Voici la déclaralion que Ie pére de l'en-
fanl soi-disanl séqueslré a faile hier devanl
plusieurs lémoins, ses voisins, s'il ne l'a pas
signée lui-mème, c'esl qu'il est illetlré:
Le nommé Devrcese Francois, demeu-
ranl rue vieille Porie du Sas, n° 111. décla-
re, en presence des soussignés Aug. Schelt -
haever. Ernile Mechiels el Francois De Maer-
lelaere:
l°Que son fils, Pierre De Vreese, èléve de
l'école des Fréres, rue des Remouleurs, n'a
nullement élé mahraiié par les Fréres ou par
les instituteurs;
2° Que son fils a élé puni d'une retenue
el, que, par oubli, on a omis de le relacher
a l'heure voulue;
3° Que lui, Francois De Vreese, esl parii-
ticuliéremeril salisfail de ladile école el que
dés aujourd'hui son fils y esl relourné.
Gand, le 19 Mars 1878.
P. De Maertelaere.
Nous ajouierons que, loin d'avoir élé en
proie a des lerreurs nocturnes, au froid. a la
faim, elc., l'enfanl séqueslré a dormi comme
un chérubin el sans désemparer. S'il s'éiail
seulemenl uionlre aux cloisons viirées qui
ferment la classe, il eül élé iuunédialemeni
délivré. (Bien public).
sieurs fois, maïs de ne pas avoir laissé passer
une seal'' occasion de lui donner un éclatant
démenti.
Voila la vérité sur le néant des déclarations,
sur la valeur des engagements solennels de
l'honorable Miuistre de la justice. Les annales
parlementaires a la main, je défle toute contra
diction.
Agréez, etc.
Le Général-major a la retraite,
BARTELS.
Nous recevons de l'honorable general Bar-
tels la leiire ci dessous. Nous faccueilloris
avec d'auiant plus de plaisir que la ihése
qu'il defend est la uóire:
A Monsieur le Rédacteur du Journal d'Ypres.
Bruxelles, 24 Mars 1878.
Monsieur le Rédacteur,
Je l'ais appel a votre obligeance en vous de
mandant de vouloir bien reproduire dans votre
estimable journal la lettre ci-jointe adressée au
Rédacteur cle 1' Echo du Parlement qui lui
refuse 1'hospitalité de ses colonnes.
Yeuillez, Monsieur le Rédacteur, agréer avec
mes remerciments anticipés l'assurance de ma
considération la plus distinguée.
Le Général-major a la retraite,
BARÏELS,
St-Josse-ten-Noode, rue de la Commune, 16.
A M. le Rédadteur en chef de 1 'Echo du Par
lement beige.
Bruxelles, 19 Mars 1878.
.Monsieur le Rédacteur,
Je lis dams votre numéro d'avant-hier, a propos
des récentes condamnations prononcées par les
cours d'assises d'Anvers et du Haiuaut
- Le ministre aetuel de la justice ne cédera
- pourtant pas aux sollicitations dont il sera
l'objet. 11 y esttenu paries engagements solen-
''iels qu'en. maintes circonstances il a prisdevant
les chambi-es.
Or, veuillöz remarquer, Monsieur le Rédacteur,
que par le fait de ces nouvelles déclarations, le
Ministre faisait tout simpleinent litière d'un
autre engagement solennel pris par lui dés
son avénement au Ministère a la suite d'une
interpellation de l'honorable M. Hagemans.Voici,
textuelleme-nt, les termes de ee premier enga
gement solen nel
- Je ne puis promettre a la Chambre que je
n'exécuter>ai pas une loi qu'elle nejugepasa
- propos de révoquer, et je ne veux surtout pas
promettre aux assassins de recommander a la
Gouronne des mesures qui leur assureraient
- une impunité, mêine partielle.
Mais je rassurerai l'honorable membre (M.
- Hagemans), en ajoutant que j'ai eu l'honneur
- d'apprendre le droit cfiminel a l'école de l'ho-
norable >i. ïhonissen et que je partage, en
cette matiore, les opinions qu'il n'a cessé de
- soutenir. (V. Anndlès'parlementaires, p.492,
séance de la Chambre du 20 fóvrier 1872.)
Lors de la discussion du budget de la justice,
le 9, décembre 1875, mis par l'honorable M.
Woeste en demeure de concilitr cette declaration
avec sa npwvelle profession de foi, M. De Lants-
heere répliïjua
La question trés grave que vient de soulever
l'honorabl e député d'Alost, m'a été posée dès
mon entré-e dans cette Chambre.
Dès cetU} époque, l'honorable M. Hagemans
m'a interuogé sur mes intentions au sujet de
- l'exécutioii de la peine de mort.
- J'ai fait alors une declaration qu.e l'honorable
M. Woeste vient de rappeler. J'ai dit qu'il ne
m'apparteuait point de promettre de ne jamais
- appliquer une peine que la Chambre ne jugeait
pas a propos d'abolir, mais que, cependant, je
n'oublierais pas que j'avais appris le droit
criminal a l'école de l'honorable M. Thonissen.
(V. Annales parlementair es).
Mais en rs»ppelant, en ces termes, ga déclara-
tion du 20 üèvrier 1872, le caractère de cell'e-ci
est complètöment dénaturé <t ce par la suppres
sion de cette phrase qui lui donnait une tout
autre ported
- Je ne vetxx surtout pas promettre aux assa-
sins de 'reasommander a la Couronne des me-
r sures qui leur assureront une impunité, rnëme
- partielle.
Or, la boïme foi de l'honorable ministre ne
pouvant êttö mise en doute, cette suppression,
aussi involo-ntaire j'e.n suis persuade que
sigmllcative ne peut s'expliquer que par un
rnanque de mémoire M. De Lantsheere ne Se
sera rappeltê qu'une partie des paroles pronon
cées par lui. un réponse a 1'interpeUation. de M.
Hagemans.
Qlioi qu'il en soit, M. De Lantsheere li'en reste
pas moins <J"óment atteint et convaineu d'avoir
failli a la declaration de principes faite par lui
a la Chambre, dans sa séance du 20 février 1872,
et d'y avoir j'ailli non pas seulement uue ou plu-
NOÜVELLES DE L'INTÉRIEUB.
La Ftandre libérale s'occupe encore des
ignominies carnavalesques. Les polissonnc-
ries qu'il debile dépassenl ces ignominies.
A son dire, Mgr Bracq est un lourbe, tut
liypocriie: 1'Ev.dque ne croil pas a la foi qu'il
enscigne, aux bénédiclions qu'il donne aux
fidéles. L'hoinme qui a osé représenler Mgr
Bracq sur le char de I'lnfamie est un brave
ouvrier, c'esl un honiiète ciloy'en. L'aulre,
l'Evéque, e'est un èlre inhumain, idiol!
Voila. lecteurs, commenl les libéraux trai
led I nos Evéqucs si aimés et si dignes de
leire.
El ee soul ces insulteurs publics qui rè-
vent de s'emparer par l emeule el i'escalade
du pouvoir suprème dans I'Eial.
Que Fon y réfléchisse bien.
Donner la main a ces gens la, e'est appe-
lersur la Belgique un avenir de bonte, de
turpitudes ei de sauvage despotisme.
Sou/venous-uous que e'est la presse gueu-
se qui a édifié la Commune, qui a enseigné
au peuplea demanderdes öiages el quia jeté
la derniére insulie aux vlclimes expiranles
aux pieds des bourreaux.
qu'a la fin du meeling des Variélés, de sorle
que les deux representations n'en feront
qu'nne. Puis, la sortie, avec iiinéraire iracé
d'avance.
Nous savons Irop. dil YEscaut, ce qu'il
en coüie de praliquer la maxime fornmlée
par M. Frére: Gouverner c'esl prévoir.
Laissons a d'aulres Ie röle de Cassandre.
D'ailleurs, nous avons irop bonne mé
moire pour ne point lirer profil d'une lecon.
II est done convenu que l'autorilé locale, qui
a sous la main la police des Théatres, n'a pas
jugé utile d'empêcber que le duo de la
Muelte fut chanlé, jusle a point, en presence
du public sorlaui du meeting gueux.
LE CARNAVAL A GAND.
Le Carnaval de Gand dure (oujours.
Dernièremeni a eu lieu la sortie d'une nou
velle mascarade. Cette fois les exécutants
non masqués étaient les nourrissons de
l'Université de l'Etat, les instituteurs, et di-
verses sociélés libérales, représenlées par
leurs drapeaux et par quelquesuns de leurs
membres.
üri remarquait dans le cortege.... I'absen-
ce de ious les chefs de la gueuserie. En re
vanche l'individu, qui avail figuré huil jours
auparavant sur un cbar, revétu d'ornemenls
épiscopaux, se pavanail parmi lesmanifes-
tants.
La troupe .s'est rendue a l'Hótel-de-Ville
oü le comte de Kerchove, le grand chéri des
gueux ganlois» l'atléndait solennellement.
Divers farceurs ont lu au bourgmestre des
discours fort.... reinarquables. lis ont pro-
leslè que les êcöles de Gand élé ven t la jeu -
nessedans le respecl de la religion calholi-
que.
Le noble comte reent sans rire ce désaveu
des affirmations quotidiennes de papa Lau
rent, grand inspecteur des Ecoles, et balbu-
tia a son lour quelques mots timides pour
blanchir l'enseignemenl offioiel.
Cette mailiftistafión fabriquée péni-
blement, a prteuseuièni avorlé.
La populalton l'a considérée comme une
platitude el l'a bonorée de loule autre chose
que de ses sympathies.
C'esl qu'aussi la manifestation cbanlail sur
sa guitare fèlée:
Brigadier, vous avez raison! On a in-
sulté l'évèque, nous approuvons cela ei nous
vous felicitous de l'avoir laissé faire.
Brigadier, vous avez raison!
Certains journaux gueux axanl, a la suite
de la Vériié de Tournai, essayé d'ergoler
sur la mise en liberie du Fiére arrèlé dans
cetle ville, le Courner de CEscaul répond:
L'organe du mensonge a Tournai nesait
pas se résigner a sa déconveniie dans l'affai-
re des Freres. II nous stiffira de lui opposer
le texte même de I'Economie au sujet de
Félargissemenl du Frére arrèlé: Ainsi que
le bruit en cot)rail, le Frére de la Doctrine
chrélienne arrèlé a été relaehé, les fails mis
a sa charge n'ayant pas elé confirmés par
l'instruction.
Nous pouvons ajouler, el nous le savons
sans tirer nos informations du parquet, par
ee que cede demande s'est produite au de-
hors, qu'avant derelacher ie Frére il avail
élé question de demander pour lui caulioti.
Le Frére a énergiquemenl refusé, il a déclaré
vouloir rester prisonnier plulót que d'èlre
relaehé si le moindre dome plana11 sur son
innocence; et il a été relaehé purementet
simplement, aprés avoir confondu a plu
sieurs reprises les aecusaiions porlées conlre
lui.
La justice n'a t elle pas un devoir a renv
plir? Se reiourner vers les accusaleurs et les
poursuivre? Le journal en question ne de-
vrail-il point éne cumpris parmi les pre
miers coupables?
On continue activemenl a enlever les dé-
combres de l'hölel du gouvernement provin
cial: hier, on y a trouvé des débris de cuil-
Iersa café en argent.
Aucune contestation n'a surgi a propos de
l'assurance du bailment el d«ï mobilier: l'ex -
pert de la Compagnie, les Assurances Géné
rales, a pu s'enlendre avec celui de la pro
vince et, de commun accord, la somme de
166,000 francs a élé fixée. Cetle soinme est
déja versée a la caisse d'epargne el servira
de première mise de fonds pour la recon
struction du bailment.
IX ne pon va i i ei ne devaii donner qu'a prés
la réiractalion voulue. Ou en eul si parfaiie-
inenl la certitude au Qnirinal ipre. dans la
crainto'qu'une indiscret.iön ne s'éeliappat des
lévres mêines du ioi expiiant. on in; l'en-
I on ra plus que de sa familie, on l'isola p-n-
dant sou agonie, on veilla sur lui avec ties
precautions jaloiises. El M. Crispi, dans un
accés de colére, alia jusqu'a dire au prince
Humbert: Si on lais>e sa voir au dehors la
réiractalion du roi, e'en esl fini de la monar
chie: je vous promets que dans deux hemes
la rèpublique sera pruciainec a Rome...
FRANCE.
Le gouvernement, elïrayé des nienées so-
ciahstes qui se tramenl depuis longlemps, a
cru devoir opérer ces jours-ci quelques ar-
restations.
On a peu de détails sur les motifs de cette
mes ure.
La Marseillaise declare que
Qualre personnes ont élé arrétées. Ce
sont MM. Zanardelli, rédacteur de Eg ah té
Nabruzzi, ouvrier a Puteaux; Cosla, ancien
secrétaire de Bakoumne, et MUeK..., de na-
tionalilé russe. La prevention relevée conlre
eux est ('affiliation a l'assoeiation internatio
nale des travailleurs. Différents papiers ont
été saisis cbez Mlle K....
Quant aux papiers déconverls cbez la fille
K..., ajoute Paris Journal, ils ont trail a la
secte des nihilistes rnsses, dont cetle femme
fait partie, et a laquelle elle s'efforce d'attirer
le plus grand nomfire possible d'adbérents.
tb' Saint Pétershuurg ne vod que trois solu-
nutis ou bien les puissances decideront que
Ie congres aura beu sans FAnglelerre, ou
bien FAnglelerre modifiera son attitude, ou
bien la Russie prendra seule les mesures,
que comporte la situation embarrassante dans
btqtielle on veul la placer vis-a vis de l'Eu-
rope i'i de la Turquie.
De Conslanliiiople on mande que le Czar
au rait fait d'une alliance, de la Turquie avec
la Russie la condition préalable a toute con
cession sur les stipulations soumises a sa
ratification. Le Divan n aurait pas encore
pris de resolutions a cel égard, un parli
puissant continuant a préconiser l'a Ilia nee
avec FAnglelerre. En cas de guerre, la Russie
mellraii la Turquie dans la nécèssité d'opter
entre une alliance ou undésarmemenlabsolu.
Le Sénal de France a disculé dans sa séance
d'avant-hier, l'article 10 de la loi générale
des finances relatif aux bourses pour les
séminaires. On sail que dans la redaction
votée par ia Chambre des deputes, eet article
disposal! que les bourses de l'Etat ne seraient
plus accordées aux séminaires ou l'enséigne-
menl serail donne par des professeurs, ap-
partenant a des congrégations non autori-
sées.
La majorité du Sénat a cru devoir subsli-
luer le mot directeur au mot professeur dans
eet article.
II est douteux que la Chambre des dépulés
devanl laquelle la loi des finances doit reve-
nir en raison de cette modification, corisente
a l'admettre.
Les gueux d'Anvers recommencent leur
lapage, a la veille des elections.
Luridi, au Tour du Monde, rue de l'Of-
Irdiide, I heroique Van derTaelcn, élévedes
Joséphistes, redisait la conference qu'il avail
debitee dimanche, au Wiihms-Fands, de
Bruxelles.
II y a quelques jours une double manifes
tation a eu lieu, aux Variétés, sous forme de
meeting pour protester conlre le change
ment de juridiolioti electorale; au Theatre
Royal, a propos des 2e et 3e aeles de la Muel
te de Porticiqu'on a donnée aussi diman
che dernier, a Gaud.
Ces deux manifestations ne seront pas si-
multanees; 1'nnê ferasuiie a l'autre. II suffit
ponr en avoir la preuve de consultei; les deux
programmes.
En elfet, aux Variélés, la representation
gueuse est fixée a 8 1/2 heures; elle sera
terminée avanl 10 heures.
Eulretemps, on jouera devanl les banquet
tes, au Theatre Royal, un opéra-boulfe en 3
actes, inusique d'Öffenbacb, la Boulungère
u des écus, el la Muelle ne coinmencera
ITALIË.
On lil dans la correspondance parisienne
du Journal de Bruxelles
Un homme politique qui arrive de Rome
m'apprenait lout a l'heure des choses singu-
lièrement curieuses sur les dermers jours de
Victor-Emmanuel. Je vous en transmels le
rccitil esl autbentique.
C'élait vers la fin de Décembre, Victor-
Emmauuql,avail des presseniiinenls soinbres.
II etail mélancolique et se sentail souflrant.
sans potivoir defimr son malaise. II voyail
venir I'annee 1878 avec une sorte de terreur:
il en redomail les hasaids pour lui et pour
son pays. Dans ces dispositions, il concut
l'i ée de voir Ie Pape ei de lui parler. Un de
ses confidents alia an Vatican demander au
S. Pére qu'il vonlüt bien recevoir secréte-
merit le Roi d'ltahe. Pic IX avail gardé a
Victor Emmanuel une amine oil il y avail de
la tendresse el de la iniséricorde a la fois.
II consenlit a cet entretien, et il indiqua le
moment du rendez-vous.
Un soir, Victor-Emmanuel prit une voilu
re et, aprés divers détours, se fit amener a
I'une des portes du Vatican. II y entra dans
le silence, guide par no serviteur du Pape a
travers les eorndors et les appartements dé-
sorts.
II était piés de minuit quand il pénélra
dans la chambre de Pie IX et se jela a ses ge-
noux. II resta avec lui plus de trois heures...
Que se passe-1-il dans cette entrevue drama-
tique? Que se dirent-ils l'un a l'autre, ce
pontile dépouilléet prisonnier, ce pi ince qui
l'avait détróné el dépossédè? Quelles larmes
toiribérenl de leurs yeux? Queilès furent les
suprèmes (inroles de ce Pape et de ce Hoi a
qui Dien réservait égalemeul une mort si
procbaine? C'esl actuellemeni un niystère.
Aucun térnoin n'etait prés d'eux, et je no
connais pas ceux a qui, le lendemain, ils ont
pu faire des revelations....
Vous n'nvez pas oublié «juflle bien veilla n-
ce Pie IX tnonlra a Victor-Emmanuel rnou-
rant. L'entretien du Vatican avail dü, vous
le devmez, facililer cette bienveillarice.
Quanta la confession de Victor Emmanuel,
il ne m'appartient pas, assuréinent, de vous
en djêtailler les aveux. Quels soupirs sorti-
rent alors de son ame, quels pardons jinplo-
ra sa conscience, c'esl le secret du prètr.e
et de Dien. Mais je suis en mesure de vous
affiriner que l'absolulion que Viclor-Emma-
nuel obtmt, c'était bien l'absolution que Pie
BULLETIN POLITIQUE.
Le Journul officiel de Saint Pélersbourg
publie le traité de paix. En Ie lisant, on peut
constaler qu'il ne dtflere pas sensiblemenl de
la version qui a courii dans lous les journaux
depuis une quinzaine de jours, et qu'on ne
se trompan pas en annoncant qu'il réduisail
la Turquie a n'èire plus en Europe qu'une
expression géographique. Sur ce point une
simple énumération des principales clauses
du tiaité suffit a iriontrer toute la portee des
changements que vent opérer I'épée victo-
rieuse des Rnsses. D'une part, la pleine indé-
pendanee du Montenegro très-agrandi est
reeonnue la Serbie devienl un Etat souve-
rain, sans aucune obligation vis a vis de la
Porte, ainsi que la Roumanie qui obtient de
plus une mdemnité. D'autre part, la Bulga-
ne sera simplement tribulairé et conquicrt
un gouvernement autonome, ayant a sa téle
un prince élu par les Bulgares, sous la haute
surveillance des Rnsses qui pour inieux
assurer leur autorité dans cette province, y
tiendronl une garnison de 30,000 hommes
pendant deux ans aux frais de la Bulgarie.
De plus, la Bosnië, ITIerzégovine. la Crèle,
la Thessalie, l'Epire et finalemenl l'Aririénie
veriont appliquer cbez elles un sysléine de
réformes pour lesquelles la Porie devra (iren-
dre l'avis de la Russie, avec obligation non
écrile, mais évidentede s'y conformer.
Enfin loute.s les forteresses du Danube de-
vroui èlre démohes afin que la Russie ptnsse
y faire entrer a son gré ses vaisseaux, et la
Turquie est condamnée a payer une indem-
iiilé d'environ cinq milliards.
ACTES OFFICIELS.
Par arrèlé royal du 18 Mars, M. Vaiuler-
schaeghe est nommé commissaire de police
de la ville de NVervicq, en remplacement de
M. Delilloux.
Toulefois, puur ménagcr lelrésor turc, la
Russie veul bien accepter en écliange d'une
partie de cette somme une série de posses
sions territoriales énumérées dans le traité
et dont on peul se figurer l'importance, si
j'on prefid la peine d'examiner sur la carle
leur situation au double point de vue com- J
niercial et slraiégique. Faul-ii ajouter que
tout cela ne suffisani point encore a la Russie,
elle se réserve, en onire, d'avoir conslam-
irient la surveillance sur ce qui reste a la
Turquie, par le piotectorat qu'elle declare
expliciit'inenl vouloir exereer au inoyen de
sou ambassadeur el de ses consuls sur les
pèlerins et les moiiies russes.
D apiès ee résumé, l'on voil quel est le
caractère du traité en face duquél vont se
trouver les puissances au congrès de Berlin,
et I on concoit que la Russie ait si vivement
proieslé conlre la demande du gouvernement
ang'ais, tendant a faire sou niet l re a l'appro-
bation du eongrés toutes les clauses d'un
pared traité. En elfet, la (ilupaii des articles
sont une derogation si manifeste aux stipula
tions du traite de Paris, qu'on se deinai de
si les plénipotenliaires russes ont vouln par
ler sérieusement ou se inoquer de I Europe
lorsqu'ils out rijscril gravenient dans le traité
de San Siefano un article 23 porlant que
les traités el conventions sont remis en
vigueur b Ce qui esl certain e'est qu'on ne
pouvail d'une l'acon plus brutale ni plus
compléte manifester le dessein de romjire
avee tous les traités et conventions ancienne-
inent en vigueur.
La reunion d'un congrès n'est guére pro
bable pour le moment, voila, dil la AW-
deulsche Zeilungle résumé des nouvelles
arrivées aujourd'hui.
L'atlitude de FAnglelerre perrriet d'avoir
cette opinion, el les attaques qu'une partie
de la presse russe lanpe contre le traité de
San Stefano, démontrent que tous les appé-
lits ne sont pas encore salisfails. Les feuilïes
officieuses russes récnmiiienl conlre les exi
gences de FAnglelerre, et vont jusqu'a l'ac-
cuser d'avoir vtolé les traites de 1836 Dis-
cutanl les évenlualilés de l'avenir, le Journal
CHRONIQUE JUD1CIAIRE.
Le tribunal de Courtrai a rendu son juge-
meritdans la poursuite intentée au journal
la Constitution par la Supérieure, la Direc
trice, el trois Soeurs de l'inslitut St-Nicolas.
Cejiigemenl est longuemenl molivé. Nous
n'avons que le temps d'eu faire connaitre
quelques considéranls et la portee.
Le tribunal donne acte aux éditeurs des
journaux: qitds onl éoalué le hlige d la
somme de trois mille francs.
Puts ils constatenl que les religieuses n'a-
gisserit pas comine membres d'un convent,
mais comme personnes privées.
Examiiiant le fond du procés, Ie tribunal
èlablii: que l'ariicle inciimiiié porte alteinle
a la consideration el a l'intérèt des religieu
ses
Toulefois, pour la fixation de la reparation
qui leur est due, le tribunal declare qu'il
n'est pas prouvé que l'auleur de l'ariicle fut
de muuvuise foimais qu'il a agi d'une ma
nière imprudente et légere.
Puis il constate que les autres journaux
impliqués dans la poursuite doivenl èlre ren-
dus responsables a raison de la munière dont
ils onl donné l'ariicle de la Constitution, et
d raison de leur publicité.
Partant de ces principes, le tribunal con-
damne:
La Constitution a 1,000 francs de dom-
magès-inlérèls;
L'lndépeudance a 300 francs;
Le Journal de Gand a 400 francs;
La Ftandre libérale a 300 francs;
Lu Chronique meninoise a 200 francs.
Un sixième journal, I'Echo du Parlement
est mis hors de cause, paree qu'il a suppri-
mé certains passages de l'ariicle dc la Con
stitution.
Les cinq journaux sont condamnés aux
3/6 des frais, el Fautie sixiéme reste a char-
des demandeurs, par suite du la mise hors
de cause de I'Echo du Parlement.
La Ftandre libérale nous inforine que M.
De Rudder, bourginestre d'Öostacker, et Mme
la marquise de Couitobourne onl déposé,
entre les mains deM. le procureur du Rot a
Gand, une plainte eontre les auteurs de la
mascarade du 10 Mars dernier.
Les plaignants invoquenl Partiele 448 du
code penal, qui punit d'un emprisonnemenl
de buit jours a deux mois et d'une amende
de 26 a 300 fr. ou d'une de ces pcines seu
lemenl, quiconque, dans des reunions ou
Jieux publics, aura injuria une personne. soit
par des fails, soit par des gerits, images ou
einblènries.
Uue instruction a élé ouverte et un grand
nombre dc lemoins ont été entendus pat je
juge d'instruclioti.
Le Nouveilisie de Vervier» annonce que
M. le curé Seliiltz a intenlé une action en
calumnie et diffamalion contre [Union Itbé-
tale. C'esl M. Favocat Doniarel qui est char
gé des intéréts du curé, que [Union it dilïa*
mé a plaisir ét saus retenue.
NECROLOGIE.
Le Moniteur nous annonce la mort de M-
Charles Liedts, ancien membre du congres
national, ancien ministre etc., etc., dècétlc Ie
21 Mars a Bruxelles.
A. SCHELTHAEVER.
E. MICHIELS.