jours refuse d'envoyer I'Etal en possession
des Liens de religieus, paree que le fail d e-
tre membres d'uneassociation religieusen'en-
lève en Belgique aucun de leurs droits civils
aux ciloyens beiges on étrangers, paree que
la liberie dissociation est garantie par la
Constitution el que la propriété Test par le
Code civil et le Code pénal conlre les vols
privésou publics.
Ce que la justice refuse de faire, Ie libéra
lisme est résolu de l'opérer au moven d'une
loi spéciale d'annexion. En vue de cette loi
qui fait partie du programme de l'avenir
radical el socialiste, les sticcursales de la
Franc macönnerie commencenl un premier
travail, la listedes biens dont le libéralisme
ou le socialisme veut devenir le maitre,
après en avoir dépouillé les vrais ir^aitres.
Voila la vérité toute enlière sur l'enquète
qui se fait actuellement par les soins des
comités et des associations libéralcs.
Jusqu'a quel point les ciloyens Janson,
Goblet, Allard et les aulres ont-ils le droit
de se livrer a cette investigation officieuse
aojourd'hui et qu'ils rendraient certainement
obligatoire, ofiicielle, domain, s'ils élaient
les inaitres, c'est une question qui parait
digne d'urt sérieux examen. Les propriélés
détenues par les membres des associations
religieuses sont des propriélés privées. Com-
ine le fait remarquer justement le correspon-
danl bruxellois de la Gazelle de Liéye.
Ces proptiélés appartiennent a des par
ticulars aussi respectables que les fermes du
comle de Kerchove, bourgmeslre de Gand
ou les chateaux de M. Waroqué. En les fai -
sant figurer sur des listes coinme des biens
propriélés de personnes incapables de possé-
der, ou des biens saus maitre, on les discré-
dile, ou en empèche la réalisalion fructueuse,
on diminue leur valeur.
L'arl. 1382 du Code civil est la pour
faire réparer le lort causé. II y a done lieu,
pour les ciloyens propriétaires de biens dé-
signés a la confiscation, a assigner devant
les tribunaux, en réparation de dommages
causés, les auteurs de ces enquêtes, de ces
statisliques, lous lesjouruaux qui les repro-
dutsent.
Ce correspondant aiïirme qu'il connait des
personnes bien décidées a saisir les tribunaux
de cette question, a réclamer justice.
La nécessilé d'une association de juris-
consultes, ajoute-t-il, réunie pour défendre
les droits catholiques, se fait de plus en plus
senür. Je crois qu'elle ne tardera pas a voir
le jour.
La justice, saisie de la question, ne peul
guére, nous semble-t-il, hésiter a condamner
les étranges enquêtes auxquelles des gens
sans auctin mandal officiel ni public se livrenl
touchanl des propriélés particuliéres d'une
categorie de ciloyens..
S'il en élait aulrement, il est'évident que
dans l'avenir car tót ou tard le libéralisme
fera place au socialisme son héritier pré-
somplif des comités socialisles pourront
preparer de mème la grande liquidation
sociale, repartition equitable des biens,
ayant pour but de faire cesser l'inégalilé
congeniale dont le citoyen Janson fait un
crime a l'auteur des ciioses.
Ce qui se fait anjourd'hui contre lelies
personnes revétues d'un caractére religieus
et vivant fort pauvrement en communaulé
pourra se faire demain conlre iels bourgeois,
nobles, financiers, fonctionnaires, rentiers,
commercants, induslriels, dont le lort serail
de détenir plus de biens qu'il ne convient a
la Justice sociale.
Que d i ra it la bourgeoisie bruxelloise si des
feuilles socialistes publiaienl un beau jour
l'avis suivanl
Une commission s'estconstituée a l'Association
des socialistes brabancons de Bruxelles, pour
faire la statistique des propriétós immobilières
détenues par la bourgeoisie de la ville.
Les citoyens qui auraient des renseignements
a fournir, soit sur l'importance de ces propriétós
soit sur les industries privées de la bourgeoisie
exereóes a Bruxelles, sont priés de les commu-
niquer aux membres de la commission: les ci
toyens Brismóe, Pèlering, P. Janson, Voglet,
Van Thienen, Verbauwen, I.eclercq (E), Kiste-
maeker.
La bourgeoisie bruxelloise, sans distinction
de parti, s'indignerait et la justice serail
bientót appelée a mellre la main au collet
de ces inquisiteurs du socialisme.
Eb bien, ce qui serail odieux conlre les
bourgeois, contre les riches, contre les com
mercants, conlre les induslriels, l'esl égale-
ment contre les religieux.
Nousdéfions qui que ce soit de prouver
le contraire. (Courrier de Bruxelles).
l'époque de l'éleclion au mcyen de laquelle
les gardes choisissenl leurs officiers.
Esl-ce un bien, esl-ce un mal, que ce sys-
tèine élecloral qui fait un officier du jour au
lendemain? La chose imporle peu, le moment
n'csl pas encore venu de b discuter. Notre
Constitution le vent ainsi et nous nous y
soumettons sons peine.
Mais ce qui nous atlriste, sans toulefois
nous étonner, c'esl de voir Ie libéralisme
ajouter a nos dissensions intestines un nou-
vel élément de guerre. Les élections- de la
garde civique n'avaient élé jusqu'ici, sauf
quelques exceptions, 1'objel d'aucune Iutie
entre les partis. Catholiques el libéraux
élaient également reconnus aptes a remplir
les fonctions d'officiers. Le libéralisme a
changé lout cela el stir un mot d'ordre des
loges, nos adversaires, par la voix de leurs
organes, onl crié sur toute la ligne; A bas
les catholiques! Plus de cléricuux!
Voila done, de par le libéralisme, un nou
veau ferment de discorde parmi nous; voila
cetle grande institution nationale qui de-
vrail par son essence mème et par la mis
sion qu'elle a a remplir, rester absolument
neutre, devenant une institution exclusive-
menl libérale.
Nous disons exclusivement libérale, paree
ce que la majorilé des gardes civiques, nous
le reconnaissons volonliers, apparlient au
libéralisme qui est l'élément dominant de la
plupart des villes oü la milice ciloyenne est
en activité.
Organisée comme elle l'esl aujourd'hui,
elle n'est guère prise au sérieux; d'abord
paree que les quatre-vingt-dixièmes des gar
des en rient eux-mémes, ensuite paree qu'el
le n'a ancune instruction militaire digne de
ce nom. Cependant elle peut devenir un
danger pour la nation, enlre les mains du
libéralisme qui s'en servira ou nes'en servi-
ra pas, suivanl que les loges en Öécideront.
Dés l'inslanl oü les catholiques seront ma-
nifeslement exclus de son sein, comme la
Iulie est impossible avec des chances géné
rales de succes, ii imporle qu'ils n'acceptent
pas le fait accompli avec leur bonté ordi
naire.
Doivent-ils combaltre la Garde civique?
Nullement, ils doivent, au contraire, s'elïor-
cer de la rendre meilleure el lui enlever cetle
nouvelle plaie que va lui communiquer le
virus libéral.
Le ministère et les représentanls sont la
pour quelque chose et les catholiques feraient
bien de s'en souvenir plus souvent.
Le premier moyen de parer au mal que
nous signalons et peut-èlre le seul qui exisle
sans toucher a la Constitution, c'est d'intro-
duire dans la Garde civique des diplómes de
capacité pourchaque grade d'officier. Dipló
mes dèlivrés par le gouvernement, a la suite
d'un examen sérieux subi par les candidals,
devant une commission d'officiers dei'armée.
Les diplómés senls auraient le droit de se
mettre sur les rangs pour les élections, et les
gardes civiques, jouissant de leur prerogati
ves constitulionnelles nommeraienl leurs
officiers comme auparavant.
Les candidals, avec tin semblahie système,
ne seront déja pas si communs et ainsi catho
liques et libéraux trouveront natiirelleinenl
ce qui leur est dü, c'est-a-diie le droit pour
chacun de servir et défendre son pays scion
ses aptitudes sans distinction d'opinion.
II y aurail alors une sorte de prestige atta
ché au grade d'officier de la garde civique,
et non-seulement cette institution deviendrait
plus sériruse, mats elle pourrait rendre par
la suite de véritables services. C'est, du reste,
ce que les catholiques désirent, et en cela
comme en tanl de choses, ils se monlrent
plus patrioles et plus amis de nos institutions
que les libéraux. Beige
LA GARDE CIVIQUE.
Le public s'occupe beaucoup en ce mo
ment do la milice ciloyenne. Nous voici a
DIXIÉME ASSEMBLEE GÉNÉRALE ANNUELLE
de la Fédéralion des Cercles catholiques.
Correspondance particuliere)
Termonde, le 28 avril 1878.
La salie est remplie de membres des Cer
cles venus de toutes les parties de la Belgique.
Le bureau est comme la veille, en plus
M. le baron Vancaloeu.
Au débul de la séance, qui est ou verte a
9 h. 1/2, M. Helleputte, professeur a l'Uni-
versité de Louvain, donne lecture d'un rap
port sur l'ceuvre de la bonne presse.
Cette oeuvre, qui a élé fondée a Termonde
par M. Verheydeu,. comprend le colportage
el la lecture des journaux en seconde main.
A Hons, en 1877, on a vendu 23,000 nu-
méros; a Louvain 52,000 en 1870 el piés de
100,000 en 1877.
A cerlaines stations, a la station de Bru
xelles Nord, par exemple, les vendenrs de
journaux libéraux pullulenl, el il est difficile
d'y faire vendre les journaux catholiques;
un marcliarid est aulorisé a vendre un ou
deux journaux catholiques, el pas les am res;
et I'on refuse d'y laisser placer un second
marchand. Un lel étal de chose est regret
table, et il faudrail en obtenir le redresse-
ment.
La seconde partie de I'ceuvre de la bonne
presse, c'esl I'envoi gratuit des journaux en
seconde main. On cédeses journaux, et Ion
recoil des bandes imprimées, affranchies et
gommées, et I'on n'a qu'a appliquer I'une de
ces bandes au journal. A Mons, on expédie
ainsi 162 journaux quotidiens a Louvain,
582 journaux quotidiens et 4-86 journaux
hebdomadaires.
Après avoir donné ces détails, qui sont
accueillis avec beaucoup d'intérèt, M. Helle-
putte montre que cet envoi gratuit de jour
naux en seconde lecture, loin de nuire aux
abonnements, les favorise au contraire. II lit
plusieurs lettres, qui font voir que bien des
personnes qui recoivent ainsi les journaux,
iinissenl par s'abonner.
M. Neut, secrétaire-général, donne lecture
du rapport.
M. le bourgmestre De Bruyn, dans un
discours très-clairtrès-pralique, trés-élo
quent, el maintes fois applaudi, développe
la question de l'oeuvre du Denier des écoles,
dont il recommande l'organisatiou el l'ex-
tension aux Cercles. Des troncs seraient
établis dans chaque Cercle, des collectes
seraient faites a chaque féle, el l'on donne-
raitun diplome d'honneur au Cercle qui se
distinguerail dans ce travail.
En passant, M. le bourgmestre rappelle
que c'esl a Gand qu'a pris naissance I'ceuvre
du Denier des écoies catholiques. Le nom
denos frères de Gand, si ardenls, si géné-
reux, si iiil'atigables, est salué par des applau-'
dissements erithousiasles.
M. le bourgmestre de Termonde, en coin -
mencant son discours, avail proposé d'adres-
sera M. le minislre des travaux publics une
pélilion pour réclamer la vente lout a fail
iibre des journaux catholiques dans les gares
aux mèmes conditions et avec les mèmes
facililésque les journaux libéraux.
On aborde le troisiéme point de l'ordre
du jour: Proposition concernanl les masca
rades et exhibitions gueuses.
M. Neut rappelle les mascarades outra-
geanlespour les catholiques et leur religion
qui ont eu lieu dans bien des villes; il signale
ce qui s'esl fait pour y résister, et il lermine
en proposant de charger les Cercles d'y faire
résislanee. A cet effet, la oü l'on préparerail
de ces mascarades, que le Cercle, par écrit
et par une deputation, averlisse de ce qui se
prépare l'aulorité communale, l'a utorité ju -
diciaire et l'aulorité militaire; qu'il averlisse
ensuite Ie gouvernement, puis le bureau de
la Fédéralion; que l'on ne négligé aucun
moyen légal de faire valoir les droits de
l'ordre; que l'on rejette sur qui de droit la
responsabililé des scènes de violence, et que
lout se fasse en termes énergiques el conve-
nables.
M. de Dorlodot propose l'erivoi aux Cham-
bres d'une pélilion dans laquelle on deman-
derait la revocation de lont bourgmeslre
coupable de négligence grave dans l'exercice
de ses fonctions de chef de la police. (Bravos
enthousiastes.)
Qualriéme point de l'ordre du jour Pro
position concernanl l'ceuvre de la Federation
des Cercles catholiques.
M. Neut insisle sur la nécessilé de fonrnir
des ressources a la Federation, qui pourrait
si ulilement iniervenir, dans bien des cas,
par exemple pour souteuir lesfrais des pro
cés de presse.
M. Neut propose, comme moyen pratique,
d'iuviler chaque mernbre de tout Cercle a
payer 1 IV. par année pour I'ceuvre de la
Fédéralion.
Un oratenr fiamand parle de la grande
utililé d'intéresser les femmes a l'ceuvre des
Cercles, et pour les y altaeher, il imporle de
donner des fètes, des concerts, par exemple.
Des applaudissements interrornpent plus
d'une fois cet oraleur, qui est vraiment élo
quent.
M. Neut développe le dernier point de
l'ordre du jour: Proposition de créér une
association pour la defense du c.ergé el des
ordres religieux contre les caloinnies de la
presse libérale, a l'instar de ce qui vienl
d etre établi en France par les soins de Mgr
Jaugey.
L'assemblée adhère par acclamation au
principe de cette ceuvre. Le bureau de la
Fédéralion se chargera des détails.
La séance est levéea 12 h. 1/2.
A une lieure el demie 301» convives onl
pris place dans la grande salie de l llótel de-
Ville pavoisée aux couleurs nationales et
pontilicales. La table d'honneur, derrière
laquelle se trouveiil le buste de S. 8. Léon
XIII et ceux de LL. MM. le roi et la reine des
Beiges, est presidee par M. le sénateur de
Cannart d'IIamale, ayant a sa droite M. le
comte de Caulaincourt, délégué des Cercles
francais, el it sa gauche M. De Bruyn, bourg
meslre de la ville de Termonde. Un bon
nombre de députés et de sénatenrs de la
droite et plusieurs présidents des cercles
catholiques prennent place a cette table.
Le premier IqM est porta par M, le séna
teur de Cannart d'H.iiriale a S. S. Léon XIII-
et est applaudi avec enthousiasme par l'as
semblée. Iminédiatement aprés, M. De Bruyn.
bourgmeslre de Termonde, porie a LL. MM.
le Roi et la Reine un loa^t a la suite duquel
un télégrainine u élé adressé au palais de
Laeken.
ciiRONiQUE Electorale.
On écrit d'Anvers que M. Vaiidtm Bergli-
Elsen renonce a son mandal de sénateur.
Les catholiques songent a offrir une candida
ture a M. René Morelos, propriétaire.
Le candidal gueux pour la Chambre sera
le bourgmeslre d'Anvers, M. Léop. DeWael.
BULLETIN POLITIQUE.
L'agitation augmenle, taut a Stam bon! que
dans fes provinces, contre le sultan et son
gouvernement que l'on soupconne de favo-
nscr les desseins de la Russie. Malgré la po
lice, des meetings séditieux sont tenus tons
les soirs el le gouvernement y est générale-
ment fort maltraité. Le peuple, l'armée et
les prèlres sont lous désireux de se ranger
du cólé de l'Angleierre, et M. Sayard recoil
conlinuellement des adresses et des mémoires
dans ce sens.
On surveille le plus étroitement possible
le palais dans lequel est confiné l'ex-sullan
Mourad qui est traité avec une extréme ri
gueur. Ses amis onl les plus grandes diffi-
cullés pour communiquer avec luisa santé
est parfaite el il jouit de nouveau de la ple
nitude de ses facultés.
On assure que le grand-due Nicolas aurait
recti l'ordre de St Pétersbourg de faire le
sultan prisohnier dans Ie cas oü la guerre
élant déclarée par I'Angleterre, Sa Ilautesse
montrerail quelque velléilé de recommencer
les hoslihlés contre la Russie.
Mais il est probable que si Constantinople
est occupé par les Busses avant la declaration
de guerre de I'Angleterre, le grand due so
sera assuréde la personnedu sultan. La fuite
du sultan a Brousse serait malériellement
empêchèe par la présence des Rurses a
Constantinople.
L'aftluence est immense dans l'enceinte de
l'Exposition.
La cérémonie commence.
La première iigne était formae du Président do
la République, ayant a ses cótés les princes
étrangers et les présidents du Sénat et de la
Chambre.
Derrière Venaient les officiers des maisons du
Maréclial ei des princes, puis les huissiers, précé-
dant les membres du bureau du Sénat et les
sénateurs, puis encore les huissiers précédant
le bureau de la Chambre et les députés.
Tousles quartiers de Paris ontgénóreusement
pavoisé. Mais les rues du Caire, d'Argout, Jean-
Jacqiies-Rousseau et lo quartier des Marais
inéritentune mention spéciale.
Nous ne savons si l'on a arboré des drapeaux
allemands en dehors de 1'ambassade, mais nous
avons vu flotter beaucoup de drapeaux tures et
de rares drapeaux russes.
CHROiNIQUE DE L'EXPOSITION.
La fouledes curieux était considerable hier
aux abords de l'Exposition. On évalue a plus de
cent mille le nombre des visiteurs qui se pres-
saient dans les allées du Champ-de-Mars et sur
les quais. Les Champs-Elysées, le Bois de Bou
logne, la place du Tröne, oü se tient la foire aux
pains d'épices, regorgeaient également de
monde.
Malgré l'incertitude du temps et la pluie qui
tombe a plusieurs reprises, dés le matin l'ani-
mation est grande aux Champs-Elysées au Cours-
Ia-Reine, et sur toutes les avenues qui condisent
au palais de l'Exposition. Les voitures sont
innombrables et les régiments, débouchant de
tous cótés, défllent, musique en tête, se rendant
aux postes qui leur ont été assignés. Le service
d'ordre est organisé sur toute la ligne par la
brigade centrale et des escouades de sergents
de ville, envoyés de tout les points de Paris, sous
la conduite d'officiers de paix.
A midi le temps s'assombrit encore davantage
et fait présager un orage certain peu après ia
pluie commence a tomber.
L'attelage de 1'ambassade russe qui passe fait
sensation. Toute la maison du prince Orlofï est
revètue du costume national.
Tout a coup, un orage épouvantable éclate;
on n'en a pas vet souvent de pareil a Paris. II a
duré dix minutes, et il est impossible de se figu
rer avec quelle violence il a sévi et le desarroi
qu'il a jeté dans la foule un grand nombre de
drapeaux et d'ornements, qui pavoisaient les
cafés, les restaurants et les concerts des Champs-
Elysées, ont été démolis plusieurs arbres ont
été déracinés et les belles toildttes singulièrement
défraichies.
Le temps parait un moment vouloi" se remettro
au beaulal'oulé grossit de plus en plus. Nous
voyons passer successivement la cour de cassa
tion, la cour d'appel, la cour des comptes, 1'am
bassade d'Angleterre, la délégation des grand'
croix de la Légion d'honneur, etc.
A une heure et demie precise, Is Président de
la République sort de l'Elysée.
Le cortege est f'oriné dans l'ordre suivant
La maison civile dü Maréchal
Escouade de cuirassiers
La maison miltitaire
Le Maróchat de Mac-Mahon, ayant a ses cótés,
dans sa voiture, le général Borel, ministro de la
guerre, et en face de lui M. le colonel de Vau-
grenant
Une escouade de cuirassiers.
Ceux qui veulent accaparer l'Exposition au
profit de leurs passions politiques avaient orga.
nisé une manifestation sur le passage du Prési
dent quelques cris de - Vive la République
ont été poussés, mais ils ont été bientót étouffés
sous celui qui réunit aujöurd'hui tous les coeurs
celui de Vive la France
Tous les régiments en garnisón a Paris, a Ver
sailles et a Vincenncs, ont pris part a cette fête
de l'industi'ie du monde entier. Ces régiments
forrnaient un total de 80,000 hommes.
Les musiques, au nombre de 26, étaient repar-
ties, au Trocadéro et dans le Champ-de-Mars. La
musique de la garde républicaine a exécuté, prés
de la grande cascade, ies plus belles symphonies
de sou répertoire.
Deux heures. Le président de la Républi
que arrive au Trocadéro. Quatrevingt-quatre
pieces de canon de gros calibre tonuent des quatre
forts suivantsMont-Valérien, Montrouge,
Bicëtre et Nogent. Nous comptons vingt et un
coups par chaque fort,
(L'Sïrj&süitisie iweaïc.
LES ÉLECTIONS DU 11 JUIN.
La ficvre éleeloralc a saisi ses victimes.
Bartoiil les comités, en pleine activité,
cherchent les candidals, arrêlent le plan de
campagne.
A Ypres seul lout semhlo calme, et cepen
dant que fera-ton?Le Progress annoncé
Jeudi que M. le Baron Mazeman renoncail au
renouvellemenl de son mandat. Promiilguée
par le Monileur du parli, cette nouvelle doit
ètre considérée comme ofiicielle.
Sur qui les partis ont-ils jeté les yeux
pour rem placer le titulaire sorlani?
Le Public parait en savoir long sur les
projets des libéraux. Des bruits étranges
circulent; le conseil de familie s'esl réuni, le
comité a élé assemble, les gros bonnels se
sont regardés et les casqueties onl braillé.
Qu'esl tl sorti de ces reunions, de ces re
gards, de ces cris? Un candidal?
On en nommait trois, il y a quelques jours;
tous de la fifjuaisiilt;, bien entendu; on ne
sort pas de la.
Pour remplacer Grand Papa a la Commis
sion des Hospices, n'a-t-on pas choisi pelil-
fils qui habile Bruxelles six mois de l'année
el s'occupe de chasse pendant le reste.
Enfin trois candidals! Quel est le bon? II
n'y a qu'un Sénateur it nominer.
Trois candidals! Cela nous parait une pe
tite forfanlerie hahilemcnt répandue dans le
public pour faire croire que le parti libéral
est trés-fort el qu'il se trouve embarrassé du
choix. Tout candidal liberal, a Ypres, ne
peul-il done pas, dés aujourd'hui, seconsi-
dérer comme une viclime couronnée de
fleurs, que la coterie immolera le 11 Juin
sur I'autel du sacrifice?
Nous avons cherché vainement quel était
Ie malheureux destiné a cetle aiinable opéra-
lion. Rien de possible ne s'esl revéléa nous.
Combien ne s'en trouve-t-il pas de ces per-
sonnages marquants, qui se sont envolés
dans ces derniers temps vers les plaisirs va-
riés de la capitale, trouvant, comme les rats
qui détalenl quand la maison devienl mau-
vaise, qu'Ypres n'offre plus au libéralisme
que des champs ingrals el slériles!
II nous est difficile de croire avec quel
ques personnes qu'on songe a M. Alphoose
Vandenpeerebooin, et que celui-ci se laisse
relaire la douce violence qui lui a élé infli-
gée il y a deux ans.
Mais en parlant de cet homme, il ne faut
pas perdre de vue qu'il a été minislre et, qu'eu
égard a cette haute position, il convient
d'etre sérieux. Qu'on ne I'oublie pas, M. Van
denpeerebooin n'a été combatiu réellement
qu'en 1872. Avant cette époque, le manque
d'organisation du parti cathohque et diverses
circonslances connues du reste, ne
permettaienl pas de considérer comme pro-
banles les élections qui avaient eu lieu. M.
Vandenpeerebooin I'einportalla chaque occa
sion de plusieurs centaines de voix sur ses
adversaires, quels qu'ils fussenl.
Eu 1870 mème, lors du soulagement uni-
versel, il ne fut pas combattu. Au contraire,
en 1872, la lutle "est bien caraclérisée, les
partis sont organisés, les transactions deve-
nues impossibles; l'épreuve est réelle. Le
résullal est acquis, M. Vandenpeerebooin
I emporla, dit-on de cinq voix; il enlra a la
Chambre giace a une palinodie de la gauche
enlière qui, a quatre ans de distance se déju-
geail saus aucune pudeur.
En fait, M. Vandenpeerebooin avail été
ballu de quelques voix; au point de vue mo
ral il avail subi une écrasanle défaile,
Qu'on compare les deux candidals, qu'on
réflechisse aux circonslances, et tout homme
sérieux, qui jugera froidnnent Irs choses,
partagera noire avis. L'1:.;, M. Vandenpeere-
boom, était tout a Ypres: capitame des pom
piers, chef-homtne a droite, président a gnu*
AVIS.
DEUX1ÈME JOÜRXÉE.
LF, BAXQUET.