Jf IMS ëMm lüL'A Mercredi 7 Novembre 1877. 12e année. N° 1,237. D'ÉPISGOPAT. 5 3 p» C: A (V £jjN, v <-«i!SiiBSsnsiir~^ s.w\ =^:- DE Ifè f: id Z O -< 73 Z O co y. O co O 2£ Ci3 03 K"KS^g£3S5SJéSS®2fc^ 3- 2 CO O p Journal paraiI Ie Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coülent 1b centimes la ligrin. Les reclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes la liguo. On traite a forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires corn man dés pour articles, Réclames ou Annonces, coülent 10 fr. les 100 exemplaires. II E W B TV IP 55 E 85 poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, G-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-15, 9-50. Pope- ringlie-Hazebrouek, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-0.0, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. Roülers-Brüges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Thourout.) Bruges - Routers, 3-25, 12-45, 5-05, 6-42. Thourout - Coui'trai, 5-25 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi (15-50 du matin jusqu'a Langemarok.) Tliourout-Ypres, 9-00, 1-25, 7-45 (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplinés-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Arnfèntières-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comines, 7-25, 2-00, 4-45. Comines-Warnèton, iS-45 mat. 9-30 soir, (le Luiuli 6-30.) Warnèton-Gomines, 5-30, 11-10 (le Lundi 6-50.) Cominès-Belgigue, Comines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7,27, 8,59, 41,45, 6,43, 9,4s. kille, la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-sur-Deüle, Comines-France, Comiries-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35, 4,57,8,15. Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-55, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42. Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. Heyst-Blankenberghe-Bru- ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingèlmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21Deynze-lngelmunster, 1-00. tngelmunster-Anseghem, 6-05, 12-55, 0-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerque-Fnrnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35, 11-10, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45, 5-10. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20, 5-56. Tliourout-Ostende, 4-50,9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-20. fiand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, -805.. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzon-Gand, 6-00, 10-30, 5-15 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-45 (leMardi, 1-00). C O 5 I x: s I" O H X» W C 13 s GOURTRAr, BRUXELLES. BRUXELI.ES, GOURTRAt. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. COURTRAI, TOURNAI, LILLE. Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04. COURTRAI, GAND. Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. Gaud arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Courtrai arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,44. LILLE, TOURNAT, COURTRAI. kille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10 Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 5,39 8,50 Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32 GAND, COURTRAI. Gand dép. 5,15 8,45 9.34 1,28 4,20 7,21. Courtrai arr. 6,37 9,37 10,58 2,54 5,34 8,47. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxellesdép.ö,22 7,20 7,25 0,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,20 10,10. Gand «.7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,558,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4.11 7.17 7,02 10,26 11,19. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38 LE DÉBAT POLITIQUE. Huil jours a peine nous séparent de l'ou- verlure du Parlement et l'on s'occupe de la question de savoir si un débat politique quel- conque marquera le commencement des travaux. Le parti que son penchant entraine a pêcher en eau trouble doit nécessairement rechercher ces journéës a emotions oü les recriminations améres, les attaques passion- nées, la diplomatie mesquine et les brülantes paroles a Tadresse des tribunes ne remplacent que trop souvent l'examen sérieux et digne des graves problèmes qu'un débat politique suppose. II en sera sans doute ce que le san hedrin liberal aura decide: on sait que l'oc- casión d'utl discours dii Iróno ne lui est pas loujöurs nécessaire; mais quicorique observe doit constater que Ie pays ne s'alarme guère et qu'il reste parfailement calme devant les figures sombres el indrgnèes de la gueuserie. Leci est du meilleur augure. Quoi qu'il en soit, la session qui se pré pare est une de celles oü i'on regarde invo- lonlairemenl par dela les affaires de cbaque jour, et qui fiuissent pour ainsi clire dans l'impalience a la vei 11e d'un scrütin. L'inlé- lèt des élections futures domine lout le reste, Ie procés est inslruit et Ie public se passerail fort bieii de ces joules plus on moins ora- toires que les libéraux excellent a susciler el qui ne lui apprcndront rien qu'il ne sacbe; mais il est vrai de dire que son point de vue cl ie but electoral des meneurs sontchoses esse 111,i e 11 e m e n l d i ffé rentes. La cause est instruite, disons-nous. llélas! oui, et il n'est guère Lesom d'une discussion retenlissante pour en meltrc les élémentsen luniiére. A auciine époque on ne vil le mépris pour les droits les plus incontestables, la decadence du respect, l'esprit de révolte, la ha ine conlre le prétre, l'oübli des devoirs religieux et moranx, Ie matérialisme qui commence a l'école pour finir a la tombe, se monlrer avec plus de cynisme qu'ils ne s'éta- lent aujourd'biii sous la pression de ce de testable égoïsme qui a nom la soil' du pou- voir. Les choses en sont a ce [loinl que le libéralisme n'entend pas en quelque sorte les grondements de cette armée du désordre saus cesse croissante qui s'est nourrie deses doctrines, el qu'il répond comrrie a p'aisir par un redonblerrient d'a tl» qu.es conlre l'E- glise aux apprehensions que fait nailre l'in- fluence démoralisante du socialisme et de rinleriiationale. Celui qui batlrait la mesure a la pioche des démolisseurs ne Iravaillerait pas inieux a faire crouler l'édifice. Le débat politique! Mais it y a longtemps qu'il a livré jusqu'a ses moindres secrets et fourni les élérrients de la condamnalion de ceux-la mème qui semblent vouloir le pio- voquer aiijourd'hui. Qu'on se souvienne seulemenl du langage que les verdiets suc- cessils du corps élecloral ne leur out que tröp clairement tenu. J'avais une constitution, a dit le pnys au faux libéralisme; vous en avez exploitéce qui pouvait servir vos passions, et auda- cieusement déliguré les meilleures garanties. Cela ne vous suffisait point: il vous fallail ébrécher cette cbarte objel jusque-la tie vos feints respects, et vous avez préparé les voies en la laissant cornplaisammenl appeler: la grande duperie de 1830. Je voulais arri ver au bien par l'uriion enlre les membres d'une mème familie, et vous avez semé la discorde par voire insatiable soil de domination, par I'exclusivisme, par 1'oppression el la tiaine, par les attentats con- tie le droit des consciences. J'avais loi dans la libeité el je la placais sous l'égide de ce que mes vieilles traditions de patriotisme, de rriceurs publiques el de religion avaient de plus sür. Croyances, mceurs, patriotisme, vous avez tout voulu ViKGT-CIKQ AMS Voici l'artiele que le R. P. Lougiiaye consacre dans les Etudes religieuses, aux oeuvres de Mgr l'Evêque de Poitiers, dont le VHP volume vient de sortir des presses de l'éditeur Oudin. On nous saura gré de reproduire ce travail, qui embrasse d'un large eoup-d'osil toutela car rière episcopale d'un des plus grands évêques de notre temps. En annoneant la nouvelle edition et le complé ment des huit volumes qui l'orment la première série des oeuvres de Monseigneur l'Evêque de Poitiers, que voulons nous entréprëndre Un éloge Tache en vérité bien supepflue. De tels serviteurs de l'Eglise ne sont bien loués que par eile, et c'est, croyons-nous, agréer a leur délicatesse que de leur épargner d'autres louan ges. Essaierons-nous de la critique littéraire? Nous en aurions quelque honte, du moins a n'en tendre ce mot que dans l'aeceptiön liabituelle. En présence d'un pareil monument, qui vond ra it s'aiauser aux détails d'ornementation Que l'évó- que soit un écrivain de la meilleure veine, ora- teur précisément conime il convient it sou haut ministère capable d'ailleurs dc tons les tons et de toutes les nuances, depuis la pleine majesté de l'expdsiticn dogmatique jusqu'aux graces et et aux finesses aimables de la causerie, depuis la protbndenrdutliéologienet du philosophe jusqu'a eet esprit qui sert a tout s'il lie seflit a rien Dieu nous garde de n'apprécier point ces dons magni- iiques ou charmants, si bien employés du reste Malgré tout, il y a mieux ïi faire et de plus hautes lecons ii röcueillir. Le détail les préparait; mais elles ne ressortent bien que de l'ensemble. Eüt-on counu dés leur apparition tons les morceaux dont le recueil se compose, encore l'audrait-il s'accor- der la satisfaction de tout relire, et comme on le doit faire d'après Joseph de Maistrë, a tête repo- sée, la plume ii la main. Quelle difference de l'aspect des parties a celui du tout! Et de combien la valeur' des piècéS isolêes n'est-ello point dé- passée par l'intérêt de l'ceuvre ainsi envisages d'un seul regard intórét bistoi'ique avant tout; car cotte oeuvre episcopale c'ëst Tbistoire d'un diocèse, l'bistoire de la France et de l'Eglise univefselle pendant un quart de siècle. La docte et religieuse cité poitèvine, depuis le jour oü son jeune évêque lui vient du pied de Notre-Dame de Chartres, jusqu'a tv jour oü il célèbre ses noces d'argènt parmi les acclamations d'une Kglise it laquelle il s'est donné pour la vie; la France, depuis l'au- rore clirétienne qui suit l'orage de 1848 jusqu'a la nuit oü nous semblons descendre; l'Eglise, l'ie IX, depuis l'-exil de Gaëte jusqu'a la captivité du Vatican tout est la, tout revit dans ces volu mes, avec sa note exacte et sa physionomie vraie. kevéque a eu le sens de toutes ces choses, il en a vu le fond, il en a dit le dernier mot. Oü done lisions-nous naguère que les clêricaux ne doivent point être -adaïiis a écrire l'bistoire? Serait-ee paree qu'ils peuvent seuls la comprendre ou paree qu'éux seuls n'ont pas liesoin de la faire mentir'? amoindrir sous Uinspiration tie eet avide orgueil qui vous soufflait incessamment sa devise: l'Etal, c'est moi! Mes écoles élaient lotiie mon espérance; car je savais que les sociétés on! I'avenir qu'on leur prépare dans le cceur de la jeu- nesse, et Penfarico, chose sacrée, ne vous a pas arrèté un instant. II vous fallail l'ensei- gnernent saris Dieu, el vos gueux d'école le mot est un des vóires vos gueux d'école ons recu la mission d'arrac/ter les ames d l'Eglise. Pour la Religion, ce ferme soutien des Etais, vous avez eu la guerre, une guerre aveugle et implacable; pour ce.ux qui ne pbenl pas, fussenl iIs les plus humbles péle- rins, la force brutale; pour le peuple, les l'roides et décevantes negations de la libre- pensée, précurseiirs des aspirations révolu- tionnaires; pour voi re pa trie, les boules de 1'émeule quand Phabileté ne vous donnail point la puissance, et le ciel sail combien de belles eombiiiaisons comportait voire strate gie politique! Et aprés tout cela vous prétendez que Ton rélourne bénévolernent a vous, que l'on vous donne, avec la suprématie légale, l'amnistie pour le passé el les pleins pouvoirs pour I'a venir? N'espérez rien de pareil: les lecons de l'expérience ne m'auraient guère inslruit, si j'étais capable de cotirir au-devant d'une aggravation dont vous me menacez vous- même. Cette réponse est la vraie, et il suffli d'a- voir présentes a la méntoire les luttes électo- rales qui se sont succédé depuis 1870, pour ètre bien convaincu que le sentiment public n'a pas rintention de revenir sur des con victions qu'il s'est formées en parfaile con- naissance de cause, el qui deviennent plus fortes cbaque jour, a mesure que les mas ques tombenl et que le parti de la fausse li berie apparail lel qu'il est. Et comme il y a unité dans l'bistoire de ces vmgt-cinq annóes, il y a unité dans cette oeuvre episcopale si multiple et si diverse en apparence. D'une part, c'est lo naturalisme croissant, la negation toujours plus radicale du règne de Jcsus Christ, mais pardessus tout de son règne social, de son droit a inspirer les institutions et les lois. De l'autre, c'est le surnaturel, c'est le mème droit de Jésus-Christ revendiquó par une affirmation incessante, variée a l'iufini dans ses formes com me les rebellions qu'elle combat, toujours une dans sou fond comme la vérité qu'elle proclame. Qu'ont fait les hommes depuis un quart de siècle? Qu'ont fait les hommes d'Etat et tout le monde l'est un pen en ce temps de souveraineté popu laire. lis ont dit, écrit, mis en acte le mot des révoltés do l'Evanglle. Nous lie voulons pas que Celui-ci règne sur nous. Et s'il fallait une épigraphe aux oeuvres de Mgr l'óvêque de Poi tiers, quelle autre clioisir que le eri passionné de Saint Paul11 faut qu'il règne. Tout y est plein de cette pensee. lille préoccupe dès 1844 le jeune et brillant panégyriste de Jeanne d'Arc. File inspire en 1848, le grand vicairo de Chartres appelé, chose piquante, a bénir un arbre de la liberté. L'óvêque lui devra ses plus fiers accents. J'oserais presque dire qu'il lui devra tout; car dans son enseignement répandu selon le jour ot le besoin, sans intention d'unitó ni de métbode, prédication solennelle, homélies familières, 'en- tretiens avec le clergé, polémiqüe avec les ini- nistres, la pensee du règne social de Jésus-Christ reparait toujours. La mème oü elle n'est pas directement en vue, on la sent qui circule pour ainsi dire a fleur des c-boses, comme un feu latent Ce parli va-l il néarimoins leuter l'aventu re el soulever les o ra ges parlementairen que l'on a mon trés dans un lointain myslérieux? Ce ne serail pas impossible^ et nous saurons bienlót a quoi nous en tenirmais le benefice pour lm est fort problémalique. Le temps n'est plus aux prouosses d'autrefois el qui sait? son grand débat politique pourrait bien porter ce litre d'une piece connue: Beau- coup de bruit pour rien. LES GRÉVES, L'INTERNATIONALE ET LA CONCURRENCE ANGLAISE. Un journal de Londres, The World, ra- conte qu'un indnslriel anglais, voulant con- struire tine usine, pour laquelle il avail be soin de plusieurs cenlaines de tonnes de fer, s'est approvisionné en Belgique; Ie fer beige, vendu en Angleterre, lui donnait, assure-t-il, un benefice dc 4 1 ivres (100 francs) par tonne. En 1875, on s'est plaint amérement au Parlement anglais de l'importation crois sante de nos fils de la ine: l'Anglelerre s'cf- fraie de la concurrence beige opposée a la sienne. Le susdit journal conclut avec raisou du fait qu'il signale que les ouvriers anglais, en se metlant en grève, font le plus grand tort a l'industrie anglaise, en favorisant ainsi la concurrence étrangérc qui devieril de plus en plus sérieuse. Nous pourrions en dire autant de nos ou vriers hoiiilleurs et d'autres égalemenl aveu- glés. Dans le mème article le World ede des feui 1 les arnéricaines, qui admetlerH le free- trade en principe, mais qui soiiliennenl qu'avanl de l'inlroduire aux Etats Unis, il faut imiter les Anglais qui n'ont admisla liberté commerciale qu'après avoir mis leur fabrication, a l'aide du régime protecteur, qui donne ii tont chaleur et vie. Ainsi l'oeuvre de vient une, et en jetant sa parole a tout vent comme une semenoe, le maitre a fait un livre sans y prétendre et sans le savoir. II y a plus. La grande pensee a été si puissante, elle a si complótement absorbé tout le reste, qu'elle a pu se conserver, durant vingt-cinq ans, libre de toute hesitation, pure de tout alliage, toujours sure d'elle mème dans ses applications multiples, sans avoir jamais besoin de-se repren- dre et de se rêdresser. Voila l'unité glorieuse entre toutes, unité d'une intelligence et d'un vouloir qui marchent a leur hut suivant uno ligne inflexible. Qui n'y prétend Mais combien pen y atteignentCertes il y a grand bonneur a écrire bumblement et iërmement le livre de ses rétrac- tations. Mais comme tont eède au privilége do l'innocence persévérante, ainsi doit-on reconnai- tre dans l'inviolable intégrité do la doctrine, dirai- je un mérite hors de pair? dirai-je line grace de ehoix L'un et l'autre sont vrais, je pense. 11 y faut en elfet bien des choses. Sénèque, un païen, avait déja noté la condition indispensable, le sacrifice de la pensée propre toujours chan- geante a la vérité qui ne change pas. C'est lo devoir élémentaire du cbrótiencombien plus, de l'óvêque Qu'il ai me la vérité, lui dit l'Eglise en lo sacrant, et qu'il ne l'abandonne jamais, vaincu par la (latterie ou par la erffinte. Or le cbrétien, l'óvêque, sait oü la trouver a coup sür. Elle est dans l'Ecriture sainte, dans la tradition, dans l'enseigneinent rigoureux ou dans la simple direction de l'Eglise; car ici le maitre, le docteur, n'est point excempt du besoin d'apprendre ni de l'obligation d'etre docile. Ecoutez plutót ses sur un pied qui dcfiail la concurrerice élran- géro, lelie qu'elle se présentait a l'époque de l'inlroduction du free trade. C'est gtace a la protection, soutenue pendant des annóes, disent les Amérieains que plusieurs nations, la Belgique ent re autres, se sont mises a mème de lutler contre l'Angleterre el out pu admeltre la liberté du commerce. L'Améri- que a déja atleint ce degré de juogrés pour plusieurs articles, muis, ajoutent ces jour- na ux pas a beaucoup piés pour tons, et lors- que nous serous arrivés a cette perfection pour not re industrie en general, alors nous ferons du free-trade antaril qn'il nous plana. Plusieurs journaux, tout en rejetant ce raisonnemenl en principe, le trouvent fonde en pratique. Heureusemont pour nous que la théorie aussi bien que la pratique soni en notre fa veur, au moins pour la plupart des produils do nos grandes industries. Eneffcl, d'après tin document officiel ré- cemmént pn hl ié, notre commerce d'exporta- lion n'a pas subi dë diminution, tandis que dans tons les pays du monde, et nolamment en Angleterre, ii est en decadence, el qu'un journal que cite le World avoue dans un article intitule: Decline of the hritish trade, ou Decadence du commerce britannique. Mais les sociétés ouvricres d'Angleterra trades-unionssont pai faitemeni inforrnées de noire supériorilé indusirie!lo et elles sa- venl que pour soutenir lours gréves, elles doivenl en organiser, comme Marx 1c leur a dit, dans tons les pays qui leur font concur rence el riotammenl en Belgique. Consliluant une IVanc-maconneric démocralique, elles out leur gouvernement et un.gros budget, et elles paient les intcrnationalisles pour lairo éelaler a l'élrangcr des gréves toutes diffé rent es des louis. En elïet, les grèvës anglai- ses ne rossom bien t nuüement aux nótres m a celles des Etats-Unis. Chez nous et en Arné- promesses. Youlez-vous aecommoderassujettir votre intelligence, votre raisou, aux maximes de la sainte Ecriture aux enseignements du Yerbe divin? Juge de la loi et interprète de la parole révélée, voulez-vous identifier votre esprit avec le dépot de la revelation, n'étre plus l'hornme do votre sens privé, mais coutraeter avec les livres saints une relation nouvelle, une alliance éter- nelle J'ai rópondu Je le veux. Voila bien le secret de l'invariable unité dans la doctrine le sens propre captive sous l'obóis- sance du Yerbe divin et de l'infaillible magistèro de l'Eglise la personnalité disparue, absorbóe dans la fouction, 1'bomme efface par le ministre de Jésus-Cbrist. Qui êtes-vous? se demandait, au jour même de sou intronisation, le nouveau successeur de saint Hilaire ot il répondait par les iières paroles de son module: Je suis évêque. Ce mot coutient tout; ce mot dit tout. Le pro- gramme n'a point menti. Parcourez l'ceuvre doc- trinale de ces vingt-cinq annóes vous y trouve- verez un évêque, et, Dieu soit loué vous n'y trouverez pas autre chose. Mais, a tout prendre, l'abnégation du sens propre, 1'effacement de la personnalité n'écartent que la deviation volontaire. La méprise innocente reste encore possible. Parmi les applications et complications sans nombre oü sont engages les principes, l'esprit le moins personnel et le plus docile peut encore prendre le change, biaiser, gauchir. Qui lui donncra l'cxquise sagacité, le coup d'oeil sür, le sens délicat, le pressentiment infaillible Dans la correspondance de ses dcr- nières années, le comte do Maistre, ce voyant

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1