A V \J> ENCORE UN TRAIT DE GUEUX. Orban un congé illimité sans qu'il l'cüt de- mandé. On devinc Ionic la portee d'une pareille mesure, et il est bien a craindre qu'elle ne soit i'annonce de la prochainc suppression de la legation beige prés Ie Saint Siége. Ainsi Ie ministère liberal arrivé au pouvoir en Belgique, lieut a dunner Ie signal de Ie traliison suprème qui a pour bul d en lever au Vieaire de Jesus Christ Ie dernier lambeau de sa souverainelé. Et dire que ce cruel aiïront vient de la Belgique, dece pays qui oucupe tine si large place dans les sarnies affections c'u Pape Léon XIII II faut bien reconnailre a ce (rail qu'il n'est rien de sacré pour les revolulionnaires ni la graiiiude, in les convenances, ni le respect du malheur» A ce propos, le Nonl publie un article significatif que nous enregrislrons avec em- pressemeni. Les attaches de ceiie feuille avec la chancellerie russe n'etant un iriyslère pour personne, eel article a surloul en ce moment one importance capilale Une question, écrit le No id, qui semble devoir créer de sérieux embarras an cabinet constitué a la suite des elections du 11 juin, quelle que soil la decision a laquelle il s'ar- réte, est celle du maintien on de la suppres- de la legation de Belgique au Vatican. Nolons d'abord ce fail incontestable que depuis son avénement Léon XIII a fail de sé rieux efforts pour renouer les relations entre Ie St-Siége et les pays avec lesquels ces rela tions avaient élé rompnes sous le Pontifical de Pie IX Ie nouveau Pape clierche a se rapprocher de plusicurs nations qui out beaueoup tnoins de liens avec l Egiise ro- maine que le pleuple beige, rAllemagne, la Suisse, I'Ai gleterre et la Russie nolamment, qui en grande majorité n'apparliennenl pas au culte catholique, D'aprés tous les renseignements qui nous parviennent, les négociaiions entre le gouvernement prussien. celui dont la rup ture avec Ié Saint-Siége avail eu le plus d'é- elat, etle Vatican, soul en bonne void, il est pet mis de suppose»' (/ne les efforts du nouveau I'onlife, pour urn ver ii une enten te urea les autres gouoe me merits, ne seront ni tnoins persistants ni moms fructueux que ceux qu'il fail d Berlin. La situation n'esldonc plus la mèmeaujonr- d'bui qu'a l'époqueoü des membres du cabi net beige out prononcè les paroles sur les- quelles on se fonde pbur soutenir qu'ils ne sauraient. saus se coiilredue, mainteuir la légalion de Belgique auprés du Vatican. 11 serail étrange, on l'avo'uera. que la Bel gique, aprés avoir conservé intacts les rap ports entre elleel Ie Saint Siége a uneépoque oii plusieurs aulres IJials crurent nécessaire, dans t'intérèl du développem.enl paisible de leurs institutions pohliques, de rumpre tout lien avec la Papauté, se mit a elïecluer cette rupture au moment précisément ou les Eutls dont nous venons de parlor se disposent a renouer leurs relations, et, qui plus est, au moment ou des rapports réguliers paraissent sur le point de s'élablir entre le Saint Siége et des gouvernements qui a u pa ra van l ti en avaienl pas eu avec lui. Le gouvernement doit compter avec les sentiments d s populations calhohques, el tl est certain qu'aujourd'hui en iegard de ce qui se passé dans Ie reste de I Europe, tl lui serail beaueoup plus difficile de justifier vis a-vis des populations calhohques inème éelairées la determination qu'on lui eonseille de prendre. Lorsqu'un bomme lel que le prince de Bismark,dans un paysen majorité protestant, saisit avec einpressenieut la main qu'on lui offre pour faire cesser les confhts, le minis tère d'uii pays essentielleinenl catholupie est assurémeni autoriséay réfléchir a deux fois, dans rmlérèl ir.ème de la cause qu'il repré- sente, avant de s engager daus uue voie qui peut conduire a une jutte de la inème na ture. Si un ministère liberal peut daiguer s'abais- ser jusqu'a rétléchir encore, nous recoin- mandons a M. Frère ei a ses confrères de médiler les reflexions étnises par le Nord. Elles méritenl quelque attention et se pas sent (ie tout commenlaire. M. Van der Linden d'H oog li vorstboorg- mestre de Resleigne, a légué a la fabrique de l'église de Limal, des irnmcubles com- prenant I hectare 34 ares de pré, etc., a charge de faire dire 52 messes pour le repos de son ame a raisoti de 2 francs par messe. Le saerisiain Rara est encore jnterveuu el a réduit l'honoraire ii 1 franc, en verin d'un tarif de nivose an 12, tombé en desuetude. Comme dans l'affaire d'Ouckene, M. Bara a élé inspire encore par sa baiiie fougueuse centre Ie clergé, a qui tl doit tuut, le pain que, jeune, il a mange, rinstruction dont tl fait un si mauvais usage. Ni sous Guillaume 1", ni sous aucun des ministères Itbéraux ou calhohques qui se soul succèdé depuis 1830, co tarif n'a été appliqué en outre, depuis nivose an XII les conditions de la vie out tolalemenl change; mais tl est écrit au N° 16 de la rue de la Lot que tuut ce qui concerne 1clergé cal frqppc deréprobatiuu. Au prétre a perséculion, non pas ouvertenosguenx moderncs sont encore Irop laches pour cela, mais la perséculion souqioise, hypocrite, et en nième temps qu'ils la praliquent, Is voudraient que leclergé s'absiint de les com- bn It re C'esl l'inconséquciice ajoulée a l'arbi- tratre. Mais que ferait M. Rara si Ie clergé de l'église de Limal rtfusait de dire des messes a l'honoraire de 1 franc? La donation res- terait elle sans l'exéculion des conditions auxquelles el le a élé faile Et dans l'afllnria- tive, les héritiers n'auraient-ils pas le droit d'ert exigèr la restitution, sauf a faire rem- plir les conditions d'une autre maniére C'esl la question que nous voudrions voir examiner par des jurisconsultes. UN ÉVÈQUE. Nous lisons dans le Temps, journal pro testant, liberal el républicain de Paris On se souvient peut-èlre que nous avons annoncé, il y a quelques inots, I'arrestation en Corée d'un évèque francais, Mgr Ridel, ainsi que celle de plusieurs autres mission- uaires, Francais également. Par suite de I'interveiition des ministres cbinois auprés des autorités eoiéennes, le courageux évèque vient d'écliapper a des supplices horribles, préliminaires d'une mort violente. II se trouvait enfermé dans la prison d'une ville du centre de la Corée, s'atlendant chaque jour a ét re décapitè, quand soudat- nement est survenu l'ordre de le conduire a Fang Wang Sltari de la, Mgr Ridel fut es corte jusqu'a la ville chinoise de Moukden, ou l'un de nos compatrioles avail mission de l'atteiidrc, on devme avec quelle anxiélé. II est arrivé a New Chang au commencement de juillel. mais dans un état de faiblesse im possible a décrire. Pendant la durée de son voyage, Mgr Ridel a été insulté a chaque pas par les populations irritées, el tl cut élé en bulte a de cruels Iraitemenls ,de leur part si ses gardes ne l'eussent défendu en disant que le prisonnier était sous la protection de l'empereur de. Chine. II est vraiment miraculeux que l'évèque ait pu échapper au martyreet aux souffran- ces qu'endurent les detenus dans les prisons coréennes. Une poignée de nz et une éeuelle d'eau. voila ce que recotveiii journelleinent les inalbeureux qui s'y irouvent enfermés. Pour lil, Ie sol; pour compagnons, des vo- leurs de grand cliemin, des joueurs et des assassins. Trois fois déja, Mgr R del a été eondatnné a mort en Coree, et trois fois il a réussi a s'écbapper. Conduit un jour devant le grand juge, le courageux missionnaire reent l'ordre de se prosteruers'y étarit refusé énergique- menl, on le tlagejla. Quand le juge vit que les mauvais iraitemems ne triomphaienl pas de sa résistance, il Ie traita avec plus de bienveillance et lui permit de s'asseoir pen dant tout le temps que dura son interroga- loire. Soul, un liomnie doué d'une constitution do hjr coiiinie celle de Mar Rulel a [to sur- vivre a taut d epreuves. Un de nos amis qui I a vu an moment de son arnvéea New-Chang l'a trouvtï Iiés-pale. ués-affaibli de corps et portanl encore sur son visage des traces de coups récents, mais auvsi énergique dans sa volonte (pie par Ie passé. On ignore ce que sont deveuns les mis- sionnaires "irrèlés en mème lemps que l'evè- que. On suppose que. cmiime lui. iis seront rendus procliaine'uieiil aux autorités clli- noises. Si un journal liberal beige rfit du raconter ce marlyred'un evèque catholupie, nuldoule i|iie Ie missionnaire n't ut etc autant outrage par les scribes guoux qu'il l'a été par les barbares de la Corée. II fanl savoir get: an Temps de I'udmira- tion et du respect qu'il sail témoig'ner a la noble viciitne des bailies et des ignorances pa ten nes. O i lit dans la I'utrie: Malgré I'elendue de notre compte-rendu de la fète de Dimanche dernier, il est divers incidents intéressants qui nous out échappé el que nous voulous faire connaitre a nos leeteurs: nous voulons parler des beaux bou quets qui ont été offerts a Monsieur le che valier Ruzclte par les membres de la Con corde, par la Socièté des Fanfares d'Ypres, et enfin par le Cercde catliolique d'Anvers, bouquet présenté par une deputation a la téte de laquelle se trouvait M. Belpaire, pré sident du Cercle. Le premier, tout en immortelles, est un vrai chef-d'oeuvre de compostlien et d'exé- cution, tl porle au centre une couronne hé- raldique; une inscription, dont le premier mot enloure la couronne, se déroule ctisuite en lettres d'or sur un large ruban moiré: Huide uan Mijnheer Bulder en Mtorouw lluzettcBruyqe 1878, Le bouquet d'Anvers d'un agencement merveilleux et compose des fleurs les plus rares et du parfum le plus exquis, porte pour dédicace: De kadioheke kring ran Antwerpen aan Ridder Huzetle, 23 Septem ber 1878. Le bouquet d'Ypres a été présenté a M. Ruzelte a son entree dans la salle du Ban quet. par M. Philippe Van den Berghe, pré sident des Fanfares. Ce bouquet est énorme el mervetlleiisement compose. II a élé offert par Ie président, qui a rappelé, a cette occa sion en quelques paroles éniues. les sympa thies et l'affection qu'avaient conservés les habitants d'Ypres au digne gouverneur re- levé. Le collége de I'arrondissement d'Audenarde est convoqué pour le Mardi 1b Ociobre pro- chain, a iicufheures du matin, a heffel d'elire mi représentant, en remplacement de M. Van der Donckt, décédé. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. Mgr t'Evêque de Bruges a fait les nominations suivantes Cure du Bóguinage, a Bruges, M. le chanoine Minne, principal du collége St. Louis, en la mè me villo Principal du college St. Louis, M. Deleyn, directeur de l'Institut St. Sauveur annexe au dit collége; Vicairea Sweveghem, M. Nuytten, surveillant au collége do Menin. Directeur des Soeurs grises, a Wervicq, M. I.iénard, clerc spirituel de St. Pierre, a Ypres Clerc-spirituel de St-Pierre, k Ypres, M. Nut- ten, prêtre au Séminaire Directeur des SoeursdeSt-Josepli, a Ypres, M. Van Datnme, vicaire deNotre-Dame a Poperin- glie. Directeur des Dominicaines, a Ter Banck, lez- Louvain, M. Glaerbout professeur au Collége de Menin Vicaire de N.-D., a Poperinghe, M. Vervaeclce, étudiaut a l'Université catholique de Louvain- BULLETIN POLITIQUE. L'tiffronlque I'Anglelerre vient de receyoir de la part d'un petit potentat del'Asiepeut amener des consequences trés-graves. Le léopard hrilannique, quia fait devaril Cou- slantinopte reculer I ours russe, doit tirer une vengeance éclatante de la conduite évidetn- meni inspirée de Chir-Alt. II s'agil, pour la puissaute Albion, d'autre chose que de son honueur: il s'agit de muintemr son empire des hides, oil les Moscovites semblent main- tenant chercher le clieinni de Stamboul. Aus- si les jouriiaux anglais sonl-ils pleins de fu- reur el de feu. Mais I'lnde est loin de Portsmouth, et les radjas, mème ceux qui sont soumis, n'ont point perdu Ie désir de recouvrer leur an- cienne tndépendance. Une insurrection, sou tenue par la Russie, serail terrible, et I'm - surreclion serait d'autanl plus a craindre que I'tnsolence de l'émir de Caboul serail peu réprimée. II faut done, de toute néeessité, aller chatter Ie fils de Dost Mohammed, et peut-èire Ie déposséder, et peul-étre s'empa- rer de ses Etats. Voia de quoi exereer I'ha- bileté de lord Beacotisfield. Caisse des Propriêtaires. Agent a Ypres M. A. Wom;k-Clémciit$ Banquier, rue de I'Etoile, N" 4. La Caisse des Propriêtaires éinet des obligations aux conditions suivantes: Obligations ii 3 nus, imérêt -4 t|2 °[o id. 10 i) 4 8|4 "i, id. a primes 4 1 \1 équivalaut a 5°|, avec la prime de remboursement. Pour obteuir les litres on avoir des renseigne- meiits s'adresser a 11. VUNCK-CLEJ1 ENT, seul agent de la Sociéléa 4pres. Les obligations de la Caisse des Propriêtaires ont on double gage les hypothèqiies qui garan- tissent les préls el le capital de la Soriété. C/1laï*^s»3aaq3lit,: SoeaJe. CHE.VIIN DE FEB. On se rappelle que la loi rachelant divers chemins de for de la Flandre Occidentale fut votèe par la legislature, a In fin de la session dernière. Les tarifs de I'Etal n'êtant pas ap pliques itnmédialeni' nt a ces lignes ferrées, la presse reclama; les journanx Itbéraux furent les plus forts a crier et exigérent l'ap plication d'un tarif moins élevé. Le ministère catholiipie arièta qu'a daler du 15 Juin, celle application aurait lieu sur les hgnes Bruges Ulankeuberh'e Iloyst el promil do ne rien négliger pour arriver a I'emploi d'un tarif uniforme. Snrvinrent les elections qui amenèrenl un changement de ministère: depuis l<>rs les promesses fanes par les ministres calholi- ques sont considérées comme non-avenues et sur la plupart des chemins de fer rachelés parl'Etat, on voyage a prix élevèset mal a l'aise, sans (pie la presse libérale réclame et sans que le ministère liberal veuille sutvre l'exemple du ministère catholique qui a ré duit sans tarder les tarifs de Bruges B'anken- berghe IIey»i. De plus, il pa rait que, sous Ie régime du ministère liberal, les gardes-route saus aver- tissemenl préalable, sont moins bien payés (pie sous Ie régime du pauvre syndical dé- fuut: ainsi, les employés qui jadis toucbaienl 2 fr. b0, ont recu derniérement 2 fr. el ceux qui gagnaienl 2 fr. n'ont oblenu que l fr. 80. le tout par jour. Voila les ceuvres de ces farceurs de Itbé raux qui, dans I'opposition, promellaienl moots el merveilles, et qui, une fois arrivés au pouvoir, n'ont f.iil que deslituer des ser- viteurs loyaux du pays et nommer des sal - timbanques politiques. Les récompenses suivantes pour acles de courage, de dévoueinent el d'humanité out été accordées aux personnes de I'arrondisse ment d'Ypres, dont les nomssuivent: H. Deconinck,ouvrier cbarpenliera Ypres, médaille de 3e classe. Ypres, le lb Juin 1877. A arrêlé un cheval emporté. M. Leclercq, sous-lieutenant au 2e régi ment de guides, a Ypres, méd. de 3C classe. Ypres, le 18 Juin 1877. A sauvé un de ses camarades endanger de se noyer dans l'étang de Dickebusch. L. Corselis, domesliqne defermeaWul- verghem, méd, de 3ecl. Wulverghem, le lb Juillet 1877. A sauvé un enfant qui était tombé dans un puits. E. De Busscher, surveillant de fabrique et cabaretier a Warnèlon, méd. de 3e classe. Warnèlon, le 22 mars 1878. Sauvetage d'un enfant tombé dans la Lys. R. Leclercq, journalter a Warnèlon, méd. de 3e classe. Warnèlon, le 31 Mars 1878. A sauvé un enfant en danger de périr dans la Lys. AMÊRIQUE. Noustrouvons dans le Courrier des Etats- Unis de navrants détails sur les ravages qu'exer- ce la tiövre.jaunë dans la vallée du Mississipi Les récits du Sud sont de plus en plus na vrants. La vallée du Mississipi serait bien norn- mée la vallée de la mort. Chaque jour de nou- veaux cris de détresse partent de quelque lieu jusqu'ici ópargné. Port-Gibson avait 1,750 habi tants 1,200 ont pris la fuitesur les 550 restés, 400 sont malades et 55 sont morts. Dans cette jolie et héroïque petite ville de Holy Springs, qui, il y a quelques jours, appelait généreuse- ment dans son sein tous ceux qui voudraient s'y rófugier, sains ou pestiférés, 50 cas de maladie ont éclaté tout-a-coup. La panique a succédé a la quiétude. Les anciens foyers d'infection de- viennent plus mortels d'heure en heuresi la mortalité subit un temps d'arrct, e'est que la po pulation se dissout par la fuite ou la mort. Memphis est un charnierles détails sont hor ribles. Les cercueils s'entassent dans les cimetières plus vite qu'on ne peut lesenterrer. Des cadavres pourrissent dans les maisons abandonnéesici, on retrouve par hasard les restes décomposés d'une femme tombée entre son lit et le mui' on ne sait depuis combien de tmips; la un squelette dont les tissus ont été dévorós par les rats;ail- leurs un corps d'oü tombent les chairs, roulé sur lui-même, et se rongeant les poings, de faim ou de douleur, des deux probablement. A chaque pas des spectacles monstrueux. La désolation se répand a la Nouvelle-Orléans. Le peuple, courageux et de sangfroid jusqu'ici, commence a comprendre sa position, et le moral s'abat; triste symptóme, car la mort vient plus vite quand on la craint. Chaque jour la ville fait des pertes douloureu- ses. Lundi soir est mort un prélat vénéré, le Rév. M.Joseph Milet, vicaire général du diocese de la Nouvelle-Orléans. Le mème journal reproduit quelques passages d'une correspondancenéo-oi'léaniste de la feuille protestante le Meschacébé qui intéresseront dou- leureusement nos lecteurs Nous sommes tous ici semblables a ces reli- gieux absorbés dans une idéé et ne proférant qu'une phrase lorsqu'ils se croisent dans leurs sombres corridorsFrère, il faut mourir.La fièvre jaune multiplie ses coups. Le fléau s'est montré a Saint-Charles, oü 3 personnes ont suc- combé; a Iberville, oü, le 24 on constatait 50 cas et 5 mortset mème, si ce n'est pas une fausse rumeur, dans ce brave petit village de Donald- sonville, qui avait pris la résolution de ne pas proclamer la quarantaine, il y a un admirable sursum corda, et les ames montent avec le mal heur. A cóté du bureau de santé, si dévoué, travail- lent au péril de la vie l'association Howard, l'as- sociatioa clirétienne, l'association hébraïque et l'association Peabody, celle ci la dernière formóe et ayant pour but de nourrir les affamés, Les dons pleuvent, car on s'attendrit au loin et partout vibrent les cordes protondes de 1'hunia. nité. On voit figurer dans les listes de belles souscriptions, et l'obole du pauvre n'est pas celle qui vautetpèse le moins dans la balance dela charitó. Les intrépides médecins tombent eux mêuïés sur leur champ de batailleplusieurs sont malades, entres autres los docteurs Man deville, celui qui revenait de Grenada, -. qe Villeneuve et Rille. C'est au presbytère de l'église attakapienne de St-Pierre du Carencro que ces jours derniers est tombé assez gravement malade rarchevêqué du diocèse de la Nouvelle Orleans, alors en tonr née pastorale II est permis de nëtre pas un fe»~ vent catliolique et en mème temps de respect^ et d'aimer le prélat de haute vertu clirétienne et d'inépuisable charité humaine, qui, si cette triste circonstance ne le retenait loin de son siége ar- chiépiscopal, y donnerait volontiers le reste sa vie aux malheureuses victimes du fléau ré- guant. Du fond du cceur, nous souhaitons un prompt rétablissement au hou arclievèque Per- ché. Le CouKRiER des États Lxis iioiis i'appoi'te dêiails iiouvcaux relatiremenl aux époiivaniables ravages que la fièvre jaune cause eu Amêrique. Memphis est dêcidénieiit la ville inaudite. On ue sail phis qui y il m qui v meurt. Les méde- eins, ni personae, n'ont pius le temps de compter. L ne s'agil plus de slatislique. Ou a euterré un jour qiialre-vmgl dix hint cadavres, mais on ne sail pas combien it en restart le soir a enterrer. II y en a qui se dêeumposeril dans les maisons, nil its séjuurnenl par uis plusieurs jours saus qu'on les emève, et daus les cimetières, uit its s'entassent au soleil en allcudaiu que des losses souvient pour les recevoir. I. infeelion de la déeoniposition humaine acliève d'cmpester fair cléjii saluré de miasmes pntrides, et te (léeouragcmeiit s'enipare des liraves eoeuis qui, luttant corps a corps avec le tléaii, perdent I'espoir de le voir décroiire avant d'avoir dévoré tout ce qui n'a pas déserlé. II est forteaient'ques tion de recourir aux procédés somniaires. Ui corps régulier de irente nègres est adjoint au lossoyeurs habituels, mais cela ne suffit pas, e l'on parte de renoncer aux enierremeuls pou recourir a la combuslion. Bief, lous les expt- dients soul bons aiijotird hui en face d'une désc- lalion saus merci, et des cris desopérés s'échaj- pent de celle mailieiireuse ville demandant ai monde civiiisé des sccours cl des consolations. Un (oyagcur a raconté qu'a Grénada on te voyail que quelques nègres, par un seul blanc. A Holly Springs, deux cents personnes envinn ont pris place dans le train. La Gèvrc jaune avut fail son apparition la nuit précédenle. Aux divei- scs stations, il se passail des scènes déchiranles; des femmes quittaient leurs maris, des mères leun enfanls, t-l l'on se faisait des adienx peul-étre éternels. En un endroit, une mère et ses trois enfanls sont inontés dans le train. Le mari était mort one heure avant, et eu moiirant il avait fait promellre ii sa femme de parlir avee les enfauts par le premier train. Le défunt avail du être aban- donné, non enterré et sans mème avoir on cercueil. ESPAGNE. Une correspondance de Madrid nous apprend que la lèpre a envahi plusieurs localilés de la pro vince d'Alieanteet que I s autorités, préoccupées du nombre des cas cl des décès, avaienl l'intention d établir nu lazaret spécial. Celle nouvelle a pu causer quelque surprise, car on croit générale- ment que les restes de eet horrible mal qui atlligea toule l'Europe pendant le moyen ége ne se ren- conlraieDt plus qu'en Asie et en Alrique. II est malheureusement vrai que la lèpre exerce encore ses ravages eu Europe, surlout en Espagne oü elle se développe i onstamment au point d ins- pirer des craintes sérieuses. Dans la province de Valence, on a constalé, l'année dernière, 116 cas de lèpre dont 71 suivis de mort. Sur les 43 survivants on comptuit 17 femmes; muis il y a lieu de supposer que beau eoup de cas auront échappé aux médecins enquê teurs, car la plupart des personnes alteintes ca- chent tuiijonrs leur maladie, méme a leurs proches coinme une chose hontriise. A Saint Simat de Yalldigca. les liabilanls don- nent ii la lèpre le nom de mal de Maure. A Enguerra, on l'appelle mal de saint Lazare. Dans les provinces de Valence el d'Alicanle, elle se manifeste sous dmx formes: la tuberculeuse, ou lèpre des Grecs, el la vulgaire (aneslhésique) on lèpre des Hébreux. Les giiérisons sont exlrê- memeut rui es. Prés de Valence, it exisle depuis longteinps un hépital exciusivement réservé aux lépreux; tons ceux qui rrfusenid'y enlivr sont isotés el soumis a des prescriptions hvgiéniques des plus rigoureuses. AU I'll [CUE. Les elections pour les dièles proviuciules en Aiitriclie soul aujourd hui lerininérs; les Itbéraux y out été hallus d'une niauière éclatauie la Nou- VELi.K presse LIBRE Ie déplore eu lermes atners. Ii devient done, ainsi que nous l'avons signalé naguère, de plus en plus probable que les elections générales pour Ie Keiclisrat, qui vont avoir lieu duns quelques mois, metlront tin a la domination du parti liberal, el fourniront line majorité cójl- servatrice el catliolique.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2