allé a la salie des conférences de Ia Chambre,
et c'est une nuée d'habits noirs et de cravates
blanches. Les minislres ne sonl pas encore
inslallés, et leurs hotels sont assiégés. De
vrai, si les recettes du chemin de fer ne
s'accroissent pas d'une maniére prodigieuse,
c'est que M. Samclelette y mellra de la mau-
vaise volonté el fera en sorle que les postu
lants manquent les trains.
Les membres de la majorilé sonl littéra-
lement assiégés, et M. Rolin-Jacquemyns,
qui a beaucoup promis, y perd Ie peu de
lêle qu'il a.
Oswald est casé, lui disait bier un bleu,
et moi ajoulail-il, je fais comme l'Alice,
de Robertj'altends Pauvre sollicileur
Ce qui se passe ici me fait songer au
spectacle que présentait Paris aprés la révo-
lution de 1830, alors que M. Saint-Marcde
Girardin écrivait dans Ie Journal des Débats:
a Dés 7 heures du matin, des bataillons
d'habits noirs s'élancent de tous les quarliers
de la capitate Ie rassemblemenl grossil de
rue en rue. A pied, en fiacre, en cabriolet,
suanl, haletanl, la cocarde au chapeau, et Ie
ruban tricolore (ici Ie bluet) a la boutonmère,
vous voyez toule cette foule se pousser vers
les hotels des minislres. Chaque département
envoie ses recrues. Les viclimes abondent;
il y en a de toutes les époques. Les héros
aussi pulluient.... L'arme ordinaire, c'est la
dèlation. Personne n'esl bon citoyen s'il na
une place; personne n'aime la patrie que les
solliciteurs. Voici un receveur général qui
gagne 10,000 fr. par an, c'est un jésuite, un
préfet qui en gagne 25,000, c'est un homme
dévoué a l'ancien régime. Avec lout cela,
l'inquiétude se répand dans les provinces,
en mème temps que l'espril d intrigue et de
cupidilé.
Et pas un de nos minislres qui ait l'es
pril de répondre au délateur dénoncanl un
clerical Un clerical, Monsieur, est un
homme qui occupe un poste donl un autre
homme a envie.
C'est Ie moment oü jamaisderéprésenter
sur nos theatres la Foire auxplaces, qu'on
donnait a Paris en 1830 au Vaudeville, et oü
l'on voyait les solliciteurs réunis dans l'anti-
chambre d'un mmistre el chantanl
Qu'on nous place
Et que justice se fasse,
Qu'on nous place
Tous en masse
Que les places
Soient cliassés.
El aprés les emplois, c'est la chassc au
ruban moiré et aux litres nobiliaires qui est
on ne peut plus courue. M. Frère voil s'accu-
muler sur son bureau les demandes d'ano-
blissemenl; c'est surtout de Gand que celles-
ci affluent. Que doit-il penser de tout cela,
lui qui jaclis se vanlail de n'avoir pas été
bercé sur les genoux d'une duchesse. II est
vrai que depuisIe blason du fils de son
père s'est gontlé beaucoup.
Ce qui est encore vrai, c'est que nos
minislres nesont pas de la taille de M. Gui-
zot qui résislait énergiquement en 1830 aux
solliciteurs, lémoin cette letlre que Louis-
Philippe écrivait, Ie 17 aout 1830, a ce
mème M. Guizol Je suis fiché d'avoir a
vous avertir que deux de nos nouveaux
sous-préfets sonl venus au Palais-Royal
complétement ivres, et qu'ils y out été
bafoués par la garde nationale. Mes aides
de camp vousdironl leurs noms, que j'ou-
blie, el que vous tairez par égard pour
leurs protecteurs. Nous no nous vanlerons
pas de ces choix-la, et nous les remplace-
rons.
Je crains beaucoup quo noire Roi n'ait
bientól I'occasion d'envoycr a M. Fiére la
copiede la letlre de son royal a'ieul.
I'Escaul, la Patrie de Bruges, YAmi de
COrdre, YAvenir de Charleroi, Ie Court ier
et le Journal de Bruxelles.
A Couverture de la séance M. le président
a félicité les assistants de s'êlre réunis en
aussi grand nombre: II y a la, a-t-il dit,
l'indice d'une vigoureuse protestation contre
la politique deslilutionnelIe du nouveau ca
binet liberal. Le secrétaire, M. V. Henri, a
donné ensuitc lecture des adresses qui seront
remises au nom de la Fédéralion au prince
de Caraman-Chimay, ex-gouverneur du Hai
nan! et a M. le chevalier Ruzelle, gouver
neur relevé de la Flandre-Occidenlale.
L'ordre du jour de la séance appelail l'ap-
précialion du projet de loi electorale actuel-
lemenl soumis aux délibérations de la Cham
bre.
M. le secrélaire-général A. Neut a carac-
térisé en quelques mots énergiques la loi de
parti en question. II s'agit, s'esl-il écrié, de
fortifier la droite parlementaire. Les contre-
bandiers politiques ne sont pas dans nos
rangs; on les trouve parmi les fabricaots de
faux commis palentés d'Anversetd'ailleurs...
11 n'est plus temps des'adressera la Chambre.
Son siége est fait il est encore temps d'a-
dresser au Sénal et au Roi de viriles et una-
nimes protestations. (De vigoureux applau-
dissements ont accueilli ces paroles.)
Aprés une assez longue discussion, a la-
quelle ont pris part MM. Collinet, Woeste, le
comte de Robiano, Casier, A. De Burlet,
comte de Liedekerke, F. Wasseige, F. Del -
mer, il a été décidé que les associations con
servatrices du pays recevrontcommunication
des projets d'adresse a envoyer au Sénatel
au Roi, et se chargeront, aprés approbation
et modifications, s'il y a lieu, de recueillir
des signatures. II nous serail difficile de re-
produire les discours des nombreux oraleurs
entendus pendant cette séance, qui a duré
deux heures. La nécessilé de donner aux
protestations une forme légale, respectueuse
et énergique, d'assurer l'union des catholi-
ques plus que jamais indispensable en pré-
sence des libéraux triompbants, de leurs
procédés violents, telle a été l'idée dominante
de cette réunion. Grace a Dieu, coinme le
disait récemrnent un de nos confrères, les
lils des vieux commoniers chréliens et fla-
mands out encore de dures tèles et la
bourrasque libérale qui les prend en traitre
ne jettera pas de silót ces matelots de la
bonne cause par-dessus bord.
INTÉRIEUR.
Lundi dernier a eu lieu, au Cercle calho-
lit/ue de Bruxelles l'assemblée générale
extraordinaire de la Fédéralion den Cercles
culholi'/ues de Belgique. La vaste salie des
conférences du Cercle regorgeail de monde
et trés-nombreux étaienl les délégués des
Associations conservatrices de province.
Au bureau siègeaiem: M. le sénateur de
Cannart d'ilamale, président; a sa gauche,
M. le vicomte Eugène de Kerckhove, et M.
Victor Henry, secrétaire-adjoinl de la Fede
ration; a sa droite, M. le baron Van Caloen
el M. A. Neut, secrélaire-géuéral. On remar-
quail dans l'assislanee: MM. les représentants
Woeste, Beernaert, comte de Liedekerke et
Vanden Steen; MM. Ie prince E. de Caraman-
Chimay, le comte de Grunne, Beckers, pré
sident du Cercle culholir/ue de Bruxelles; L.
Collinet, de Liége; Verheyden, de Termonde;
Bolle, de Louvain; lo docteur Lefebvre, Pé-
rui, Mabille, professenrs a l'Univorsiié catho-
bque; A. De Burlet, Cainpioni, du barreau
de Bruxelles, etc. Les jouruaux représentés
etateni ia Gazelle de Liége, le Courtier de
M. Rolin-Jaequemyns, qui signale son
avénement au ministère par des acles d'une
si haineuse intolérance, n'a pas toujours été
anirné contre les calholiques de la passion
qui pa rail l'obséder aujourd'hui.
A l'époque oil il allait vernir a Paris sa
jeune eloquence, il se faisait admetlre
dans Ie Cercle de St-Thomas dYAquincon
férence de jeunes geus, vouéea la-défensede
la religion et de la liberté de l'Eglise.
Plus lard, a Gand même. il a fait parliede
la Société de St Vincont de Paul et ila quèlé
pour ces patronages et pour ces écoles fibres
dont il est aujourd'hui l'ennemi. II n'a quitté
les conférences que lorsqu'il s'est apercu
qu'elles ne menaient pas a la notoriété poli
tique et iju'il fa I la i t se résoudre a y faire le
bien pour le bien el pour l'amour de Dieu.
Tels ont été les dêbuts de l'homme qui
manifeste aujourd'hui contre les calholiques
une fiaine véritablemenl sectaire. De tels
conlrastes ne sont pas sans exetnple. L'histoi-
re de la Revolution francaise nousapprend
que les moines défroqués, les mauvais prêlres
lournés au libéralisme se sont précisément
signa lés par les extravagances de leur haine
contre leurs anciens coreligionnaires. Ainsi
M. Rolin se déchaine aujourd'hui de prefe
rence contre des hommes dont le seul crime
est d'aiiner les croyances et les oeuvres qu'il
a reniées et trahies.
INSTALLATION DE M. IIEYVAERT.
Nous fisons dans la Patrie
Uornementalion des rues élail nulle. La
rueSud du Sablon et la rue des Pierressont
pareos, aux jours de grande féle, d'innom-
brables drapeaux, formant un coup-d'ceil des
plus agréables. Mercredi c'élait plus que
piteux: aux environs de la slation, une di-
zame de drapeaux sout enroulés aulour de
leur hampe et semblenl êtrearboréseu berne.
Depuis la gare jusqu'a la place Simon Stévm,
on comptuil jusque quatre drapeaux et de
cel endroit a la Grand'place, il y en avail
bien dix. Sur la Grand'place, les facades de
huil estainmets étaienl pavoisées, et il faul
y ajouter quatorze drapeaux de la rue Philip-
stock.
Quant ii l'élat des esprits, il y avail cette
surexcitauoii que nous venous de dóertre;
car il faul bien qu'on Ie sache, Bruges tient
avant tout aux magistrals qui parviennenl
a se faire estimer, el nul, depuis longtemps,
n'avait su conquérir aussi universellemenl
les sympathies de tous que M. le chevalier
Ruzelle.
M. Heyvaert n'ignorail pas cela, et il a
manqué de tact et de prudence en vonlanl
line installation de tesbrouf, comme disent
les wallons.
Dés lors son apparition parmi nous a été
accueillie comme elle pouvail l'ètre avec
indi(Terence par les uns, avec aversion par
les aulres, avec des vivals de commaride
par le petit nombre de ministériels, qui re-
cherchent des places, des honneurs et des
faveurs.
A la place de la station étaienl gronpés la
gendarmerie, la troupe, un bataillon de la
garde civique et la compagnie des ehasseurs-
éclaireurs.
Le train de cinq heures a amené M. Hey
vaert. A sa descente du train, il était pale
el peu rassurè. On a pu remarquer qu'il
avaitendossé un uniforme fripé de fanlaisie
loué chez un costumier de Bruxelles, proba-
blement celui du célébre amiral suisse.
Le collége échevinal l'a recu pour remplir
les prescriptions du décret de messidor an
XII, mais rieu audela n'a été dit.
M. Heyvaert a répondu en veritable pro
cureur du roi: il a dit qu'il y a entière com-
inunauté de vues entre lui et le gouverne
ment, que c'est la qu'il puisera sa force, qu'il
en usera avec fermelé pour faire respecter
les lois. II compte sur le concours des pou-
voirs constitués.
Aprés avoir salué les personnes présenles,
l'ancien procureur est niontéen voilure avec
M. Ronse; les chasseurs-éclaireurs el quel
ques gardes civiques, (idèles observaleurs
de la loi qui leur defend loute manifestation
politique, ont crié: Vice ill. lleyvaert et le
corlége s'est mis en marche dans l'ordre
suivant les drapeaux de cinq sociétés, M.
Pecksleen, une voilure contenanl deux éche-
vins et le secrétaire communal, une seconde
dans laq.uelle se trouvaienl M. Heyvaert el
M. l'échevin Ronsc, une troisième avcc MM.
le général Kessels, Boyaval el De Busschere.
C'élait glacial. Un bataillon trés-clair semé
de la garde civique fermait la marche.
La voilure du gouverneur était g3rdée a
vue par une escouade d'une vinglaine de
policiers un cornmissaire, deux adjoints,
(juatre inspecteurs et une quanlilé d'agenls.
Une (rentable de braillards amenés de
Bruxelles et qui sonl reparlis par le train
suivant sous la conduite d'un professeur de
Bruxelles, suivaient la voiture en criant a
tue-lêle Vive M. le gouverneur!
Depuis la gare jusqu'aux environs de la
place Simon Stévm, regna dans la foule un
silence glacial. De rares coups de chapeau
disaient a l'ex-procureur qu'a Bruges l'on
peut succéder a M. Ruzette, mais qu'on ne
le remplace pas: chez nous aussi la confiance
ne se comtnaude point.
Les choses cfiangérenl bientöt de face:
a peine le cortége eul-il dépassé la place
Simon Slévin, que des bordées de sifflels
aigus, assourdissarits et persistants furenl
lancées; des cris enlhousiastes et unanimes
de Vive Ruzelle s'y mêlérent vainemenl
la inusique de la garde civique essaya-t-efie
de dominer ce bruit peu flaneur les sifflels
eurenl le dessus avec les crisde Vtve Ruzelle!
Ces cris montraienl a toule evidence que cel
accueil s'adressail beaucoup moms a M. Hey
vaert qu'au ministère extravagant et intole
rant au service duquel il est enlré: procu
reur du roi, il ne relevait que de la loi, et
iinprudemment, quiltaui une position res
pectable, d s'aventure dans une impasse d'oü
il ne sortira pas avec avantage.
Mais revenons au cortége les premières
hoslililés engagées, elles n'ont pas disconti
nue; de rares vivals essayérenl de donner
la note discordanle, mais ce fut en vain.
Devant la Concorde, le cortége s'arrèta
comme pour narguer la société calholique:
dés lors une scène indiscriptible eut lieu:
les sifflels grandirent en nombre el en inten-
silé: des gardes civiques brandirent leurs
fusils, des cannes et des parapluies se levèrent
et nous avons vu le moment oü M. le gou
verneur imposé allait passer un mauvais
quart d'heure. II detournait conslammenl les
yeux du local de la Concorde, et salua du
cöté oppose ceux qui ne saluaient point.
Nous le répétons, tout cela ne peut avoir
noire approbation; mais la population irritée
n'écoute pas les conseils de la moderation
qu'au reste les minislres provocateurs el leur
sequelle avaienl paralysés.
C'est au milieu de ces démonslrations que
le camarade de M. Rolin est arrivé trés-
penaud a la place du Bourg; la la troupe et
ia garde civique l'onl protégé contre le con
cert assourdissanl de siI'll Is el de huees qui
M. Heyvaert ne s'appuie que sur la force.
Qu'il se rappelle ce mot d'un homme d Etat
celébre: On peut tout faire avec des baion-
nettes, exceplé s'asseoir dessus.
BULLETIN POLITIQUE.
Les journaux de Vienne se niontrent in -
quiets et préoccupés de la vive résistance
que renconlrenl les troupes impériales dans
ses opéralions en Bosnië. On avail cru a une
conquête pacifique, et l'on se trouve en pre
sence d'un pays insurgé qui se delend ties-
énergiquemeiit. Nos bataillons, dit la Ga
zelle den Faubourgs, out a combatlre des
ennemis caches qui, aprés chaque combat,
se dispersent dans leurs villages pour ensut-
le paisibles paysansy fcindre la soumis
sion el se jomdre de nouveau le lendemain
a une bande d'msurgés. Cola rcsscmble fort
a une guerre de guerillas, la plus dangereuse
de toutes, dans un pays sans routes comme
la Bosnië. Et, s'il faul en croire la Morgen
Post, l'Autriche n'aurait pas seulement a loi
ter contre des inusulmans fanatisés et des
troupes lurques déguisés, mais encore contre
des Serbes el des Monténégrins masqués fai-
sant cause commune avec les Ottomans pour
sauvegarder la preponderance politique el
religieuse de leur race dans les pays qui
s'élendeiit de la Save et du Danube jusqu'a
l'Albanie et l'Epire. Le Vaierland va jusqu'a
rendre lTtalie responsable des mècomples
qu'éprouve a Vienne le parti militaire. II l'ac-
cuse d'élrede connivence avec la Serbie pour
encourager les insurgés bosniaques.
Le projel de loi sur le socialisme, présen
té au conseil fédéral de l'Empire allemand,
comprend 24 paragraphes. II dispose que
les associations, les reunions, les brochures
ayanl des tendances démocratiques-socialis-
tes, socialistes ou communistes, ou dirigées
contre l'ordre social et la sécurité de l'Eiat,
sont interdiles.
Le droit de prononcer cette interdiction
appartientaux autorités centrales des Etals
fedérés et la prohibition sera valable pour
lout le lerritoire fédéral.
II sera créé un office de l'Empire pour les
associations et la presse. Cel office sera com
pose de 9 membres, dont cinq au moins doi-
vent appartenir a la magistrature pour déci-
der en derniére instance des plaintes qui se
produiraienl contre les interdictions.
La loi annonce des dispositions pénales
pour les contraventions légères qui seront
punies de ramende. Le maximum de la peine
est un an d'emprisonnement. II peul êlre
défendu a des personnes qui font métier de
servir les tendances socialistes, de séjourner
dans certains districts.
Les étrangers peuvenl ètre expulsés dans
les mèmes conditions.
Leur industrie peut-ètre interdite aux im-
priineurs libraires, höteleliers el cafeliers
pour les mêmes motifs.
Dans les districts ou localités oü la sécurité
publique est menacée par les agissements
socialistes, les autorités centrales, avec l'ap-
probaliori du conseil fédéral, peuvenl ordon-
ner, pour la durée d'une année, que les réu-
nions ne pourrout avoir lieu qu'avec l'assen-
timenl de la police.
La vente de brochures sur la voie publique
sera interdile; les personnes sans domicile
seront expulsées.
Enfin, la possession, le port el la vente
d'armes seront reslreints.
Pèlerinage A Notre Dame de Lourdes.
Départ de Liége, 10 Septembre, 9 h. 45 du matin.
Namur, 11 li. 15
Charleroi, 12 li. 45
Prix(non compris le retour de Paris en Belgi
que.) Premières, frs 163. Deuxièmes, frs 103.
Troisièmes, frs 74.
S'adresser pour renseignement et inscriptions
avant le 25 Aout, a M. Fl. RAIKEM, Mont St-
Martin, 33, a Liége.
POUR LES AFFAMES DE MONGOLIË.
Paroisse St-Martin, anonyme, fr. 40.
Paroisse St-Pierre, 27.
Dickebusch, 10.
M. Meurisse, curó, Hollebeke. 20.
I'avaient accompagné. II vit defiler devant
lui les corps armés, cea quoi il sembla pren
dre un plaisir extréme, qui eut pour résultat
de faire croquer le marmol aux autorités
convoquées au gouvernement provincial.
Quelques algarades sans gravité ont eu
lieu a la place du Bourg, oü certains agents
de police se sonl dislingués, dil-on, par un
zéle excess* f.
Le gouverneur est enlré a l'hötel oü les
receptions eurent lieu.
M. Heyvaert a été froid, sec et raide en-
vers tous les colléges qui se sonl présentés
pour le-complimenter. Fas une parole amia
ble, pas un mot parta.it du coeur.
Clirniiiqnc ïocale.
Hier, 16 Aoüt, a eu lieu aux Halles la
distribution solennelle des prix aux élèves
du collége Sl-Vmcent de Paul.
La solennité était présidée par Monsieur
le Chanoine Vanliove, délégué de Mgr l'Evè-
que de Bruges. Nous avons remarqué dans
l'assistance M. le Chanoine Boone, Curé-
Doyen d'Ypres; M. le Baron Surmonl de
Volsberge, Sénateur; M. B ebuyck, Président
honoraire du Tribunal de lre instance e^
Représentant; M. Eugène Struye, membre de
la Chambre; M. Louis Biebuyck, coriseilier
provincial, ainsi qu'un grand nombre de
personnes notables de la ville et des environs.
L'excellent corps de musique des Fanfares
calholiques avait prélé son concours a la
solennité.
Un mélodrame, exéculè avec entrain et
une entente parfaite par les élèves, a vive-
ment impressionné Paudiloire. Maurice, (tel
est le litre de cette piéce entremélée de iriu-
sique et de chant,jrappelle tin des plus beaux
épisodes des lèmps héroi jues de I'Eglise,
Tout le monde connait l'hisloire du martyr
St Maurice et de la Légion thébaine. Entière-
menl composée de chrétiens, la Légion refu
se de sacrifier aux faux dieux; mais, fidéle a
l'Einpereur et a ses sermenls, elle accepte
avec joie la mort plutót que de s'y soustraire
par la révolte.
Cette scène grandiose, ainsi que les épiso
des émouvanls que l'auleur du drame avail
su y rattacher, ont été rendus avec un rare
bonheur par les jeunes acteurs. La variété
des costumes, la beauté des tenues guerrié-
res ajoutaient encore a l'éclat de la mise en
scène. Mais ce qui la refiaussait surtout, c'é- v
tail la noblesse des idéés el des sentiments
rendus en un langage énergique et élevé. Et
cequi ajoutail encore a l'intérêl drainatique
du sujet, c'élait cette franche el fiére affir
mation des devoirs du chrélien en temps de
lutle el de persécution, el qu'on eül pris
aisément pour une allusion heureuse aux
temps actuels. Quoique bien différent de
l'époque oü nous sommes, le troiséme siècle
nous offre cependanl des points de contact
frappants avec le nötre. Alors, comme au
jourd'hui, l'Eglise méeonnue et perséculée
se trouvait aux prises avec une société qui
irienacait de se dissoudre. Alors, comme
aujourd'hui, le culte du bien-être matérie!
prima il les droits des ames el des conscien
ces, el l'Eglise calholique, privée de tous
secours humains, n'avait d'aulre espoir
qu'en la parolede Celui qui ne l'abandonne-
ra jamais. Et de mème qu'alois l'Eglise
triompha sur les ruines du monde payen,
au moment oü ses ennemis se vantaient de
l'élouffer dans le sarig, de même aussi, de
nos jours, l'Eglise sauvera la société el triom-
phera du paganisme moderne, bien que ses j
ennemis se vantenl déja de l'élouffer dans la j
boue. Telles sont au moins quelques-unes
des idéés que le drame héroïque de Maurice
el la Légion thébaine nous a paru exprimer.
La distribution des récompenses a eu lieu
durant les entr'actes du drame. Nous pu-
blions ici les prix d'excellence obtenus dans
les diverses classes:
CLASSES FRANCAISES.
Deuxième Cours préparatoire.
MM. Charles Wieckaert, d'Ypres, Camille
Wenes, id.
Premier Cours préparatoire.
MM. Florimond Lambin, d'Ypres, Henri
Van Daele, id.
Qualrième Cours francais.
MM. Maurice Vandermeersch, de Lichter-
velde, Alphonse Mahieu, d'Ypres.
Troisième Cours francais.
MM. Hector Vervaecke, de Zwevezeele,
Augnste Lapiere, d'Ypres.
Deuxième Cours francais.
MM. Aloïse Bdcke, de Zarren, Alphonse
Peene, de Bixschote, Evarisle Vandelanoitte,
d'Ypres, Jules Derycke, de Brielen.
Premier Cours francais.
MM. Emile Desagher, d Ypres, Maximilien
Moerman, id.
COURS PROFESSIONNELS.
Première année.
M. Léon Vanaerde, d'Ypres.
Seconde année.
M. Alphonse Versavel, d'Ypres.
CLASSES LATIN ES.
Sixième.
MM. Gustave du Pare, de Vlamertinghe,
Emile Vigoureux, d'Ypres.
Cintjuième.
M. Richard Vandeputte,. d'Asch. (Limb.)
Quatrtèrne.
M. Honoré Butaye, de Rousbrugge,
Troisième.
MM. Aimable Leuridan, de Ploegsteert,
Charles Louwagie, de Vlamerlinghe.
Poésie.
M. Jules Garmyu, de Beveren. (Rousbr.)
Rhétorigue.
M. Amand Devloo, d'Alveringhem.
M. Amand Devloo, premieren rhétoiique,
a oblenu la Médaille d'or, décernée par la
Société des anciens Professenrs et Élèves.
Aprés la proclamation des lauréals, M. Ie
Chanoine Vanhove a pris la parole et a félici
té le Collége Sl Vincent des succés qu'il vienl
d'obtenir au concours entre les différents
colléges du diocése, en classe de troisième.
Sur 95 concurrents, M. Charles Louwagie,
de Vlamertinghe, a obtenu le 2e accessit en
Ihème latin et le Ge en version latine.
L'oraleur a ensuile, en quelques paroles
éloquentes el subslantielles, parfaileinenl
caractérisé l'impoilance sociale des maisons
d'éducalion concues dans un esprit franche-
inenl calholique, et il a mis a néanl les criti
ques déloyales dont elles sonl l'objet. M.Van
hove a firn en exprimanj l'espoir bien fondé
de voir le collége Si-Vincent prendre de
nouveaux développements et réaliser de
nouveaux progrés sous la direction de M.
Verriest, récemrnent appelé par Mgr l'Evèque
aux fonclions de Principal.