énergiqueel compléte des liberlés inscriles
dans la Constitution beige en faveur des
calholiques.
Ce programme offre, on Ie voit, un vaste
champ au zéle et aux efforts des membres
de la nouvelle Sociélé. Sa réalisation, pour-
suivie avec tact et circonspeclion, répondrait
a un besoin évident de la situation: l'énergie
dans la résistance el Ia persévérance dans
Taction
II ne nous reste qu'a souhailer plein succes
a la Sociéte des intéréts calholiques en lui
adressant celte parole inscrite sur ledrapeau
des zouaves pontificaux du Canada: «aime
Dieu et va ton chemin!
FACÉTIES LIBÉRALES.
On lit dans Ie Dien Public
Le Journal de Gand trouve plus sévéres
que justes les observations que nous a
suggérées le baccarat d'Ostende.
A cette peccadille commise sous les auspi-
pices de I'incomparable Jan Van Iseghem, il
oppose le noir tableau du dévergondage pa-
tronépar certainesadministralions cléricales.
Figurez-vousquedans la commune de D...
le Journal de Gand ne vent pas rnème la
nommer tellemenl il est saisi d'horreur et de
dégout le bourgmestre a oublié ses de
voirs jusqu'a autoriser et a encourager un
concours enlre les b live uses de café!!..
N'est-ce pas Ie comble de la dégradalion?
Et que sont en regard de ces inousiruosiiés
morales les légers accrocs a la loi sur Ie jeu
qu'abrile sous ses lambris le somptueux
Kursaal d'Ostende
II fan I entendre le Journal de Gand dé-
crire l'orgie de café au lait, patronée par la
commune de D... Nous ouvrons les écluses
et nous laissons déborder cette vertueuse in
dignation
Au jour et a l'heure du concours, un
certain nombre de femmes de cinquanle ans
au minimum, s'assembléreol aulour de I'es-
trade élevée par la munificence des édiles de
D
MM. les commissaires cliargés de régie-
menter le concours el choisis a cel effet par-
mi les cléricaux les plus immaculés de ia
commune, constalérent avec dépit que les
concurrentes n'étaienl pasaussi nombreuses
qu'ils l'avaienl espéré. 1 Is furenl plus décus
encore quaud la plupart des matrones ins
criles pour participer a la féte, leur notifié-
rent que les prix offerts n'élaient pas en
rapport avec les difficultés du concours el
parlérent de se retiree.
Aux grands maux les grands remédes:
craignanl de voir avorler la partie, M. le
président fit apporter du cabaret le plus voi-
sin, quelques litres de geniévre. De larges
rasades furent versées a la ronde, el les mal -
heureuses femmes auxquelles t'intelligent
impresarie des plaisirs du public venait de
meltreainsi du cceur au ventre, se hasardè-
rent a escalader l'estrade en se tenant a la
rampe.
Une table fut apportée et, sur cette table,
un énorme chaudron d'eau bouillante, dont
un des servants de la commission retira,
d Caide d'une pince de ferune douzaine de
lasses en faience grossiére dans lesquelles fut
versé a pleins bords dn café en ebullition ap-
porté en toute bate. Celle des concurrentes
qui réussiraita vider la première une des
lasses otïerles par la solicitude de l'adminis-
tration, serail laureate de droit; les autres
suivraient et obtiendraient des recompenses
proporlionnées a leurs mérites.
Le stimulant du geniévre, Eespoir de ga-
gner, au prix de quelques briilures, une
douzame d'aunes de colonnade, une jupe de
laine ou quelques paires de lias, l'aisaient
faire aux concurrentes les plus courageux
efforts pour attaquer l'horrible breuvage. El-
les le couvaient des yeux, se basardaienl a
porter la mam a la faience surchauffée de la
tasse, mais aucune d'enlre elles ne se sen la i t
la force d'approcher la lasse, de ses lévres,
irialgré les paroles d'encouragement que MM.
du jury prodiguaient avec bienveillance a
chacune d'elles.
Les mouvemeots convulsifs de ces miséra-
bles femmes, l'expression d'avidité el de
souffrance qui se peignail sur leurs faces
convulsées, excitaient a un degré indicible
la gaité de l'assistance; MM. les commissaires
[lartageaient Thilarilê générale el des paris
s'engageaienl.
Tout a coup la femme d'un charbonnicr
d'un faubourg, plus stoïque que ses rivales,
peut-élre blmdée par le geniévre conlre Tim-
pression atroce d'une bruiure générale de
J'cesophage, saisit la lasse placée devanl el le,
et la versa d'un coup au fond de son large
gosier.
Des cris de joie, des acclamations el des
bravos saluérenl cel acte béroïque de dégra
dalion. le premier prix fut adjugé a l'unani-
inité en recompense d'un lel exploit, et pen
s'en fallut quel'héroïne du concours subsidié
par i'adminislralion communale de D
ne lïii portee en triomphe.
Tout en faisant la part de l'exagération
dont ce récit est visiblement empreint, nons
avouons volonticrs que le concours des bu-
veuses de café de D.... ne conslilue pas un
a exemple bon a imiter.
Mais le Journal de Gand nous semble dé-
passer la mesure lorsqu'il met ces grossières
el rustiques pochades en regard des raffine-
menlsdu Kursaal. Les buveuses de café se
brülenl lout au plusla langue; quedejoueurs
qui se bril lent la cervelle! Le concours de
D-... n'a ruïne personne; Ie. Journal de Gand
oserait il en dire autant du baccarat oslen-
dais
L'avocal officieux de Jan Van Iseghem
conclut par le trait suivant
Que l'on melte en parallèle avec de sem-
blables divertissements (le concours des
buveuses de café,) le programme des fètes
qu'organisenl les villes libérales, et dont
lesjournaux de la grande école de respect
ne inanquenl jamais de faire la critique
passionnée
Nous nous batons du suivre le conseil du
Journal de Gand et nous concluons du pa-
relléle snggéré par la feuille libérale que,
sans étre a conseiller, le concours des bu
veuses decafé est, a lout prendre, bien moins
scandaleux que les orgies publiques annuel-
lemer l organisées par certaines grandes vil
les libérales sous prélexle de bals populaires.
II se donne la des lecons d'ivresse précoce
et de débauche adolescente qui conlraslent
singuliérement avec les conseils d'épargne
et d'économie que les pédagogues gueux af
fectent a tout propos d'adresser a leurs éléves.
Ne trouvez-vous pas, lecleur, que le Jour
nal de Gand a perdu une belle occasion de
se taire?...
On lit dans la Patrie
Depuis quelque temps, une souscription
de cinquante centimes par personne avait
été ouverle parmi les membres de la Concor
de. afin d'offrir a Madame Ruzette, présiden
te du comité des dames du Festival, un bou
quet en lémoignage de reconnaissance des
efforts qu'elle a fails en faveur de la réussite
de cette oeuvre.
Ce bouquet en fleurs naturelles et d'une
valeur de prés de cent francs, sera présenté
demain a Monsieur le chevalier Ruzette,
Madame Ruzette étant encore retenue en
France.
Nous saisissons cette occasion pour faire
connaitre un trait de générosité qui honore
la digne compagne de notre gouverneur
relevé.
Les dames calholiques de la ville de Bru
ges s'élaient unies dans le bul d'offrir a
Madame Ruzette un objel d'art comme hom
mage d'eslime et de dévouement. Des tnil-
liers de francs avaient déjè été recueillis,
quand Madame Ruzette, consultée a ce sujet,
déclina rhonneur qu'on voulut lui faire et
insista, puisque les fonds élaient faits, pour
que l'ceuvre d'art fut convertieen une forida-
lion charitable.
On se rendit a l'inslance de la noble dame
et afin de répondre aux aspirations de son
cceur généreux on décida qu'un lit, en faveur
d'une jeune orpheline de Bruges sera fondé,
a perpétuilé, a l'institut des Soeurs de St-
Vincent de Paul, de notre ville.
Celle fondalion prendra le nont» de Fonda-
tion Bijzette d'Anethan et en rnème temps
qu'elle perpéluera le souvenir de cette hono
rable familie, rappellera aux gériérations
futures la mesure odieuseet inique a laquelle
un Rolin-Jaequemyns a attaché son oom.
MANIFESTATION NATIONALE
EN L'ÜÜNNEUR DE M. RUZETTE,
La Patrie nous rapporte au sujet de celte
manifestation les détails les plus intéressants,
Nous en reproduisons ici quelques extrails
Et d'abord mentionnous la démarche du
Bureau de la Fédéralion des Cercles repré-
senté par MM. le baron Van Caloen, ancien
sénateur, A. Neut, secrétaire-général de la
Fédéralion, baron Belhune, F. Belpaire et
Victor Henry, chez M. le chevalier Ruzette.
II s'agissait de lui remetlre l'adresse votée
en assemblée genérale des Cercles fédérés,
adresse d'énergique protestation contre l'acte
brutal de M. le ministre Rolin.
M. le chevalier Ruzette a répondu avec
une vive émolion a l'adresse des Cercles. De
toules les manifestations dont il a été l'objet
depuis son relèoernenl, il en est peu qui
l'aient aussi (irofondément louché que cette
expression cordiale des sentiments de la Fé
déralion, cette representation active de ce
que le pays.compte de vraimenl dévoué a la
cause religieuse el nationale.
Pendant que le bureau des Cercles s'enlre-
lenait avec M. Ruzette, il s'est produit un
incident touchant: l'arrivée d'une députation
d Yprois, les anciens administrés de M. Ru
zette comme commissaire d'arrondissement,
pendant sept ans. Ces hommes de cceur onl
lenu a venir attester de nouveau l'allache-
menl qu'ils portent a leur ancien commissaire
et le souvenir inefiacable qu'ils gardenl de
son administration impartiale. II n'est pas
vrai, s'est écrié le respectable président de
cette députation, que jamais vous avez été
un fonctionnaire de partiVous représenliez
Ta u tori té dans la plus haute acception du
mot, ne voyant que la justice et l'intérét
général et il n'y a qo'unevoix dans l'arron-
dissement d'Ypres pour le reconnailre et Ie
proclamer. La mauvaise foi et les passions
haineuses d'adversaires déloyaux out seules
pu dire le contraire.
II était une heure et demie lorsque M. le
chevalier Ruzette que la commission organi
satrice du banquet élail allée chercher en
voilure, est arrivé aux Halles. Sur tout le
parcours, l'honorable gouverneur relevé a
été constamment acclamé par la foule. Les
cris de Vive Ruzette partaient de loutes
paris nombreux et spontanés une vérilable
ovation, ovation de bon aloi celle-la et qui
n'a rien de commun avec les salurnales orga
nisées par In guenserie C'élait la ville de
Bruges, la Flandre catholique, le pays entier,
représenté par ses Cercles, qui houorait la
victime de la politique deslitutionnelle. Mais
c'esl dans la salie du banquet surtout que
l'accueil fait a M. Ruzette a pris des propor
tions formidables. Jamais, non jamais, nous
n'avons assisté a pareille explosion d'enthou-
siasme. Tout le monde est debont, agilant
serviettes et mouchoirs, et le cri de Vive
Ruzette reten li t avec une force et une per-
sistance grandioses. De nombreux cris de
A bas Rolin se mélenl a cette acclamation
qui ne cesse que lorsque le héros de la féte a
pris place a la table d'honneur.
Celte table est présidée par M. De Cock,
président du conseil provincial de la Flandre
occidentale. A sa gauche se trouvent places
le vénérable chanoine Andries, ancien mern-
bredu Congrés national, admirable vieillard
qui porie allègremenl ses quatre-vingts ans
et qui rappelle a tous une époque, hélas,
trop oubliée parfois; MM. le baron Kervyn
de Leltenhove, représentant; Leirens-Eliaert,
sénateur; Van Ockerhout, ancien sénateur
le comte de Limbourg Slirum, sénateur de
Furnes-Ostende Van Outryve d'Ydewalle,
réprésentant; Biebuyck, idem; F. AVasseige,
président du Cercle catholique de Namur;
Soudan, membre de la députation perma
nente; Ronse, écheviri de la ville de Bruges;
Bolle, président du Cercle de Louvain; Struye
représentant; Cauwe, échevin de Bruges;
Spilleboul, président du Cercle catholique
d'Ypres; Médard Jacobs, avocat cl conseiller
provincial a Louvain baron de Haulleville,
rédacteur du Journal de Rruxelles, etc.
A la droite nous remarquons MM. le che
valier Ruzette; A.Visart, notre bourgmestre;
baron Van Caloen de Gourcy de Coninck,
sénateur; baron Bélhune, idem; baron Sur-
mont, idem Devos, procureur-général au
Caire (Egypte); Léon Visarl, re[irésentanl;
Mulle deTerschueren, idem; baron deCrom-
brugghe, échevin Amand Neut, secrétaire
général de la Fédéralion des Cercles; comte
Louis de Briey, représentantcomte A. de
Grünne, du Cercle de Tongres; Jules de
Burlet, bourgmestre de Ni velles; Van Mee,
Verhaeghe, membres de la deputation per
manente et Breydel, conseiller communal.
Mention nons encore MM. De la Roche de
Soignies et Mabille, professeur a l'universilé
catholique de Louvain.
La salie du banquet, l'anlique salie des
Halles offre un coup d'ceil magnifique la
table d'honneur domme huil grandes tables
pa railélement disposées autourdesquellesG03
convives sur 678 out pris place. Le buste
du roi, enloure d'arbustes et de drapeaux,
s'elève au fond a l'autre bout se trouve
l'estrade destmee a l'orchesire. II n'y a qu'une
voix poi.r admirer l'agencement intelligent
et la direction excellente donnés a la féte.
Tout marchea souhait, le service est régu
lier, rapide et parfait.
Le menu, un vrai chef d'ceuvre de lilho-
graphie, porte un frontispice surmonté d'un
I ion gardant la Constitution el protégeant les
armciries des families Ruzette et d'Aoethan.
Le frontispice est entouré des armoiries des
ncuf provinces.
Pendant la première partie du banquet,
la musique d'Ypres a exéculé plusieurs mor-
ceaux et a été applaudie comme elle le méri-
tait son directeur, M. Wenes, a étécompli-
menié par M. De Cock, président du banquet.
L'on arrive sans tarder a l'heure des toasts.
Voici l'ordre dans lequel ils onl été portés.
M. le président De Cock a d'abord porté
la santé du roi.
Aprés ce toast, vivement applaudi, a snivi
le toast a M. le chevalier Ruzette. Rarement
l'honorable président du conseil provincial
a été aussi bien inspiré: les acclamations qui
l'interrompent a tout instant disent avec
quelle fidélité el quel bonheur d'expression,
il s'est fait TinUrprêle des sentiments de
l'assemblée. Voici ce toast vibrant de patrio-
listne
A Monsieur le chevalier Ruzette,
C'est en ma qualité de président de l'associa-
tion conservatrice de Bruges, qu'il m'éclieoit de
présider le banquet, ou plutót cette imposante
manifestation de l'opinion catholique; c'est com
me tel, que je viens vous proposer le toast a M.
le chevalier Ruzette, gouverneur relevé de notre
Flandre, en l'honneur duquel vous êtes venus ici
si nombreux et de toutes les parties du pays,
pour lui donner un éclatant témoignage de vos
sympathies. (Applaudissements a tout rompre,
cris de vive Ruzette
M. le chevalier Ruzette avait su, tant a Ypres,
oü il remplit pendant prés de sept ans les fonc-
tlons de commissaire d'arrondissementqu'a
Brugescomme gouverneur de la province
prouver son intelligence des affaires, et de plus,
il avait su gagner, par son esprit de modération,
par la bienveillance et l'aménité de son carac-
tère, l'affection de ses amis politiques, et, cliose
plus rare, plus difficile, l'estime et le respect de
ses adversaires même. (Très-bien
Aussi ce haut fonctionnaire, si honorable, si
digne, ne pouvait trouver grace, devant un mi
nistère, qui renferme dans son sein, des hom
mes qui osent représenter les catholiques, comme
des révolutionnaires, des ennemis du Roi et du
Pays. (Gris de désapprobation.)
II n'est pas besoin de protester, contre des
accusations aussi odieuses qu'audacieuses. Nous
ne sommes nous, ni des révolutionnaires ni des
ennemis du Roi ni du Pays.
Tous les antécédents du parti catholique, du
parti conservateur, sont la pour l'attester. C'est
vrai
S'il y a des révolutionnaires en Belgique, il
faut les chercher dans les rangs de ceux qui
envoient, a la Chambre des Représentants, les
champions les plus fougeux du socialisme.
(Adhésion.)
L'imposante réunion de ce jour, a non seule-
ment pour but, de témoigner de nos respects a
M. le chevalier Ruzette, mais aussi de protester
contre les agissements d'un ministère intolérant
etdespotique, qui ne vise qu'a une seule cliose,
c'est de faire la guerre, a tous les intéréts, a
toutes les aspirations catholiques, et qui semble
s'inspirer des tristes exemples, donnés il y a un
demi siècle par un ministère anti-national, j'ai
dit le ministère Van Maanen, d'odieuse mémoire.
{Adhésion.)
Qu'il ne l'oublie pas: On ne méconnait pasen
vain les libertés et les sentiments d'un peuple,
profondément attaché a la foi de ses péres et a
ses institutions nationales.
A M. le chevalier Ruzette.
M. le chevalier Ruzette se léve ensuile et
remercie les catholiques présents de la tna-
nilestalion nouvelle qu'ils ont organisée en
son honneur. Prononcée d'une voix forte
qu'accentue une profonde émolion, la réponse
de M. Ruzette est entendue daris toules les
parlies de la salie. Pas un mot n'échappe a
l'assistance qui ralifie par ses applaudisse
ren Is les belles paroles de ce sympathique
orateur. Quelle difference entre ce langage
calme, noble el digne, et les philippiques
violenles et rageuses des oraleursdu libéra
lisme rolinien
Maisdonnons la parole a M. le gouverneur
relevé
Messieurs,
Je vous remercie de m'avoir offert par cette
manifestation magnifique, l'occasion d'exprimer
publiquement, la reconnaissance dont mon ame
dóborde, pour tant de marques d'estime et de
sympathie, qui m ont été donnéos au lendemain
de ma destitution.
Ces témoignages d'estime et de sympathie
sous des formes diverses et touchantes, me sont
venus de la ville de Bruges, d'abord, et de la
province, de cette chère et nobleWest Flandre
que j ai appris a aimer depuis liuit ans et qui
me rend si généreusement l'affection que jo lui
ai vouée. En parcourant des yeux ces tables
immenses et ces nombreux convives, accourus
de toutes parts a ce banquet, je constate aujour-
avec un legitime orgueil, qu0 ces témoi
gnages me viennent du pays entier, du pays
dans ce qu'il compte de plus élevé, de plus indé-
pendant, de plus respectable(Cest vrai.)
Je sais cependant, Messieurs, et je n'ai pas
la fatuitè de penser que cette imposante mani
festation s'adresse aux mérites modestes de
1 administrateur si brusquement relevé - ie
sais qu il s'agit avant tont ici d'une protestation
energique et solennelle contre le régime de
proscription et de violence, contre la politique
de division et.de haine entre les citoyens qu'a
1 encontre de'notre devise nationale, le minis
tère, ne le 11 juin, voudrait inaugurer dans notre
Belgique si paisiblect jusqu'ici si heureuse
f Applaudissements.)
Eli bien, j'o'se le prédire, cette politique de
combat, on ne réussira jias a l'implanter dans
notre patrie. La violence n'a pas de durée, via-
lenta non durant(Explosion d'enthousiasme
Cris de non non
Le peuple beige a profondément ancré, dans le
cceur le sentiment de la justice et du droit;
n'est pas fait pour courber le front sous n'importe
quelle tyrannie. II se souvient des traditions de
ses ancêtres, de ces rudes communiers flamands
k la tête dure, on me le disait ce matin,
dont les ames fidèles k Dieu, au souverain, k ]a
patrie, mais vaillantes et fières, semblent palpj.
ter encore sous les voütes de eet antique monu
ment, et nous animer tous de leur souffle virfl
üui, k son heure, légalement, mais fermement
il saura dire aux violents vous n'irez pas plUs'
loin (Trës-bien.)
Je salue, en passant, les rives heureuses, 04
se déroulent, comme des tableaux calmes et
récents, les actes des ministres de la concilia
tion et de la paix, de 1870 a 1878je salue ces
rives paisibles, et je vous le dis avec conviction-
nous les reverrons bientót! Ah, Messieurs, on ne
donnaitpas alors aux gouverneurs, sur les élus
de la province, je ne sais quelle mission de con
trole, d'espionnage, de surveillance ou de dé-
lation.
On disait a cette époque aux gouverneurs de
province vous serez les gouverneurs, non d'un
parti, non d'une coterie ou d'une association
mais les gouverneurs de tous vous agirez dans
une sphère impartiale et sereine, au seul profit
des progrös moraux et matériels de la province
qui vous est confiée, vous serez en un mot les
Réprésentants du Roi et du gouvernement.
Cette mission, Messieurs, devant Dieu et de
vant ma conscience,dans la mesure de mes forces
et de mes moyens, je l'ai fidèlement remplie.
(Oui! ouiJ'en appelle a vous, mes vieux et fi
dèles amis de l'arrondissement d'YpresDites
dites bien haut, que le ministre qui a osé préten-
dre a la Chambre, que j'avais laissé parmi vous
le souvenir d'un fonctionnaire partial, dites què
ce ministre s'est trompé ou a voulu tromper la
pays. (Oui,il a menti.) J'en appelle a vous, mes
amis de Bruges, qui avez entouré mon avène-
ment et entourez ma chute de tant de respect et
d'estime; j'en appelle a vous tous; j'en appelle
même, avec confiance, A vous qui n'êtes pas ici
qui étiez et qui êtes demeurés mes adversaires
honnêtes et loyaux. (Bravos.) Mais, messieurs
si j'ai su garder la voie qui m'avait été tracée'
j'en suis bien récompensé aujourd'hui. J'en ai
été récompensé tout de suite par le concours si
confiant, si actif, si éclairé, si fécond que m'ont
prêté les membres du conseil provincial et de la
députation permanente; mes collaborateurs ad-
ministratifs d'abord, bientót, ils ne me démen-
tiront pas mes amis fidèles et dévoués.
C'est a ces hommes, messieurs, c'est a ces
amis, qui représentent notre patriotique et ca
tholique province d'une manière si vraie, si com
pléte, si adéquate, si je puis dire ainsi, que je
vous propose de boire, avec toute l'effusion d'un
coeur reconnaissant. Aux membres du conseil
provincial de la Flandre occidentale, a leur ac
tif, a leur zélé président, mon honorable ami M.
De Cock(Bravos.)
Puissent-ils, dans l'intérét d'une bonne admi
nistration, voir renaitre cette concorde, cette
union, que je me félicitais naguère de voir éta-
blir entre le chef de la province et ses représen
tants autorisés! L'union, messieurs, elle ne fait
pas seulement la force, elle engendre aussi et
rópand la prospérité
Toute la salie éclate en bravos et les cris
de V7»e Ruzette.' se font entendre pendant
plusieurs minutes. L'émolion est indicible et
il n'y a qu'un cceur et qu'une ame pour
acclamer le fonctionnaire éminent qu'un acte
arbitraire a enlevé au gouvernement de la
West-Flandre. Ah! si M. Rolin avait vu ce
qui s'est passé au banquet du 22 septembre,
comme sa face eüt blémi de bonte et de co-
lére! Les échos de nos Halles séculaires ont
dü porter aux oreilles de M. le procureur
Heyvaert les accents joyeux des six cents amis
qui se pressaient autour de M. Ruzette; mon
sieur le procureur peul aujourd'hui, s'il veut
étre reporter exact el consciencieux, aller
redire a Bruxelles comment on apprécie a
Bruges la politique des hommes du 11 Juin,
et ceque l'on pense des émules de Van Maa
nen et de nos Gambelia au petit pied.
A ces toasts succéde celui de M. le procu
reur général De Vos a M. le prince de Cara-
man Chimay. Ce magistral élevé, qui depuis
bientót quatre ans apporte a la justice consu
laire organisée en Egypte par les puissances
européennes un concours si actif el si éclairé,
s est placé exclusivement sur le terrain du
dioil et de la Constitution pour apprécier les
actes destitutionnels du ministère. II ressort
des graves paroles qu'il a prononcées un en-
seignement qui, si Ie pays avait affaire a des
hommes capables d'enlendre raison, les fe-
rait réfléchir sérieusement.
M. DeVos ne figure pas dans nos rangs,
mais toute injustice, tout acte arbitraire ré
volte sa conscience, el, en congé dans sa
patrie, il' a voulu venir a Bruges, oil il a
laissé de si honorables souvenirs, oü il a le
droit d étre enlendu en sa qualilè d'électeur,
'I a voulu, disons-nous, se joindre a des cen-
lames de catholiques, accourus de loutes les
coutrees du pays, pour dire au ministère:
ons avez mal agj, vous avez compromis
voire autorité, votre dignilé, el moi, servi-
teur e la justice, je me suis rendu ici, moi
1 )éral, pour prolester avec mes concitoyens
conti e vos agissements despotiques.
Ment ion nons encore les toasts de:
1 M. Soudan, membre de la députation
peimauenie, a la ville de Bruges en la per*
EE 22 SEPTEMBKE.