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connnilre jusqu'oü irait le libéralisme une
fois engage dans cetle voie. Lc jour oü la
loi civile pourra inlervenir dans la confes
sion et dieter au prêtre le laogage qu'il doit
tenira son pénitent, ou s'arrètera l'interven-
tion du législateur dans les questions reli-
gieuses et dans 1'administration des sacre
ments? C'est la une question nssez grave
pour qu'on l'examine quelque pen.
Dans la longue discussion qui vient de se
terminer a la Chambre, le théme de l'oppo-
silion a élé en réalité celui-ei: le confesseur
qui refuse ^absolution a son penitent a cause
du vole émis ou a éinellre par celui-ci sera
puni. Si une pareille doctrine élait admise,
elle pourrait avoir de bien étranges consé-
quences. Du moment, en effel, oü le prêtre
nc serait plus libre d'exercer son ministère
suivant les inspirations de sa conscience, il
n'yaurail plus de raison pour que la loi ci
vile ne réglat pareillemenl la conduite qu'il
devrail lemr dans n'imporle quelle circon-
stance aussi bien que dans la confession.
Supposons, par exentple, que deux époux
divorces, voulant conlracter une nouvelle
union, se présentent devant tin prêtre catho-
lique. Ce dernier refusera de leur aceorder
la bénédiction nuptiale. Eh bien! en vertu
de la doctrine soutenue aujourd'hui pas nos
adversaires en inatiére de confession, ce
prêtre pourrait ètre puni.
Prenons un autre exemple. Un prêtre re
fusera les prières de l'Eglise et sa sépulture
ecclésiastique a un défunt qui, pendant sa
vie et jtisqu'a son lil de mort, aura combat-
tu et deuigré les croyances catholiques. Ce
lui ci encore pourra ètre frappé d'une peine,
en vertu du dangereux principe que les ora-
teurs de la gauche ont cherché a introduire
dans notre legislation électorale.
II n'y a ni a équivoquer ni a distinguer en
celte malière. Si la loi civile peul inlervenir
dans un cas, si elle peut. s'immiscer dans
l'adminislralion d'un sacremenl, dans la con
fession, par exemple, ii n'y a pas de raison
pour qu'elle s'arrèle. Et quand le législateur
aura dit au prêtre: Vons serez puni si dans
tel cas vous refusez l'absolulion, il pourra
lui clire avec aulant de raison: Vous serez
puni si dans tel cas vous refusez soit la bé-
nédicliön nuptiale, soit la sépulture ecclé
siastique.
Le syslème du libéralisme aboutirail, on
le voit, a de bien étranges lésullats. Nos ad
versaires ne cessenl de parler de la liberie de
conscience et de la separation de l'Eglise et
de l'Eiat; en réalité ils font lout ce qu'ils
peuvent pour ballre en brêche les deux prin
cipes qu'ils ont mensongèrement inscrits sur
leur drapeau. La liberie de conscience serait
vraiment honorée el respectée le jour ou le
commissaire de police siègerait en perma
nence dans les edifices du cuile pour veil Ier
a l'exéculion des lois décrélanl l'absojution
obligatoire, etc., et réglant radministrution
des sacrements! Quant a la séparation de
l'Eglise ei de l'Etat, nos adversaires ose-
raient-ils se vanter de l'avoir réalisée, alors
que l'autorilé civile devrait inlervenir a tout
propos dans les affaires du cuIle, tanlót pour
réaliser un point oublié, tantöt pour tran
che!' un cas douleux, tantót encore pour pu-
nir une violation de la loi?
On l'a dit depuis longtemps, le libéralis
me a manquéa toutes ses promesses. Ce que
nous voyons aujourd'hui démonlre d'une
lacon éclatante la justesse de ce jugemenl.
Avoir inscrit sur un drapeau qui devail ral-
he.' toutes les forces vives du pays ces
grands mots: liberté de conscience, sépara-
lion de l'Eglise el de l'Etat, el en ai river
aprés cela a venir piteusement réclamer l'ab
solulion obligatoire! Quelle chute et quel
Iriste dénoüinenl pour une comédie déja
sullisaininenl lriste par elle-mème!
BULLETIN POLITIQUE.
La possibilité d'une paix conclue isolément
enlrela Russie et laTurquie préoccup lou-
jours uuepartiedu monde politique anglais.
II en a éle question a la Chambre des com
munes, a propos d'une prétendue protestation
que le cabinet de Vienne aurait envoyée a
St Pélersbourg contre des négociations di-
rectes enlre les deux puissances belligérantes.
Lp sous-secrétaire du Foreign office a déclaré
n'avoir aucune connaissance d'une protesta
tion de cetle nature. Nous le croyons sans
peine.
Si la Turquie, se voyant impuissante a
soutenir la guerre jusqu'au bout et croyant
ne pouvoir attendee d'une résistance déses-
pérée que son anéantissement. demandait a
ia Russie de trailer; si la Russie, de son cöté,
trouvaitde la sorte l'occasion de limiler ses
sacrifices d'hommes et d'argent, qu'y aurait-
il de plus simple el de plus conforme aux
usages inlernalionaux que de les voir arrèter
enlre el les les conditions de la paix? La Rus
sie ne s'est pas engagee a autre chose qu a
appeler les aulres grandes puissances com-
posant le concert europeen a concourir au
réglernent dèfinitif de certains points, aux-
quels elle attache un inlérêt capital, mais
qu'elle reconnait .aussi ètre d'un inlérêt gé-
néral pour l'Europo. On a sa parole la-des-
sus. Si I'Anglelerre s'en contente, il serail
bien surprenanl que 1'Aulriche se montral
plus exigeaute.
II a élé parlé aussi, dans la mème séance
des mauvais traitements. dont se plaignent
de nouveau les joifs de Roumanie. M. Bourke
n'avait point d'informations officielles a ce
sujet. II en a demandé au conseil britanni-
que a Bucharest et si les plainles dont les
journaux se sont faits l'écho sont reconnues
fondées, des representations seronl faites a
qui de droit.
Les Rosses viennent d'opérer le passage
du Danube sur un troisième point, a Sim-
nilza, en face de Sistova, enlre Nikopolis et
Roustchouk.
Dans le Montenegro, les deux corps hires
qui sont parvenus a opérer leur jonclion en
traversant lout Ie territoire Monténégrin, ne
paraissent pas se trouver dans une position
aussi brillanle que le donnaienl a penser les
informations de Raguse et de Constantinople.
Hier on annoncait qu'ils étaient tout simple-
nienl retires dans les forteresses de Spuzet
de Podgarilza. Aujourd'hui on mande de
Cattaro a la Correspondance politique de
Vienne que toutes les troupes réguliéres en
garnison dans les places fortes de ITIerzégo-
vinoontrecu I'ordre de se porter vers l'AI-
banie. On s'expliquerail difficilement celte
mesuresi la tentative d'Ali Saib et de Sou-
leyman n'était en somme un échec, ou du
inoins uneopéralion absolument négaliveet
sans résultat pour les armes turques.
ELECTION DE SOIGNIES.
Nous liaons dans le lamaul
Honneur a nos amis de 1'arrondissemenl
de Soignies, ils ont su meltre 1'mtérèl du
pays uu-dessus de legitimes causes d'indi-
gnation.
lous les cantons se sont levés unaniuies
pour reclamer energiquement le combat en
assurant un inoinphe plus éclatant encore
que celui du 28 Avril.
M. Simon BAATARD a accplé la Candida lure
qui lui a élé offerte.
Honneur a M. Baatard
Honneur a nos amis de Soignies!
C'est Dimanche prochain que I'Association
libérale de Soignies se reunira pour essayer
He trouver un candidal a lelection sénato-
riale.
L'empire, qui se servit, pour différente?
lois relatives a l'assislance, des grands tra-
vaux préparés a I'Assemblee legislative, sol
licita plusieurs fois l'mdépendance de M. de
Melun. II n'aurait eu qu'un mot a dire pour
être conseiller d'Etat, sénateur. II ne dit pas
ce inotmais, toutes les fois qu'on lui de-
manda d'user, dans l'inlérèl des pauvres, de
1'influence que lui conservait sur haut lieu
I'csiime de son caractére et le secret désir de
Ie gagner, il n'hésita pas. II présidait la So-
ciélé d'économie charitable il présidait
l'OEiivre des apprenlistl élait le conseil, le
confident de toutes les personnes vouées aux
ceuvres de chanté; II élait l'un des membres
les plus importants de \d Société cïéducution
el d'enseignemenl. Dans toutes les circon-
stances ou il avail a diriger un débat ou a
prendre part a une discussion, son aménilé,
son savoir, son esprit plein de mesure, sou
tact parfait exercaient un véritable charme.
M. Ie vicomte de Melun avail écrit la vie de
la sceur Rosalie et celle de Mmc de Barol.
L'Académie francaise avail honoró d'nnes de
ses recompenses le premier de ces deux ou-
vrages. On y trouve les délicales qualités
d'esprit qui faisaient le charme du commerce
de M. de Melun, et donl le souvenir demeu-
rera.
NECROLOGIE.
M. Fruy, ancien directeur dn couvenl des
Soeurs de Notre Dame a Waereghem, est dé-
céde a Courtrai Ie 25 de ce mois a Page de
58 a ns.
Le Rév. M. Auguste De Block, curé de
Burcht, (Pays de Waes), y est mort subite-
ment dimanche dernier, a 8 1/2 heures du
soir, dans une maison ou il allail administrer
les derniers sacrements a une moribonde.
Le dévouemenl aux malades avait été, du-
rant toute sa carrière saeerdolale, le irait
saillant de son caractére. II fut décoré, étar.i
vicaire a Rupehnomle, pour son héroisme a
soigner les victimes du cholera; et Sa Ma je?, Ié
lui envoya une deuxiéme decoration pour de
semblables services rendus a ses paroissinns
de Burcht. M. De Block était né a Zele en
1819.
On annonce la mort de Madame Fon-
tainas, femme de l'ancien bourgrnestre de
j Bruxelles et inère du trop fameux échevin.
Elle eat décédée a la suite d'une courte indis
position. C étail une digne et pieuse femme,
que les scandales de son fils avaient fort
affeclée.
La mort a frappé dimanche a Paris un
x homme de bien éminent, M. le vicomte de
Melun. Issu il'une vieille et honorable race,
done d'un esprit facile, pénélrant, d'un juge-
mcnl droit et sur, inslruit el parlant avec
uwe grace distinguée, M. le vicomte de Melun
aurait pu jouer un róle politique ce fut un
autre qu'il choisit; il n'avait, en 1849, fait
que traverser la scène politique.
Nommé député a l'Assemblée legislative
1 par le déparlementd'llle-et Vdaine, il apporta
au milieu des lulles parlemenlaires d'alors,
une am presque exclusivement préoccupée
des questions sociales. II n'entendait pas ces
questions a la maniére d'un hommede pat li.
I'rofondément chrélien, il s'inquiétait rnoins
de les agiter que de les résondre. II pril une
part trés-aciive a l'élude des lois sur les loge-
ments insalubres,sur les enfanls abandonees;
toutes les fois que, dans une commission dé
l'Assemblée, on avail a examiner quelque
mesured assistance, de bienfaisance, quelque
réforme urgente d'organisation administra
tive réciamee par les amis des pauvres. on
élait sur que le vicomte de Melun avait clu-
die le projel avec soin et expliquait a ses
coliégues, avec siinplicité et süreté, ce qu'ils
devaient connaitre. Cet homme modeste
qui redoutait loute parade et avail en hor
reur l'apparence mème du charlalanisme, a
été l'un des plus utiles servitenrs des inlé-
rèis du |ieuple au sein de l'Assemblée legis
lative.
Citruiiiijiic locale.
LA RETRAITE DES 30.000.
Les journaux de Bruxelles nous apportent
Ie texle de la note explicative, adressée au
nom dn gouvernement aux commissions
réuniesdu Sénat, pour motiver le retrait de
l'article 47 dn projet de loi sur la réforme
électorale. Voici cetle note
L'arliele 47 du projet a soulevé une
grave discussion dans l'une des sections de
la Chambre des représentants et au sein de
la section centrale. Celte discussion s'est re-
nouvelée devant la Chambre elle-même. Ei le
n a point porté sur le fond mème de la dis
position, mais uniquement sur le sens et la
portée de l'un de ses lermes.
II avait paru un moment, vers la fin du
débat qu'un certain accord aurait pus'élablir.
De part et d'aulre, on déclarait que le mot
menaces emprunlé a Part. 125 du code élec-
toral, devait conserver dans la loi proposée
la même portée que dans la loi en vigueur.
II est vrai que le dissentiment le plus com
plet existait sur cetle portée, maison recon-
naissait des deux cötés que les interpolations
contradictoires qui s'élaient produilesdemeu-
raient nécessairement saris influence sur l'ap-
plication de la loi existanle, et le ministre de
la justice avait émis l'opiuion qu'il pourrait
en ètre de mème a l'égard de la loi nouvelle.
Ce dernier point fut contesté. On prétendit
que si la loi élait volée sous l'empire d'une
erreur partagée par le ministre et par la ma-
jorité, la portée en serait fixée dans le sens
de cette erreur. Dés lors s'évanouissait l'es-
poir d'une entente sur ce terrain.
Serait-il possible d'effacer le dissenti
ment en introduisanl quelques modifications
dans le lexte II n'est guère permis de l'es-
pércr. Le conflit n'a pas porie sur les mots
et, quelque terme que Pon chosisse, il parait
bien difficile que les commeutaires donnés
ne conservent pas quelque influence sur
I application de la disposition nouvelle
mème amendée.
On est ainsi amené a rechercher si cetle
disposition présente une importance pratique
telle qu'il soit nécessaire de la maintenir,
düt-on, sinon sacrifier la loi elle mème, du
inoins renoncer au légilime désir de la pré
senter au pays coinrne n'étant pas l'oeuvre
d'un parli.
Or, a ce point de vue, il importe de re-
marquer que, parmi les fraudes nombrenses
en malière électorale, personne n'a dénoncé
les pressions exercées sur la révélation du
vole émis. Le secret du vote forme depuis
'1831 l'une des bases de notre régime elec
toral. Diverses lois out été faites en vue de
réprimer les fraudes. A aucune époque, le
législateur n'a pensé qu'il dut étendre sa
solliotude a la révélation du vote émis.
Le projet de loi enloure le secret du
vote de precautions nou velles el si minulieu-
ses qu'il semble impossible que ce secret
puisse ètre violé au cours des opérations
electorates. II est certes moins nécessaire
que jadis de réprimer un fait que l'on peut
considérer comme une simple hypolhése et
laisser par conséquent en dehors des prévi-
siotis aciuelles de ia loi pénale.
D'aulre part, ia preuve du délit, tel qu'il
est défini par l'art. 47, serait (out au moins
difficile.
Au surplus, si l'expérience démontrait
la nécessité de quelque mesure répressive
dans cel ordre nouveau de fails, la législa-
ture, sur I initiative, soit du gouvernement,
soit de l'un des membres de l'une ou de
I autre Chambre, aurait a y pourvoir. Rien
ne coinmande de retarder, en vue de cetle
évenlualité, le vote d'une loi dont on attend
des résullals utiies.
II est a peine besoin de dire que l'article
ne passant pas dans notre legislation, tons
les commentaires contradictoires auxqueis
il a donné lieu deviennenl sans objet. II est
non moms certain que i'ifjterprelation de
I'art. 125 du code élecloral ne pourra reee-
voir la moindre influence de ces commen
taires, consacrés a une disposition, qu'en
définili ve, Ie législateur n'a pas adoptee, et
que, par consequent, I'art. 125, qui n'était
pasen discuss on. sera inlerprélé d'aprés les
cléments qui lui sont propres.
Le gouvernement, aprés avoir exposé
ces considéralions aux coinmissions reünies,
a proposé la suppression de l'arliele 47.
Moyennant ces explications, le gouverne
ment proposail le retrait pur el simple de
l'art. 47, sous peine, l'honorable M. Dolez,
l'a déclaré dans la séance d'hier 28 Juin,
du retrait de la loi toute entiére.
Au Sénat, les commissions reünies de la
Justice el de l'lnlérieur, composées, qu'on
le remarque, de ncuf catholiques et de
huil libéraux, se sont a Cunanimitè ralliées
a la suppression de l'art. 47, demandée par
le Gouvernement.
Cela ne ressemble en rien, on le voit, au
désaveuque la gauche réclamait des decla
rations faites a la Chambre par M. le Ministre
de la Justice.
Les commentaires de M. de Lantsheere
sur l'art. 47 ne sont nullement rétractés: ils
disparaissent logiquement, avec l'art. lui-mè-
me, voila lout.
Dans ces conditions, le Sénat gauche et
droile unies, a voté le 28 Juin. I'ensemble
de la loi sur la réforme électorale, a Cunani
mitè aussi, moins une voix, celle du superbe
Nicolas Reyntjens, et une abstention, celle de
M. Crocq.
La loi va done revenir devant la Chambre.
Quelle sera la conduite de ('opposition Nous
l'ignorons; rnais en presence du vote unani-
me du Sénat, son hostililé, si elle se produit,
perdrait tout crédit. L'agilation qu'elle vou-
drait faire naitre dans le pays, ne trouverait
aucun écho. Les mobiles intéressés en de-
viendraient par trop évidents. Quel que soit
le vote de la gauche, les 30.000
gueux annoncés par le Progrès, comme de
vant répondre a l'appel évenluel de la Fédé-
ralion libérale et manifester devant le palais
du Roi, peuvent raccrocher a la pa tére leur
habit noir, si toulefois ils en ont un.
UN ACTE
DE COURAGE ET DE DÉVOUEMENT.
II a eu lieu a Comines, le 21 Juin, vers
midi.
Le sieur Calry, jeune homme habitant
cetle localilé, traversait les écluses, lorsqu'il
fit un faux pas et tomba dans le bassin.
Nesachantpas nager, il allail périr. Heu-
rensement pour lui un bra ve ouvrier, le sieur
De Collignies Alfred, passait par la. N'écou-
tant que son courage, il n'hésite pas a se
lancer a l'eau d'une hauteur de quatre mé-
tres. II parvient a saisir Catry et a le main
tenir au-dessus de l'eau. Mais Catry prend
son sauveteur a la gorge et le met dans l'im-
possibilité de nager. A diverses reprises on
les voit disparailre, et rabime, au lieu d'une
victime, va en engloutir deux, lorsque le
nommé Louis Reinaux, un ouvrier égale-
ment, sapercevant du péril et sans pren
dre le temps de se déshabiller, se jette a son
lour a la riviére et soutient De Collignies.
Ou leur lend des perches qu'ils parviennent
a saisir, et gagnent ainsi l'échelle des éclu
ses, ramenant au bord celui qui ne doit ia
vie qu'a leur double dévouemenl. La foule,
qui avait suivi avec angoisses les péripéties
de la lutte, couvrit les heureux sauveteurs
de ses applaudissemenls. Louis Remaux n'en
est pas du reste a son coup d'essai: c'est son
deuxiéme ou sou troisième sauvetage.
Nous espérotis que l'autorilé saura récom-
penser, comme il le mérite, l'acte coura-
geux de ces dévoués citovens.
L'ARRONDISSEMENT DEVANT LE CRÉDiT
DE 25,000,000.
Dans la séance du 20 Juin, a la Chambre
des représentants, M. le Ministre des finances,
entre aulres projets de loi, en a déposé un
dont voici textuellement l'iulilulé: Projet
lendant a ouvrir a divers départements
ministériels, pour la continuation detra-
vaux d ltilité PUBLiQUE et pour Ie caserne-
w ment, des credits spéciaux a concurrence
de l'r. 25,330,000.
On le voit par l'inlilulé mème, ils'agit par
le crédit demandé de pourvoir a la continua
tion el a l'achévement de travaux déja en
trepris. L'arrondissement d'Ypres, sauf
une exception sur laquelle nous a lions reve
nir, n'a pas de travaux de l'espéce pour
le moment; il n'a done pas une part directe
au gateau.
Le Progrès en fait l'objet d'un amer re-
proche au Gouvernement et aux députés
d'Ypres. Ce reproehe est-il justifié? Dans
l'ordre matériel, l'arrondissement d'Ypres
a deux intéréts majeurs, qui doivent surex-
citer le zéle de lous ceux qui s'inléressent a
sa prospérité, et qui out voix au chapitre:
la reprise des chemius de fer. I'achévemenl
et la reprise subséquente du Canal de la Lys
a I Yperlée.
Nous croyons qu'il serait de toute équilé
de reconnaitre que le Gouvernement s'est
préoccupé de ces intéréts, et que nos deputes
ne les ont pas un instant perdus de vue.
La récente discussion du bud jet des Tra
vaux publics le démonlrerait péremptoire-
ineul au plus aveugle.
Quant a la reprise des cheinins de fcr de
la Flandre occidentale, le Progrès lui-mème
annoncait l'autrejour, sur la foi d'une corres
pondanee de Bruxelles, que la convention
élait signée.
Sans oser espérer que la chose en soit a ce
point, il est certain que les difficullés qui ar-
réleraienl cette solution si desirable, ne sont
pas le fait du Gouverment. D'aprés nos in
formations, si retard il y a, le retard ne se
rail pas imputable au Gouvernement; ce
n'est pas de son cöté que naissent les preten
tions inadmissibles.
Au surplus, la reprise de nos cheinins de
fer, ne se ratiache en aucune facon au crédit
de 25,000,000 sollicité des Chambres. Reste
l'achévement du canal. C'est la, a ce que
prétend le Progrès, ce qu'il s'altendait a
trouver, pour la part de rarrondissement,
dans la planlnreuse corbeille offerte au pays.
Eu vérilé nous n'eussions pas demandé
mieux.
Mais si cela ne s'y trouve pas, est-ce mau
vais vouloir de la part du gouvernement?
Est ce faute a nos deputes d'avoir lendu le
soulier? Est-ce défaul de crédit de la part
de ces derniers sur le gouvernement?... Le
Progrès I'insinue: aussi bien que nous, il
sail qu'il cn impose.
Nous avons exposé dans notre numéro du
9 Mai dernier, quelle élait en ce moment la
situation, quant ii l'achévement du Canal. Le
Gouvernement, qui a lui, rempli lonles ses
obligations, et qui ne doit rien a la rigueur
au concessionnaire, que la déchéanee, le
gouvernement consent cependarit a lui venir
en aide. En principe il a admis et il admet,
la dépense a faire pour l'achévement du
canal etant évaluée a 2,150,000, qu'il
aura a inlervenir de nouveau dans ces frais
d'achévemenl pour une part, qui ne s'écarle
pas sensiblement, croyons-nous, des propo
sitions du concessionnaire, sauf toulefois
quant a la garantie d'un minimum d'mtérèt.
Est-ce la faute du Gouvernement encore une
fois, est-ce la faute de nos députés, si ce bon
vouloir est jusqu'ici demeuré inefficace.s'il ne
se traduit pas en fait,a l'occasion de la pré
sente demande decrédits? II faudrait une per-
fidie plus habile que celle du Progrès, pour
Ie demontier. II serait assurément bien plus
faciled'établir,quesi legouvernement d'avant
1870, ne nous avait pas traités en parias,
si les amis du Progrès qui représenlaient
alors l'arrondissement, et qui se vantaient
d'avoir le bras si long, ne I'avaient pas souf-
fert, sans soufller mot, nos cheinins de
fer auraienl élé compris dans la convention
de 1870, et il y a longtemps qu'il serait
donné satisfaction a cel inlérêt vital de nos
contrées, a des conditions qu'on ne reverra
plus.
ÉCHOS DE MESSINES.
Le Progrès fait de la fèle de Messines une
description des plus dilhyrambiques. Pour
lui faire un emprunl de rédaction, une
fois n'est pas coutume, ce nélaienl que
festons, ce riétaient qu aslragales Les
uniforrnes... ils étaient on ne peut plus
brillants... on ne peul plus variés;...
Cillumination,.ede était on ne peul plus
brillanle Et cela continue comme cela
durant soixante lignes au moins, dans une
monotonie d'admiralion désespéranle, jus-
qu a ce que Ie lecteur soit düment convaincu
que le correspondaht du Progrès a encore
la langue épaissie par la biére qu'il a ingur-
gité, qu'il n'en peut plus, et que sesadjec-
tifs sont moins variés décidément que les
uniforrnes des exécutanls du festival.
Ce que fut cette fète, nous l'avons dit:
une ouverture politique faile a l'arrondisse
ment, mais qui hélas! n'a retenti qu'aux
oreilles de féaux amis, dont la conquèle n'est
plus a faire. Et ce sont de longues oreilles...
qui furent trés-souvent basses' grace a Dieu!
A tout seigneur lout honneur, le Irop il-
lustre Van Merris avait amené ses fidéles,
par train spécial; Ie sémillanl De Laveleye
conduisail la phalange des Wille Klakken-,
M. Maurice Merghelynck, sa musique; M.
Iweins de Zonnebeke, autour d'un drapeau
drapé de deuil, sans doute, les jeunes gens
et les enfants qui composent la sienne; M. le
nolaire De Boo, Ie degommé, frétillait a la
tète de la musique d'Oostvleteren; Messieurs
Christiaen et Comyn se dislinguaienl dans un
corps de musique libéral de Passchendaele...
Et puis aprés?... Les Pompiers d'Ypres et les
Iradilionnels Sapeurs des corps fran
cais!... Si c'est la-dessus que l'on fonde son
espoir, oh la, la!... On pourra bien s'asseoir
par terre entre deux siéges, inais jamais au
Sénat.
Une remarque seulemenl qui vaut d'éire
soulignée.
Le correspondant du Progrès n'a vu que
deux maisons, a Messines, celle du curé
el celle du vicaire qui ne fussent pas pa-
voisées el ornées de verres de couleurs.
Evidemment le correspondant a la vue bas
se ou il l'avait troublée. Nous connaissons
au moins encore une maison, qui n'avait
pas poussé de drapeau, et pas une des
moins considérables: I'lnstitution royale de
Messines. (Commission administrative, sous
la présidence de M. Alph. Vandenpeereboom,
ministre d'Etal!)
Celle abstention prouve seule le caractére
exclusivement politique qu'avait la féte, el a
ce litre nous lelicitons les administrateurs
d'un établissement public, de la réserve
qu'ils out su garder.
Libre aprés cela, au Progrès d'admirer la
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