énergiqueel compléte des liberlés inscriles dans la Constitution beige en faveur des calholiques. Ce programme offre, on Ie voit, un vaste champ au zéle et aux efforts des membres de la nouvelle Sociélé. Sa réalisation, pour- suivie avec tact et circonspeclion, répondrait a un besoin évident de la situation: l'énergie dans la résistance el Ia persévérance dans Taction II ne nous reste qu'a souhailer plein succes a la Sociéte des intéréts calholiques en lui adressant celte parole inscrite sur ledrapeau des zouaves pontificaux du Canada: «aime Dieu et va ton chemin! FACÉTIES LIBÉRALES. On lit dans Ie Dien Public Le Journal de Gand trouve plus sévéres que justes les observations que nous a suggérées le baccarat d'Ostende. A cette peccadille commise sous les auspi- pices de I'incomparable Jan Van Iseghem, il oppose le noir tableau du dévergondage pa- tronépar certainesadministralions cléricales. Figurez-vousquedans la commune de D... le Journal de Gand ne vent pas rnème la nommer tellemenl il est saisi d'horreur et de dégout le bourgmestre a oublié ses de voirs jusqu'a autoriser et a encourager un concours enlre les b live uses de café!!.. N'est-ce pas Ie comble de la dégradalion? Et que sont en regard de ces inousiruosiiés morales les légers accrocs a la loi sur Ie jeu qu'abrile sous ses lambris le somptueux Kursaal d'Ostende II fan I entendre le Journal de Gand dé- crire l'orgie de café au lait, patronée par la commune de D... Nous ouvrons les écluses et nous laissons déborder cette vertueuse in dignation Au jour et a l'heure du concours, un certain nombre de femmes de cinquanle ans au minimum, s'assembléreol aulour de I'es- trade élevée par la munificence des édiles de D MM. les commissaires cliargés de régie- menter le concours el choisis a cel effet par- mi les cléricaux les plus immaculés de ia commune, constalérent avec dépit que les concurrentes n'étaienl pasaussi nombreuses qu'ils l'avaienl espéré. 1 Is furenl plus décus encore quaud la plupart des matrones ins criles pour participer a la féte, leur notifié- rent que les prix offerts n'élaient pas en rapport avec les difficultés du concours el parlérent de se retiree. Aux grands maux les grands remédes: craignanl de voir avorler la partie, M. le président fit apporter du cabaret le plus voi- sin, quelques litres de geniévre. De larges rasades furent versées a la ronde, el les mal - heureuses femmes auxquelles t'intelligent impresarie des plaisirs du public venait de meltreainsi du cceur au ventre, se hasardè- rent a escalader l'estrade en se tenant a la rampe. Une table fut apportée et, sur cette table, un énorme chaudron d'eau bouillante, dont un des servants de la commission retira, d Caide d'une pince de ferune douzaine de lasses en faience grossiére dans lesquelles fut versé a pleins bords dn café en ebullition ap- porté en toute bate. Celle des concurrentes qui réussiraita vider la première une des lasses otïerles par la solicitude de l'adminis- tration, serail laureate de droit; les autres suivraient et obtiendraient des recompenses proporlionnées a leurs mérites. Le stimulant du geniévre, Eespoir de ga- gner, au prix de quelques briilures, une douzame d'aunes de colonnade, une jupe de laine ou quelques paires de lias, l'aisaient faire aux concurrentes les plus courageux efforts pour attaquer l'horrible breuvage. El- les le couvaient des yeux, se basardaienl a porter la mam a la faience surchauffée de la tasse, mais aucune d'enlre elles ne se sen la i t la force d'approcher la lasse, de ses lévres, irialgré les paroles d'encouragement que MM. du jury prodiguaient avec bienveillance a chacune d'elles. Les mouvemeots convulsifs de ces miséra- bles femmes, l'expression d'avidité el de souffrance qui se peignail sur leurs faces convulsées, excitaient a un degré indicible la gaité de l'assistance; MM. les commissaires [lartageaient Thilarilê générale el des paris s'engageaienl. Tout a coup la femme d'un charbonnicr d'un faubourg, plus stoïque que ses rivales, peut-élre blmdée par le geniévre conlre Tim- pression atroce d'une bruiure générale de J'cesophage, saisit la lasse placée devanl el le, et la versa d'un coup au fond de son large gosier. Des cris de joie, des acclamations el des bravos saluérenl cel acte béroïque de dégra dalion. le premier prix fut adjugé a l'unani- inité en recompense d'un lel exploit, et pen s'en fallut quel'héroïne du concours subsidié par i'adminislralion communale de D ne lïii portee en triomphe. Tout en faisant la part de l'exagération dont ce récit est visiblement empreint, nons avouons volonticrs que le concours des bu- veuses de café de D.... ne conslilue pas un a exemple bon a imiter. Mais le Journal de Gand nous semble dé- passer la mesure lorsqu'il met ces grossières el rustiques pochades en regard des raffine- menlsdu Kursaal. Les buveuses de café se brülenl lout au plusla langue; quedejoueurs qui se bril lent la cervelle! Le concours de D-... n'a ruïne personne; Ie. Journal de Gand oserait il en dire autant du baccarat oslen- dais L'avocal officieux de Jan Van Iseghem conclut par le trait suivant Que l'on melte en parallèle avec de sem- blables divertissements (le concours des buveuses de café,) le programme des fètes qu'organisenl les villes libérales, et dont lesjournaux de la grande école de respect ne inanquenl jamais de faire la critique passionnée Nous nous batons du suivre le conseil du Journal de Gand et nous concluons du pa- relléle snggéré par la feuille libérale que, sans étre a conseiller, le concours des bu veuses decafé est, a lout prendre, bien moins scandaleux que les orgies publiques annuel- lemer l organisées par certaines grandes vil les libérales sous prélexle de bals populaires. II se donne la des lecons d'ivresse précoce et de débauche adolescente qui conlraslent singuliérement avec les conseils d'épargne et d'économie que les pédagogues gueux af fectent a tout propos d'adresser a leurs éléves. Ne trouvez-vous pas, lecleur, que le Jour nal de Gand a perdu une belle occasion de se taire?... On lit dans la Patrie Depuis quelque temps, une souscription de cinquante centimes par personne avait été ouverle parmi les membres de la Concor de. afin d'offrir a Madame Ruzette, présiden te du comité des dames du Festival, un bou quet en lémoignage de reconnaissance des efforts qu'elle a fails en faveur de la réussite de cette oeuvre. Ce bouquet en fleurs naturelles et d'une valeur de prés de cent francs, sera présenté demain a Monsieur le chevalier Ruzette, Madame Ruzette étant encore retenue en France. Nous saisissons cette occasion pour faire connaitre un trait de générosité qui honore la digne compagne de notre gouverneur relevé. Les dames calholiques de la ville de Bru ges s'élaient unies dans le bul d'offrir a Madame Ruzette un objel d'art comme hom mage d'eslime et de dévouement. Des tnil- liers de francs avaient déjè été recueillis, quand Madame Ruzette, consultée a ce sujet, déclina rhonneur qu'on voulut lui faire et insista, puisque les fonds élaient faits, pour que l'ceuvre d'art fut convertieen une forida- lion charitable. On se rendit a l'inslance de la noble dame et afin de répondre aux aspirations de son cceur généreux on décida qu'un lit, en faveur d'une jeune orpheline de Bruges sera fondé, a perpétuilé, a l'institut des Soeurs de St- Vincent de Paul, de notre ville. Celle fondalion prendra le nont» de Fonda- tion Bijzette d'Anethan et en rnème temps qu'elle perpéluera le souvenir de cette hono rable familie, rappellera aux gériérations futures la mesure odieuseet inique a laquelle un Rolin-Jaequemyns a attaché son oom. MANIFESTATION NATIONALE EN L'ÜÜNNEUR DE M. RUZETTE, La Patrie nous rapporte au sujet de celte manifestation les détails les plus intéressants, Nous en reproduisons ici quelques extrails Et d'abord mentionnous la démarche du Bureau de la Fédéralion des Cercles repré- senté par MM. le baron Van Caloen, ancien sénateur, A. Neut, secrétaire-général de la Fédéralion, baron Belhune, F. Belpaire et Victor Henry, chez M. le chevalier Ruzette. II s'agissait de lui remetlre l'adresse votée en assemblée genérale des Cercles fédérés, adresse d'énergique protestation contre l'acte brutal de M. le ministre Rolin. M. le chevalier Ruzette a répondu avec une vive émolion a l'adresse des Cercles. De toules les manifestations dont il a été l'objet depuis son relèoernenl, il en est peu qui l'aient aussi (irofondément louché que cette expression cordiale des sentiments de la Fé déralion, cette representation active de ce que le pays.compte de vraimenl dévoué a la cause religieuse el nationale. Pendant que le bureau des Cercles s'enlre- lenait avec M. Ruzette, il s'est produit un incident touchant: l'arrivée d'une députation d Yprois, les anciens administrés de M. Ru zette comme commissaire d'arrondissement, pendant sept ans. Ces hommes de cceur onl lenu a venir attester de nouveau l'allache- menl qu'ils portent a leur ancien commissaire et le souvenir inefiacable qu'ils gardenl de son administration impartiale. II n'est pas vrai, s'est écrié le respectable président de cette députation, que jamais vous avez été un fonctionnaire de partiVous représenliez Ta u tori té dans la plus haute acception du mot, ne voyant que la justice et l'intérét général et il n'y a qo'unevoix dans l'arron- dissement d'Ypres pour le reconnailre et Ie proclamer. La mauvaise foi et les passions haineuses d'adversaires déloyaux out seules pu dire le contraire. II était une heure et demie lorsque M. le chevalier Ruzette que la commission organi satrice du banquet élail allée chercher en voilure, est arrivé aux Halles. Sur tout le parcours, l'honorable gouverneur relevé a été constamment acclamé par la foule. Les cris de Vive Ruzette partaient de loutes paris nombreux et spontanés une vérilable ovation, ovation de bon aloi celle-la et qui n'a rien de commun avec les salurnales orga nisées par In guenserie C'élait la ville de Bruges, la Flandre catholique, le pays entier, représenté par ses Cercles, qui houorait la victime de la politique deslitutionnelle. Mais c'esl dans la salie du banquet surtout que l'accueil fait a M. Ruzette a pris des propor tions formidables. Jamais, non jamais, nous n'avons assisté a pareille explosion d'enthou- siasme. Tout le monde est debont, agilant serviettes et mouchoirs, et le cri de Vive Ruzette reten li t avec une force et une per- sistance grandioses. De nombreux cris de A bas Rolin se mélenl a cette acclamation qui ne cesse que lorsque le héros de la féte a pris place a la table d'honneur. Celte table est présidée par M. De Cock, président du conseil provincial de la Flandre occidentale. A sa gauche se trouvent places le vénérable chanoine Andries, ancien mern- bredu Congrés national, admirable vieillard qui porie allègremenl ses quatre-vingts ans et qui rappelle a tous une époque, hélas, trop oubliée parfois; MM. le baron Kervyn de Leltenhove, représentant; Leirens-Eliaert, sénateur; Van Ockerhout, ancien sénateur le comte de Limbourg Slirum, sénateur de Furnes-Ostende Van Outryve d'Ydewalle, réprésentant; Biebuyck, idem; F. AVasseige, président du Cercle catholique de Namur; Soudan, membre de la députation perma nente; Ronse, écheviri de la ville de Bruges; Bolle, président du Cercle de Louvain; Struye représentant; Cauwe, échevin de Bruges; Spilleboul, président du Cercle catholique d'Ypres; Médard Jacobs, avocat cl conseiller provincial a Louvain baron de Haulleville, rédacteur du Journal de Rruxelles, etc. A la droite nous remarquons MM. le che valier Ruzette; A.Visart, notre bourgmestre; baron Van Caloen de Gourcy de Coninck, sénateur; baron Bélhune, idem; baron Sur- mont, idem Devos, procureur-général au Caire (Egypte); Léon Visarl, re[irésentanl; Mulle deTerschueren, idem; baron deCrom- brugghe, échevin Amand Neut, secrétaire général de la Fédéralion des Cercles; comte Louis de Briey, représentantcomte A. de Grünne, du Cercle de Tongres; Jules de Burlet, bourgmestre de Ni velles; Van Mee, Verhaeghe, membres de la deputation per manente et Breydel, conseiller communal. Mention nons encore MM. De la Roche de Soignies et Mabille, professeur a l'universilé catholique de Louvain. La salie du banquet, l'anlique salie des Halles offre un coup d'ceil magnifique la table d'honneur domme huil grandes tables pa railélement disposées autourdesquellesG03 convives sur 678 out pris place. Le buste du roi, enloure d'arbustes et de drapeaux, s'elève au fond a l'autre bout se trouve l'estrade destmee a l'orchesire. II n'y a qu'une voix poi.r admirer l'agencement intelligent et la direction excellente donnés a la féte. Tout marchea souhait, le service est régu lier, rapide et parfait. Le menu, un vrai chef d'ceuvre de lilho- graphie, porte un frontispice surmonté d'un I ion gardant la Constitution el protégeant les armciries des families Ruzette et d'Aoethan. Le frontispice est entouré des armoiries des ncuf provinces. Pendant la première partie du banquet, la musique d'Ypres a exéculé plusieurs mor- ceaux et a été applaudie comme elle le méri- tait son directeur, M. Wenes, a étécompli- menié par M. De Cock, président du banquet. L'on arrive sans tarder a l'heure des toasts. Voici l'ordre dans lequel ils onl été portés. M. le président De Cock a d'abord porté la santé du roi. Aprés ce toast, vivement applaudi, a snivi le toast a M. le chevalier Ruzette. Rarement l'honorable président du conseil provincial a été aussi bien inspiré: les acclamations qui l'interrompent a tout instant disent avec quelle fidélité el quel bonheur d'expression, il s'est fait TinUrprêle des sentiments de l'assemblée. Voici ce toast vibrant de patrio- listne A Monsieur le chevalier Ruzette, C'est en ma qualité de président de l'associa- tion conservatrice de Bruges, qu'il m'éclieoit de présider le banquet, ou plutót cette imposante manifestation de l'opinion catholique; c'est com me tel, que je viens vous proposer le toast a M. le chevalier Ruzette, gouverneur relevé de notre Flandre, en l'honneur duquel vous êtes venus ici si nombreux et de toutes les parties du pays, pour lui donner un éclatant témoignage de vos sympathies. (Applaudissements a tout rompre, cris de vive Ruzette M. le chevalier Ruzette avait su, tant a Ypres, oü il remplit pendant prés de sept ans les fonc- tlons de commissaire d'arrondissementqu'a Brugescomme gouverneur de la province prouver son intelligence des affaires, et de plus, il avait su gagner, par son esprit de modération, par la bienveillance et l'aménité de son carac- tère, l'affection de ses amis politiques, et, cliose plus rare, plus difficile, l'estime et le respect de ses adversaires même. (Très-bien Aussi ce haut fonctionnaire, si honorable, si digne, ne pouvait trouver grace, devant un mi nistère, qui renferme dans son sein, des hom mes qui osent représenter les catholiques, comme des révolutionnaires, des ennemis du Roi et du Pays. (Gris de désapprobation.) II n'est pas besoin de protester, contre des accusations aussi odieuses qu'audacieuses. Nous ne sommes nous, ni des révolutionnaires ni des ennemis du Roi ni du Pays. Tous les antécédents du parti catholique, du parti conservateur, sont la pour l'attester. C'est vrai S'il y a des révolutionnaires en Belgique, il faut les chercher dans les rangs de ceux qui envoient, a la Chambre des Représentants, les champions les plus fougeux du socialisme. (Adhésion.) L'imposante réunion de ce jour, a non seule- ment pour but, de témoigner de nos respects a M. le chevalier Ruzette, mais aussi de protester contre les agissements d'un ministère intolérant etdespotique, qui ne vise qu'a une seule cliose, c'est de faire la guerre, a tous les intéréts, a toutes les aspirations catholiques, et qui semble s'inspirer des tristes exemples, donnés il y a un demi siècle par un ministère anti-national, j'ai dit le ministère Van Maanen, d'odieuse mémoire. {Adhésion.) Qu'il ne l'oublie pas: On ne méconnait pasen vain les libertés et les sentiments d'un peuple, profondément attaché a la foi de ses péres et a ses institutions nationales. A M. le chevalier Ruzette. M. le chevalier Ruzette se léve ensuile et remercie les catholiques présents de la tna- nilestalion nouvelle qu'ils ont organisée en son honneur. Prononcée d'une voix forte qu'accentue une profonde émolion, la réponse de M. Ruzette est entendue daris toules les parlies de la salie. Pas un mot n'échappe a l'assistance qui ralifie par ses applaudisse ren Is les belles paroles de ce sympathique orateur. Quelle difference entre ce langage calme, noble el digne, et les philippiques violenles et rageuses des oraleursdu libéra lisme rolinien Maisdonnons la parole a M. le gouverneur relevé Messieurs, Je vous remercie de m'avoir offert par cette manifestation magnifique, l'occasion d'exprimer publiquement, la reconnaissance dont mon ame dóborde, pour tant de marques d'estime et de sympathie, qui m ont été donnéos au lendemain de ma destitution. Ces témoignages d'estime et de sympathie sous des formes diverses et touchantes, me sont venus de la ville de Bruges, d'abord, et de la province, de cette chère et nobleWest Flandre que j ai appris a aimer depuis liuit ans et qui me rend si généreusement l'affection que jo lui ai vouée. En parcourant des yeux ces tables immenses et ces nombreux convives, accourus de toutes parts a ce banquet, je constate aujour- avec un legitime orgueil, qu0 ces témoi gnages me viennent du pays entier, du pays dans ce qu'il compte de plus élevé, de plus indé- pendant, de plus respectable(Cest vrai.) Je sais cependant, Messieurs, et je n'ai pas la fatuitè de penser que cette imposante mani festation s'adresse aux mérites modestes de 1 administrateur si brusquement relevé - ie sais qu il s'agit avant tont ici d'une protestation energique et solennelle contre le régime de proscription et de violence, contre la politique de division et.de haine entre les citoyens qu'a 1 encontre de'notre devise nationale, le minis tère, ne le 11 juin, voudrait inaugurer dans notre Belgique si paisiblect jusqu'ici si heureuse f Applaudissements.) Eli bien, j'o'se le prédire, cette politique de combat, on ne réussira jias a l'implanter dans notre patrie. La violence n'a pas de durée, via- lenta non durant(Explosion d'enthousiasme Cris de non non Le peuple beige a profondément ancré, dans le cceur le sentiment de la justice et du droit; n'est pas fait pour courber le front sous n'importe quelle tyrannie. II se souvient des traditions de ses ancêtres, de ces rudes communiers flamands k la tête dure, on me le disait ce matin, dont les ames fidèles k Dieu, au souverain, k ]a patrie, mais vaillantes et fières, semblent palpj. ter encore sous les voütes de eet antique monu ment, et nous animer tous de leur souffle virfl üui, k son heure, légalement, mais fermement il saura dire aux violents vous n'irez pas plUs' loin (Trës-bien.) Je salue, en passant, les rives heureuses, 04 se déroulent, comme des tableaux calmes et récents, les actes des ministres de la concilia tion et de la paix, de 1870 a 1878je salue ces rives paisibles, et je vous le dis avec conviction- nous les reverrons bientót! Ah, Messieurs, on ne donnaitpas alors aux gouverneurs, sur les élus de la province, je ne sais quelle mission de con trole, d'espionnage, de surveillance ou de dé- lation. On disait a cette époque aux gouverneurs de province vous serez les gouverneurs, non d'un parti, non d'une coterie ou d'une association mais les gouverneurs de tous vous agirez dans une sphère impartiale et sereine, au seul profit des progrös moraux et matériels de la province qui vous est confiée, vous serez en un mot les Réprésentants du Roi et du gouvernement. Cette mission, Messieurs, devant Dieu et de vant ma conscience,dans la mesure de mes forces et de mes moyens, je l'ai fidèlement remplie. (Oui! ouiJ'en appelle a vous, mes vieux et fi dèles amis de l'arrondissement d'YpresDites dites bien haut, que le ministre qui a osé préten- dre a la Chambre, que j'avais laissé parmi vous le souvenir d'un fonctionnaire partial, dites què ce ministre s'est trompé ou a voulu tromper la pays. (Oui,il a menti.) J'en appelle a vous, mes amis de Bruges, qui avez entouré mon avène- ment et entourez ma chute de tant de respect et d'estime; j'en appelle a vous tous; j'en appelle même, avec confiance, A vous qui n'êtes pas ici qui étiez et qui êtes demeurés mes adversaires honnêtes et loyaux. (Bravos.) Mais, messieurs si j'ai su garder la voie qui m'avait été tracée' j'en suis bien récompensé aujourd'hui. J'en ai été récompensé tout de suite par le concours si confiant, si actif, si éclairé, si fécond que m'ont prêté les membres du conseil provincial et de la députation permanente; mes collaborateurs ad- ministratifs d'abord, bientót, ils ne me démen- tiront pas mes amis fidèles et dévoués. C'est a ces hommes, messieurs, c'est a ces amis, qui représentent notre patriotique et ca tholique province d'une manière si vraie, si com pléte, si adéquate, si je puis dire ainsi, que je vous propose de boire, avec toute l'effusion d'un coeur reconnaissant. Aux membres du conseil provincial de la Flandre occidentale, a leur ac tif, a leur zélé président, mon honorable ami M. De Cock(Bravos.) Puissent-ils, dans l'intérét d'une bonne admi nistration, voir renaitre cette concorde, cette union, que je me félicitais naguère de voir éta- blir entre le chef de la province et ses représen tants autorisés! L'union, messieurs, elle ne fait pas seulement la force, elle engendre aussi et rópand la prospérité Toute la salie éclate en bravos et les cris de V7»e Ruzette.' se font entendre pendant plusieurs minutes. L'émolion est indicible et il n'y a qu'un cceur et qu'une ame pour acclamer le fonctionnaire éminent qu'un acte arbitraire a enlevé au gouvernement de la West-Flandre. Ah! si M. Rolin avait vu ce qui s'est passé au banquet du 22 septembre, comme sa face eüt blémi de bonte et de co- lére! Les échos de nos Halles séculaires ont dü porter aux oreilles de M. le procureur Heyvaert les accents joyeux des six cents amis qui se pressaient autour de M. Ruzette; mon sieur le procureur peul aujourd'hui, s'il veut étre reporter exact el consciencieux, aller redire a Bruxelles comment on apprécie a Bruges la politique des hommes du 11 Juin, et ceque l'on pense des émules de Van Maa nen et de nos Gambelia au petit pied. A ces toasts succéde celui de M. le procu reur général De Vos a M. le prince de Cara- man Chimay. Ce magistral élevé, qui depuis bientót quatre ans apporte a la justice consu laire organisée en Egypte par les puissances européennes un concours si actif el si éclairé, s est placé exclusivement sur le terrain du dioil et de la Constitution pour apprécier les actes destitutionnels du ministère. II ressort des graves paroles qu'il a prononcées un en- seignement qui, si Ie pays avait affaire a des hommes capables d'enlendre raison, les fe- rait réfléchir sérieusement. M. DeVos ne figure pas dans nos rangs, mais toute injustice, tout acte arbitraire ré volte sa conscience, el, en congé dans sa patrie, il' a voulu venir a Bruges, oil il a laissé de si honorables souvenirs, oü il a le droit d étre enlendu en sa qualilè d'électeur, 'I a voulu, disons-nous, se joindre a des cen- lames de catholiques, accourus de loutes les coutrees du pays, pour dire au ministère: ons avez mal agj, vous avez compromis voire autorité, votre dignilé, el moi, servi- teur e la justice, je me suis rendu ici, moi 1 )éral, pour prolester avec mes concitoyens conti e vos agissements despotiques. Ment ion nons encore les toasts de: 1 M. Soudan, membre de la députation peimauenie, a la ville de Bruges en la per* EE 22 SEPTEMBKE.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2