I iïÊÈMt: LE PEUPLE SANS AWE. a G A N£* ïtamedi 27 Octobre 12° année. N° 1,234. t ia bh: m s jy r r k sa. i 5 s? S .o [,p Journal parait In Mercredi fit. lo Samfidi. Un numéro dn joi -- .amfidi. Les-insertions coütent 1r> centimes la ligne. Les réclames et a n nonces -judiriairen se po ion t 30 centimes la ligne. On traite d forfait ponr les insertions par annee. anrnal. pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coatent 10 fr. les 100 excmpjaires. Ypres-Poperinghe, 0-30, 9-07, 12-07, 3-57, 0-50, 8-45, 9-50. Pope- Ypres, 8-25, 4-00,. 8-25. ruges - Routers, 8-25, 12-45,5-05, 6-42. Thourout - Gourtrai, Ynres-Courtrak 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ti,,,,,,™,) 19-iiiï r..9rt ito Samfidi a 5-50 du matin iusaua Lansremarcki)Thourout-Ynres. 9-00. 1-25, 7-45 (le ,'arnêton- -10 (le Lundi <">-504 Comines -Bru- Gand-Deynzé-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. aQow Bruges- ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30. In»ehminster-Devnze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15. Ingelmunster-Devnze, 6-10, /-lo. 7-21. Üevnzè-Ingelniunster, 1-00. .rr tngelmunstef-Aiiseghem, 6-05, 12-55, 6-13. - Anseghem-lngelmunster, ,-42 2-20, 7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dnnkorque-Furnes-Dixmude et Lichtervelilc, 6-3o, Dixmuie-Nmup°ort, 9-50, 2-20, 8-45, 5-10. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20, 5-56. Thourout-Ostendfi, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout,.7-55, 10-10, 12-25,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05, 1.25, 9-03. Eecloo-Setzaete, 5-35, 10-20, 5-20. Gand-Terneuzen Selzaete-Lokeren (station), 8-17,12-25, -805. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25, Ternéuzen-Gand, 6-00, 10-30, 5-45 i 9-04. i ,25, 9-03 (le Mércredi, 5-10 matin). Lokeren-Sel^aete, 6-00, 10-25, 5-45 (le Mardi, 1-00). Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. BruxelLeS arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. Courtrai dép. 6,37 9-37. 40.56 2,54 5,34 8,47. Toiirnai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04. Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. Gand arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20. Bruxelles dep. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Courtrai' arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,44. I Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10 Toiirnai 5,42 8,56 11,82 2,40 5,39 8,50 Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32 Gand dép. 5,15 8.45 9,34 1,28 4,20 7,21. j Courtrai arr. 6,37 9,37 10,58 2,54 5,34 8,4/. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxelles dép.ö,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,5o 5,01 8,20 10,10. Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,55 8,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 7.1/ 02 10,26 11,19. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. 1 Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38 UN ABHORISME LIBÉRAL. Le funeste parti qui maxime ses pratiques au irioins autani qu'il pratique ses maximes, selon t'expression duin homine d'Elat fran cais, s'est ménagé tout un arsenal d'apho- rismes, et dans le nombre il en est un qui lui serl merveilleusement a légitimer ses plus déplorables excès. Toutes les opinions sunt respectables, dilril. el du coup il donne droit de citè nou seulemont aux insanilés qui re- vendiqueront Ie benefice du principe, mais encore aux applications de ces mèmes insani lés, a toutes les variétés du bouleversement social. Car le respect ne saurait pas étre pla- tonique: ce qui est respectable doit être res- pecté. Ainsi. qu'un librfi-penseur s'affrancliisse de ce qu'il appeile dédaigueusemetit les pré- jugés. qu'il rompeavëc le bon sens et qu'il prenne pour de 1'indépendance de cnractére les pretentions de sa pnuvre petite raison el de son criminel orgueil; place a cct esprit fort! Est-ce qtie toutes les opinions ne sonl pas respectables? Que la libre morale suive la iibré-pensée pas a pas et porie Ic désordre dans la sociélé, qu'avez vous a y redirc? Celui qui l'applique a sa conviction, lout a fait dignede respect suivant l'axiome, et a celte conviction il con forme sa vie; vous auriez lort de le blamer. Qu'une carrière d'impiété se lermine dans le blaspheme de Pimpóniiéncë finale, il y aura des oraleurs pour louer ce solidaire de n'avoir pas connn les lerrenrs superslilieu- ses de la derniére heure, el beauconp de cenx qui ne voudraienl pas de cela ponr eux-mèmes feront cortege a son triste cer- cueil pour rcndre Itommage a la grande con- quète dn respect des opinions. C'esl dans ce mèmo ordre d'idéés que nous vovons la franc-maconnerie oiïrir tine plume d'or au romaneier qui préparait la Révolu- Suite. Voir le numéro précédent. Bés que Ton eut pénétré dans la rue de Püebla, on se trouva au milieu d'une population Hostile et menaeante. Quelques pierres liirent jetées au milieu des otages, et l'on criaA mort les calotins! Tout le rariiassïs des vagabonds 'en amies, toute l'écume de la bataille, tous les enfants përdu,s, les lascai's, les vengeurs, les déserteurs de 11ar- mée, les vóleurs en disponibilité, les assassins en irairie, les galériens en vacances, s'étaient refugiés sur les hauteurs, de Belleville. et de Mériilmontant. On leur amepait a tuer sans pérft des hommes qui ne se defendaient pas, cetait la uno de cés rarés bonnes fortunes dont il faut savoir profiter. Sur la place qui s'étend dovant le ïnarclié, line masse énorme de curieux regar- dait Timniense panorama de Paris 'embrasó. Le sourd retuntissenient du canon bruissait eoiinne une tenipête et montait dans les airs sur un image de fumée. Le spectacle avait sa grandeur horrible, Tescor-te s'arrêta a le cpntempler. A ce moment, ■on fut rejoint par des fédérés ëxaspój'éfs qui arnvaióiit des Buttes-Cbauinont, oü ils.'av'aient été battiis. lis'eriérent Livrcz-nous les pri- sonniers, nous allons les fusilier tout de shite. - Le mot de prisonniei;s courut innnédiateinent dans la foule qui suivait les otages, etTourucohtft que c'étaient des gendarmes, des gardes de Paris lion par la haine, et qui monlrait le secret de déchrislianiser le peuple dans l'école; qu'un fanatique a pu oublier sa loge de pro fessen r olficiel pour nier la divinilé du Christ et prècher la guerre au calholicisme; que Ie moine apostal et mariè parvient a réunir un auditoire qui ne s'olïusquc pas de si peu, et que le radical élranger est presque certain de trouver aulour de sa mauvaise tribune bon nombre de gens, mème hnppés, qui se pament la dans une béate admiration. Cha- peau bas devant ces grands afiötrës de l'idéc libérale! Leur opinion n'esl peut ètre pas cel le du vulgaire; maïs elle est consciencieu- se et infinimetit respectable. Amsi le veulent les larges principes de tolérance que le libé ralisme a mission de répandre dans le monde. Ceci ne doit point nous surprendre. La sccte fut de tout temps cosmopolite et essen- tiellement diaprée dans sa composition. I! n'y faut point ètre a Pétroit, fioin! gêné par la rigueur des iois de In conscience. Les bnbiles savent bien que se montrer facile est le sur moyen de rallier le nombre. Mais que la vêrilé se présente et réclame le droit de conduire l'hurriènité au bonheiir par le bien, aussilöt les belles theories s'en vont en fumée, el le despotisme égoïste ap- parait ce qu'il est, exclusif, dur, impifoyable. Quelle est done cette étranpére qui vou- drait enrayer le cliar du progrés? Quels sonl ces dogmes qui prétendent nous enchnincr par la foi, nous les enfants dti siècle el du libre examen? D'ou sorlenl ces noirs suppöts de la tyran nic et de Ptgnorance? Et les prècbenrs dé liberie font lont le con traire de ce qu'ils disaient tantöt. lis dgclarent sans délour que le calholi cisme est l'ennemi, qu'ils veulent sa destruc tion et qu on doil le déslionorer, l'étouffer dans la boue. Leur liaine du prètre ne trouve pas de formules assez méchanles pour se et dos prétros que l'on avait p:ris sur la barricade de la rue Sedaine au moniènt oü ils tiraiént sur le peuple. Lamairie aujqurd'lmi dótruite du XXs arrondissement, ïafsant vis-a-vis a leglise Saint- Jean-Baptiste, prenait facade siir ia rue dé Paris' et avait une large ei.trée dans la rue des Rigoles, rue étroite et.resserrée qui fait suite a la rue de Puebia. A cóté d'un lavoir qui existe encore, un groupè d'ofliciers t'ódérés réunis autour de la Commune relugiée a rancienne lie d'amour, sé tenait devant la porte laterale de la mairie Gabriel Raiivier, la brute obtuse, féroee, jalouse, ne pardonnant pas ïi l'bumanité la banqueroutc qu'il avait faite, les condanmations qui l'avaient justemeijt frappé, l'incapacité qui en lui neutra- lisait tout, excepté une ambition désordonnée, Ran vier était la, chaniarré de son écliarpe rouge et regardant venir le lugubre cortége; s'adressant a Emile Gois. il lui ditFais entrer tous ces gens-la ici, - Au moment oü les otages passorent devant lui, il leur cria: i Vous avez un quart d'beuré pour faire votre testament, si céla vous amuse Le bi-uit se réparidit, avec une extraor dinaire rapidité,que l'on venait d'amener des prisonniers faits sur les barricades et que l'on flliait les" fusilier. Co fut une'grande jofó' dans tont le quni'tlei*los cabarets voiiiirent leurs buveurs, les postes laclióreut leurs soldats, et bientot il y out devant la mairie une masse voci- l'érante d'individus armés: au moins qunïzë'cents, ont dit quelques témoins óculait-es; plüs de deux mille, ont dit d'autres. Au bout de vingt minutes environ, les otages sortirent: Je.piaréchal des donner carrière comme elle le voudrail. N'a- t-on pas dit dans leurs rangs, par la voie de la Libre-Pensee: II ne doit pas y avoir de place pour le prètre dans la vie humaine, puisqu'il ne répond a aucun besoin et qu'il ne saurait jamais èlre qu'un ennemi irré- conciliablq de 1'indépendance humaine? Et pour ne choïsir encore qu'un exemple en- tre mille, leur Fédéralion du Denier des Ecoles ne s'écriait-elle pas tont récemment: Nous vouloris affranchir nolre sol de 13 ver- mine noire, au cri de: Van ongedierl der papen verlost ons Vaderland? Naturellement les fidéïes, les catholiques, les nltramontains comme on se plait a les appeler, ne sonl pas aulrement traités que leurs chefs spirituels. C'est a leur intention qu'un écrivnin de la Revue de BelgiqueM. Herman Pergamëni, lancail ces lignessigni- ficalives: Non. si les lihéraux beiges veu- lent san ver leur pays, il faut qu'ils recou- reut a des moyens plus énergiques. Sans doule il ne s'agit pas de faire des martyrs; muis la prison, les amendesel le banissement sonl des armos legates; p our quo i ne pas s'en servir? Encore une fois, la liberie, la tolérance, la hbre discussion et les innocentes ra i I le - ries de tips voltairiens ne nous feront pas gagner un pouce de terrain dans celte lulte. II faut que nous sachions user de la contrainle. Quoi qu'on en dise, iion-seulëinent la force prime ie droitce qui resle ne signi- fie pas graud'cliose, mais la force, eest le i) droit. M. Laurent était dans ia note quund il énoncait celte brutale pensée qui est si bien en rapport avec toute la substance de ses écrils: La loi peut et doit exclure des fonc- lions publiques tous ceux qui ont été éle- vésdans les écoles du clergé. logis Geanty, toujours le premier; puis vingt-sept gardes de Paris,dix gendarmes,les quatre «qlvils» les prètres et le pauvre petit Seigneret, bien pale, mais soutenant toujours le pére Tufflèr. Gabriel Ranvier, s'adressant a Grille d'Egout, lui cria Va me fusilier tout cela aux reniparts. La population était en léte, elle s'amusait cónsi- dérablement. Elle avait organisé le cortégo a sa guise et en avait fait une sorte de marebe triom- pbale. Üne vivandière vêtue de rouge, ie sabre a la main, juchée a califourchon sur un cheval, s'avancait la première; après elle, une batterie de tambours, appuyée d'une l'aufare de clairons, sonnait la cliarge et versait l'ivressc du bruit rbytbmé dans cestètes aft'olées déja par l'ivresse de l'alcool et du sang. Derrière les musicieris, un jeune bomme de 20 ans a peine, merveilleuse- mènt agile et adroit, sorte d'acrobate tombé de corde raide en barricade, dansait en jonglant avec son lusil. La foule armée pressait lès otages; des fenimes leur allongeaient des coups de poing, des coups de griffe a travers les fédérés qui les gardaient. On eriaitIci, ici, il faut les tuer ici Emile Gois apaisait le peuple d'un geste de la main et disaitNon vous avez entendu le citoyen Ranvier, il a ordonué d'aller aux reniparts. Daiis cette me de Paris, insupporlablement longue, le martyre que ces ïiialheureux eurent a soull'rir n'est pas couccvable. Pas un de ceux dont ils étaient entourés qui ne voulüt trapper son coup, japper só'n injure, lancer sa pierre. Ils ruisselaient de sueurles soldats avaient une admirable contenance et sous les inunondes La force ponr droit, la loi au service des passions, cela moine ne stiffirail pas. Le Journal de Gand a invenlé une formule plus crue encore el que Ic libéralisme des rues compreod el applique: Ceux qui croienl aux miracles et qui vont aux pèlerinages ne sont bons qiïd ètre rossés. Apparem- menl en verlu de la maxime que toutes les opinions sonl respectables. Prenez le libéralisme ri'itnporle sous quel aspect, toujours vous découvrirez qwelquc erreur fondamentale derrière ces phrases a 1'apparence généreuse qui ne séduisent que trop souvent les hommes sans defiance. Qu'est-ce en définilive ce prétendu respect ponr les convictions, si ce n'est une des plus audaeieuses et des plus dangereuses inven tions de l'esprit de mensonge, savoir que Terreur est Legale en droits de la vcrité, que le mal peul marcher iele haute au rnême litre que le hien. Nolons que de celte égalité absurde du resle que la maxime, dans sa bonhomie, somble concéder tout d'abord, on no se contente mème pas et que la vraie' pretention, le hut pratique, est de conquérir la puissance, pour établir ensuile la supré- matie de Terreur, avec la liberie poursoi et Tinlolérancc pour les aulres. Non, pas plus que tons les actes, toutes les opinions n'onl droit au respect. Celles la seu- los sont respectables qui se trouvenl dans les conditions de la loi divine, de la vraie morale. La maconnerie avait besoin de ré pandre largemenl sa pcrnicieuse sentence aux formes si an.odïnes, et il y a la un sé- rietix enseignement. A nous de comprendre que la lulte doit ètre soutenue avec vigtieur sur le double terrain ou Tennemi l'a placée, dans le domaine des principes ou plutót des negations, et dans celui de leurs applications pratiques au gouvernement de la soeiété. LA PüUTRE ET LA PAILLE. Nous lisous, dans une correspondance doc trinaire, qu'en France on est tout naturel lement indigné des procédés du ministère de Broglie et que Ton désire lui donner uno verte lecon. Un tel langage de la part d'une bouche nourrje par dame Doctrine, est lont bonne- ment un acte de pruderie ou plutót de larlu- ferie politique qui, examine de prés, équi- vaut a un soufllet appliqué en plein sur la jouedes ministres libéraux. Que reprocbe-l- on aux ininistres de Mac-Mahon? D'avoir or ganisé au profil des candidats oiïiciels, la pression administrative: ainsi, par exemple, on leur fait grief d'avoir mis en campagne les préfets, les sous-préfets, les fpnctipnnajres du département des finances et des travati.x publics, en un mol, d'avoir mis au service des candidatures sodales Tiiifluence gouver- nementale A moins d'etre inféodé aux sec- tes maconniques el anarchistes qui rongenl la France, ou doit au contraire reconnaitre que Tal.tiiude cornmandée par les ininistres francais aux agents du pouvoir, résultait des devoirs el des obligations que ces minislres out assumes en aidant, le '10 Mui dernier, Ie maréciial de Mac-Mahon a arracher la France aux mains des ehnemfis de l'ordre. Enagis- sanl comme ils Tont fait, ces hommes d'Etal ont travaillé a la defense sociale et le parli des Bonnel-Duverdicr et son émule, Ie libé ralisme beige, peuvent seuls v trouver a redirc. Et de quel droit done nos libéraux jetlcnt- ils actueliement la pierre aux minislres du niaréehal? Oublient-ils co que fuisaienl en Belgique leurs amis, lorsqujils occupaient le pouvoir? II n'v avait copendanl pasal'orsde pétrloleiix et de communards a cómbattre, el les candidats de ToppOsition devant lesqtiels les mmistrès libéraux se trouvaient, étaient tous hommes d'ordre el d'honneur!... Or, malgré cela ne voyait-on pas: projectiles qui les accablaient, niarchaieut comme au feu claris les bons jours de victoire du temps de leur jeunesse; derrière eux, a haute voix, los prètres les exhortaient a bien mouriril n'en était pias besoin. Mais a distance bistorique des événement», il n'en reste pas moins incompre hensible que pas un cle ces hommes, qui tons étaient braves, n'ait terité un effort désespéré. L'n.mot nous a été dit qui explique. peut-être eet étrange plièrioméne tous avaient peur d'etre massacrés' et espéraient encore qu'ils ne seraient que fusillés. Cette épouvante de la douleur jirolongée semble avoir lianté l'esprit de tous ceux qui ont été assassinós par la Commune; que Ton se rappelle la derniére parole de Jecker: Ne me faites pas soutl'rir Autour d'eux oncbantait, on dansait, on liuriait; la foule, absolument enivrée, était p.arvenue ii eet état de pardxiysme, qui ërilèVe la conscience de Koi-mènio et des actes que l'on va commèttre. II n'y avait plus la en présence que des jouets humains que l'on allait torturer pour - s'a'mtiser- et d'es furieux clevenus incapablos de distinguer le bien du mal. Cette sorte cle folie, c'est la rnala- die des foules, qui sont des agglomerations ner- veuses, oü la sensation subite, la brusque im pression tiennenl lieu do sentiment et de raison- nemqut, A la croix formée par Tintersection de la rue de Paris et de la rue Haxo, la téte du cortége s'arrêta, la queue continue a marcher, et il y ent une confusion qui permit a des 'énergu- niènes de se rapprocber des otages et de les frapper au visage. Après quelques convulsions de cette masse en frenesie, on lit halte, et tont ie monde -sennit a garter a la ibis. 11 s'agissait do savoir oil Ton cqnduirait les victimcs et oü on los mettrait a mort. Les uns voulaient, tournant a gauche, prendre le bas cle la rue llaxo et. aller les tuer a la porte du Pré-Saint-Gervais les autres, demand.,ent a continue!- la rue de Paris, proposaient la place des Trois-Communes ct la porte de Roriiainviile crimme un boil endroit bien cboisi pour leS executions. Oh se disp'utait sans pouvoir se mettre d'accord, lorsqu'uno voix cria - Allons au secteur Ce. nouvel ayis fut immédiatement adopté, et la tourbe, obliquant a droite, entraina les mallicureux avéc'olle. Pendant le siége, Tétat-majbr du 11° soeteur avait été. installé dans quelques petites maisons construites prés d'un terrain mi-jardin mi-pota- ger, et qui formaient ce que l'on ap'pélait la cili- de Viaccnnes. Ce lieu sihïstre existo encore ct porte aujourd'hui lo N°:83de Ja ruc JHaxo.1 Les ptliciers avaient conserve l'iiabitude do s'.v .réu nir il y avait un dépót d'armes et de munitions. A l'heurc oil les otages én appro'ébaieiit, ie sec teur était rempli de fédérés liai-assés de la lutte et demandant que Ton y mit tin. Parnii eux se j trouvait un jeune bomme de vingt ans, qui assista au massacre ét eii cöncut uno telle horreur qu'il sd sauva, après avoir brisé sou f'usi 1, pour no plus servir une cause capable de tels forfaits. Le sou- menie il écrivit le récit de co qu'il avait vu; c'est ce récit, empreint d'une sincérité ter- ï-ible, què nous suivi-ons ]ias a pas. (A enntinuer). ii i mm cs: x: z -z X. '*3 CO s O '-O KO 'X -ri =3 "T C/3 H O P* <T! *v rn >- C O tv H. K S I» O KT r» A W c IJ S COURTRAr, BRUXELLES. COURTRAI, TOURNA!, LILLE. COURTRAI, GAND. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. GAND, COURTRAI. BRUXELLES, GAND, BRUGES. <£££MSiMam

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1