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NE JUGEZ PAS!
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N" 1,328.
bruxeli.es, courtrai.
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f.p Journal pa ra i t Ie Mercredi el Ie Samedi. Les imertiohff content 15 centimes la I iirne. Les reclame* et annonces jddicialres .se pi jent 30 centimes la ligne. On traite d forfait pour les i riser Mans par année
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i' S3 R 712 H A «si EB R B1' K SS.
Poperinglie- Ypres, 5,15 7,15 9,33 11,00 11,30 2,20 5,05 5,30 9,30. A'pres-Poperinglie, 6.20 9,07 10,05 12,07 2,15 3,57 6,47 3,45 9,50
Poperinghe-Hazebrouck, 6,40 12,25 7,04 Flazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8,25 4,00 8,25.
Thourout - Gourtrai,
Ypres-Roulers, 7,50 12,25 6,30. Rowlers-Ypres, 9,10 1,50 7,50.
Roulers-Bruges; 8,45 11.34 1,15 5,16 7,20 (10,03 Ttiourout.) Bruges - Rouler.s, 8,05 12,40 5,05 6,42.
5,15 mat.
Ypres-Co,urtrai,,5,34 9,52 11,20 2,40 5,25. Gourtrai-Ypre.s, 8,03 11,05 2,50 5,40 8,49.
Ypres-Thourout, 7,20 12,06 6,07, (le Samodi a 5,50 du matin jusqu'a Langemarek.) Thourout-Ypres, 9,00 1,25 7,45 (le
Samedi a 6,20_ du matin de Langomarck a Ypresj.
Cornines-Warnèton-Le Touquet-Houplirtes-Arflnentieres,, 6,00 12,00 3,35.
Comines, 7,25 2,00 4,45.
Lundi 6,50.)
Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton-
Comines-Warnèton, 8,45 mat. 9,3(i soir, (le Lundi 6,30.) Warnèton-Comines, 5,30 11,10 (le
Comines-Belgique, Comines-France, Quesnoy-sur-Dertle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7.20, 11,45, 6,43, 9,30. Lille,
la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-sur-lieüle, Comines-France, Gomines-Belgique, 5.55, 10,35, 4,37, 8,15.
Goui'trai-Bruges, 8,05 11,00 12,35 4,40 6,37 9,00 soir. (Thourout:)— Bruges-Gourtrai, 8,05 12,40 5,05 6,42.
Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7.22 9,50 11,27 12,40 2,27 2,50 5,35 6,40 7,35. (Bassin) 7,28 9,56 11,33 12,46 2,31 2,56 5,41
6,46 7,41 9,02. Heyst-Rlankenberghe-Brcges, 5,45 8,20 10,10 11,25 1,25 2,45 4,10 5,30 7,35 8,45.
Ingelnninster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deyuze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
Devnze-Ingelmunster, 12,00 8,20.
Ingelmuuster-Anseghem, 6,05 9,40 12,35 6,13. Anseghem-Ingelmunster, 7,42 11,20 2,20 7,45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7,10 9,08 1,35 7.50 Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6,15
11,05 3,40 5,00.
Dixmude-Nieuport, 9,50 12,35 2,20 5,10 8,35 10,10. Nieuport-Dixmude, 7,15 11,55 4,20 5,566,50.
Thourout-Ostonde, 4,50 9,15 1,50 3,05 10,15. Ostende-Tbourout, 7-35, 10,16 12,20 6-15 9,15.
Selzaeté-Eocloo, 9,05 1,25, 9,03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05.
Gand-Tarneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 12,30 5,55
Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaate, 6-00, io-25, 5-25 (leMardi, 10-09).
C O H 11 EHfOnri>A.J»CI3S
COURTRA1, BRUXELLES.
Gourtrai dép. 6,37 10,53 12,33, 3,42 6,35.
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25' 6,10 8,54.
Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21
Gourtrai arr. 8,00 10,16 2,40
7,56
6,47.
8,44.
Courtrai dép.
To urn-ai arr.
Lille x
COURTRAI, TOURNAI, LILLE.
6,37 9-37 10,50 2,54 5,27 8,47.
7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41.
7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04.
LILLE, TOURNA!1, COURTRAI.
LillO dép. 5,10 8,12
l'ournai. 5,42 8,56
Courtrai arr. 6,34 9,17
11,05 2,21 4,10
11,32 2,40 5,21
12,20 3,38 6,33
8,10
8,50
9,28
COURTRAI, GAND.
GAND, COURTRAI.
Courtrai dép. 6,32 6,42 9,49 12,31, 3,44
Gand arr. 8,01 7,21 11,08 1,51, 5,04
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
6,40
8,00
9-32.
10,20.
Gand dép. 5,15 8.45 9.21 1,28 4,14 7,21.
Gourtrai arr. 6,34 9,33 10,51 2,49 5,23 8,12.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 3,59 6,43 8,43 Bruxelles dép.ö,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,'55 5,01,
Gand a. 7,34 S,19 10,54 1,49 4,07 4,44 7,58 9,28. Gand avr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,25 4,16 6,13 7.23 7,35.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 5,58 9,31 10,42. j Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,50 8,15 8,50.
LES MANIAQUES.
La passion libérale, c'esl-a-dire en dernié-
re analyse la prêlrophohieest, cliez nuel-
ques gens, si absorbante ei si avetigle qu'elle
find par étoulTer Unite nolion de moderation,
de justice et de bon sens.
Diffamer le catholicisme, décrier le prè-
tre, apprendre aux populations a le mépri-
s'er. füt-ce en propageant les tables les plus
absurdeset les calommes les plus odieuses,
e'est ce qu'on appelle, dans cerlaines regions,
tra va 11 Ier a la diffusion des lumiéres.
Lorsque cette idéé fixe s'est emparée d'une
intelligence, elle en cli.isse tout ensemble le
bon sens et le sens moral.
C'esl ainsi ijue Ton voil des libéranx,
laire, a la suite de Garibaldi, le vceu de voir
sauter la eoupole de Saint-Pierre de Rome
ne füi-ce que pour délruire un monument de
la supersiilion.
C'est auisi encore que Ton entend des pé-
roreurs de café trailer d'i'gnorants et de fai
neants des prétres et des rélig.eux, voués a
lous les labeurs de l'apostölat, de l'enseigne-
rnent el de la ehante. On se rapp'elle ce
commis-voyageur, a qui Ton cilail le uoin
du R. P. de Raviguan: Ah! ouii... je me
rappeller c'esl ce blucfueur de Nulre-Dume!
Lorsque le libéralisme en est arrivé ace
degré d'abrutisseuient iidellecluel, il u'y a
plus a raisonner avec by, on ne ferail que
firriter davantage. Tu nous embétes!
disait un libre-peiiseur communard a Mgr
Dat'boy qui essayail de le convauicre de l'é
norinitü du crime qu'il allait coinujellre par
le massacre des olages.
Mais si Ie libéralisme maniaque esl incu
rable, il peut être néanmoins intéressant et
11 y a trois quarts de siècle, deux étudiants do
l'Université de Varsovie passaient dans la rue oil
se trouve la statue du roi Sigismond, dont le
piëdestal est entouré d'une multitude de f'emmes
qui vendent des fruits, des gateaux et des comes
tibles de toute espóee. Les jeunes gens s arrètè-
ront a contempler une ligure dont l'étrangeté
attira leur attention. C'était nn hommede 50 a
60 ans son habit, jadis noil', était use jusqu a la
corde; un large chapeau couvrait une tète niaigre
et chótivé; il avait l'air d'un vieillard, et cepen-
dant son pas était ferme et rapide. II s'arrêta a
une des boutiques prés de la statue, acheta pour
un sou de pain, en mangea une partie, mit lo
reste dans sa poche, et poursuivit sa marclie
vers le palais du général Zaionczek, lieutenant
du royaumo, qui, en l'absence du czar Alexandre,
exergait Tautorité absolue en Pologne. - Con-
ha'is-tu cet homnie demanda Tun des étudiants
a l'a utre.
Non mais a en juger par son lugubre cos
tume et par sa non moins lugubre pliysiouomie,
ie parierais que c'est un entrepreneur.
Tu perdraismon cherc'est, Stanislas
Staszic. x
Staszics'écria Tétudiant regardant 1 honime
en question, qui entrait alors dans le paiais.
Comment un homme qui a l'air si misérable, qui
s'arrcte an milieu de la rue pour acheter un
morceau de pain, peut-il etre riehe et puissan
C'est cependant vrai, reprit son compagnon:
cet extérieur repoussant cache un des rr,mistres
les plus influents et un des savants les plus
utile de l'étudier, tie fut-ce que pour prému-
iiir les intelligences encore saines conlre les
dangers de cel te funeste aberration.
A ce litre, la Ftandre libérale ponrrait
être tin sujet quotidien d'uistruclives obser
vations. Son libéralisme lm a tellement trou
ble i'inlcltect qu'elle descend sous ce rap
port, tnèine au dessous du niveau des com-
mis-voyagenrs el du communard dont nous
parlions tanlót.
Hier, par exemple, elle gourmandait en
lermes virulents quelques libéranx italiens
qui se sont joints aux catholiqnes pour dé-
plorer la suppression des célébres Sc/tolde
pice de Florence, Délruire une école cal holt -
que, démolir une église, chasser un religieus
ou un prètre, c'est lonjours faire acte de
libéralisme, et la Flandre ne cornprend pas
qn'un vrai liberal puisse jamais hcsiter de-
vant une pareille au ba ine. Sus a I'mfaine
et liaine sans merci a tout ce qui porte le
signe de la croix!
El ces giieux extravagants osent déclamer
contre le fanatisme des prétres! Et ces
pedagogues hypocrites qui applaiidissent a la
fermeturë d'écoles jusTement renommées,
osent se donner comme les amis du progrés
et de ('instruction et s'intitub r les meilleurs
éducateurs du peuple!...
Mais la diatribe de la Flandre nous appor-
le un autre euseignemeiit bon a rectieillir.
Tout en déplorant et en fletrissant la dél'ail-
lance de quelques libéranx italiens, tropre-
con na issa ti is des services rendus par les
Fréres des Schoiat picele journal gueux
nous avertil que ce n'esl point en Uelgique
qu'il faudrait s'aiiendre a de pareils ménage
merits. Le jour ou les liberaux beiges pour-
ront etrang.er la liberie d'associalion et la
illustresde TEurope.
Get hommedont Tapparence contrastait si
fortement avec sa position sociale, aussi puissant
qu'il semblait inlirme, aussi riciie qu'il semblait
pauvre, devait toute sa fortune a lui-mème, a
ses travaux et a sou génie. Ue basse extraction,
il avait quitté la Pologne, tout jeune, paree qu'il
voulait s'instruire. II avait passé plusieurs anuées
dans les universités de Leipzick et de Goetingue,
continué ses études au Gollége de France sous
Brissori et d'Aubentou, conquis l'amitié de Buiï'on,
visité les Alpes et les Apennins, et enlin il était
revenu a sa terre natale, ricln de connaissaiices
prol'ondes et variées.
II fut bientót invité par un nofile a se charger
de Téducation de son lils. Puis le gouvernement
résolut d'utiliser ses taleiitset Staszic s'éleva,
par degrós, aux plus hauts postes et aux plus
grandes dignités. Avec ses habitudes d'óconomie,
il amassa uue grande fortune. Cinq cents serfs
cultivaientses terres, et il possódait de grandes
sommes d'argent a vantage uSémeut placées.
Quand un homme s'est-il jamais élevó au-dessus
du rang que sa naissance lui avait assiguó, sans
être en butte a i'envie et a la médisance La mé-
diocrité se venge toujours en calomniantc'est
ce qui arriva a Staszic. Les braves habitants de
Varsovie étaient toujours prëts a attribuer cha-
cune de ses actions a quelque motif sinistre ou
honteux.
Un groupe d'oisifs s'était formé prés de nos
deux étudiants. Tous regardaient le ministre et
ehacun avait quelque chose a dire contre lui.
- Qui croirait jamais, s'écria un noble dont les
moustaches grises et le costume a la vieille mode
rappelaient le siècle du roi Sigismond, qui croi
rait que voila un ruinistre d'Utat! Autrefois,
liberlé d'enseignement, ils ne manqueront
pas leur coup. El alors quelle joie!Ea
Flandre libérale tlélire déja rien que d'y
penser:
S'il nous élait donné de voir disparaitre
un jour les Jésuiies, les Capncins, les Do-
minicains, les petils fréres et toute cette
ignoble vermine qui pullule dans nos
tnurs, pense-l on qu'on trouverail un libé-
ral gantois pour regreller leur depart?
Mais leur sortie serail le signal de fètes et
de réjouissances générales; ehacun de
nous sentirait qu'il respire un oir plus
pur, qiTnne cause d'msalubrité physic/ue
et morale a été délruite, et on se sentirait
soulagé d'une véritable oppression a la
petisée que les enfanls ue sont plus exposés
a être souiIlós par un de ces monslres a
face hiimaine qui se cachenl dans l'en-
ceinte des convents.
Ala brutalité grossière de cc langageon
reconnail l'aveugle passion dont nous par
lions tout a 1'heure. C'est unesorte d'ivresse
poussée jusqu'aii delirium tremens. Auisi
Fon vuil parfuis, au detour d'une r nel ie, un
cliarbonuier ou un porlefaix, surexcilé par
Ie geniévre, poursuivre de blasphémes et
d'outrages le prétre ou la roeur de clijrilé
qui va visiter un malade. On se délourne
iristinctivemenl a la vue de cette abjection et
de cette furetir. Mais <pie penser des hom
mes de lettres, des prulesseurs d'univer-
sité, des avocals, dont cet éiat est l'etat nor
mal et qui s'ingéineiil fiegiiialiquemeni a en
renouveier, cliaque jour, le spectacle au
prix de vmgl qualre francs par an?... Belle
enireprise et btcu Lute pour lionorer le parti
de I'intelligencedes lurnièreset de la vraie
cioilisalwn!
Surlout, n'oublions pas de conslaler que
ces a i ma bles gueux, qui déja se froltent les
mains a la pensee de l'expulsion de nos reli-
gieux et de la fermeture de nos écoles, se
donneront, le eas échéant, pour les inco.r-
ruplibles gardiens de la Constitution!
C'est un trail d'hypocrisie qui acliéve de les
peiridr.e: il impregtie leur libéralisme d'uu
parfum de délpyaulè bieii fait pour soulever
tons les cceurs bonnètes et pour opposer amsi
a l'article de la Flandre libérale la réponse
qu'il dolt nalurellement provoquerune
nausée.
Le Journal of ft del franciis, patiënt de la
fièvre jaune qui ravage le 2e arrondissement
de la colonie du Senegal, dit que six
Steurs dn churilé stmt mortes en soignuttl
les mulodes, muis gueUes soul déja rem-
placées par da aires.
Nous n'avous pas appris que les libres-
penseurs, qui s'acbarneiil a dil'1'anier les or-
dres religieux, aient etè secourir lesmal-
heureux ma lades, qu'on les au vus au die-
vel des agoiiissaiits.
Non, ils out le tnste courage de d ffamer;
ma is qai'uue épideune vieniie Les visiter, et
nuus les vuyous, suaul la peur, implorer le
secuurs de nonnes dunt, quelques lieures au-
paravaui, ils se faisaienl les deiracietirs.
II y u, du resle, luiigLiiips que les letups
se passenL auisi: Samt Cliailes Borroiuee,
pendant la peste de Milan, et I lierutque
evéque de BeUuuee, durum i puste de Mar
seille, out eouslale eeni lois coinbieii sunt
taibles Uevanl la mort iea esprits das lurts,
et uveo quel boniieur iIs ucccpienl ulurs les
secuurs ile ceux qu'uispircnt lu lui et la clia-
nte ctiréiieiuies.
LES LACHES.
Parian! de l'arrèlé Rara le sacrislain qui
Irouve Thonoraire de 2 francs par messe
trop élevé et le réduit a un franc, la Gazette
de Louvuin fait les jusles reflexions suivan-
les:
Ou pent mener la rage des passions po.
Itliques! Et dire que les gueux, si apres a
réduire de minimes honoraires de messes,
ne seraienl guère d'humeur a èire payés
suivant de vieux tanfs pour les functions
qu'ils remplissonl
Voyez les; Bourgmestres, il leur fa ut
25,000 fr.; au Président de la Chambre, iI
faut un liötel et 21,000 francs. Lesininisires
n'onl plus assez de leur traitemenl; on va
rauginenler, el, en attendant, on dépense
des milliers a rendre leurs hotels étincelanls
el splendides!
Quant au prètre, deux francs d'hono-
raires, c'est du gaspillage!
r> L'arièié que le sieur Bara a fait signer
au Roi est torn botiiieineni uue iniquilé.
Allons, boursier des clianuuies, a quand
la regleiiiematton du uoinbre des merges
dans leséglises; a quand la iiiam-rnise natio
nale sur les biens ecclésiastiques?
Ne vous géuez pus; quand on a fail la
loi des homes, il n'y a pas a reenter devant
la loi des labnques d'eglise.
LE SOCIALISME ET SON ALI.IÉ.
GFtoile declare que si la lisie de ^Inter
nationale a passé Dniianclie, a Gand, pour
le Conseil des prud'liomines, e'est que les
libéranx aimonl mieux voter [lour les socia-
listes que pour des cundidats eatboliqués ou
seuleirienl suspects de cléricalisme.
Voila une profession de foi qui a son prix:
elle permet de voir quels préjugés haineux
quand uu palatm traver,sait la capitale, une trou
pe de cavaliers le próoédait, uue autre le suivait:
des soldats dispërsaieut la l'oule qui se pressait
pourle voir. Mais quel respect peut iuspirér uu
vieil avare qui n'a pas le cceur d'avoir une voitu-
re et qui mange un morceau de pain dans lus
rues, comme uu ïiieudiant i
8on coeur, dit un autre vieillard, est aussi
dur que ie cod're dairaiuoü il enferme son or;
un pauvre homme inourrait de t'aim a sa porte
qu'il ne lui dounerau due oüoie.
11 porte le menie habit depuis dix ans, ob-
serva uu autre.
il s asseoit par terre podr ne pas user ses
chaises, dit un jeune gaivon a la ligure imperti- J
nente, et tout le monde accueillit la plaisante-
rie avec des rires moqueurs.
Uu élève d'une ocole publique avait d'abord
écouté, silencieux et iiiuigué, ces discours qui
semblaient lui pereer le cceur; enfin, iucapauie
de se contenir plus longtemps, il se tourna vers
le vieillard et dit:
Un homme connu pour sa générsioté devrait
obtonir plus de respect. Que nous importe com
ment il s'habille et ce qu'il mango, s'il fait uu
noble usage de sa fortune f
Et quel usage en fait-il doiic
L'Acadéinie des sciences avait besoiu d'un
emplacement pour une bibliothcque; mais, t'aute
d'argent, elle ne pouvait en louer un. Qui lui
donna un magnilique palais? N'est-ce pas Stas
zic.
Oui, car il est aussi avide de louanges que
cl'or,.
La Pologne estime comme une grande gloi-
re l'homme qui a découvert les lois du mouve
ment des astres. Qui est-ce qui lui a élevé un
monument? Qui done a obtenu le ciseau de Gauo-
va pour houorerla memoire de Copernic?
G'est Staszic, reprit lo vieillard, et pour cela
TEurope rend graces au geiiereux sénateur. Mais,
mon jeune ami, ce n est pas a la clartè du soleil
que Toil doit exercer ut clianté ehrétieiine. Si
vous voulez coimaitre un liorime, ohservez le
cours journalier desa vie pavee. Cetorgueilleux
avare, daus les livres quhi publie, plaint le sort
des paysans, et ses vasies ddmaines sont exploi-
tés par cinq cents serfs. Allez quelque matin a sa
maison, vous y trouverez uno pauvre femme
suppliant, les larmes aux yeux, et uu homme lier
qui la repousse avec dureté. Get homme, c'est
Staszic; cette femme, sa soeur. Ge hautain dou-
neur de palais, ce constructeur de pompeuses
statues, ne devrait-il pas plutót protéger ses serfs
opprirnes et secourir sa soeur abandotinèe i
Lejeune homme counuenca une répouse, mais
persoune ne Técouta. Triste et ému d entendre
ainsi parler de celui qui avait été pour lui un
aini vrai et génóreux, il raiitra a son humble
logement. La lendemain, de bonne lieure, il se
readit a la demeure de soil bienfaiteur. La il
rencontra uno femme qui pleurait en se plai-
gnantde Tinhumanité de son frèro.
Cette cónürmation des paroles du vieillard lui
lit prendre une resolution arrétéè, C'était Staszic
qui l'avait placé au collége et lui avait donné les
moyens d'éthdier. Matatenant il n'accepterait
plus ses dons; il rojetterait les présents d'un hom
ilie qui pouvait regarder froidement couler les
larmes de sa soeur. Le savant ministre, en
voyant entrer sou élève favori, n'en continua
pas moins son travail, mais, tout en écrivant, il
lui dit
- Eh bien, Adolpheque puis-je faire pour
vous, aujourd'hui si vous avez besoin de livres,
prenez-les dans ma bibliothóque; d'iustruménts,
envoyez-moi la note. Parlez-moi l'ranchement, et
dites-moi si vous avez besoin de quelque chose.
Au contraire, Monsieur, je suis venu pour
vous remereier do votre bonté iiassée et pour
vous dire qu'a l'avenir jé refuse vos dons.
Vous èies alors dévenu riche.
Je suis toujours aussi pauvre.
Et Vos études t
il me faudra los abandonnor.
Impossible s'écria Staszic en se levant, et
il flxa un regard penetrant sur le jeune homnie;
vous ètes le méilleur de mes êlèves, eela ne peut
pas être.
En vain lo jeune étudiant chercha a cacher le
motif de sa resolution, Staszic insista pour lo
connaitre.
Vous voulez me com bier do bienfaitsdit
Adolphe, aux dépens de votre familie soulTraüte.»
Le puissant iniuistro ne put cacher son emotion.
Ses yeux se remplireut de larmes, et pressant
les mains du jeune homme, il lui dit
Cher enfant, rappelle-toi toujours ce conseil
«Nejugez pas témérairement. Tant'que la vie
n'est pas achevée, la vertu la plus pure [ieut être
souillée par la voix d'ui. misérable, et souvent
aussi Tacqusation la plus grave de la calomnie se
trouve saus fondement. Ma conduito est une
énigme que je ue puis t'expliquer. C'est le secret
de ma vie.
Comme le jeune homme hesitait encore, il
continua
Gardez par éerit le compte de Targentque je
vous donné; considérez-le comme un prètet
quand un jour, aprós la peine et l'étudo, vous
vous trouverez riche, aequittez-vous en élevant