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Mercredi 26 Septembre 1877. ^^k/QUEW ~^-k
N° 1,225.
MONSEIGNEUR PE TH A-MALE.
Henri Laserre.
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I e Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coülenl 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces judic ia ires se paient 30 centimes la ligne. Ou traite a, forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires.
C H K 3*1 N N 1> K K lt.
L'ÉCOLE.
A ce sen! norn que de grandes pensées,
que de doux souvenirs, quel indomptable
intérèt
L'école n'est qu'une préparation a la vie,
et pourtant combien est large la place qu'elle
y prend
Comme ces chemins autrefois aimés donl
jamais on n'oublie ni l'ombre prolectrice ni
les rudes fatigues, l'école nous demeure pré
sente avec ses jours de joie et ses jours de
peine, ses amities naissainles et ses salulaires
enseigoements. Tout y est impression vive
et profonde on le reconna.it bien dans la
suite et a plus d'un il n'a fallu qu'un re-
gard jelé en arriére vers les bancs du collége
ou de l'onrversilé, pour s'expliquer les suc-
cés et les troubles, les relalions, les lultes,
presque toute la direction de l'existence.
En mal comme en bien celle influence de
l'éducation esl prépondérante, et elle l'est
loujours dans la mesure de ('extension que
prennent les syslémes et des racines plus ou
moins proforides qu'ils projettent au sein des
couches sociales. Si la defense de la vérité
recrute des phalanges de défenseurs résolus,
convaincus et inslruits, il n'est malheureuse-
ment que trop vrai que Ja diffusion des doc
trines perverses est le point de départ du
préeoce sceptique, du nourrisson de la morale
indépendante, du seclaire hairieux el de la
redoulable légion des révolutionnaires. L'é
cole, cn un mot, c'est la société, et c'esl par
ee qu'elle est cela qu'on se l'est disputée dans
lous les temps avec une ardeur que rien ne
lasse.
La franc-maconnerie, depuis longlemps,
a pris la lète du mouvement scolaire anli-
religieux el donné l'impulsion a une foule
de ramifications, de diminutifs et d'auxi-
liaires.
Au macon la question de I'enseignemenl!
a lui l'examen el la solution s'écriait le
F.*. Bourlard la grande fète solsticiale du
24 juin 1854, et le mot d'ordre n'a été que
trop suivi, si fidèlement même qu'aujour-
d'bui, a part des exceptions infimes, la for
mule adoucie du doctrinaire, les exigences
du politique ardent et les blasphemes du
demagogue se confondenl dans une com
mune devise la religion hors du coeur de
la jeunesse; le prélre hors de l'école! Et nous
savons avec quelle persislance ce but est
poursuivi, par les hommes, les institutions,
les doctrines, la presse, l'argent, les lignes
et toutes les influences de la centralisation
libérale.
Telle est la guerre, universelle, perpéluelle,
implacable. L'enjeu en est immense; car ce
n'est pas seulement la société que l'ennemi
vent asservir ses coups portent plus loin
encore. II lui faul, snivanl une parole deve-
nue fameuse, arracher ies ames d l'Eglise.
Si les averlissemenls de la foi et les élo-
quentes lecons de l'évidence et de l'histoire
ne nous tracaient pas notre ligne de con
duite, l'allitude de nos adversaires serait
bien faite pour nous monlrer oüest le devoir.
Chaque progrés nouveau de l'enseigne-
ment libre-penseur nous frappe un peu plus
dans ce que nous avons de plus cher; chaque
generation qu'il enlameesl une couche ron-
géesinon morte dans les assises de l'édifice
social, et il fautde longues années pour elïa-
cer les traces d'un néfaste passage.
La question de l'école est capitate, on tie
se saurait assez le redire elle lienl par les
entrailles aux plus graves intéréts de l'Eglise
et de l'Elat. En loute circonstanco et dans
toutes les phases de la luite nous devons la
résoudre avec nolre patriolisme de citoyens
el notre conscience de calholiques.
UN CONGRES LIBÉRAL.
Nous avons hésilé avant de nous décider a
entrelenir nos lecleurs du Congres interna
tional socialisle qui vient d'avoirlieu a Gand.
Parler d'une manifestation, si éclatante par
son absurdité ne nous semblait guère néces
saire. Néanmoins, nous avons cru utile d'en
dire un mot. Les Sparliates présenlaient au
peuple les ilotes ivres, pouréclairer les mas
ses sur l'avilissemenl causé par le mal et sur
les dangers publics qu'en se généralisant, le
mal pourrait produire.
Le Congrès sociahste de Gand a été orga-
nisé par l'avant-garde du parti liberal; la
Ftandre libérale, organe avoué de la nou
velle doctrine gueuse, a eu los honneurs du
triomphe dans les discours des orateurs.
Avec la permission de M. le Bourgmestre
de Gand, le drapeau rouge, orné de la hache
et de la torche révolutionnaire, surmonté
du bonnet phrygien, ce drapeau, emblème
des Immortels principes, qui ombrageait les
exploits sanglants de la guillotine de 93,
remplacait notre glorienx drapeau beige a
la tète du cortege.
Disons-le bien vite. Sur les 700 personnes
réunies en Congrés, les Ganlois brillaieul par
leur absence. On n'y voyait que quelques
sinistres iribuns qui trompent les masses
pour parvenir, puis la foule, le menu frelin
venu de tous les coins, composé d'ouvriers
arrivés avec leurs femtnes et leurs enfants
pour s'amuser quelques heures a Gand else
régaler de quelques pintes (ÏUitzel. A cöté
de ceux-ci se rangeaient plusieurs sociélés
que Ie libéralisme ne peul répudier: nous
cilerons en léte l'abjectc secle des solidair es.
Le Congrès s'est tenu nalurellement au
cabaret, dans une salie de danse. Si Tcniers
avail été la! Au milieu d'une atrnosphére ob-
scurcie par la fumée des pipes, les auditeurs
écoutaient a demi leg haranguers cosmopo
lites, lout en humanl, grands et pelits, de
nombretises chopes démocratiques el en rnel-
lanl a profit les vivres apporlés de la maison.
Tableau touchanl!
Les orateurs ne négligeaint point les rasa-
des pour leur propre comple. II vinl cepen-
danl un moment oü les voix de la tribune
durenl engager les assistants a ne pas
déshonorer le parti socialiste en s'enivrant
et en cuvant ensuile leur boisson dans les
ruisseaux, scandales que nous n'avons pu
conslater que trop généralement l'an der-
nier.
Quant aux harangues, que dire? C'élai1
écceurant. Provocation a la hairie et it la ré
volte conlre ceux qui possèdent: préconisa-
tion du suffrage univcrsel comme moijen de
devenir mailres et puis de délruire la réaclion
calholique, el mème la réacl ion bourgeoise;
apoihéose des crimes de 93 et du drapeau
rouge; appel a la revanche de la Commune
avec glorification de ses assassinals et de ses
flammes; profession d'uthéisme; guerre dé-
clarée a Dieu qui est le mal; voila un
pale résumé des horreurs débitées en celle
tnalsaine assemblée. El pour clore la séance,
le dernier orateur prédit l'heure procham ou
le drapeau rouge floltera sur le palais du roi.
Nous sommes heureux cependanl de con
slater que les hlasphèmes salaniques vomis
par les harangueurs onl firii par produire
dans l'assemble le dégoül le plus profond.
Un fréinissemenl d'horreur el d'épouvanle
les a accueillies et la inajorité des auditeurs
s'est hatée de fuir cette senline abominable.
Pendant la séance, on a fait la collecte,
non pas pour les pauvres, qui manquent du
nécessaire, mais pour payer les dépenses du
congrès et pour rémunérer grussemenl les
blagueurs qui blagueront l'biver procbain.
lis onl donné par respect humain, ces mal-
Voila aussi comment nos adversaires ai-
menl l'ouvrier. lis s'inquiétent peu de Ie
voir se vautrer dans la fange. A ce spectacle
ils demeurenl insensibles. lis laissent ces in-
foriunés a la merci de gens intéressés au
désordre, a la révolution, sans une pensée
de pilié pour des fréres égarés, sans songer
a leur lendre une main secourable pour les
arracher au (riste égaremenl qui les perver-
tit.
Avoir tout cela, les calholiques compren-
dront plus encore combien il leur faul redou-
bler de sacrifices et de dévouement. Eux
seuls enfin comprennent que l'assassinat de
cette ame est un crime conlre Ubumanité el
contre Dieu.
Aprés la journée d'mauguration, le Con
grès a commence sa session.
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Poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, G-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50.
ringhe-Hazébrouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25.
Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Roulers-Brnges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Lichtervelde.) Thourout, 5-15 mat. vers Ostende. Bruges-Roulers, 8-25,
12-15, 5-05, 6-42. Llclitervélde-Courtrai, 5-25 mat.
Ypres-Gourtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. - Courlrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-50, 5-40 8-49.
Ypres-Tbóurout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matm jusqua Langemarek.) Thourout-A pres, 9-00, 1-25, 7-45 (le
Samedi a 6-20'du matin de Langemarck a Ypresü).
Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armen tières-Houplines-Le Touquet- Warneton-
Comines, 7-25,2-00, 4-45. Gomines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnêton-Comines, 5 30, 11-10 (le
Gourtrai^Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 0-55, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42.
Rru«-es-Blanl?enberghe-Heyst (Station) 7-25, 9-20, 11-25, 2-50, 5-35. 7-35. 8-55. - (Bassin) 7-31, 9-26, 11-31, 2-56, 5-41, 7-41. 9-01.
—"Heyst-Blankenberghe-Bruges, 5-45, 8-25, 11-25, 2-45, 5-30, 7-25.
Incelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 0-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
7-21. Deynze-Ingelmunster, 1-00.
Ino'elmunster-Ansegnem, 6-05, 12-55, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45.
Liehtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Uunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35,
Dixmm'le-Nieup°ort, 9-50, 2-20, 8-45. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20.
Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15.
Selzaete-Eeeloo, 9-05, 1,25, 8-25. - Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-15, 4-22.
Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 7-30. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 7-15. 1 erneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4-40
Selzaete-Lokeren 9-04 1,30, 8-30 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 4-45 (leMardi, 9-30).
C O 11 n K.SPOlVDiVlVCES.
COURTRAI, BRUXELLES.
Gourtrai Üép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35.
Bruxelies arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54.
COURTRAI, TORNAI, IJLLE.
Courtrai dép. 0,37 9-37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,0-1.
COURTRAI, GAND.
Gourtrai dép. 6,32 0-42 9,49 12,31, 3,44 6,40
Gand arr. 7,51 8,01 11,08 1,51, 5,04 7,56
BRUGES, GAND, BRUXELIES.
.9-32.
10,20.
BRUXELLES, COURTRAI.
Bruxelies dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 0,47.
1 Gourtrai arr. 8,00 10,46 2,55 7,56 8,44.
LILLE, TORNAI, COURTRAI.
Lille dép. 5,15 8,12 11,05 2,21 4,10.
Tournai 5,42 8,50 11,32 2,40 5,39,
I Gourtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40.
GAND, CORTRAI.
Gand dép. 5,15 8,45 9.24 9,38 1,28 4,24 7,21.
Gourtrai arr. 6,37 9,37 10,41 10,56 2,54 5,34 8,47.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52'6,43 8,43. Bruxelies dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,00 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01 8,00 8,20.
Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,26. Gand arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 6,01 7.17 7,02 9,09 10,26.
Bruxelies 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,40. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 0,58 8,16 8,50
Suite. Voir le numéro précédent.
Vers cinq heitres du matincertains signes
trop manifestos firent comprendre que la der-
nière agonie était proche.
M- l'abbó Pomian, celui-la même qui avait
jadis préparé Bernadette a la première commu
nion, prépara le grand serviteur de la Vierge,
le glörieuX abbé Peyramale, euré de Lourdes,
a son entrée dans l'éternité. II le confessa et lui
donna l'Èxtrême-ÖRction, que le maïade regut
en toute la plenitude de sa connaisSance.
A six heures, il cessa de parler sa tête s'em-
pourpra de sang. Sa respiration commenca a
devenir a la fois et plus active et plus pénible
elle avait le caractère haletant de quelqu'un qui
gravit uno montagne rapide et qui est pressé
d'arriver au sommet.
Elle n'allait point en s'alTaiblissantconnne
cela adviént souvent. II y avait dans ce souffle
puissant comme le sentiment d'une marche as-
cendante et rapide. II ne descendait point vers
la mortil s'ólevait vers la vie.
Ses vicaires, M. l'abbé Peyret et M. l'abbé Du-
casse, suggéraient a son oreille quelques courtes
priores ii Dien. II n'entendait point, ou semblait
ne pas entendre. Rien ne le détournait de cette
marche mystérieuse dont nous venons de parler:
il montait toujours vers le but suprème... Sa
pi ïère était en lui-même.
Deux fois ses lèvres se fermèrent, et il parut
perdre haleine. On le crut mort. Mais le souffle,
j allais dire la course, reprenait son élan, et on
attendait toujours qu'il atteignit aux portes d'or
du Paradis.
Autour de lui, quelques-uns de ceux qui l'ai-
raaientses vicaires, les yeux en larmes, et lui
prodiguant leurs soins liliaux; les bonnes demoi
selles Latapie, qui habitent la même maison, et
qui, malades elles-mêmes, retrouvaient une force
infatigable pour veiller a son chevet et préparer
tous les remèdes; le cbanoine Martignon; et,
avant tous, son frére et sa belle-sceur, attérés
par le mal grandissant, qui enlevait a la terre
celui qui pour eux était tout ici bas... A mesure
qu'elles apprenaient la soudaine maladie de leur
seigneur et de leur père, les s'osurs de Nevers,
compagnes de Bernadette, les tourfères du Car-
mel, des Clarisses, des Dames de l'Assomption,
les Sceurs Saint-Frai, des personnes de tout rang
et de tout age, franchissaient le seuil 'et s'age-
nouillaient en pleurant.
Vers huit heures, M. le supérieur des mission-
naires de Lourdes, le R. P. Sempé, arriva. II de-
meura jusqu'au dernier moment.
Puis de vieux amis de celui qui allait entrer
dans Ieternelle vie le R. P. Dulac, le R. P.
Peydessus...
Cc souffle que nous venons de décrire conti-
nuait toujours. II manquait au fils soumis de
l'Eglise comme la permission de l'évêque. II lui
fallait la main auguste d'un successeur des Apó-
tres étendue sur lui pour lui donner congé de la
terre.
Et alors, l'évêque entra, grave et ému, portant
au coeur la tristesse de tous.
La Providence, qui nous avait privés de la
présence de Mgr Jourdan, évêque de Tarbes, en
ce moment loin de son diocese, avait pris par la
main Mgr Foulon, évêque de Nancy, et lui avait
fait la grace de le choisir pour donner au servi
teur de Notre-Dame de Lourdes la suprème
bénédiction. Onze heures sonnaient.
Quelques instants après, et comme l'évêque de
Nancy avait a peine quitté la chambre, a onze
heures un quart environ, la respiration s'arrèta
tout a coup. La grande arne de Mgr Peyramale
venait d'ouvrir ses invisibles ailes et d'entrer au
lieu de sa récompense.
La fatale nouvelle ne tarda pas a retentir dans
toute la cite do Lourdes.
La consternation était unanime. Chacun so
sentait orphelin. Dans la familie désolée le Père
venait de mourir.
Le deuil était le même parmi les pèlerins de
toutes les contrées de la France, de tous les pays
du monde qui se trouvaient en ce moment dans
la cité de Marie. Tous counaissaient, vénéraient
et aimaient le saint et illustre curé de Lourdes.
De son vivant, il était devenu comme un but
de pèlerinage dans le pèlerinage lui-même. La
Vierge lui avait envoyé Bernadette, et la terre
chrétienne accourait a eet homme, qui avait eu
la gloire unique de recevoir une ambassade du
ciel, et qui avait rempli, comme nul ne l'ignore,
la mission qu'il avait recue.
Durant toute la journée d'liier et toute celle
d'aujourd'hui, la foule se presse autour de sa
maison. On entre par groupes recueillis. Tous
veulent faire toucher des croix, des chapelets,
des médailles, des objets bónis a la dépouille
mortelle de celui dont la voix publique proclame
la sainteté.
Dans la suprème souft'rance, nul mouvement
convulsif ne troubla son visage; ses mains n'eu-
rent mème pas (chacun l'a remarqué) ces erispa-
tions agitées qui accompagnent toutes les ago
nies. Au-dessus des cruelles douleurs qu'éxpri-
mait son visage planait le ealme immuable d'une
fime absolument maitresse d'ollo-mönieparee
qu'elle était absolument soumise a I)ieu.
Ayant été impassible dans la maladie, il est
magnifique dans la mort. Son visage, si noble et
si beau par lui-même, a été touché durant ie jour
de son trépas de la souveraine majesté des cbo-
ses éternelles.
Nous l'avons vu sur son lit funèbre, la mitre
au front, revêtu de ses ornements sacrés. Devant
cette tète sublime, dont l'auréole est visible aux
yeux de l'ame, tous fléchissent invinciblement
legenou, et, au lieu de prior pour lui, lui deman-
dent de prier pour eux.
II repose dans la paix des .justes et dans la
gloire des saints.
Par une coincidence qui a frappé tous les re-
gards comme un signe manifeste, la Vierge a
voulu choisir le jour de sa Nativité, a elle, sur I
la torre, pour être le jour de sa Nativité, a lui,
heureux auxquels manque Irop souvenL le
pain, Ie nécessaire. On a mendié auprés dit
panvre pour solder les discours de souge.
creux qui veulent ruiner pour s'enrichir.
Voila la cliarité socialiste.
Aussi ne irotivons-nons point déplacé qu'a-
près avoir commence par la Marseillaise,
l'assemblóe se soit séparée au chant de La
Canaille'.
Les processions calholiques gênent la
gueuscrie libérale; on les inlerdit. Les
congrès socialistes tra va i I lent avec les gueux
conlre le calholicisme: on n'en a pas peur...
oslensiblemenl; il faul ménager Pauxiliaire.
D'ailleurs si un jour il tentait de violer le
respect dü aux chateaux, aux millions de nos
adversaires, on se (latte de réduire facilement
le tigre déchainé. Et on laisse ces congrés
lleurir en paix.
dans le Ciel.
L'univers entier a eu ses vertus. En racontant
l'histoire de Notre-Dame de Lourdes et de Ber
nadette notre plume très-indigne a raeonté aussi
l'histoire du curé de Lourdes. Ges trois noms
Notre-Dame de Lourdes, Bernadette, le curé
Peyramale, sont inséparables. Et il a suffi de
faire connaitre ce prötre au monde ehrétien
pour le faire aimer de tous les fidèles.
II fallait cependant que i'homme de Dieu tra-
versat la fournaise ardente oü l'or s'épure et oü
la vertu deviant la sainteté.
Levent de l'épréuve a passé sur lui. Tandis
que dans toutes les contrées du globe on disait sa
gloire et célóbrait sa louange, tandis qu'il était
également entouró de l'amour de son peuple,
ceux qui l'ont conuu de plus prés savent toutes
les peines, toutes les amertumes, toutes les in
gratitudes qu'il a eues a subir.
Cf est dans la crypte ds la nouvelle église qu'on
l'ensevelira demain. Et, dés ce jour, elle va de
venir un lieu de pèlerinage. Et les peuples achè-
veront l'oeuvredu prètre endormi.
Les temples chrétiens s'élevaient jadis sur le
tombeau des saints.
A cette nouvelle église, le saint manquait. II
vient d'v descendre.