rent one riposte: on répondait A bas les j
gueux! Vive la calolle! A la gare Ie désordre
ne fit que croilre el einbellir. Lesoreilles les
inoins déiicates élaienl déchirées par les cris
sauvages qui s'échappaienl des voiluresoü
les éelaireurs avaient pris place: aux cris que
nous avons cilés, ces gentlemen joignaienl
VOngediert, ils s'époumonnaienl a crier:
A bus Malou'. Vivent les Gueux! De telles
scènes ne sont èvidemment pas de nature a
augmenler le prestige de la garde civique.
Le prestige de la garde civique est as-
surémenl uit produit inconnu dans riolre
pays, qui a vu a Bruxelles des bandes de
celte garde, appelée a proléger l'ordre pu
blic, lever la crosse du fusil en l'air et aller
injurier le Roi sous les fenètres du Palais.
La douzième liste de cette souscription
montea fr. fSS.3kö-iO.
N'olous, d autre part, que ie Denier des
E' oles, imagine par les Gueux, est parloul
en baisse. A Anvcrs, par exemple., le rappoi l
olliciel constate que le poste des recettes
par souscriplions règuliéres présente en
1877, sur l'arinée précédente une diminu
tion de fr. 3,223 SO.
Les Gueux sunt pingres, a dit la Gazelle.
LE PARIS BELGE.
Nous avons protesté maintes fois contre la
pretention qti'a Bruxelles de régir la Belgi-
que, et contre les sacrifices exagérés qu'on
impose au restedu pays, en faveur des con
structions et des travaux de luxe de celte
capilale.
On pourrait fermer les yeux sur quelques-
uns de ces priviléges si Bruxelles savait les
mériter en rendanl au pays des services ex
ceptioneels, ou en lui donnant l'exernple du
patriotisme et de l'honnêteté.
Malheureusement il n'en est rien.
Nulle pari. peul èlre, l'esprit national n'est
moms vif que dans la capilale; nulle part
l'ordre n'est nioins respeclé; riulle part la
moralité n'est plus enlamée.
Bruxelles a porlé a la Charnbre le candi-
dat républicain-socialiste Janson, et il n'est
point de ville beige oü les idéés anti-monar-
chiques aient fait autant de progrès.
II n'est point de ville non plusou les dés-
ordres de la rue aient été plus fréquents, oü
la populace ait prétendu aussi audacieuse-
ment dicter des lois a la royaulé, oü des
gardes civiques aient insulté lesouverain,
cornme on l'a fail la, aux cris injurieux que
chacun sait.
Nous ne parlous pas de l'impiété croissan-
te des masses libérales de la capilale; c'est
hier que la cavalcade du Denier des Ecoles
s'y élalail au giand soleil, et l'an dernier
que des violences indignes y assaillaient les
processions les plus traditionnelles du culte
catholique.
A s'en tenir a une des bases que nosad-
versaires acceptenl eux-mêmes pour deter
miner la valeer d'nne population la légi-
timilé ou l'irrégularilé des naissances que
nous apprend YAnnuaire slalisligue de
187G, pu lil ié hier par le ministère de l'inté-
rieur?
En 1876, le rapport entre le nonibre des
naissances illégilimes et le nombre abscilu
des naissances a été de 12 illégilimes sur
100 dans le Brabant; 8 p. c. dans le Hainaut
et la province de Liége; 7 p. c. dans cello
d'Anveis; 3 p. c. dans la Flandre oriëntale;
4 p. c. dans la Flandre occidentale, le Liui-
bourg et Natuur; 2 p. c. dans Ie Luxem
bourg; il y a, cointrie on le voit. correlation
parfaite, ou bien pen s'en faut, entre le libé
ralisme de chacune de nos provinces el le
chilTre de ses naissances incorrecles: car si
Ie Brabant tienl la lête. c'est uhiquemcnt
grace a Bruxelles.
Taridis en effel, qu'on ne compte a Anvers
et Gand inème que 12 naissances irréguliè-
res sur 100; et 16 a Liége, hélas! II y en
a, sur le métne cliiffre, 26 a Bruxelles; plus
d'un quart de la population de la er. pita le
nail sans qu'on puissc en rechercher la pa-
ternité.
Grace a Bruxelles encore, le Brabant four-
nit a lui seul a pen prés la moiliédes divor
ces du royauuie: 67 en 1876 sur un tola 1 de
133 pour ia Belgique enliére, et si l'Annuai-
re avail bien voulu nous donner plus de
détail sur les 439 suicides enregistrés en
Belgique en 1876, orieütvu de métne que
la capilale pouvail revendiquer de beaucoup
la plus grosse part de ce chiffre épouvanta
lil e!
Voila done ce que vaut la ville qui se
pretend la plus intelligente du pays, eelie en
faveur de laquelleon veut ranconner la Bel
gique enliére, el cel le oü le libéralisme rem-
porle ses plus beaux triomphes: dans des
conditions pareilles, nous ne les lui envierons
jamais! (Gazelle de Liêge.)
LES PURS.
On lit dans ie Juut nul d1 Anvers:
Un fait extrèmement grave vienl de se
passer a i'höpital Samle-Elisabeth, en notre
ville.
Dans son audience de Vendredi dernier,
le trihutial de lre instance a condamné un
seivileur de cel hospice a 2 ans de prison,
pour attentat a ia pudeur sur la personae
d'un enfant malade soigné a i'höpital.
Cet individu, fugilif, Imttlaot el on ne peul
plus laïque, avail eté deja condamné pour
délits du métne genre avant sou entrée a
l'hospice.
N'ous invilotis la presse gueuse, qui doit
connaitre MM. les membres de la commission
des hospices, a fournir qnelques explications
de nature a nous rassurer pour lavend' sur
la possibilité de nouveaux abus d'une pareille
gravilé. Nous soupconnons d'ailleurs que ce
fait est autretnent de nature a inléresser Ié
public anversois que les chroniques de M.
Sarcey, qu'elle glisse journellement dans ses
colonnes.
Nous attendons.
En nriéme temps, une autre bande cn'repre-
nait le siége en régie du Cufè Jottiau, local
de la Jeune Garde. Le siége dura ju-qu'a
mitiuiI sans que ni la police, ni les soldals
du corps de garde eussenl pu disperser les
éineuuers.
Finali ment, fatigues de cerner inulileiiieul
le local bien défendu de la Jeune Garde, les
gueux essayrent d'une autre vengeance. Pai
bandes de 200 a 300, ils ciivahisseni a l'im-
proviste deux cafes d'ciudiants, surpreimenl
lt:s quelques jeunes gens qui y atletideul la
fin de la bagarre, leur jettent a la lète les
chaises, les tables et les roueut de coups de
cannes. La police int rvienl el voyant que les
éludtanls se défendent avec énergie, se rue
sur les jeunes gens et les emmènent au mi
lieu des injures et des coups. Ces scènes
émeuiiéres se sont prolongées jusque vers
1 lieure de la nuil.
C'est ainsi' que ies gueux respeclenl la li
berie des catholiques! C'est ainsi que la poli
ce san ies defendre! Le temps viendra oü,
coinme a Tournai, les catholiques ne devronl
plus compter que sur eux-mêmes pour dé-
feridre leurs droits et leur liberie.
LA PROTESTATION.
L"s catholiques de Bruxelles, pour pro-
le.-tcr contre la mascara dé libérale qui a pur-
coiini dimanche les nies de la capilale, out
organise une souscription dnnt Ie prodtiit
e.-t destine aux éeoles rchgieuses.
UNE INSTITUTRICE LAIQUE.
Nous lisons dans le Monde
M. Sarcey, qui pousse les hauls cris pour
le inoindre coup de houssine donné par un
congréganiste, irouvera-t-il un mot pour j
flélrir lodieux infanticide commis par l'in-
siilulrice laïque de Tonquedec (Cötes du-
Nord), écrouèe depuis quelques jours a la
prison de Saint-Brieuc? M. Sarcey trouvera
ies détails de cette affaire dans le Journal du
Morbi/ian et aussi dans Ié dossier judiciaire
de l'instilutrice laïque de Tonquedec. Celle-
la n'a pas mis utie petite fille sur un poële.
Elle a tué son propre enfant a coups de liache
et a caché ses restes dans un pot de saumure.
Beau sujet pour exercer la verve d'un mora-
lisle el d'un prolecteur comme M. Sarcey.
Le silence gardé sur cel attentat surprend
d'autanl plus, que M. Sarcey a des corres-
potidanls dans la Bretagne, qu'il a habitée
iui-niètiie vers 1850 el oü tl fut (qui l'eüt
cru?...) professeur dans un collége congre-
ganisle. On nous a mème assure que M. Sar
cey, dégoüté probablement d'un milieu
aussi clerical, voulut un jour boire a la
eiguë comme Socrate, et, faule de ciguë,
avala lout bonnement le contenu de son en-
crier. M. Sarcey fut rendu a la vie par les
religieuses de l'hospice; de la sans doute sa
rancune contre les Soeurs et les institutions
congréganistes. Si le fan est vrai, comme
nous avons lout lieu de le crotre, tl prouve-
ratl encore une chose. C'est que M. Sarcey
s'est toujours abusé sur les verlus de son en-
cre, qu'il croit empoisonnée et qui ne fait de
mal a person ne, Nous nous en douiions deja.
NOUVEL EXPLOIT DE LA GUEUSEBIE.
On écrit de Loüvain, 8 Avril:
Les catholiques de Louvain vienneut a
leur tour d'ètre les vTctimës de I'iriloléranee
et de la tyrannie des gueux.
Hier, dimanche, la Jeune Garde catholique
de Louvain donnait une fóte a l'occasion de
rinauguralion de son drapeau. Les Ware
ISiynoren d'Anvers, plusieurs sociétés de la
campagne et de la ville avaient répondu a
l'mvilation de la Jeune Garde.
A 2 1/2 heures de l'après-inidï, les diff'e-
retiies sociétés catholiques fortnéretil un hnl-
lant cortege et parcoururent les prin ipales
rues, pour se retidre au Théatre de Bériot.
oü devait avoir lieu la remise des médailles.
Des coups de sifflets, des injures, des mena
ces faisaienl deja prévoir ce qui devait ari j
ver le soir.
En effet, quand les ténébres vinrent favo-
riser la lacheté gueuse. des bandes nombreu-
ses se mirenl a parconnr la ville au chant
de: van 'r ongedieri. Ces bandes se dirige
ren! vers le Théatre de Bériot oü avail lieu
Ie concert donné par la Jeune Garde. Tons
ceux qui enlraient etuient grossiéreinenl in-
sultès et menaces de mauvais coups. A peine
le concert, commence, les gueux se precipi
tin sur la porie centrale du théatre el par-
viennent a i'enfoneer. Une bagarre acharnée
s'engagea „sur leseuil de la porie. Les gueux
furenl repoussés et la porie barncadée. Une
bande de gueux, criant et hurlant. slationna
pendant, tout le concert devanl le théatre.
CHRONIQUE PARLEMENTAIRE.
La Charnbre des Représentanls a voté une
augirientaiion de traitemenl pour les juges
d'instrucliou.
Le ministère n'avait proposé d'aiigmenta-
tion que |>our les tribunaux de liectde2c
ciasse. L'assetnblée l'a étendue aux tribunaux
de 3C classe.
Le traitement des juges d'instruction a
ilonc été fixé:
Pour les tribunaux de lre classe a 6,250 fr.
Pour ies tribunaux de 2° classe,a 5,250 fr.
Pour les tribunaux de 3e classe,a 4,750 fr.
Nous croyons faire [daisir a nos. lecteurs
en leur cotntnutiiquanl le discours prononcé,
dans le cours de la discussion, par noire
honorable représentant, M. Struve.
M. STRUYE. Messieurs, augmenter le trai
tement des juges d'instruction me parait être une
mesure juste et de bonne administration.
Le supplément de 500 francs attaché a leurs
fonctions, c'est une chose universellement re-
connue, n'est pas en rapport avec le service diffi
cile, délicat et assujettissant qui leur est confié.
tl y a doncici a résoudre avant tout une question
d'équité.
Mais il y a aussi a résoiulre une question de
bonne administration.
La rémunération de cet important service pu
blic étant insuffisante, il se fait qu'il est souvent
difficile au gouvernement de recruter les juges
d'instruction parmi les magistrats les plus capa-
bles et les plus expérimentés.
Telle est la déclaration de l'honorable ministre
delajustice et tel est l'avis de tous les procu
reurs généraux du royaume.
Aussi est-ce a ce double besoin d'équité et de
bonne administration que nous sommes appelés
a pourvoir.
Le gouvernement, messieurs, croit pouvoir
établir une situation réguliere en assurant aux
magistrats instructeurs des deux premières clas
ses une majoration immédiate du supplément qui
leur est attribué; pour les tribunaux de 3® clas
se, en énoncant simplement l'intention de consi-
dérer, comme un titre spécial a l'avancement,
1'accomplissement prolongé et irréprochable des
fonctions de juge d'instruction.
J'avoue ue pas mieux comprendre que la sec
tion centrale comment un avantage purement
éventuel, une promotion que les circonstances
rendent trop souvent inaccessible au mérite,
peut suffire a rótribuer plus équitablement un
service public, dont la rétribution est reconnue
insuffisante.
Mais le service de l'instruction, fait d'une iiia-
nière recommandable, n'a-t-il pas constitué de
tout temps, dans les tribunaux de 3" classe com
me a tous les degrés, un titre spécial a l'avance
ment? C'est l'ordre naturel des cboses et il ne pa
rait être apporté par la déclaration ministérielle
aucun amendement a la situation présente.
Comme la section centrale, je ne puis done non
plus comprendro pourquoi lc relèvement de
traitement proclamé chose d'équité pour tous
los juges d'instruction, ne devrait pas être appli-
qué aux juges d'instruction de 3e classe. N'est-il
pas évident qu'aux tribunaux de 3C classe, lejuge
d'instruction est généralement saisi d'autant ou
deplus d'affaires que ne le sont individuelle-
ment la plupart des juges d'instruction de 2®
classe I
N'est-il pas évident que devant les tribunaux
des deux classes inférieures les affaires sont as-
sez généralement d'une égale importance, mème
plus importantes parfois devant les tribunaux de
3" classe, paree que ceux-ci ont a connaitre de
toutes les affaires commerciales
Le nombre et l'miportance des affaires ilévo-
lues semblent done recommander au mème titre
les juges d'instruction de 2® et de 3° classe.
De plus, il est incontestable que, prés les tribu
naux de 3° classe, les fonctions de juge d'instruc
tion sont également bien plus assujettissantes
qu'ailleurs.
En effet, a la 3® classe, il n'y a qu'un seul juge
chargé des instructions; il est done toujours tenu
a la tacbe, saus relache, mème sans vacances;
a la 2® classe, au contraire, la oü il y a plusieurs
juges d'instruction, ils sont alternativement de
semaine et chacun peut prendre son tour de
vacances.
Enfin, le juge d'instruction de 3® classe n'a-t-il
pas, indépeudamui uit do son travail de cabinet,
a siéger, plus ou mollis souvent, quelqties-uns
mème toujours, commojuge assesseur aux au-
I dionces du tribunal
Pour mieux faire apprécier les charges e.xtra-
ordinaires qui pèsent sur certains juges din-
struction de 3» classe, j'ai l'bonneur d'ajouter ici
i quelques phiffres statistiques se rapportant au
j tribunal de 3' classe qui a son siége a Ypres: Roil
i an mal an, lejuge d'instruction a au dela de 1,400
I témoins a entendre, et le nombre d'affaires coni-
nmniquóes a été, en 1874 de 345, en 1875 de 355 et
j en 1876 de 370. Je n'ai pas sous la main les cbif-
fresde 1877.
Dans ces conditions, messieurs, que je ne crois
pas exceptionnelles, l'augmontation du supplé
ment des juges d'instructiqn de 3e classe i.e
s'impose-t-elle pas comme une mesure de stride
équité et n'y aurait-il pas injustice a la leur re
fuser
Üne 'dernière observation, pour faire voir clai-
reinent eombion la perspective d'un avancement
éventuel est décevante et souvent illusoire.
Que de fois l'esprit do partialité présidant au
pouvoir n'a-t-il pasenrayé dans leur carrière les
magistrats les plus méritants, et combien de fois
ne peut-il pas arriver qu'un juge d'instruction ne
désire pas un déplacement? Légitiniement, il
peut tenir a demeurer au centre de ses intéréts,
de ses fonctions, de toutes ses relations. Pour
cela, quels que soient ses mérites, faut-il que
ses services dévoués et intelligents restent a
jamais sans juste rémunération? Pas plus que la
section centrale, je ne le crois.
J'ai done pleine conliance que le gouvernement
et que la Charnbre adopterontle projet tel qu'il
a été amendé par la section centrale et que l'aug-
mentation de 250 francs, proposée par le gouver
nement en faveur des juges d'instruction de2®
classe, sera attribuée aussi aux juges d'insctruc-
tion de 3e classe.
Le pays lie compte que neuf magistrats de ce
rang. Ce n'est done qu'une majoration budgétaire
de 2,250 francs que nous avons l'honneur de pro
poser.
BULLETIN POLITIQUE.
Jamais l'adage: Si vis pacem, para helium n'a
recu plus éclatante confirmation.
Les indecisions du pacifique lord Derby lais-
saient toujours suspendues les menaces de guer
re; les indecisions de M. Andrassy entretenaient
la. crise.
Les armements de l'Angleterre, la circulaire
si ferme de lord Salisbury, permettent aujour-
d'hui d'espérer une solution pacifique au confiit
oriental.
L'Autriche, encore hésitante, revient peu a
peu, sous l'impression salutaire de la majesté an-
glaise, au sentiment de son intérêt et de sa digni-
té. La Russie est intimidée, et l'Allemagne elle-
même semble' retirer insensiblement la main
toute-puissante qui avait guidé son allièe.
11 est permis aujourd'hui d'espérer de nouveau
que la Russie acceptera le congrès, que le traité
de San-Stefano sera avantageusement modifiée,
et que la force du droit l'emportera cette fois sur
la force de la violence.
L'Angleterre aura remporté la victoire morale
la plus memorable qui fut jamais. Cette grande
nation aura rétabli, a elle seule, l'équilibre si
violernment rompu depuis douze ans par la coa
lition prusso-russe. Berlin ne dominera plus
l'Europe.
En 1870, l'Angleterre subissait la loi du franc-
macon Gladstone. La France a été écrasée, et
ies humiliations de l'Angleterre en Orient ont
commence. En 1878, la vraie, la grande politique
prend sa revanche sur les oeuvres néfastes des
sociétés secretes.
L'Angleterre s'est faitemalgré la France
malgré i'Autriche, la gardienne et la proteetrice
des droits des neutres en Orient. Elle a soulevé,
au profit de la paix et au prolit du droit, tout ce
qui n'est pas initié aux machinations de ruine
élaborées dans les mystérieuses officines, tout
ce qui n'est pas intéressé a l'oeuvre de destruc
tion. Grace a son ministère conservateur, a la
sagesse et au patriotisme de ses populations, ello
inquiète et elle domine les artisans du boulever-
sement europeen.
II faut l'avouer a sa honte, la France n'est pour
rien ni dans le maintien de la paix, ni dans la
sauvegarde de ses intéréts en Orient, ni dans le
rétablissement du droit. La faction qui vient de
l'asservir a fait tout ce qui élait en elle pour
favoriser les plans des deux chanceliers. Ce
n'est pas sa faute si elle écliappe aux conséquen-
ces fatales et nécessaires de la guerre orieutale.
C'est malgré elle qu'un équilibre dont elle profile
est rétabli.
La France a joué dans cette affaire le röle hu-
mijié de l'Angleterre en 1870. Elle obéit a ceux
qui appartiennent a la mème secte que M. Glad
stone.
La Gazette de VAllèmagne du Novel du 4 avril
appelio l'attention du gouvernement allemand
sur les tendances subversives de la démocratie
socialiste et demande qu'il soit pris des mesures
pour dél'endre coutre elle les institutions fonda-
mentales de l'Etat. Pour justifler Tavertisse-
ment de la Gazette de I'Allemagne du Nord, il
suffit de rappeler qu'en 1860 le socialisme n'exis-
tait pour ainsi dire pas eu Allemagne: M. Lassalle
en était a peu prés le seul représentant. En 1871,
120,000 socialistes envoyaient deux députés au
Parlement. En 1874, le nombre des socialistes
montait a 310,000 et celui de leurs députés a 0.
En 1877. la proportion s'élevait encore 497,000
électeurs (environ le dixième des votants) et 12
députés. Le socialisme possède plus de quarante
journaux dans 1'empire il inonde les boutiques
et les chaumières de ses almanacbs et de ses
pamphlets; son roulement annuel de fonds se
crets est évalué a plus de quatre millions tie
francs. On eonnait les muvres de cette association
en France, en Espagne, en Italie, en Suisse.
S'apercevra-t-on enfin que souffler la revolution
chez ses voisins n est pas toujours le moven de
maintenir la paix cliez soi
FRANCE.
On ècru de Paris, an Bien Public, 8 Avril;
Les républica'ins l'ont emporlé hier sur
ouio la ligne!... Ce résullul était prévu,
maïs tl n'en marque pas niuitis un nouveau
pas sur la pen te qui nous iriéne rapidement
au radicalisme rouge.
h n'est pas difficile en effet de prévoir Ie
nioineiil assez reprochè oü les hommes d E-
tat qui nous gouvernent seront eux nièmes
classes au rang tbs reaction na i res et répudiés
par le grand parit lépublieain eomtrie
suspects de niodérantisme. Le langage des
journaux les plus influents de la démocratie
parisiemie prépare visihleinenl cette evolu
tion logique et d'ailleurs conforme a toutes
les traditions.
Un autre signe du temps, c'est la règne
des médioerilés, ce symptömo préctirseur de
toutes les decadences. es nouvelles elections
vont enrichir noire legislature de MM. Mir
Soye, Ribot, Loustalot, Labuze et autres il-
lustrations non irioins glorieuses. Je ne
parle pas dn citoyen Gent, si impitovable-
inent execute naguére, en pleine Charnbre
par M. Paul do Cassagnac. Celui-la en effet
n'est que trop bien connu.
Comme curiosité, j'aiine a vons signaler
un article contre les inauvais livres que je
trouvea l'instanl dans Ie Figaro.
On ne saurail protester en meilleurs ter
mes contre l'absence de lome surveillance
qui permettrait de répandre a profusion
les Iivres honleux, sans qu'il soit possible
de se defendre contre leur invasion.
L'écrivain du Figaro declare que le com
merce des mauvais livres devient de plus
en plus un commerce comme un autre.
Que dis-je! II semble que certains partis,
avancés dans tous les sens du mot, aient un
intéièl direct a propager la lateral ure ob-
scéue.
Noire figariste cite, a cel égard, un trait
caraclértslique: un libraire interlope ayant
été condamné pour la ventc dc livres imino-
raux, il s'est trouvé un journal pour ouvrir
une souscription en sa faveur et pour lui
reconsliluer un fond de commerce.
Jjfe Figaro conclut en ces termes
Je voudrais que la venle d'un livre ob-
scène a un mineur fut considérée comme
un crime, et puni des travaux forces a
temps.
C'est raide, dira-l on. Oui, c'est raide;
ma is si.vous eonnaissiez les gredins qui se
livrent au commerce que la police pour-
suit sans cesse, qu'elle o'alteint que rare-
ment el qu'elle n'a jamais pu délruire m
mème dtminuer, vous ine trouveriez enco-
re trop indulgent.
Pour ma pari, j'approuve fort cette con
clusion, maisjeia trouvera is bien meilleure
et plus logique si le Figaro joignatl 1'exein-
pie a li précepte, s'tl bah'nissait de ses colon
nes les anecdotes scandaleuses, les facéties
equivoques, s'il était plus sévère dans le
clioix de ses romans feuilletons; si enfin il
cessait d'etre le complice du libéralisme en
n'thsérant plus a sa qualrième page la cor-
respondauce.... intime des pelil-s crcvés et
des lorettes
Nous avons eu naguére au Jardin d'accli-
rrialation du bois de Boulogne une exhibition
fort intéressante: cede d'une familie complé
te d'Esquimaux.
L'Exposition universelle sera l'occasion
d une autre étude de mcBurs. Ou annonce que
l'e.x-pére Hyacinlhe, ilevenu M. Hyacinthe
pére, s'exhtbera au Trocadero avec sa pro-
génilure. II vienl mème de loner, poury
don tier des conférences, une vaste salie,
voisine des locaux de l'Ëxposilion. Je doute
fort cependant que l'apötre grassouillet du
vieux calholicisine olitienne le mème succés
de curiosité que les habitants dn pöle Nord.
Lu attendant, il est eoiisolant de eonstalor
que toutes ses leritatives pour eréer a Paris
une petite église viéille catholique, ont
èchoue devant I'indiflereticc. le dégout et Ie
mépris. II en est reduit a donner des confé
rences comme Ie citoyen Naquet, et encore
esl-il a prévoir qu'il ne fera pas ses frais. Le
piopriétaire de la salie du Trocadero aura
sans doute trouvé prudent de se faire payer
d'avance.
Un journal résumé ainsi trés-justcmeiit Ie
joh développemont que vienl de recevoir en
France la hherié de la presse par la nouvelle
lui sur Ie colperlage:
aiizj W-atLa
t
t