attaquer avec vigueur Ie principe de l'entre- tien da clergé par 1'Etat Nous ferons a la commune de Bruxelles une guerre acharnée a propos de sa subvention a la Monnaie... C'est la mème question. Beaucoup de fervents calholiques vont au theatre, mais il y a une minorilé de pointus qui considérent Ie théalre comme une école d'immoralité. Ceux-la voudraient bien que leurs sols ne servissent pas a l'enlretien des chanteurs et des danseuses. Les libres-penseurs, les indifférents, les athées, les déisles, en nombre considerable, demandent également querElatn'enlretienne plus un clergé donl ils se passent, et qu'ils considérent cornnie nuisible au progrès de la civilisation... n Donnant, donnant: Ie Courrier acceptera l-il ma proposition, que je considère comme des plus honnètes Si la Chronique trouve la proposition honnêle il n'y a plus rien a dire. Cependant, donnant, dormantvoici une autre proposition qui nous parait plus hon- nète que celle de la feuille de trottoir Tout le monde sail, et la savante Chroni que ne doit pas l'ignorer, l'Eglise possédail autrefois des ressources qui lui permettaient de se passer de subsides. Ces ressources lui out été volées par l'Etat qui est loin de payer les intéréts de la somme.... dérobée, en ac cordant quelques subventions aux conseiIs de fabrique et en payant un traitement déri- soire aux membres du clergé. Si l'Etat veut rendre ce qu'il s'est approprié d'une maniére illégale, nous ne demanderons plus rien pour l'Eglise. Donnant donnant. Celtc proposition plaira-t-elle aux Gros-Jean défenseurs des theatres et des danseuses Beige LE LIBÉRALISME ET L'IMPIÉTÉ. Nous dédions aux cafards du doclrinarisme ce nouvel extrait de la Flandre libérale Les calholiques reprocbent au parti libé- ral ses attaques conlre leur religion pour nous ces attaques ne sonl ni assez vives, ni assez suioies. Mais il y a plus. La Revue de Belgique, la seule revue libé rale qui se publie dans noire pays, contient dans sa dernière livraison un article de M. Goblet d'Alviella sur ia direction religieuse a donner au libéralisme. Dans cet article, le fougueux sectaire traite d'inconséquenls les libéraux qui vont a la messe, font leurs Paques, se marienta l'égli- se et font baptiser leurs enfants. Puis, il les adjure de sortir de l'Eglise catholique et d'adopter cetle forme de pro testantisme qu'on appelle le protestantisme liberal, et qui rejelte l'autorité de la Bible, la divinilé du Christ et la croyance au mi racle. Et la Flandre libérale, l'organe de M. Laurent, l'homme qui représerite le libéra lisme parfailement et a tous les litresap- puie chaleureusemenl ces idéés. Et pas un organe de la presse libérale ne les combat N'est-ce pas clair El que penser, aprés cela, de ceux qui viennent affirmer la sincére neutralité du libéralisme en malière religieuse, bien plus, son respect convaincn pour le culle de nos péres Dira t on encore mainlenant que c'esl Ie clergé seul qui nuita la religion en exercant le plus élémentaire de ses droits, celui de proclamer ia vérilé, en praliquant le premier de ses devoirs, celui de la dé- fendre Dira-t-on encore La religion ne doit pas s'occuper du libéralisme, puisque le libéralisme ne s'occupe pas de la religion?» Allons done La Flandre libérale elle-mème n'hésite pas a dire qu'il n'y a que quelques tacli- ciens attardésqui professenl encore le prin cipe suranné de la neutralité religieuse du libéralisme: que la grande masse du parti liberal est hostile au catholicisme. Tout cela est bon a savoir et bon a noter. Nous nous en souviendrons a l'occasion. LES CATIIOLIQUES AU VATICAN. Notre dix-neuvième siècle a vu des choses bien extraordinaires; mais il en est peu sans doute qui doivent dérouler, au mème degré que le jubilé pontifical, tous les calculs de la prudence humaine. Contre le siége de Pierre le monde a èpnisè ce qui lui a été donné de force et de ressour ces, el le ravage s'est trouvé considérable. Domaines, revenus, organisation, défens urs. souveraineté, tout a été pris, dispersé, enla- mé ou renversé; et quand l'hypocrisie qui déclarail n'en vouloir qu'au pouvoir lempo- rel, eut fonrni son produit el fait son temps, on a résolüment donné le signal de l'assaut contre le pouvoir spirituel. Si bien que l'ago- nie de la Papauté, aprés avoir été annoncée vingt fois, allait enfin, on le disait, èlre réelle et avoir cette issue fatale que l'impiélé atlen- daii avec une fébrile impatience. Mais l'impiélé propose et Dieu dispose. Voila que, de toutes les parlies de la terre, les peuples envoient leurs pèlerins, par mil- liers, enlourer de leurs protestations d'atta- chemenl filial cette souveraineté déchue sui- vant le monde, et lui offrir comme de nou- veaux Mages des présents véritablement royaux. Dans ce concours universe! viennent s'effacer les distinctions de races, de pays, de mceurs, de civilisalion et de condition sociale. II n'y a plus la que les enfants d'un mème père corifondanten un comrnun hommage, leurs acclamations, leurs vceux et leur indestructible espérance. L'univers entier est présent, par ses délégués, a cetle splendide manifestation. N'est-ce pas la un fait véritablement pro- videnliel? N'est-ce pas la preuve évidente que les deslinées des nations liennent, par les en- trailles mêmes, a celles de la Papauté ei de l'Eglise, et qu'on ne touche pas a la pierre angulaire de cet édifice sans produire dans l'humanité un trouble qui croit avec l'inten- sité de l'ébranlement et dont nul ne saurait mesurer la portée Cette ardeur et ces continuelles sollicitu- des dit le Saint Père dans son allocution du 22 juin, onl la valeur d'un vrai et solennel suffrage universel parlequel le monde calho- lique signifie incessamment, a l'encontre des prétendusscrutins ou plutót des merison- ges de ce siècle, qu'il veut que le Pasteur suprème du troupeau du Seigneur préside en toute dignité, liberté et indépendance a «l'Eglise».... Elles enseignent magnifi- quement que l'Eglise catholique, assaillie de tanl de manières iniques el avec tant de violence, et privée de tout secours ex- térieur, mais loin d'étre jamais ébranlée ni vaincue, toujours redoublant d'efforls avec sa milice et accroissant de plus en plus ses forces, a ses racines dans le ciel, «comme dit Chrysostóme, et jouit d'une divine et immortelle vie; et elles confon- dent aussi les discours des impies qui ne craignent pas de dire que la sainte Epouse du Christ a fini son temps, qu'elle n'a plus de force el que mème elle se meurt. N'allons done pas nous décourager quand nous voyons quelque part une iniquité triom- phanle. Les attentats n'empècheronl jamais raccomplissement des desseins de la Provi dence, pas plus que l'enlèvement d'un rail ne supprimera le mouvement dans l'ordre matériel, pas plus que les rèveries d'un phi- losophe ou les blasphémes d'un athée n'em pècheronl toutes choses d'étre régléesdivi- nement, ou ne justifieront une révolte quel- conque contre la loi qui régit les intelligen ces et les volontés. Ce qu'il imporle, c'esl que nous reslions humblement, fermement dans la voie du de voir, que nous luttions pour la vérilé el la justice avec les armes du chrétien, el que nous écoutions la voix de Pie IX, quand il nous dit, par ses paroles et par son exemple: Courage Non prcevalebuntNe craignons ni l'adversité ni la puissance des ennemis, car Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde. Les promenades scolaires invenlées par les F.-. Bulset consorts de la Ltgite de Cen- seignement continuent de plus belle. Elles tendenl mème a se développer. II semble que la Belgique ne va bien tót plus suffireaux pérégrinations de l'enfance élevée dansles écoles sur Icsquelles souffle le vent de la sé- cularisation a outrance. En effet, on parle d'organiser un voyage d'élèves appartenant aux écoles gueusifiées en Hollande: a Flessin- gue, Botterdam, Middelbourg, Leyde, Ut recht, etc. Pourquoi pas aussi un voyage a Paris, a Berlin et a Vienne? Nous pensons que l'autorité a non-seule- ment le droit mais le devoir d'i n ter ven i r ct de défendre sévéremenl dans les écoles sur lesquelles elle a one action a exercer ces ex cursions, qui finiront par lourner au détri ment des élèves p:ur lesquels en appa- rence, du moins, elles sont organisées. A différentes reprises la presse a protesté contre ces excursions auxquelles Ie gouver nement ne peut, sous aucun prélexle, prèler les mains. Nous prolestons a notre lour, el nous disons que s'il convienl aux Buls, aux Dewaei, aux Anspach et consorts de faire promener les enfants aux frais des contri- buables, il est du devoir de l'Etat de se refu ser a légitimer par son approbation ou son appui celle innovation que rien, mais rien ne justifie. NOTARIAT. Parmi les projets de loi dont les Chambres auront a s'occuper durant leur prochaine session figure la réforme notariale. On se rappelle les péripéties de cette question. Un premier projel adopté par la Chambre a échoué au Sènat. Mais sur les instances des notaires canto- naux, la réforme a été remise a l'étude et un projet de solution transaclionnel est sorti des délibérations des sections parlementaires. Cetle solution, pa rail-i Irencontre, cetle fois, l'adhésion de M. le minislre de la justice. Le rapport de la section centrale dü a la plume érudite et compétente de M. Drubbel, députè de Gand, expose avec beaucoup de précision et de détails le mécanisme du nou veau projet de loi et les motifs qui ont diclé les principales dispositions de ce projet. Voici en deux mots les points essenliels de la réforme. En principe, le ressort notarial actuel est mainlenu, mais avec les modifications sui- vanles Les notaires des villes ou siége une cour d'appel ou un tribunal de première instance exercent leurs fonctions respectivement dans l'élendue du ressort de la cour ou du tribu nal. Toutefois, en ce qui concerne les venles et locations publiques de meubles ou d'im- meubles, leur juridiction est limitée au res sort de la justice de paix. Les notaires des autres communes exercent leurs fonctions dans l'élendue de ce dernier ressort. Ils peu- vent néanmoiris recevoir les testaments et les actesde donation enlre époux dans toute l'étendue du chef-heu.Le gouvernement peut aprés avoir pris l'avis de la chambre de dis cipline, réunir a l'un des cantons contigus tout canton qui ne présente pas assez d'im- porlance pour avoir quatre notaires. Dans ce cas, les deux cantons réunis seront consi- dérés comme n'en formant qu'un seul en ce qui concerne le ressort des notaires. Une autre disposition du projet de loi in- terdita tout notaire soit par lui-méme, soit par personne inlerposée, toute espéce d'opé- rations d'agiotage ou de spéculation, afin de prévenir ces faillites et catastrophes de notaires-banquiersqui onl trop souventaffligé etalarmé la confiance publique, au grand dommage du notariat lui-méme. UNIVERSITÉ CATHOLIQUE. On écrit de Louvain a la Patrie II est Irés-sérieusement question de l'an- nexion d'une école d'agricullure a l'Univer- sité catholique. Ce projel est a l'étude et la semaine derniére une reunion a eu lieu chez Mgr Naméche, a ce sujet. On y remarquait M. le prince de Croy, plusieurs grands pro- priétaires et un ancien représentant qui a fait des questions agricoles une étude spé ciale, M. L. T'Serstevens. II se pourrait fort bien que la nouvelle école fut ou verte au mois d'oclobre prochain. Cetle création aurait une grande utililé. Elle contribuerait puissamment a neutralise!' le délestable en- seignement qui se donrie dans les écoles offi- cielles, dans lesquelles on ne se préoccupe que peu ou point du cölé éducalionnel et moral de la jeunesse. Elle ouvrirait en mème temps aux jeunes gens une carrière dans laquelle ils pourraienl se lancer avec succés. I! y a trop plein dans les carrières libérales et l'on négligé trop l'agriculture el l'écono- rriie rurale. L'agriculture est pourlant la plus antique et la plus noble des industries et il serail temps de s'en souvenir. CONSEIL PROVINCIAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Cette Assemblee qui tient sa session an- nuelle a l'hölel dn gouvernement depuis le commencement de ce mois, fait assez peu parler d'elle. C'est qu'elle reste slrictement dans son röle légal el ne s'occupe que de questions d'inlérèt pureinent adminislralif au lieu d'empiéter sur le terrain de la politi que a l'instar de ce que font assez volontiers les trois consei Is provinciaux oule libéra lisme domine. Notre conseil discule paisiblement sou budget. II emploieson temps a raisonner sur l'enlretien de no.- routes et de nos canaux, a régler les compies el a voter des subsides pour une foule d'objets ayanl trail a l'agri culture, l'instructionfhygiène, I'industrie. etc. A peine s'anime-t-il quelque peu quand il s'agit de la régularisation de quelques vieilles detles conlraclées lors du 25c anni- versaire de notre indépendance nationale. M. le gouverneur trouve lej ronseil provincial bien difficile sur ce point, inais il trouve plus difficile encore de dresser les comptes de- mandés. MONSEIGNEUR.DE KETTELER. Le télégraphe nous a appris la mort de Mgr Guillaume-Emmanuel de Kelteier, évè- que de Mayence, survenue au couvent des RR. PP. capucins de Burghausen, dans la Ilaule-Bavière, oü Sa Grandeur était descen- due lors de son retour de Rome. Guillaume-Emmanuel de Ketteler est né le 25 décembre 1811. Issu d'une ancienne fa milie de la Westphalie, il a continué les tra ditions de toutes les grandes families de cette contrée. II s'est distingué dés sa première jeunesse, par une piélé peu commune el par des dispositions des plus hcureuses. Sa pre miére éducalion fut confiée aux RR. PP. Jé- suites de Brieg, en Suisse. Plus tard, il em- brassa la carrière administrative. La conduite du gouvernement a l'égard de l'immortelar- chevèque de Cologne, Mgr de Droslé-Vische- ring, le décida a résigner ses fonctions Ie lendemain de l'arrestation de l'illustre prélat. Ayant quitté a la suite de cette arrestation, son pays natal, il s'établit a Munich, étudia la théologie et fut ordonné le lr juin 1844. Pendant cinq ans il exerca le saint minis tère comme curé dans son pays natal, le feu roi Frédéric-Guillaume IV ayant rélabli la paix religieuse. En 1849, on lui confia l'im- portante cure de Sainte-Hedwige de Berlin. Nous ne rappellerons pas le grand röle qu'il a joué dans les événemenls de 1848, oü seul il osa flélrir la révolution devant les ca- davres sanglants du prince Lychnowski et du minislre Auerswald, assassinés par la plé- be révolutionnaire de Francfort oü siégeait l'assemblée nationale allemande. Nous pas sons également sur ses conférences de la mèmeannée a la cathédralede Mayence, oü il traita les grandes questions sociales, il suffit de rappeler que ces conférences ont remué l'Allemagne catholique et protestante. Sa ville épiscopale le connaissail depuis longtemps lorsque le chapilre de la calhédra- le présenla au Saint-Père, alors a Gaële, une liste de candidats pour le siége vacant par la mort de Mgr Kaiser. Lejour mèmeoüil recut la lisle, le 15 mars 1850, Pie IX daigna nom- mer Mgr Ketteler évèque de Mayence. La préconisalion eut lieu dans le consistoire du 20 mai. Quelques semaines aprés, le 25 juil- let 1850, le nouvel évêque dans la cathédrale de Mayence. Nous n'essayerons pas de dire tout le bien que Mgr de Ketteler a fait a son diocèse pen dant les vingt-sept années qu'il y a siégé. Les écoles, les paroisses, les orphelinats, les con- grégations, les associations, les ceuvres de bienfaisance qu'il a fondés sonl innombra- bles. On lui doit l'introduclion des exercises spiriluels pour le clergé diocésain. C'est lui qui a fait évarigéliser les populations calholi ques, perdues dans les centres protestants, en appelant les RR. PP, jésuiles a Mayence. C'est lui qui était le fondaleur de cetle pépi- niére d'excellents prèlres que l'on appelle le sérninaire de Mayence, et qui a donné plus de 600 écclésiasliqnes a l'Allemagne méri dionale et a la Suisse. Mais si Mgr de Ketteler exercait ainsi une influence des plus heureuses sur son diocèse, son influenceer) Allemagne n'étail pas moins considérable. Les brochures et ouvrages pu bliés par lui sont très-nombreux. La défense des droits du Sainl-Siége, le retour de la paix religieuse en Allemagne, les grandes ques tions sociales, tels sont les principaux sujets traités dans ces ouvrages. Nous n'avons pas besoin de défendre Mgr de Ketteler contre les calomnies des adver- saires de l'Eglise. L'évêqne de Mayence était un de ceux contre lesquels les libéraux s'a- charnaient le plus. Si les calomnies de ses ennemis avaient pu agir sur son ame et y laisser quelques amertumes, le vénérable évêque aurait été bien dédommagé par les preuves d'affection qui lui furenl données a l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de son épiscopat, célébré il y a deux ans et donl le Bien Public a rendu comple. Mgr de Ketteler laissera de grands souve nirs dans son diocèse et dans son pays. II s'est monlré digne d'occuper le siége d'une ville qui a mérité le litre dAurea Maguntn Sanclee romance Ecclesia: vera specials /ilia. NÉCROLOGIE. On écrit de Gand: M. I'échevin Wael- brouk, sorlarit de l'Université oü il avail assisté aux examens de la faculié de droit, est tombé dans la rue, foudroyé par une attaque d'appoplexie. Transporlé chez lui, il a perdu connaissance et n'a pas tardé a ex piree. M. Van den Berghe, vicaire a Moorsle de, est décédé le 28 Juiliet, a l'age de 47 ans, Mgr de Ladoux, évèque de Nevers (France), es! mort cette semaine, subitemenl, li l'aulel, après la communion. REVUE POLITIQUE. Tandis que la Russie et la Turquie se fon une guerre a mort, PAIIemagne el Pltalii sont aux aguels cherchant quelque proie i dévorer, la France et l'Auiriche se trouven sous le coup d'une crainte qu'elles dissimu- lent en vain, l'Angleterre veille avec une at tention inquièle a ses intéréts politiqnes et commerciaux menacés. Voila en pen de mots la situation générale de l'Europe. On conviendra qu'elle est peu souriante et qu'elle apparail grosse de com plications et d'orages. Si les Rnsses devaient perdre la partie contre leurs adversaires, alors l'Allemagne se contenterait peul-êtrede ce résultat qui consoliderait sa prépondé- rance en Europe. Mais si, au contraire, les Russes finissent par remporter le triomphe décisif, comme l'immensilé de leurs armées et de leurs ressources semblent le faire pré- voir, alors l'Allemagne voyant le Czar recti fier ses frontières, aura une terrible déman- geaison de rectifier aussi les siennes en ton- dant la largeur de sa langue de quelque pays voisin. II s'en faal done de beaucoup que lou danger de complications ail disparu; et si k bourse a repris sa confiance et sa fermelé paree que la Serbie resle en dehors de I: lulte, les Russes n'ayant plus besoin di passer par son territoire,on peut din qu'elle a agi avec sa légèreté habiluelle. qu la rend impressionnable au moindre change ment dans l'atmosphère politique. Les Russes continuent hardimenl promptement leur marche envahissanlo dan la Turquie d'Europe. La semaine passéf nous avons vu leurs bataillons entrer dans I coeur de la Bulgarie, presque aux pieds di Balkans: cette semaine, nous avons a enrt gistrer qu'ils ont passé la seconde ligne d défense des Turcs, et qu'ils sont arrivés a I route ferrée qui conduit directement a Andr nople. Le passage des Balkans s'est effectué san grande résislance par le défilé de Feredisch Derbent, débouchant dans la vallée de I Tundscha. Des Bulgaresont conduit l'armé russe sous les ordres du général Gourkc Celui-ci s'est avancé dans la Roumélie jusqu Haïnkoï, tandis que l'avanl- garde de son a mée a poussé jusqu'a Jamboli et méme ju qu'a Yéni-Saghra, deux villes sur la rou ferrée d'Andrinople a Chouinla. L'arrivi des forces turques accourues a la hate les empèchés d'aller plus loin; mais, avant s'arrèter, ils ont coupé les rails et les fils tél graphiques qui relient Constantinople s qnarlier général de Coumla. Ces exploi hardis ont causé a Andrinople une frayei panique et la population musulmane se dir ge en masse sur la capitalede l'empire. Après cela, on necomprend plus rien a laclique d'Abdul-Kerim, généralissime d Turcs. Le sultan ne semble pas y comprend davantage, car on annonce qu'il aurait des tuéce malheureux commandant. Quand I Russes passaient le Danube ne trouvant qu'i seul bataillon ennemi pour leur barrer le pa sage, on disait: Cela n'esl rien. Abdu Kerun a son plan. Maintenant qu'ils o franchi la seconde ligne des Turcs, ne tro vant de nouveau qu'un bataillon lure s leur route, on voudrait dire la mème chot Mais il devient par trop évident que la ha diesse et la promptitude des Russes ont c concerlé les Turcs qui se trouvent encorei cöté du quadrilatère que les Russes ont tot né par leur marche dans la direction d'A drinople. Les Russes onl aussi réussi a élargirlf base d'opéralions sur le Danube par la pr de Nicopolis. Ils semblent vouloir s'empa de deux autres forteresses adossées au Dat

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 2