m eSÊMGv CIVILISATION DE L'AFRIQUE. s 0vSk A Nt Samedi 3 Novembre 1877. 12° année. N° 1,236. z g 5 z - I H? SA it i<: ui i ya s ii k v fis: ss. LE LEGS SIMONIS. co co O CxJ z: co G ~'S) O ■*2 ■G, O O V mm C7! >- :r eo zz rr: •n ro 3-* •7 r*> CA c* o 7 pi r- r*5 2 o G - Pi U- 5* l.p Journal parait lo Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces jndicinires se pnient 30 centimes la ligne. On traite a forfait ponr les insertions par année. Un numéro dn journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires comrmndés pour articles, Réclames ou Annonces, content 10 fr. les 100 exemplaires. Poperinghe-Tares, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, 0-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope- ringhe-HazeDrouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, G-45. Roulers-Ypres, 9-25, ;l-5.0, 7-50. Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-10, 7-36 (9-55 Thourout.) Bruges - Routers, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42. Thourout - Courtrai, 5-25 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Gourtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, .5-4Q„8;-49. Ypres-Thourout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarek.) Thourout-Y'pres, 9-00, 1-25, 7-45 (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarek a Ypres). Comines-Warnêton'-Le' Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comines, 7-25, 2-00, 4-45. Comines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Lundi 6-50.) Warnêton-Goiriines, 5-30, 11-10 (le Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. Hoyst-Biankenberghe-Bru- ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21. Deynze-Inget-munster, 1-00. Tngelmunster-Anseghem, 6-05, 12-55, 6-13. Anseghém-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35, 11-10, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45, 5-10. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20, 5-56. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostenae-Thouroüt, 7-55, 10-10, 12-25, 6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-20. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, -805. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30 5-4o Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-45 (leMarai, 1-00). CORB.I!.SI"OKrDiVJ»Cï:9. COURTRAI, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. I Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Courtrai arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,44. COURTRAI, TOURNAI, LILLE. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Courtrai dép. Tournai arr. Lille 6,37 7,28 7,42 9-37 10,15 10-42 10,56 11,47 12,08 2,54 5.34 3,48 6,39 4,00 6,37 8,47. 9,41. 10,04. Lille dép. Tournai Courtrai arr. 5,10 8,12 5,42 8,56. 6,42 9,49 11,05 11,32 12,31 2,21 2,40 3,44 4,10 5,39 '6,40 8,10 8,50 9,32 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. 6-42 Gand arr. 8,01 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Gand dép. 5,15 8,45 9.34 1,28 4,20 7,21. Courtrai arr. 6,37 9,37 10,58 2,54 5,34 8,47. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39. 12,34 2,52 6,43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,20 10,10. 1 arr. 5,558,38 9,36 10,27 1,23 3,59' 4,11 7.17 7,02 10,26 11,19. Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38 Nos lectenrs se rappellerofi.l le logs consi dérable (plus de 400,000 fr.) fait par feu M. Edmond Simonis aux Hospices civils de Ver- viers el les discussions auxquelles celte libé- ralité a donné lieu au Conseil communal de lad11c villeel dans la presse. Le Monileur contient un arrèlé royal qui statue sur le sort de celte fondation. Avant de reproduire cel ie décision admi nistrative, nous croyorm utile de rappeler les termes du testament. M. Simonis avail créé a Verviers un éta blissement charitable, connu sous le nom d'établissement de St-Joseph el comprenant 1° un ast le pour des jeu nes filles abandon- nées; 2° une école primaire et dentellière ponr des jennes filles pauvres. Voulant, après sa mort, assurer la perpé- tuité a eet établissement, il dispose comme suit dans sou testament: Je laisse les bailments, cours, jardins, (y compris le jardin rue des Vieillards, ache- lé aux héritiers Biolley-Piron) qui m'appar- s. tiennent, silués rue des grandes Rames, nos etc.... ainsi que les meubles menblants et la somrne de 400,000 francs pour fonder l'éla- blissement Saint-Joseph. Le testateur ajoute textuellement: L'établissement de Sainl-Joseph étant une institution de bienfaisance, la fondation sera acceptée par la commission des hospices ou par le bureau de bienfaisance de Verviers; mms l'adolinislration de cel établissement sera exclusivement confiéea une commission administrative composée do cinq membres, pris qualre dans le sein de la familie de rrion fiére Armand Simonis, et, a défaut, dans le sein de la familie de ma belIe-scenr, Mm<' Edouard de Biolleynée deThier, ou de mon A QUOI SERVENT LES MOINES? Le Père Ludovic était en 1854 un de ces Fran- ciscains dont l'humilitécache an monde les vertuis et qui exer^ait a Naples, loin de tous les regards, le ministère de sa charité. 11 avait fondé une mai son de refuge pour les prétres indigents. Comme les ressources lui manquaient et qu'il était bon mathématieien, il donnait des iecons dont il ,em- ployait le produit a son oeuvre. Suivant Texeinple de Saint-Jéan-de-Dieu qui, a Grenade, ramassait du bois mort et t'aisait des fagots pour subvenir aux frais de 1'höpital qu'il avait fondé, le Père Ludovic travaillait pour fournir aux besoius des pauvres malades qu'il avait recueillis. Deux événements vinrent tout a coup changer les conditions de son apostolat. Un jeune homme de haute et grande familie, avec qui le Père Ludovic avait eu quelques rapports, perdit subitement la raison il ne reconnaissait plus lii ses parents ni ses amis, et sa misanthropie prenait a l'égard de ceux qui le soignaient le caractèré de la l'ureur. Le Père Ludovic vint le voir. 11 adressa quelques douces paroles an pauvre fou; celui-ci, d'abord étonné, puis ému, fixa son regard sur le religieux et, comme s'il sortait d'un révele reconnut parfaitement. Pendant dix-huit mois, le religieux soigna le malade et, a force de sollicitude, il le guéritcomplétement. Remis en possession de sa raison, celui qui devaitau Père Ludovic plus que la vie lui tómoigna sa reconnaissance en faisant a la maison des Prêtres indigents qu'il soutenait donation d'üne somme de 10,000 francs. L'onivre bean frère, Jules de Grand'Rv, ou de ma sceur, Mn" la vicornlesse de Biolley, née Si monis, et Ie cinquième sera Ie curédoyen de Verviers. L'élablissemenl sera desservi par des Sceurs de charité de Saint Vincent de Paul de Verviers. Si les Sceurs de charité de Saint Vincent de Paul ne pouvaieni desservir l'éla blissemenl, la commission pourra les rem- placerpar une auire communaulé des Soeurs bospilaliéres a l'agréalion exclusive et uni que de ladile commission. Cependanl, ladile commission devra prcalablemenl s'entendre avec l'évèque du diocese. Les comples de la gestion seronl rendus a I'administration com munale. La commission nominera tous les employés nécessaires et fixera leur traite- ment. Je déclare que toules ces clauses soul de rigueur. Et si l'une ou l'autre de ces condi tions n'élail pas approuvée par le gouverne ment, je déclare le présent legs nul el non avenu dans loutes ses dispositions, ma sé- rieuse volonlé étant que le legs ne subsiste que pour aulani que tonics et chacune des conditions de gestion, d'administralion el aiilres soient respeclée's; el arrivant que le gouvernement ne respectc pas l'une ou l'au tre de ces conditions, j'appelle a recueillir la libéralité contenue dans le présent legs par ma lendre épouse, Mmc Félicie Simonis, née deThier, et, a sa mort, par mes héritiers universels, Iwan-H., Alfred el Louis Simonis. lesquels pourront faire et disposer de tout ce qui est compris dans le présent legs, ainsi et comme ils l'aviseront, les priant dedonner auxdits objels une destination de bienfaisan ce; ce que, cependanl, je laisse a leur a i bi - Irage. Si, dans la suite un gouvernement an- nulaii les clauses conlenues dans le présent legs, je declare que, si celte hypothèse arri- vail, les biens y désignés feroni retour a mon épouse, Mme Félicie Simonis, née deThier, el, a sa mori, a mes trois héritiers ou a leurs représenlants. La Commission des Hospices de Verviers prit immédiatement un grand dóveloppement, mais elle devait bientöt changer de caractèré. Un religieux qui revenait d'Afriqué amena au Père Ludovic deux enfants nègres complétement sauvages, et dont les habitudes vraiment féroces étaient une cause d'inquiétude pour tous ceux dont ils appróchaient. Le Père Ludovic, loin de s'efl'rayer de la difficulté d'élever ces enfants, s'y donna comme a une oeuvre que Dieu lui impo- sait. En peu de temps, par des efforts héroïques de patience et de tendresse, il réussit a civiliser ces sauvages et a en faire de bons chrétions. C'était Torigine d une institution vraiment admi rable. On saitque, si l'esclavage n'existe plus ofliciel- lement et légalement en Egypte, il y est toujours toléré. M. Laboulaye a publié, il y a quelque temps, une série de documents sur l'esclavage africain. Cliaque jour, dans la haute Egypte, de malheureux enfants sont vendus comme esclaves et vont dans toutes les parties de l'Orient servir de proie aux vices d'une société corrompue. Le Père Ludovic, iuformé de eet ótat de choses, rósolut d'y porter le remède qui dépèndait de lui. II partit pour le Caire, en revint avec deux malheureux enfants qu'il éleva comme il avait fait des deux premiers. Une oeuvre nouvelle était fondée. Depuis quinze ans, un nombre con- sidérable d'enfants nègres ont été amenés a Na ples, instruits et renvoyés ensuite dans leur pays, fibres et assez éclairés non-seulement pour dó- fen'dre leur liberté, mais pour se faire auprès de leurs frères des apötres de la civilisation et de l'Evangile. Deux maisons recoivent maintenant, a Naples, ces enfants de l'Afrique l'une de ces maisons est consacróe aux garconsl'autre aux lilies. La première est dirigêe par les Frères du Tiers- Ordre de Saint Francois, religieux qui font des demand;) l'nulorisation d'accepter ce legs, sans devoir accepter la volonlé du leslaleur. Celte dem uide fut soumise pour approba tion an Conseil communal. La majorité gueuse ful d'avisque I'argent était bon a prendre et les conditions aux quelles la libéralité était subordonnée, bon nes a violer. La rninorité calholiqne sou- tint au contraire que ce systéme élait con traire a la justice eta l'honnêteté; que si le legs ne pouvail ètre exécuté suivant la volon lé expresse du testateur, la chose léguée de vait faire retour a la familie Simonis. C'est ce dernier syslème que MM. les mi- nistres de la justice et de l'intérieur viennent decons>crer par un arrèlé royal dont voici les motifs et le dispositif: Considérant que le testateur n'a pas affecté sa libéralité an service public, dont la gestion est conliée a la commission des hospices civils de Verviers: Qu'il a. au contraire, en vue d'assurer la perpétuilé d'une fondation a l'établissemenl privé de Saint-Joseph qu'il avait créé, expri- mé la volonlé de fonder celui-ci en dehors des hospices el a l'exclusion de ces derniers, lant pour I'administration que pour la comp- tabililé el d'en confier la gestion a une com mission composée de quatre membres de sa familie et du curé-doyen de Verviers; Considérant que si le testateur fail men tion de la commission des hospices, c'est umquement afin que celle-ci, en acceptant la fondation, s'mlerpose ponr couvrir l'mca- paciié légale de l'élablissemenl qu'il déclare fonder; Considérant qn'aux lermes de l'arlicle 911 du Code civil toule disposition au profit d'un incapable sera nolle, soit qu'on la déguise sous forme d'un conirat onéreux, soit qu'on la fasse sous le nom de personnee inlerpo- sées; Vu les articles 910, 937 du Code civil et vceux temporaires et qui, a raison de la couleur de la tunique dont ils sont vêtus, portent le nom de Frères gris. La seconde maison est dirigée par des religieuses. Tout le monde a Naples prend intérêt a ces petits noirs Imoretti comme on les appelle) qui arrivent tout effarouchés et tout tremblants, sous l'impression des mauvais traitements qu'ils ont essuyés dans leur triste patrie, mais qui bientöt apprennent a aimer cette race blanche considérée en Afrique comme une race d'oppresseurs. Quant aux - Frères gris ils ont conquis une reputation qui les rend popu laire». Dans une des épidémies cholériques qui ontravagé Naples, ils ont donné l'exemple d'un dévoüment héroïque, et en I860, lorsque Gari baldi envahit le royaurne de Naples, ils ont fait, en soignant les blessés sur les champs de bataille, des prodiges de courage. On raconte que le chef des - chemises rouges - fut obligé lui-même de reconnaitre leurvertu intrépide; Un garibaldien était tombé dans une rencontre, la poitrine dé- chirée par un éciat d'obus les balles sifflaient de tous les cótós, et les boulets tombaient comme une pluie. Un jeune frère, penchó sur le mourant s'efforcait de panser la blessure et d'étancher le sang qui s'échappait a tlotstout entier a son oeuvre de dévouement, il ne voyait pas le danger. En ce moment, Garibaldi vint a passer au galop. A la vue du moine, il arrêta court son cheval, et, oubliantses haines, il se découvrit en s'écriant Voila un vrai hls de Saint Francois Les maisons oü les enfants nègres sont élevés a Naples ne pouvaient se développer utilement si une succursale de Tceuvre n'était pas fondée en Egypte même. Dans un de ses voyages, le Père Ludovic apprit qu'il y avait a Assouan, der- nière ville de la haute Egypte, uue ancienne maison de missionnaires fermée et abandonnée depuis longtemps. C'était la, pensa-t-il, qu'il 76-3° et paragraphes derniers de la loi com munale; Sur la proposition de Nos Minislres de la justice et de l'intérieur, Nousavons arrèté el arrèlons: La commission des hospices civils n'est pas autorisée a accepter les immeubles. meu bles menblants, el le capital de 400,000 fr., laissés par le défunt pour fonder Fétablisse- ment de Sainl-Joseph. Cetle décision recoil, aujourd'hui, un ac- cueil bicn différent dans la presse gueuse. L'Echo du Parlement y voit une vicloire pour la doctrine libérale proclamée par ses plus ardents adversaires. L'arrèlé royal s'inspire en effet d'une législation édiclée tout exprès pour enlraver et décourager la charité. et, a ce litre, éminemrnenl libérale. La Fiandre libéraleau contraire, déclare ne pouvoir laisser passer sans prolestation l'arrèté de MM. Delcour el Dc Lanlsheere et elle le laxe d'erreur compléte el de fla grante illégalité. On ledevine: le systeme de la tribu-Lau- rent est le mème que celui des gueux du Conseil communal de Verviers; prendre I'ar gent et violer le testament. D'aprés la FiandreM. Edmond Simonis avait fait une fondation de bienfaisance; done les Hospices devaienl recueillir sa libé ralité. Le reste du testament, y compris les conditions sine i/ua non formulées par le testateur, peut et doil ètre déchiré. En vertu de celte belle argumentation la Fiandre arrive a la conclusion suivanlc: L'ariété de M. De Lanlsheere eonslilue a tous les points de vue une violation de la loi. II n'a qu'un hut: faire passer au cou- vent par l'entremise de la familie du lesta- teur, ce qui revenait de droit (sic) aux fallait se fixer. La maison fut rouverte, et au jourd'hui l'établissement des Frères gris, sur les bords du Nil, est florissant. C'est un centre de propagande chrétienne .et un asile oü les mal heureux esclaves viennent chercher protection. Parmi les nègres élevés a Naples un grand nombre se sont faits prètres arrivés sauvages en Italië, ces noirs enfants de l'Afrique s'en sont retournés après avoir ótudié la religion chré tienne, parlant Titalien, sachant le latin, etcapa- bles de porter a leur tour la connaissance de la vérité évangélique dans des regions oü elle n'a jamais pénétré. Mais une grande partie des mal heureux que le Père Ludovic a arraehés a l'es clavage deviennent de simples ouvriers ils re- tournent exercer dans leur pays des métiers dont ils ont fait l'apprentissage a Naples. Parmi les femmes, quelques-unes se font religieuses beaucoup retouruent en Afrique pour se marier, après avoir converti ceux qu'elles ópousent, et fondent des families chrétiennes sur la terre d'Afriqué. Ce qui est particulièrement admirable dans l'oeuvre du Père Ludovic, ce sont les condi.ions dans lesquelles elle s'est fondée et se développe. Tout est ie fruit d'une charité libre et le résultat d'une conttance que Ton appellerait volontiers téméraire dans la bonté de Dieu. Le Père Ludo vic n'a jamais comptó sur aucune ressource d'ar- gent, et ces ressources ne lui ont cependant pas fait défaut. Ou raconte qu'en 1866, lors du voyage qu'il fit pour fonder la station d'Assouan, le Père Ludovic voulut d'abord passer par Rome et par Florence. II obtint d'être transporté gratuitement de Naples a Rome. Recu par Pie IX, il Témut par sa foi ardente. Le religieux était plein de son dessein L'Europè, disait-il, n'a pu, jusqu'a pré sent, donner a l'Afrique le christianismec'est l'Afrique clie-même qui doit convertir l'Afrique. hospices de Verviers, représentant légale- ment les pauvres. II faut plus que de l'effronterie, il fautdu cynisme pour oser soutenir un paradoxe aussi malhonnèlo, en presence des termes du testament de M. Simonis. On pourrait admetlre a la rigueur la por- lée que la Fiandre atlribue aux dernières voloótés de M, Simonis, si le legs élait con- cu dans des termes généraux et équivo- ques, mais le testateur lui-mème, allant au- devant des subtilités des légistes, a désavoué et condamné par une clause révocatoire for- melle, l'inlerprétation qu'on veut donner a son testament. Et on a l'audace dc lui diro aujourd'hui: vous avez voulu ce que vons avez solennelle- inent declare ne pas voulóir! C'est le coinble de la déraison ou de la mauvaise foi. Depuis cpiand done les hospices el les bu reaux de bienfaisance ne doivcnl-ils pas èlre aussi honnètes que les parliculiers Snpposons qu'un beau matin M. Laurent recoive une lelt re chargée, conienanl un billet de banque de mille francs et concue en ces lermes Monsieur, On vous dit grand ami de l'enseignement et je présume qu'a ce litre aussi vons faites de l'éducation religieuse la basede l'instruc- lion. Veuillez done ètre mon intermédiaire el répartir le billet de mille francs ei-joint enlre les élèves des écoles dominicales de Ia ville de Gand qui auront, dans leurs paroisses respectives. remporté le prix de catecbisme. Chaque somme de cent francs sera diviséc en un don en argent, cn un don en vètements eten un don de livres, ces derniers devant préalablemenl èlre soumis a 1'approbalion de Mgr l'évèque de Gand. Après avoir béni le Père Ludovic, Pie IX lui demanda: Et de I'argent, en avez-vous? y avez vous pensé Saint Père, répondit le Père Ludo vic, mes compagnons etmoi nous sommes venus ici gratuitement. Avant de partir pour l'Afrique, nous devons aller jusqu'a Florence il nous fan- drait 17 ecus. Le Pape, en souriant de cette confiance, fit remettre au Père Ludovic les dix- sept écus. Ce fut avec cette somme qu'il se mit en route avec trois de ses compagnons pour aller fonder l'établissement charitable de la haute Egypte. Après quelque temps passé en Afrique, lo Père Ludovic, voyant sa maison prospérer et les po pulations au milieu desquclles il avait ótabli ses religieux acceptor avec une reconnaissance ac tive ce protectorat de la charité, voulut revenir en Europe. Mais comment faire L'argent ne lui avait pas manqué pour venir paree que, sur sa route, il avait su, lui et ses frères, tendre la main aux aumönes. Pour retourner, quelle assistance trouverait-il sur ces rives du Nil II était raconte-t il, préoecupé paree» reflexions, quand on vint lui annoncer Larrivée a Assouan d'un prince de Hohenzollern appartenanta la branche catholique de cette familieLe prince faisait un voyage d'agrément, et il se dirigeait vers l'ile de Philé, pour étudier les ruines magnifiques qu'elle renferme. Le Père Ludovic invita le prince a visiter sa petite mission. Celui ci, charmé de trouver un religieux de Saint Francois dans cette contróe lointaine, se rend.it aussitót a la maison des missionnaires, oü il entendit la nar- ration des faits merveilleux qui s'étaient passés j depuis l'arrivée des chrétiens. Le Père Ludovic encouragé par la bienveillance du prince, se décida a recourir a sa genérositó pour retourner en Italië. Le prince fut enchantó de sa demande; j il recut le bon religieux sur son bateau, il le fit

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1