Elections d'anvers. M. Dubois-Thorn et en prenant ici sa defense, nous ne pouvons ètre soupconné de remplir un röle officieux, mais la manvaise foi libé rale nous révolte et i! nous plait de rappeler quelques nominations libera los en regard desquelles celle que le libéralisme reproche a M. Dubois n'est que de la Saint-Jean. Nous dironsdonc a nos adversaires: Lorsque, peu de mois avanl la chute du ministère Frère, on nomma a Verviers, M. Walthère Frére-Sauvage, bourginestre d'En- sival, meinbrc du comptoir d'escompte, e'est-a-dire qu'on Ie pourvut d'une sinécure rapportant au moins annuellemenl 15 ou 20,000 francs, M. Frère-Orban n'élail-il pas ministre des finances? Est-ce qu'il s'opposa a la nomination <ie son fils el trouva-t-on dans les rangs libéraux que celte nomination devait ètre imputée a grief au chef de la doc trine? Fas le moins du monde el les felicita tions arrivérenl de loutes parts au financier improvisé d'Ensival et a son puissant auteur. Un peu plus lard,tout au débul du ministère d'Anethan-Jacobs qui vit-on un beau matin demander respeclueusement aux miuislres catholiques la place de consul de Belgique, a Luxembourg an traitement de... 8000 francs pour un sien fils? N'est-ce pas le trés-doctrinaire gouverneur de la province de Luxembourg, M. Van Damme qui oblint, en effel, pour ce fils, un grand dadais in- signifianl la susdite place? M. Van Damme père la désirait pour la mcltre dans la cor- beille de mariage de la fiancee d'icelni fils et elle lui fut gracieusement donnée. Avons- nous entendu depuis lorsles journanx accuser M. Ie gouverneur Van Damme de favoritis- me? Au contraire, tons voienl dans ce fonc- lionnaire un père possédant au plus haul degré la bosse de la philogéniture e.t ayant surtoul Part de procurer a ses brus de jolies dots aux frais de I'Etat. M. Rogier, dit le venerable,a-t-il été de fer el sans entrailles pour ses neveux? Les libéraux ont-ils jamais songé a lui repro- cher de s'èlre souvenu qu'il étail oncle? M. Renard, le nouveau ministre de la guerre, va-t-il ètre accusé de népotisme paree qu'il a choisi comme chef de cabinet son fils? Derniéremenl, un recteur d'universté libé rale que nous pourrions nommer ob- tenait de M. De Lantshecre une place de juge de paix pour un avocat archi-libéral, fiancé a sa fille. Les libéraux ont-ils jeté Ia pierre a ce recteur el réclament-ils sa demis sion? Loin de la; plusieurs d'entre eux furent de la noce et ils y firent large honneur au Clicquot et au Chambertin. Nous pourrions multiplier les exemples et monlrer qu'en fait de favoritisme les chefs de file des journaux qui jeltent la pierre a M. Dubois-Thorn, n'ont rien a reprocher a ce dernier. En agissanl comme ils le font, ils ressemblenl a ce précurseur deTurule dont parle l'Ecriture qui voyail une paille dans PceiI de son voisin tandis que lui-même étail atlligé d'une poutre. N.B. Ne pas oublier que M. Dubois-Thorn, qui pourtant n'est pas un clérical, n'est guè- re favorable a la révision de la loi de 1842, que de plus il ne croit pas que le cabaret oil l'oo braille et le genièvre qui s'y boit soienl Plus de prèlres! C'est le cri de rallie menl des libéraux radicaux, des libéraux révolutionnaires qui ont juré la mort de la religion: c'est le cri des imbéciles qui pen sent... d'aprés la Chronique... que l'homme est un pur animal possédant un peu plus de maliére célébrale que les aulres animaux, ses fréres! Seconde parliede la démonsiralion: Rome lutlera jusqu'au bout, lant qu'elle pourra Inter, et te combat enlre C Eglise e.t CE tal cessera settlement lorsque l'Eglise aura succombé. Tous les compromis n'y feront rien. Nous avons le lort de croire aux compro mis, de ne pas prendre le taureau par les cornes; ce qu'il fuut combatlre, eest le sen timent religieux lui-même cternellement exploité au profit de loules les réaclions. Guerre d outrance d CEglise! 11 fan quelle meur el Ecrasons Clnjame'.... Tels sont les hurlements de la meute libérale! Vous connaissez mes principes vous savez qui je suis. sans ces principes je ne suis rien c'est avec eux que je yeijx réus- sir ou succo.mber. Jan son 18G0). ELECTION DE ROULERS. Nous 3pprenons que le Comité Central de Association conservatrice de hou Iers a voulu éviter un nouveau poll entre les deux candidats catholiques présentés pour l'élec- lion législalive du 6 Aoüt prochain. Sur la proposition de M. le vicomte de Joughe d'Ardoye, le Comité s'est arrèlé a un tirage au sort enlre les deux noms. Celui de M. Ie vicomte de Jonghe est sorti de l'urne, el c'est done sur ce dernier candidal que vont se reporter désormais tous les efforts et les suffrages de nos amis. Leur triomphe sera éclatant. Nous avons sous les yeux le rapport pré senté par M. Anspach au nom de ia commis sion chargée d'examiner le dossier relatif a l'élection anversoise. On se rappelle que cel- te commission était composée de qualre libéraux el de trois catholiques, MM. Crom- bez, président, Van Dam, Pety de Thozée, deZérézo de Tejada, Anspach, Lefebvre et Bockstael, membres. C'est par qualre voix contre trois qu'elle conclul a fadmission de M. De Wael comme réprésentant. Au Sénat apparlienl le droit de décider du sort des candidats anversois au fauteuil de notre haute assembléc. GASPILLAGES. L'une des manies libérales est de faire in- tervenir l'Etat jusque dans les détails les plus infimes do la vie des citoyens, d'en faire le distributeur de pures largesses et de gaspil- Icr l'argcnl des conlribuables en toute espéce de dépenses uniquernent destinées a flatter la gloriole libérale et faire sonner les trom- pettes de la renommee au profit du libéra lisme. Nous ne pouvons considérer sous un antre point de vue le crédit de 40,000 fr. que, d'aprés certaines feuiIles officieuses le gouvernement nouveau a, comme M. de Bismark, ses reptiles de nuances diverses, M. Frére compte demander aux Chambres, afin de payer des voyages onvriers a Paris. Primilivemenl, dit la feuille oflïeieuse, une somirie de trente mille francs avail été inscrite dans le budget de la commission de I Exposition, sous la rubrique: bourses de voyages. M. Malou la fit biffer, sous le pré- texte que, aux précèdentes Expositions uni- verselles, les bourses de voyage avaient presque uniquernent servi a payer des par lies de plaisir aux employés des ministères. Le nouveau ministre des finances estévi- demment moins accessible aux idéés d eco nomie que M. Malou. II rélablit le crédit; seulemenl il remplaee ïés employés du mi nistère par des onvriers. Le cadeau est le mêmc, mais au fond il apparlienl a la familie antique du panem et circenses. (.1/. Janson28 janvier 1871). LE SYLLABUS ET LA CONSTITUTION. esprits. Dans sa retraite il était soutenu par sa pieuse femme, mais un jour, après trente-quatre ans (l'union, eet appui lui fut eulevé. Consignant cette perte a la dernière page de son livre d'Heures il éerivaitMon Dieuvous voyez mes clieveux blancs et mon coeur brisé. Rien ne le retenait plus sur cette terre, il fut exaucé. Nous aussi, nous devrions clore ici nos re flexions, car ce qui precede suffit, ce nous setable, a montrer tout l'intérét d'tin livre dont nous n'aVons plus a faire la critique. Cependant, M le marquis Costa nous permettra d'ajouter quelques mots, car il nous a donné le droit d'etre difiiciles, son livre ayant été mené par lui si prés de la perfection. 11 hésitait a publier ces mémoires de familie qu'il se rassure par le bien que tout lecteur en retirera et par le témoignage de l'intérét littéraire qu'il a su joindre a une histoire par elle-même si attacliante. En vue de la seconde edition nous lui indiquerons séulement deux correctionsla prémière relative a M. de Maistre qu il admire trés sincèrementmais auquel il prcte parloissails d'ailleitrs y insister, des sentiments aniens que ne oonnut pas ce grand coeur; la seconde est relative a M»'° de Maintenon. Parlant de M"'e Chatelet, bèlle-mère de M. de Clioiseul, voici ce que dit l'auteur - C'était une vieille personne, vivant fort en dehors de Versailles et affectant de n'y avoir nul crédit; mais on connaissait ces détachements, mis a la mode par Mme de Maintenon, et l'on se confondait autour de ces vieilles femmes. Nous nous garderons de réclamer pour Mrac du Chateletmais les historiens compétents et sin- cères doivent porter un autre jugement de Mmc de Maintenon. M. le marquis de Costa nous a donné lui-même de son aieule un portrait qui nous montre la vraie grande dame. II doit s'as- surer que telle était au moins la spirituelle, grave, pieuse et imposante Muie de Mainteuon. AUet'STE ROCSSEL. desagents de civilisation. Ne pas hurler: le prêlre hors de Cécole el oser crier racen aux cabarets guenx, n'est-ce pas plus qu'il n'en fuut pour mériler les colères libérales el gueuses? II y a longtemps que l'on a dit que le libéralisme s'appuyait sur l'irréligion el la canaille. On le voit plus clairement chaque jour. (Palrie.) EN AVEU. Comme quoi le libéralisme n'en veul pas a la Religion. Démonsiralion donnée par la Chronique L'ouvricr pense, discute, échange des idéés; l'ouvriera fait ia revolution sauscom- prendre encore, avec la bourgeoisie qui com- prenait déja, el le cri de ralliemenl de ces énergiques travailleurs estFlus de prê- tres! Au conseil provincial deNamur, la mino- rite libérale avail proposé avec fracas de légaler une Irenlame d'insliluleurs d'une agréable excursion a Paris. Mais le conseil jugea plus convenable d'envoyer a Paris les inspecteurs, et il eut raison. Lechiffre global peul effeclivement impo- ser aux badauds; c'est*te service principal que le cabinet en altend. Chaque candidal ne dispose en réalilé que d'une sommeabso- lument insuflisante pour lui permeilre de restera Paris Ie temps nécessaire afin d'élu- dier l'Expositiori. Le cabinet veul se rendre populaire et fait de la fantasmagorie pour éblouir le public. Ce procédé, dont le résul- lat le plus clair ne sera pas celui que l'on s'en promellail, est pen digne; il est renouvelé de l'empire païen. On ne peul plus malbeureu- sement débutcr. (Court ier de Bruxelles.) LES ALLIES DU MINISTÈRE DU ROI. Je suis républicaiii socialiste. (M. Janson). La peur rend lache el le gouvernement lielge a peur it a peur de la Bépublique qui te situeer uil, nous n'avons nul besoin pour reconnaitre la République, du Gou- vernemenl beige que nous ne reconnuis- a ons pas. M. de Ryckman, conseiller provincial du Brabant pour l'arroiidissement deLouvain, a prononcé derniéremenl au Conseil provin cial, un excellent discours, dont notis som mes heuroux de communiquer (juelques passages a nos lectenrs. Dans différents discours et surtout dans celui que vous venez d'entendre, d'une manière plus ou moins directe on cherche a nous représenter comme des ennemis des institutions de notre pays. II faut quo nous répondions une fois pour toutes a cette accusation, qui s'est déja reprodui- te hien souvent, tantöt d'une manière, tantót d'une autre, dans cette enceinte et ailleurs, et qui vient encore de se faire jour sous une forme un peu différente. Au fond, c'est toujours la mé- me objection, en quelque sorte stéréotypée, et que voicil'Eglise cóndamne les libertés moder- nes; la Constitution les proclame; on ne peut done ètre a la-fois un bon catholique et un bon citoyen. Les catholiques beiges sont.catholiques tout court avec les encycliques, le Syllabus, l'infail- libilité pontificale. Vous les appelez ultramon- tains, cela leur importe peu. Ils appartiennent de corps et dame a cette Eglise catholique qui a bercé le monde nouveau, qui est la mère et la gardienne de toute civilisation véritable, qui ne connait ni distinctions de classes ni distinctions de races, Eglise que la Constitution beige a re- connue dans sa pleine indépendance de droit na turel, a laquelle on ne peut porter de coups sans ouvrir une brèche par laquelle risque do passer le Hot montant de la barbarie intellectuelle, mo rale et socialiste. (Bruits a gauche). Mais les catholiques beiges sont catholiques comme l'Eglise l'entend et non comme il plait au libéralisme. Ils n'admettent pas la caricature de leur attitude et de le.urs croyances. Ils sont sounds a l'autorité doctrinale du Saint- Siége et des évöques en communion avec le Saint- Siége et a cette autorité doctrinale unique. Ils s'insurgent de toute la force de leur ame et de leur raison contre les eonséquences qu'il plait aux reverends pères in partibus infidelium et gueusorum de la gauche (bruit), soit dans la po litique, de tirer de leur soumission a des ensei- gnemenls de l'Eglise que le libéralisme est incom pétent pour interpreter. L'Eglise enseigne au fond: que les libertés dites modernes ne sont pas des droits naturels et impreseriptibles Que c'est une erreur de principe de conclure que leur introduction dans un état social soit un progrès Que leur pratique est entourée d'énormes dan gers matériels, intellectuels et moraux Que la liberté individuelle n'a pas de droit contre le bien connu et la vérité manifestée Que l'ordre social régulier en principe est une société chrétienne chrétienne dans les ames, chrétienne dans les lois. Jamais et nulle part l'Eglise n'a enseigné que ces principes fondamentaux doivent étre appli- qués pratiquement a des sociétés divisées sur les croyances. Jamais elle n'a interdit a ses membres de se montrer fldèles aux institutions qui, pour des causes diverses, avaient admis les libertés mo dernes comme base de leur état social. Le Syllabus, dirai-je encore avec les plus vail- lants lutteurs de la presse catholique, le Sylla bus! ce n'est pas la condamnation de la liberté, c'est la proclamation de la liberté vraie. Ge n'est pas l'exaltation du despotisme; c'est la flétrissure imprimée au front de tous les des- potes passés, présents et futurs. Ce n'est pas l'anathème lancé a la civilisation, c'est une digue opposée a la barbarie. Ce n'est pas le code du passé, c'est le code de l'avenir. La Papauté s'est placée en face des erreurs modernes, comme autrefois, aux portes de Rome, saint Léon s'est dressé en face d'Attila, Elle dit aux hommes Vous êtes libres, mais vous répondez de votre liberté Elle dit aux nations La liberté de tont pou- voir ne donne pas droit de tont faire Elle dit aux hommes et anx nationsVous êtes les sujetsde Jésus-Christ Et ainsi elle combat la libre pensée, lo libé ralisme, le césarisme ressuscite, la démagogie socialiste qui s'avanee. Faut-il ajouter que ces enseigneraents de l'E glise sont absolument d'aecord aver, les principes rationnels les plus élénientaires et avec l'expé- rience des peuples Dire que les libertés modernes sont des droits absolus, c'est nier la distinction du bien et du mal. Le hien et le mal sont distincts. Én principe, devant Dieu et la conscience, l'homme n'a jamais le droit de méconnaitre la vérité ni de faire le mal. C'est ce que M. Erère a reconnu en pleine Chambre des représentants. Nulle part, dans aucune société, le bon sens public n'a admis a titre de doctrine absolue et sans limites les doctrines de laisser faire et laisser passer des libertés individuelles. Elle aurait péri dans l'anarchie La manifestation de' cette action sociale, c'est tout simplement le Code pénal. Pourquoi la société européenne punit-elle le meurtre, l'adultère et le vol? Paree qu'elle admet tout entière l'inviolabilité de la vie humaine, vis-a-vis de l'individu le principe de la monogamie et de la fldélité conju gale le principe de la propriété. Tout code pénal quelconque, dans une société quelconque, est ainsi déja un exemple public éclatant justiflant la doctrine générale de l'Eglise et la mettant en pratique. Tout notre ordre social est basé sur des vérités chrétiennes et il saute aux yeux que si les sociétés embrassaient la vérité d'une facon plus compléte, elles inarchera'ient vers le progrès et non vers le recul. Si tout le monde pensait de même sur les questions qui nous séparent et nous divisent, notre l'orce sociale serait centupléë. L'ancien régime avait un axiome, une foi, une loi, un roi, qui n'était que l'expression de la sagesse populaire. Et un des vötres, que vous venez encore ré- cemment d'élever au pavois tenait presque identiquement le langage de l'Eglise. M. Bara éerivaitque l'idéal serait une société oü rögnerait l'unité religieuse. II ajoutaitque cette unité était impossible. Impossible, oui, maintenant peut-ètre. Mais personne ne peut répoudre de l'avenir. Qui sait, si un jour l'Europe, l'atiguée de luttes et de misères, aux prises avec les doctrines délétères qui la rongent ne reviendra pas a l'Eglise qui l'a bercée dans son giron et ne lui demandra pas la paix sociale et le salut? Nous restons citoyens fldèles en ne sortant pas de notre droit constitutionnel le plus rigour eux. Je dis, Messieurs, que nous restons dans notre droit constitutionnel le plus rigoureux. En effet, Ia Constitution est l'ceuvre d'hommes politiques raisonnables, non de rhéteurs. Ils n'ont pas entendu imposer aux sujets une adhésion doctrinale aux régies politiques qu'ils prescri- vaient. Cela est si vrai que la Constitution nous garan- tit la liberté des opinions et la liberté d'expri- mer ses opinions en toute rnatière. Je peux done apprécier et discuter la valeur morale et philosophique des divers arlicles de la loi fondamentale, sans porter atteinte au res pect quo je lui dois. Si je n'avais pas ce droit, le texte constitution nel serait un mensonge. Je serais atteint dans ma liberté religieuse, puisqu'on m'imposeiait a croire des dogmes laïques. Je serais atteint dans ma liberté philosophique et scientilique, paree que mon esprit a ie droit de scruter, en se conformant a des régies sur lesqueiles aucun pouvoir humain n'a prise quelles sont les meilleures lois sodales et poli tiques d'un peuple aussi bien que ses meilleures lois administratives et économiques. II faüdrait un tyran qui pervertit jusqu'a la lettre de notre paete constitutionnel pour imagi- ner de m'imposer l'obligation de considérer ces textes comme des oracles doetrinaux. Ce serait renouveler l'adoration de Jupiter. Maintenant, quelle est notre attitude a tous vis-a-vis de eet acte de droit positif qui domine notre état social Elle est simple et je vais vous la dire en quel ques mots 1° Nous y sommes et y avons toujours été fldèles. On ne pourrait pas citer un seul acte d un seul ministre catholique, a aucune époque, ajant porté la moindre atteinte a une liberté constitutionnelle et même laissé porter atteinte a une liberté libérale. On ne saurait citer aucun acte d'une autorité catholique quelconque qui nous oblige ou même nous engage a la méconnaitre. Des voix écla- tantes se sont lait même entendre a diverses reprises dans, l'épiscopat pour calmer les scru pules que des esprits isolés pouvaient avoir concus. 2° iTous serons fldèles au pacte de 1830 et ce n'est pas nous qui y porterons des atteintes révolutionnaires, on qui chercherons des ergo- tagts de rhéteurs pour la violer sous-main ou lui faire dire le contraire de ce qu'elle dit. 3° Nous la maintiendrons, paree que dans un état divisé d'opinion, elle est une garantie de paix sociale. 4° J ajouterai que nous ne pouvons pas ètre sérieusement accusés d'en vouloir la destruction: Paree que, dans la situation actuelle de l'Eu rope et des partis, si la Constitution était ren- versée, c'est sur nous et contre nous qu'elle tomberait, ce sont nos libertés et non les vötres qui périraient dans l'écroulement, c'est nous et non pas vous qui serions écrasés sous ses ruines. Et maintenant, messieurs, a notre tour. J'ai déflni quelle est l'attitude des catholiques us-a-\is tie la Constitution ypyons qu'elle es^ la votre. Je vous interrogerai, vons libéralisme beige, je passerai en revue vos actes dans ces derniers teinps, vos tendances et les paroles de vos maitres, et nous verrons qui de vous ou de nous menace le plus ce pacto fondarnental, dont vous prétendez ètre les uniques gardiens. Qui done a Liége et a Bruxelles dispersait par la violence les catholiques róunis en procession et usant paisiblement de la liberté des cultes et du droit de s'asseniblcr que la Constitution leur garantit Et ceux qui a Oostacker assomrnaient les pè]e rins, étaient-ce des catholiques Quand nos amis se réunissent a Malines poUr s'entretenir ensemble d'intórèts communs, 0I) s'empresse de déclarer que eet exercice (ju droit de reunion est une provocation a l'égajq des libéraux de l'endroit, ot plusieurs des notre - tombeiu victimes d'un odieux guet-apens. Mais quand 5000 libéraux se réunissent a Gand a Anvers ou a Bruxelles pour feter bruyamment une victoire électorale, la question change, ce n'est pas une provocation a l'égard des électeurs qui ail nombre de 4,500 a Bruxelles, de 5,800 4 Gand et de 5,600 a Anvers ont donné leurs suf frages a nos amis c'est l'exercice régulier d'un droit constitutionnel. Et les catholiques, p|us respectueux que vous ne l'ótes de la liberté de leurs adversaires, n'y portent aucune atteinte. Mais, direz-vous, ces actes sont l'ceuvre d'in- dividus isolés, nous les désapprouvons comme vous, et nous ne pouvons en étre rendus respoti- sablés.' Non, vous ne les avez pas désapprouvés car vos journaux plaidaient les circonstances atté- nuantes. Non, vous ne pouvez pas en répudier la solidarité, car ce sont ces journaux qui par leurs attaques contre l'Eglise, ses dognies et ses ministres, contre les droits des catholiques out excité, grisé, égaré ceux qui les ont commis. L'uu d'eux n'écrivait-il pas Ceux qui croient aux miracles et qui vont en pèlerinage ne sont bons qu'a ètre rossés II y a dn reste d'autres atteintes a nos libertés et celles la sont faites non par des individus obscurs, mais par des autorités que vous ne désavouerez pas. La Constitution proclame la liberté d'enseigne- ment. Vous la supprimez pour l?s pauvres, et des bureaux de bienfaisance que vous avez ap- prouvés, forcent sous peine de refus de se- cours et même de sccours médicaux les parents a envoyer leurs enfants dans les ócoles oflicielles. Mais c'est surtout la liberté des cultes qui est l'objet de vos attaques. La liberté de la chaire est entravée depuis longtemps par des dispositions de la ioi pénale. Le libre recrutement du sacerdoce est enrayé autant qu'il est en vous, par la restriction des exemptions de milice, exemptions qui n'entrai- naient aucun inconvenient sérieux au point de vue pratique. La loi sur les cimetières est systématiquement méconnue et 1'accomplissement des iireserip- tions religieuses y est soumis au bon plaisir et a l'arbitraire des autorités locales. Ici on porte un reglement tracassier sur la sonnene des cloches dans le but unique et évi dent de vexer les catholiques. La nous voyons un bourgmestre suspendre a deux reprises l'exercice extérieur du eulte et porter la main sur un évêque, coupablo d'avoir revendiqué les droits reconnus a l'Eglise. Mais ces arrètés, le gouvernement pouvait les easser et il ne Ta pas fait. C est vrai, mais c'est une charge nouvelle et plus écrasante encore contre vous. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait Paree que, comme il Ta dit lui-même, il n'a pas toujours pu réaliser fout le bien qu'il vou- lait, qu'il a dü bien souvent se borner a empêcher le mal que d au tres voulaicnt faire; paree que pendant 8 ans vous avez lait peser sur sa toto Xépée de Damoclös de l'émeüte et fait intervener dans le jeu de nos institutions un quatrième pouvoir, le pouvoir de la rue.. Des agitations lactieuses accueillaient les verdiets solenneU et répétés du corps électoral, on cherchaient a peser sur les decisions des représentants légaux du pays. Et encore une fois vos journaux, au -lieu tie reconnaitre la loi des majorités que vous invoquez lorsqu'elle vous est favorable, au lieu de flétrir ces excès, vos journaux les représen- taient comme des manifestations légales de l'opi- nion publique et l'un d'eux avait l'impudeur d'écrire que cela recommencerait dans toutes les grandes occasions Si des actes nous passons aux doctrines et aux tendances, que voyons-nous? Vos doctenrs, vos maitres, ceux qui vous conduisent et vous entrai- nent doctrinalement, proclament que la Consti tution de 1830 est une grande Auperis et qu'il taut la changer et la réformer si on ne peut législativement administrativement et d'une faron indirecte. \ous proclaraez théoriquement toutes les li bertés comme droits naturels et vous les niez pratiquement dès qu'elles sont usés pas vos ad versaires se tenant paisiblement sur le terrain du droit commun. Quant a la liberté d association, vous exnriniez hautement i'idóe et la pensée de priver de ses benefices toute une catégorie de citoyens beiges qui portent la robe noire, blanche ou brune - librement, qui ont renonce a un état brillant dans le monde pour se dévouer a la conquète des ames. 1 ous voulez les priver de posséder et de trans- mettre leurs Men's a eux, au même titre et avec les memes charges que les aulres citoyens. Lihti té individuelle. Vous préconisez Tinspec- tion des convents, e'est-a-dire la violation de c omKiii de citoyens paisibles que vous placez ainsi sous la surveillance de la police. Ils n'au- raient plus de liberté que celle qui plairait a une police tracassière de leur reconnaitre. Liberté des cultes. Vous préconisez touto uno serie de niesures, jusque la suppression des fa- briqucs d'églises, qui reiidraicnt le culte catho lique matériellement impossible. Liberté d'enseignement. Vous considérez Ten- seignement de l'Etat comme votre chose; vous poussez a constituer pr des subsides, pat' 1"

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2