I SEm£*^; i - f WQUE Mercredi 25 Juillet 1877 12e armee N° 1,207. LES JÉS0ITES AU PARAGUAY. '?4 Ck. =3 E z H e Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coülent 15 centimes la ligne. Les réclames et annoncesjudiniaires se paient 30 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année. Un nnméro du journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. M E M 3 TX S EB E E E IC. 1" Juillet. NOTRE DEVOIR. Nous atlachons généralemcot une grande importance a tout ce qui concerne le droit electoral ou les élections mémes, et ce n'esl pas sans raison: il faut défendre les murs, les approches de ia place, si l'on ne veut pas que les personnes qu'elle abrite et les riehes- ses qu'elle renferme tombent au pouvoir de l'ennemi. Or derrière la position politique il y a tout un monde d'intérèts temporels et religieux. Mais l'insouciance serait grande et fatale si nous pouvions ne pas voir, au-dela de ce champ restreint, le terrain d'une lutte for midable et les devoirs que nous y avons a remplir. Le libéralisme ne vise pas seulement a la -suprematie politique, son rève le plus cher j°°7ns contredil; il veul encore s'emparer de lapats0C|été mème, la pétrir, lafaconnera son comr.age, Ia rendre étrangère et rebel le a Dieu. m°in(qUj en (]0jl résulter, le bouleversement oocial, ou ne l'inquiéle guére ou réppnd a ses aspirations, suivant les idéés et le tem pérament des adeples. Le plan est complet et sa realisation pour- suivie avec une ardeur incroyable. On atta que a la fois par rintelligence et par le coeur, par la science et par les passions aveugles, par l'influence de la rienesse et par les gron- demenls de la pauvreté, par la presse et par le club, par l'école et par le theatre, par la haute slralégie et par les déchainements de la rue. Tous les efforts convergent vers ce seul bnt: malérialiser la vie, abaisser l'hom- me dans la jouissance, éteindre la foi, arra cher les ames a l'Eglise, abattre le catholi- cisme. Ou tie voil pas, ou l'on ne veut pas voir que c'est l'ébranlement de loules les bases, la dislocation syslémalique; qu'il n'y a qu'un pas de l'incrédnIilé et de la corruption aux revindications de la force brutale, et que loute cette diplomatie libérale fait miséra- blement les affaires du socialisme qui applau- dil. II est évident que, devant une telle agres sion, il n'y a de salut que dans la lutte uni- verselle, sur le véritable terrain et a l'ombre du drapeau qui ne peut pas succomber. Le mal, disait Mgr Dupanloup, est la, de- bout, vivant, parlant, enseignant, ardent; et il faut vaincre le mal, non pas par le mal, mais par Ie bien! Etre catholique et se monlrer tel; aimer l'Eglise, écouter ses enseignements et les suivre; la défendre comme il convient a un fils et le plus humble est a mème de rem plir ce devoir;vouloir, mais par les ac- tes, l'école chrélienne, le penple chrétien, la familie el la sociélé chrétiennes; proléger ce que menace le siècle libre-penseur; ramener ce qu'il a égaré et susciter sans relache des défensetirs convaincus, la certainement est le secret de la victoire. II n'y a pas d'adversaire si audacieux et si puissant qu'il soit, qui ptiisse venir bout d'une armée innombra- ble, d'une lerre oü chaque homme est sol dat et oti chaque soldat a l'esprit de sacrifice. A l'exemple de eet illuslre athlète qui disait a l'Eglise: Mere, voici ma plume, elle vaul une épée, n'avons-nous pas tous quelque chose a offrir, quelque dévouement, pent- être ignoré, a mellre au service de nolre sainle cause? Qui de nous done pourrait ne pas dire aussi: Voici ma foi, ma bonne volonlé, mon cceur, toutes les forces de ma vie? Dans de lelies conditions nous som- mes au-dessus des fluctuations de la bataille, el nous sommes invincibles, toujours prèts pour le lendemain: car nulle puissance ne satirait vaincre la ligue des consciences, l'u- nion dans le sentiment du devoir. LES GROS-JEAN. Sans compter sa nombreuse postérité. on peut dire que Gros-Jean, le célèbre Gros-Jean qui voulut en remontrer a son curé, laisse apt'ès lui des imilateurs appartenant a toutes les classes de la société. Comme les descen dants de Calino, de burlesque mémoire, les descendants de Gros-Jean se montrent un pen partout. Le plus souvent, cependant, ilsont étudié quelque chose; il y a mème des Gros-Jean qui son! plus ou moins savanls. Ce sont les plus dangereux. lis en imposent aux masses; nous en avons connu qui faisaient école. Ce qui distingue ces apötres-la, c'est qu'ils se mèlenl souvent de ce qui ne les regarde pas. Cordonniersils disent au maréchal comment il doit forger son fer; peintres, ils donnent des conseils aux boulangers; avocats ils déposent volontiers la toque pour essayer la mitre. On comprend que cette manie de sortir de leur sphère leur fait poser des actes bien ridicules. Dés qu'on oublie le legen da ire, chacun son métier on s'aven- lure sur un terrain très-ulissant. Les Gros-Jean d'auirefois ne voulaienl en remontrer qu'a leur curé. Ceux d'aujourd'hui sont plus fiers: il leur faut un évèque. Depuis longtemps nous entendons chaque jour Ia mème chanson: Monseigneur de- vrait faire ceci, Monseigneur n'aurait pas dit faire cela. Ceux qui disent encore Mon seigneur sont des Gros-Jean de la clique calholique-libérale. Ils sont plutót a plaindre qu'a blamer. Les Gros-Jean libéraux disent Monsieur l'Evêque lout court. Ceux-la ont oublié leur catéchisme ou ne l'ont jamais connu, ce qui ne les empèche pas de se poser en princes de l'Eglise. Leurs discours sont devraismandements...guenx. En un trait de plume ils suppriment ce qui exisle depuis des siècles. Au Conseil provincial du Hainaul, certain Gros-Jean a déclaré qu'il ne votera 'plus de subsides pour le culte. Une pareille déclaralion demande a être motivée. Gros-Jean s'explique II veul ap- prendre aux fabriques d'église a administrer avec plus d'économie, et venger les écoles laïques et libérales sur lesquelles l'évêque de Tournai a jelé Tinterdit. Le conseil, libéral mais juste, n'a pas exaticé le vceu du Gros-Jean don Quichotte. Malgré les frais d'éloquence de ce sin gulier redresseur de torts, les subventions mises a la charge de la province, ont été votées comme les autres années. II va sans dire que les feuilles gueuses s'oc- cupent de l'incident et chantent les louanges de Gros Jean qui veut en remontrer a son évèque. Le Courrier de Bruxelles ayant dit, a propos des subsides qu'on accorde aux théatres Puisqu'on parle de relever les tarifs, l'occasion est favorable qu'on les remonte une bonne fois assez haul ponr que Ie pro- duit des entrées cotivre la dépense et que nolre première scène lyrique, comme dit VEcho du Parlementsoit eritretenue par ceux qui la fréquenlent. «Qui va a la danse doit payer les violons. Et qui veul contem- pler des ballets ne doit pas aller a la poche d'aulrui pour payer les danseuses. VJndépendance croit montrer beaucoup d'esprit en répondant Soil; mais ne penl-on pas dire tout aussi justement: Qui va a la messe doit payer la messe. El qui veut contempler les cérémo nies d'un cuile, ne doit pas aller a la poche d'aulrui pour payer les officianls. Done s'il convient de supprimer les subventions ihéatrales, il n'est pas moins equitable de supprimer le budget des cubes. Donnant. donnant. Le Courrier de Bruxelles accepte l-il le marché. Cela est trés fori. Aussi les confrères el amis de Vindépendance s'empressent-ils d'a- jouter quelques couplets a la chanson de la feuille juive. C'est surtout le donnant donnant qui leur met l'eau a la bouche. Ecotilons la Chroniquecelte feuille hono- rée de la gueuserie dont elle est le bras droit: Je fais une proposition au Courrier je souliendrai sa campagne contre la subvention théatrale, et bon nombre de journaux libé raux nous aideront avec plaisir, a la condi tion qu'il nous prètera sou puissant concours pour combattre un abus de mème nature. II y a en Belgique je ne sais combien de milliers de citoyens des deux sexes qui ne metlent jamais les pieds dans une église. Je suis persuadé que le Courrier m'a déjit com pris. Est-ce entendu? Le Courrier et ses chers amis de la presse ultramonlaine veulent-ils J Z -c Y 7} co O co o o C*2 Vv'- 22 G O ts> H rr =3 z C/2 e* PC C/2 30 3» Z Poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope- ringhe-Hazebrouck, 6-53, 12-25. 7-10. Hazebrouck-Poperingbe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Routers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Lichtervelde.) Lichtervelde-Thourout, 4-25 mat.-vers Ostende. Bruges- Roulers, 8-25, 12-45,5-05, 6-42. Lichtervelde-Courtrai, 5-25 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarck.) Thourput-Ypres, 9-00, 1-25, 7-45 (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentióres, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Gomiues, 7-25,2-00, 4-45. Comines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnètoii-Comir.es, 5c30, 11-10 (le Lundi 6-50.) Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-55, 9-00 soir. (Lichtervelde.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42 Bruges-Blank'enberghe-Heyst (Station) 7-25, 9-20, 11-25, 2-50, 5-35, 7-35. 8-55. (Bassin) 7-31, 9-26, 11-31, 2-56, 5-41, 7-41. 9-01. Heyst-Blankenberghe-Bruges, 5-45, 8-25, 11-25, 2-45, 5-30, 7-25. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21. Deynze-Ingelmunster, 1-00. Ingelmunster-Ansegnem, 6-05, 12-55, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45. Lichtervelde-Dixmüde-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35, 11-10, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 8-25. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-15, 4-22. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 7-30. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 7-45. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4-40 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,30, 8r30 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokel-en-Selzaete, 6-00, 10-25, 4-45 (le Mardi, 9-30). CORRESPONDJinrCES COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,28 8,00 10,46 12,21 2,55 5,35 7,56 6,47. 8,44. COURTRAI, TORNAI, LILLE. LILLE, TORNAI, COURTRAI. Courtrai dép. Tourna! arr. Lille 6,37 7,28 7,42 9-37 10,15 10-42 10,56 11,47 12,08 2,54 3,48 4,00 5.34 6,39 8,47. 9,41. 6,37 10,04. Lille dép. Tournai Coürtrai arr. 5,15 8,12 5,42 8,56 G,42 9,49 11,05 11,32 12,31 2,21 2,40 3,44 4,10. 5.39. 6.40. COURTRAI, GAN'D. GAND, CORTRAT. Courtrai dép. Gand arr. 6,32 7,51 6-42 8,01 9,49 11,08 12,31, 1,51, 3,44 5,04 6,40 7,56 9-32. 10,20. Gand dép. Courtrai arr. 5,15 6,37 8,45 9,37 9.24 10,41 9,38 10,56 1,28 2,54 4,24 5,34 7,21. 8,47. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 8,43. Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,26. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,40. Bruxelles ^dn.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01 S,00 8,20. Gand arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 6,01 7.17 7,02 9,09 10,26. Bruges 7,i5 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,58 8,16 8,50 Suite. Voir le numéro 1,205. Le résultat oblenti par les Jésuites les encouragea a consolider leur oeuvre, el ils reconnurent que le seul moyen d'v parvenir était de réiJnir les In- diens el de les séparer des Espagnols. II était moins difficile d'apprivoiser la barbari,e que de,vaincre la corruption farouche desEuropéens et de soustraire les nouveaux convertis ii leur avidité. Ils deman- dèrent done qu'il leur fut accordé par l'éyêque et par le gouverneur pleine faculté de rassembler les chréliens en des lie.ux distincis, et de les régir il leur manière, sans aucune dépendance des villes coloniales voisines d edifier des églises, de s'op- poser an nom du roi a tous ceux qui, sous un prétexle quelconque, voudraient débaueher les neophytes pour les employer au service personnel des Espagnols. C'est ainsi qu'en préparant tout pour la civili sation des indigenes, ils allaieht s'attirer l'inimitié irréconciliable de ceux qu'ils offcnsaient dans leur ambition el dans leur cupidité, en les rmpêehant de répartir les Indiens par comi.nan.des. Les pères Cataldino et Maceta fondèrent en 1610 a Lorette, chez les Gnaranis, sur le Parapanim, affluent du Parana, la première paroisse on reduction. Elle se composait de 200 families. Bientöt le nombre des réductions s'accrut et la civilisation rayonna de tous les cótés anionr de ce premier centre. De 1610 a 1746, les Jésnités avaient fondé 33 de ces paroisses dans le Paraguay, chez fes Guannris, les Chiquiles, les Moquilos, et jusqu'aii pied des Andes du Pérou, en leur donnunt une Constitution sans exemple dans 1'histoire et dont nous parierons tout a 1'heu.re. Malbeureusement, ces établissements excitèrent la jalousie des gouverneurs de la Plata et du Para- guay,qui auraientvotilti pouvoir y exerecr une plei ne autorité. Les metis, fils de colons, qui habitaient les provinces voisines, ne cessaient de leur cóté d inquiéter les réductions: ijs enlevaient les néo- phytes et les vendaient comme esclaves. Ils allèrent mème jusqu a détruire qualre bourgs, et, comme leurs ravages allaient croissant, les Jésuites implo- rèrent du Saint-Siége l'autorisajion de faire usage darmes a feu. Ils l'obtinrent: aussitót le pays fut mis en état de défense, les ennemis furent repous- sés et l'armée du Paraguay figura avec honneur dans les rangs des Espagnols a l'époque de letirs rudes guerres contre les Portugais du Brésil. Ces longues guerres ne laissèrent pas cependant de peser lourdement sur le Paraguay, qui, surtout depuis 1680, était deventi Ie champ de bataille habiluel des deux nations rivales. Enfin la paix fut conclue en 1750. En retour de certains avantages, l'Espagne céda au Portugal Ie territoire situé. ent re la rive scptentrionale de l'Y- biari et la live oriëntale de l'Urugay. Or, dans celte contrée se trouvaient sept réductions comp- tant un nombre très-considérab'le de colons. Le Portugal s'était engagé a h inquiéter aucunement les habitants du pays, mais bientöt un décret vint ordonner l'expulsion de tons les habitants et la confiscation de tont ce qu'ils possédaient. Les Jésuites firenl entendre des réclamalions qui n'eu- rentaucun succès, enfin ils se résignèrent a aban- donner le pays. Mais les Indiens se refuséren! résolument a ce depart et prirent les arines. Espagnols et Portugais réunis marebèrent contre eux, les dispersèrent et en massacrèrent 2,000. Ce fait fournit a Pombal un prétexte pour expulser les Jésuites de tons les pays soumis a la couronne du Portugal. En (768. sur des bruits d'une al>- surdité évidente, les Pères d'Espagne suhipent le inême sort et le Paraguay tomba sous l'adminislra* lion directe du gouvernement de Madrid. Voila un bref résumé de 1'histoire des réduc tions. II était indispensable a la clarlé des consi derations qui vont suivre. II. Nous allons examiner maintenant les principaux reprocbes arliculés par les falsificaieurs palenlés de 1'histoire contre les Jésuites américains. Dans la conférence dont nons avons parlé. M. Bergé les a résumés, ainsi que nous l'avons dit, d'après le dictionnaire Larotisse. Nous les lui empruntons, bien que la conférence soit un pen vieille le soin pieux avec lequel les Gitenx ont ré.chauffé el ré- chaufTent encore ces calomnies. explique suffisam- ment notre citation. D'aillettrs la science libérale ne se rajeunit pas, elle est eet art du mensonge, toujours le mème, que Voltaire recommandait si vivement et que les Gueux pratiquent avec une sollicitude et une unaniinité dignes d'une meil- leure cause. Nouscitons done Bergé-I.arousse 'i En 15-42 le Paraguay fut conquis par Irs Espagnols en 1608 l'ceuvre des missions y fut établie. Avanl l'invasion ce pays était riche et puissant il comptait 42 villes importantes au- joui'd'hui, les dernières statistiques n'y comptent que 241 mille habitants, parmi lesquels 85 mille étrangers; la population se compose d'Indiens, de blancs rroisés avec les Indiens et de nègres. La situation pen florissante du Paraguay est le résul tat des missions. Au XVIIC siècle les Jésuites enlretenaient au Paraguay une armée de 30 mille hommes. II n'y avait plus d'autorilé civile. Le territoire était divisé en 42 paroisses; ïi la lèle de chacune d'elles se trouvail un père jesuite dont les moindres ordres étaient exécutés sous peine des punilions les plus sévères. C'était tin veritable souverain les indi genes devaient lui apporler le produit de leur tra vail; ils ne pouvaient même manger une poule de leur poulajller. La munificence du jésuile du dis trict leur accordait unc bulte ponr s'abriter, et juste assez de nourriture pour ne pas niourir de faim. Les marchandises emmagasinées dans chaque paroisse étaient ensuite envoyées a Santa-Fé oit se trouvait un procureur general de l'ordre, et de lil a Buenos-Ayres oii résidait un autre procureur général. Les jésuites avaienl des correspondents dans tons les ports, et leur commerce s'étendait sur le monde entier. Les quarante-deux jésuites chefs de paroisses du Paraguay étaient places sous l'autorité d un père provincial, dont le pouvoir était sans hornes, et il en usait ponr faire souffrir aux indigenes le plus dur esclavage. Les choses allèrent telleinenl loin sous ce rapport, que le Pape Benoit XIV crut devoir in- tervenir. Le21 décembre 1741 il envoya un bref a l'évêque de Para, lui enjoignant de rendre la liberie aux Indiens; mais les Jésuites n'en tinrent pas compte, et continuèrent comme par le passé, •i Ils s'occupent de tonte espèce de commerce, écrit le cardinal Saldanha ils ont jusqu'a des boncheries, et même des boutiques hontenses. Quand il s'agissail des intéréts de leur commerce ils ne reculaienl devant rien. Aussi un traité de commerce, qui leur déplaisait, ayant été conclu enlre l'Espagne et le Portugal, ils suscitèrent tine révolte au Paraguay, et mirent leur armée en campagne, mais ils furent batlus ils transpor téren! alors la guerre en Europe, la ville de Porto s'insürgéa. Ils lachèrent d'user de leur influence sur le Pape pour qu'il s'opposal au traité, et finale- ment tentèrent d'assassiner le roi de Portugal. ii Dansles pièces d'un procés intenté a l'ordre des jésuites au siècle dernier, figure un document qui montre bien letirs idees chrétiennes. C'est un reen, concu comme snit: Je soussigné..., etc.. declare avoir reen de SI. un lel 130,000 livres en nègrps el bêtes a comes. On ne peut du resle s'étonner de la chose, si l'on se rappelle celte parole célèbre d'un père jéstiite ic Le meillenr moven de couvertir les infidèles, c'est de les réd ui re d'abord en esclavage» (a COKT1KUER.)

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1