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Mercredi 7 Novembre 1877.
12e année. N° 1,237.
D'ÉPISGOPAT.
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p Journal paraiI Ie Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coülent 1b centimes la ligrin. Les reclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes la liguo. On traite a forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires corn man dés pour articles, Réclames ou Annonces, coülent 10 fr. les 100 exemplaires.
II E W B TV IP 55 E 85
poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, G-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-15, 9-50. Pope-
ringlie-Hazebrouek, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-0.0, 8-25.
Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Roülers-Brüges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Thourout.) Bruges - Routers, 3-25, 12-45, 5-05, 6-42. Thourout - Coui'trai,
5-25 mat.
Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49.
Ypres-Thourout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi (15-50 du matin jusqu'a Langemarok.) Tliourout-Ypres, 9-00, 1-25, 7-45 (le
Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres).
Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplinés-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Arnfèntières-Houplines-Le Touquet- Warnêton-
Comines, 7-25, 2-00, 4-45. Comines-Warnèton, iS-45 mat. 9-30 soir, (le Luiuli 6-30.) Warnèton-Gomines, 5-30, 11-10 (le
Lundi 6-50.)
Cominès-Belgigue, Comines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7,27, 8,59, 41,45, 6,43, 9,4s.
kille, la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-sur-Deüle, Comines-France, Comiries-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35, 4,57,8,15.
Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-55, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42.
Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. Heyst-Blankenberghe-Bru-
ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30.
Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingèlmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
7-21Deynze-lngelmunster, 1-00.
tngelmunster-Anseghem, 6-05, 12-55, 0-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerque-Fnrnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35,
11-10, 3-40, 5-00.
Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45, 5-10. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20, 5-56.
Tliourout-Ostende, 4-50,9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15.
Selzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-20.
fiand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, -805.. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzon-Gand, 6-00, 10-30, 5-15
Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-45 (leMardi, 1-00).
C O 5 I x: s I" O H X» W C 13 s
GOURTRAr, BRUXELLES. BRUXELI.ES, GOURTRAt.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35.
Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54.
COURTRAI, TOURNAI, LILLE.
Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32.
Gaud arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47.
Courtrai arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,44.
LILLE, TOURNAT, COURTRAI.
kille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10
Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 5,39 8,50
Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32
GAND, COURTRAI.
Gand dép. 5,15 8,45 9.34 1,28 4,20 7,21.
Courtrai arr. 6,37 9,37 10,58 2,54 5,34 8,47.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxellesdép.ö,22 7,20 7,25 0,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,20 10,10.
Gand «.7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,558,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4.11 7.17 7,02 10,26 11,19.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38
LE DÉBAT POLITIQUE.
Huil jours a peine nous séparent de l'ou-
verlure du Parlement et l'on s'occupe de la
question de savoir si un débat politique quel-
conque marquera le commencement des
travaux. Le parti que son penchant entraine
a pêcher en eau trouble doit nécessairement
rechercher ces journéës a emotions oü les
recriminations améres, les attaques passion-
nées, la diplomatie mesquine et les brülantes
paroles a Tadresse des tribunes ne remplacent
que trop souvent l'examen sérieux et digne
des graves problèmes qu'un débat politique
suppose. II en sera sans doute ce que le san
hedrin liberal aura decide: on sait que l'oc-
casión d'utl discours dii Iróno ne lui est pas
loujöurs nécessaire; mais quicorique observe
doit constater que Ie pays ne s'alarme guère
et qu'il reste parfailement calme devant les
figures sombres el indrgnèes de la gueuserie.
Leci est du meilleur augure.
Quoi qu'il en soit, la session qui se pré
pare est une de celles oü i'on regarde invo-
lonlairemenl par dela les affaires de cbaque
jour, et qui fiuissent pour ainsi clire dans
l'impalience a la vei 11e d'un scrütin. L'inlé-
lèt des élections futures domine lout le reste,
Ie procés est inslruit et Ie public se passerail
fort bieii de ces joules plus on moins ora-
toires que les libéraux excellent a susciler el
qui ne lui apprcndront rien qu'il ne sacbe;
mais il est vrai de dire que son point de vue
cl ie but electoral des meneurs sontchoses
esse 111,i e 11 e m e n l d i ffé rentes.
La cause est instruite, disons-nous. llélas!
oui, et il n'est guère Lesom d'une discussion
retenlissante pour en meltrc les élémentsen
luniiére. A auciine époque on ne vil le mépris
pour les droits les plus incontestables, la
decadence du respect, l'esprit de révolte, la
ha ine conlre le prétre, l'oübli des devoirs
religieux et moranx, Ie matérialisme qui
commence a l'école pour finir a la tombe, se
monlrer avec plus de cynisme qu'ils ne s'éta-
lent aujourd'biii sous la pression de ce de
testable égoïsme qui a nom la soil' du pou-
voir. Les choses en sont a ce [loinl que le
libéralisme n'entend pas en quelque sorte les
grondements de cette armée du désordre
saus cesse croissante qui s'est nourrie deses
doctrines, el qu'il répond comrrie a p'aisir
par un redonblerrient d'a tl» qu.es conlre l'E-
glise aux apprehensions que fait nailre l'in-
fluence démoralisante du socialisme et de
rinleriiationale. Celui qui batlrait la mesure
a la pioche des démolisseurs ne Iravaillerait
pas inieux a faire crouler l'édifice.
Le débat politique! Mais it y a longtemps
qu'il a livré jusqu'a ses moindres secrets et
fourni les élérrients de la condamnalion de
ceux-la mème qui semblent vouloir le pio-
voquer aiijourd'hui. Qu'on se souvienne
seulemenl du langage que les verdiets suc-
cessils du corps élecloral ne leur out que
tröp clairement tenu.
J'avais une constitution, a dit le pnys au
faux libéralisme; vous en avez exploitéce
qui pouvait servir vos passions, et auda-
cieusement déliguré les meilleures garanties.
Cela ne vous suffisait point: il vous fallail
ébrécher cette cbarte objel jusque-la tie vos
feints respects, et vous avez préparé les
voies en la laissant cornplaisammenl appeler:
la grande duperie de 1830.
Je voulais arri ver au bien par l'uriion enlre
les membres d'une mème familie, et vous
avez semé la discorde par voire insatiable
soil de domination, par I'exclusivisme, par
1'oppression el la tiaine, par les attentats con-
tie le droit des consciences.
J'avais loi dans la libeité el je la placais
sous l'égide de ce que mes vieilles traditions
de patriotisme, de rriceurs publiques el de
religion avaient de plus sür. Croyances,
mceurs, patriotisme, vous avez tout voulu
ViKGT-CIKQ AMS
Voici l'artiele que le R. P. Lougiiaye consacre
dans les Etudes religieuses, aux oeuvres de Mgr
l'Evêque de Poitiers, dont le VHP volume vient
de sortir des presses de l'éditeur Oudin.
On nous saura gré de reproduire ce travail,
qui embrasse d'un large eoup-d'osil toutela car
rière episcopale d'un des plus grands évêques
de notre temps.
En annoneant la nouvelle edition et le complé
ment des huit volumes qui l'orment la première
série des oeuvres de Monseigneur l'Evêque de
Poitiers, que voulons nous entréprëndre Un
éloge Tache en vérité bien supepflue. De tels
serviteurs de l'Eglise ne sont bien loués que
par eile, et c'est, croyons-nous, agréer a leur
délicatesse que de leur épargner d'autres louan
ges. Essaierons-nous de la critique littéraire?
Nous en aurions quelque honte, du moins a n'en
tendre ce mot que dans l'aeceptiön liabituelle.
En présence d'un pareil monument, qui vond ra it
s'aiauser aux détails d'ornementation Que l'évó-
que soit un écrivain de la meilleure veine, ora-
teur précisément conime il convient it sou haut
ministère capable d'ailleurs dc tons les tons et
de toutes les nuances, depuis la pleine majesté
de l'expdsiticn dogmatique jusqu'aux graces et
et aux finesses aimables de la causerie, depuis la
protbndenrdutliéologienet du philosophe jusqu'a
eet esprit qui sert a tout s'il lie seflit a rien Dieu
nous garde de n'apprécier point ces dons magni-
iiques ou charmants, si bien employés du reste
Malgré tout, il y a mieux ïi faire et de plus hautes
lecons ii röcueillir. Le détail les préparait; mais
elles ne ressortent bien que de l'ensemble. Eüt-on
counu dés leur apparition tons les morceaux dont
le recueil se compose, encore l'audrait-il s'accor-
der la satisfaction de tout relire, et comme on le
doit faire d'après Joseph de Maistrë, a tête repo-
sée, la plume ii la main. Quelle difference de
l'aspect des parties a celui du tout! Et de combien
la valeur' des piècéS isolêes n'est-ello point dé-
passée par l'intérêt de l'ceuvre ainsi envisages
d'un seul regard
intórét bistoi'ique avant tout; car cotte oeuvre
episcopale c'ëst Tbistoire d'un diocèse, l'bistoire
de la France et de l'Eglise univefselle pendant
un quart de siècle. La docte et religieuse cité
poitèvine, depuis le jour oü son jeune évêque
lui vient du pied de Notre-Dame de Chartres,
jusqu'a tv jour oü il célèbre ses noces d'argènt
parmi les acclamations d'une Kglise it laquelle il
s'est donné pour la vie; la France, depuis l'au-
rore clirétienne qui suit l'orage de 1848 jusqu'a
la nuit oü nous semblons descendre; l'Eglise,
l'ie IX, depuis l'-exil de Gaëte jusqu'a la captivité
du Vatican tout est la, tout revit dans ces volu
mes, avec sa note exacte et sa physionomie vraie.
kevéque a eu le sens de toutes ces choses, il en
a vu le fond, il en a dit le dernier mot. Oü done
lisions-nous naguère que les clêricaux ne doivent
point être -adaïiis a écrire l'bistoire? Serait-ee
paree qu'ils peuvent seuls la comprendre ou
paree qu'éux seuls n'ont pas liesoin de la faire
mentir'?
amoindrir sous Uinspiration tie eet avide
orgueil qui vous soufflait incessamment sa
devise: l'Etal, c'est moi!
Mes écoles élaient lotiie mon espérance;
car je savais que les sociétés on! I'avenir
qu'on leur prépare dans le cceur de la jeu-
nesse, et Penfarico, chose sacrée, ne vous
a pas arrèté un instant. II vous fallail l'ensei-
gnernent saris Dieu, el vos gueux d'école
le mot est un des vóires vos gueux
d'école ons recu la mission d'arrac/ter les
ames d l'Eglise.
Pour la Religion, ce ferme soutien des
Etais, vous avez eu la guerre, une guerre
aveugle et implacable; pour ce.ux qui ne
pbenl pas, fussenl iIs les plus humbles péle-
rins, la force brutale; pour le peuple, les
l'roides et décevantes negations de la libre-
pensée, précurseiirs des aspirations révolu-
tionnaires; pour voi re pa trie, les boules de
1'émeule quand Phabileté ne vous donnail
point la puissance, et le ciel sail combien de
belles eombiiiaisons comportait voire strate
gie politique!
Et aprés tout cela vous prétendez que Ton
rélourne bénévolernent a vous, que l'on vous
donne, avec la suprématie légale, l'amnistie
pour le passé el les pleins pouvoirs pour I'a
venir? N'espérez rien de pareil: les lecons de
l'expérience ne m'auraient guère inslruit,
si j'étais capable de cotirir au-devant d'une
aggravation dont vous me menacez vous-
même.
Cette réponse est la vraie, et il suffli d'a-
voir présentes a la méntoire les luttes électo-
rales qui se sont succédé depuis 1870, pour
ètre bien convaincu que le sentiment public
n'a pas rintention de revenir sur des con
victions qu'il s'est formées en parfaile con-
naissance de cause, el qui deviennent plus
fortes cbaque jour, a mesure que les mas
ques tombenl et que le parti de la fausse li
berie apparail lel qu'il est.
Et comme il y a unité dans l'bistoire de ces
vmgt-cinq annóes, il y a unité dans cette oeuvre
episcopale si multiple et si diverse en apparence.
D'une part, c'est lo naturalisme croissant, la
negation toujours plus radicale du règne de Jcsus
Christ, mais pardessus tout de son règne social,
de son droit a inspirer les institutions et les lois.
De l'autre, c'est le surnaturel, c'est le mème droit
de Jésus-Christ revendiquó par une affirmation
incessante, variée a l'iufini dans ses formes com
me les rebellions qu'elle combat, toujours une
dans sou fond comme la vérité qu'elle proclame.
Qu'ont fait les hommes depuis un quart de siècle?
Qu'ont fait les hommes d'Etat et tout le monde
l'est un pen en ce temps de souveraineté popu
laire. lis ont dit, écrit, mis en acte le mot des
révoltés do l'Evanglle. Nous lie voulons pas
que Celui-ci règne sur nous. Et s'il fallait une
épigraphe aux oeuvres de Mgr l'óvêque de Poi
tiers, quelle autre clioisir que le eri passionné
de Saint Paul11 faut qu'il règne. Tout y est
plein de cette pensee. lille préoccupe dès 1844 le
jeune et brillant panégyriste de Jeanne d'Arc.
File inspire en 1848, le grand vicairo de Chartres
appelé, chose piquante, a bénir un arbre de la
liberté. L'óvêque lui devra ses plus fiers accents.
J'oserais presque dire qu'il lui devra tout; car
dans son enseignement répandu selon le jour ot
le besoin, sans intention d'unitó ni de métbode,
prédication solennelle, homélies familières, 'en-
tretiens avec le clergé, polémiqüe avec les ini-
nistres, la pensee du règne social de Jésus-Christ
reparait toujours. La mème oü elle n'est pas
directement en vue, on la sent qui circule pour
ainsi dire a fleur des c-boses, comme un feu latent
Ce parli va-l il néarimoins leuter l'aventu
re el soulever les o ra ges parlementairen que
l'on a mon trés dans un lointain myslérieux?
Ce ne serail pas impossible^ et nous saurons
bienlót a quoi nous en tenirmais le benefice
pour lm est fort problémalique. Le temps
n'est plus aux prouosses d'autrefois el qui
sait? son grand débat politique pourrait bien
porter ce litre d'une piece connue: Beau-
coup de bruit pour rien.
LES GRÉVES, L'INTERNATIONALE ET LA
CONCURRENCE ANGLAISE.
Un journal de Londres, The World, ra-
conte qu'un indnslriel anglais, voulant con-
struire tine usine, pour laquelle il avail be
soin de plusieurs cenlaines de tonnes de fer,
s'est approvisionné en Belgique; Ie fer beige,
vendu en Angleterre, lui donnait, assure-t-il,
un benefice dc 4 1 ivres (100 francs) par
tonne. En 1875, on s'est plaint amérement
au Parlement anglais de l'importation crois
sante de nos fils de la ine: l'Anglelerre s'cf-
fraie de la concurrence beige opposée a la
sienne.
Le susdit journal conclut avec raisou du
fait qu'il signale que les ouvriers anglais, en
se metlant en grève, font le plus grand tort
a l'industrie anglaise, en favorisant ainsi la
concurrence étrangérc qui devieril de plus
en plus sérieuse.
Nous pourrions en dire autant de nos ou
vriers hoiiilleurs et d'autres égalemenl aveu-
glés.
Dans le mème article le World ede des
feui 1 les arnéricaines, qui admetlerH le free-
trade en principe, mais qui soiiliennenl
qu'avanl de l'inlroduire aux Etats Unis, il
faut imiter les Anglais qui n'ont admisla
liberté commerciale qu'après avoir mis leur
fabrication, a l'aide du régime protecteur,
qui donne ii tont chaleur et vie. Ainsi l'oeuvre
de vient une, et en jetant sa parole a tout vent
comme une semenoe, le maitre a fait un livre
sans y prétendre et sans le savoir.
II y a plus. La grande pensee a été si puissante,
elle a si complótement absorbé tout le reste,
qu'elle a pu se conserver, durant vingt-cinq ans,
libre de toute hesitation, pure de tout alliage,
toujours sure d'elle mème dans ses applications
multiples, sans avoir jamais besoin de-se repren-
dre et de se rêdresser. Voila l'unité glorieuse
entre toutes, unité d'une intelligence et d'un
vouloir qui marchent a leur hut suivant uno ligne
inflexible. Qui n'y prétend Mais combien pen y
atteignentCertes il y a grand bonneur a écrire
bumblement et iërmement le livre de ses rétrac-
tations. Mais comme tont eède au privilége do
l'innocence persévérante, ainsi doit-on reconnai-
tre dans l'inviolable intégrité do la doctrine, dirai-
je un mérite hors de pair? dirai-je line grace de
ehoix L'un et l'autre sont vrais, je pense.
11 y faut en elfet bien des choses. Sénèque, un
païen, avait déja noté la condition indispensable,
le sacrifice de la pensée propre toujours chan-
geante a la vérité qui ne change pas. C'est lo
devoir élémentaire du cbrótiencombien plus,
de l'óvêque Qu'il ai me la vérité, lui dit l'Eglise
en lo sacrant, et qu'il ne l'abandonne jamais,
vaincu par la (latterie ou par la erffinte. Or le
cbrétien, l'óvêque, sait oü la trouver a coup sür.
Elle est dans l'Ecriture sainte, dans la tradition,
dans l'enseigneinent rigoureux ou dans la simple
direction de l'Eglise; car ici le maitre, le docteur,
n'est point excempt du besoin d'apprendre ni de
l'obligation d'etre docile. Ecoutez plutót ses
sur un pied qui dcfiail la concurrerice élran-
géro, lelie qu'elle se présentait a l'époque de
l'inlroduction du free trade. C'est gtace a la
protection, soutenue pendant des annóes,
disent les Amérieains que plusieurs nations,
la Belgique ent re autres, se sont mises a
mème de lutler contre l'Angleterre el out pu
admeltre la liberté du commerce. L'Améri-
que a déja atleint ce degré de juogrés pour
plusieurs articles, muis, ajoutent ces jour-
na ux pas a beaucoup piés pour tons, et lors-
que nous serous arrivés a cette perfection
pour not re industrie en general, alors nous
ferons du free-trade antaril qn'il nous plana.
Plusieurs journaux, tout en rejetant ce
raisonnemenl en principe, le trouvent fonde
en pratique.
Heureusemont pour nous que la théorie
aussi bien que la pratique soni en notre fa
veur, au moins pour la plupart des produils
do nos grandes industries.
Eneffcl, d'après tin document officiel ré-
cemmént pn hl ié, notre commerce d'exporta-
lion n'a pas subi dë diminution, tandis que
dans tons les pays du monde, et nolamment
en Angleterre, ii est en decadence, el qu'un
journal que cite le World avoue dans un
article intitule: Decline of the hritish trade,
ou Decadence du commerce britannique.
Mais les sociétés ouvricres d'Angleterra
trades-unionssont pai faitemeni inforrnées
de noire supériorilé indusirie!lo et elles sa-
venl que pour soutenir lours gréves, elles
doivenl en organiser, comme Marx 1c leur a
dit, dans tons les pays qui leur font concur
rence el riotammenl en Belgique. Consliluant
une IVanc-maconneric démocralique, elles
out leur gouvernement et un.gros budget,
et elles paient les intcrnationalisles pour lairo
éelaler a l'élrangcr des gréves toutes diffé
rent es des louis. En elïet, les grèvës anglai-
ses ne rossom bien t nuüement aux nótres m a
celles des Etats-Unis. Chez nous et en Arné-
promesses.
Youlez-vous aecommoderassujettir votre
intelligence, votre raisou, aux maximes de la
sainte Ecriture aux enseignements du Yerbe
divin? Juge de la loi et interprète de la parole
révélée, voulez-vous identifier votre esprit avec
le dépot de la revelation, n'étre plus l'hornme do
votre sens privé, mais coutraeter avec les livres
saints une relation nouvelle, une alliance éter-
nelle J'ai rópondu Je le veux.
Voila bien le secret de l'invariable unité dans
la doctrine le sens propre captive sous l'obóis-
sance du Yerbe divin et de l'infaillible magistèro
de l'Eglise la personnalité disparue, absorbóe
dans la fouction, 1'bomme efface par le ministre
de Jésus-Cbrist. Qui êtes-vous? se demandait,
au jour même de sou intronisation, le nouveau
successeur de saint Hilaire ot il répondait par
les iières paroles de son module: Je suis évêque.
Ce mot coutient tout; ce mot dit tout. Le pro-
gramme n'a point menti. Parcourez l'ceuvre doc-
trinale de ces vingt-cinq annóes vous y trouve-
verez un évêque, et, Dieu soit loué vous n'y
trouverez pas autre chose.
Mais, a tout prendre, l'abnégation du sens
propre, 1'effacement de la personnalité n'écartent
que la deviation volontaire. La méprise innocente
reste encore possible. Parmi les applications et
complications sans nombre oü sont engages les
principes, l'esprit le moins personnel et le plus
docile peut encore prendre le change, biaiser,
gauchir. Qui lui donncra l'cxquise sagacité, le
coup d'oeil sür, le sens délicat, le pressentiment
infaillible Dans la correspondance de ses dcr-
nières années, le comte do Maistre, ce voyant