rent one riposte: on répondait A bas les j gueux! Vive la calolle! A la gare Ie désordre ne fit que croilre el einbellir. Lesoreilles les inoins déiicates élaienl déchirées par les cris sauvages qui s'échappaienl des voiluresoü les éelaireurs avaient pris place: aux cris que nous avons cilés, ces gentlemen joignaienl VOngediert, ils s'époumonnaienl a crier: A bus Malou'. Vivent les Gueux! De telles scènes ne sont èvidemment pas de nature a augmenler le prestige de la garde civique. Le prestige de la garde civique est as- surémenl uit produit inconnu dans riolre pays, qui a vu a Bruxelles des bandes de celte garde, appelée a proléger l'ordre pu blic, lever la crosse du fusil en l'air et aller injurier le Roi sous les fenètres du Palais. La douzième liste de cette souscription montea fr. fSS.3kö-iO. N'olous, d autre part, que ie Denier des E' oles, imagine par les Gueux, est parloul en baisse. A Anvcrs, par exemple., le rappoi l olliciel constate que le poste des recettes par souscriplions règuliéres présente en 1877, sur l'arinée précédente une diminu tion de fr. 3,223 SO. Les Gueux sunt pingres, a dit la Gazelle. LE PARIS BELGE. Nous avons protesté maintes fois contre la pretention qti'a Bruxelles de régir la Belgi- que, et contre les sacrifices exagérés qu'on impose au restedu pays, en faveur des con structions et des travaux de luxe de celte capilale. On pourrait fermer les yeux sur quelques- uns de ces priviléges si Bruxelles savait les mériter en rendanl au pays des services ex ceptioneels, ou en lui donnant l'exernple du patriotisme et de l'honnêteté. Malheureusement il n'en est rien. Nulle pari. peul èlre, l'esprit national n'est moms vif que dans la capilale; nulle part l'ordre n'est nioins respeclé; riulle part la moralité n'est plus enlamée. Bruxelles a porlé a la Charnbre le candi- dat républicain-socialiste Janson, et il n'est point de ville beige oü les idéés anti-monar- chiques aient fait autant de progrès. II n'est point de ville non plusou les dés- ordres de la rue aient été plus fréquents, oü la populace ait prétendu aussi audacieuse- ment dicter des lois a la royaulé, oü des gardes civiques aient insulté lesouverain, cornme on l'a fail la, aux cris injurieux que chacun sait. Nous ne parlous pas de l'impiété croissan- te des masses libérales de la capilale; c'est hier que la cavalcade du Denier des Ecoles s'y élalail au giand soleil, et l'an dernier que des violences indignes y assaillaient les processions les plus traditionnelles du culte catholique. A s'en tenir a une des bases que nosad- versaires acceptenl eux-mêmes pour deter miner la valeer d'nne population la légi- timilé ou l'irrégularilé des naissances que nous apprend YAnnuaire slalisligue de 187G, pu lil ié hier par le ministère de l'inté- rieur? En 1876, le rapport entre le nonibre des naissances illégilimes et le nombre abscilu des naissances a été de 12 illégilimes sur 100 dans le Brabant; 8 p. c. dans le Hainaut et la province de Liége; 7 p. c. dans cello d'Anveis; 3 p. c. dans la Flandre oriëntale; 4 p. c. dans la Flandre occidentale, le Liui- bourg et Natuur; 2 p. c. dans Ie Luxem bourg; il y a, cointrie on le voit. correlation parfaite, ou bien pen s'en faut, entre le libé ralisme de chacune de nos provinces el le chilTre de ses naissances incorrecles: car si Ie Brabant tienl la lête. c'est uhiquemcnt grace a Bruxelles. Taridis en effel, qu'on ne compte a Anvers et Gand inème que 12 naissances irréguliè- res sur 100; et 16 a Liége, hélas! II y en a, sur le métne cliiffre, 26 a Bruxelles; plus d'un quart de la population de la er. pita le nail sans qu'on puissc en rechercher la pa- ternité. Grace a Bruxelles encore, le Brabant four- nit a lui seul a pen prés la moiliédes divor ces du royauuie: 67 en 1876 sur un tola 1 de 133 pour ia Belgique enliére, et si l'Annuai- re avail bien voulu nous donner plus de détail sur les 439 suicides enregistrés en Belgique en 1876, orieütvu de métne que la capilale pouvail revendiquer de beaucoup la plus grosse part de ce chiffre épouvanta lil e! Voila done ce que vaut la ville qui se pretend la plus intelligente du pays, eelie en faveur de laquelleon veut ranconner la Bel gique enliére, el cel le oü le libéralisme rem- porle ses plus beaux triomphes: dans des conditions pareilles, nous ne les lui envierons jamais! (Gazelle de Liêge.) LES PURS. On lit dans ie Juut nul d1 Anvers: Un fait extrèmement grave vienl de se passer a i'höpital Samle-Elisabeth, en notre ville. Dans son audience de Vendredi dernier, le trihutial de lre instance a condamné un seivileur de cel hospice a 2 ans de prison, pour attentat a ia pudeur sur la personae d'un enfant malade soigné a i'höpital. Cet individu, fugilif, Imttlaot el on ne peul plus laïque, avail eté deja condamné pour délits du métne genre avant sou entrée a l'hospice. N'ous invilotis la presse gueuse, qui doit connaitre MM. les membres de la commission des hospices, a fournir qnelques explications de nature a nous rassurer pour lavend' sur la possibilité de nouveaux abus d'une pareille gravilé. Nous soupconnons d'ailleurs que ce fait est autretnent de nature a inléresser Ié public anversois que les chroniques de M. Sarcey, qu'elle glisse journellement dans ses colonnes. Nous attendons. En nriéme temps, une autre bande cn'repre- nait le siége en régie du Cufè Jottiau, local de la Jeune Garde. Le siége dura ju-qu'a mitiuiI sans que ni la police, ni les soldals du corps de garde eussenl pu disperser les éineuuers. Finali ment, fatigues de cerner inulileiiieul le local bien défendu de la Jeune Garde, les gueux essayrent d'une autre vengeance. Pai bandes de 200 a 300, ils ciivahisseni a l'im- proviste deux cafes d'ciudiants, surpreimenl lt:s quelques jeunes gens qui y atletideul la fin de la bagarre, leur jettent a la lète les chaises, les tables et les roueut de coups de cannes. La police int rvienl el voyant que les éludtanls se défendent avec énergie, se rue sur les jeunes gens et les emmènent au mi lieu des injures et des coups. Ces scènes émeuiiéres se sont prolongées jusque vers 1 lieure de la nuil. C'est ainsi' que ies gueux respeclenl la li berie des catholiques! C'est ainsi que la poli ce san ies defendre! Le temps viendra oü, coinme a Tournai, les catholiques ne devronl plus compter que sur eux-mêmes pour dé- feridre leurs droits et leur liberie. LA PROTESTATION. L"s catholiques de Bruxelles, pour pro- le.-tcr contre la mascara dé libérale qui a pur- coiini dimanche les nies de la capilale, out organise une souscription dnnt Ie prodtiit e.-t destine aux éeoles rchgieuses. UNE INSTITUTRICE LAIQUE. Nous lisons dans le Monde M. Sarcey, qui pousse les hauls cris pour le inoindre coup de houssine donné par un congréganiste, irouvera-t-il un mot pour j flélrir lodieux infanticide commis par l'in- siilulrice laïque de Tonquedec (Cötes du- Nord), écrouèe depuis quelques jours a la prison de Saint-Brieuc? M. Sarcey trouvera ies détails de cette affaire dans le Journal du Morbi/ian et aussi dans Ié dossier judiciaire de l'instilutrice laïque de Tonquedec. Celle- la n'a pas mis utie petite fille sur un poële. Elle a tué son propre enfant a coups de liache et a caché ses restes dans un pot de saumure. Beau sujet pour exercer la verve d'un mora- lisle el d'un prolecteur comme M. Sarcey. Le silence gardé sur cel attentat surprend d'autanl plus, que M. Sarcey a des corres- potidanls dans la Bretagne, qu'il a habitée iui-niètiie vers 1850 el oü tl fut (qui l'eüt cru?...) professeur dans un collége congre- ganisle. On nous a mème assure que M. Sar cey, dégoüté probablement d'un milieu aussi clerical, voulut un jour boire a la eiguë comme Socrate, et, faule de ciguë, avala lout bonnement le contenu de son en- crier. M. Sarcey fut rendu a la vie par les religieuses de l'hospice; de la sans doute sa rancune contre les Soeurs et les institutions congréganistes. Si le fan est vrai, comme nous avons lout lieu de le crotre, tl prouve- ratl encore une chose. C'est que M. Sarcey s'est toujours abusé sur les verlus de son en- cre, qu'il croit empoisonnée et qui ne fait de mal a person ne, Nous nous en douiions deja. NOUVEL EXPLOIT DE LA GUEUSEBIE. On écrit de Loüvain, 8 Avril: Les catholiques de Louvain vienneut a leur tour d'ètre les vTctimës de I'iriloléranee et de la tyrannie des gueux. Hier, dimanche, la Jeune Garde catholique de Louvain donnait une fóte a l'occasion de rinauguralion de son drapeau. Les Ware ISiynoren d'Anvers, plusieurs sociétés de la campagne et de la ville avaient répondu a l'mvilation de la Jeune Garde. A 2 1/2 heures de l'après-inidï, les diff'e- retiies sociétés catholiques fortnéretil un hnl- lant cortege et parcoururent les prin ipales rues, pour se retidre au Théatre de Bériot. oü devait avoir lieu la remise des médailles. Des coups de sifflets, des injures, des mena ces faisaienl deja prévoir ce qui devait ari j ver le soir. En effet, quand les ténébres vinrent favo- riser la lacheté gueuse. des bandes nombreu- ses se mirenl a parconnr la ville au chant de: van 'r ongedieri. Ces bandes se dirige ren! vers le Théatre de Bériot oü avail lieu Ie concert donné par la Jeune Garde. Tons ceux qui enlraient etuient grossiéreinenl in- sultès et menaces de mauvais coups. A peine le concert, commence, les gueux se precipi tin sur la porie centrale du théatre el par- viennent a i'enfoneer. Une bagarre acharnée s'engagea „sur leseuil de la porie. Les gueux furenl repoussés et la porie barncadée. Une bande de gueux, criant et hurlant. slationna pendant, tout le concert devanl le théatre. CHRONIQUE PARLEMENTAIRE. La Charnbre des Représentanls a voté une augirientaiion de traitemenl pour les juges d'instrucliou. Le ministère n'avait proposé d'aiigmenta- tion que |>our les tribunaux de liectde2c ciasse. L'assetnblée l'a étendue aux tribunaux de 3C classe. Le traitement des juges d'instruction a ilonc été fixé: Pour les tribunaux de lre classe a 6,250 fr. Pour ies tribunaux de 2° classe,a 5,250 fr. Pour les tribunaux de 3e classe,a 4,750 fr. Nous croyons faire [daisir a nos. lecteurs en leur cotntnutiiquanl le discours prononcé, dans le cours de la discussion, par noire honorable représentant, M. Struve. M. STRUYE. Messieurs, augmenter le trai tement des juges d'instruction me parait être une mesure juste et de bonne administration. Le supplément de 500 francs attaché a leurs fonctions, c'est une chose universellement re- connue, n'est pas en rapport avec le service diffi cile, délicat et assujettissant qui leur est confié. tl y a doncici a résoudre avant tout une question d'équité. Mais il y a aussi a résoiulre une question de bonne administration. La rémunération de cet important service pu blic étant insuffisante, il se fait qu'il est souvent difficile au gouvernement de recruter les juges d'instruction parmi les magistrats les plus capa- bles et les plus expérimentés. Telle est la déclaration de l'honorable ministre delajustice et tel est l'avis de tous les procu reurs généraux du royaume. Aussi est-ce a ce double besoin d'équité et de bonne administration que nous sommes appelés a pourvoir. Le gouvernement, messieurs, croit pouvoir établir une situation réguliere en assurant aux magistrats instructeurs des deux premières clas ses une majoration immédiate du supplément qui leur est attribué; pour les tribunaux de 3® clas se, en énoncant simplement l'intention de consi- dérer, comme un titre spécial a l'avancement, 1'accomplissement prolongé et irréprochable des fonctions de juge d'instruction. J'avoue ue pas mieux comprendre que la sec tion centrale comment un avantage purement éventuel, une promotion que les circonstances rendent trop souvent inaccessible au mérite, peut suffire a rótribuer plus équitablement un service public, dont la rétribution est reconnue insuffisante. Mais le service de l'instruction, fait d'une iiia- nière recommandable, n'a-t-il pas constitué de tout temps, dans les tribunaux de 3" classe com me a tous les degrés, un titre spécial a l'avance ment? C'est l'ordre naturel des cboses et il ne pa rait être apporté par la déclaration ministérielle aucun amendement a la situation présente. Comme la section centrale, je ne puis done non plus comprendro pourquoi lc relèvement de traitement proclamé chose d'équité pour tous los juges d'instruction, ne devrait pas être appli- qué aux juges d'instruction de 3e classe. N'est-il pas évident qu'aux tribunaux de 3C classe, lejuge d'instruction est généralement saisi d'autant ou deplus d'affaires que ne le sont individuelle- ment la plupart des juges d'instruction de 2® classe I N'est-il pas évident que devant les tribunaux des deux classes inférieures les affaires sont as- sez généralement d'une égale importance, mème plus importantes parfois devant les tribunaux de 3" classe, paree que ceux-ci ont a connaitre de toutes les affaires commerciales Le nombre et l'miportance des affaires ilévo- lues semblent done recommander au mème titre les juges d'instruction de 2® et de 3° classe. De plus, il est incontestable que, prés les tribu naux de 3° classe, les fonctions de juge d'instruc tion sont également bien plus assujettissantes qu'ailleurs. En effet, a la 3® classe, il n'y a qu'un seul juge chargé des instructions; il est done toujours tenu a la tacbe, saus relache, mème sans vacances; a la 2® classe, au contraire, la oü il y a plusieurs juges d'instruction, ils sont alternativement de semaine et chacun peut prendre son tour de vacances. Enfin, le juge d'instruction de 3® classe n'a-t-il pas, indépeudamui uit do son travail de cabinet, a siéger, plus ou mollis souvent, quelqties-uns mème toujours, commojuge assesseur aux au- I dionces du tribunal Pour mieux faire apprécier les charges e.xtra- ordinaires qui pèsent sur certains juges din- struction de 3» classe, j'ai l'bonneur d'ajouter ici i quelques phiffres statistiques se rapportant au j tribunal de 3' classe qui a son siége a Ypres: Roil i an mal an, lejuge d'instruction a au dela de 1,400 I témoins a entendre, et le nombre d'affaires coni- nmniquóes a été, en 1874 de 345, en 1875 de 355 et j en 1876 de 370. Je n'ai pas sous la main les cbif- fresde 1877. Dans ces conditions, messieurs, que je ne crois pas exceptionnelles, l'augmontation du supplé ment des juges d'instructiqn de 3e classe i.e s'impose-t-elle pas comme une mesure de stride équité et n'y aurait-il pas injustice a la leur re fuser Üne 'dernière observation, pour faire voir clai- reinent eombion la perspective d'un avancement éventuel est décevante et souvent illusoire. Que de fois l'esprit do partialité présidant au pouvoir n'a-t-il pasenrayé dans leur carrière les magistrats les plus méritants, et combien de fois ne peut-il pas arriver qu'un juge d'instruction ne désire pas un déplacement? Légitiniement, il peut tenir a demeurer au centre de ses intéréts, de ses fonctions, de toutes ses relations. Pour cela, quels que soient ses mérites, faut-il que ses services dévoués et intelligents restent a jamais sans juste rémunération? Pas plus que la section centrale, je ne le crois. J'ai done pleine conliance que le gouvernement et que la Charnbre adopterontle projet tel qu'il a été amendé par la section centrale et que l'aug- mentation de 250 francs, proposée par le gouver nement en faveur des juges d'instruction de2® classe, sera attribuée aussi aux juges d'insctruc- tion de 3e classe. Le pays lie compte que neuf magistrats de ce rang. Ce n'est done qu'une majoration budgétaire de 2,250 francs que nous avons l'honneur de pro poser. BULLETIN POLITIQUE. Jamais l'adage: Si vis pacem, para helium n'a recu plus éclatante confirmation. Les indecisions du pacifique lord Derby lais- saient toujours suspendues les menaces de guer re; les indecisions de M. Andrassy entretenaient la. crise. Les armements de l'Angleterre, la circulaire si ferme de lord Salisbury, permettent aujour- d'hui d'espérer une solution pacifique au confiit oriental. L'Autriche, encore hésitante, revient peu a peu, sous l'impression salutaire de la majesté an- glaise, au sentiment de son intérêt et de sa digni- té. La Russie est intimidée, et l'Allemagne elle- même semble' retirer insensiblement la main toute-puissante qui avait guidé son allièe. 11 est permis aujourd'hui d'espérer de nouveau que la Russie acceptera le congrès, que le traité de San-Stefano sera avantageusement modifiée, et que la force du droit l'emportera cette fois sur la force de la violence. L'Angleterre aura remporté la victoire morale la plus memorable qui fut jamais. Cette grande nation aura rétabli, a elle seule, l'équilibre si violernment rompu depuis douze ans par la coa lition prusso-russe. Berlin ne dominera plus l'Europe. En 1870, l'Angleterre subissait la loi du franc- macon Gladstone. La France a été écrasée, et ies humiliations de l'Angleterre en Orient ont commence. En 1878, la vraie, la grande politique prend sa revanche sur les oeuvres néfastes des sociétés secretes. L'Angleterre s'est faitemalgré la France malgré i'Autriche, la gardienne et la proteetrice des droits des neutres en Orient. Elle a soulevé, au profit de la paix et au prolit du droit, tout ce qui n'est pas initié aux machinations de ruine élaborées dans les mystérieuses officines, tout ce qui n'est pas intéressé a l'oeuvre de destruc tion. Grace a son ministère conservateur, a la sagesse et au patriotisme de ses populations, ello inquiète et elle domine les artisans du boulever- sement europeen. II faut l'avouer a sa honte, la France n'est pour rien ni dans le maintien de la paix, ni dans la sauvegarde de ses intéréts en Orient, ni dans le rétablissement du droit. La faction qui vient de l'asservir a fait tout ce qui élait en elle pour favoriser les plans des deux chanceliers. Ce n'est pas sa faute si elle écliappe aux conséquen- ces fatales et nécessaires de la guerre orieutale. C'est malgré elle qu'un équilibre dont elle profile est rétabli. La France a joué dans cette affaire le röle hu- mijié de l'Angleterre en 1870. Elle obéit a ceux qui appartiennent a la mème secte que M. Glad stone. La Gazette de VAllèmagne du Novel du 4 avril appelio l'attention du gouvernement allemand sur les tendances subversives de la démocratie socialiste et demande qu'il soit pris des mesures pour dél'endre coutre elle les institutions fonda- mentales de l'Etat. Pour justifler Tavertisse- ment de la Gazette de I'Allemagne du Nord, il suffit de rappeler qu'en 1860 le socialisme n'exis- tait pour ainsi dire pas eu Allemagne: M. Lassalle en était a peu prés le seul représentant. En 1871, 120,000 socialistes envoyaient deux députés au Parlement. En 1874, le nombre des socialistes montait a 310,000 et celui de leurs députés a 0. En 1877. la proportion s'élevait encore 497,000 électeurs (environ le dixième des votants) et 12 députés. Le socialisme possède plus de quarante journaux dans 1'empire il inonde les boutiques et les chaumières de ses almanacbs et de ses pamphlets; son roulement annuel de fonds se crets est évalué a plus de quatre millions tie francs. On eonnait les muvres de cette association en France, en Espagne, en Italie, en Suisse. S'apercevra-t-on enfin que souffler la revolution chez ses voisins n est pas toujours le moven de maintenir la paix cliez soi FRANCE. On ècru de Paris, an Bien Public, 8 Avril; Les républica'ins l'ont emporlé hier sur ouio la ligne!... Ce résullul était prévu, maïs tl n'en marque pas niuitis un nouveau pas sur la pen te qui nous iriéne rapidement au radicalisme rouge. h n'est pas difficile en effet de prévoir Ie nioineiil assez reprochè oü les hommes d E- tat qui nous gouvernent seront eux nièmes classes au rang tbs reaction na i res et répudiés par le grand parit lépublieain eomtrie suspects de niodérantisme. Le langage des journaux les plus influents de la démocratie parisiemie prépare visihleinenl cette evolu tion logique et d'ailleurs conforme a toutes les traditions. Un autre signe du temps, c'est la règne des médioerilés, ce symptömo préctirseur de toutes les decadences. es nouvelles elections vont enrichir noire legislature de MM. Mir Soye, Ribot, Loustalot, Labuze et autres il- lustrations non irioins glorieuses. Je ne parle pas dn citoyen Gent, si impitovable- inent execute naguére, en pleine Charnbre par M. Paul do Cassagnac. Celui-la en effet n'est que trop bien connu. Comme curiosité, j'aiine a vons signaler un article contre les inauvais livres que je trouvea l'instanl dans Ie Figaro. On ne saurail protester en meilleurs ter mes contre l'absence de lome surveillance qui permettrait de répandre a profusion les Iivres honleux, sans qu'il soit possible de se defendre contre leur invasion. L'écrivain du Figaro declare que le com merce des mauvais livres devient de plus en plus un commerce comme un autre. Que dis-je! II semble que certains partis, avancés dans tous les sens du mot, aient un intéièl direct a propager la lateral ure ob- scéue. Noire figariste cite, a cel égard, un trait caraclértslique: un libraire interlope ayant été condamné pour la ventc dc livres imino- raux, il s'est trouvé un journal pour ouvrir une souscription en sa faveur et pour lui reconsliluer un fond de commerce. Jjfe Figaro conclut en ces termes Je voudrais que la venle d'un livre ob- scène a un mineur fut considérée comme un crime, et puni des travaux forces a temps. C'est raide, dira-l on. Oui, c'est raide; ma is si.vous eonnaissiez les gredins qui se livrent au commerce que la police pour- suit sans cesse, qu'elle o'alteint que rare- ment el qu'elle n'a jamais pu délruire m mème dtminuer, vous ine trouveriez enco- re trop indulgent. Pour ma pari, j'approuve fort cette con clusion, maisjeia trouvera is bien meilleure et plus logique si le Figaro joignatl 1'exein- pie a li précepte, s'tl bah'nissait de ses colon nes les anecdotes scandaleuses, les facéties equivoques, s'il était plus sévère dans le clioix de ses romans feuilletons; si enfin il cessait d'etre le complice du libéralisme en n'thsérant plus a sa qualrième page la cor- respondauce.... intime des pelil-s crcvés et des lorettes Nous avons eu naguére au Jardin d'accli- rrialation du bois de Boulogne une exhibition fort intéressante: cede d'une familie complé te d'Esquimaux. L'Exposition universelle sera l'occasion d une autre étude de mcBurs. Ou annonce que l'e.x-pére Hyacinlhe, ilevenu M. Hyacinthe pére, s'exhtbera au Trocadero avec sa pro- génilure. II vienl mème de loner, poury don tier des conférences, une vaste salie, voisine des locaux de l'Ëxposilion. Je doute fort cependant que l'apötre grassouillet du vieux calholicisine olitienne le mème succés de curiosité que les habitants dn pöle Nord. Lu attendant, il est eoiisolant de eonstalor que toutes ses leritatives pour eréer a Paris une petite église viéille catholique, ont èchoue devant I'indiflereticc. le dégout et Ie mépris. II en est reduit a donner des confé rences comme Ie citoyen Naquet, et encore esl-il a prévoir qu'il ne fera pas ses frais. Le piopriétaire de la salie du Trocadero aura sans doute trouvé prudent de se faire payer d'avance. Un journal résumé ainsi trés-justcmeiit Ie joh développemont que vienl de recevoir en France la hherié de la presse par la nouvelle lui sur Ie colperlage: aiizj W-atLa t t

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2