Prie Dieu pour ma ghère mercëdès qui a cet
te HEURE EST AU CIEL.
Ce programme a élé applaudi par loutes
les nuances du libéralisme au cri de: en
avant la démocratie.
L'Opinion el la Gazette de Bruxelles ré-
clament la destitution des fonctionnaires ca-
tholiques.
Pour salisfaire les appétils féroces des
souteneurs du libéralisme, on s'apprèle a
rompre avec toutes les lois de la justice. Qui
s'étonnera de voir les gueux érigeren prin
cipe l'immortalité politique?
On a remarqué a l'assemblée d'Anvers la
rage avec laquelle les gueux réclament la
proscription civile des catholiques, des lois
d'exception, des arrêlés de surveillance tra-
cassière et une magistrature.... dévouée a la
gueuserie.
C'est a l'heure oü l'Allemagne se lamenle
sur les conséquences terribles des lois de
Mai et sur les funestes résullats de l'affaiblis-
sement des principes religieux que la démo
cratie Jansonnienne s'essaie a forger des
chaines pour les catholiques beiges. Cette
démocratie veut faire chez nous les affaires
du socialisme, au moment oü l'Euoope en-
tière se léve en croisade pour combattre les
ennemisde l'ordreet de la société.
Avant les éleclions, nombre de journaux
libéraux protestaient que leur parti n'en
voulait pas a la liberté de l'Eglise.
Depuis les éleclions, Ylndépendance trou-
ve très-nalurel que les défenseurs de C Eg li-
se s'insurgent contre la tentative de lui
arracher les dmes.
Aveu précieux, qu'on se gardait bien de
faire il y a quinze jours.
Que d'aprés notre droit public Ie libéralis
me jusqu'a t.n certain point ait la faculté de
guerroyer contre l'Eglise soit. Mais en vertu
de quelle loi YElat a-t-il Ie droit de combat
tre ouvertemenl la religion el de prendre
parti contre le calholicisme.
Ee socialisme a depuis longlemps pénétro
dans l'armée allemande. II y a quinze jours
des milliers de brochures incendiaires ont été
saisies dans les casernes.
Récemment encore un pasteur protestant,
ayant fait dans un prêche allusion au so
cialisme, les dragons, cornmandés pour as-
sisler au service, ont protesté pardesgro-
gnements et des murmures.
Voyez-vous; on disail: il ne faul pas avoir
peur du socialisme, n'avons-nous pas la for
ce, le gendarme, si le socialisme s'avisait de
remuer.
Eh! mais si le gendarme se fait socialisle?
quoi alors?
Le Parlement italien vient de voter une
loi cocasse: la gymnastique est rendue obli
gatoire dans les écoles; elle sera enseignée
par les mailres et les professeurs.
Voyez-vous d'ici lous les professeurs et
maitres d'école du royaume d'ltalie qu'ils
soient jeunes ou vieux, laïques ou prèlres,
en pantalons, en soutanes ou en jupes
obligés de se livrer au divertissant appren-
tissage de l'art du tremplin, pour pouvoir
apprendre a leurs disciples a faire le poirier
ou a tenir ferme sur la corde raide.
Un des derniers actes de M. Delcour a été
de soumellre a la signature du Roi un acte de
réparalion auquel le libéralisme s'était con-
stamment refusé. La croix comraémorative,
créée par l'arrèté royal du 20 Avril, a été
accordée a 29b volontaires de 1830, dont
les litres a cette distinction ont élé officielle-
ment constalés.
On lit dans la correspondance bruxelloise
de la Patrie:
Un élément de désunion entre libéraux,
e'esl le partage de la curée gouvernemen-
lale, le partage des places, sinécures, faveurs,
avancements, promotions, etc. C'est ici que
rhacun des nouveaux ministres a le droit de
<liré: Incedo per ignes. Comment s'en tirer
sans se meltre a dos une foule de coreligion-
naires qui allendent dés maintenant du pou
voir nouveau une riche et brillante proven-
do? Des gouverneurs et des commissaires
irarrondissement pensionnables et partant
remplacables, eh! mor) Dieu, il n'en est pas
par douzaines. Encore faudra-t-il dormer a
ceux d'entre eux qui sont libéraux des croix,
des rosettes et des faveurs pour les déter-
ininer a se laisser meltre a ia retraite. Mais
I la un détail: les libéraux sauront, quand
il Ie faudra, organiser une pluie de decora
tions.
Tout d'abord, ils avtpeot songé a procéder
par voie de destitution, mais, a ceque l'on
m'assure, ils ont rencontré en haul lieu une
resistance invincible. On n'a pas voulu imiler
les errements du cabinet du 12 Aoüt 1847,
ni singer les allures deslilutionnelles du mi
nistère que conduit M. Gambetta. L'on a sage-
ment agi en n'accédant pas aux visées désor-
ganisalrices et vengeresses de nos adversai-
res et le pays se serail vivemenl ému si le
contraire était arrivé.
Restent done les procédés adminislratifs:
la mise a la pension, le changement de rési-
dence et la vexation quotidienne, puissants
moyens dont on usera et largement encore.
En ce qui concerne la magistrature, M.
Bara est la pour veiIIer a ce que plus aucun
catholique ne soit appelé aux fonctions judi-
ciaires. Son passé rèpond de l'avenir. Malgré
toutes les vacances prochaines, je n'en sou
tiens pas moins que le ministère est condam-
né a faire une foule de mécontenls. Pour un
solliciteur qui sera favorisé, il y en aura dix
qui seront décus dans leurs espérances. Car
c'est une avalanche que le nombre de re-
quèles qui arrivent depuis deux jours dans
les ministères. Toutes sont écriles sur l'air:
victime de l'ancien ministère, a cause de
mes opinions politiques et toutes se termi
nent par de pressantes supplications, apostil-
lées par des présidenls dissociations libéra-
les ou des dignitaires de la loge. Je n'aurais
jamais cru, a dit l'un des nouveaux ministres
légérement teinlé de philosophisme ironique,
qu'il y avail tant de martyrs de noire opi
nion dans le pays.
La célébration des nocesd'argent de Leurs
Majestés le Roi Léopold et la Reine Marie-Hen-
riette rencontre des sympathies universelles.
II est a espérer que nos adversaires ne com-
mettront pas l'inconvenance de libéraliser
cctte fète nationale et qu'ils laisseront le pays
manifester ses sentiments en dehors de louie
préoccupation de parti. Sinon, aucun catho
lique ne se join dra a eux, el nous fèterons
LL. MM. a notre guise.
Une feuille du trottoir prétend que de
puis quinze jours, les affaires industrielies
et commerciales ont repris en Belgique un
essor inattendu.
Vinatlendu est cette blague de gueux, a
laquelle nous opposons un fait dont tont le
monde peut vérifier l'exactitude: depuis
quinze jours, YEloile seule a publiéxerse
avis de failliles déclarées a Bruxelles, et elle
n'a pas le monopole ds ces avis.
Et voila comment les affaires reprennenl!
Nous lisons dans YEloile
Nous apprenons que c'est avant le 20
Juillet procbain que les Chambres seront
convoquées en session extraordinaire, et que
le but principal de cette convocation, comine
nous l'avons prévu dans notre numéro du
14 Juin dernier, est de compléter la réforme
électorale pour l'époque de la révision des
listes.
C'est ce qu'on appelle batlre le fer pendant
qu'il fait chaud.
Quant a la réforme èlectorale qu'on nous
annonce, il est facile de prévoir qu'elle sera
tout en faveur du libéralisme.
L'altéralion des lisles, cette fraude en
quelque sorte permanente qui atteint la re-
préseritation nationale dans sa source, sera
inviolablement respeclée.
Nos adversaires savent trop bien que le
succés libéral des éleclions d'Anvers est
absolument impossible en 1880 sans le main-
lien de ce criant abus, sans l'augmentalion
et la conservation de la légion de faux palen
tables qui constilue la réserve indispensable
du libéralisme anversois.
VIndépendance croit pouvoir annoncer
avec certitude que la session extraordinaire
des Chambres s'ouvrira le 18 Juillet et ne
durera qu'une quinzaine de jours.
BULLETIN POLITIQUE.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
CHRONIQUE RELIGIEUSE.
SOCIÉTÉ DE LA CONCORDE.
Programme des tnorceaux qui seronl exécu-
les le Dimanche, 30 Jum 1878, a 6 It.
du soir, par la musique du 2= Rég1 de
ligne, sous la direction de 31. Ed. Stmar.
Héracly, marche liongroise, (Herzo^).
Le carillotineur de Bruges, ouverture^Cn-
sar). Polka-mazurka, (Ch. D'hoot).
Cmq-Mars, opéra de Gounod, transcription
de 31. J. Stmar. 3iarche égytdienne,
(Strauss). Jerusalem, fantaisie avec solo
de saxophone par 31. Vercamen, (arr De-
rette). Helmerding, galop, (Pringsheim).
AVIS.
Caisse des Propriétaires.
Agent a Ypres
31. A. oiiek-CiciBirn^ Banquier,
rue de l'Etoile, N" 4.
FAITS DIVERS.
Cest principaleinent de l'organisation intérieure
de la Biilgarie et de la lloumélie que le congres de
Berlin s'esl oectipé dans sa séance du 26. II a spé-
cialemenl disculé la situation religieuse el com-
merciale des deux nouvelles provinces, cl il a
resold ces questions saris qu'il se soit produit d'in-
cidenl digne de inention. üu parte de la possibilité
d'une prorogation du congres aux premiers jours
de l'automne, la temperature étanl décidément
insupportable ii Berlin. Les déléguéssesépareraient
vers le 10 juillet, assure-t-on, après avoir arrêlé
en principe les questions les plus importantes, et
ils ne reviendraient que pour prendre connaissance
des travaux des commissions et de leur donner sa
sanction.
On assure qu'après la conclusion de la paix une
convention interviendra entre la Porie et le Sainl-
Siége, reronnaissant la pleine liberté du culte
calholiijue par lout 1'empire Ottoman et lui accor
dant des concessions d'une telle importance qu'elles
seraient suivies de l'érection d'évêcbés dans toutes
les provinces de la Tuiquie.
On sail que le gouvernement radical des Pays-
Das a proposé un projet de loi sur l'enseigncmenl
supérieur, projet qui supprime de fait l'eiiseigne-
menl libre et qui de plus baanil tout enseigneinent
religieux des écoles publiques. La loi, sans décré-
ter expressément l'obligation pour tous de fré
quenter celles-ei, renferme un ensemble de ine-
sures deslinées.a rendre intolérable la siliiation
des instituteurs attachés aux écoles libres et con-
fessionnelles, ainsi que des parents qui v envoienl
leurs enfants. De plus elle imposerail a l'Eiat,
dont les finances sont déjit loiu d'etre prospères,
une dépense annuelle suppléinenlaire de 8 a 10
millions de florins. Cette loi, actuellement en
discussion a la seconde Chambre des Etals Géné-
raux, a élé combattue avec une éloquence et un
bon sens pratique très-remarquables par plusieiirs
deputes de l'opposilion. Le ministre de fiuténeur
31. Kappeyne van de Cappelle a longuement parlé
en faveur de son projet. mais il a soigneusement
évité de trailer le fond de la question et les droits
des parents de donner a leurs enfants une éduca-
tion qui leur plaise. II s'est borné a de grotesques
plaisanteries sur la Bible et il des attaques de mau-
vais goüt contre le christianisme. En terminant il
a averli la minorité qu'elle perdait son temps,
puisque, disposant de la majorilé, il était d'inten-
tion a faire voter san projet, en dépil de tons les
raisonnements de ropposition.
C'est \e nee plus ultra du libéralisme el de la
brutalité parlementaire.
Mais l'opposilion ne se circonscrit pas a la
Chambre. Les catholiques et les antirévolulionnai-
res font circuler des pétilions demandant le retraq
du projet de -loi ou son rejet par la Chambre.
Mercredi les catholiques seuls avaient ainsi fait
parvenir a la Chambre des pétitions portanl les
signatures de 143,734 pères de familie catholiques
s'opposant a la nouvelle loi.
Si jamais chiffres ont eu leur éloquence, c'est
bien dans ce cas.
Le bureau du centre de l'ancien Reichstag alle-
mand s'est réuni dimanche a Mayence, pour déli-
hé rer sur le manifeste élecloral. On remarquait
dans l'assistance 3131. Beichensperger, de Schor-
iemer, d'Archiu, de Hertling et de Frankenstein.
Le méine jour 31. le baron de Schorlemer avait
assislé ii la léte de la fondation de ia grande union
populaire catholique du pays rhéiian a Cologne et
y avait annoncé que tous les membres du centre
comptent solliciter le renouvelleinent de leur
mandat, a l'exceplion de 3IM. Thimus, deBiege-
leben, le comte de Stolberg et Jorg, inais on
espérait encore fail e levenir ce dernier sur sa
délerminaiion.
II est certain que les prochaines éleclions ren-
forceront encore le centre car le people revient de
plus en plus des illusions libérales. D'autre part,
le parti national libéral, qui jusqu'ici dominail
tout le lteichstag, ne sorlira pas de la lullesans
avoir subi des perles énormes, car dans une foule
de circonscriptions ses positions, déja fort com"
promises, sont rudement battues en brèche par
les catholiques et par les partis gouvernemenlaux.
II parait done certain que désormais Ie centre
fonnera le groupe le plus nombreux comme le
inieux discipliné du Parlement et disposera dans
bien des cas de la majorilé, ce qui obligera néces
saireineut le gouvernement ii compter avec lui. 1|
jouerait ainsi au Reichstag un röle prépondérant,
dont l'importance n échappera a personne.
Malgré les bulletins rassurants, on assure de
source bien informée que l'état de l'empereur
d'Allemagne ne laisse pas d'inspirer des inquiétu-
des. Depuis l'altentat de Nobiling, le vieux sou.
verain est, dit-on, dans un triste état d'aiïaiblis-
sement et de prostration.
RUSSIE.
Nous mentionnionsil y a quelques jours,
d'aprés le télégraphe, un nouvel attentat commis
sur la personne dim bant fonctionnaire russe.
Cel attentat, accompli avec uneaudace incroyable,
en pleine rue, est raconté avec détails dans le
Temps, d'aprés les journaux russcs. Nous en
détachons les passages suivants
Rien ne manque a cette scène extraordinaire,
excepté le noin du criminel. L'aide de camp baron
Heyking remplissait a Kiev les fonctions de chef
des gendarmes. On salt qu'en Russie le corps des
gendarmes a une organisation loute différente de
celie de notre gendarmerie la haute police, la
police secrete figure panni ses attributions. Atilre-
ment dit, le baron Heyking portait comme le
général Trépof l'Unifonne de ces officiers bleus
que leur métier, et il faul bien le dire aussi la
manière dont ils l'exercent parfois désignent
particulièreinent aux haines des natures (indica
tives ou exallées.
Ajoutons que la ville de Kiev avail été récem
ment le théalre de graves désordres: une personne
que la police n'a pu découvrir y avail tiré sur le
subslitut du procureur impérial un étudiant
avait été arrêlé ses camarades ayant protesté en
sa faveur, l'Uuiversilé avail élé partiellement dis-
souie; pen de jours après, le recteur, assailli sur le
grand esca'ier du palais universitaire, avait failli
rester sur la place. II n'en faut pas davantage pour
faire deviner les mobiles qui ont armé la main de
l'assassin.
Un coup aussi hardiment exécuté n'est pas chose
qui se voie tous les jours. Vers onze heures du
soir. Ie chef des gendarmes pass'e n compagnie
d un vieil ami sur un des boulevards qui stevent
de promenade aux habitants de Kiev. Cel ami. qui
nous raconle lui même la scène, le précède de
quelques pis, tout en eausant avec lui, comme
cela peut arriver lorsqu'on flane. Mais il s'apercoit
que son compagnon ne lui répoud plus il se re-
totirne, et le vuil chanceler. la mam sur la pui
trine. Qu'avez-vous, s'écrie-t il. Go ni as-
sassine, répond le baron Heyking; anên z I assas
sin Au même instant, l'ami apercoit a qtiaraule
pas plus loiu le mcurtrier (|ui. après s'être rappro
ché en lapinois de l'officier et après lui avoir pmiigé
un kandjal dans le flanc, s'cnluil a toutes jamhes.
Aux cris de ce témoin. d'un êge a n'êlre plus
leste, trois personnes courent après I homilie uu
garcon de quinze ans l'alteint, mais il essuie alors
un coup de revolver et Iflche prise, les deux aulres
reculent. Un pen plus loin, nu pay san rherche
également a arrêler le fngilif il tombe frappé
d'nne balie. Un sergent de ville accouru se jrtte
sur l'incounu fuyanl loujours deux nouveaux
coups de feu le blessen! a la main droite et il la
jambe gauche. Plusieurs passants se mettenl en
chasse a leur tour; mais il est trop tard, et I agile
meurtrier, en filanl une rue déserle. se soustrait
bientót a loutes les poursuites.
Le baron Heyking a succombé après de cruelles
sotiffrances; une foule nombreuse a suivi ses funé-
railles, et nous ne sommes pas surpris d'apprendfe
que cette tragique avenlure a profondément ému
et agité la population de Kiev.
On le voit, les circonslances dans lesquelles a
été accompli l'assassinal et celles qui l'onl suivi
dorinent a ce tragique événement tin caraclère
exceptionnel de gravité. Ce nouvel attentat doil-il
êlre considéré comme un crime isolé N'est-il pas,
au contraire, une suite de ceux qui, en Russie et
en Allemagne, ont atlesté l'existence d'une conspi
ration qui multiplie ses forfaits?
MORT DE LA REINE D'ESPAGNE.
Dona Mercedes a succombé le 26, a midi et
demi.
Ce fatal denouement n'était que trop prévu.
DÉTAILS SUR LA MORT DE LA REINE MERCECËS.
Au moment oü les canons de la montagne du
Principe Pia, distant de deux kilometres a peine
du palais royal, annoncaientpar des salves l'anni-
versaire de la naissance de la jeune reine, le roi
Alphonse, qui n'avait pas quitté le clievet de la
malade, donnait l'alarme a la familie et aux mé-
decins, en les prévenant d'une aggravation qui
venait de se produire.
C'était le point du jour, Le due et la ducliesse
de Montpensier, l'infante Christine et les minis
tres accoururent sur-le-ehamp. Le prêtre pré
posé a la cliapelle royale était appelé en toute
bate a administrer le dernier sacrement. Mais le
cardinal Moreno, confesseur de la reine, arriva
juste a point, et c'est lui quiadministral'extrême
onction a Sa Majesté, qui était en pleine con
naissance.
Le roi, consterné, ne quittait point la main de
la mourante, qui lui adressait des paroles de ten-
dresse et de consolation. L'émotion des parents
et des infantes ajoutait a eet émouvant tableau.
La reine, pourtant, conservait non-seulement
l'usage de toutes ses facultés, mais aussi une
grande sérénité d'esprit.
Le cardinal lui ayant demandé, ainsi que les
rites de l'Eglise le veulent, au moment de l'ad-
ministrer
Est-ce que Votre Majesté regrette de quitter
cette vie
Oui, s'écria vivement l'auguste malade, j'en
souffre pour Alphonse et pour mes parents.
Elle parvint, dans un moment de lueidité, a se
relever sur son lit. Mais la science avait dés la
veille prononcé son dernier mot, et il n'y avait
guère d'espoir. Trois médecins des plus célèbres
s'étaient joints aux quatre médecins ordinaires.
C'étaient MM. Rubio, Luqite et Losada. Ils
s'étaient réunis et avaient décidé que la maladie
de Sa Majesté était une fièvre ataxique essen(ielle
grave. On n'avait qu'une faible chance que la
nature jeune et forte de la reine püt triompher
de la crise.
L'archevêque de Tolède, le patriarehe des Indes
et I'évêque de Salamanque se sont constamment
tenus au palais. Le cardinal Moreno ne s'est pour
ainsi dire passóparé de la malade. Son Eminence
lui a prodigué les consolations sublimes de la
religion, jusqu'au dernier moment.
Le gouvernement, du reste, avait adressé
des lettres de ruego y encargo, engageant les
archevêques et évêques a faire des prières pour
le rétablissement de Sa Majesté.
La princesse des Asturies, le due et la duchesse
de Montpensier et les infantes, ont été remarqués
a la tribune de lachapelle royale du palais,priant
devant le Saint-Sacrement qui a été constamment
exposé.
Les ministres, les hauts fonctionnaires, quel
ques membres du corps diplomatique et de ia
noblesse ont passé la nuit au palais royal.
Le représentant de l'Allemagne, M. le comte
de Hatzfeld, qui réside pour le moment a Aran-
juez, était arrivé Mardi matin a Madrid, en raison
de la gravité des dernières dépêches.
La douleur du due et de la duchesse de Mont
pensier est poignante, on le comprendra facile-
ment. La duchesse rappelait tout en pleurs que
sa fille, l'infante dona Amalia, était morte en 1870
d'une maladie analogue a celie dont la reine était
atteinte, et que l'infant don Fernando avait été
aussi dans uu état désespéré, dont il ne s'était
relevé que pour succomber une année plus tard
Le nonce avait transmis la bénédiction que lê
Saint-Père avait daigné accorder par télégraphe
al'auguste malade.
La dépêche, qui annoncait la fatale nouvelle a
S. M. la reine Isabelle, est arrivée a Paris a trois
heures. Elle était ainsi concue
Ton affectionné,
ALPHONSE.
D'aprés la dépêche recue a l'ambassade d'Es-
pagne (et contrairement aux indications de l'A-
gence Itavas), c est a deux heures un quart que
dona Mercédés a rendu le dernier soupir la
maladie est qualitiee de tièvre gastrique nerveuse
par le télégramme oftlciel.
La jeune reine avait dix-huit ans depuis deux
joursElle était mariée depuis cinq mois et trois
jours
AFFAIRE LANGRAND.
Mise a néant des poursuites contre les
administrateurs.
C'est le 27 juin que ia deuxième chambre
(section criminelle) de ia cour de cassation a
été saisie de l'examen du pourvoi en nu]]jg
l'ormë par MM. P. De Decker, A. Nothomb I
comte de Liedekerke-Beaufort, comte Duval de i
UeaulieuCoumont et Prosper Crabbe, contre
l'arrêt de la cour d'appel de Bruxelles, chambre
des rnises en accusation, en date du 10 aoüt 1&7-
qui les a renvoyés devant les assises du Brabant'
La cour est composée de MM. De Longe, priy
sident de cltambre, Vanden Peereboom, Keymo-
len. Pardon, Beckers, Corbisier de Méaultsart
et Tillier.
Le siége du ministère public est oceupé par
M. Melot, avocat général.
Dans cette affaire, l'un des principaux moyens
est fondé, comme nous croyons l'avoir dit déja
sur la violation des art. 196 et 197 du code péna'l
en ce que les faits, tels qu'ils sont qualifiés par
l'arrêt de renvoi, ne constituent ni le crime de
faux, ni celui d'usage de faux et ne sont pas
qualifiés crimes par la loi.
M. 1 avocat-général Melot, appuyant le moyen
principal que nous avons indiqué plus haut, a
conclu a la cassation de l'arrêt attaqué, sans
renvoi.
La cour est entrée en délibération a 3 heures
Elle est rentree en audience a 3 1/2 heures
avec un arrét de cassation conforme aux conclu
sions de M. l'avocat-général.
Cet arret a produit une grande sensation au
palais.
ÉGLISE DE SAINT MARTIN.
Apostolat de la prière en l'honneur de N. D. de
Lourdes, pour la conversion des pécheurs. Mardi
2 Juillet, fête de la visitation de la Ste-Vier^e
Messe solennelle a 7 heures.
1878.
PÉLÉRINAGE A ROME.
Départ de Mons le 2 Soptembre, retour le
3 Octobre. Prix des places aller et retour 1™
classe 350 fr., 2me classe 250 fr. Le nombre'des
inscriptions est limité a 150. Ce chiffre atteint
la liste sera close.
I our les inscriptions et les renseignements
s adresser au secrétariat des CEuvres pontificales
rue des Longs Chariots, 11, a Bruxelles, ou a m'.
1.. Henry, chargé de l'organisation et de la di
rection du pélérinage, rue Notre-Dame Déhon-
naire, 7, a Mons.
EXTRA-MUP.OS.
La Caisse des Propriélaires éniet des obligations
aux conditions snivantes
Obligations a 3 ans, intèiêl 4 1|2 °i
jd. 10 11 y( o
'd. a primes 4 1|2oi]
equivalent a 3»|. avec la pnme de remboursement..
Pour obtenir les litres ou avoir des renseigne
ments s adresser a 31. VONUK CLEllKNT, sèul
agent de la bociéléa Ypres.
Les obligations de la Caisse des Propriétains
out un double gage les hypothèques qui garan-
tissent les prèts el le capital la Société.
A quoi servent les moines. S. M. l'Eiu-
pereur du Brésil vient de confler a un capucin,
le Pore Germain d'Anecy, la direction de l'Ob-
servatoire astronomique de Bio-de-Janeiro. Ce
religieux a été appelé du Petit-Séminaire de
St-Paul (Brésil), oü il donnait avec grande re
nommee le cours de Mathématiques.
Ce iait n a rien d'extraordinaire pour ceux qui
connaissent le nom de Copernik, le chanoine de
fhorn et du jésuite Secchi, le plus célébre météo-
rologiste moderne, mais il est assez important
pour ces fanatiques, qui, par mauvaise foi ou par
ignorance, croient qu'il y a incompatibilité entre
la science et la soutane ou le froc.
Quelques instituteurs laïques. La liste
s'allonge. Aucun genre d'excés ne manqueni
les morts violentes d'enfants par suite de coups,
ni les condamnations d'instituteurs pour les plus
graves faits d'immoralité. II n'y qu'a consulter
de temps a autre la chronique des tribunaux
pour dresser une statistique a laquelle les jour
naux qui font métier d'exciter a la haine du
clergé et des congregations religieuses, ne pett-
vent opposer rien de comparable!
Nous reprenons la suite.