Ie régime actuel
n'est plus efficace pour piusieurs raisons,
parmi lesquelles on signale particulièrement
les manoeuvres auxquelles les parents, d'ac-
cord souvent avec les instituteurs et avec les
autorités locales, recourent, pour éluder la
loi. Voici par exemple comment on s'y prend
a l'égard des inspecteurs rigoureux pour
échapper a la conlrainle. On calcule le mon-
tant des amendes a encourir pour les absen
ces; el lorsque les salaires que les enfants
recoivent dans les fabriques sont supérieurs
a ce montant, on s'absente et Ton paye les
amendes jusqu'a ce qu'elles fassent une som-
me supérieure aux salaires. On apprend ainsi
aux enfants a tricher, on leur donne des
habitudes d'hypocrisie et d'immoralilé. C'est
un des plus tnauvais effels de 1'obligalion
scolaire, auquel on voudrail trouver un re-
méde dans la loi, si c'est possible.
Le Journal de Gand tient a prouver qu'il
est digne du patronage de M. le comle de
Kerchove, gueux de cceur et d'ame.
Voici le spiriluel article qu'il publiait hier:
CI1RONIQUE LOCALE.
Le Saint-Père n'a pas a se louer de la
population de Gand qui s'est montrée d'une
grande tiédeur a fèter son anniversaire. II
est toutefois des ames pieuses que la détresse
du Sainl-Pére émeut, et qui, dans ces temps
d'endurcissement général s'imposentde loua-
bles sacrifices pour aller au secours du Sainl-
Siége. La sociélé Rarekielc et O pour féter
le 50= anniversaire du pontificat de l'immor-
tel Pie IX, a expédié au captif du Vatican un
bon matelasen laine cardée.
II en a coülé 80 fr. de port a ces braves
cceurs, mais au moins le pape ne parlagera-
l-ii plus, comme l'enfant prodigue de l'Evan-
güe, la litiére des quadrupédes' qui dans l'or
dre animal occuperit le rang qui est assigné
aux capucins dans la sociélé.
II suflït de citer ces ignominies pour en
faire justice et pour appeler le blame sévére
de tous les honnèles gens sur le journal qui
fait descendre Ia polémique a ce niveau et
sur Ie triste Mécéne qui prodigue ses faveurs
a celte litlérature d'égoüt.
Nous ajouterons seulement qu'il faul que
les manifestations en l'honneur du glorieux
Jubilaire du Vatican aienl été bien belles, a
Gand surtout, pour que le dépit des gueux
s'exhale en des termes aussi honleusement
malpropres.
On peut comprendre et excuser dans une
certaine mesure les entrainements de l'esprit
de parti; mais lorsque la passion libérale se
répand en grossièretés brutales et qu'elle ne
sail respecter en Pie IX ni la verlu, ni la
vieillesse, ni le malheur, de tous les creurs
généreux doit s'échapper un cri de réproba-
lion el de mépris.
VEtoile raconte, a sa facon el de la ma-
niére suivante, un incident qui a marqué la
fin du banquet offert dimariche a Mons au
Roi et a la familie royale
La fin du banquet a été signalée par un
incident régrettable que nous croyons devoir
signaler, paree qu'il montre une fois de plus
les sentiments qui animent certains fonclion-
naires.
M. Rogier se disposait a sortir, lorsque
quelques personnes, ayanl apercu l'ancien
membre du gouvernement provisoire, l'accla-
mérent aux cris de Vive Rogier! Vive
l'homme intègre! Vive le libéral, l'hom-
me de 1830!
A ce moment, M. Rogier se relourna vers
ceux qui l'acciamaient el dit Avec vous je
crierai Vive le libéral de 1830
A peine le vénérable député de Tournai
eüt-ii prononcé ces paroles qu'un Monsieur
seprécipile vers lui, lui frappe sur l'épaule
et s'écrie Vtvent aussi les catholiques de
1830!
Celte intervention inlempestive, cette dé-
monslralion que rien ne juslifiait exaspéra
les assistants qui répondirent par les cris de
A bas les catholiques! »Ces cris on le com-
prend, n'élaient pas de nature a calmer Ie
personnage. Celui ci,en proiea une trés-vive
surexcitation, riposla. La scénedégénérait en
tumulle lorsqu'un magistral inlervint se
jela au devant du personnage en disant
Messieurs, respectez le président du tribu
nal de première instance!
L'auleur decetle... facheuse manifestation
n'était autre, en effet, que M. Wéry prési
dent du tribunal de première instance de
Mons.
On le comprend nous faisons toutes nos
réserves quant a l'e.xaclitude du récit de
VEtoile-, mais le prenant tel qu'il est, nous
tenons que s'il y a eu une« facheuse el re
grettable manifestation, clles n'est due
qu'aux partisans trop zélés do.M. Rogier et
un peu a M. Rogier lui-mème.
La oü se trouveleRoi, la oü l'on fète Sa
Majeslé, on n'acclame personne que le Souve-
rain; c'est de rigueur, le respect des conve
nances en fait un devoir. C'était done un
manquement grave a la Royauté que de ma
nifester en l'honneur de M. Rogier, dont la
vieillesse est avide de ces démonstralions,
auxquelles cette fois il eüt dü se soustraire.
Maisaulieude les éviler, M.Rogier les a
encouragées, et il a allribué tont 1830 au
libéralisme, alors qu'il saitcombien fut petite
la part des libérauxdans cette oeuvre natio
nale.
II est done trés-naturel que l'honorable
M. Wery ait acolamé» les catholiques de
1830, et les gueux qui ontcriérAbas les
catholiques! ont prouvé qu'ils ne connais-
saient pas plus les régies de la justice que
celles des convenances.
L'ESPRIT D'AUTRUI.
Un de nos lecteurs nous communique
l'observalion suivante:
II ne sera pas inutile de faire remarquer
que V Amen que M. d'Andrimont a placé a
la fin du discours de M. Woeste, dans la
séance du 12 a la Chambre, n'est qu'une
pesante contrefacon du même mot placé par
M. Benjamin Raspail, dans la séance du 3
Mai a la Chambre des députés, d'une facon
beaucoup plus spirituelle et plus piquanlé, a
la fin d'une tirade pleurarde et palhélique de
Jules Simon, finissant par ces mots: Jamais
en aucune circonstance, il (le gouverne-
ment) ne faillira a ce devoir et non seule-
ment il a ia volonlé d'assurer tous les
droits légaux de la religion catholique et
du clergé catholique, mais il professe pour
la religion et pour le clergé un respect
profond et sincère...
M. Benjamin RaspailAmen!
Jules Simon... cl il ne dépendra pas
pas de lui que cc respect ne soit partagé
par tous nos conciloyens.
On voit que le solo de la contre-basse du
Parlement beige n'est qu'un pitoyablc plu-
giat. Nous savions que M. d'Andrimont a
plus do creux que de génie, mais nons ne le
croyions pas incapable de composer lui-mè
me au moins ses exclamations!
Encore une illusion de moins!
Annoncant la mort de l'ancien commis-
saire d'arrondissemcnt de Gand-Eecloo, rit
Dommer, le Journal de Gand dit qu'il ne
voulait pas servir les Ténébrions et qu il
réclama sa retraite dèsque ceux-ciparvin-
rent au pouvoir.
Les Ténébrions soul arrivés au pou
voir en 1870, et le steur Dommer les a ser-
visjusqu'en 1874, très-heureux de pouvoir
conserver ses fonctions.
Et voila comment le Journal de Gand
écrit l'hisloire!
CHRONIQUE ÉLECTORALE.
Les membres de l'Association libérale de
Bruges se sont réunis Samedi soir au local
du Chameau, sous la présidence de M. Van
Nieuwenhuyse, M. Boyaval étant indisposé.
II a été déctdé qu'on s'abstiendrait a l'élec-
tion du 28 Mai, le libéralisme brugeois de
vant réserver toutes ses forces pour d'autres
élections.
CERCLES CATHOLIQUES.
Nous apprenons qu'un cercle catholique
vient de se fonder a Jambe. M. le baron Va-
lery de Coppin en est le président.
Les adhésions montent déja a plus de 50.
Le zéle de nos amis de Jambe, leur activité,
leur dévouement et les sympathies dont ils
sont entourés a si juste litre, tout assure a
l'ceuvre une grande et rapide prospérilé et
les résullats les plus heurenx pour la cause
de l'ordre, e'est-a-dire de la religion et de la
palrie.
Y a-t-il deux poids et deux mesures
Dans la Flandre-occidenlale, un curé est
poursuivi pour avoir simplement conlredit
l'arrêt de la cour d'assises de Bruges, dans
l'affaire des incendies de Saint-Genois.
A Bruxelles, tel journal de trottoir n'est
nullement inquiété, bien qu'il attaque et cri
tique effrontément les arrèts rendus par la
cour d'assises de Namur et de Liége dans
l'affaire Jaumart. (Voir entre autres Ie numéro
de ia CUronique du Samedi 19 de ce mois).
La presse de mensonge pourra done tout
se permeltre avec impunité mais Ie prètre
de Jésus-Christ devra taire la vérité, telle
qu'elle s'impose a sa conscience.
Et nous appelons cela un régime de liberté!
BULLETIN POLITIQUE.
Le ministère francais s'est complété par la
nomination d'un ministre de la marine. Ce
portefeuille a été donne a I'amiral Gicquel
Destouches qui est connu pour ses opinions
légilimistes; il représente done l'exlréme
droite dans le cabinet.
Les gauches vont en apparence un
peu a la débandade, mais en réalité elles ten-
dent par des voies parallèles au renverse-
ment non-seulement du ministère, mais du
maréchal. Le gouvernement a fort a faire de
les conlenir. Elles avaient voulu afiicher leur
manifeste dans toutes les communes du pays,
mais M. de Fourtou a pris les devants et a
donné ordre aux préfels de ne pas tolérer que
cette résolution s'exéculat.
Nous apprenons de bonne source que le
ministère a I'inlenlion de ne pas se prévaloir
de Particle de la loi organique qui lui per-
mettrait de proroger de nouveau les Cham
bres pendant un mois.
Le ministère parait décidé a demander
au Sénal, le jour même de la renlrée, e'est-
a-dire le 16 juin, de voter la dissolution de
la Chambre des députés.
II est presque certain que la majorité du
Sénat suivra la politique ministérielle, et se
prononcera pour la dissolution.
La lénacité néerlandaise a été récompensée,
une fois de plus, par Ie succès. On vient de
recevoir a la Hayc la nouvelle que toutes les
résistances des chefs indigénes d'Alchin ont
enfin cessé, et que le lerritoire important de
Langsar, qui avail prolongé sa défensejus-
qu'au dernier moment, vienl de faire sa sou
mission. Tous les chefs ont acceplé les con
ditions du gouvernement colonial. En consé-
quence, le blocus de la cóle a été levé, et les
tribus de ('intérieur, désormais soumises a
l'autorité hollandaiscpourront librement
faire le commerce avec les ports du délroit.
La présence momentanée de M. deBismark
a Berlin a été le signal d'une recrudescence
d'aclivilé au ministère des affaires étrangé-
res. C'est du moins cequ'annonce la Gazelle
nationale, et cette feuille ajouleque l'échangc
de communications est surtout fréquent et
suivi avec le gouvernement italien. On serail
préoccupé aussi, el tont particulièrement, a
la suite d'informations apporlées par le com
le Schouwaloff, des agissements de M. de
Beust a Londres.
Post scriptum. VUuivers public ce
matin la note suivante
Nous sommes en mesure de démentir Ie
bruit de l'expulsion de don Carlos, dout i|
est question dans les journaux radicaux de
ce matin. Nous tenons de source süre qu'au-
cun ordre émanant du gouvernement, ou de
qui que ce soit, n'a été recu par le due de
Mad rid.
Nous croyons savoir quece voyage aurait
été décidé a la suite d'une lellre que le prin
ce a recue, il y a trois jours, de MU1« la prin-
cesse Beatrice, sa mére, dont la santé est trés-
ébranlée en ce moment, el qui, ainsi qu'on
le sait, demetire a Gralz, Dans cette lettre,
la mére du prince exprimait le vif désir do
connailre Ie jeune prince des Asturies, don
Jaime, qu'elle n'a jamais vu.
Avant d'aller a Gralz, les augustes voya-
geurs doivent s'arréter a Froshdorff.
GUERRE D'ORIENT.
D'aprés le Fremdenblaltles Russes renon-
ceraient a prendre Baloum que la marine
lurque protégé suffisamment. Ils se conten-
teraient de cerner cette place et de couper
ses communications avec l'intérieur. Les
efforts combinés des forces russes se concen-
treraient sur Erzeroum.
Constantinople, 24 mai.
Des nouvelles recues d'Erzeroum annon-
cent que les Russes ont élendu leur aile gau
che vers le sud.
Les Cosaques ont été apercus prés de Van.
Faick pacha forme un camp a Abagha; les
Russes seraient a quelques lieues de distance.
II y a des escarmouches continuelles.
On assure que les Persans ont formé un
camp de dix mille hommes d'infanterie et de
deux mille hommes de cavalerie a Selma sur
la frontière turque pour défendre leur neu-
tralité. (Reuter).
Une attaque simultanée contre les Russes
doit avoir lieu demain par Ahmed Mouktar
pacha et du cóté de Batoum par Hassan pacha
Le Caire, 24 mai.
Le prince Hassan est parti pour Alexandrie
avec son ètal-major. Le contingent égyplien
partira probablement demain de cette ville.
Le Times a recu la dépêche suivante de
son correspondant a Belgrade
On affirme ici dans les cercles les plus
élevés que Ie gouvernement serbe a recu la
preuve de I'existence, entre l'Aulriche ét la
Russie, d'une convention par laquelle ces
deux puissances s'engagent a agir dans la
plus compléte harmonie; pour le moment les
troupes n'enlreront done pas sur le lerritoire
serbe.
Le corps d'observalion sur la frontière
a été renforcéet se Irouve sous le comman-
dementde Horvatovich, dont l'élat-major
est a Negotin.
NECROLOGIE.
On nous écrit d'lngelmunsler que l'hono
rable bourgmestre de celte commune, M.
J.-F. Carron, décoré de la croix civile de
le classe, est décédé a I'age de 82 ans. C'était
un homme franc, loyal et profondément
caiholique.
C/'Iironi<|(ie locale.
CERCLES CATHOLIQUES.
Le 70,I"! Cercle catholique vient de s'ou-
vrir, c'est au Hainaut qu'apparlient la nou
velle recrue. II comple 50 membres fonda-
leurs.
Ah! si le Hainaut a tardé d'enlrer dans le
mouvement catholique, il prend bien sa
revanche.
La réunion de la Fédéralion des Cercles»
a Charleroy, nous a laissé entrevoir un ave-
nir des plus consolants pour la cause catho
lique dans cettericheet importante province.
Nos amis s'y organisenl de tous cölés et,
comme l'a fort bien dit M. De Decker a la
Chambre, notre organisation iaique, le
comprenez-vous, Progrèsforme ces
phalanges qui, dans dix scrulins successifs,
ont fait mordre la poussiére a vos amis. Nos
rangs grossissent a vue d'oeil; vos amis,
effrayés de vos tendances révolutionnaires,
se joignenl a nous.
L'éleclion de Soignies en est une preuve
éloquente: Des libéraux, des amis de l'hono
rable M. Wincqz se sont joints a nous pour
faire trioinpher la candidature de M. De la
Roche. Ce sont des fails patents et connus
dans I'arrondissemeiu de Soignies.
Au cours de la derniére discussion géné
rale sur la réforme électorale, l'extravagan-
ce, l'inconvenance de certains orateurs de
la gauche n'onl-elles pas soulevé des mou-
vemenls d'indignation parmi vos amis?
Ne vous en prenez done qu'a vos propres
extravagances. Vos nombreuses défaites de
puis 1870 en sont Ie résullat.
Voire cause n'a pas d'ennemis pires que
1
Mais le Sabbat! supplia Niissan.
Bon gré, mal gré, il dut obéir. Quelqnes in
stants seiilement lui dis-je pour le tranquilliser,
et je m'approchai furtivenient de la tnaison.
La salie commune était éclairée. J'y plongeai
un regard anxieux. C'était une chambre sombre
et spacieuse. Dans un coin, une lampe brülait
devant une image de saint. Tout prés de la, était
une table sur laquelle étaient posées deux clian-
delles qu'une femme allumait en cc moment même.
Je pouvais dislinctemenl voir son visage. Elle
avail des trails durs, angnlenx, glacés, qu'une
morne désolation couvrait comme d'un masque
funèbre et que la prière mêtne ne transfigurait pas.
Car cette femme priaitje le vis au mouvement de
ses levies-et de ses mains. Les mains me dirent
aussi quelle prière elle adressail au ciel. C'était la
benediction que la femme juive prononce le ven-
dredi soir sur les flambeaux du Sabbat: Boruch
aloh AdonojSois loué, Seigneur, notre Dieu
qui nous a sanctifiés par (es commandements et
qui nous a ordonné d'allumer les flambeaux du
Sabbat... n
Je contemplai longlemps ces trails ravages et
ces trois lumières. Enfin je cédaianx instances de
Niissan.
II y a cinq ans de cela. Jamais je n'oublierai
ce que j'ai vu, entendu et senli pendant cette
journée de printemps, sur la route de Podolie.
Aujourd'hui je crois devoir vous le raconter. On
fait depuis quelque temps beaueoiip de bruit dans
la presse a propos de la mission civilisatrice de la
Itussie, et il m'a semblé intéressant pour le lecteur
de connailre un échnnlillon récent des iminenses
bisnfaits que le monde est en droit d'attendre de
cette grande et chevaleresque puissance (1).
(1) Cel intéressant récit est fait pour nous d'a-
piOs une étude pubiiée par 51."K. E. Franzos,
dans un journal autrichien. (N. d. I. R.)
OFFRANDES A PIE IX.