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nesonl pas loin, et lorsque leur oeuvre sera ses conseils et a ses avistouteautorilé morale,
terminée, ils se chargeront bien aussi de se 1 Grace a la politique tory et au retour au
chatier eux-mèmes. Ces corrections mutuel-
lessontdans les traditions révolutionnaires.
Mais alors mème il ne faudrait pas désespé-
rer! On a vu sombrer et périr des civilisa
tions plus brillantes que la nótre et on a vu
aussi, sur les ruines de ces civilisations, l'E-
glise planter une croix et, aulour de cette
croix, fonder une civilisation nouvelle. Ce
qu'elle a pu, elle Ie peut encore, el si Dien
la destine a cette mission, elle n'aura pas
besoin de remonler bien loin dans ses archi
ves pour trouver dans PEncyclique et Ie
Syllabus de Pie IX la charte libératrice des
peuples repentants.
pouvoir des hommes qui représentent les
vraies traditions anglaises, cette situation est
changée et les grandes puissances compleet
de nouveau avec nos amis d'Oulre-Manche.
Elles compleronl plus encore avec eux a la
suite de ce qui s'est passé cette année dans
les Balkans.
Quoi de plus naturel que d'en conclure que
pour Ie cas oü un ogre politique quelconquc
soil gaulois, soit gemanique, convoiterail la
BelgLque, Ie veto anglais qui ne manquerait
pas de se produire, aurail un poids qui lui
aurail fait défaut il y a un an a peine? Nous
sommes assez liés d'intérèls avec l'Angleterre
et ce!Ie-ci a trop a cceur Ie maintien denotre
neutralité telle que Pont faite les traités, pour
douler que, Ie cas échéant, Ie veto en ques
tion se ferait entendre.
Vous Ie voyez, tout en déplorant la guerre
qui ensanglante les Balkans, il est bien diffici
le aux Beiges qui voienl un pen plus loin que
le bont, de leur nez, de ne pas se féliciter des
vicloires remporlées par les Turcs, ces inevi
tables ailiés des Turcs.
BEVUE POLITIQUE.
On lit dans une correspondance de la
Pair ie.
Les personnes qui arrivent de France et
qui jugent la situation éleclorale de nos voi-
sins sans parti pris, sont unanimes a dire
que la cause de l'ordre a gagné beaucoup
depuis trois semaines. M. Thiers ralliait a
la république bon nombre de gens qui,
voyant aujourd'hui le drapeau républicain
porto par un Gambetta ou un Gtóvy, vien-
nent a résipiscence. La propagande rouge est
néanmoins active et très-audacieuse. Aussi
voudrail-on dans le pouvoir plus d'ènergie
el de decision: un bras de for ne serail pas
de trop dans les cireonslances aeluelles.
Du mouvement d'affaires en France, il n'en
faul pas parler, il est encore plus nul Oulre-
Quièvrain que chez nous, oü cepeudanl il est
déja extrêmemenl faible. II est via 1 que nous
avons nos gréves pour expliquer ce ralentis-
sement et cel affaissement graduel dans la
production el dans la consommation indus-
trielle.
Et a propos de ces gréves, on ne peut
trop insister vous l'avez fait, du reste, il
y a peu de jours encore sur la nécessité
de purger nos centres houillers de ['élément
communard, socialisle el jacobin qui les tra-
vaille depuis quelque temps. Le plan des
agitateurs est visible ils vont s'efforcer de
harceler 1'autorité et de lenir le public dans
l'inquiétude par des gréves successives. Nous
enlrons si l'on n'y prend garde dans
la série des gièves a jet continu Hier elles
éclataient a Dour et a Wasmes, le lendemain
c'était le tour de Charleroi, puis viendra celui
du pays de Liége.
On discute beaucoup ici dans les cercles
poliliques qui commencenl a se recoiistituer,
malgré Couverture de la chasse, sur l'influ-
ence que les succes militaires des Turcs peu-
vent exercer au point de vue des petits Etats
européens. Sans entrer dans de longues con
siderations, il est, a première vue, permis
d'affirmer que ces succès doivent étre profi-
tables aux Etats secondaires et neut res, a
ceux surtout qui, comme le nótre, font par-
tie de la clienlèle politique anglaisö. II est en
elfel certain que l'Angleterre es't pour beau-
coup dans la inarche triomphante des armées Ia Pré^enla,:on (-|,! candidature (lans
j o i. ril Ie 9e arrondissement de Bans que represen-
du Sultan. Elle a cerlamement le droit ded.re lail M. Thicrs l'anciènne Charnbre. On at-
avec le vieux Virgile; Et quorum pars may- (end aussi la publication de la lisle des cait-
nafui. D'oü il appert que la campagne de i didats recommandés par le gouvernement,
Bulgarie d'Asie, de 1877, a considérablement j d'après la promesse qu'cn a ia ito le mare
De nouveau la France est en proie a une
de ces fièvres éleclorales qui agilent et affai-
blissenl a chaque instant ce malheureux
pays qui tarissent les sources de sa prospéri-
té et qui accentuent les divisions profondes
existant enlre les ciloyens d'une commune
patrie.
La période éleclorale pendant laquelle la
loi accorde une cerlaine latitude pour ccri-
re, pour pérorer et pour faire de l'agitation,
a été ou verte cette semaine, et elle ne se ter
minera que cinq jours avanl ces élections.
On sail que ces élections sont définitivemenl
fixées au 14 Octobre prochain, la limite ex
tréme que la loi accordait au gouvernement.
Aprés le manifeste du maréchal-président
de la république qui a été lancé la semaine
dernière, nous avons, cette semaine-ci, le
manifsste posthume de M. Thiers en faveur
du régime républicain. On discute si le long
factum, publié sous ce litre, est bien réelle-
menl de M. Thiers; mais sur la foi des inti-
inesdu petit bourgeois nous l'admettrons
comme tel.
Ce programme a perdu loute sa valeur
par la mort de M. Thiers qui n'est plus la
pour i'exéculer. Au fond, il se résumé en
trois idéés parfaitement développées. D'a-
bord nous avons Ie vieux cliché de M.
Thiers," que la république est Ie seul gouver-
ment possible. Puis il y a Passertion longue-
ment prouvée que la vraie république, fut-
elle mème radicale, est bonne et inoffensive
pour les honnèles gens et que la seule répu
blique dangereusc el franchement mauvaise,
c'esl eel le que veut Ie maréchal de Mac-Ma-
hon la république sans républicains, celle
que M. Thiers prönait naguère comme ia
seule mérilant confiance.
M. Grévy, désigné par les républicains
comme chef du parti en remplacement de M.
Thiers, n'a pas encore officiellement accepté
l'honneur qu'uti lui offre. On s'atlend tous
les jours a celte acceptation en mème temps
mée de Plevna. Les Russes désespéranl de
prendre d'assaul les positions d'Osman-Pa
cha aulour de cette ville out résolu d'en faire
Ie siége en régie. Mais pour y rénssir il fallait
isoler l'armée ennemie et couper ses com
munications du cólé dc I'ooest. A cet effet
un nombreux corps de cavalerie fut chargé
d'opérer de ce cóté pour couper les fils lélé-
graphiques et empècher les Turcs de reee-
voir des secours par Sophia.
Malgré cela. le general Chefket-Pacha
chargé de porter secours a Osman a réussi
dans sa mission. Dunanche dernier, il a en-
voyé un corps-de 10,000 hommes d'infan-
tcne avec un convoi de vivres et de muni
tions sur la route de Plevna. En mème temps
il avertil Osman de faire une sortie de ce
cötc pour faciliter i'arrivée de ces renforts.
Cette précaution n'a pas èlé inutile, car la
cavalerie russe qui rode en ces parages, a
essayé de barrer Ie chemin a la colonne de
secours. Pris enlre deux feux, les Busses
ont été batlus et chassés de leurs positions,
les Turcs sont enlrès triomphalement a
Plevna et les communications avec Sophia
ont été rétablies.
De cette facon le siége de Plevna est une
oeuvre manquée et I'arrivée de la garde im
périale au camp russe de Poradin ne chan-
gera rien a l'affaire. Les Russes paraissent Ie
comprendre, car, s'il laut en croire les dé
pêches de Constantinople, ils auraient livré,
Mardi dernier, un nouvel assaut contre le
centre des positions turques. Cette attaque
n'aurait paseu plus de succès que les précé-
derites. II en a èlé de mème. la semaine pas-
sée, d'une attaque livrée par les Turcs pour
reprendre la position de Grivica.
Somrne toule, la position des Russes est
aussi mauvaise que jamais aulour de Plevna.
La présence du Czarsuffit a peine pour rele-
ver quelque peu le moral abattu des troupes.
Sur l'Yanlra, au contraire la position du
Czar s'est amélioréel son mouvemeut de re
cti! semble avoir pris un terme. Vers la fin
de la semaine dernière, Mehemet-Ali, ayant
attaqué son armee devant Biela, a été repous
se [>ar les forces supérieures des Russes et on
n'apprend pas que depuis il ait risqué de re-
cominenccr l'attaque. On dit mème que, par
suite de I'arrivée de renforts considérables
aux troupes russes el pour d'autres motifs,
Mehemel Ali se retire vers ses anciennes
positions sur le Rara-Som.
On annonce de Bucharest que les Turcs
i auraient passés enfin eux-mèmes sur le terri-
I toire ennemi. Une division tnrque a pris
i position sur le territoire ronmain, en face
de Silistrie. Les Turcs ont construit el fortifié
un pont passant de Furie rivc du Danube a
I'autre. Ou leur pret e l'inlentioii de délruirc
le chemin de fer Galatz a Bucharest qui sert
1 au transport des troupes russes.
DeChipka, Suleyman Pacha annonce seu-
lement la continuation de la- canonnade sur
loute la ligne.
En Asie, les Turcs ont ohtenu un léger
succès. Ismaël-Pacba a repoussé 0 Dalai Hons
de Russes avec 12 canons soit is du camp de
Tergukassoff sittié a Igdir. Aulour de Kars
oü se trouve le gros des deux armées enne-
rriies, tout est tranquille.
Devant les insuccès des Russes el les
représenfations du gouvernement anglais,
les Grecset les Serhes semblent moms ardents
a vouloir se jeler dans la lutle. Pour le mo
ment ils trouvent bon de rester dans l'expec-
tative. L'entrevue de Salzbourg dont on a
tant parlé' pa rait avoir eu pende résültats,
puis(]uo le chef du cabinet Austro hongrois
vieni de declarer a la Charnbre de Vicnrie
que FAulricho est décidée a demeuror cotri-
plétement nuutre enlre les belhgérants.
hque d'Ypres était en grande fèle. Un ban
quet d'adieu était offert par lous les mem
bres du Cercle catholique a Monsieur le Che
valier Ruzelie, hppeló par le Roi au po-te
éminent de Gouverneur de la Flandre occi
dentale. La grande salie du Cercle avail été
transformée. Ce n'élaienl tout autour que
riches draperies, (belles teut ".res généreuse-
ment prêlées par des membres du Cercle),
que festons el guirlandes, palmes et couron-
nes. Le buste du Roi, placé sous un dais de
velours rouge el éntourè d'agaves et d'arbus-
tes, dominail U table d'lionneur; a I'autre
extrénntreluisait dans un fouillisde verdu
re un grand écusson aux armes du Royaume,
sur le lympan élaienl relevées les armoiries
de la familie de M. Ruzelte. Tout Ie long de
la salie, enlre les fenêtres el sur les murail-
les, des guirlandes vert el or soutenaienl le
chiffrè du Roi, lechiffre du Gouverneur, l'é-
Nous regrettons de ne pouvoir retrouver
ces paroles éloquenles qui jaillissaient du
cceur. D'une voix émue mais vibrantc Mon
sieur le Gouverneur remercia Monsieur |e
Président d'avoir associé, dans ces vceux
chaudement acelamés, le pére, la mére et
leur enfant! II rappela des souvenirs tou-
chants dalant des premiers jours du sa nomi
nation a Yprcs; l'amitié qu'il trouva iome
faite chez ceux qui avaienl pratique, com-
me lui, la charité dans la Société de Saint-
Vincent de Paul; cette amitié s'étendant dg
proche en procbe el se nouanl avec lousceux
qui ont gardé la mème foi et les mèmes as
pirations; il monlra cette amitié se retrem-
panl dans les relations jourrialiéres du Cercle
catholique, oü il l'a vu fleurir et fruc.
tifier pour le bonheur et la jote de tous!
Si le bonheur est dans l'union, Ie secret
de la force est la aussi. Les amis du Cercle
relevé le prestige de la Grande Bretagne dans
le concert européen el qu'elle rend a la voix
de cette grande puissance son autorité natu
relle. L'école de Manchester, les Gladstone
el autres politiciens partisans du laisser faire
avaient fail d"Albion unesorte de speclatrice
passive des événements qui agitaient Ie mon
de,un émule du Ral qui s'est retire du mon
desi spirituellement déerit par La Fontaine.
Et cette politique a conrio vue et plus qu'é-
goïste avail ravalé l'Angleterre et enievé a
jourd'hui, après avoir étendu aux dimensions
d'un volume l'esquisse rapide oü j'avais d'abord
comptó me borner. Molière et le Tarlufe rü'ont
conduit a envisager ia moralit'é générale de l'art
dramatique. Sur ce sujet, j'ai pu souvent laisser
parler des hommes plus dignes que moi d'etre
écoutés. On entendra Bossuet; il n'a pas dédaigné
de réfuter quelques sophismes médiocres, mais
travaillés avec beaucoup d'art par Molière lui-
même.
Dans m!on premier travail, je m'étais contenté
de nommer Bourdaloue; dans celui-ci, je m'ap-
plique a lui faire la place qu'il mérite, et elle
n'est pas inférieure a celle de Molière.
II existe d'étranges ressemblances et de puis-
sants contrast# entre Molière et Bourdaloue.
Nés presque au mème moment, ólevés par les
mèmes maitres, ils ont parlé aux mêmes hommes
et souvent traité les mêmes sujets. Ge sont deux
moralistes, deux connaissêurs du coeur humain,
deux princes, deux rois de lelóquence. Après
avoir grandement excitó 1'atténtion de le.urs con
temporains, ils sont morts a quelques années l'uu
de I'autre, en pleine activité, pour ainsi dire lesi
armes a la main, Molière presque sur le théatre,
Bourdaloue en descendant de la ciiaireet la
cause immédiate do leur mort fut le zèle que
cha I dans son manifeste.
Entretemps un troisiéme manifeste vienl
d'ètre public celui de la démocratie répu-
blicaine sociale de la Seine. II fa.ut seulement
lire ce document plein d'affinnntions dange-
reuses el d'attaqucs contre les 363 républi
cains de l'ancienne Charnbre, pour perdre
en un instant tous les sentiments optimistes
que Ie manifeste de M. Thiers vise a inspirer.
La principale operation militaire effectuée
celle semaine, sur le tliéalrc, de la guerre
lurco-russe, c'est le ravitaillement de l'ar-
chacun d'eux apportait dans lexercice de sa
profession. Voila les ressemblances. La diffe
rence des professions indique le contraste, dont
le dóveloppement fourn.it la matière de cette
étude. C'est Bourdaloue qui est ie moraliste, le
citoyen, l'homme de bien. Comme Bossuet, il a
combattu Molière, et il nous a donné la plus forte
et la meilleure critique du Tartufe. Sa vie, si
différente de celle de l'auteur comiqueparlc
plus haut encore que son sermon. Présentement
il est le vaincu. Sous le règne de Louis Philippe,
lorsque l'on ólevait un monument public a Mo
lière, l'idée vint de placer la statue de Bourda
loue sur la fontaine de la place Saint-Sulpice.
On objecta que Bourdaloue avait été jésuite, et
il n'eut pas de statue.
Au point de vue de la morale et au point de
vue des lettres, la comparaison entre ces doux
homines ne sera pas sans utilité. II y a la un
épisode intéressant de notre histoire littéraire.
Et cette histoire, pour le dire en passant, sera
mal connue, tant qti'une plume savante et sin
cere lie l'aura pas étudiée clans les luttos souvent
latentes, mais continuelles, dos lettres sacrées
et des lettres profanes oombats de l'esprit de
riioiume contre l'esprit de Dieu, origine et ibnd
de toutes les clioses de ce monde.
LES RELIGIEUSES.
Au milieu de ia guerre implacable déclarée
a toutes les institutions callioliques, i! est
doux d'entendro sortir d'une bouche aulori-
sée, des témoignages de haute estiine et de
sincère altacbemeril en vers des religieux.
i C'est un journal bismarkien de Duseldorf qui
nous annonce le fait,
L'tmpéralrice d'Allemagne a fait visite a
l'höpital de Kaïserwertb. Franchissant le
seml du convent elle a adresséce salut aux
personnes qui la recevaient Loué soit
Jésus Christ
Comme le curé de Kaiserwerth lui pré-
sentail la eommunaulé Ce sunt done Id,
dn-elle, les enfants de noire pelde tnère
Fr an gom (la générale de l'ordre, morle
i'aiMiee dernière). Je lui ai été leilemenl
utlac/iée de vuiur que jamais je ne pourrai
me consoler de sa mort. Je ut étuis réjouie
de pouvoir entrer dans ce conventel je suis
maculenanl contente de. m y trouver.
Sa Masjr-stése rendit ensuile ii la cha pel Ie,
fléch'i't les gerioux et pria.
Tout en visitant le convent, elle ne cessait
de répéter en pa riant des sceurs comme ces
enfants sont Iteureuses
CfïtrwMlqsEe Saffie.
B A N Q U E T
LE CERCLE CATHOLIQUE D'YPRES
MONSIEUR LE CHEVALIER RUZETTE.
Dimanebe 30 Septembre, le Cercle catlio-
cusson de Flandre. Les tables élaienl riche- l ont bien monlré, ils l'onl monlré sur tous
ment gamies de fleurs, de légères bandero. j les terrains du droit et de I honneur calholi-
les et de superbes, fruits, la table d'honneur
était dressée sur une estrade lapissée arlis-
tiquement de magnifiques ramages. La lu-
miére des candélabres et des lustres, du gaz
et des bougies se jouail par toute Ia salie et
se répétait liarmonieusement dans des glacés
disposées dans les profondeurs du bosquet.
L'aspeet gériéral était feé'rique et l'ordonnan-
ce des détails du meilleur goüt.On y
recorinaissait, comme le constata si juste-
ment le héros de la fète, des mains et un
coeur d'ami.
A cinq heures, les délégués de la Commis
sion allèrent prendre a son hótel Monsieur
le Chevalier Ruzelte. Le Président du Cercle,
Monsieur Spilleboul, altendait al'eritréedu
local Monsieur Ie Gouverneur. II Ie salua des
plus cordtales paioles de bienvenue, mais
déja une immense acclamation accueillait le
Gouverneur.
A la table d'honneur prirent place, avee
Ie héros de la fèle, plusieurs magistrals de
l'ordre judtciaire, nos trois Représenlanls,
des autorités ecelésiastiques spécialement in
vitees,le bureau el les plus agés des membres
de la Commission du Cercle.
Jamais fèle ne fut plus animéeel plus cor
diale. Pendant Ie repas, les Fanfares calholi-
ques fireni entendre des plus brillants mor-
ceaux de leur répertoire. Au desseri, le Pré
sident du Cercle porta en ces termes le toast
a Monsieur lo Gouverneur:
Messieurs,
Je propose le toast a l'homme éminent qui hier
était le Commissaire de notre arrondissement et
que nóus acclamons aujourd'hui en qualité de
Gouverneur de la province.
Par son impartialité administrative et sa bien-
veUlance, Monsieur le Chevalier Ruzette s'est
concilie i'estimo de tous ses administrós sans
acception de partis; par l'aménitó et la dignité de
son caractère il a conquis l'affection, le respect
et l'attaehement do tous les membres du Cercle
catholique et il a contz'ibué pour une large part
a la consolidation de notro chère société.
Óui, Monsieur le Gouverneur, en vous sópa-
rant de nous, vous nous laissez de profonds re
grets; ils ne pouiTont étre adoucis que par la
pensée que notre intórèt et nos sentiments d'a-
mitié doivent céder devant les intéréts plus
généraux et plus importants de la province.
Nous le savons, Sa Majesté en vous appelant
aux fonetions élevées de Gouverneur, a fait un
choix des plus heureux, des plus conform es aux
aspirations du pays.
Malgré la distance qu'il y aura entre nous,
vous nous perrnettrez de nous dire et de nous
croire toujours uuis avee vous par la commu-
nautó des idees et des sentiments, et nous con-
serverons avec bonheur le souvenir de tout le
bien que vous avez accompli parmi nous.
Yivez longtemps, Monsieur le Gouverneur, et
que vos travaux, que votre dévouement intelli
gent et loyal continuent de prollter au pays.
Vivez longtemps pour le bonheur de votre
digne compagnequipar les graces de son
esprit et la délicatesse do ses sentiments, vous
rendra plus léger le fardeau des honneurs et de
l'administration.
Vivez longtemps pour guider dans la voie de
l'lionneur cet enfant si heureusement done qui,
nous n'en doutons point, réalisera un jour de
belles et de nobles espórances.
Demain, Monsieur le Gouverneur, vous nous
quitterez et vous serez installé au Gouvernement
de la province passez y des jours heureux, et
encore une fois soyez certain que vous emportez
nos plus grands regrets, notre plus sincère et
notre plus profond attachement.
Nous ne vous disons pas Adieu, car nos coeurs
vous accpmpagneront et rêsteront avec vous
C'est, Monsieur le Gouverneur, au nom de tous
les membres du Cercle catholique, que j'ai l'hon
neur d'exprimer ces voeux, et de Loire a la santé
de notre excellent et cher Gouverneur, de Ma
dame la Gouvernante, de leur charmant enfant
Des applaiicJissements chaleureux inter-
lompiient souvent ce discours,qui répondait
si parlailemenl aux sentiments intimes de
tous les membres dn Cercle. Toute la salie
deboul acclamait celui que tons s'élaient ha
bitués depuis longtemps a considérer a la
lois co in in e un ami et comme une autorité.
Quand Ie silence se rélabltl enfin, Mon-
sieur le Gouverneur pril la parole.
que. Mais aussi ils ont un Président aimé,
écouté, respeelé, paree qu'il est dévoué au
dela de toute mesure. Les amis n'ont qu'a
suivreses cheveux blancs pour marcher en
avanl dans le bon chemm Faire des
vceux pour l'union de tons les membres du
Cercle catholique, c'est faire des vceux pour
que l'unanimilé si parfaite dans le présent
se perpélue dans l'avenir; c'est faire des
vceux pour assurer a jamais les meilleures
jotes et les plus magnifiques succès. A l'u
nion, au bonheur, atix succès de tous les
membres du Cercle catholique! Au revoir a
tous! Au revoirMol charmant oü s'unit
le regret it l'espoir
Ce résumé inanimé et presque incolore
d'une admirable improvisation pleine da
propos, d'humour et de cordtalilé, ne peut
donner qu'une bien faible et inexacte idéé
de ce discours, le vrai bouquet de la fète.
Aussi c'élaient, a tons moments,des hourras!
des acclamations, des applaudissements et
des trépignements, et enfin un vivat general
que les plus fiers accents des Fanfares et de
la Brabanconne ne parvenaient a dommer.
Au déparl du Gouverneur, comme a son
arrivée, ce fut une ovation indescriptible.
Longtemps encore l'amitié et la gaieté
prolongérent cette fète qu'on eüt vonlu ne
voir finir jamais.
II nous reste, pour étre juste et loyal en-
vers tous el jusqu'au détail, a ajouler que
les mets et les vins élaient du meilleur cltoix
et du meilleur goüt. Mets et viris ont fait
honneur aux fournisseurs dn Cercle el ses
fournisseurs ètaient tons de ses membres. Le
Banquet avail été confie aux hons soins et a
Fhabileté culinairu de MM. Cuvelie-Pauwelyn
et Derolez Casier.
L'INSTALLATION DE M. LE GOUVERNEUR.
La fète de Lundi a été favöriséë par un
temps''splendide.
Des le matin déja les baliments publics et
les principales rues de la ville élaienl pavoi-
sés aux couleurs iialionales tl l'on vovait a
I enthousiasme éclatant sur les visages de la
fobie, qui ctrculait en habits de fète, que
d'avariee le nouveau gouverneur avail su
conquérir toutes les sympathies: la renom
mee l'avait fail connailre, el puis, n'avait-il
pas su mériter les attaques ha metises de la
basse gueuseric
Avanl 2 heu res de relevée, la Grand'Place
et la grande rucs des l'ierres élaienl encoui-
brées par une loule innombrable. Les trou
pes de la garnison, en grand uniforme et
iriusique en lèle, venaient d'arriver a ia
Grand Plaee, et déja deux pelotons de gen
darmes a chevai s'etaient rendus a la station,
oü ils furent bien lót rejoinls par un bataillon
de la garde ctvique et la compagnie des
cbussetirs-éclaireursqui devaient former
l'escorte.
A 2 1/2 lieures le train d'Ypres arrivait a
la gare.
M. le gouverneur y fut reen, a la descente
du train, par Al. Visart bourgmestre, accotii'
jiagne de MM. les échevins Ronse, Cauwe et
de Croiribruggbe et de M. le secrétaire com
munal.
Aux pa roles do bienvenue qui furent pro-
noucées par M. Visart, M. le gouverneur ne
rèpondit que par quelques mots, mais (|111
suffisaient pour exprtmer ses sentiments et
indiquer son programme
La dernière parole, disait-il, que j'ai eu
a adresser en quitlant Ypres, fut une parole
do reconnaissance. La première a mot) arri
vée a Bruges en est encore une de reconnais
sance pour l'accueil lout cordial que j')' re-
cois.
■UfTyBrgm- vr
ggua'.txragg-Vf.e-flttr» mjuam.nKaxfw*xz«ü-.r
OFFERT PAR
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