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1S! annee. N° 1,300.
Samedi 15 Juin 1878
LES DEUX XAVIER.
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j j rial pninit Ip Mercredi el Ie Samedi. Les insertions coütenl 1 r> centimes la ligne. Les reclames el annonces jw/ici aires so paienl. -It) centimes Ie lisfne. On traite a forfait pour les insertions par année.
jjn „uméro dn journal, pris..au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémenlaires cotnmandès pour articles. Réclames 01 Annonces, content 10 fr. les 100 exemplaires.
S3 EE ,T2 E f«- E3 Sè F Sf CS.
Ypras-Poperinghe, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50.
LES ELECTIONS DU 11 JUIN.
La journée du 11 juin a trahi nos e>pé-
rances.
Pas n'élail liespin de cette épreuve pour
r.ous apprendre que Ie système représentalif
n'esl pas équilil)re mats bascule. Nous savions
aussi que le people suuverain esl sujet a des
reviretnenis qui ressemblent des caprices,
ei a des'aveugletnenls qui sufli.senl a faire
justice du dognie liberal de sou infadbbilité.
De va nt eelle fiction légale nous com bons
la tète; maïs noos la redressons fièremenl
devanl le libéralisme. Vaincus, mais non
désarmés, nous sommes plus decides que
jamais a le combaltre comme la ruïne des
ames el la lèpre des nations
Notre devoir, mardi, n'élail pas de vain-
cre; il était de luller. II nous sullit de l'avoir
accompli pour nous sentir la conscience iran-
quille el l'ame bien au dessus des injures el
des railleries de la gueusene truunphante.
La consequence des defaites essnyées a
Gand et a Anvers est la demission du minis
tère.
Le ministère de gauche qui lui succédeia
pourra s'appuyer sur une majorile de bun
ou dix voix a Ta Cbambre, sur une majonté
de cinq vóix au Senat.
L echec que nous avons subi tie doit pas
nous décourager; il doit, au contraire, sli-
muier l'ardeur des catholiques el leur incul-
quer un sentiment plus pratique et plus vil
de leurs devoirs de eituyens. En cotnparaison
des luttes qui se preparenl, la balaille de
inardi n'esl qü'un premier tngagemeni. Eu-
iiardis par ce succes, les Gueux quilleionl
leurs masques el leurs deguisemenls, ils
arborerotil leur programme, ils ue se defeu-
droul plus d en vouloir a la religion el ils
dironl lout netLe calholicismevoila
feimémi
Alors, plus que jamais, nous devrons a
l'Eglise le téinoignage de noire dévouemcnl;
non pas seulement le concours de nolre
vote et d un travail de quelques jours, mais
un zéle persèvérant, des affirmations publi-
ques, des acles muUipliés de courage eivil
et de courage ebreuen
Dans cette iuue uuus ne défendrons pas
seulement nos liberies religieuses, nos droits
de catholiques, mais tons les uiieièis conser-
vuleurs el la cause de la société elle-mème.
On pourra juger bienlöl des seuliinents
réels du libéralisme a i'égard de eetie Consti
tution a laipielle il a proihgué durant la
période éleciorale taul ue baisers de J idas;
on pourra aussi voir si c'est contre l'ullra-
moutamsmc' qu'il etait urgent de défendre
nolre droit public.
Lesarli les de la Constitution qui garau-
lisseut la liberie d'a ..«ociation la liberié
d'eiiseignemenl, la liberie des eulles et le
traitement du elergé sont parl.iciiliéremenl
menaces par nos ad versa ires. Trévprobable-
nient ils procéderoul par une voie détournée.
ils cteiiseronl et ils éviderout en quelque
sorle les liberies constiiulionnelles, pour n'en
laisser subsister que l'apparence el lecorce.
Cost Ie syslémc snivi pour la lm de 1842,
depuis long.temps violèe dans sa letire el
dans son esprit el qu'il va s'ègir mainlenanl
de jeler par lerre.
Mais il faudra bien franchit'ouvertement
la barrière de noire loi fondamenlale lorsque
riieure sera venue de sulur les consequences
des camaraderies révolnlionnaires et de payer
au radicalisme le prix de son concours. On
Ta vu naguère lorsque Bruxelles a èlu un
depute republicain, membre de I'Internatio
nale eiitre Ie libéralisme el Ie socialisme,
il n'y a plus de solution de continuilé la
soudure est parfaile. Depuis lors cettesitua
tion n'a fail que s'acoentuei: I'election de M.
Goblet n'esl pas moms significative au point
de vue du radicalisme politique qu'au poiid
de vue du radicalisme rebgieux: elie péuélre
dans la Constitution comme un double epe-
ron dans la earcasse d un navire. Quant uux
lésistances de la fraction due tnodéree du
liberalisme, elles seront indies et, dans lous
les cas, ineflicaces puisqu'ulles ne s'appuye-
loiii sur aucun principe. Nous avons pu en
juger, ces jours derniers, a'Charleroi, oil le
ci toy en Jaoson s'est lail le tnu/ilreur de la
lisle liberale et oü M. Eudore Ibrtuez a ac-
ceplè sans sourciiler ce cutuac en bonnet
plirygien.
Les progrès du radicalisme revolutiontiaire
auronl bieiilöi amene la déconliiure politique
du liberalisme. Un veria uiors se reabser
celie (larule si juste de Bona ld Les idees
liberates serum puur les c.-pnts ce que les
ass/gnats out ete pour les lort-nes ils onl
i> reussi aux premiers qui les out employes.
ils out ruïne leurs deimers possesseur».
Seul le eatbolicisine est de force a teuir
lète a la Revolution. Los socialisles le saveut
bien, et voila pourqnoi, sur le terrain de la
polemique religieuse, tout au inoins, ils se-
eotideni uvee taul d'ardeur les bberaux. l.s
senieni qu'il y a dans la religion une force
immense, ma is qui, une iois detrude, leur
livreraii les masses, entrainées par l'attrail
du changement el de la cupidllè.
L Eglise rèussira-t-elle a contenir les bar-
bares aux IVonnéres de la société menacce,
ou bien esl-il Hop laid et ne pourra-l elle
plus que travailler a convertir les valnqueurs
campes sur des ruines C'est le secret de la
justice ou des miséncotdes de Dieu. II y a eu
des périodes oü l Einpire romain alteint de
decadence semblait encore susceptible de
sa luifinaleinenl il est tombé souslepoids
de ses crimes tout aulanl que sous les coups
de ses entietnis.
Ce qui esl certain, c'est qu'en Belgique
comme ailleurs, soil qu'il sagisse de del'eti-
dre la soeieiè, soit qu'tl s'agisse un jour de
reslaurer les desastres issus de l'espril révo-
lulioniiaire, ou ne Ici a saus le caibolicisme
rteti de solide et de durable. II v a une pen
see, bien latte pour consoler nos tristesses el
pour rallorinir tios espérances, mais elle de-
vrait s'mjposer tout auiam aux hommes
d'Eiat qu'aux simples cbrei'tens: c'est que
l'Eglise n'esl j<as une chose mobile comme
les passions humames. Tout change aulour
tl'Eile, seule Elle ne change pas. Les orages
peuveul grunder, mais l'arüre elernel de-
meuie el les gouveintTtieiits comme les
peuples sésliitienl beurétix lót ou lard de
retrouver sou ombrageel son appui.
LA POLEMIQUE LIBÉRALE.
Un grand oraleur caibolique de France,
M. Chesnelong, a dit cette parole prolondé-
meut juste
C'est I'tionnciir des doctrines véritable-
ment conservatrices qu'on ne peul les
discrediler qu'en les dénaturanl c'est
le cliaiiineni des doctrines conlraires qu'el-
les ne pen ven i se faire accepter qii'eu se
déguisaut.
li est facile de verifier lajuslesse de ceite
pensée, en observant la polemique el i'atli-
tude des fiartis aux approcbes de la ba la tl ie
éleciorale du 11 Juin.
Le seul argument que nos adversaires fas-
sent va loi r contre les catboliques, c'est le
prêlendu pén I que rourenl nos institutions,
livrées au parti de l Encyclitpie et du Sylla
bus.
Ceux qui affectent a ce sujet une frayeur,
outrée jusqu'au ridicule, ceux qui dêploient
pour la circonslance loute 1'ardeuT tl'une
lerveur couslitutioiuielle aussi peu smcére
que la piéte deTarlufe, savent nés bien, au
loud, a quoLs'en leuir, et sur le pénl imagi
naire qu'ils dénoncenl, et sur les vérilables
tendances du parit conservaleur.
Nous ne revlendrons pas sur les arguments
qui ont élé mniules fcis prod 11 its pour élablir
la pat faile loyanté ctvique des catholiques
beiges. A I'beure oü nous sommes d'ailleurs,
nos adversaires tie sotit pas assez calmes
pour éconter ces raisonnetnenls; ils prennent
a prioripoar suspecles les déclaralions les
plus calégoriqttes, appuyées par le serment
d'un bonnète bommé.
Mais si les Gueux rcfusenl de se rendre a
févidence, si les paroles les plus claires,
si les laiis les plus irrècusables, si loute
l'histoiredeBelgique depuis 1830 sont a leurs
yeux dépourvus de valeur, tIs ne peuvent
cependant a tl ri luier, de bonne foi, an parli
caibolique des aspirations et des projets con-
traires a ses intéréts.
Or, les Gueux savent aussi bien que nous
que la ré vision de la Constitution, dans les
circonstances actuelles, se ferait sans les
calboliqucs, contre les catholiques et, sinon
par tons les libéraux, lout au moins par la
fraction la plus avancée du libéralisme.
Q.ielles sont les réfornies inconslilution-
n el les a lordre du jour des discussions pu-
bliques
C est l'extension du droit de vote, potts-
sée jusqu'au suffrage universe!.
C e»t la separation de l'Eglise etdel'Etat
poussée jusqu'a la suppression du budget
des eulles.
C'est I'lnterdiction du droit d'association
et de la liberie d'enseignement pour les
ordres religieux el pour les catholiques.
En d autres tenues, c'est le programme
que nous entendons diseuier el dèfendre lous
les jours dans la presse libérale.
Du cóté des caliioliqties, quelle est la ré-
forme incousiitutionnelle, appuyée, a l'heure
aeluelle, par ungroupe considerable
A vrai dire, nous n'en connaissons pas.
Une petition révisiotmisle s'est produite
riaguére conire noire legislation matrimo
niale et contre la disposition eonstitutionnelle
qui donne la priorilé aux formalités civilos
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D^not-infflie Yores 5-15 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. - Ypves-Poperingfie, 6-30, 9-07, 12-0/, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. - Pope-
P^n^Ha^rouck, 6-53 12-25,7-10. - Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25.
BrugesvS-45.111-34f 1-15,^5-16?"7-20 (9-55 Tlioürout!) Bruges - Roulers, 8-05, 12-45,5-05, 6-42. Thourout - Courtrai,
Sarnecli a 6-20dpjJ®Uet-Homflfnes^AHn^ióre(j, 6-00, 12-00, 3-35. Armontières-Houplines-Lo Touquet- Warnêton-
Comfnêè 7-«. 2-K Comiries-Wacnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (Ie Lundi 6-30.) - Warnêton-Comines, 5 30, 11-10 (le
Lundi 6-50.) -
Comines-Bélgique,
Lille, la Madelamo,
Courtrai-Bruges, 8-05,
Bruges-Blartkehberghe-Heyst (Station)
Ingelmunste^Deynze'-Gand5-00,9-41,2-15. - Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. - Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
T~2,'' minvrAZnsè"Rem1U6-05e72-5506-13i Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45.
IdfhtOTveld^Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-08,' 1-35, 7-50. - Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichterveld®, 6-15,
Dixm^uAe-N^'euwrt, 9-50, 2-20, 8-35. Nieupoi't-Dixmude, 7-15,^lR
Tlioiirout-Ost end e4-509-15, 1-50, 8-05. Óstende-Thourout, 7-35, 10-10. 12-20,
Selzaete-Eecloo, .9-05,1,25, 9-03. - Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05.
6-15.
Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 5-30.
Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokereu-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (leMardi, 10-00).
OOR. R BSPOITOAHrciilS
COUUTEAr, BRUXELLES.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,12 6,35.
Bruxelles arc. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54.
COURTRAI, TOURNA!, LILLE.
Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5.34 8,47.
Tournai arc. 7.28 1 o, 1 r> 11,47 3,48 6,3e 9,11.
Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 0,37 10,01.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32.
Gand arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, COURTRAI.
Bruxelles dep. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47.
Courtrai arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,44.
LILLE, TOURNA!, COURTRAI.
Lille dep. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10
Tournai 5,12 8,56 11,32 2,40 5,26 8,50
Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32
GAND, COURTRAI.
Gand dép. 5,15 8.45 9.34 1,28 4,20 7,21.
Courtrai are. 6,37 9,37 10,50 2,54 5,34 8,47.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Brugjes d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxelles tfóp.5,22 7,20 7,25 0,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,10 8,20.
Gaud a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,558,29 9,31 10,22 1,17 3,59 4,11 7.17 7,02 9,19 10,2G.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38
Suite.
u Je laisse tomber sur la table cette letire,
qui devenait une relique; puis, calculanl en idee
les jours et les distances je dis au jeune Hindoo
A l'heure oü nous parlons de lui, il doit
êlre nioit.
Il «st mort, j'en suis siir, je l'aivii en rêve,
me répondit-il sans liésiier et je vis,.dans ses
beaux yeux rani nés, Ic rayounemerit d'une flamine
snrnalurelle.
j, Cette fois, nion emotion ét a it au coinble, et
jeiiepus que murmnrer «Un saint un mar
tyr
Ooi, un martyr un saini reprit Xavier
d'une voix sulfoqiiée par les larraes daus eelte
jeltre, il ne dit p is comment el pourqnoi il meurt
pour nous secourir de son mieux, il ne mangeait
pas plus que nous... Sa faiblesse élait extréme i'
pouvait a peine se trainer. Tout a coup, il apprend
qu nne épidémie sévit sur la cöie.. il v va il
soigne les malades, il en sauve quelques-uns il
redouble de privationsil consume ses dernières
forces il respire un air empesté, tl six semaiues
après, lorsqu'il nous rev'ieut. le pauvre saint lioni-
mc n'élail plus reconnaissable... La moi l avail
pi is possession de sa vicliine.. C'est poui tani dans
cetétat, présqii a I'agonie, que Ie Père a en
le courage de s'occiiper de moi, d ecrirecelte let-
tre, de qtiêlerpour moi. de me pourvoir du néces
saire... Jle.s parents, mes fières, mes .soeurs,
étaient inoits... Je crovais n'avoir qu'a les suivie.
La faim el la fièvre me dévoraient... Vons savez
ce reste lit il se remit a pleur-;r
Xavier, lui dis-je en tn'emparanl de srs
mains hrtlianles, il ne fant p is que I ceiivrc de
voire hienfaiteur demeure incomplete. Son souve
nir doit vous fortifier, et noil ahnllre. J ai I'hon-
neur de cortnailre fadmirable piétre il qui il vous
adrcsse ;jejoindrai quelques lignes a sa leltre...
En attendant, puisque la Providence nTa placé
sur voire chrmin, je me charge de vous... II
tit un geste pour me remrrcier je poursuivis
Ne me remerciez pas En échange de ma
bonne volorité, voici ce que je vous demands.
Demain matin, allez entendre la messe a Notre-
Dame de la Garde, el pnrz pour la France. Vos
prièrrs sernnt meilleures que les nölres... II me
dil uui avec line effusion touehanle, et. comme
il lombait de lassitude et de sommeil. j'ajoutai
«I Cher enfaul, pas un mot de plus allez bien
vile vous coticher
Le teudeinaiu, nous étions entrés depuis quel
ques instants dans la crypte de Notie-Dame, lors
que j'entendis lout piés de mot le frólement
soyeiix d'une robe. Je me reloonuii et je recon-
uus line femme, descendue, la veilie, a l'hötel du
Louvre el de la Paix. Je la slipposais Parisieiuie,
el je ne me trompais pas. Bien qu'elle tul jeune
encore, il élait laclle de deviuer qu'un profund
chagrin eff.iqait en elle tont seniiinent de jeiitiesse,
d'élégauce el de beauté. 8a taille souple s'affaissuil
sous un fardeau invisible sa léle line, délicate,
arislocratique, se voilail incessanunent de tristesse
et (iedeuil. Dn moment après, en la voyant prier.
j'acliévai de coaiprendrèc'éiait une riière. Veuve
d'nn riche banquier de Paris, elle allail retrouvrr
a Cannes sa fille unique, menacée d'une nialadie
de poitrine elles'élail arrêlée ii Marseille pour
accompiirje pèierinage de Notre-üaine la-Garde...
Quand nous sonimes, la sainte patronne des
afrligés el des pauvres m'eiirova une inspiration
duul je n'avais pas a tne inéfier. J'eus l'idée
d'associer a ma bonne CEtivre cette femme incon-
nue, de l'intéresser a moil petit Ilindou. Je me
tuis avec lui prés du hénilier, el, quand elle passa,
mon doigl lui offril iine goutte d'rau hénile, pen
dant que je in'inclitiais a wc line vive xpression de
sympathie ct de respect.
Elle deviua que je désirais lui parler, et, au
sen it de ld crypte, elle ral/nlit su marche. Je la
précédui de quelques pas, acconipagué de Xavier,
qui s élait accroché a un pan de ma redingote.
Arrivé au has de l'escaiier extérieur, je lis halte
puis, m'avaucant vers i'étrangèie et lui inontrant
mon jeune compagnon, jo lui rafutilai son his-
loire aussi bnèvruienl que possible, noo sans lui
deinander pardon de tout ce que ma démarche
avail d'insolite. Oh veuillez m'excuser, madame,
lui dis-je. Sur la place S.iinl-Sulpice, je n'oserais
pas tnênie vous saluer tnais ici, an so it i r de ce
sancluaire. U'ailleurs, mon pauvre Hindoo vieul
de si loin et il a tellemenl souffert, qu'il me trans-
porte'a mille lieues de nos convenances mondai-
nes. J'aurais dücependant pour coinmencer, avoir
rhonnrur de vous remellre ma carle.
Je la lui préseulai elle v jeta les yeux, et
s'adressant a Xavier avec un inexprimablo accent
de bonté
Mon cher enfant, lui dit-eile, vous êtes
recommandé par nn saint autre a on autre saint,
noire clier euré de S. Je suis, dipuis quelque
temps, sa débitrice pour une sotnnie rondeletle...
Je ne savais coinineut la lui faire parvrnir... C'est
a vous que je vais la confier vous prélèverez la-
ilessus lout ce don I vous aurez besoin pour voire
voyage, et vous remellrez Ie ie>te au cmé il en
fera I'usage qu'il jugera convenable...
En méine temps, elle lira de son yès-élégant
pent sac de cuir de Russie un joli billet de ban-
que. Xavier élait éhalii, ii ne savait phis même
remercier il allail se trouver trop liche. Mais
avaut de laisser lumber Ie Inliet dans ses mains
tremblantes, elle ajoula
Seulement. j'y mets deux conditions la
première, mon enfant, vous dont les prières doi-
vent re biin bonnes, c'est que vous prierez voire
parrain, voire patron, pour nra hien-aimée Antoi
nette, ma Idle, moil liésor, mon unique joie en
c 1 monde.
Ii.i la voix lui manqua elle se fit violence
pour ne pas eclater en sanglols. Se tournanl vers
moi, el ébauchatil un suurire «Et vous, moti-
siem, ine dit elle, la seconde condition... ne
l avcz-vuiis pas devince llélas noil, ma-
dame Cesl que vous raconleiez aux lecteurs
de la Gazette de France l'histoire des deux
xavier. i> El halant Ie pas, ede disparui bienlöt
sous les plalanes du Cours.