avail des progressions plus ou moins anor-
roales, élail seulement de 511 déclaralions
sur 7,239. II y avail done loul an plus, sur
Ie nombre des chevanx dèclarés, 7 p. c. qui
pouvaienl èire ou douleux ou conlesiables.
Dans les auires arrondissemenls n'y avail
absolument aucune plainle.
Neuf arrondissemenls seulemenl oü il y
avail des plainies, el dans ces neuf arrondis
semenls, 7 p. c. de chevaux mixles déciarés
qui pouvaienl êlre douleux ou conlesiables,
quelle fraude colossale! II v a, rien que du
chef des palenles de comrnis, dix fois plus
de fraudes dans la seule ville d'AnversII
esl vrai que c'est au profit des libéraux, et
slors ce n'esl plus de la corruption.
chrétienne, il arrive aussi un moment oü
foppression devienl insupportable, oü catho-
liques et flamands, las de se laisser écraser
par une vile lourbe de francs-macons, se
lèveront comme un seul bomme, briseronl
leurs liens el renverseronl dans la boue letirs
misérables oppresseurs. Tenez-le vous pour
dit, MM. les francs-macons, avec vos peiils
tabliersel vos ridicules oripeaux de carnaval.
LE PARTI DE LA FRAUDE.
Si jamais la fraude electorale s'est prali-
quée sur un pied colossal, c'esl assurémenl
;i Anvers. Dans une seule journée, le 30
peplembre 1876, 1,500 déclaralions de
patente furent présenlées par les agents de
J'Association libérale chez les receveurs des
iliverses sections dans le nombre il y en
avail plusieurs centaines d'individus gagnant
lout au plus un millier de francs. On imagina
J'admirable systéme des émolumenls un
compére venait déclarer qu'il avail toulheu
de croire ou bien qu'il avail enlendu dire
qu'un tel avail 1,000, 2,000 ou 3,000 fr.
d'émoluments, cn dehors de son traitement
fixe, el sur celle solte el stupide declaration,
la Cour d'appel de Bruxelles, qui porie la
gneuserie dans son coeur, proclama tous ces
palentables fictifs élecleurs généraux.
Ainsi les 1,300 declarations faites a la fin
de 1876, dans la ville seulemenl, eurent
pour edel que le 11 juin 1878 la gneuserie
amenail au scrutin. pour la première fois,
fESMJt de ces élecleurs fraiiduleux tous
gueux décidés. C'étaient pour la plupart de
pauvres diables, habitant des locaux, appar-
temenls, mansardes sous les tuiles, dans les
ruts ccartees de !a ville, et pour lesquels
l'officine de la Place Verle, cela va sans dire,
payait les contributions. On peut évaleur a
300 ou 400,000 mille francs les dépenscs
faites par la gueuserie dans ces dernières
anntes.
Pour lout esprit honnête, il est évident
que celle fraude colossale, inouïe, qui vicic
dans leur essence nos instititutions parlemen-
taires. devail èire réprimée par une loi mo-
dérée el juste.
Mais loin de la, cette fraude ignoble esl
favurisce, et par contre on frappe les posses-
seurs de chevaux mixles pour ceux-ci il y a
un signe apparent, une base effective pour
l'impöl, un fait en un mot qu'il est facile de
constater. Dans l'auire cas, au conlraire, il
n'y a que la declaration d'un compére qui
c> oil sat oir ou a la certitude que l'employé
a 3,000 Ir. d'emoiumenls.
Si l'une des deux bases d'impöt devail
ètre sacnliée c'étail bien évidemmenl la
dernière. Mais non, les possesseurs des che
vaux mixles a la campagne sont, en général,
de braves catholiques, et les faux commis
li 3,500 fr., soigncusement iriés par la gueu
serie, de chauds partisans de la libre pensée
et de la libre-jouissance.
Esl-ce de la justicecela a-l-il encore
l'ombred'un caractére sérieux
Favoriser la fraude la plus scandaleuse, la
plus éhontée et frapper d'indignité electorale
des gens actifs, probes et honnètes, est-ce
encore la un procédé gouverneméntal
Puisque la maconnorie est a la recherche
de inoyens pour supprimer d'autres élecleurs
catholiques, olie pourrait encore abolir l'im-
pöt sur les chevaux de luxe, pourle cas oü
l'impusable ne paie pasd'aulrescontributions;
il y aurait la encore peut ètre moyen de frap
per quelques centaines d'électenrs catholi
ques. Ensuite elle pourrait réduire considé-
rablemcnt l'impót sur les fenètres, les foyers
et le mobilier des maisons dépendanl d'ex-
ploilations agricoles. Enfin en cherchant
bien il ne sera pas impossible de supprimer
a pen prés intégralement les élecleurs catho
liques.
Nous avons vu les lémoins gueux a fceuvre
dans les enquêtes électorales; si les experts
pour revaluation dn mobilier, qui seront
généralement pns dans la fine-fleur de la
gueuserie, veulenl y meitre un peu de zèle
peu d'électenrs échapperont. Mais, en fait,
cinquante mille élecleurs généraux sulïisent
largement pour le pays, n'est-ce pas, pourvu
qu'ils soient tous gueux.
A lout bien piendre, les catholiques, aux
ycux de la franc-maconnerie, ne sont-ils pas
gens bon a remp ir les caisses de l'Elat et a
etre traités en parias,on esclaves? Mais,qu'on
prentte gardesi la patience esl une vorlu
La Flandre libérale a l'effronterie d'avouer
que c'est dans le bul d'outrager la Députa-
lion permanente de la Flandre-Occidenlale
que M. Rolm a choisi un procureur du. roi
pour présider cc collége.
M. Heyvaerl, dit-il, sera a sa place, a
Bruges. II fallail un procureur du roi pour
surveiller les agissements de la cléricaIe
Deputation permanente de la Flandre-
Occidentale.
On ne peut aecenluer plus grossiérement
l'injure faite a la Députalion permanente el
au conseil provincial dont elle est l'émana-
tion.
Aussi croyons-nous pouvoir assurer que
celle injure sera relevée comme elle le mé
rite.
Comme l'on dit en Flandre Ten is op
geenen blauwen sleen gevallen
M. Rolin el son gouverneur s'en aperce-
vront.
MANIFESTATION
RUZETTE,
Notis lisons dans la Paine du 12:
Bruges a vu raremenl one manifestation
plus imposante, plus sympathique que celle
qui a en lieu hier, en noire ville, en I'hon-
neur de M. le chevalier Ruzette, gouverneur
destilué de la Flandre occidentale. Les hom
mes les plus notables, les plus influents de la
ville el de la province s'étaient fait un de
voir de protester énergiquement et solen-
nellement contre la mesnre la plus draco-
nienne, la plus brutale qui ait été prise par
le pouvoir en Belgique, depuis l'époque né-
fasle de 1829. La meilleure partie de la
population brugeoise s'est associée de cceur
a celle grandiose protestation. Elle a voulu
que la réparalion füt proporlionnée a l'ou-
trage qu'un ministère gueux venait d'infli-
ger a un homme si universellement et si
justement estimé. Ce qui rendait la manifes
tation d'autant plus éloquente, c'esl qu'elle
était loute spontariée el pour ainsi dire im-
proVisée. Le temps avail fait défaut pour
informer convenablement loute Ia province
de la réparalion projetée. Néanmoins, Cour-
trai, Ypres, Tliourout, Roulers, Th'iell, Dix-
mude, Furnes et beaucoup d'autres localités
se sont empressées d'envoyer a Bruges des
délégués chargés de se jomdre a nous, et de
protester avec nous contre facte inique posé
par le transfuge Rolin.
Des 11 heures, le local de nolre Cercle
catholique commencait a s'emphr; quelque
vasles que soient ses locaux, la l'óule lui
bien tót obligee d'encombrer la rue des
l'ierres, au point que, a midi, le passage
élail inlerrompu dans la principale rue de
Bruges. C'est a ce moment que le cortege
quilta la Concordeau milieu d'une foule
immense de monde, qui lui lémoignail la
plus vive sympathie.
En tète du cortége marehait, a cöté de M.
Eug. De Cock, president du conseil provin
cial, le venerable chanome Andries, ancien
inembre du congrés national. Malgrè ses
qualre-vingt deux ans, il n'avait pas liesité a
se rallier a ia protestation contre un acte qui
rappelle le ministère Van Maanen et les des
titutions arbitrages de 1829.
Nous ne croyons pas exagêrer en évaluant
le nombre des mauifeslants a 5000; la tète
de la colonne élail déja entree dans la rue
Fhilipslock quand le cortége quittail encore
le local de la Concorde.
M. le chevalier Ruzette, expulsé de l'hótel
du gouvernement provincial par un ukase
ministeriel qui lui avail été signifié, samedi
soir, avail recu l'hospilalité chez M. Alfred
de Man-Van Caloen, conseiller communal, et
c'est dans les nombreux et vastes salons de
ce magnifique et somplueux hotel, que le
gouverneur destilué recevait les manifes-
tanls.
Les six salons formant suite ne purent
conlenir l'immense foule: la majeure partie
du cortége dut se lemr dans la cour de l'hó
tel ou resler dans la rue.
M. Ruzette fut vivemenl louché en voyant
rcmpresscinent que Félile de la population
brugeoise meltait a venir lui témoigner sa
sympathie el son indignation; il voulul
adresser a chacun un mot de remerciment,
mais bientót la chose devinl impossible tanl
la foule était grande.
Le silence s'étanl fait, M. Eug. Dc Cock,
président de 1'Association conservatrice,
s'adressa a M. Ruzette a peu prés en ces ter-
mes:
Monsieur le chevalier Ruzette,
Je suis l'organe de la grande majorité
des habitants de Bruges qui, par celle ma
nifestation, viennerii protester contre 1'acie
inique posé par le ministère. La ville comme
la province a voulu vous prouver la recon
naissance qu'elles gardenl des services que
vous avez déja rendus el la conscience qu'el
les out de ceux que vous pouvez rendre
encore. Elles out voulu témoigner leur dè-
vouement, leur attachement a la cause pour
laquelle vous ètes tombé.
Les agissements du ministère actuel con
tre lesquels uous proteslons, n'onl jamais été
suivis par ceux qui out été au pouvoir pen
dant huil ans et a peiue nos adversaires y
sont-ils de buit jours, qu'ils balayent les
hommes les plus éclairés, les plus dévoués
a la Religion ei a la Royauté! (Applaudisse
ments el cris répétés de: Vtoe Ruzette!)
lis sont a peine au pouvoir, Messieurs,
et déja ils s'empressent de souinettre aux
Chambres des projets de loi tendant a rayer
20,000 ciloyens honnètes el intelligents des
listes éleclorales; tandis que les-catholiques,
comme don dejoyeux avénement, appelaient
a la vie politique 125,000 ciloyens.
Et nos adversaires qui rayent-ils des
listes éleclorales? Les prétres et les culli va -
tcurs, les meilleurs éléments de toule société.
lis se prétendent libéraux, et ils ne veulenl
que la liberie pour etix-mèmes; ils se disent
progressisles et ils ne poursuivent que le
progrès dn despotisme et de la tyrannie.
Vifs applaudissements.)
La guerre qu'ils nous font. Messieurs,
s'adresse au sentiment religieux du peuple
flamend; ils sont outrés de ce que nous
ayons conserve au fond de nos consciences
le dépot précieux de la loi qui nous a été
légué par nos ancètres.
Dans la guerre impie que les libéraux ont
enireprise, ils entendenl miner non-seule-
menl l'ordre politique, mais encore i'ordre
social. Le sentiment religieux a existé depuis
l'origine du monde, et eux dont le nom ne
passera jamais a la postériiê prétendent
saper cette pierre fondatnenlale de l'édifice
social. Eh bien. Messieurs, disons-le leur
franchemenl et sincérement: ils Irouveront
en nous des adversaires décidés, prèls a ne
pas laisser périr ce qui leur tient le plus au
coeur. (Non Non! Applaudissements pro-
Iongés.)
Et involontairement, Messieurs, je me
reporle a cette epoque néfaste de 1828 a
1830, pendant laquelle les catholiques lul-
laienl contre des mimstres intolérants dont
ceux d'aujourd'hui ne sont que les malheu-
reux plagiaires.
A cette époque, on a dit en l'honncur
de deux hommes qui eurent une glorieuse
place parmi les fondateurs de la nationalilé
beige, c'est M. le chanoine Andries qui
me le rappelle, (Cris de Vive Ie chanoine
AndriesVive f homme de 1830 il a eté
dit en l'honneur de ces grands ciloyens
destilués (iar le ministère de l'époque
couronne! (Cris de Vive lluzelle! Vive
18301)
C'est le cas qui nous améne ici aujour-
d'liui un pouvoir despotiquè deslilue M. le
chevalier Ruzette, le peuple l'acclame et le
couronne
Vive le Roi vive Ruzette
Inutile de due l'enihousiasme que lts
paroles éloquentes et indignées du président
de l'Associatiou conservatrice suscitérent.
Pendant citiq minutes c'était une suite non-
inlerroinpue de cris de Vive le Roi! Vive
Ruzette Vive 1830 A bas les proscrip-
leurs A bas Rolm
Le silence dut se faire, M. A. Visart, bourg-
mestre de Bruges, demandant la parole
Voici les paroles chaleureuses que eet ho
norable magistral prononca d'une voix claire
et vi bra n te
Monsieur le chevalier Ruzette,
Permetlez-moi d'ajouter quelques paro
les correspondanl a celles que vous venez
d'entendre. Je viens spécialement au nom de
l'administrauon communale de Ia ville de
Bruges, vous dire les sentiments que nous
suscite la mesure despotique prise a voire
égard.
Pendant huil ans, tanl a Ypres qu'a Bru
ges, vous avez fourni une carrière irrépro-
chable vous avez fait preuve d'une capacité
incontestable et d'une rare impartiable, qui
a frappé mème vos adversaires. (Adhesion.)
Aussi la ville de Bruges vous gardera-
t-elle un souvenir reconnaissant. (Oui! oui!
bravos
Vous avez été, M. le chevalier, la pre
mière victime d'un pouvoir despote et ty-
rarinique par vos qualités, par voire talent,
vousélicz digne de 1'être,
Aussi Ie conseil communal de Bruges,
au nom de qui je parle. vous lémoigne-l-il
les regrets vifs et smcéres que voire revoca
tion lui inspire el vous exprime-l il en mêine
temps réxcellenl souvenir que voire court
séjour parmi nous a laissé dans l'espiit de
toule nolre population, souvenir de respect
t d'aiïeclion dont la mémoire ne s'efl'acera
jamais.
L'émotion fut grande a ce moment on se
sentait henreux de voir un corps ofiiciel,
aussi respectable que le conseil communal
de Bruges, prendre part aux regrets que la
destitution de M. le chevalier Ruzette cause
a la ville entière, on se sentait soulager d'en
tendre ses regrets exprimés par la voix de
noire sympathique bourgmeslre el Ton accla-
maii tanl l'ancien gouverneur que le conseil
communal.
M. le chevalier Ruzette, dans une émou-
vante improvisation, répondit a peu prés en
ces termes
Messieurs,
i) Permetlez-moi tout d'abord de m'excu-
ser de l'émotion que j'éprouve devant la
manifestation que vous me faites et qui mc
louche au point de ne pas pouvoir vous ré-
pondre comme je le voudrais.
Je le sais, Messieurs, ce que vous saluez
en inoi, ce n'est pas lant I'homme que le
soldal tombé deboul, tombé comme on me
l'eeril dans des centaines de lettres venues
de tons les points du pays, tombé sans peur
el sans reproche. Vifs applaudissements.)
Oui, messieurs, sans reproche, carj'ai
vainement, pendant une demi heure, defié
M. le niinislre de l'inlérieurde me citer dans
ina carrière administrativesoil comme
commissaire d'arrondissement, soit comrne
gouverneur, I'ombre d'un reproche, I'ombre
d'un grief. II ne I'a pas pu (Vive Ruzelle
A bas le ministère
Messieurs, dans ces circonstances je suis
fier d'avoir été destilué, mais j'ai encore une
autre fierté, c'est celle d'èlre certain que ma
destitution sera une des causes du réveil du
mouvement catholique dans mon pays. (Cris
enthousiastes de Oui! oui nous vous le
promeltons) et d'ètre assuré que ce réveil
eonstituera une condition de bonheur pour
notre chère palrie el de satisfaction pour
noire Roi bien-aimé que vous venez tout a
I'heure encore d'acclamer. Vive le Roi! Vive
Ruzelle!) Pour notre chère West-Flandre,
j'étais bien sür que ce n'est pas par la terreur
que l'on pourrait y dommer. (Oui! oui!)
Oui ce qu'on recherche c'est a terroriser
les fonctionnaires, c'est a terroriser les vail-
lantes et généreuses populations flamandes,
on n'y parviendra pas! (Non non!)
Le vieux lion de Flandre se réveille
II est la, debout avec vous, j'entends et je
salue ses rugissements. (Applaudissements.)
Encore une de mes fier lés. Messieurs,
c'est de voir a la tète de voire imposant cor
tége eet hommede 1830, le vénérablecha
nome Andries. (Vive le chanoine Andries
Vive Ruzelle et a travers l'espace el le
temps, il me semble, en lui serrant la main,
tendre la main a ces hommes eslimables qui
furent les fondateurs de noire nationalilé.
Ah on dit que nous sommes les contemp-
teurs de nos institutions nationalesEh bien,
voici un lémoin autorisé qui se léve, et qui
protesle avpc vous (Nouveaux cris de Fiue
Ruzelle Vive Andries Vive 1830
J'ai encore a vous présenter des excuses.
Messieurs: devanl la manifestation si chaleu-
reuse de vos sympathies, j'aurais voulu vous
ouvrir ma maison, comme je vous ouvre
mon coeur. Mais malheureusement, je n'ai
plus de maison, je n'ai plus de chez moi.
Et je n'ai pas eté seul a m'en apercevoir
on m'a rappelé hier que ce n'étail que par
lolérance que j'habitais la maison du gou
vernement, qu'il ne paraiirait pas convenable
de recevoir une manifestation hostile au
ministère, comme si c'étail la faute a moi,
si les sympathies pour la victime semblenl
se transformer en outrage pour le persécu-
teu*r. (Applaudissements et cris de repro
bation.)
Je vous remercie, Messieurs, du plus
profond demon cceur des sentiments d'affec-
lion el d'estune que vous me prodiguez
aussi i'autre jour, quand, au retour de la
gare, j'ai été l'objel depuis la rue des Pierres
jusqu'a mon hóiel, de vos marques d'alta-
chemeni et de respect, je n'ai eu qu'un san-
glot pour vous remercier. C'est a ce moment
mème, que je me suis résolu a ne pas quitter
Bruges (applaudissements) et a y soutenir
vigoureusement avec vous le noble drapeau
de la foi el de la liberie!!
Aucune plume ne saurait relracer l'é
motion et l'enihousiasme qui animaient
le nombreux auditoire pressé dans les
vastes salons de l'hótel de Man. C'étail a
qui entourerait, acclamerait M. Ruzette,
lui presserait les mains. Cela lenait du déli-
re. Enfin il fallut se séparer; Monsieur le che
valier pul prendre place au bas de l'escalier
et la, tous les manifestanls défilérent devant
lui, répétanl les acclamations que depuis une
heure ils élevaient en son honneur.
Le défilé terminé, la foule ne quilta pas la
rue Haute et acclamant toujours la victime
du libéralisme, elle se mil a crier au balcon!
au bak on l
M. Ruzette y parut et fut pendant dix mi
nutes l'objel d'une ovation chaleureuse a
laquelle plusieurs centaines de dames prirent
part.
II élail une heure quand la manifestation
était linie: chacun se sentait soulagé d'avoir
pu témoigner a M. Ruzette l'affection et fes-
tune que son noble caractére inspire; chacun
s'en reiournait fermemenl décidé a cornbal-
tre par tous les moyens légatix un pouvoir
aussi injnste qu'oppresseur.
Voici la réponse de M. le chevalier Ruzette
au télégramme qui lui a été adressé vendredi
au nom de VAssociation conservatrice de
Gand
Baron Della Faille d'Huyssf., président
de rUnion conservatrice.
Gand.
L'ancien gouverneur de la Flandre-Occi-
dentale vous remercie avec émotion. II se
sent surtout relevé par les sympathies géné
rales qu'on lui tèmoigne.
Chevalier Ruzette.
Nous avons glissé trop rapidement sur la
manifestation que les dames de Bruges out
faite par leur présenee sur la Place du Bourg,
d'oü elles croyaierit voir entrer le cortége
dans l'hótel provincial. Un ukaze ministeriel
avail chassé M. Ruzette de son logis el l'avait
forcé a accepter l'hospilalité que toute la
noblesse de la ville de Bruges était désireuse
de lui offrir. Plus lard, apprenant que la
manifestation se rendait a l'hótel de M. de
Man, les dames se sont rendues rue Haute el
ont témoignéde la sympathie et de l'eslime
qu'elles èprouvaient pour la digne compagne
du gouverneur destilué.
L'hótel du gouvernement provincial ne se
désemplil pas: du matin jusqu'au soir, M. et
Mme Ruzette n'ont a recevoir que la visite de
personnes aussi empressées a leur témoigner
leur sympathie qu'a leur dire l'indignation
dont facte rolinien les a remplies.
Avant-hier, les dames ont été nombreuses
el remplissaient les vastes salons de l'hótel
provincial.
M. le chevalier Ruzette a été recu avant-
hier en audience privée par S. M. le Roi.
On écrit de Bruxelles, eu date de Mercre-
di
Ici également l'indignation causée par
la destitution de M. Ruzette est grande, et de
touscötéson demande des démonstrations
paisibles et légales contre un ministère qui
privé le pays de ses meilleurs administrateurs
et qui veul enlever au corps élecloral vingl
mille de ses membres. Ces démonstrations
auronl lieu, mais on se demande ce qu'au
milieu de l'émotion générale vont devenir les
fètes des noces d'argenl de LL. MM.
Les ministres ne s'en soucient guére Ia
Royauté leur imporle peu, el cela s'expli-
que par leur alliance avec les hommes-bou-
lel du socialisme. Ce qui forme anjourd'hui
la grande preoccupation des Excellences
ministérielles, c'est outre l'écrasement dé-
finitif des catholiques, le soin de se loger
luxueusement aux dépens des contribuables.
Les hotels dont s'accommodaient parl'aile-
ment MM. Malou, Beernaert, Delcour, d'As-
premont ne conviennent nullemcnl aux nou
veaux ministres.
A fhótel des Iravnux publics. M. le
paon Saincteletie a fait re tapisser ses ap-
partements de hu ut en bas on tra vaille avec
uneardeur incroyable a les orner richement
el d'une nianiére a charmer M. le minis-
tre.
A celui des affaires élrangères, mème
remue ménage Frére Irouve que eet
hótel n'est pas digne d'un maitre de bonne
maison, ce qui a du faire sourire le valet
de chambre de M. le comte d'Aspremont Lyn-
den.
Aux finances il faut orner el meubler
quatorze appartements afin d'y loger somp-
tueusemenl M. Graux el sa nombreuse famil
ie.
Au département de I'intérieur, ce ne sont
que festons et aslragales tout doit ètre re-
nouvelé: glacés, lustres, meublesmeublants
de plus, il faut a Mme Rolin-Jaequemyns un
riche atelier de peinture, car, ellecullive
les beaux-arts. Si elle représentail son illus-
tre épouxd aprés nature, tel qu'il se monlrait
dans sa conversation avec M. Ruzette, elle
aurait un succes fou,
EN LH0NNEUR DE MONSIEUR EE CHEVALIER
GOUVERNEUR DEST1TUÉ DE LA FLANDRE OCCIDENTALE
LE POUVOIR LES PROSCRIT LE PEUPLE LES