VII et VIII. Exécution striete de l'article 2G8 du Code pénal, qui punit les ministres des cultes qui, dans l'exercice de leur ministère, auront, par des discours publics, attaqué directement le gouvernement, la loi, ou les actes des autorités civiles. IX. Frapper les cas de pression religieuse oü le clergé abuse de son autorité spirituelle pour violenter le libre choix des électeurs. X. Vote par ordre alphabétique entre tous les électeurs de 1'arrondissement, et mélange des bulletins au bureau central. XI. Mesures k prendre contre le trafic des messes. XII. Revendication parl'Etatde tous les biens de main-morte, comme biens sans maitre. XIII. Retrait de la personnification civile aux congrégations hospitalières. XIV. Obligation pour chaquemaison religieuse de tenir le registre exigé des hoteliers et logeurs par l'art. 555 du Code pénal. XV. Application aux pèlerinages des pénalités comminées par les règlements contre l'exercice illégal de l'art de guérir. XVI. Réforme des lois sur le temporel des cultes. La meilleure réforme serait la suppres sion de la personnalité civile des fabriques d'église. LES TENDANCES DU LIBÉRALISME. Dans cc nouveau programme du libéra lisme beige, nos lecleurs remarqueronl que des seize articles donl il se compose, il n'en est qu'un seul qui ne soit pas exclusivement dirigé contre le clergé. C'esl l'article X qui consacre Ie vole par ordre alphabélique des- liné a combattre l'élément rural, paria fraude el la pression du libéralisme. Ce programme de l'aveu d'un journal bruxellois, si radical qu'il puisse parailre n'est que le minimum de ce que désire le parti libéral. Soit, nous ne demandons pas mieux que devoir tomber les derniers masques. Mieux on connait ses ennemis mieux on les com bat; vus de prés et a visage découvert il n'y a plus moyen de se tromper sur leur valeur et leurs tendances. Les catboliques relardataires, c'est a-dire ceux qui jusqu'ici ont cru a la bonne foi des libéraux, et qui nous critiquaient paree que nous leur montrions les véritables désirs du libéralismesont désormais sans prélexle pour persisler dans leur altitude. II suffira croyons-nous lorsqu'ils viendronl encore plaider en faveur decerlaines alliances, lors qu'ils nous parleront de concessions et d'au- tres fariboles dangereuses pour noire foi et nos doctrines, de leur mellre sous les yeux Ie nouveau programme du libéralisme. Si après cela, ils ne voient pas que la est l'en- nemi, eh bien par leur aveuglement et par leur obstinalion ils seront non plus des ré- fractaires mais de véritables déserteurs de la cause catbolique Nous ne cesserons de le redire; plus de biais, plus de justification possible. La poli tique beige, telle que l'entend Ie libéralisme, est sortie du vérilable domaine de la politi que ordinaire; c'est Ie radicalisme pur, c'esl la proscription du prèlre, la spoliation des églises et des monastéres qu'elle préconise, c'est enfin la guerre religieuse qu'elle altise, et la suppression du catholicisme en Belgique qu'elle poursuit. Dans cette situation qui nous est faite, nous pouvons carrément affirmer que ceux qui ne sont pas franchemenl avec nous sont contre nous. Quelle sera maintenant l'attitude de ces catboliques trop amis de leurs aises et pion gés dans l'indilïérence la plus coupable Resteronl-ils spectaleurs pnssifs et indolents? Leurs sentiments chrétiens ne se réveilleront- ils pas en présence de cette nouvelle et auda- cieuse declaration de guerre formulée par le libéralisme Nous aimons a croire qu'ils se sentiront enfin les fils du Christ, qu'ils secoueronlde leurs sandales la poussiére qui les attache au sol, et qu'ils grossiront les rangs de ceux qui combattent Ie bon combat. Les élections sónt proches, chacun dans sa sphére doit se mettre a I'ceuvre: temps, argent, influences, tout doit ét re jeté a plei- nes mains, au milieu de ces lournois électo- raux d'ou peut sortir pour nous la servitude ou la liberlé chrétienne. Surtout ne perdons pas un jour, nos enne mis sont trop nombreux, trop perfides, leurs ruses trop machiavéliques pourétre déjouées en pen de tempsceux qui ne songeraienl au combat que quelques semaines avant d'en- trer en lice, seraient certains d'ètrebattus. L'ennemi se présentera sous tontes les faces et sous loutes les formes; ici il sera anodin hypocrite eicomballrasournoisemoniravanl- garde libérale, quitte a la seconder plus tard. C'est le doctrinaire le plus dangereux de loqs los libéraux. Ensuite, c'est le gueux marchant et tra- vaillant a visage découvert, semant le men- songe et la discorde partout on il passe. Celui-la est assez connu pour n'en pas parler davantage. ^Soyons done allentifs et si le premier vient a nous parler de la foi de ses pères et de son prélendu respect pour la religion, mon- trons lui le second dont il est Ie très-humble serviienr; car, en réalité, sous des apparen- ces difierentes, ils sont aussi mauvais I'un que l'autre; tous deux sont les ennemis irré- conciliables de noire liberté, de notre reli gion et de notre foi Invitée a s'expliquer sur le programme électoral de M. Goblet ou tout au moins mise en demeurede définir son propre program me, YEloile beige reeourt a sa laclique habiluelle pour échapper au péril de cette situation. Eile renvoie ses lecteurs a la grande dis- cussion politique de fin de session qui mellra, dil-elle, en opposition les princi- pes du parti du libre e prit avec ceux du parti de la sujétion de la pensée a une au- torité étrangère. Libre esprit est mis ici pour libre pensée; autorité signifie évidemment: Eglise catbo lique. D'oü l'on pourrait conclure qu'aux yeux de YEloile beige, comme a ceux du Journal de Gand, Ie libéralisme est la libre pensée ou n'est rien.» Mais YEloile est trop circonspecte pour s'aventurer jusqu'a faire ouvertement de lels aveux. Elle est d'ailleurs de ceux qui veulent rester dans I'Eglise pour mieux faire la guerre au prètre el pour cerner un jour I'au- lel. C'est sur les lecteurs de YEloile que M. Goblet lui mémeest obligé de compter pour recruter les fabriciens de I'avenir. Fidéle a ses précédents, le moniteur du libéralisme tacticien conseille aux libéraux de s'en tenir, en fait de programme, a la vieille formule du congres libéral de 184C: indépendance réelle du pouvoir civil. Cette formule a le précieux avantage d'êlre parfaitement malléableel de recouvrir d'une enveloppe commune toutes les nuances du libéralisme. F.lle dit tont el elle ne dit rien, cbacun la comprend comme il veut, y met ce qu'il veut, en exclul ce qu'il veut. M. Goblel peut dire, par exemple, que lout le programme qu'il vient de développer dans la Revue de Belgique peut se résumer dans cette devise: indépendance réelle du pouvoir civil. Mais la question est précisémenl de savoir si le libéralisme tout entier acceple une telle interpretation ue son symbole. La Flandre libérale el I'Indépendance ré- pondenl oui; YEcbo du Parlement dit non; YEloile ne dit ni oui, ni non: elle se réserve de répondre après les élections. Tel est, en eITet, tout le secret de sa tacti- que. II n'est du reste pas difficile de le péné- trer a la lecture des lignes suivanles: Tout libéral, dans l'mdépendance de son esprit, est libre de rechercher les applica tions (de ce programme).et d'y appeler ral- tention des legislatures futures. Ce sera a celles-ei de later l'esprii public pour se met tre d'accord sur les poinis les plus urgents, afin de soustrairc le pays a la domination funeste sous laquelle on s'efforce de le cour- ber. Quand le moment sera vcnu d'aborder les ré formes liberates les tins voudront marcher plus vite et les autres plus lente- men tcbacun en raison de sa vigueur et de son tempérament, et la difficultésera, comme toujours, de mainlenir la discipline dans les rangs; mais instruit par une trop longue expèrience, on saura ce qu'il en coüte de se débander, et a cbaque étape, lorsque les plus inlrépides se verront isolés, ils garderonl les relardaires en vue, soit pour leur porter secoursau besoin, soil pour recevoir le leur, afin que Ie parti soit toujours en force pour repousser l'assaut de l'ennemi ou pour le lui livrer. Le grand point, l'article premier du programme, ce sera de rester unis au pou voir quand les libéraux l'auronl reconquis, comme ils seront unis pour livrer les com bats élecloraux qui leur assureronl cette con- quête. v On peut trouver que ce programme manque de précision et de clarté: ce ne sont pas les libéraux qui s'en plaindroni te plus, si attragantes que soientpour certains d'en- Ir'eux les enterprises les plus bardies. VEtoile a raison: ce ne seront pas les libéraux qui se plaindroni des réticences el des obscurilés calculées de ce programme, lis s'entendent a demi-mot comme des lar- rons en foire el savent fort bien, a quelques exceptions prés, a quoi s'en tenir sur les projets reels du parti. Mais les adversaires du libéralisme el le pays lui-mème ont bien le droit de liter de ce programme obscur et équivoque appuyé par YEloile une conséquence pratique trés- importante: c'est que cette formule banale n'est qu'un masque destinè a cacher des agressions contre la liberie religieuse des ca- tholiques, lellemenl exorbitantes que YEloile elle-mème les range parmi les entrepi ises les plus hardies. C'est a déjouer ces en- treprises bardies dont le manifeste Go- biet n'est que le prologue, que devronl ten- dre les efforts de nos amis. L'aclion preventive est ici commandée par l'expérience comme par la raison. II n'est pas nécessaire de laisser les Gueux later le pays, et nous n'avons pas besoin de les voir reconquérir Ie gouvernement pour ètre convaincus qu'ils sont prèts a marcher, vite et a graodspas, dans la voiedu Kullurkampf. Parlout oü ils sont les maitres, c'est la frac tion intransigeante qui mène le parti lout entier. M. Goblet lui-méme n'est qu'un mo- déré dont les projets ne sont acceptés par beaucoupde libéraux qu'a litre d'a-eomple. Au lendemain d'une victoire éleclorale, son manifeste serait trouvé suranné, timide, in- complet,probablement par l'/sVoi/eelle-méme. II importe du reste de ne pas oublier qu'u- ne première fois déja, ce journal, ayant a cboisir entre M. Goblet el M. Janson, a donné ses preferences au second, qui élait le plus radical et. a ce litre, répondait mieux aux aspirations du libéralisme. Ce précédent nous montre bien ce qu'il faudrait allendre, le cas échéant, de la modération de YEloile. Cette mode ration est loule pharisaïque, absolumenl comme sa religion. Nous avons cilé les principaux articles du programme de réformes ariti-cléricales qu'a l'occasion des élections du moisdeJuin, M. Goblet propose a l'adhésion des libéraux, en allendanl mieux, c'esl-a-dire jusqu'a ce que les circonstances permellenl d'abroger la Constitution el de supprimer plus compléte- ment la libeilé religieuse des calholiques. Cette énuméralion est déja bien éloquente. Elle alteste jusqu'a quel degré nos Gueux croient pouvoir mener le Kullurkampf, lout en prétendanl respecter Ie te.xte de la chartc constitutionnelle. Mais les intentions réelles des chefs du libéralisme apparaissent plus clairement encore par l'Exposé des motifs donlM. Goblel fait précéder cbacun des ar ticles de son Syllabus. Le plan des prétendus pröneurs de la li berté de conscience el de nos fibres insti tutions est de réduire I'Eglise par la famine, lis espérent, par ce procédé d'inanition, abré- geret faciliier la guerre qui devra se pour- suivre plus lard par la voie de la persecu tion directe et de la lutte a oulrance. II faudrait, a ce point de vue, ciler pres- que en son entier rartiefe-brülöl de M. Goblet. Mais il suffira, pour faire apprécier les ten dances du parti libéral, de reproduire ici les considérations sur lesquelles M. Goblet s'ap- puie pour préconiser la réforme radicale de la législation sur le temporel des cultes. On verra quel chemin nous avons fait depuis le projet de la loi sur la matiére, déposé par le dernier cabinet libéral; on verra aussi com ment l'entreprise de spoliation qui se dissi- mulait a cette époque sous des prétextes de controle et de bonne gestion, en est venue aujourd'hui a s'affinner danstoutesa crudité. On reconnait maintenant qu'il s'agit de combattre I'Eglise el sa légitimc influence; pour mieux y parvenir, on propose de com- mencer par lui couper les vivres. Voici comment s'exprime M. Goblet Réforme du tempree des cultes. L'organisation actuelle du temporel des cultes nous parait défiuitivement condamnée au point de vue liberal, Mais les libéraux ne semblent pas d'accord sur la réforme qu'il faudrait y apporter. Trois syslémes sont en présence. L'un, développé par M. E. Allard, dans son ouvragesur fEtat et I'Eglise, con- sisle a supprimer purement et simplement 1'existence légale des fabriques; quant a leurs biens, on devrail dislinguer entre les édifices du culte, qui feraienl retour aux communes, les biens provenant des libéralités gouverne- mentales, qui rentreraient dans le domaine de l'Elai, et les biens dus aux largesses des lidéles, qui, après avoir été réalisés, seraient reparlis entre les diverses paroisses propor- lionnellemenl au nombre de leurs fidèlcs. Le second syslèine serait de subordonner plus élroitement la gestion des fabriques au contróle de l'aulorité administrative et même de faire régir le temporel des cultes, comrne Ie service de la bienfaisance, par les délégués directs du pouvoir communal c'est l'idée émise par M. Janson, dans une conference doniiée, il y a deux ans, a la Libre pensée. Le troisiéme sysiérne, proilmi naguere par la Flandre libérale, eonsisierail en quelque sorle a démocrauser les fabriques d'église en faisant élire leurs membres par la commu naulé des fidéles, c'est-a dire par tous ceux qui apparliennenl nominativemenl a 1'Egfise. Dans cette combinaison, il nous semble que les paroisses devraient ètre placées a pen prés dans la situation légale des sociétés ano- nytnes. Les actes de leur gestion seraient soumis li la pubiicité IEt.it veillerail a ce que leurs administrateurs observassent toutes les prescriptions de leur acte constitutif leurs comptes seraient afficbés chaqne année au secretarial de la commune, les develop- pements de leurs ressources liinités pnr le chilfre de leurs membres aciil's enfin, leurs propriélés immobiliéres reslreintes aux edi fices du culte ainsi qu'au logement de ses ministres. Le premier de ces trois syslémes serait évidemment le plus conforme au principe de la séparation absolue entre l'Etat et I'E glise. Toulefois, il aurail pourrésultal indi rect de legitimeren quelque sorle, aux yeux de l'Etat, l'existence ^'associations religieuses acquérant el adininislrant des fonds sans avoir, la personnification civile, et cela a l'beure même oü nous clierchons par tous les moyens légaux a paralyser ce genre de propriélé entre les mams des ordres monas- tiques. Le second supprimerait les principaux abus du régime actuel; mais il aurait peut- èlre pour conséquence d'immiscer irop di- reclement Ie pouvoir civil dans les affaires intérieures du culte. Le troisiéme est un peu compliqué, mais s'il pouvait ètre appliqué sérieusement, il aurail l'avanlage de sécula- riser l'administralioo temporelle des parois ses, sans introduire l'intervenlion des pou- voirs publics aulrement que pour assurer l'e.xécntion de la loi el le respect des con- trals. Ou peul ensuile se demander si cette application du principe électif aux fabriques d'eglise ne scrviruit pas indireclement les intéréts du libéralisme? Non pas que nous croyionsa la possibililé de liberaliser I'Eglise romairie en Belgique; autanl croire du coup a la possibililé du miracle. Mais il se pourrait que le clergé, s'il Ironvait dans les fabriciens non plus les instruments dooiles de l'épisco- pal, mais des man ia la i res responsables vis-a- vis de la communauté, mil sur bien des points une sourdine a ses pretentions d'au- jourd'lmi. En tool cas, partoul oü domine- raient ces libéraux, encore si nombreux au jourd'hui, qui veulent bien de la religion catbolique, mais non du catholicisme poli tique. les nouvelles fabriques laissöraient- elles encore organiser dans les églises ces quotes pour le Denier de Ss-Pierrè, l'Univer- sité de Louvain,eic., qui servent uniquement a alimenter les institutions de combat fon- dées par l'ultramonianisme N'hésileraient- elles pas a sanctionner certaines dépenses d'ornementalion qui sont de vrais actes d'idolatrie deslinés a séduire les esprits fai- bles Enfin, ne regarderaient-elles pas a deux fois avanl d'ouvrir leurs chaires a ces tribuns de carème, qui vont d'église en égli- se calomnier nos liberies et prèclier la guerre civile Tout au moins, dans ces conseils, oü chacun d'aujourd'hui opine du bonnet, surgiraienl des discussions oü les questions de principe se mèleraient bienlöt aux ques tions de chiffres, el ainsi ('esprit d'examen serail dans ia place. Quoi qu'il en soit, c'est entre ces trois syslémes que nous devons cboisir, car nous ne pouvons ad mellre plus longtemps qu'- une organisation, établie pour concilier les besoins reels du culte avec les régies d'une bonne administration. I'iutérèt des families et les exigences de l'ordre public, devienne un simple paravent legal pour abriier les gaspillages el les usurpations d'une Eglise en pleine possession de son indépendance temporelle aussi bien que spirituelle, devanl un Etat tributaire et desarmé. Qui sail mèmesi la perspective de ce ré gime, parfaitement conciliab'e avec la Con stitution, n'aménerait pas les catboliques a rédamer, comme nous, la revision de l'ar ticle 117 de la Constitution, pour se con stitueren Église fibre? Assurement, si un gouvernement liberal, decidé a poursuivre une politique d'énergie, voulait dirigcr contre FEgfise catbolique toutes les mesures compatibles avec nos prescriptions conslitn- tionnelles, peut-ètre serait elle la première a demander la rupture de tons ses rapports avec l'Etat. Mais c'esl la une these qu'il serail prématuré aujourd'hui de développer davan tage car une pareille taclique ne deviendra possible que si I'Egfise accentue encore da vantage son liosiilité a l'égard de nos institu tions, et, comme nous visons a ètre pratique, nous tie voulons renconlrer ici que les ué- cessilés de la situation présenle. Non pas que cette situation n'ait d'antres exigences encore. II y a, dans un autre or dre d'idées, des questions qui rious serrent de plus en plus prés la question éleclorale, ia question militaire, les questions économi- ques déja mentioimées au programme de 1846. Mais sur ces divers terrains nous ne pourrions que développer nos opinions personnelles, car il serail illusoire d'y cher- eher, acluellement du moins un prin cipe coinmun a tous les membres du parti libéral. On lit dans la Pair: Le parti libéral redevient militariste a oulrance, moins par conviction assurement que par calcul d'ambilion, renouvelant ail si In manoeuvre qui lui proeura le pouvoir il y a une vingiaine d'années. Avanl 1867 il iron- vail Irop foi ls tons les budgels de la guerre et accusait les catboliques de les grossir sans cesse an drla des besoins et des ressources du pays. En pleine crise de 1848 il fixait au maximum de 26 millions la dépensc totale et s'eiigageait a ue pas demander plus d'un a deux millions pour Ie rempart de lerre autour d'Anvers. Le projel de grande encein te pour cette ville semblait dèlestable, ridi cule, honteux, car la conséquence en devail ètre I'abandon de tout le pays par l'armée fiiyant pour se sauver seule. Cent texles officiels que nous avons sous les yeux prou- vent que tel fut longtemps Un vis des chefs de la gauche: leur evolution date de 1859 alors qu'ils s'engagèrent a einporler les fortifica tions d'Anvers s'ils obtenaient carte blanche conlrc la droite. Le concours particl que cette derniére eut la faiblesse de leur ptèler fit réussir cette triste politique. Aujourd'hui que Ie luxe militaire est a la mode el que le sol public se fait complice des folies donl il patira seul, nous voyons le parti libéral se lancer tète basse dans la voie des sacrifices illimilés. II lui fa ui une armée de 300.000 hommes, le service personnel et général et des fortifications de premier ordre a toutes lesentrées du pays. Avec trois- mille officiers et plus il y aura bien des vnnitcs salisfaites. Cesera ruineux mais glorieux, el nous devons étre patrioles jusqu'a la besace! Si les électeurs n'y prennpnt garde en Juin prochain, ils assisleront a des désastres dont ils n'auront pas le droit de se plaindre. BULLETIN POLITIQUE. On corifirme qu'un accord est intervenu relativement a l'éloignement des forces na- vales de l'Angleterre el des troupes russes qui se trouveul dans les environs de Con stantinople. Au fond cette eniente parait plus favorable a la Russie qu'a l'Angleterre. Celle ci aban donue sa position stralégique devant Con stantinople. Non-seuleme.nt l'influence de la Grande Bcetagne sur la Turquie se trouvera probablemeril affaiblie. mais encore la posi tion slratégique de la Russie s'ainéliorera beaucoup, mèine en admeltant qu'elle dut faire réuograder ses troupes jusqu'a Andri- nople pour obtenir le départ de l'escadre anglaise. Du reste, la Russie ayant réussi, suivant touie apparence, a calmer les inquietudes de l'Aulriche, et a prévenir ainsi un rappro chement plus intime entre les cabmels de Vienne el de Loudres, sa politique doit ten- el ie maintenant a gagner l'Anglelerre a ses vues. D'aprés ce qu'on écrit a cel égard de Berlin, le congres, dans ces conditions, n'in- spirerail plus des apprehensions bien vives au cabinet de Sunt Pélersbourg, qui pent espérer qu'au congrés il ne lui sera pas Irés- difficile (ie rallier la majorité des voix. C'est dans ces lerinesque la partie serait en ce moment engagée entre Londreset St- Pétersbou rg. Deux courants, l'un optimisle, l'a ui re pes- simiste, se remarquent aujourd'hui dans les informations relatives a la situation diploma tique. Le premier domine a Berlin et a Vienne, leseconl a Londreset a Sainl-Pétersbourg. Les troubles qui out éclalé dans plusieurs centres importants de I'empire russe a la sui te du procés Sassulitch ont eu beaucoup plus de gravité que ne l'a révélé Ie tèlégraplie de St Pélersbourg. donl on commit la circou- spection et l'excessive réserve. Le 17 Avril, une émeule a eu lieu a Moscou. Des tèlé- grammes de source privée parlent de 12 inorts et de 25 blessés. On aurait, en outre, arrété 100 personm-s. DERNIÈRES NOUVELLES. Lourdes, 22 avril, 1 h. du soir. Mgr l'évêque de Tarbes vient de célóbrer a la grotte, devant une grande foule, la messe que Léon XIII lui a demandé lui-rfiême de dire pour le Pape au sanctuaire. Deux belles processions venant d'Ossun et de Juillan traversent les foules ravies. Deniain arrive le grand pèlerinage des hommes basques. On télégraphie de Belgrade, au Standard Les nouvelles reques do Sofia sont peu rassu- rantes. Les Russes ont coupé toutes les communica tions télégraphiques. De Vienne, on télégraphie au Daily Telegraph: L'Autriche a demandé au cabinet de Saint- Pétersbourg des explications au sujet des con centrations de troupes en Roumanie. La Russie a répondu que ces concentrations étaient d'accord avec la convention conclue entre elle et la Roumanie.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2