allé a la salie des conférences de Ia Chambre, et c'est une nuée d'habits noirs et de cravates blanches. Les minislres ne sonl pas encore inslallés, et leurs hotels sont assiégés. De vrai, si les recettes du chemin de fer ne s'accroissent pas d'une maniére prodigieuse, c'est que M. Samclelette y mellra de la mau- vaise volonté el fera en sorle que les postu lants manquent les trains. Les membres de la majorilé sonl littéra- lement assiégés, et M. Rolin-Jacquemyns, qui a beaucoup promis, y perd Ie peu de lêle qu'il a. Oswald est casé, lui disait bier un bleu, et moi ajoulail-il, je fais comme l'Alice, de Robertj'altends Pauvre sollicileur Ce qui se passe ici me fait songer au spectacle que présentait Paris aprés la révo- lution de 1830, alors que M. Saint-Marcde Girardin écrivait dans Ie Journal des Débats: a Dés 7 heures du matin, des bataillons d'habits noirs s'élancent de tous les quarliers de la capitate Ie rassemblemenl grossil de rue en rue. A pied, en fiacre, en cabriolet, suanl, haletanl, la cocarde au chapeau, et Ie ruban tricolore (ici Ie bluet) a la boutonmère, vous voyez toule cette foule se pousser vers les hotels des minislres. Chaque département envoie ses recrues. Les viclimes abondent; il y en a de toutes les époques. Les héros aussi pulluient.... L'arme ordinaire, c'est la dèlation. Personne n'esl bon citoyen s'il na une place; personne n'aime la patrie que les solliciteurs. Voici un receveur général qui gagne 10,000 fr. par an, c'est un jésuite, un préfet qui en gagne 25,000, c'est un homme dévoué a l'ancien régime. Avec lout cela, l'inquiétude se répand dans les provinces, en mème temps que l'espril d intrigue et de cupidilé. Et pas un de nos minislres qui ait l'es pril de répondre au délateur dénoncanl un clerical Un clerical, Monsieur, est un homme qui occupe un poste donl un autre homme a envie. C'est Ie moment oü jamaisderéprésenter sur nos theatres la Foire auxplaces, qu'on donnait a Paris en 1830 au Vaudeville, et oü l'on voyait les solliciteurs réunis dans l'anti- chambre d'un mmistre el chantanl Qu'on nous place Et que justice se fasse, Qu'on nous place Tous en masse Que les places Soient cliassés. El aprés les emplois, c'est la chassc au ruban moiré et aux litres nobiliaires qui est on ne peut plus courue. M. Frère voil s'accu- muler sur son bureau les demandes d'ano- blissemenl; c'est surtout de Gand que celles- ci affluent. Que doit-il penser de tout cela, lui qui jaclis se vanlail de n'avoir pas été bercé sur les genoux d'une duchesse. II est vrai que depuisIe blason du fils de son père s'est gontlé beaucoup. Ce qui est encore vrai, c'est que nos minislres nesont pas de la taille de M. Gui- zot qui résislait énergiquement en 1830 aux solliciteurs, lémoin cette letlre que Louis- Philippe écrivait, Ie 17 aout 1830, a ce mème M. Guizol Je suis fiché d'avoir a vous avertir que deux de nos nouveaux sous-préfets sonl venus au Palais-Royal complétement ivres, et qu'ils y out été bafoués par la garde nationale. Mes aides de camp vousdironl leurs noms, que j'ou- blie, el que vous tairez par égard pour leurs protecteurs. Nous no nous vanlerons pas de ces choix-la, et nous les remplace- rons. Je crains beaucoup quo noire Roi n'ait bientól I'occasion d'envoycr a M. Fiére la copiede la letlre de son royal a'ieul. I'Escaul, la Patrie de Bruges, YAmi de COrdre, YAvenir de Charleroi, Ie Court ier et le Journal de Bruxelles. A Couverture de la séance M. le président a félicité les assistants de s'êlre réunis en aussi grand nombre: II y a la, a-t-il dit, l'indice d'une vigoureuse protestation contre la politique deslilutionnelIe du nouveau ca binet liberal. Le secrétaire, M. V. Henri, a donné ensuitc lecture des adresses qui seront remises au nom de la Fédéralion au prince de Caraman-Chimay, ex-gouverneur du Hai nan! et a M. le chevalier Ruzelle, gouver neur relevé de la Flandre-Occidenlale. L'ordre du jour de la séance appelail l'ap- précialion du projet de loi electorale actuel- lemenl soumis aux délibérations de la Cham bre. M. le secrélaire-général A. Neut a carac- térisé en quelques mots énergiques la loi de parti en question. II s'agit, s'esl-il écrié, de fortifier la droite parlementaire. Les contre- bandiers politiques ne sont pas dans nos rangs; on les trouve parmi les fabricaots de faux commis palentés d'Anversetd'ailleurs... 11 n'est plus temps des'adressera la Chambre. Son siége est fait il est encore temps d'a- dresser au Sénal et au Roi de viriles et una- nimes protestations. (De vigoureux applau- dissements ont accueilli ces paroles.) Aprés une assez longue discussion, a la- quelle ont pris part MM. Collinet, Woeste, le comte de Robiano, Casier, A. De Burlet, comte de Liedekerke, F. Wasseige, F. Del - mer, il a été décidé que les associations con servatrices du pays recevrontcommunication des projets d'adresse a envoyer au Sénatel au Roi, et se chargeront, aprés approbation et modifications, s'il y a lieu, de recueillir des signatures. II nous serail difficile de re- produire les discours des nombreux oraleurs entendus pendant cette séance, qui a duré deux heures. La nécessilé de donner aux protestations une forme légale, respectueuse et énergique, d'assurer l'union des catholi- ques plus que jamais indispensable en pré- sence des libéraux triompbants, de leurs procédés violents, telle a été l'idée dominante de cette réunion. Grace a Dieu, coinme le disait récemrnent un de nos confrères, les lils des vieux commoniers chréliens et fla- mands out encore de dures tèles et la bourrasque libérale qui les prend en traitre ne jettera pas de silót ces matelots de la bonne cause par-dessus bord. INTÉRIEUR. Lundi dernier a eu lieu, au Cercle calho- lit/ue de Bruxelles l'assemblée générale extraordinaire de la Fédéralion den Cercles culholi'/ues de Belgique. La vaste salie des conférences du Cercle regorgeail de monde et trés-nombreux étaienl les délégués des Associations conservatrices de province. Au bureau siègeaiem: M. le sénateur de Cannart d'ilamale, président; a sa gauche, M. le vicomte Eugène de Kerckhove, et M. Victor Henry, secrétaire-adjoinl de la Fede ration; a sa droite, M. le baron Van Caloen el M. A. Neut, secrélaire-géuéral. On remar- quail dans l'assislanee: MM. les représentants Woeste, Beernaert, comte de Liedekerke et Vanden Steen; MM. Ie prince E. de Caraman- Chimay, le comte de Grunne, Beckers, pré sident du Cercle culholir/ue de Bruxelles; L. Collinet, de Liége; Verheyden, de Termonde; Bolle, de Louvain; lo docteur Lefebvre, Pé- rui, Mabille, professenrs a l'Univorsiié catho- bque; A. De Burlet, Cainpioni, du barreau de Bruxelles, etc. Les jouruaux représentés etateni ia Gazelle de Liége, le Courtier de M. Rolin-Jaequemyns, qui signale son avénement au ministère par des acles d'une si haineuse intolérance, n'a pas toujours été anirné contre les calholiques de la passion qui pa rail l'obséder aujourd'hui. A l'époque oil il allait vernir a Paris sa jeune eloquence, il se faisait admetlre dans Ie Cercle de St-Thomas dYAquincon férence de jeunes geus, vouéea la-défensede la religion et de la liberté de l'Eglise. Plus lard, a Gand même. il a fait parliede la Société de St Vincont de Paul et ila quèlé pour ces patronages et pour ces écoles fibres dont il est aujourd'hui l'ennemi. II n'a quitté les conférences que lorsqu'il s'est apercu qu'elles ne menaient pas a la notoriété poli tique et iju'il fa I la i t se résoudre a y faire le bien pour le bien el pour l'amour de Dieu. Tels ont été les dêbuts de l'homme qui manifeste aujourd'hui contre les calholiques une fiaine véritablemenl sectaire. De tels conlrastes ne sont pas sans exetnple. L'histoi- re de la Revolution francaise nousapprend que les moines défroqués, les mauvais prêlres lournés au libéralisme se sont précisément signa lés par les extravagances de leur haine contre leurs anciens coreligionnaires. Ainsi M. Rolin se déchaine aujourd'hui de prefe rence contre des hommes dont le seul crime est d'aiiner les croyances et les oeuvres qu'il a reniées et trahies. INSTALLATION DE M. IIEYVAERT. Nous fisons dans la Patrie Uornementalion des rues élail nulle. La rueSud du Sablon et la rue des Pierressont pareos, aux jours de grande féle, d'innom- brables drapeaux, formant un coup-d'ceil des plus agréables. Mercredi c'élait plus que piteux: aux environs de la slation, une di- zame de drapeaux sout enroulés aulour de leur hampe et semblenl êtrearboréseu berne. Depuis la gare jusqu'a la place Simon Stévm, on comptuil jusque quatre drapeaux et de cel endroit a la Grand'place, il y en avail bien dix. Sur la Grand'place, les facades de huil estainmets étaienl pavoisées, et il faul y ajouter quatorze drapeaux de la rue Philip- stock. Quant ii l'élat des esprits, il y avail cette surexcitauoii que nous venous de dóertre; car il faul bien qu'on Ie sache, Bruges tient avant tout aux magistrals qui parviennenl a se faire estimer, el nul, depuis longtemps, n'avait su conquérir aussi universellemenl les sympathies de tous que M. le chevalier Ruzelle. M. Heyvaert n'ignorail pas cela, et il a manqué de tact et de prudence en vonlanl line installation de tesbrouf, comme disent les wallons. Dés lors son apparition parmi nous a été accueillie comme elle pouvail l'ètre avec indi(Terence par les uns, avec aversion par les aulres, avec des vivals de commaride par le petit nombre de ministériels, qui re- cherchent des places, des honneurs et des faveurs. A la place de la station étaienl gronpés la gendarmerie, la troupe, un bataillon de la garde civique et la compagnie des ehasseurs- éclaireurs. Le train de cinq heures a amené M. Hey vaert. A sa descente du train, il était pale el peu rassurè. On a pu remarquer qu'il avaitendossé un uniforme fripé de fanlaisie loué chez un costumier de Bruxelles, proba- blement celui du célébre amiral suisse. Le collége échevinal l'a recu pour remplir les prescriptions du décret de messidor an XII, mais rieu audela n'a été dit. M. Heyvaert a répondu en veritable pro cureur du roi: il a dit qu'il y a entière com- inunauté de vues entre lui et le gouverne ment, que c'est la qu'il puisera sa force, qu'il en usera avec fermelé pour faire respecter les lois. II compte sur le concours des pou- voirs constitués. Aprés avoir salué les personnes présenles, l'ancien procureur est niontéen voilure avec M. Ronse; les chasseurs-éclaireurs el quel ques gardes civiques, (idèles observaleurs de la loi qui leur defend loute manifestation politique, ont crié: Vice ill. lleyvaert et le corlége s'est mis en marche dans l'ordre suivant les drapeaux de cinq sociétés, M. Pecksleen, une voilure contenanl deux éche- vins et le secrétaire communal, une seconde dans laq.uelle se trouvaienl M. Heyvaert el M. l'échevin Ronsc, une troisième avcc MM. le général Kessels, Boyaval el De Busschere. C'élait glacial. Un bataillon trés-clair semé de la garde civique fermait la marche. La voilure du gouverneur était g3rdée a vue par une escouade d'une vinglaine de policiers un cornmissaire, deux adjoints, (juatre inspecteurs et une quanlilé d'agenls. Une (rentable de braillards amenés de Bruxelles et qui sonl reparlis par le train suivant sous la conduite d'un professeur de Bruxelles, suivaient la voiture en criant a tue-lêle Vive M. le gouverneur! Depuis la gare jusqu'aux environs de la place Simon Stévm, regna dans la foule un silence glacial. De rares coups de chapeau disaient a l'ex-procureur qu'a Bruges l'on peut succéder a M. Ruzette, mais qu'on ne le remplace pas: chez nous aussi la confiance ne se comtnaude point. Les choses cfiangérenl bientöt de face: a peine le cortége eul-il dépassé la place Simon Slévin, que des bordées de sifflels aigus, assourdissarits et persistants furenl lancées; des cris enlhousiastes et unanimes de Vive Ruzelle s'y mêlérent vainemenl la inusique de la garde civique essaya-t-efie de dominer ce bruit peu flaneur les sifflels eurenl le dessus avec les crisde Vtve Ruzelle! Ces cris montraienl a toule evidence que cel accueil s'adressail beaucoup moms a M. Hey vaert qu'au ministère extravagant et intole rant au service duquel il est enlré: procu reur du roi, il ne relevait que de la loi, et iinprudemment, quiltaui une position res pectable, d s'aventure dans une impasse d'oü il ne sortira pas avec avantage. Mais revenons au cortége les premières hoslililés engagées, elles n'ont pas disconti nue; de rares vivals essayérenl de donner la note discordanle, mais ce fut en vain. Devant la Concorde, le cortége s'arrèta comme pour narguer la société calholique: dés lors une scène indiscriptible eut lieu: les sifflels grandirent en nombre el en inten- silé: des gardes civiques brandirent leurs fusils, des cannes et des parapluies se levèrent et nous avons vu le moment oü M. le gou verneur imposé allait passer un mauvais quart d'heure. II detournait conslammenl les yeux du local de la Concorde, et salua du cöté oppose ceux qui ne saluaient point. Nous le répétons, tout cela ne peut avoir noire approbation; mais la population irritée n'écoute pas les conseils de la moderation qu'au reste les minislres provocateurs el leur sequelle avaienl paralysés. C'est au milieu de ces démonslrations que le camarade de M. Rolin est arrivé trés- penaud a la place du Bourg; la la troupe et ia garde civique l'onl protégé contre le con cert assourdissanl de siI'll Is el de huees qui M. Heyvaert ne s'appuie que sur la force. Qu'il se rappelle ce mot d'un homme d Etat celébre: On peut tout faire avec des baion- nettes, exceplé s'asseoir dessus. BULLETIN POLITIQUE. Les journaux de Vienne se niontrent in - quiets et préoccupés de la vive résistance que renconlrenl les troupes impériales dans ses opéralions en Bosnië. On avail cru a une conquête pacifique, et l'on se trouve en pre sence d'un pays insurgé qui se delend ties- énergiquemeiit. Nos bataillons, dit la Ga zelle den Faubourgs, out a combatlre des ennemis caches qui, aprés chaque combat, se dispersent dans leurs villages pour ensut- le paisibles paysansy fcindre la soumis sion el se jomdre de nouveau le lendemain a une bande d'msurgés. Cola rcsscmble fort a une guerre de guerillas, la plus dangereuse de toutes, dans un pays sans routes comme la Bosnië. Et, s'il faul en croire la Morgen Post, l'Autriche n'aurait pas seulement a loi ter contre des inusulmans fanatisés et des troupes lurques déguisés, mais encore contre des Serbes el des Monténégrins masqués fai- sant cause commune avec les Ottomans pour sauvegarder la preponderance politique el religieuse de leur race dans les pays qui s'élendeiit de la Save et du Danube jusqu'a l'Albanie et l'Epire. Le Vaierland va jusqu'a rendre lTtalie responsable des mècomples qu'éprouve a Vienne le parti militaire. II l'ac- cuse d'élrede connivence avec la Serbie pour encourager les insurgés bosniaques. Le projel de loi sur le socialisme, présen té au conseil fédéral de l'Empire allemand, comprend 24 paragraphes. II dispose que les associations, les reunions, les brochures ayanl des tendances démocratiques-socialis- tes, socialistes ou communistes, ou dirigées contre l'ordre social et la sécurité de l'Eiat, sont interdiles. Le droit de prononcer cette interdiction appartientaux autorités centrales des Etals fedérés et la prohibition sera valable pour lout le lerritoire fédéral. II sera créé un office de l'Empire pour les associations et la presse. Cel office sera com pose de 9 membres, dont cinq au moins doi- vent appartenir a la magistrature pour déci- der en derniére instance des plaintes qui se produiraienl contre les interdictions. La loi annonce des dispositions pénales pour les contraventions légères qui seront punies de ramende. Le maximum de la peine est un an d'emprisonnement. II peul êlre défendu a des personnes qui font métier de servir les tendances socialistes, de séjourner dans certains districts. Les étrangers peuvenl ètre expulsés dans les mèmes conditions. Leur industrie peut-ètre interdite aux im- priineurs libraires, höteleliers el cafeliers pour les mêmes motifs. Dans les districts ou localités oü la sécurité publique est menacée par les agissements socialistes, les autorités centrales, avec l'ap- probaliori du conseil fédéral, peuvenl ordon- ner, pour la durée d'une année, que les réu- nions ne pourrout avoir lieu qu'avec l'assen- timenl de la police. La vente de brochures sur la voie publique sera interdile; les personnes sans domicile seront expulsées. Enfin, la possession, le port el la vente d'armes seront reslreints. Pèlerinage A Notre Dame de Lourdes. Départ de Liége, 10 Septembre, 9 h. 45 du matin. Namur, 11 li. 15 Charleroi, 12 li. 45 Prix(non compris le retour de Paris en Belgi que.) Premières, frs 163. Deuxièmes, frs 103. Troisièmes, frs 74. S'adresser pour renseignement et inscriptions avant le 25 Aout, a M. Fl. RAIKEM, Mont St- Martin, 33, a Liége. POUR LES AFFAMES DE MONGOLIË. Paroisse St-Martin, anonyme, fr. 40. Paroisse St-Pierre, 27. Dickebusch, 10. M. Meurisse, curó, Hollebeke. 20. I'avaient accompagné. II vit defiler devant lui les corps armés, cea quoi il sembla pren dre un plaisir extréme, qui eut pour résultat de faire croquer le marmol aux autorités convoquées au gouvernement provincial. Quelques algarades sans gravité ont eu lieu a la place du Bourg, oü certains agents de police se sonl dislingués, dil-on, par un zéle excess* f. Le gouverneur est enlré a l'hötel oü les receptions eurent lieu. M. Heyvaert a été froid, sec et raide en- vers tous les colléges qui se sonl présentés pour le-complimenter. Fas une parole amia ble, pas un mot parta.it du coeur. Clirniiiqnc ïocale. Hier, 16 Aoüt, a eu lieu aux Halles la distribution solennelle des prix aux élèves du collége Sl-Vmcent de Paul. La solennité était présidée par Monsieur le Chanoine Vanliove, délégué de Mgr l'Evè- que de Bruges. Nous avons remarqué dans l'assistance M. le Chanoine Boone, Curé- Doyen d'Ypres; M. le Baron Surmonl de Volsberge, Sénateur; M. B ebuyck, Président honoraire du Tribunal de lre instance e^ Représentant; M. Eugène Struye, membre de la Chambre; M. Louis Biebuyck, coriseilier provincial, ainsi qu'un grand nombre de personnes notables de la ville et des environs. L'excellent corps de musique des Fanfares calholiques avait prélé son concours a la solennité. Un mélodrame, exéculè avec entrain et une entente parfaite par les élèves, a vive- ment impressionné Paudiloire. Maurice, (tel est le litre de cette piéce entremélée de iriu- sique et de chant,jrappelle tin des plus beaux épisodes des lèmps héroi jues de I'Eglise, Tout le monde connait l'hisloire du martyr St Maurice et de la Légion thébaine. Entière- menl composée de chrétiens, la Légion refu se de sacrifier aux faux dieux; mais, fidéle a l'Einpereur et a ses sermenls, elle accepte avec joie la mort plutót que de s'y soustraire par la révolte. Cette scène grandiose, ainsi que les épiso des émouvanls que l'auleur du drame avail su y rattacher, ont été rendus avec un rare bonheur par les jeunes acteurs. La variété des costumes, la beauté des tenues guerrié- res ajoutaient encore a l'éclat de la mise en scène. Mais ce qui la refiaussait surtout, c'é- v tail la noblesse des idéés el des sentiments rendus en un langage énergique et élevé. Et cequi ajoutail encore a l'intérêl drainatique du sujet, c'élait cette franche el fiére affir mation des devoirs du chrélien en temps de lutle el de persécution, el qu'on eül pris aisément pour une allusion heureuse aux temps actuels. Quoique bien différent de l'époque oü nous sommes, le troiséme siècle nous offre cependanl des points de contact frappants avec le nötre. Alors, comme au jourd'hui, l'Eglise méeonnue et perséculée se trouvait aux prises avec une société qui irienacait de se dissoudre. Alors, comme aujourd'hui, le culte du bien-être matérie! prima il les droits des ames el des conscien ces, el l'Eglise calholique, privée de tous secours humains, n'avait d'aulre espoir qu'en la parolede Celui qui ne l'abandonne- ra jamais. Et de mème qu'alois l'Eglise triompha sur les ruines du monde payen, au moment oü ses ennemis se vantaient de l'élouffer dans le sarig, de même aussi, de nos jours, l'Eglise sauvera la société el triom- phera du paganisme moderne, bien que ses j ennemis se vantenl déja de l'élouffer dans la j boue. Telles sont au moins quelques-unes des idéés que le drame héroïque de Maurice el la Légion thébaine nous a paru exprimer. La distribution des récompenses a eu lieu durant les entr'actes du drame. Nous pu- blions ici les prix d'excellence obtenus dans les diverses classes: CLASSES FRANCAISES. Deuxième Cours préparatoire. MM. Charles Wieckaert, d'Ypres, Camille Wenes, id. Premier Cours préparatoire. MM. Florimond Lambin, d'Ypres, Henri Van Daele, id. Qualrième Cours francais. MM. Maurice Vandermeersch, de Lichter- velde, Alphonse Mahieu, d'Ypres. Troisième Cours francais. MM. Hector Vervaecke, de Zwevezeele, Augnste Lapiere, d'Ypres. Deuxième Cours francais. MM. Aloïse Bdcke, de Zarren, Alphonse Peene, de Bixschote, Evarisle Vandelanoitte, d'Ypres, Jules Derycke, de Brielen. Premier Cours francais. MM. Emile Desagher, d Ypres, Maximilien Moerman, id. COURS PROFESSIONNELS. Première année. M. Léon Vanaerde, d'Ypres. Seconde année. M. Alphonse Versavel, d'Ypres. CLASSES LATIN ES. Sixième. MM. Gustave du Pare, de Vlamertinghe, Emile Vigoureux, d'Ypres. Cintjuième. M. Richard Vandeputte,. d'Asch. (Limb.) Quatrtèrne. M. Honoré Butaye, de Rousbrugge, Troisième. MM. Aimable Leuridan, de Ploegsteert, Charles Louwagie, de Vlamerlinghe. Poésie. M. Jules Garmyu, de Beveren. (Rousbr.) Rhétorigue. M. Amand Devloo, d'Alveringhem. M. Amand Devloo, premieren rhétoiique, a oblenu la Médaille d'or, décernée par la Société des anciens Professenrs et Élèves. Aprés la proclamation des lauréals, M. Ie Chanoine Vanhove a pris la parole et a félici té le Collége Sl Vincent des succés qu'il vienl d'obtenir au concours entre les différents colléges du diocése, en classe de troisième. Sur 95 concurrents, M. Charles Louwagie, de Vlamertinghe, a obtenu le 2e accessit en Ihème latin et le Ge en version latine. L'oraleur a ensuile, en quelques paroles éloquentes el subslantielles, parfaileinenl caractérisé l'impoilance sociale des maisons d'éducalion concues dans un esprit franche- inenl calholique, et il a mis a néanl les criti ques déloyales dont elles sonl l'objet. M.Van hove a firn en exprimanj l'espoir bien fondé de voir le collége Si-Vincent prendre de nouveaux développements et réaliser de nouveaux progrés sous la direction de M. Verriest, récemrnent appelé par Mgr l'Evèque aux fonclions de Principal.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2