1 "xj?/- /qüéCsI^ita s5£Mr/y> o ^3 6-.il5^ o RIISSION PROVIOENTIELLE msmmm z Mercredi lr Mai 1878 18° année. N° 1,287. z po 5 50 s: l.e Journal pa rail le Mercredi et In Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne. Les réclames el annonces judiciaires se paiertt 30 centimes la ligne. On Iraile a forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. Cl II EC M I TC N E> SC F EC fl&. Bruxelles'ifep. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Courtrai arr. 8,00 10,40 2,44 7,56 8,44. LA GRANDE ANNEE. Une lutle ardenteel prolongéese prépare: il s'agit de renouveler en partie, a lous les degrés, la représenlation populaire; les inté réts les plus graves sont en jeu, et c'est sous l'empire d'une nouvelle legislation électorale, c'est pour ainsi dire par un essai qu'il s'agit de tranclier le litige. C'est la question religiense qui dornine lout, qui résumé tout en quelque sorte. Ou ne sa u ra it assez Ie redire: matérialiser la société par le scepticisme, par l'irréljgion, el régner despotiquemenl sur el le, tel est le double rève du libéralisme arrivé a sa vraie et detestable expression. Ce qu'il ose quand il n'est point vainqueur doit suffire a nous apprendre de quelles représailles seraicnt capables les rancunes de son orgueil blessé, les appétits sauvages que 1870 est venu con- trarier d'une maniéresi inallendue. Et ce ne serail pas encore le pire des ré- suitals. SoufTrir est dans les alternatives du combat et dans la condition du chréticn; ma is la salulairc autorité de la religion amoindrie; mais Tathétsme pratique et la demoralisation se répandanl de proche en proehe parmi le peuple; mais les laibles, les petils, les pauvres, ceux qu'on préserve le plus difficilement, exposés en première ligne uux atteintes de ceile funeste propagande qui marche armee de la puissance extérieure; mais les classes laborieuses viciées par cou ches enliéres sous l'influence de l'école sccu- larisée el peut-ètre obligatoire; qui done nous PIE IX. gardera de lous ces maux? qui pottrra faire que les désastres ne soient pas irréparabies pour le passé? Qui relévera les ruines et re- construira TEtat? Au point oü cn sont les choses, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que la ques tion est posée entre nos franchises el ceux qui les menacent depuis longtemps en les dé- clarant une duperie. entre la libertéet l'op- pression, entre la religion et ses persécu- leurs. A cel égard, mille illusion n'est possi ble. Vaincre est une nccessité el assurer la victoire un devoir impérieux. Nous allons sortir bienlöl de la période de révision des lisles éleclorales pour entrer dans celle de Faction. Ce secret du vote, ces mécanismes que nos adversaires réclamaienl si bruyammenl, si effronlément, disons-le, pour les subir ensuile a regret et presque les répudier, n'onl rien qui doive effrayer l'opi- nion catboliquc. Ceux-la seuls qui onl inven- lé la pressiott dans leur passion du pouvoir et pour qui le civisme de cam mart de est de- venti une condition d'exislence, onl de sé- rieuses raisons de craindre le décbet qui doit inévilablernent dérouter leurs calculs si la conlrainle est levée, la liberté sérieusement garantie. Quel que doive être maintenanl le code electoral qui sortira des délibérations de la legislature, nous avons avanl tout a nous pénétrer de l'importance ca pita le de l'oeuvre politique; a lui consacrer tout ledévouement Enfin marchez awe le progrès, nous dit encore Ie libéralisme. Le progrès sans reli gion et sans Dieu! Triste raisonoemenl que celui-la. Tel était aussi Ie progrès des peu ples anciens qui se sont abimés dans la dé- banche et la confusion. Ce progrés-la, c'est le droit du fort contre le l'aible; c'est l'avidité dn riclte el la convoitise du pauvre; c'est Tabus du plaisir, c'est Ténervement, c'est le suicide! Les catholiques, au contraire, comme re- mèdeanx maux qui afïligent la société, pré- conisent le retour a TEglise. L'Eglise est avec Dieu et parce fait méme ses lois fondamenta- lessonl irnmuables, divines et parfaites, sa morale une et vraie; ses enseignenients supé rieurs a lous les aulres enseignements. Chez elle point de diversilé dans le système social, point de principes contradictoires dans sa doctrine, point de morale partioulière dans ses codes; parlot.il et en lout la plus parfaite unité! De eet ensemble il ressort de la manière la plus évidente, qu'une société suivanl les ré gies de TEglise serail aussi parfaite qu'elle peut l'ètre en ce monde. Au contraire, plus une société s'en écartera, plus elle deviendra mauvaise. Or, n'est-ce pas cel éloignement de TEglise qui conduit tant d'hommes de notre époque au suicide et au crime? Cela est si vrai qu'il suflit pour s'en conyaincre d'interroger les criminels; tons avouerent que toujours 1'impiéléa précédé leurs cri mes; que ['amour du luxe, la débauche, le désir du bien d'autrui el celui de la vengean ce en onl été le mobile! Toutes choses évi demment condamnées par les lois de TEglise el que ne défendent pas les lois civiles! Voila (A contimer), SJ vo Co O co O O HI hS> **3 <1 o? rr Z a> w Q- T? oj" >- o -3 p so m CO •H 50 o g 55 H O G H W CO o G m Tl ca >- 5? n CO Cfl O O Pfl Z H F3 CO ~C z Poperinghe- Ypres, 5-iö, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypros-Poperinghe, G-30, 9-07, 12-07, 3-57, G-50, 8-45, 9-50. Pope- ringhe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10. flazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-30. Roulers-Ypres, 9-10, 1-50, 7-50. Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 Thourout.) Bruges -Routers, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. Thourout - Courtrai, 5-15 mat. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porto d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 5-30. Sëlzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (ie Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (leMardi, 10-00). con.H.sjsï'OJiDAj'iCïis. COURTRAI, BRUXELLES, BRUXELLES, COURTRAI, Ypres-Gourtrai, 5-34, 9-46, lt-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-00, 12-06, 6-07, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarck.) Thourout-Ypres, pres- Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres). 9-00, 1-05, 7-45 (le Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Tduquét- Warnêton- Gomines, 7-25,2-00, 4-45. Gomines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (lo Lundi 6-30.) Warnêton-Gomlnes, 5 30, 11-10 (le Lundi 6-50.) Comihës-Relgique, Comines-Francë, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7.27, 8,59, 11,45,6,43,9,41.— Lille, la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-sur-Deüle. Comines-France, Gomines-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35, 4,37,8,15. Gourtrai-Brugqs, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-37, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Gourtrai, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28,11-33, 2-56, 7-41. Heyst-Blankenberghe-Bru- ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30. Ingelinunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 0-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21 Deynzè-Ingelmunster, 12-00. Ino-elmunster-Anseghem, 6-05,12-55,6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-08, 1-35, 7-50. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-15, 11-05, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-35. Nieuport-Dixmudo, 7-15, 11-55, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Tbourout, 7-35, 10-10, 12-20,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05, 1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. COURTRAr, TOURNAI, LILLE. Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5.31 8,47. Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04. j COURTRAI, GAND. Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. Gand arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20. BRUGES, GAND, BRUXELLES. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10 Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 5,26 8,50 Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 0,40 9,32 GAND, COURTRAr. Gand dép. 5,15 8.45 9.34 1,28 4,20 7,21. Courtrai arr. 6,37 9,37 10,50 2,54 5,34 8,47. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 1 2,34 2,52 6,'43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,10 8,20. Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17 3,59 4,11 7.17 7,02 9,19 10,26. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38 DE (Extrait des Eludes religieuses de Lyon). I. La divine Providence qui dirige les mouve- ments des moindrës atomes, a sur chaque être des desseins particuliers et il n'en est pas un seul dont la destinée n'ait dans ses conseils une importance supérieure a celle du monde physi que tout entier. Tout être raisonnable est done, dans ce sens, un ètre providentiel. Mais il est certains hommes auxquels ce nom appartient a bien plus juste titre, parce que, dans les vues.de Dieu, ils sont appél és a exercer une influence puissante sur leurs semblablis. Un par essence, le Créateur a imprimé sur toutes ses ceuvres le sceau de son unité; et dans l'impulsion qu'il donne aiix forces du monde moral, comme a celles de l'ordre physique, il suit fldèlement son plan et ramène tout a son but. De méme que dans la nature matérielle du centre invisible autour duquel tout gravitele mouvement se communique aux astres principaux, de ceux-ci aux planètes, des planètes aux satellites, des satellites eux-rnèmes aux moindres corps placés a leur surface; ainsi, dans l'ordre moral, certains hommes sont par leur autorité, leur génie et leur caractère des centres d'attraction pour tout ce qui les entoure. Les agents moraux étant essentiellement libres pourront résister a cette influence, mais ils ne pourront lui échapper «ntièrement; et ils en attesteront la puissance par les efforts même qu'ils feront pour la neutraliser, Nous avons done deux signes infaillibles pour discerner les agents provideiïtiels, deux mesures pour apprócier la grandeur de leur mission: le mouvement qu'ils impriment et les oppositions qu'ils soulèvent. A ces deux signes nous pouvons reconnaitre Pie IX et lui décerner justement le titre d'homme providentiel. D'autres out fait plus de bruit et soulevó plus de poussière sur la surface du monde politique; mais, a coup sür, personne n'a agi avec plus de puissance sur les amesni accompli dans ce siècle plus d'oeuvres immor telles que ce grand Pape. Qui a plus fait pour le triomphe de la vérité i qui a lutté plus courageu- sement contre Terreur Mais aussi, qui fut com- battu avec plus d'acliarnement et suscita plus d'opposition 1 S'il n'est pas de contrée si reculée oü ne se soit fait sentir l'influence de sa charité, en est-il une seu'e qui n'ait fait saigner son coeur de Père et de Pontile Cependant, on n'est hommeprovidentiel qu'au- tant que Ton remplit une mission piovidentielle: e'est-a dire qu'on est choisi de Dieu en vue d'un besoin spécial de l'èpoque, destine a prévenir de grands maux, ou suscité pour opórer un bien considérable dans Tintérét de Tbumanité. Quel était le besoiu spécial de notre siècle quel était le danger que courait TEglise En un mot, quelle a été la mission particuliere de Pie IX l C'est la évidemment ce qui nous doit expliquer les prin cipaux éyénements de sa vie, ses travaux et ses épreuves; ce qui, aux yeux de la postóritó, for- mera le caractère distinctif de son Pontiflcat si extraordinaire ;r tous égards, et méme ce qui nous donne la première raison des qualités exceptionnelles dont il fut doué. Nous ne pensons pas que le futur historiën de TEglise puisse éprouver a ce sujet aucun embar- ras. II aura beaucoup d'oeuvres a enregistrer au compte de notre immortel Pontile. L'uuité litur- gique restaurée Tlmmaculée - Conception de dont nous sommes capable?; a mellrele sa crifice avanl les considéralions de repos, de convenance personnelle, d'intérêt étroit; a faire un faisceau indestructible de nos con victions; de nos volonlés unies et a nous soutenir mutuellement pour faire, a chaque épreuve, un usage ferme, intelligent et bien dirigé de notre droit de suffrage. A ce prix, le triomphe nous appartient, il importeque nous puissions dire, cn revenant de la lette, que 1878 fut vraiment la grande année, l'annéequi villa eonsécration definitive du bon droit. CRIMES ET PROGRES. Chaque jour nous apporle un nouveau criine, parfuis même plnsieurs; la progres sion est constante; la lecture des journaux le prouve de plus en plus. Encore en passe-l-on et des plus cyniques. S'il fallail rendre comp te de lous les crimes qui se eommettenl au- jourd'hui en Europe, le journal lout entier ne suflirait pas. L'honnète homme s'effraie avec raison de cette progression de la cnminalité; mais que penserail-il, si chaque matin, il lisait une trenlaine de journaux comme nous le fai- sons, et s'il avail sous les yeux celle quantilé de forfaits inouïs. Assurément il en serail efïrayê, et la société lui parailrait a la fois bien miserable et bien malade. Pénêlré de eet état de choses, ses regards se porteraient saus donle vers la source de ce mal, el il rechercherait les remèdes a appli- quer poer le détruire. II s'elforcerail enfin de rendre la société metlleure etderétablir la sécurilé qui lui manque. acKBSsxaasccesaa Marie, devenue dogme de foi; la biérarebie épis- copale rétablie en Angleterre et eu Ecossede nombreux diocèses créós dans le Nouveau- Monde; d'innombrabl.es missionnaires envoyés aux peuples infldèles; Tinfaillibilité pontilicale mise a l'abri des attaques du doute; le principe d'autorité établi sur une base inébranlable la liberté de TEglise et des ames défendue contre toutes les tyranniesla familie cbrétienne plus fortement unie que jamais autour du Père commun; Rome devenue le rendez-vous de tous les catholiques de l'uuivei's la Papauté acqué- rant dans les preoccupations et les affections des chrétiens une place plus grande qu'a aucune autre époque: ce sont la autant de traits distinc ties d'un Pontilicat qu'uu seul de ces mérites suflirait a illustrer. Cependant, ce n'est pas dans ces différents actes, quelque glorieux qu'ils soient, que nous reconnaissous la mission prpvidentielle du grand Pontife. 111'ut choisi de Lieu pour eombattre le plus mortel ennemi de la vérité catholique dans le siècle présent: Le Libéralisme. Oui, voila quel était pour TEglise le danger, quel tut pour Pie IX l'ennemi. L'liistoire de soa règue se résumé principalement dans les luttes qu'il eut a soutenir contre ce formidable adversaire. Ce fut le sujet et Toccasioii de ses triompbes, de ses revers, de ses vertus, de ses cruelles épreuves, de ses souffrauces les plus intimes C'est dans ce com bat qu'il tit briller principalement son ineffable douceur, son indomptable férmeté; c'est ce qui nous exnlique d'une part la redoutable coalition de toutes les erreurs, tantót le circonvenant par leur astuce, tantöt Taccablaut par la violence; et de l'autre le dévouement ef l'entbousiasme tou- jours croissants des catholiques placant le saint Pontile toujours plus haut dans leur admiration et leur amour, a mesure qu'ils le voyaient plus odieusement persecute. Oui, ce méme libéralisme qui croit peut-ètre Mais comment s'y prendra t-il pourarriver a ce résullai? Le libéralisme nous dit: Fondcz des éco- les, faites des lois el ineulquez le sentiment de la morale aux populations; marchez avec le progrès. Voila bien tout son programme; la seule panacee qu'il puisse oflrir a la société. Les catholiques répondront simplement: suivez les préceples de TEglise, observez ce qu'elle prescril; tout est la. L'Eglise seule peut sauver le monde. Qui a raison? Est ce le libéralisme qui nous dit de fonder des Ecoles? Mais jamais on n'a fondé autant d'écoles que de nos jours, et jamais non plus la criminalilé n'a été aussi grande! Bien mioux, la stalislique criminelle nous démontre que 13 généralilé descoupables sont des gensayant recu quel que instruction. Faites des lois? Mais jamais on n'en a fait autant; oserait on aiïirmer qu'elles aieul fait diminuer le crime? Tout proleste contre une semblable pensee. Inculi/uez le sentiment de la morale aux populations, lei nous sommes <n droit de dèmander: quelle morale? Est-ce la morale deJ. J. Rousseau, l'ancien domestique de Mrae de Warens? Est ce la morale du cynique Voltaire, I'ami de Mme Denis? Est-ce celle de l'impudique M"1C Georges Sand d'Edgar Qiiinet ou de Renan? Qu'on le dise. Si c'est une de ces morales qui doit régénérer notre société corrornpue, si c'est la cëqui doit fai re diminuer la criminalilé, nous confessons que nous croyons plutót au retour de la bar bar ie? célébrer maintenant sur la tombe de Pie IX son triomphe définitif, qui réunit sous son drapeau toutes les force's du monde politique ce libéra lisme, auquel rien ne rósiste dans l'ordre des faits, Pie IX Ta vaincu dans l'ordre des doctrines et lui a porté le coup de mort; et comme le pro testantisme a perdu son pouvoir de fascination au moment méme oü, arrivé a l'apogée de sa puissance politique, il fut frappé doctrinalenient par les decrets du Coucile de Trente, ainsi le libéralisme frappé par Pie IX devra dater sou déclin de Tbeure oü, par la chute du seul enuemi capable de lui résister, il semble devenu le maitre du monde. Pour entourer cette assertion de tout l'éclat de l'évidence, ii sufllra de caractériser d'abord avec toute la précisiou possible l'hérésie libérale, de rappeler en quelques mots les antécédehts de cette erreur, et d'exposer la situation au moment oü Pie IX parut sur le champ de bataille; il nous deviendra facile de montrer comment il est de venu Tinstrument de la Providence pour porter a ce dangereux ennemi des coups décisifs. II. Dans nos études sur le libéralisme, nous avons délini ce que nous entendions par ce mot. Consi- déró en lui-méme, le libéralisme, avons-nous dit, est - une doctrine qui aliirme la compléte indépendauce do la liberté humaiue et qui nie par conséquent toute autorité supérieure a 1'bom- ine, dans l'ordre intellectuel, religieux et poli tique. Nous avons distingué trois sortes de libéra lisme: le libéralisme radical, qui avoue tous ces principes et qui, sincere et logique, lie recule devant aucune de ses eonséquenees le libé ralisme rnodéré qui, en admeitant les principes, en rejette certaines consequences; le libéra lisme catholique, qui consists moins daus une erreur positive que dans .une tendance. La plu part des catholiques-libóraux sont d'accord avec TEglise sur les -principesmais ils voient de Tineonvónient a les proclamer; ils ne voudraient pas qu'on eii tirat les eonséquenees logiques et pour eux le silence est preferable. Que le grand Pape ait combattu le libéralisme sous toutes ses formes et a tous ses degrés, c'est ce qu'il nous sera facile de démontrer. En religion, le protestantisme avait nió l'auto- rité de TEglise et attribué ii chaque chrétien le droit d'interpróter a sa guise la parole révélóe mais pour justifier cette révolte, it niait que TEglise eüt été ótablie de Dieu, et it accordait a chacun des tidèles l'assistance divine qu'il refu- sait aux successeurs de> apötres. En politique, le césarisme affrancbissait les chefs des sociétés civiles de toute subordination au pouvoir reli- gieuy.mais il fondait leur indépendance sur une prétendue délégation immédiate de Dieu, donnée directement aux prince.s dans l'ordre civil, au même titre que les pasteurs des ames out été dólógués pour exercer son autorité dans l'ordre religieux. Tout en se revoltant contre la souveraineté divine, ou la maintenait en théorie. Le libéralisme a été tout a la fois plus audacieux et plus sincere; et, en religion comme en politi que, il a consommé la révolte, en répudiant les prétextes derrière lesquels elle se dissimulait. Sous le nom de liberté de penser, de liberté de conscience, do liberté des cultes, it a proclamé Tindépendance des individus et des sociétés non-seulement a l'égard de TEglise, mais al'égard de Jésus-Christ et de Dieu lui-méme. 11 a achevó ainsi de renversèr l'ordre chrétien auquel les sociétés modernes devaient leur union, leurs progrès, jusqu'a leur existence. Voila pourquoi Terreur qui, envisagée dans sa doctrine, se nornnie le libéralisme, considérée daus ses résultats, s'appelle la Révolution.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1