I I Samedi 27 Avril 1878. V^/QUEfe^-°l! xZ>- 13e année. N° 1,286. LA MA CO p ufIHwifil «in ggsiÉlïfeiSê= El) ESPAGBE. 1 03 co O Sü ÏJ va C3 U es o CO KS> "*3 rr 7, H O -ï PI vl TJ 3D CX O n m -5 P2 C/5 -O >- Le Journal parait Ie Mercredi et Ie Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne. Les réclames et annoncesjtidiciaires se paient 30 centimes la ligne. On ti atle a fo>fmi pour Its inset lions, pai année. Un numéro du journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandos pour articles, Réclames on Annonces, content 10 ft. les 100 exetnp aires. C E :?a fi IV N 15 E F E SS. Poperinglie- Y-pres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinglie, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope- ringhe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10, Ilazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-30. Roulers-Ypres, 9-10, 1-50, 7-50. lloulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 Tliourout.) Bruges - Routers, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. Thourout - Courtrai, 5-15 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-00, 12-06, 6-07, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarok.) Thourout-A pres, 9-00, 1-05, 7-4u (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres). r Comines-Warnèton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Touquet- arneton- Comines, 7-25,2-00, 4-45. Gomines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnêton-Commes, 5 30, 11-10 (le T.nndi 6-50.1 Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers)'8-30, 12-40, 8-25. - Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-2o, 5-2o (leMaidi, 10 00). o O R. £1 *3 JE» O JV D A. W O 133 S - COURTRAI, BRUXEI,I,ES. RRUXELLES, COURTRAI. I Bruxeiles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 0,47. Courtrai arr. 8,00 10,40 2,44 7,56 8,44. LILLE, TOURNA!, COURTRAI. 1 Lille dép. 5,10 8.12 11,05 2,21 4,10 8,10 I Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 5,20 8,50 Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32 Bru- JOl I feVj li t gès, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30. „~o jj on a ai Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58,11-20, 4-41. 7-21. Deynze-Ingelmunster, 12-00. Ingelmunster-Ansegnem, 6-05, 12-55,6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-08, 1-35, 7-50. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-lo, 11-05,3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-35. Nieuport-Dixmude, 7-15, 11-55, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-35, 10-10, 12-20,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05, 1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3.42 6,35. Bruxellés arr. 8,50 1,35 2,25' 6,10 3,54. COURTRAI, TOURNAI, LILI.E. Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,51 5.34 8,47. Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,is 6,3') 9,4). Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,01. COURTRAI, GAND. Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. Gand GAND, COURTRAI. dép. 5,15 8.45 9.34 1,28 4,20 7,21. Gand arr. 8,01 11,03 1,51, 5,04 8,00 10,20. Courtrai arr. 6,37 9,37 10,50 2,54 5,34 8,47. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6.43 Bruxellés dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 3,10 8,20. Gaud a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17 3,59 4,41^.1^ /,02 9,19 10,2b. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38 LES CORPS ECCLÉSIASTIQUES JÜGÉS PAR UN LIBRE PENSEUR. M. Taine est un des représentanis les plus en renom de la lilléralure sceplique et ma- térialisle, issue du développement logïque de la libre-pehsée. C'esl a lui qu'on doit cel axiome célèbre qui résumé toule la morale indépendante La vertu et !e vice soul des produits com- me le sucre et le vitriol. Conséquente naturelle de celte autre maxime: La pensée n'est qu'une sécrétion du cerveau. II fa ut le.constater a l'honneur de notre temps: malgré les artifices de la réclame el les seductions d'un style original et piltores- que, les répugnanles theories de M. Taine n'ont pas rencontré beaucoup d'adeples sé- rieux. Elles sont définilivemenl rangées dans la classe des monslruosiiés pbilosophiques et morales. Découragé probablement par eet insticcés, Pécrivain s'esl rejeté sur l'élude des questions sociales et politiques et nous devons a ce changement de direction son nouveau livre intitule: La Revolution. II est snperflu de le dire: on retrouve dans eet ouvrage la trace très-marquéedeserreurs el des préjugés de M. Taine, en matière de religion el de philosophie. Ses principes et sa méthode sont complement imprégnés de matérialisme. II disséque la sociélé froide- inent, minutieusemenl, comme un chirur- gien disséquerait un cadavre sur une table d'hópital. Et de mêrae que les anatomisles de l'école de Broussais ne se préoccupenl point de l'ame, de mème l'auleur de la Revolution fait abstraction des grandes vérités rehgieu- ses el morales qui constituent la vie supé rieure des sociétés. C'esl une lacune énorme dans son livre el -r— II est encore partout bien des gens honnótes et paisibles qui se refusent a croire A la dangereuse puissance des sociétés secretes. Aussi estimons- nous utile d'attirer l'attention sur une curieuse note de l'organe Officiel du Grand-Orient de France le Monde magonnique. Cette revue ayant publié un mot sur la maeonnerie espa- gnole le Grand-Orient d'Espagne lui adressa aussitótune communication rectilieative a ce sujet. II n'y a done rien-de plus autbentique, d'autant plus que, prévoyant des objections a certaines de ses «illégations, le Grand-Orient espagnol dé- bute en ce travail par la note suivanteCertains détails sont nécessaires pour répondre d'avance aux objections que, a l'étranger, on pourrait faire sur le manque de documents officiels pour ap- puyer les faits que nous alléguerons... L'ancien macon Navaez, arrivé au pouvoir, se mit a pour- suivre ses anciens fréres et parvint, en 1848, a gagner le secrétaire du Grand-Orient, le prêtre Jean Cruz, qui fit prendre par la police les papiers placés dans une cachette qu'on croyait sure. Heureusement, uans la huitaine précédente, le frère Pinella avait déja porté ailleurs la partie ia plus intéressante dé ces papiers. Ajontons que le sort du frère Cruz fut très- malheureux. Rongé sans doute par les remords et par la conscience du mépris public, il eut une mort prématurée.Voila une mort préma- tnrée qui pour plusieurs paraitra suspecte, elle suflil pour que nous portions sur l'ceuvre de M. Taine un jugement sévère. Toulefois not;s nous garderons bien de mé- connaitre que ses études out une valeur réel- le et qu'on y peut puiser d'utiles renseigne- menls sur la grande crise sociale et religieu- se qui a amené reffondrement de l'ancien régime et la douloureuse naissance de la sociélé modernq.» Nous avons cilé déja quelques pages dans lesquelies M. Taine reduil a leur juste et trés- médiocre valeur les irmnortels législateurs de 89, poélisés par la légende revolution- naire el que la badauderie contemporaine s'était liabituée a contempler dans le rayon- nernent de cette auréole artificielle. La minutie d'observations qui caractérise la méthode de M. Taine, l'amène aussi a discerner parini les ruines accumulées paria Révolution francaise les resles d'institutions disparues au détriment du bien général de la sociélé. II est de mode aujourd'bui parmi nos libé- raux de crier conlre lescouvents, et l'inu- tilité des institutions monastiques fournil a la presse anlichrétienne un theme a décla- mations véritablement inépuisable. Tous les jours, nous lisons dans la presse gueusequ'il faudra reprendre l'abatis exécuté paria Ré volution du siècle dernier et extirper com plement Ia lépre monacale M. Taine n'esl pas de cel avis. Sort livre coritient des pages trés-intéres- santeset très-inslruclives sur l'utililé sociale des corporations en général et des corpora tions religieuses en particulier. Après avoir passé en revue les accusations lancées conlre les ordres monastiques au dé- clin du siècle dernier, M. Taine declare qu'il ne s'ensuivail pas qu'il fallüt détruire II n'y a done aucun doute sur l'authenticité das détails donnés par le Grand-Orient d'Espagne. Qu'on juge maintenant de la gravité de ces révé- lations sur le róle de la maeonnerie. Tout ce qui suit est un analyse textuelle de la note officielle. La première loge fut fondói a Madrid en 1728, par le due de Wharton, sous la dépendance de la grande loge d'Angleterre: Devenne souveraine en 1767, elle nomma pour premier grand maitre le comte d'Aranda qui venait d'expulser les jósuites. La magonnerieput alors se considérer comme arrivée au pouvoirOn lui arrangea un temple dans une propriété de VEtat. Et la loge se réunissait encore la en 1848... sur le plafond d'un grand escalier et cachée au fond de longs couloirs. Deux escaliers tournants étaient ména gés entre les murs de l'édiliee pour échapper au besoin a quelque surprise. L'un conduisait par une voute souterraine a l'égout du Prado, l'autre par une autre voute souterraine a un élégant cabinet réservé que le comte d'Aranda avait en sous-sol dans la mais on... Dans ce cabinet le comte d'Aranda recevait ses intimes sans oublier l'élaboration des pro jets qui rendirent son norn célèbre. Gi ace il son influence, la maeonnerie se répandit en Espagne et en Amérique, oü elle est fiére de lui devoir son indépendance et la forte Constitution qui lui a permis d'y résister contre tant d'efforts. A Aranda succéda comme grand - maitre le comte de Montijo. G'est lui qui dirigea Téméute d'Aranjuez le 19 mars 1808, émeute qui a été le premier écliantillon des soulèvements espagnols qui ont enrichi le vocabulaire des agitations populaires du xmiwansesoxpronunciamicnto. A cette époque se propage en Espagne le r ite écossais. Ce rite simple evolution de la macon- ni qu'on général les corps propriétaires soient manvais dans mie nation. Les corps ecclésiasliques, continue M. Taine, contredisanl en plein la ibèse libérale sont des organes précieux et non des excroissances maladives. Et voici comment l'écrivain libre-penseur juslille cette appreciation En premier lieu, par leur institution, un grand service public, le culte, la re- chercbe scientifique, renseignement supé- rieur ou primaire, l'assislance des pauvres, le som des malades, est assuré sans char- ges pour le budget, mis a part et a l'abri des retranchements, que pourrait suggérer Tembarrasdes finances publiques, defray par la générosite privée qui, trouvant un réservoir prêl, vieni, de siècle en siècle, y rassembler ses mille sources éparses... En second lieu, par leur institution, I'omnipotence de CElat trouve un obstacle; leur enceinte est une protection conlre le niveau de la monarchie absolue 011 de la démocratie pure. Un honune peut s'y dé- velopper avec indépendance sans endosser la livrée du courtisan ou du démagogue... II ne faul pas que les serviteurs du public soient tous des commis du gouvernement, et, dans un pays oü I'aristocratie a péri, o les corps sont le dernier asile... En troisième lieu, par leur institution, il se forme, au milieu du grand monde banal, de pelils mondes originaux et dis- linets, oü beaucoup d'ames trouvenl la seute vie qui leur convienl. Aprés quelques détails édifianls sur plu sieurs établissemenis reiigieux de l'ancienne France, M. Taine conclut ainsi: Devant de tels instiluts, évideininent, pour peu qu'on ail souci de l'inlérèl public et de la justice, il faul s'urrêter. D'autant plus qu'il est inutile de sévir; en vain la main rude du législaleur ossaiera de les écraser; lis re- pousseront d'eux-mêmes paree t/utls sont dans le sang de toute nation calholique. Au lieu de 37,000 religieuses, il y en a maintenant en France 80,000, e'est-a-dire jd sur 100,000 fetnmes, 45 au lieu de 28 avant1789. Nous opposons ccs belles et justes conside rations d'un historiën pen sus[jecl departia- lité, aux injures el aux brutalités quotidien- nes de la presse libérale. Tel est le langage de l'histoire et du bon sens; les esprits droits Ie préféreront aux invectives de la passion. Ce n'est pas a dire cependanl que nous descendions a plaider au profit des congre gations religieuses Ie tnoyen secondaire des circonstances atlénuantes. Elles n'ont pas besoin, pourse défendre, d'exbiber des cer- tificatsde bonne conduite... Au point de vuedela legislation moderne, elles sont l'expression correcte, légale el le gitime de ce principe de la liberté de con science qu'on nous prone a chaque instant comme la grande conquèle dn XIXe siècle. Au point de vue supérieur du droit public chrétien, les ordres religieux maintiennerit, par la pratique des conseils évangéliques, un niveau général de christinnisme qui ne peut décroitre sans détriment pour la sociélé tout entiére. Aussi la suppression des couvents, la proscription des religieux oul-elles lou- jours été et seront-elles loujours, chez tous les peuples, un symptöine de décaderice et de barbai ie, paree cpie de tels actcs atlestenl par eux mé nes une diminution d'esprit chrétien. Or, depuis le Calvaire, la civilisa tion est inseparable du chrislianismele droit des disciples du Christ est de suivre les précepleset mème les conseils de leur divin Maitre et il n'y a po,ut de droit conlre le droit. nerie philosophique avait été introduit en France au retour d'Amórique par le comte de Grasse-Tilly. Un de ses cousins, le comte espa gnol de Tilly (Guzman de race et parent de celui qui joua uu róle dans la révolution de 1792), geutiihom'me pauvre et voué aux aventures apres avoir beaucoup voyage en Europe, rectra en Espagne pour y importer ce rite écossais.... II s'essaya a Seville, y réussit et parvint a for mer contre Napoléon uue junte. Tilly déploya de remarquables talents d'organisationde ruse, d'énergie, pour écraser ses compétiteurs. Dans un mois il réunit 400,000 hommes, mal armés il est vrai, mais qui formèrent a Baylen le grand réseau qui paralysa Dupont, lorsqu'ilfut attaqué par les vótéra .s de Reding et de Costanos, Sous le titre modeste de commissaire de l'armóe délé- gué par la juute, Tilly fut le directeur de l'entre- prise, la tèie de la combinaison, et darts cette qualité il rédigea la capitulation de Baylen. lei la note eontient un paragrapheparfait chef-d'oeuvre de style cafard et tout a fait macon, vraiment digne d'etre signalé aux ministres de la guerre qui doutent encore des perils encourus par lesarmóes manies d'otïiciers fraucs-macons. Qu'on en juge - Si Napoléon avait su que l'liomme qui com- mandait au camp ennemi élait le plief des macons espagnols du nouveau rite dont son frère Joseph était alors en France le grand-maitre et qui comptait sans doute un grand nombre d'adeptes dans les divisions réduites a capituler, il n'aurait pas manqué, avec son caractère léger et soup- gonneux, d'attribuer a la trahison la déf'aite de ses armóes, quand il n'aurait f'allu voir dans cette coincidence que des raisons pour adoucir la rigueur de la guerre et pour soulager l'infortune.» Après la chute de Napoléon et la rentrée des Bourbonsla maeonnerie poürsuit sou oeuvre avec uue telle puissance que le Grand-Orient ose dire Depuis 1817 et pendant six ans, 1 'histoire de la magonnerie est Xhistoire de 1'Espagne... Riego, diefde l'insurrection de 1820, est nomine grand-maitre en 1821. Ensuite vinrentaprès 1823, les perséeutions pendant lesquelies on con- serva le 1'eu sacré, grace au due de San Lorenzo, a plusieurs fréres de la haute noblesse grace aussi a 1 'infant don Erangois, en 1828 notam- ment. lei la communication officielle devient très- pauvre; elle glisse sur la période qui s'écoule jusqu'ea 1854. Toutefois, au sujet des élections maconnes opérées en 1848, elle fait une remarque bonne a méditer par les princes chargés des dignités publiques de la maeonnerie. Parmi les dignitaires, il y a les titulaires et les adjoints. II faut bieu le dire, c'étaient les adjoiuts qui géraient eifectivement les affaires de l'ordre. Le grand-maitre adjoint Peniila fut jusqu'a sa mort le directeur veritablele grand-maitre actuel n'ayant, bien que titulaire, rempli aucuue fonction réelle jusqu'en 1866. Quoi qu'il en soit, depuis 1848 la maeonnerie fut rudernent pouj'suivie, si nous en croyons la note, par Narvaez, qui exilait et fusillait mème ses fréres rriaqons. Mais, moissonnée a la surface, la maeonnerie s'étendait sous le sol, si bien qu'ou la trouve toute puissante d sa re vanche de 1854. Ecoutez bien, nails bourgeois, qui croyez boimeinent les maqons ótrangers a la politiqueQa'était done cette revanche de 1854 l La voici Le grand-inaitre titulaire (l'officiel, l'apparent celui qui n'était rien en réalité) n'approuvant Les Gueux s'obslinenl a critiquer la nou velle réparlition des représenlanls et des séniiteurs. Nous ignorons ce que ces récri- miitalions rétrospeclives peuvenl avoir de parliculiéremenl altrayanl pour ces messieurs et pour Jeurs journaux, mais il est temps qu'enfin ou s'explique sur le semblant de base qu'ellos peuvenl avoir. On se plaint de la non application du principe des compensations. Ce grief, inventé par M. Fiére, continue a faire tons les frais d'une polémique oiseuse et sans ulilité. Or, si quelqu'un pouvait le faire valoir, ce ne sont pas les Gueux qui en auraient le droit. Le systéine des coiripensations a été en effet absolmnent condamné en 18ö6 par les Gueux eux-mèmes. M. Frère l'a conteslé, el, a l'appui de son assertion, il a citè les paroles suivantesde M. Ons:. La section centrale ne nie pas que, dans certaines circonstances exoeptionneiles, il ne pnisse y avoir lieu a compensation. D'après elle, ces circonstances ne se sont pas révélées aujourd'bui. Ainsi, par exemple, j'admeltrais, et je I'avais admis dans ma première proposition, l'a[>plication d'un sysléme de compensation entre deux arrondissemenls, quand il s'agira d'attribuer a une mème province deux re- prescntanls de plus; qu'aucun arrondisse ment ne pourra fane valoir de droit strict el que les deux exeédants seront a peu prés de mème chilïre. Mais M. Frère, en faisanl celle citation, a fuusse le sens général du discours de M. Oris. La concession oratoire qu'on vient de lire se liouvc aux Annates partemenlairessession de 18G5 18GG, p. 5G1. El voici ce que ce mème Ai. Oris dit, quaraute lignes plus loin: pas que la maeonnerie fat mêlée aux luttes poli tiques, le graud-maitre adjoint, Pénilla, dirigeait tout avec Escalaute, et surtout avec le général Sail Miguel... Celui-ci assiégea le palais royal du cöté de la ville, etle général Nogueras vint de Castille couper de ce cöté la route a la cour... - 11 y avait d'ailleurs dans cette cour un dernier grand-maitre et cle plus un macon portant le titre de roi Tout le pays était en armes, Espartero n'avait qu'a tendre la main pour óter la couronne da la téte qui la portait et la mettre sur la sienne. Mais, hélaspour ce beau projet, San Miguel jalousa Espartero qui fut aussi par trop lambiu, Sau .Miguel devint le paladin de la cour. Et lorsque Espartero arriva a Ma drid, la royauté était sauvée par des macons. San Miguel, en récompense, mourait due, maréchal et capitaine des gardes. Mais, ajoute avec indignation le Grand-Orient, San Miguel Pénilla et ses confrères ne se relevèrent pas de cette déconsidération. N'est-ce pas assez odieux, un pareil cynisme dans l'aveu de tels projets Mais a l'odieux le macon sait toujours joindre le comique. Au milieu même des pages oil sont racontées toutes ces infanies trabisons, le Grand-Orient de France public l.cs plus solennelles protestations toutes pleines de colore contre les gens qui osent accu ser la maeonnerie de politique On peut lire dans le mèmè volume cette declaration d'une impu dence pliénomónale en pareil lieu: La franc- maconiferie n'a jamais dévió de sa route; elle a toujours affirmé qu'il était indigne d'eile de se mèler aux lutios des partis. Et nunc erudiminivos qui judicatis terrain.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1