Aucune circonslance atlénuante lie peul
èlre invoquéeen faveur du Précurseur.
C'esi sciemmeni, de mauvaise foi, qu'il a
forgé une invention infame pour accuser
S. E. Ie cardinal Siméoni d'èlre un Lovelace
en soutane, un séducleur de servanles, el
pour représenler Mgr Pévèque de Sanlaoder,
prétendu fils du cardinal, comme Ie fruil de
ces débauches, élevé aux plus haules digni-
lés de l'Eglise, en raison inème de la honte
de sa naissance.
Devant Ie tribunal, oü celle preuve ri'était
pas inème requise, des actes aulheutiques,
des témoignages irrécusables, des impossi-
bililés flagrantes de dates et de lieux ont dé-
inontré a touie evidence la gratuite méchan-
celé de celle imposture.
Dès lors, étant donnée la qualité de la per-
sonue diffamée, l'infamie des fails allégués,
la consciente perfidie du diffamateur, il est
assez malaisé de trouver exorbitante la déci-
sion qui frappe Ie Précurseur.
Des journaux catholtques ont élé condam-
nés bien plus sévérenient, pour avoir, en
termes de représadles et sous l'empire d'un
naturel ressentiment, arliculé des imputa
tions bien moins graves que celles du Pré
curseur. S\ l'honneur de M. Rogier, accuse
d'èlre Ie fils du bourreau d'Arras, peut èlre
estimé 10,000 francs, nous ne voyons pas
pourquoi l'honneur de Mgr Pévèque de San
tander, accusé d'èlre issu de débauches sa-
cerdotales et de devoir son siége épiscopa'
au favoritisme palernel, ne pourrait [tasèlre
évalné a la somtne dequatre mille francs.
Conlre Ie bourreau 11e se dresse qu une re-
pulsion plus instinctive que raisonnée; con
lre Ie prétre séducleur s'élève la legitime
reprobation de la conscience publique.
Mais nous l'avons dit: Ie jugemenl du tri
bunal d'Anvers compromet une des plus
précieuses ressources de la polémique libé
rale, et c'est la ce qui explique les invectives
des journaux gueux coutre les juges, auteurs
de cette sentence.
L'Opinion d'Anvers qualifie la condamna-
tion qui alteint Ie Précurseur de nouveau
scandale a ajouter a tant d'autres.
Le même journal ajoute que lesconsi-
dérants du jugemenl sont d'un cynisme
seandaleux.
Enfin, prenant directement a partie l'ho-
norable président du tribunal, I 'Opinion Ier-
mme son article par la phiase snivante: Le
jugemenl de M. Van Cutsem a produil au
Palais une vive impression.
On voil que ces gueux, toujours prèls a
nous rappeler au respect de la justice lors-
quenous signalions Ie prosélytisme politi
que de la magistralure-Bara, ne machent
pas leurs mots!
Au fond, lis n'ont cependant aucun grief
plausible a alléguer conlre le tribunal d'An
vers. La seule considération qu'ils invo-
quent, c'est que Ie président du tribunal
n'est pas de leurs amis politiques et ils
prennenl texte de cetle circonslance pour
incriminer cetle impartialilé judiciaire.
Un juge impartial eüt sans doute dü pro-
noncer qu'on peut impunénient diffamer un
évéque el qu'a défaul des droits de I'his-
toire, les immunités de la plaismterie
permetlent de Ie représenler comme le fils
d'un prélat et d'une cuisinière, élevé a l'é-
piscopat pour cause de batardise!
VOpinion libérale d'Anvers nous parait
avoir de singulières notions sur I'impartia-
lilé.
Si la presse catholique, qui n'a pas eu pré-
cisémeut a se loner de Dame Themis, traitait
de scandates et de considérunts sean
daleux les art éts el les uttendu de cerlaine
cour d'appel, considérée comme le foyer du
libéralisme judiciaire, que de recrimina
tions, que de dénoncialious inémes vien-
draienl pleuvoir dans les journaux gueux!
Nous nous garderons bien, et pour beau-
coup de motifs, d'user des faciles représailles
auxquelles farticle de ^Opinion dönne tont
naiurellement ouverture. (Bien public.
NOUVEAUX DETAILS SUR LE TESTAMEN1
DE PIE IX.
Rome, 18 février.
La Voce dclla Veritd qui vient de pnrailn
donne de nouveaux et louchanls détails su
les derniéres volontés de Pie IX. Le testamen
se compose de onze feuillets, sur Ie premie
desquels Ie défuul Pontife avail tracé utu
emouvanle invocation 1<j ircs^suiijic Trmiió
a la sainle Vierge, a ses saints patrons, <lon
il implorait la protection pour l'heure de I;
mort. Vient ensuite l'admirable disposiliot
qui concerne le lieu de la sepulture et qu<
vous connaissez déja. Les biens acquis a se
trais pour les tenues pies de Sinigagiia sou
l'objet de recommandalions paternelles de la
part de l'augusle défunt. II pne Dieu de les
conserver pourle bul auquel ils sontdestinés.
Pie IX laisse sa bibliothéque partienlière
au séminaire Pie, de Romeune autre biblio
théque secondaire, composée d'ceuvres ascé-
liques,est laissée au couveuldesPassionnistes
q e Pie IX lui-mème fonda prés de l'Escalier
Saint.
II pourvoit ensuite a ses plus inlimes fami-
liers, se souvenant des personnes altachées a
son service. Aux deux Lypsanothèques du
Vicarial et de Mgr le sacrisle, il légue les
précieuses reliques qui lui apparlenaient.
Se souvenant aussi des insignes basiliques
ou cathédrales auxquelles l'avaient uni sa
dignité de Pontife, d'évèque, ou de prètre,
il assigne de riches souvenirs a la basilique
Valieane et a celle du Lalran, a l'église collé
giale de Sainte Marie-in-Via-Lala dont il
avail été chanoine, aux cathédrales de Sini
gagiia et d'lmola, enfin a celle de Saint-
Jacques, au Chili.
D'autres souvenirs sont laissésnommément
aux EEraes cardinaux Simeoni, Merlel et Mo
naco La Valletta. II dispose ensuite du reslo
de sa fortune privéc et indique ce qui con
cerne les biens du Saint Siége. Puis, aux
derniers feuillets. datés du mois d'oclobre
dernier. il consacre d'adtnirables souvenirs
a ceux des inonarques el des princes qui,
durant son long pontifical, lui ont donné
des preuves spéciales de leur attachement.
Neuvième feuillet.
o Dn Vatican, le 2 octobre 1877.
A S. A. R. le comle de Chambord, la
Madone dite du deslin, en mosaïqne.
A S. A. R. la duchesse veuve de Modène,
une Madone en mosaïque.
A la reine Isabelle d'Espagne, le crucifix
de Lucqnes.
Pius PP. IX.
Dixième feuillet.
Du Vatican, le 2 octobre 1877.
En témoignage de paternelle bienveiI-
lance, je laisse a S. M. le roi de Naples, un
groupe d'argent représentant la Sainte-
Familie.
A S. A. 1. et R. le grand-duc de Toscane,
une Madone, copie de Raphael, avec cadre
en argent.
A S. A. R. le due de Parme, une grande
miniature Sinite parvulos.
A S. R. D. Alphonse de Bourbon, ancien
zouave pontifical une plaque de nacre
sculplée, représentant la Résurreclion.
Pms PP. IX.
Onziéme feuillet.
13 octobre 1877.
A S. A. la princesse de Turn et Taxis
[venueplusieurs fois en pèlèrinaqe a Rome
le tronc de croix en argent orné de dia-
mants, avec deux pelitsanges portanl les
symboles de la Passion el avec les reliques
de la Sainle-Croix.
Pins PP. IX.
Ainsi tous les héros du malheurconcourent
a relever les sublimes vertos du grand el
saint Pie IX.
ROME.
On écril de Rome, a la Gazette de France:
A propos des funérailles de Pie IX, il y a
un courant d'opinions conlradicloires dans
le monde religieux. intéressant a signaler,
les uns blamant, les antres approuvant l'ex-
posilion du corps de Pie IX a Saint Pierre
sous la garde des soldais envahisseurs.
Quant a nous, sans nous permeitre de
juger, nous nous rappelons cetle parole du
pieux abbe Edgeworth a Louis XVI, au pied
de l'échafaud: C'est one ressemblance de
plus avec N. S. Jésus-Christ. Le sépulcre
du Sauveur ne Int pas garde autremenl.
Pour remplir une des dispositions du tes
tament du Souveram Pontife Pie IX, Ie Sacré-
Collége a fait distnbuercgs jours-ci aux pau-
vres de Rome, par I'entremise du cardmal-
i vicaire, une somme de 100,000 francs. Une
grande partie de cetle somme a été directe
ment remise aux pauvres par les curés de
la Ville Elernelle; le reste a été divise entre
de pieux insliluts, les ceuvres de bienfaisan-
ce, et une partie a servi a conslituer des
dots aux jeunes filles pauvres qui se font re-
marquer par leur assiduilé aux saints offices
et au catéchisme.
LE JOUR DE L'ÉLECTION DE LÉON XIII.
Rome, 20 février. 7 li. du soir.
Je reviens de Saint-Pierre, el c'est sous le
coup d'une indiscreptible émotion que je vous
écris a la hate Ie rècit, néces.-airement in-
complet, de cetle grande journée. Ce matin
le trotsiéme scrulin avail donné 4-4 voix a
l'Em. le cardinal Pecci. C'est a midi, que fut
connu ce résultat. Le cardinal était ainsi de
signe de plein droit pour occuper la chaife
du prince ties apötres, pour éne le docleur
nniver.-el, infaillible, de l'Eglise de Jésus-
Chnsl.
A peine le vote fut-il terminé, que le car
dinal di Pietro, sous-doven du Sacré-Collége,
appela et inlroduisit dans 1'enceinle Mgr Mar-
tinueci, auquel il prescrivit de prendre ses
dispositions pour louleS les cérémonies qui le
concernaient. Le préfel des cérémonies fit
venir aussitöt les autres cérémoniers, elim-
médiatement tous les baldaquins qui étaieiit
au-dessus des trónes des cardinaux s'abais-
sérenl, sauf celui du n° 9 placé du cölé de
l'Evangile, qui était occupé par l'éminenlis-
sime cardinal Pecci.
Les trois chefs d'ordre se préseniérenl
alors devant le siége de l'éln auquel le cardi-
nal-doyen adressa l'iuierrogation suivanle.
Acceptasne electionem in summum pon-
lificem
L'élu répondit aussitöt qu'il ne se croyail
pas digne d'une si haute charge, mais que,
tous étant d'accord, il s'en remellait a la
volonté de Dieu.
Alors le cardininal-doyen adressa au Pon
tife celle autie demande Quomode vis vo-
cari
Le St Père répondit qu'il voulail s'appeler
Léon XIII, en mémoire de Léon XII, pour
lequel il avail toujours eu la plus grande
vénération.
En consequence, Mgr Martinuccj, en sa
qualité de protonolaire apostolique, dressa
l'acte d'accepiatipn du pontifical suprème,
ayant pour témoins, dans cel acte solennel
Mgr Lasagni, secrétaire du Sacré-Collége, et
Mgr Marinelli, évéque de Porphyre. Puis, les
trois chefs d'ordre s'étant retires, Mgr Marli-
niicci appela deux cardinaux diacresles
EEmes Merlel et Consoliui, lesquels coridui-
sirent le nouvel élu a la sacristie, oü il fut
revètu des habits du Pape, c'cst-a-dire de la
soutane et des bas blancs, des souliers rou
ges avec la croix, du rochet, de la mosetle,
de l'étole et de la calotte blancs.
Le Pape paraissait profondémenl ému.
Rentranl dans la chapelle, le souverain
Pontife donna sur son chemin la bénédiction
papale a tous les cardinaux, et, s'étant assis
sur la sedta geslaloriadeja placée sur l'es-
trade de l'autel, il reent la première adora
tion des cardinaux, qui lui baisèrent la mam
et furent admis a l'aecolade.
Ensuite le cardinal Schwarzemberg, nom-
mé par Sa Sainleté pro-eamerlingue, lui mil
au doigt Eanneau du pècheur. Cela fait, tous
les autres conelavisles furent admis au baise-
ment du pied.
Sa Saintelé ayant donné de nouveau sa
bénédiction au Sacré-Collége, quitla la cha
pelle Sixtine pour rentrer dans ia celluie, oü
il devait rester jusqu'a la grande bénédiction.
LA PREMIÈRE BÉNÉDICTION.
On écril de Rome, 20 février
Le norn de Léon XIII vole dans toutes
les bouches, la place Colonna est envahie
le télégraphe, qui porie celle nouvelle aux
quatre coins du monde, est inaccessible
sur le Corso, lout le monde s'aborde, sé
feiicile; on court a Saint-Pierre.
Déja la place immense est pleine Bean-
coup pénètrenl dans la basilique qui en sor-
tent aussitöt, persuadés que le Pontife va se
présenter au peuple a l'extérieur. D'autres,
au contraire, cherchent a rentrer pour rece-
voir la bénédiction apostolique a rintérieur.
On ignore ce qui va se passer. On craint que
le Saiul-Père ne veuille point alïronter hors
du Vatican, son palais on sa prison, la puis
sance qui, depuis 1870, réduil la papauté a
ces humbles limites. J'entre a Saint - Pierre;
une foule immense remplit les nefs du tem
ple; beaucoup sont agenuuillés au tombeau
des saints apótres; d'autres baisent pieuse-
meril le pied de la statue de bronze de Sainl-
Pterre. Tout le monde est dans l'attente el
dans la joie. Saint-Pierre n'est point en ce
moment un lieu de prière ui de recueille-
menl; c'est le forum du peuplé des fidèles,
c'cst l'enceinte du triompheet de l'allégresse,
oü chacuti Romams ou étrangers, patri -
cieris ou conladini, prètres ou laïques, con-
fondus dans une niême pensée célébre
l'élection du successeur de Pierre. L'heurede
l'attente, inème de l'incertitude, est longue.
Le Pape viendra-l-il Le verrons-nous
Tout a coup une nouvelle émotion se pro
duit. Les immenses portes de bronze de la
basilique, ces portes qui ne s'ouvreut qu'aux
jours solennels el qui, depuis si longlemps,
sont Ier méés a la foule, ces portes s'ouvrent
a deux baltants. Elles laissent pénétrer, avec
la lumière d'un soleil splendide, 1'aspecl de
la place pleine de mouvement, d'enthou-
siasme et d'éclat au milieu de ses portiques,
de ses fontaines, de sou obélisqüe, sur le
quel respleudil la crotx, plus brillante que
jamais.
Bientöt, du haul de la loggia inlérieure
de la basilique, nu famtlier du Vatican fait
signe a la foule de ne point sortir. Le Pape
va venir. En effet, a ce moment, vers quatre
lieures environ, Ie tnarèchal du Conclave,
mandé par le Sacré College, recevait officiel-
lemenl I'avis de la nomination du Pape,
sous le rioui de Léon XIII, el l'ordre d'otivrir
la cloture. Accompagné du secrétaire du
Conclave et du majotdome, il élait le premier
de tous admis a baiser le pieds du Sainl-
Pére el a lui rendre ses hommages en pré-
sence des princes de l'Eglise, rèunis dans la
chapelle Sixtine pour chanter un soleunel
Te Deunt.
C'est aprés ce Te Deum que Léon XIII,
accompagné des cardinaux et des dignitaires
de l'Eglise, se présenta a la grande lotrsria de
Saint-Pierre.
Dans le lood de la basilique s'ouvrent,
entre six pilastres giganlesques, trois hal
cons séparés par de vastes fenélres d'une
galerie inlérieure qui unit le Vatican avec
Saint-Pierre. L'un de ces baleons, celui du
milieu, est la loggia. C'est la qu'aux grandes
solennités de l'Eglise le Pape apparail, porté
par ses srdiurii pour donnet' la bénédiction.
Malgré la largeur de celle estrade, enlou-
rée d'une haule balustrade de pierre, il sem-
ble que les vitres de la fenèire tonchenl au
balcon et qu'il n'y pnisse enirer personne.
Cependant, une vaste tenlure de velours est
étendue par des servileurs du Vatican sur la
balustrade contournée dn balcon. Le silence
se fait, la croix apparail. Entouré de deux
cardinaux et de prélats, le Pape va paraitre.
C'est le successeur de Pie IX.
C'est Léon XIII
Evviva Evviva II Papa Eogiva
Alors l'émotion est a son cotnhle; les poitri-
nes sont haletantes; les yeux se remplissent
de Ini mes; tous les regards s'élévent jusqu'aux
hauteurs du temple. Les coeurs sont plus
haul encore; en voyant le successeur de
Pierre, qui pourrait retenir son enthou
siasme? On applandit. malgré la sainleté
du lieu on agite les mouchoirs, on élève
les chapeaux el les mains vers le nouveau
chef de l'Eglise. Quiconquea vu ce spectacle
ne saurait l'oublier.
Bientöt un prélat fait signe a la foule de
se calmer le Pontife léve la main il va
bénir la foule Sit nomen Domini benedic
turn Et le peuple agenouillé répond d'une
seule voix
i'sgue in celernum
Leon XIII, grand, majesluenx par la taille
et par le visage, est vètu de blanc, il porie
le camail et l'étole rouge; d'une voix haule,
claire, émue, il prononce les solennelles pa
roles de la bénédiction.
Cette bénédiction, qui retentit dans l'im-
mensité de Saint-Pierre, va s'étendre sur le
monde entier. Ceux qui l'onl recue rediront
et garderont dans leur cceur les solennelles
paroles qu'ils ont enlendues. En voyant la
foule immense quecontient Saint-Pierre, qui
déborde sur la vaste place et qui porie dans
loute la ville l'enihousiasme et le trionrphe
de Léon XIII, successeur de Sa in I-Pierre et
de Pie IX, croyez que le catholicisme est
vivanl, el pour longlemps encore. C'est de
toutes les impressions que nous éprouvons
la plus grande, la plus douce et la plus réelle.
Dés que la bénédiction apostoiique est
donnée, le Pape se retire lentemenl, escorté
de ceux qui l'accompagnent. Alors les vivats,
les applaudissements, les acclamations re-
doublenl. Evviva Leone decimo terzo
Nous avons réfulé par des arguments de
fails irrécusables l'insigne calomnie réédilée
par certains gueux au sujet de l'affllialion du
Pape a la franc-maconnerie. II est bon de
rappeler que ce grossier mensonge a été
imaginé, il v a quelques années, pour vain
ere les scrupules de curtains eaiholiqnes
qu'on voulail pousser dans les loges et qui
s'y refusaient. Des photographies représen
tant le Sainl-Pére en habits pontificaux et
couvert des insignes maconniques out été
fabriquées.
Le F.*. Andrieux, aujourd'hui député de
Lyori, défendant un journal de cette ville en
police correetionnelle ne craignit pas de
produire une de ces images a la barre du
tribunal pour justifier l'ineple calomnie in
vent ée par les loges.
Le journal fut condamné pour avoir püblié
de mauvaise foi un fait faux. Mais qu'impor-
tenl aux gueux les decisions de la justice?
lis choisissent le moment oü la tombe de
Pie IX vient de s'ouvrir, pour adresser a la
inémoire de notie bien-aime Pontife ce der
nier outrage.
Insulter au deuil public, menlir scieni-
rnetil, calomnier un mort, e'était une occa
sion que les tacticiens de YEloile ne pou-
vaienl manquer.
Le BI.ASON du nouveau pape, pour Ie décrire
en termes plus faciles a satsir que ceux de la
science héraldique. représente un peuplier
se détachanl sur un fond d'azur; une bande
d'argent coupe par le milieu, dans le sens
horizontal, eet arbre et l'écu tout entier;
dans la inoitié inférieure, deux fieurs de lys
d'or apparaissent aux cötés du tronc; dans la
moilié d'en haul, a la gauche du speetateur
resplendit uns étoile également d'or.
Voici comment ces armes doivenl ètie
blasonnées
D'azur, uu peuplier de sinopte posé sur
une lerrasc du même, adexlré au chef d'u
ne étoile chevelée ou comèle (Torel uccoslé
en pointe de deux fieurs de lys du même;
dia /usee arguée (Targenl brochanl sur le
lout.
Un mot du cardinal Pecci mérite d'èlre
rappelé:
Lors du 25e amiiversaire episcopal de Pie
IX, le jour arriva oü les Beiges, sous la con
duite de Mgr de Monlpellier,—devaient èlre
recus en audience solennelle par le Saiut-
Pére, le cardinal s'en fut trouver l'Evèque de
Liége: «Je vous accompagnerai, lui dil-il,
car je ne veux jamais oublier que je suis
Beige aussi. Et le futur Léon XIII se pré.
senta, en effet, parmi nos compatrioles, a
la réception de la Belgique, heureux el fier
de témoigner une fois de plus de la vivacité
persistanle de son affection pour notre pg.
trie el pour ses èvèques.
On nous rapporle au sujet des relations
de Mgr Pecci avec la familie royale de Belgj.
que une anecdote pleine de charme.
Un honorable ecclésiastique, cure a Brit-
xelles, avail, il y a plusieurs années, l'hon-
neur d'èlre recu par Mgr Pecci, alors évèijue
de Pérouse.
L'évèque causa beaucoup de la Belgique
et de Léopold lur, dont il appréciait la sa-
gesse, l'espril conservateur et la fertnelé.
Rappelant ses souvenirs
J'ai bien connu, dit l'évèque, le père
de voire roi actuel el sa pieuse mere. Sou
vent j'ai élé admis dans une aimable intimité
par la familie royale el j'ai tenu dans mes
bras le petit Léopold, due de Brabant. II me
souvierit même que la reine Marie-Louise,
qui était si bonne chrélienne, me deman-
dait ma bénédiction pour son fils ainé, alors
agé de huit ou neuf ans, afin qu'il eüt le bon-
heur de devenir un bon roi. Et je l'ai béni
plusieurs fois avec cette espérance...
Mgr Pecci, alors qu'il était nonce a Bru-
xelles, affectionnait beaucoup nos établis-
sements d'éducalion chrétienne. II. visitait
fréquemment par exemple le célébre pen
sionnat de Jette-Sl-Pierre et il eslimait beau
coup les excellentes religieuses du Sacré-
Coeur qui dirigent cetle maison.
Mgr Pecci y enlrait sans se faire armoncer
d'avance, il présidait les fètes el s'inléres-
sail mèine aux compositions des éléves.
Le pensionnat de Jelle se propose d'en-
voyer prochainemenl une adresse au Sainl-
Pére.
On lit dans une correspondance de la
Pair ie:
On annonce de tous les points du pays le
départ de dépulations pour Rome. II est
mème question du voyage prochain de plu
sieurs de nos évéques vers la Ville Eternelle.
Quel dommage que les joies de l'avénement
de Léon XIII soient assombries par la triste
situation qui est faite au Saint Siége! Les
journaux libéranx, perfides cotnme le sont
ceux que le prince du siècle» inspirent,
disent que le Pape laisse a son successeur une
sommede 800 millions de francs. Voila une
assertion trois cents fois mensongère. Plus
que jamais, a ce que disenl les personnes
qui savenl ce dont elles parient, le Pape aura
besoin des secours de la catholicité et le
temps n'est pas proche oü il pourra renoncer
a demander sa filiale et persévérante assis
tance. Cela est d'autant plus certain que l'on
a la couvictiou que Léon XIII refusera la lisle
civile slipulée par la loi des garanties. Le
cardinal Franchi qui, dil-on, a été le cardi
nal qui a réuni le plus de voix aprés l'élu, a
également de notnbreux amis en Belgique.
II était sans doule écril que le Pape nouveau
devait ainsi que Pie IX aimer beaucoup no
tre pays.
LOUISE LATEAU.
On écril de Manage afi Courrier de Bru
xelles
Depuis longlemps Louise Laleau désire
ardemmenl de s'unir a Dieu d'une manière
stable et permanente. A la mort de Sa Sain
leté Pie IX, elle exprima la ferme confianee
d'oblenir sans larder l'accomplissemenl de
ses désirs.
Lundi dernier, 18 Février, quoique
trés-souffrarite, elle put encore travailler
avec ses consceurs du vestiaire des pauvres;
mais, vers le soir, elle devmt ponr ainsi dire
agonisanle. Jour et nuit ses soeurs veillent
au chevel de son lit. Les médeeins ne trou-
venl aucun sympiöme de la maladie.
Louise continue de recevoir la sainle
communion chaque rnatin pendant une
demi-heure touie souffrance disparail et elle
éprouve le bonheur habitu?l de la possession
de son Dieu.
On écril d'Oostacker22 Févrierau
Bien Public
Amour et reconnaissance a Marie! Notre-
Dame de Lourdes vient de faire éclater de
nouveau a la grot Ie d'Oostacker sa puissante
mediation auprès de Dieu. II y a eu Diman-
che quinze jours, qu'une jeune demoiselle
anglaise, Mary Sowel, de Liverpool, a été
amenée ici par deux religieuses de l'étabfis-
seinetit St Joseph, a Cortenbergh, prés lou-
vain.