L'adresse remise a Mgr l'Evèque de Gand
au nom des oeuvres catholiques de celte villc
indique un argument dont tous les esprits
droits saisiront la juslesse et la force.
II n'est peut-èire pas inutile de Ie dévelop-
per un peu.
Nous avons déja fail ressorlir I'incroyable
maladresse de la protestation municipale.
Un curé prèche contre l'ivrognerie il
signale les suites funestes de ce vice tanl au
point de vne physique qu'au point de vue
moral il dit que les ivrognes sont la plaie
d'une paroisse, Ie fléaii des families, et que
beaucoup d'entre eux finissent p3r la maison
de force el par la maison des fous. Que
direz-vous, lecleur, des buveurs intelli
gents qui feraienl placarder a tons les
coins de la commune une affiche pour pro
tester contre les accusations mjustes el faus-
ses dont ils sont I'objet
Un évêque publie un mandement contre
le blaspheme 11 fait ressorlir I'horreur de
ce pêche, si commun de nos jours et si scan-
daleusemenl mulnphè par la presse s'ima-
gme-t on une protestation redigée contre
celte lellre pastorale par les poriefaix Lbres-
pensetirsel par les écrivains de la Fiandre
libérale
L'affiche de M. le bourgmestre de Kerc-
hove est plus malad one encore.
Dans son mandement de Carème, Mgr
l'èvèque de Gand parle de I'education en
general et de la necessité de donner a la
culture intellectuelle el morale de la jeunesse
la religion pour base.
II flélril a ce propos I'education sans Dieu,
l'éducation séparée de la religion; maïs celte
fletrissure est absolument generale, elle s'ap-
plique avant lout a un système d'éducation
ct atteint indirectemenl loux ceux qui pra-
tiquent ce système non-seulement a Gand,
mais ailleurs.
Mgr l'évêque ne dit absolument rien a eet
égard, qui n'ait élé proclamé avant lui, non-
seulenient par le Pape et par les autorités
ecclésiasüques de tous les leinps el de toutes
les corttrées, mats encore par des hommes
d'Etat, des magistrals el des législateurs,
des écrivains profanes.
Nous citons de mémoire quelques lémoi-
gnages
La religion, écrivail d'Aguesseau a son
fils, est l'étude de noire vie... elle est le
fondement, le motif et la régie de toutes
les aulres études.
On connait la parole célébre de Portalis
Point d'inslruelion sans éducaliou; et point
d'éducation sans morale el sans religion.»
M. Guizot n'a pas parlé autremenlLe
développement intellecluel tout seui, sé-
paré du développement moral et religieux,
devient un principe d'orgueil, d'insubor-
dinalion, d'égoïsme el par conséquent de
danger pour la société.
Mgr Bracq n'a pas dit autre chose ses
conseils et ses averlissetnents, appuyés sur
l'expérience de tons les ages et sur l'avis de
tous les hommes d'éducation, om seulement
en plus l'autorilé incomparable qui s'attache
a l'enseignement de l'Eglise, fondé sur la
parole divine.
Cependant c'est contre ces conseils et
contre ces averlissements que protesle M. le
comle de Kerchove. Qu'esl-c a dire, si non,
qu'il y a lieu d'appliquer les paroles de noire
premier pasteur aux écoles communales de
la ville de Gaud, ecoles que le bourgmestre
don connaitre aussi bien el irneux que per-
sonrie
CIVILISATION
DE LA BELGIQUE CENTRALE.
Ou raconle que Charlemagne, sur la fin
de ses jours, accoudea la fenéire d'un de s s
pa la is, se prit a pieurer eu apercevant a I'ho-
nzon les vaisseaux des Normands a predit
les malheurs que ces barhares causeraient
aux populations et a la civilisation chretten-
l nes.
i Léopold Icr, qui voyait loin, prédit de mè-
me, la barbarie solidaire. II ne s'est pas
trompé non plus.
Nous marchous de progrës en progrés...
vers celte barbarie, pire que la barbarie des
nègres, des Cafres ou des Hottentots. Ces
i malheureux out une notion vague de la Di
viniié; lis out des vestiges de religion, de
j culte. L'mvolontaire ignorance dans laquelle
ils som pionges leur sert d'ailleurs d'excuse.
Mais quelle excuse peut invoquer uue secte
infame, qui, en pleme civilisation, au milieu
d'un pays chréiicn depuis plus de qmnze
siécles, se fait gloire de vivre sans Dieu ni
culie et de mourir de mème
Quel signededécadence, de décomposition
pour not re pays, que de voir la femme elle
r mème, la jeuue fille, asservie a la hideuse
bbre-pensée, se livrant tont enliére a cette
nuinsirueuse idole des gens qui ne veulenl
plus de Dieu Quel signe de putréfaction
I I cfi'royable que la joie-avec laquelle la presse
du libéralisme acclamant cet arrachement
des ames a l'Eglise, contre les unposanles
'I manifestations on Ion voit des jeunes
P lilies, prêlresses de 1'horrible déesse Raison,
se jeter sous son char et voner leur ameau
a deshonneur suprème du suicide solidaire et
de fenierrement civil
Si ce qui va suivre parvient jamais aux
nègres de l'Afriquo centrale, ils pourronl se
demander comment le souverain d'un pays
oü s consommént de pareilles monstruosités
et cela hbrement, publiquenient, en verlu
de la Constitution méme comment ce
souverain ose afficher la prélenlion de faire
cesser en Afrique la traite des notrs ou les
>acrifices civils du Dahomey.
Nous lisons dans la Chroniquepublica
lion de la Belgique centrale
Une imposante manifestation a eu lieu
Hindi dernier a Houdeng Geegnies.
Une jeune ville (la fen11Ie de trottoir
donne ses nom et prénoms; nous les stippri-
mons par égard pour une mére, une inère
chrétienne sans -dottle, dont l'absence iet ne
s'esl que trop crm llemenl fail senlir) a été
enterrée civilemenl, malgré les manoeuvres
souterraines ei acharnées du clergé.
Le pére de cel te jeune fille n'avait voulu
exercer aucune pression sur la conscience de
son enfant; il lui avail demandé, devanl té-
trioins, si elle persistait dans ses sentiments
phtlosophiques. Elle répondil Je veux
mourir selon mes convictions, en deltors de
tout culte....
Le clergé ayant appris qu'un grand
nombre de jeunes fille» se dïsposaient a por
Ier leur compagne jusqu'au cimetière, leur
defeudit d'assister a renterrentenl, sous la
menace terrible qu'edes ne pourraient plus
porter Sainle-Barbe a la procession.
II parait que ces sorles de colères ne
font plus guèie d'eflet sur les populations,
car une cinquuntaine de demoiselles se pré-
senièrent pour porter le eercueil....
II est inutile d'ajonter que le clergé avail
fait l'impossible pour rainener la jeune fille
dans le sein de l'Eglise.
Lundi, a trois heitres, un nomhreux
corlége, composé de dépuiations des com
munes environnariles, se dirigeait vers le
cimetière on pent évaluer a 4,000 person-
nes le chiffre de cette foule imposante.
Plusieiirs discours ont été prononcés sur
la tombe, affirmant la liberté de la pensée
humaine et offrant a l'assistance recueillie
l'exemple de celte énergique jeune fille.
Ce n'est done plus settlement dans les
grandes villes que la conscience a conquis
ses droits el que lessuperstilionsdisparaissent
peu a peu. La vraie lumière pénétre dans les
villages. foyers de l'igoorance tradiliontielle,
que le XIX" siècle arrachera certainemenl a
l'esclavage intellecluel.
La société des Libres-Penseurs de La
Louviére présidail aux funérailles, banmére
en tète.
II est impossible de ne pas frémir de dou-
leur, de bonte el de dégout a la lecture de
cet horrible réciloü la satisfaction consciente
du mal el le ricanemeut brutal de l'impièté
éclatenl dans toute leur hideur, autour du
cadavre d'une jeune fil eSentiments
philosophiques Mort en dehors de
lout culte Voila les dermères paroles de
cette malheureuserecuetllies, devant lé-
rnoins, par les soins de son propre pére
Et il se trouve d'autres jeunes filles pour
lui faire uu corlége el des milliers de per-
sonnes puur aller au cimetière écouter de
blasphémaloires bavards leur offrir l'exemple
de cette morie.
Notons que Houdeng Geegnies est en plein
Hainaut. C'est aussi un pays noir, hélasau
physique et au moral.
L'on y trouve des assassins a 20 francs el
des jeunes filles solidaires La vie humaine
n'v est pas plus respeetée que rainehumaine.
Le signe de ia Béte liberale est la. C'est que
nulle part peul ct re en Belgque, le libéralisme
n'est plus puissant, plus attaché a sa proie
tout enlier, que dans certaines régions du
Haiuaut.
II viendra un temps, et ce temps approche,
oü il faudra organiser dans ces régions des
missions eomme en pays païen il viendra
un temp:: oü les missioiinatres dcvronl peut-
él re les lirer de la barbarie au prix de leur
sang, com me ils évangélisent aujouril'hui
les nègres de l'Afrique centrale.
Comme nous l'avons dit Mercredi, les
delégués de la Federation des Cercles catho
liques se sont reuni» Lundi a Bruxelles.
L'asseinblée étail trés-nom breuse: on y
élan accouru du fond de la Fiandre occiden
tale comine de la province du Luxembourg;
le Hainaul élait trés bien représenté, et les
nouvelles qu'on a apprises constaient Ie
réveil des catholiques de cette province.
Pariout on se prépare énergiquement aux
lillies décisives du mois de Juin, et le bureau
réélu pour la dixiétne fois, a reen l'assurance
que son action sera vivemenl el efficacemenl
secondée.
On le san déja, c'est la ville de Terrnonde
qui deviendra le siége de la 10e Assemblée
générale annnelle. La facilitó des communi
cations attirera dans cet le ville un nombre
considérable do catholiques. La session com-
meneera leSamedi 4 Mai pour ètre close le
Dimanche 5.
On lit dans le Beige de Tournay:
Dans l'iiprés-dinéo de vendredi dernier,
le bruit se répandait en ville qu'une descente
de justice avail eu lieu dans la matinee a
l'élablissemenl des fréres, silué sur la rive
droile de l'Escaut.
Un frère, dil-on, est arrèlé, un antre se
rail en fuite. Sont-ils coupables, ne le sout
hs pas, nous l'iguorons?
L'mstruction se poursuil; et comme nous
ne recevons ni les confidences du parquet,
ni celles de la police, nous n'en dirons pas
davantage en ce moment.
La presse libérale ne croit pas devoir con-
server la mème réserve; et le fait de l'arres-
talion d'uu frére suffii pour qu'elle le déciare
coupable, avant méme que la justice uiI
termmé son instruction.
Mais aussi une pareille occasion de don
ner un fibre cours a la violence de sa liaine,
el de jeier en palure a ses lecteurs toutes les
exagérations que la rumeur publique eufuu-
te, rie pouvait ètre manquée!
Songez done; los fréres n'ont - ils pas l'au
dace d'accaparer les premiers prix dans les
concours, ne laissanl aux protégés du libéra
lisme que les dermères places?
Les fréres n'ont-ils pas rendu mille servi-
ces qu'ori ne saurail contesler? Leur conduite
en France, pendant la guerre, n'a l elle pas
élé couverte d'applaudissemenls? Des hom
mes d'Etat éminents, des généraux, des ma
gistrals. n'ont-ils pas fait publiquemenl leur
éloge? Amant de crimes! Qu'il se trouve
seulement une brebis galease dans le trou
peau, et voila que les milhers de fréres qui
existent, sont declares responsables de la
faute de l'un d'eux.
Cela est inique, cela est odieux, mais en
fait d'iniquités, on tie compte plus dans la
presse liberale.
Les journalistes libéraux sont done dans
leur róle en ce moment. La joie est grande
dans leur clan; on dirail vraimenl que ces
gens la triomphent de Pavilissemenl d'au-
trui!
Mais oü ils jouenl un róle qui n'est pas le
leur, et qui ne le sera jamais, c'est lorsqu'ils
se font les defenseurs de la morale. Ce mot,
sous la plume des scribes du libéralisme est
la plus amére dérision qu'il soil possible
d'imaginer. La presse libérale, qui ne vit
que de scandales et dont la- plupart des ré
dacteurs pratiquent la morale libreest bien
venue de se placer en vengeresse de la mora-
lité! Et cependant, ils sont la, apres a la
curée, s'acharnant comme une meute sur sa
victime, enfoncant leurs griffes dans le corps
entier, quand l'un des membres a failli!
Est-ce juste, esl-ce loyal, est ce méme
simplement honnêl'?
Ah! si la justice allait un jour fouiller dans
ces senlines du vice que la loi civile au-
torise et met au service de la morale indé-
pendante, que de turpitudes on pourrait
inscrire a l'actif du libéralisme!
N'est-ce pas lui qui en effel est le pour-
voyeur le plusaclif de ia débauche honleuse
qui s'élale dans nos villes?
Ei cette perversion n'est-ce pas vous en
core, moralistes de conlrebande, qui l'avez
préparée par la lecture de vos joumaux
infects et de voire theatre indescriptible oü
vous conronnez tous les vices?
Quant a nous, s'il y a des coupables dans
l'aflaire dont le public s'enlretient, nous ne
demandons pas mieux que la justice sévisse:
qu'elle proclame sans haine e.l saus passion
la culpabilité des prévenus el nous applau-
dirous a leur condamuation!
Mais nous dèfendrons toujours et de lóute
l'énergie de nos convictions l'ordre auquel
ils appartiennent,
Les joumaux libéraux ont beau s'achar-
ner avec cynisme; vouloir confondre tous les
membres d'une société avec quelques misé-
rablesque l'enfera inlroduits dans sen sein,
c'est de la dermère injustice, el le public in
telligent nes'y trompera pas.
C'est comme si nuus, journalistes catholi
ques» nous écrivions: que tous les inspec
teurs des écoles lafques sont des Fonlainas;
tous les banquiers libéraux des Emériques;
tous les reprcsentanls de la gaucbe des Per
cevals; tons les notaires libéraux des Simons;
tous les journalistes gueux des Broglias;
toutes les institulrices laïques des filles Le-
hembreü
Nous ne le ferons pas; et cependant l'im-
monde conduite de la presse libérale nous
en donnerait cerles le droit.
P. S. Au moment dé mettre sous presse
nous apprenons que le fiére, arrèté Vendre
di, vientd'èire remisen libetlé.
Tout le fatras quolidien d'inveclives a
l'égarddes fréres se dissipe en fumée.
Nous convenons que le coup est rude pour
la clique libérale. Elle qui croyait déja cro-
qtier deux pel its fréres. n'en a plus qu'un a
se mettre sous la d nl. Et qui sait si la se
conde proie ne va pas lui échapper?
Nous avons le droit de lesu|iposer puisque
deja nous conslatons, et la justice a eonstalé,
que des faux lémoignages assez graves
pour faire arrèter un frére, ont dü tomber
devanl le premier examen et la première
contradiction.
Nous avons aussi un devoir a remplir en
vers le frére relaxé, devoir que deja, nous
le savons. beaucoup de catholiques out rein-
pli; c'est de le feliciter d avoir fait reculer la
calomnie. II faut de l'énergie, aidée d'uu
puissant sentiment de son innocence, pour
latter contre des accusations vraiinenl sata-
tnques.
L'épreuve a été cruelle, sanglanle. Passer
cinq jours sous les verrous cole a cóte avec
des malfaiteurs, senlir le souffle de la colére
publique gronder sur sa tète, et se dire dans
ie fond du cceur: Je suis innocent! je n'ai
commis aucun crime!» n'est-ce pas k» plus
terrible situation dan* laquelle un honnéte
hoinme puisse se irouver?
Offrons done nos seniimenis de sympathie
et de commiseration chrétienne a ce pauvre
cceur brisé par une si épouvanlable accusa-
t ion.
Et. si qiielque consolation peul s'offrir
dans d'aussi péiubles circonslaiicesc'est
dans la pensée que Dien tiendra compte a
l'homme des souffrances imméritées.
CHRONIQUE PARLEMENTAIRE.
Les fails honleux qui se sont passés di-
manche dernier a Gand, out provoqué mardi
a la Chambre une énergique proieslalion.
A l'ouverture de la'_séance, M. Drubbel a pris
la [i.irole pour dénoncer l'indignalion pu
blique les lrisles agissemenls dc ceux qui,
au mépris de toutes les convenances, cher
client a ridiculiser el a bafoner la religion et
ses ministrps. Nous avons été heureux d'en-
tendre M. le minislre de la justice declarer
qu'il n'avait pas altendu l'interpellalion de
M. Drubbel pour agir et que déja il avail
demande des explications au parquet. Nous
espérons que si la police, dans certaines
grandes villes, se laisse aller a des complai
sances coupables, la magistralure n'en ac-
complira que plus rigourensement son de
voir qui consiste a protéger les bases mème
de l'ordre social, et a ernpécher notre pays
de retomber dans la barbarie dont parlail si
justement le Roi Léopold lr dans une lelire
restée célébre.
La Chambre a repris ensuite la discussion
générale du budget des travaux publias, elle
a enlendu un grand nombre d'oraleurs.
Les pouvoirs de M. de Briey, élu a Virion
en remplacement de M. Dubois, ont été vali
dés. Cinquanle-six bulletins qui avaient été
annulés a lort ont élé déclarés valables, sur
la proposition de la commission qui a exa-
miné l'éleclion. Les ehiffres sont done recti -
fiés comme suit M. de Briey a oblenu 330
suffrages. M. d'Hoffschmidt 265 les bulle
tins nuls sont au nombre de 11. L'écart
entre les deux candidats est ainsi de 65 voix.
M. de Briey a prèté serment.
La Chambre s'esl occupée hier en sections
de l'examen du projel decode élecloral.
BULLETIN POLITIQUE.
Ce qui rend parliculièrement difficile loule
appreciation sur les événements, sur la réu-
niou du Congrés. sur le résullat qu'il peul
avoir, c'est que, dans lout ce qui s'est passé
San Stpfano, il resle des points obscurs
soignetisemenl laissés dans l'ombre par la
Russie el la Porie.
On se souvient qu'une dépêche annoncait
déja, avant la signature du traité, ('intro
duction d'une clause obligeant la Porte a
soulenir a la Conférence, de concert avec la
Russie, toutes les conditions du traité. De
puis. le sultan, en ratifiant la signature de
ses délégués, a déclaré que les deux parlies
contractantes élait solidairesII a done
amsi acceplé la clause finale que lui impo-
sail le grand-due Nicolas.
Ou ne connait pas encore officiellement
les conditions de la paix; nous l'avons dit
et nous le rappelons, car ce point est im
portant; il est don-c impossible de rien
apprécier et de rien decider relalivement
au Congrés, tanl que la chancellerie russe
ne les aura pas fait connaiire.
Ce ne sera pas une des moindres surprises
du drame oriental, que de voir le sultan dé-
fendre devant toute l'Europe les conditions
desa défaile el le vasselage que lui impose la
Russie. C'est, en effel, comme l'humble por-
te-clés de cette puissance qu'il va désormais
monter la garde au bord des détroils.
La presse officieuse Allemande propose
aujourd'hui le partage de la Turquie, la li
quidation générale de eet empire soit en
Europe, soit en Asie.
Dans ce plan de partage, cette presse fait
la part de tout le monde: elle donne
l'Herzégovine, la Bosnië et une partie de
l'Albaniea l'Aulriche; elle donne l'Egypte
a l'Angleterre; elle donne la Thessalie,
l'Epife, le midi de l'Albanie a la Gréce;
elle offre mème quelque chose a la France,
elle lui donne la Syrië
C'est trop beau pour êlre sincére et sans
atriére pensée nous nous méfions des
générosilés de Berlin. Nous sommes d'aiilanl
plus fondés a suspecter ce beau projet qu'il
ne contient aucun avaniage pour l'Allemagne
Nous ne croirons jamais que le prince de
Bismarck se décide a présider un Congrés
pour donner a lout le monde et ne rien pren
dre pour lui.
Le divorce, aujourd'hui accompli en Fran
ce, du centre droit sénaiorial avec les légi-
timisles et les impérialistes, a déteriniué une
évolntion bien curieusedo parti bonapartisle.
L'organe de l'ex vice-empereur, M. Rou-
lier, rOrdrc, vienl de démonlrer dans un
arlicle-manifeslela nécessité obsolue pour les
bonaparlisles de chercher désormais leur
centre de gravité politique non au Parlement
el dans une entente compléiemenl infruc-
tueuse avec les conservateurs, mais dans
i opinion publique el la démocratie impéria-
lisle.
Le Pays ad fiére sans réserve au nouveau
programme roulieriste.
L'Estafette se prononce aussi dans le mème
sens avec des réserves plus ingénieuscs que
sinréres, quant a la procédurea suivre.
Done, en se séparant des légilimisies,
qui ne cessenl. avec une extréme logique,
de revendiquer des droits de l'ancienne roy-
hiité héréditaire, £i des orléanisles, qui par-
lent au nom de l'ustirpalioti revolulionnaire,
les bonaparlisles, pour faire oeuvre logique,
ralionnelle, compléte, maintenir, en un
mot, leur principe politique intact, n'ont
qu'a revendiquer exclusive ment désormais
les droits qu'ils lienneiil du suffrage uuiver-
sel, droits consacrès d'une fucon éclatante
par le plebiscite de Mai 1870.-
Telleest, a noire avis, la consequence de
la déterminaliou annoucée hier dans Wrdre.
C'est la Ie pont sur lequel passera l'Em-
pire, s'd doit jamais revenir.
HEstufette n'en est pas süre, el cela s'ex-
pllque. On voit combien lout se désagrége
dans dansce malheureux pays de France.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La cliambredes mises en accusation de la
cour d'appel de Bruxelles a rendu, samedi 9
mars, son arret qui renvoie devant la cour
d'assisesdu Brabant EugéneT Kint deRoden-
beke, ex chef de bureau au secrélariat de la
Société anonyme de la Banque de Belgique
el M. Fortamps, sénaleur pour l'arrondisse-
inent de Bruxelles ex-gouverneur de la
Banque de Belgique, sous prevention, le
premier de vols domestiques el de faux en
ecriture de commerce et de banque; le second
du diefde lonlravenliou a la loi du 18 mai
1873 sur les sociétés anouymes, de faux en
ecriture de commerce ou de banque, ct d'u-
sage de faux.
M. Sabatier, membre de la Chambre des
représenlants pout l'arrondisseinent de Char
leroi, gouverneur aetuel el ex-direcieur de
la Banque de Belgique, est mis hors decause,
nonobstant i'ordonnance de la chambre du
conseil qui l'avait renvoyè devanl la chambre
des mises en accusation, eu méme temps que
T'Kmt el Fortamps.
L'arrêt rejelte enfin I'opposilion par la
quelle Ie procureur du roi s'était pourvu
contre I'ordonnance du 14 juin 1877 de la
chambre de conseil du tribunal de Bruxelles
relmive au renvoi en police correclionnelle
des agenls de change De Buck, pére et fils
et Deporre, pére.
Ces prévenus auronl a comparailre devant
le tr.bunal du chef de récel, le dernier en
outre de faux.
II n'y avail pas d'opposition a l'égard de
la mise hors de cause de M. F. Gendebien,
ex-directeur de la Banque de Belgique et de
Marie Colart due Lolomaitresse de T'Kinl
de Roodenbeke. lis restenl, par conséquent,
hors de cause.
Les détournemenls imputés a T'Kmt s'élè-
vent a environ 16 millions de francs.
Cour d'Assises de la Flandre-Occidentale.
Mercredi ont comparu devanl la cour
1° Jules Anthone, ancien négociant a Bruges;
2° Louise Blomme, épouse Anthone; 3° Louis
Heuninck; 4° Hector Anthone; el 5° Evarisle
Claeys, employés de bureau a Bruges, sous
I'accusation de banqueroute simple et frau-
duleuse, de faux en écritures de commerce,
d'usage de piéces fausses, d'escroquerie et
d'abus de confiance.
BIBLIOGRAPHIE.
li'IIlustratsoa Européeuue.
(10,50 frs. franco par an)
Sommaire du N°. 19.
Gravures Salut aux Blessés. La Pêche.
M. Eugène Smits. Nouvelle Zéelande. La
Cascade d'Otukupuerangi. Deux Mains de
grands Seigneurs annamites.
Texte. Avis a nos Abonnés. Nos Gravures.
Chronique dega dela. Hygiëne. Des Exer-
cices corporels. Dans les Pyrénées. Impres
sions et Souvenirs d'un Touriste beige. Un lin
Politique. Le Crime de Tolumont, par un Ma
gistral Liégeois. Trois Vautours pour une
Colombe. Roman.
lie VI usee <lu Jeune Age.
(4.25 frs. franco par an)
Sommaire du N°. 3.
Gravures L'Héritage d'une Mére. Oh,
mes enfants, comment vous raconter cette ter
rible nouvelle Les Souris blanches. Un
jeune Fumeur. La Corbeille de Fleurs.
Texte. L'Héritage d'une Mère. Les Sou
ris blanches. Un jeune Fumeur. Histoire du
Tabac. La Corbeille de Fleurs. Causeries
instructives et amusantes. Biographie Natio
nale. Le Boulanger d'Anvers. - Le petit Mécon-
tent. Le Sonneur aux Portes. Le Souper de
Lucas. La Poupée empruntée. Une Huitre
vue au Microscope.
necrologie.
Lundi dernier est pieusement décédé a
Bruxelles, M. Eugéne Verliaegen, fils de M.
PierreTheodore Verliaegen, ancien prési-
denl de la Chambre des représenlants.
Catholique fervent et convaineu, M. Ver
liaegen a consacrésou existence a maintenir
dans sa familie les traditions de foi el d'lion-
neur que des séduelions brillantes et pres-
saules s altachaienl a briser pour toujours.
Issu d une vieille familie brabanconne qui
s est toujours dislinguée par son dévouement
a I Eglise, M. Verliaegen a préferéaux hon
neurs qu uti monde trompeur lui offrail et
AU VILLAGE.