L'adresse remise a Mgr l'Evèque de Gand au nom des oeuvres catholiques de celte villc indique un argument dont tous les esprits droits saisiront la juslesse et la force. II n'est peut-èire pas inutile de Ie dévelop- per un peu. Nous avons déja fail ressorlir I'incroyable maladresse de la protestation municipale. Un curé prèche contre l'ivrognerie il signale les suites funestes de ce vice tanl au point de vne physique qu'au point de vue moral il dit que les ivrognes sont la plaie d'une paroisse, Ie fléaii des families, et que beaucoup d'entre eux finissent p3r la maison de force el par la maison des fous. Que direz-vous, lecleur, des buveurs intelli gents qui feraienl placarder a tons les coins de la commune une affiche pour pro tester contre les accusations mjustes el faus- ses dont ils sont I'objet Un évêque publie un mandement contre le blaspheme 11 fait ressorlir I'horreur de ce pêche, si commun de nos jours et si scan- daleusemenl mulnphè par la presse s'ima- gme-t on une protestation redigée contre celte lellre pastorale par les poriefaix Lbres- pensetirsel par les écrivains de la Fiandre libérale L'affiche de M. le bourgmestre de Kerc- hove est plus malad one encore. Dans son mandement de Carème, Mgr l'èvèque de Gand parle de I'education en general et de la necessité de donner a la culture intellectuelle el morale de la jeunesse la religion pour base. II flélril a ce propos I'education sans Dieu, l'éducation séparée de la religion; maïs celte fletrissure est absolument generale, elle s'ap- plique avant lout a un système d'éducation ct atteint indirectemenl loux ceux qui pra- tiquent ce système non-seulement a Gand, mais ailleurs. Mgr l'évêque ne dit absolument rien a eet égard, qui n'ait élé proclamé avant lui, non- seulenient par le Pape et par les autorités ecclésiasüques de tous les leinps el de toutes les corttrées, mats encore par des hommes d'Etat, des magistrals el des législateurs, des écrivains profanes. Nous citons de mémoire quelques lémoi- gnages La religion, écrivail d'Aguesseau a son fils, est l'étude de noire vie... elle est le fondement, le motif et la régie de toutes les aulres études. On connait la parole célébre de Portalis Point d'inslruelion sans éducaliou; et point d'éducation sans morale el sans religion.» M. Guizot n'a pas parlé autremenlLe développement intellecluel tout seui, sé- paré du développement moral et religieux, devient un principe d'orgueil, d'insubor- dinalion, d'égoïsme el par conséquent de danger pour la société. Mgr Bracq n'a pas dit autre chose ses conseils et ses averlissetnents, appuyés sur l'expérience de tons les ages et sur l'avis de tous les hommes d'éducation, om seulement en plus l'autorilé incomparable qui s'attache a l'enseignement de l'Eglise, fondé sur la parole divine. Cependant c'est contre ces conseils et contre ces averlissements que protesle M. le comle de Kerchove. Qu'esl-c a dire, si non, qu'il y a lieu d'appliquer les paroles de noire premier pasteur aux écoles communales de la ville de Gaud, ecoles que le bourgmestre don connaitre aussi bien el irneux que per- sonrie CIVILISATION DE LA BELGIQUE CENTRALE. Ou raconle que Charlemagne, sur la fin de ses jours, accoudea la fenéire d'un de s s pa la is, se prit a pieurer eu apercevant a I'ho- nzon les vaisseaux des Normands a predit les malheurs que ces barhares causeraient aux populations et a la civilisation chretten- l nes. i Léopold Icr, qui voyait loin, prédit de mè- me, la barbarie solidaire. II ne s'est pas trompé non plus. Nous marchous de progrës en progrés... vers celte barbarie, pire que la barbarie des nègres, des Cafres ou des Hottentots. Ces i malheureux out une notion vague de la Di viniié; lis out des vestiges de religion, de j culte. L'mvolontaire ignorance dans laquelle ils som pionges leur sert d'ailleurs d'excuse. Mais quelle excuse peut invoquer uue secte infame, qui, en pleme civilisation, au milieu d'un pays chréiicn depuis plus de qmnze siécles, se fait gloire de vivre sans Dieu ni culie et de mourir de mème Quel signededécadence, de décomposition pour not re pays, que de voir la femme elle r mème, la jeuue fille, asservie a la hideuse bbre-pensée, se livrant tont enliére a cette nuinsirueuse idole des gens qui ne veulenl plus de Dieu Quel signe de putréfaction I I cfi'royable que la joie-avec laquelle la presse du libéralisme acclamant cet arrachement des ames a l'Eglise, contre les unposanles 'I manifestations on Ion voit des jeunes P lilies, prêlresses de 1'horrible déesse Raison, se jeter sous son char et voner leur ameau a deshonneur suprème du suicide solidaire et de fenierrement civil Si ce qui va suivre parvient jamais aux nègres de l'Afriquo centrale, ils pourronl se demander comment le souverain d'un pays oü s consommént de pareilles monstruosités et cela hbrement, publiquenient, en verlu de la Constitution méme comment ce souverain ose afficher la prélenlion de faire cesser en Afrique la traite des notrs ou les >acrifices civils du Dahomey. Nous lisons dans la Chroniquepublica lion de la Belgique centrale Une imposante manifestation a eu lieu Hindi dernier a Houdeng Geegnies. Une jeune ville (la fen11Ie de trottoir donne ses nom et prénoms; nous les stippri- mons par égard pour une mére, une inère chrétienne sans -dottle, dont l'absence iet ne s'esl que trop crm llemenl fail senlir) a été enterrée civilemenl, malgré les manoeuvres souterraines ei acharnées du clergé. Le pére de cel te jeune fille n'avait voulu exercer aucune pression sur la conscience de son enfant; il lui avail demandé, devanl té- trioins, si elle persistait dans ses sentiments phtlosophiques. Elle répondil Je veux mourir selon mes convictions, en deltors de tout culte.... Le clergé ayant appris qu'un grand nombre de jeunes fille» se dïsposaient a por Ier leur compagne jusqu'au cimetière, leur defeudit d'assister a renterrentenl, sous la menace terrible qu'edes ne pourraient plus porter Sainle-Barbe a la procession. II parait que ces sorles de colères ne font plus guèie d'eflet sur les populations, car une cinquuntaine de demoiselles se pré- senièrent pour porter le eercueil.... II est inutile d'ajonter que le clergé avail fait l'impossible pour rainener la jeune fille dans le sein de l'Eglise. Lundi, a trois heitres, un nomhreux corlége, composé de dépuiations des com munes environnariles, se dirigeait vers le cimetière on pent évaluer a 4,000 person- nes le chiffre de cette foule imposante. Plusieiirs discours ont été prononcés sur la tombe, affirmant la liberté de la pensée humaine et offrant a l'assistance recueillie l'exemple de celte énergique jeune fille. Ce n'est done plus settlement dans les grandes villes que la conscience a conquis ses droits el que lessuperstilionsdisparaissent peu a peu. La vraie lumière pénétre dans les villages. foyers de l'igoorance tradiliontielle, que le XIX" siècle arrachera certainemenl a l'esclavage intellecluel. La société des Libres-Penseurs de La Louviére présidail aux funérailles, banmére en tète. II est impossible de ne pas frémir de dou- leur, de bonte el de dégout a la lecture de cet horrible réciloü la satisfaction consciente du mal el le ricanemeut brutal de l'impièté éclatenl dans toute leur hideur, autour du cadavre d'une jeune fil eSentiments philosophiques Mort en dehors de lout culte Voila les dermères paroles de cette malheureuserecuetllies, devant lé- rnoins, par les soins de son propre pére Et il se trouve d'autres jeunes filles pour lui faire uu corlége el des milliers de per- sonnes puur aller au cimetière écouter de blasphémaloires bavards leur offrir l'exemple de cette morie. Notons que Houdeng Geegnies est en plein Hainaut. C'est aussi un pays noir, hélasau physique et au moral. L'on y trouve des assassins a 20 francs el des jeunes filles solidaires La vie humaine n'v est pas plus respeetée que rainehumaine. Le signe de ia Béte liberale est la. C'est que nulle part peul ct re en Belgque, le libéralisme n'est plus puissant, plus attaché a sa proie tout enlier, que dans certaines régions du Haiuaut. II viendra un temps, et ce temps approche, oü il faudra organiser dans ces régions des missions eomme en pays païen il viendra un temp:: oü les missioiinatres dcvronl peut- él re les lirer de la barbarie au prix de leur sang, com me ils évangélisent aujouril'hui les nègres de l'Afrique centrale. Comme nous l'avons dit Mercredi, les delégués de la Federation des Cercles catho liques se sont reuni» Lundi a Bruxelles. L'asseinblée étail trés-nom breuse: on y élan accouru du fond de la Fiandre occiden tale comine de la province du Luxembourg; le Hainaul élait trés bien représenté, et les nouvelles qu'on a apprises constaient Ie réveil des catholiques de cette province. Pariout on se prépare énergiquement aux lillies décisives du mois de Juin, et le bureau réélu pour la dixiétne fois, a reen l'assurance que son action sera vivemenl el efficacemenl secondée. On le san déja, c'est la ville de Terrnonde qui deviendra le siége de la 10e Assemblée générale annnelle. La facilitó des communi cations attirera dans cet le ville un nombre considérable do catholiques. La session com- meneera leSamedi 4 Mai pour ètre close le Dimanche 5. On lit dans le Beige de Tournay: Dans l'iiprés-dinéo de vendredi dernier, le bruit se répandait en ville qu'une descente de justice avail eu lieu dans la matinee a l'élablissemenl des fréres, silué sur la rive droile de l'Escaut. Un frère, dil-on, est arrèlé, un antre se rail en fuite. Sont-ils coupables, ne le sout hs pas, nous l'iguorons? L'mstruction se poursuil; et comme nous ne recevons ni les confidences du parquet, ni celles de la police, nous n'en dirons pas davantage en ce moment. La presse libérale ne croit pas devoir con- server la mème réserve; et le fait de l'arres- talion d'uu frére suffii pour qu'elle le déciare coupable, avant méme que la justice uiI termmé son instruction. Mais aussi une pareille occasion de don ner un fibre cours a la violence de sa liaine, el de jeier en palure a ses lecteurs toutes les exagérations que la rumeur publique eufuu- te, rie pouvait ètre manquée! Songez done; los fréres n'ont - ils pas l'au dace d'accaparer les premiers prix dans les concours, ne laissanl aux protégés du libéra lisme que les dermères places? Les fréres n'ont-ils pas rendu mille servi- ces qu'ori ne saurail contesler? Leur conduite en France, pendant la guerre, n'a l elle pas élé couverte d'applaudissemenls? Des hom mes d'Etat éminents, des généraux, des ma gistrals. n'ont-ils pas fait publiquemenl leur éloge? Amant de crimes! Qu'il se trouve seulement une brebis galease dans le trou peau, et voila que les milhers de fréres qui existent, sont declares responsables de la faute de l'un d'eux. Cela est inique, cela est odieux, mais en fait d'iniquités, on tie compte plus dans la presse liberale. Les journalistes libéraux sont done dans leur róle en ce moment. La joie est grande dans leur clan; on dirail vraimenl que ces gens la triomphent de Pavilissemenl d'au- trui! Mais oü ils jouenl un róle qui n'est pas le leur, et qui ne le sera jamais, c'est lorsqu'ils se font les defenseurs de la morale. Ce mot, sous la plume des scribes du libéralisme est la plus amére dérision qu'il soil possible d'imaginer. La presse libérale, qui ne vit que de scandales et dont la- plupart des ré dacteurs pratiquent la morale libreest bien venue de se placer en vengeresse de la mora- lité! Et cependant, ils sont la, apres a la curée, s'acharnant comme une meute sur sa victime, enfoncant leurs griffes dans le corps entier, quand l'un des membres a failli! Est-ce juste, esl-ce loyal, est ce méme simplement honnêl'? Ah! si la justice allait un jour fouiller dans ces senlines du vice que la loi civile au- torise et met au service de la morale indé- pendante, que de turpitudes on pourrait inscrire a l'actif du libéralisme! N'est-ce pas lui qui en effel est le pour- voyeur le plusaclif de ia débauche honleuse qui s'élale dans nos villes? Ei cette perversion n'est-ce pas vous en core, moralistes de conlrebande, qui l'avez préparée par la lecture de vos joumaux infects et de voire theatre indescriptible oü vous conronnez tous les vices? Quant a nous, s'il y a des coupables dans l'aflaire dont le public s'enlretient, nous ne demandons pas mieux que la justice sévisse: qu'elle proclame sans haine e.l saus passion la culpabilité des prévenus el nous applau- dirous a leur condamuation! Mais nous dèfendrons toujours et de lóute l'énergie de nos convictions l'ordre auquel ils appartiennent, Les joumaux libéraux ont beau s'achar- ner avec cynisme; vouloir confondre tous les membres d'une société avec quelques misé- rablesque l'enfera inlroduits dans sen sein, c'est de la dermère injustice, el le public in telligent nes'y trompera pas. C'est comme si nuus, journalistes catholi ques» nous écrivions: que tous les inspec teurs des écoles lafques sont des Fonlainas; tous les banquiers libéraux des Emériques; tous les reprcsentanls de la gaucbe des Per cevals; tons les notaires libéraux des Simons; tous les journalistes gueux des Broglias; toutes les institulrices laïques des filles Le- hembreü Nous ne le ferons pas; et cependant l'im- monde conduite de la presse libérale nous en donnerait cerles le droit. P. S. Au moment dé mettre sous presse nous apprenons que le fiére, arrèté Vendre di, vientd'èire remisen libetlé. Tout le fatras quolidien d'inveclives a l'égarddes fréres se dissipe en fumée. Nous convenons que le coup est rude pour la clique libérale. Elle qui croyait déja cro- qtier deux pel its fréres. n'en a plus qu'un a se mettre sous la d nl. Et qui sait si la se conde proie ne va pas lui échapper? Nous avons le droit de lesu|iposer puisque deja nous conslatons, et la justice a eonstalé, que des faux lémoignages assez graves pour faire arrèter un frére, ont dü tomber devanl le premier examen et la première contradiction. Nous avons aussi un devoir a remplir en vers le frére relaxé, devoir que deja, nous le savons. beaucoup de catholiques out rein- pli; c'est de le feliciter d avoir fait reculer la calomnie. II faut de l'énergie, aidée d'uu puissant sentiment de son innocence, pour latter contre des accusations vraiinenl sata- tnques. L'épreuve a été cruelle, sanglanle. Passer cinq jours sous les verrous cole a cóte avec des malfaiteurs, senlir le souffle de la colére publique gronder sur sa tète, et se dire dans ie fond du cceur: Je suis innocent! je n'ai commis aucun crime!» n'est-ce pas k» plus terrible situation dan* laquelle un honnéte hoinme puisse se irouver? Offrons done nos seniimenis de sympathie et de commiseration chrétienne a ce pauvre cceur brisé par une si épouvanlable accusa- t ion. Et. si qiielque consolation peul s'offrir dans d'aussi péiubles circonslaiicesc'est dans la pensée que Dien tiendra compte a l'homme des souffrances imméritées. CHRONIQUE PARLEMENTAIRE. Les fails honleux qui se sont passés di- manche dernier a Gand, out provoqué mardi a la Chambre une énergique proieslalion. A l'ouverture de la'_séance, M. Drubbel a pris la [i.irole pour dénoncer l'indignalion pu blique les lrisles agissemenls dc ceux qui, au mépris de toutes les convenances, cher client a ridiculiser el a bafoner la religion et ses ministrps. Nous avons été heureux d'en- tendre M. le minislre de la justice declarer qu'il n'avait pas altendu l'interpellalion de M. Drubbel pour agir et que déja il avail demande des explications au parquet. Nous espérons que si la police, dans certaines grandes villes, se laisse aller a des complai sances coupables, la magistralure n'en ac- complira que plus rigourensement son de voir qui consiste a protéger les bases mème de l'ordre social, et a ernpécher notre pays de retomber dans la barbarie dont parlail si justement le Roi Léopold lr dans une lelire restée célébre. La Chambre a repris ensuite la discussion générale du budget des travaux publias, elle a enlendu un grand nombre d'oraleurs. Les pouvoirs de M. de Briey, élu a Virion en remplacement de M. Dubois, ont été vali dés. Cinquanle-six bulletins qui avaient été annulés a lort ont élé déclarés valables, sur la proposition de la commission qui a exa- miné l'éleclion. Les ehiffres sont done recti - fiés comme suit M. de Briey a oblenu 330 suffrages. M. d'Hoffschmidt 265 les bulle tins nuls sont au nombre de 11. L'écart entre les deux candidats est ainsi de 65 voix. M. de Briey a prèté serment. La Chambre s'esl occupée hier en sections de l'examen du projel decode élecloral. BULLETIN POLITIQUE. Ce qui rend parliculièrement difficile loule appreciation sur les événements, sur la réu- niou du Congrés. sur le résullat qu'il peul avoir, c'est que, dans lout ce qui s'est passé San Stpfano, il resle des points obscurs soignetisemenl laissés dans l'ombre par la Russie el la Porie. On se souvient qu'une dépêche annoncait déja, avant la signature du traité, ('intro duction d'une clause obligeant la Porte a soulenir a la Conférence, de concert avec la Russie, toutes les conditions du traité. De puis. le sultan, en ratifiant la signature de ses délégués, a déclaré que les deux parlies contractantes élait solidairesII a done amsi acceplé la clause finale que lui impo- sail le grand-due Nicolas. Ou ne connait pas encore officiellement les conditions de la paix; nous l'avons dit et nous le rappelons, car ce point est im portant; il est don-c impossible de rien apprécier et de rien decider relalivement au Congrés, tanl que la chancellerie russe ne les aura pas fait connaiire. Ce ne sera pas une des moindres surprises du drame oriental, que de voir le sultan dé- fendre devant toute l'Europe les conditions desa défaile el le vasselage que lui impose la Russie. C'est, en effel, comme l'humble por- te-clés de cette puissance qu'il va désormais monter la garde au bord des détroils. La presse officieuse Allemande propose aujourd'hui le partage de la Turquie, la li quidation générale de eet empire soit en Europe, soit en Asie. Dans ce plan de partage, cette presse fait la part de tout le monde: elle donne l'Herzégovine, la Bosnië et une partie de l'Albaniea l'Aulriche; elle donne l'Egypte a l'Angleterre; elle donne la Thessalie, l'Epife, le midi de l'Albanie a la Gréce; elle offre mème quelque chose a la France, elle lui donne la Syrië C'est trop beau pour êlre sincére et sans atriére pensée nous nous méfions des générosilés de Berlin. Nous sommes d'aiilanl plus fondés a suspecter ce beau projet qu'il ne contient aucun avaniage pour l'Allemagne Nous ne croirons jamais que le prince de Bismarck se décide a présider un Congrés pour donner a lout le monde et ne rien pren dre pour lui. Le divorce, aujourd'hui accompli en Fran ce, du centre droit sénaiorial avec les légi- timisles et les impérialistes, a déteriniué une évolntion bien curieusedo parti bonapartisle. L'organe de l'ex vice-empereur, M. Rou- lier, rOrdrc, vienl de démonlrer dans un arlicle-manifeslela nécessité obsolue pour les bonaparlisles de chercher désormais leur centre de gravité politique non au Parlement el dans une entente compléiemenl infruc- tueuse avec les conservateurs, mais dans i opinion publique el la démocratie impéria- lisle. Le Pays ad fiére sans réserve au nouveau programme roulieriste. L'Estafette se prononce aussi dans le mème sens avec des réserves plus ingénieuscs que sinréres, quant a la procédurea suivre. Done, en se séparant des légilimisies, qui ne cessenl. avec une extréme logique, de revendiquer des droits de l'ancienne roy- hiité héréditaire, £i des orléanisles, qui par- lent au nom de l'ustirpalioti revolulionnaire, les bonaparlisles, pour faire oeuvre logique, ralionnelle, compléte, maintenir, en un mot, leur principe politique intact, n'ont qu'a revendiquer exclusive ment désormais les droits qu'ils lienneiil du suffrage uuiver- sel, droits consacrès d'une fucon éclatante par le plebiscite de Mai 1870.- Telleest, a noire avis, la consequence de la déterminaliou annoucée hier dans Wrdre. C'est la Ie pont sur lequel passera l'Em- pire, s'd doit jamais revenir. HEstufette n'en est pas süre, el cela s'ex- pllque. On voit combien lout se désagrége dans dansce malheureux pays de France. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La cliambredes mises en accusation de la cour d'appel de Bruxelles a rendu, samedi 9 mars, son arret qui renvoie devant la cour d'assisesdu Brabant EugéneT Kint deRoden- beke, ex chef de bureau au secrélariat de la Société anonyme de la Banque de Belgique el M. Fortamps, sénaleur pour l'arrondisse- inent de Bruxelles ex-gouverneur de la Banque de Belgique, sous prevention, le premier de vols domestiques el de faux en ecriture de commerce et de banque; le second du diefde lonlravenliou a la loi du 18 mai 1873 sur les sociétés anouymes, de faux en ecriture de commerce ou de banque, ct d'u- sage de faux. M. Sabatier, membre de la Chambre des représenlants pout l'arrondisseinent de Char leroi, gouverneur aetuel el ex-direcieur de la Banque de Belgique, est mis hors decause, nonobstant i'ordonnance de la chambre du conseil qui l'avait renvoyè devanl la chambre des mises en accusation, eu méme temps que T'Kmt el Fortamps. L'arrêt rejelte enfin I'opposilion par la quelle Ie procureur du roi s'était pourvu contre I'ordonnance du 14 juin 1877 de la chambre de conseil du tribunal de Bruxelles relmive au renvoi en police correclionnelle des agenls de change De Buck, pére et fils et Deporre, pére. Ces prévenus auronl a comparailre devant le tr.bunal du chef de récel, le dernier en outre de faux. II n'y avail pas d'opposition a l'égard de la mise hors de cause de M. F. Gendebien, ex-directeur de la Banque de Belgique et de Marie Colart due Lolomaitresse de T'Kinl de Roodenbeke. lis restenl, par conséquent, hors de cause. Les détournemenls imputés a T'Kmt s'élè- vent a environ 16 millions de francs. Cour d'Assises de la Flandre-Occidentale. Mercredi ont comparu devanl la cour 1° Jules Anthone, ancien négociant a Bruges; 2° Louise Blomme, épouse Anthone; 3° Louis Heuninck; 4° Hector Anthone; el 5° Evarisle Claeys, employés de bureau a Bruges, sous I'accusation de banqueroute simple et frau- duleuse, de faux en écritures de commerce, d'usage de piéces fausses, d'escroquerie et d'abus de confiance. BIBLIOGRAPHIE. li'IIlustratsoa Européeuue. (10,50 frs. franco par an) Sommaire du N°. 19. Gravures Salut aux Blessés. La Pêche. M. Eugène Smits. Nouvelle Zéelande. La Cascade d'Otukupuerangi. Deux Mains de grands Seigneurs annamites. Texte. Avis a nos Abonnés. Nos Gravures. Chronique dega dela. Hygiëne. Des Exer- cices corporels. Dans les Pyrénées. Impres sions et Souvenirs d'un Touriste beige. Un lin Politique. Le Crime de Tolumont, par un Ma gistral Liégeois. Trois Vautours pour une Colombe. Roman. lie VI usee <lu Jeune Age. (4.25 frs. franco par an) Sommaire du N°. 3. Gravures L'Héritage d'une Mére. Oh, mes enfants, comment vous raconter cette ter rible nouvelle Les Souris blanches. Un jeune Fumeur. La Corbeille de Fleurs. Texte. L'Héritage d'une Mère. Les Sou ris blanches. Un jeune Fumeur. Histoire du Tabac. La Corbeille de Fleurs. Causeries instructives et amusantes. Biographie Natio nale. Le Boulanger d'Anvers. - Le petit Mécon- tent. Le Sonneur aux Portes. Le Souper de Lucas. La Poupée empruntée. Une Huitre vue au Microscope. necrologie. Lundi dernier est pieusement décédé a Bruxelles, M. Eugéne Verliaegen, fils de M. PierreTheodore Verliaegen, ancien prési- denl de la Chambre des représenlants. Catholique fervent et convaineu, M. Ver liaegen a consacrésou existence a maintenir dans sa familie les traditions de foi el d'lion- neur que des séduelions brillantes et pres- saules s altachaienl a briser pour toujours. Issu d une vieille familie brabanconne qui s est toujours dislinguée par son dévouement a I Eglise, M. Verliaegen a préferéaux hon neurs qu uti monde trompeur lui offrail et AU VILLAGE.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2