A V \J>
ENCORE UN TRAIT DE GUEUX.
Orban un congé illimité sans qu'il l'cüt de-
mandé. On devinc Ionic la portee d'une
pareille mesure, et il est bien a craindre
qu'elle ne soit i'annonce de la prochainc
suppression de la legation beige prés Ie Saint
Siége. Ainsi Ie ministère liberal arrivé au
pouvoir en Belgique, lieut a dunner Ie signal
de Ie traliison suprème qui a pour bul d en
lever au Vieaire de Jesus Christ Ie dernier
lambeau de sa souverainelé. Et dire que ce
cruel aiïront vient de la Belgique, dece pays
qui oucupe tine si large place dans les sarnies
affections c'u Pape Léon XIII II faut bien
reconnailre a ce (rail qu'il n'est rien de sacré
pour les revolulionnaires ni la graiiiude,
in les convenances, ni le respect du malheur»
A ce propos, le Nonl publie un article
significatif que nous enregrislrons avec em-
pressemeni. Les attaches de ceiie feuille avec
la chancellerie russe n'etant un iriyslère pour
personne, eel article a surloul en ce moment
one importance capilale
Une question, écrit le No id, qui semble
devoir créer de sérieux embarras an cabinet
constitué a la suite des elections du 11 juin,
quelle que soil la decision a laquelle il s'ar-
réte, est celle du maintien on de la suppres-
de la legation de Belgique au Vatican.
Nolons d'abord ce fail incontestable que
depuis son avénement Léon XIII a fail de sé
rieux efforts pour renouer les relations entre
Ie St-Siége et les pays avec lesquels ces rela
tions avaient élé rompnes sous le Pontifical
de Pie IX Ie nouveau Pape clierche a se
rapprocher de plusicurs nations qui out
beaueoup tnoins de liens avec l Egiise ro-
maine que le pleuple beige, rAllemagne, la
Suisse, I'Ai gleterre et la Russie nolamment,
qui en grande majorité n'apparliennenl pas
au culte catholique,
D'aprés tous les renseignements qui
nous parviennent, les négociaiions entre le
gouvernement prussien. celui dont la rup
ture avec Ié Saint-Siége avail eu le plus d'é-
elat, etle Vatican, soul en bonne void,
il est pet mis de suppose»' (/ne les efforts du
nouveau I'onlife, pour urn ver ii une enten
te urea les autres gouoe me merits, ne seront
ni tnoins persistants ni moms fructueux
que ceux qu'il fail d Berlin.
La situation n'esldonc plus la mèmeaujonr-
d'bui qu'a l'époqueoü des membres du cabi
net beige out prononcè les paroles sur les-
quelles on se fonde pbur soutenir qu'ils ne
sauraient. saus se coiilredue, mainteuir la
légalion de Belgique auprés du Vatican.
11 serail étrange, on l'avo'uera. que la Bel
gique, aprés avoir conservé intacts les rap
ports entre elleel Ie Saint Siége a uneépoque
oii plusieurs aulres IJials crurent nécessaire,
dans t'intérèl du développem.enl paisible de
leurs institutions pohliques, de rumpre tout
lien avec la Papauté, se mit a elïecluer cette
rupture au moment précisément ou les Eutls
dont nous venons de parlor se disposent a
renouer leurs relations, et, qui plus est, au
moment ou des rapports réguliers paraissent
sur le point de s'élablir entre le Saint Siége et
des gouvernements qui a u pa ra van l ti en
avaienl pas eu avec lui.
Le gouvernement doit compter avec les
sentiments d s populations calhohques, el tl
est certain qu'aujourd'hui en iegard de ce
qui se passé dans Ie reste de I Europe, tl lui
serail beaueoup plus difficile de justifier vis
a-vis des populations calhohques inème
éelairées la determination qu'on lui eonseille
de prendre.
Lorsqu'un bomme lel que le prince de
Bismark,dans un paysen majorité protestant,
saisit avec einpressenieut la main qu'on lui
offre pour faire cesser les confhts, le minis
tère d'uii pays essentielleinenl catholupie est
assurémeni autoriséay réfléchir a deux fois,
dans rmlérèl ir.ème de la cause qu'il repré-
sente, avant de s engager daus uue voie qui
peut conduire a une jutte de la inème na
ture.
Si un ministère liberal peut daiguer s'abais-
ser jusqu'a rétléchir encore, nous recoin-
mandons a M. Frère ei a ses confrères de
médiler les reflexions étnises par le Nord.
Elles méritenl quelque attention et se pas
sent (ie tout commenlaire.
M. Van der Linden d'H oog li vorstboorg-
mestre de Resleigne, a légué a la fabrique
de l'église de Limal, des irnmcubles com-
prenant I hectare 34 ares de pré, etc., a
charge de faire dire 52 messes pour le repos
de son ame a raisoti de 2 francs par messe.
Le saerisiain Rara est encore jnterveuu el a
réduit l'honoraire ii 1 franc, en verin d'un
tarif de nivose an 12, tombé en desuetude.
Comme dans l'affaire d'Ouckene, M. Bara
a élé inspire encore par sa baiiie fougueuse
centre Ie clergé, a qui tl doit tuut, le pain
que, jeune, il a mange, rinstruction dont tl
fait un si mauvais usage. Ni sous Guillaume
1", ni sous aucun des ministères Itbéraux ou
calhohques qui se soul succèdé depuis 1830,
co tarif n'a été appliqué en outre, depuis
nivose an XII les conditions de la vie out
tolalemenl change; mais tl est écrit au N° 16
de la rue de la Lot que tuut ce qui concerne
1clergé cal frqppc deréprobatiuu. Au prétre
a perséculion, non pas ouvertenosguenx
moderncs sont encore Irop laches pour cela,
mais la perséculion souqioise, hypocrite,
et en nième temps qu'ils la praliquent, Is
voudraient que leclergé s'absiint de les com-
bn It re
C'esl l'inconséquciice ajoulée a l'arbi-
tratre.
Mais que ferait M. Rara si Ie clergé de
l'église de Limal rtfusait de dire des messes
a l'honoraire de 1 franc? La donation res-
terait elle sans l'exéculion des conditions
auxquelles el le a élé faile Et dans l'afllnria-
tive, les héritiers n'auraient-ils pas le droit
d'ert exigèr la restitution, sauf a faire rem-
plir les conditions d'une autre maniére
C'esl la question que nous voudrions voir
examiner par des jurisconsultes.
UN ÉVÈQUE.
Nous lisons dans le Temps, journal pro
testant, liberal el républicain de Paris
On se souvient peut-èlre que nous avons
annoncé, il y a quelques inots, I'arrestation
en Corée d'un évèque francais, Mgr Ridel,
ainsi que celle de plusieurs autres mission-
uaires, Francais également.
Par suite de I'interveiition des ministres
cbinois auprés des autorités eoiéennes, le
courageux évèque vient d'écliapper a des
supplices horribles, préliminaires d'une mort
violente. II se trouvait enfermé dans la prison
d'une ville du centre de la Corée, s'atlendant
chaque jour a ét re décapitè, quand soudat-
nement est survenu l'ordre de le conduire a
Fang Wang Sltari de la, Mgr Ridel fut es
corte jusqu'a la ville chinoise de Moukden,
ou l'un de nos compatrioles avail mission de
l'atteiidrc, on devme avec quelle anxiélé. II
est arrivé a New Chang au commencement
de juillel. mais dans un état de faiblesse im
possible a décrire.
Pendant la durée de son voyage, Mgr Ridel
a été insulté a chaque pas par les populations
irritées, el tl cut élé en bulte a de cruels
Iraitemenls ,de leur part si ses gardes ne
l'eussent défendu en disant que le prisonnier
était sous la protection de l'empereur de.
Chine.
II est vraiment miraculeux que l'évèque
ait pu échapper au martyreet aux souffran-
ces qu'endurent les detenus dans les prisons
coréennes. Une poignée de nz et une éeuelle
d'eau. voila ce que recotveiii journelleinent
les inalbeureux qui s'y irouvent enfermés.
Pour lil, Ie sol; pour compagnons, des vo-
leurs de grand cliemin, des joueurs et des
assassins.
Trois fois déja, Mgr R del a été eondatnné
a mort en Coree, et trois fois il a réussi a
s'écbapper. Conduit un jour devant le grand
juge, le courageux missionnaire reent l'ordre
de se prosteruers'y étarit refusé énergique-
menl, on le tlagejla. Quand le juge vit que
les mauvais iraitemems ne triomphaienl pas
de sa résistance, il Ie traita avec plus de
bienveillance et lui permit de s'asseoir pen
dant tout le temps que dura son interroga-
loire.
Soul, un liomnie doué d'une constitution
do hjr coiiinie celle de Mar Rulel a [to sur-
vivre a taut d epreuves. Un de nos amis qui
I a vu an moment de son arnvéea New-Chang
l'a trouvtï Iiés-pale. ués-affaibli de corps et
portanl encore sur son visage des traces de
coups récents, mais auvsi énergique dans sa
volonte (pie par Ie passé.
On ignore ce que sont deveuns les mis-
sionnaires "irrèlés en mème lemps que l'evè-
que. On suppose que. cmiime lui. iis seront
rendus procliaine'uieiil aux autorités clli-
noises.
Si un journal liberal beige rfit du raconter
ce marlyred'un evèque catholupie, nuldoule
i|iie Ie missionnaire n't ut etc autant outrage
par les scribes guoux qu'il l'a été par les
barbares de la Corée.
II fanl savoir get: an Temps de I'udmira-
tion et du respect qu'il sail témoig'ner a la
noble viciitne des bailies et des ignorances
pa ten nes.
O i lit dans la I'utrie:
Malgré I'elendue de notre compte-rendu
de la fète de Dimanche dernier, il est divers
incidents intéressants qui nous out échappé
el que nous voulous faire connaitre a nos
leeteurs: nous voulons parler des beaux bou
quets qui ont été offerts a Monsieur le che
valier Ruzclte par les membres de la Con
corde, par la Socièté des Fanfares d'Ypres,
et enfin par le Cercde catliolique d'Anvers,
bouquet présenté par une deputation a la
téte de laquelle se trouvait M. Belpaire, pré
sident du Cercle.
Le premier, tout en immortelles, est un
vrai chef-d'oeuvre de compostlien et d'exé-
cution, tl porle au centre une couronne hé-
raldique; une inscription, dont le premier
mot enloure la couronne, se déroule ctisuite
en lettres d'or sur un large ruban moiré:
Huide uan Mijnheer Bulder en Mtorouw
lluzettcBruyqe 1878,
Le bouquet d'Anvers d'un agencement
merveilleux et compose des fleurs les plus
rares et du parfum le plus exquis, porte
pour dédicace: De kadioheke kring ran
Antwerpen aan Ridder Huzetle, 23 Septem
ber 1878.
Le bouquet d'Ypres a été présenté a M.
Ruzelte a son entree dans la salle du Ban
quet. par M. Philippe Van den Berghe, pré
sident des Fanfares. Ce bouquet est énorme
el mervetlleiisement compose. II a élé offert
par Ie président, qui a rappelé, a cette occa
sion en quelques paroles éniues. les sympa
thies et l'affection qu'avaient conservés les
habitants d'Ypres au digne gouverneur re-
levé.
Le collége de I'arrondissement d'Audenarde
est convoqué pour le Mardi 1b Ociobre pro-
chain, a iicufheures du matin, a heffel d'elire
mi représentant, en remplacement de M.
Van der Donckt, décédé.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
Mgr t'Evêque de Bruges a fait les nominations
suivantes
Cure du Bóguinage, a Bruges, M. le chanoine
Minne, principal du collége St. Louis, en la mè
me villo
Principal du college St. Louis, M. Deleyn,
directeur de l'Institut St. Sauveur annexe au dit
collége;
Vicairea Sweveghem, M. Nuytten, surveillant
au collége do Menin.
Directeur des Soeurs grises, a Wervicq, M.
I.iénard, clerc spirituel de St. Pierre, a Ypres
Clerc-spirituel de St-Pierre, k Ypres, M. Nut-
ten, prêtre au Séminaire
Directeur des SoeursdeSt-Josepli, a Ypres, M.
Van Datnme, vicaire deNotre-Dame a Poperin-
glie.
Directeur des Dominicaines, a Ter Banck, lez-
Louvain, M. Glaerbout professeur au Collége de
Menin
Vicaire de N.-D., a Poperinghe, M. Vervaeclce,
étudiaut a l'Université catholique de Louvain-
BULLETIN POLITIQUE.
L'tiffronlque I'Anglelerre vient de receyoir
de la part d'un petit potentat del'Asiepeut
amener des consequences trés-graves. Le
léopard hrilannique, quia fait devaril Cou-
slantinopte reculer I ours russe, doit tirer une
vengeance éclatante de la conduite évidetn-
meni inspirée de Chir-Alt. II s'agil, pour la
puissaute Albion, d'autre chose que de son
honueur: il s'agit de muintemr son empire
des hides, oil les Moscovites semblent main-
tenant chercher le clieinni de Stamboul. Aus-
si les jouriiaux anglais sonl-ils pleins de fu-
reur el de feu.
Mais I'lnde est loin de Portsmouth, et les
radjas, mème ceux qui sont soumis, n'ont
point perdu Ie désir de recouvrer leur an-
cienne tndépendance. Une insurrection, sou
tenue par la Russie, serail terrible, et I'm -
surreclion serait d'autanl plus a craindre que
I'tnsolence de l'émir de Caboul serail peu
réprimée. II faut done, de toute néeessité,
aller chatter Ie fils de Dost Mohammed, et
peut-èire Ie déposséder, et peul-étre s'empa-
rer de ses Etats. Voia de quoi exereer I'ha-
bileté de lord Beacotisfield.
Caisse des Propriêtaires.
Agent a Ypres
M. A. Wom;k-Clémciit$ Banquier,
rue de I'Etoile, N" 4.
La Caisse des Propriêtaires éinet des obligations
aux conditions suivantes:
Obligations ii 3 nus, imérêt -4 t|2 °[o
id. 10 i) 4 8|4 "i,
id. a primes 4 1 \1
équivalaut a 5°|, avec la prime de remboursement.
Pour obteuir les litres on avoir des renseigne-
meiits s'adresser a 11. VUNCK-CLEJ1 ENT, seul
agent de la Sociéléa 4pres.
Les obligations de la Caisse des Propriêtaires
ont on double gage les hypothèqiies qui garan-
tissent les préls el le capital de la Soriété.
C/1laï*^s»3aaq3lit,: SoeaJe.
CHE.VIIN DE FEB.
On se rappelle que la loi rachelant divers
chemins de for de la Flandre Occidentale fut
votèe par la legislature, a In fin de la session
dernière. Les tarifs de I'Etal n'êtant pas ap
pliques itnmédialeni' nt a ces lignes ferrées,
la presse reclama; les journanx Itbéraux
furent les plus forts a crier et exigérent l'ap
plication d'un tarif moins élevé. Le ministère
catholiipie arièta qu'a daler du 15 Juin,
celle application aurait lieu sur les hgnes
Bruges Ulankeuberh'e Iloyst el promil do ne
rien négliger pour arriver a I'emploi d'un
tarif uniforme.
Snrvinrent les elections qui amenèrenl un
changement de ministère: depuis l<>rs les
promesses fanes par les ministres calholi-
ques sont considérées comme non-avenues
et sur la plupart des chemins de fer rachelés
parl'Etat, on voyage a prix élevèset mal a
l'aise, sans (pie la presse libérale réclame et
sans que le ministère liberal veuille sutvre
l'exemple du ministère catholique qui a ré
duit sans tarder les tarifs de Bruges B'anken-
berghe IIey»i.
De plus, il pa rait que, sous Ie régime du
ministère liberal, les gardes-route saus aver-
tissemenl préalable, sont moins bien payés
(pie sous Ie régime du pauvre syndical dé-
fuut: ainsi, les employés qui jadis toucbaienl
2 fr. b0, ont recu derniérement 2 fr. el ceux
qui gagnaienl 2 fr. n'ont oblenu que l fr.
80. le tout par jour.
Voila les ceuvres de ces farceurs de Itbé
raux qui, dans I'opposition, promellaienl
moots el merveilles, et qui, une fois arrivés
au pouvoir, n'ont f.iil que deslituer des ser-
viteurs loyaux du pays et nommer des sal -
timbanques politiques.
Les récompenses suivantes pour acles de
courage, de dévoueinent el d'humanité out
été accordées aux personnes de I'arrondisse
ment d'Ypres, dont les nomssuivent:
H. Deconinck,ouvrier cbarpenliera Ypres,
médaille de 3e classe. Ypres, le lb Juin
1877. A arrêlé un cheval emporté.
M. Leclercq, sous-lieutenant au 2e régi
ment de guides, a Ypres, méd. de 3C classe.
Ypres, le 18 Juin 1877. A sauvé un de ses
camarades endanger de se noyer dans l'étang
de Dickebusch.
L. Corselis, domesliqne defermeaWul-
verghem, méd, de 3ecl. Wulverghem,
le lb Juillet 1877. A sauvé un enfant qui
était tombé dans un puits.
E. De Busscher, surveillant de fabrique et
cabaretier a Warnèlon, méd. de 3e classe.
Warnèlon, le 22 mars 1878. Sauvetage
d'un enfant tombé dans la Lys.
R. Leclercq, journalter a Warnèlon, méd.
de 3e classe. Warnèlon, le 31 Mars 1878.
A sauvé un enfant en danger de périr dans
la Lys.
AMÊRIQUE.
Noustrouvons dans le Courrier des Etats-
Unis de navrants détails sur les ravages qu'exer-
ce la tiövre.jaunë dans la vallée du Mississipi
Les récits du Sud sont de plus en plus na
vrants. La vallée du Mississipi serait bien norn-
mée la vallée de la mort. Chaque jour de nou-
veaux cris de détresse partent de quelque lieu
jusqu'ici ópargné. Port-Gibson avait 1,750 habi
tants 1,200 ont pris la fuitesur les 550 restés,
400 sont malades et 55 sont morts. Dans cette
jolie et héroïque petite ville de Holy Springs,
qui, il y a quelques jours, appelait généreuse-
ment dans son sein tous ceux qui voudraient s'y
rófugier, sains ou pestiférés, 50 cas de maladie
ont éclaté tout-a-coup. La panique a succédé a
la quiétude. Les anciens foyers d'infection de-
viennent plus mortels d'heure en heuresi la
mortalité subit un temps d'arrct, e'est que la po
pulation se dissout par la fuite ou la mort.
Memphis est un charnierles détails sont hor
ribles.
Les cercueils s'entassent dans les cimetières
plus vite qu'on ne peut lesenterrer. Des cadavres
pourrissent dans les maisons abandonnéesici,
on retrouve par hasard les restes décomposés
d'une femme tombée entre son lit et le mui' on ne
sait depuis combien de tmips; la un squelette
dont les tissus ont été dévorós par les rats;ail-
leurs un corps d'oü tombent les chairs, roulé sur
lui-même, et se rongeant les poings, de faim ou
de douleur, des deux probablement.
A chaque pas des spectacles monstrueux. La
désolation se répand a la Nouvelle-Orléans.
Le peuple, courageux et de sangfroid jusqu'ici,
commence a comprendre sa position, et le moral
s'abat; triste symptóme, car la mort vient plus
vite quand on la craint.
Chaque jour la ville fait des pertes douloureu-
ses.
Lundi soir est mort un prélat vénéré, le Rév.
M.Joseph Milet, vicaire général du diocese de
la Nouvelle-Orléans.
Le mème journal reproduit quelques passages
d'une correspondancenéo-oi'léaniste de la feuille
protestante le Meschacébé qui intéresseront dou-
leureusement nos lecteurs
Nous sommes tous ici semblables a ces reli-
gieux absorbés dans une idéé et ne proférant
qu'une phrase lorsqu'ils se croisent dans leurs
sombres corridorsFrère, il faut mourir.La
fièvre jaune multiplie ses coups. Le fléau s'est
montré a Saint-Charles, oü 3 personnes ont suc-
combé; a Iberville, oü, le 24 on constatait 50 cas
et 5 mortset mème, si ce n'est pas une fausse
rumeur, dans ce brave petit village de Donald-
sonville, qui avait pris la résolution de ne pas
proclamer la quarantaine, il y a un admirable
sursum corda, et les ames montent avec le mal
heur.
A cóté du bureau de santé, si dévoué, travail-
lent au péril de la vie l'association Howard, l'as-
sociatioa clirétienne, l'association hébraïque et
l'association Peabody, celle ci la dernière formóe
et ayant pour but de nourrir les affamés,
Les dons pleuvent, car on s'attendrit au loin et
partout vibrent les cordes protondes de 1'hunia.
nité. On voit figurer dans les listes de belles
souscriptions, et l'obole du pauvre n'est pas celle
qui vautetpèse le moins dans la balance dela
charitó. Les intrépides médecins tombent eux
mêuïés sur leur champ de batailleplusieurs
sont malades, entres autres los docteurs Man
deville, celui qui revenait de Grenada, -. qe
Villeneuve et Rille.
C'est au presbytère de l'église attakapienne
de St-Pierre du Carencro que ces jours derniers
est tombé assez gravement malade rarchevêqué
du diocèse de la Nouvelle Orleans, alors en tonr
née pastorale II est permis de nëtre pas un fe»~
vent catliolique et en mème temps de respect^
et d'aimer le prélat de haute vertu clirétienne et
d'inépuisable charité humaine, qui, si cette triste
circonstance ne le retenait loin de son siége ar-
chiépiscopal, y donnerait volontiers le reste
sa vie aux malheureuses victimes du fléau ré-
guant. Du fond du cceur, nous souhaitons un
prompt rétablissement au hou arclievèque Per-
ché.
Le CouKRiER des États Lxis iioiis i'appoi'te
dêiails iiouvcaux relatiremenl aux époiivaniables
ravages que la fièvre jaune cause eu Amêrique.
Memphis est dêcidénieiit la ville inaudite. On
ue sail phis qui y il m qui v meurt. Les méde-
eins, ni personae, n'ont pius le temps de compter.
L ne s'agil plus de slatislique. Ou a euterré un
jour qiialre-vmgl dix hint cadavres, mais on ne
sail pas combien it en restart le soir a enterrer.
II y en a qui se dêeumposeril dans les maisons,
nil its séjuurnenl par uis plusieurs jours saus qu'on
les emève, et daus les cimetières, uit its s'entassent
au soleil en allcudaiu que des losses souvient
pour les recevoir.
I. infeelion de la déeoniposition humaine acliève
d'cmpester fair cléjii saluré de miasmes pntrides,
et te (léeouragcmeiit s'enipare des liraves eoeuis
qui, luttant corps a corps avec le tléaii, perdent
I'espoir de le voir décroiire avant d'avoir dévoré
tout ce qui n'a pas déserlé. II est forteaient'ques
tion de recourir aux procédés somniaires. Ui
corps régulier de irente nègres est adjoint au
lossoyeurs habituels, mais cela ne suffit pas, e
l'on parte de renoncer aux enierremeuls pou
recourir a la combuslion. Bief, lous les expt-
dients soul bons aiijotird hui en face d'une désc-
lalion saus merci, et des cris desopérés s'échaj-
pent de celle mailieiireuse ville demandant ai
monde civiiisé des sccours cl des consolations.
Un (oyagcur a raconté qu'a Grénada on te
voyail que quelques nègres, par un seul blanc.
A Holly Springs, deux cents personnes envinn
ont pris place dans le train. La Gèvrc jaune avut
fail son apparition la nuit précédenle. Aux divei-
scs stations, il se passail des scènes déchiranles;
des femmes quittaient leurs maris, des mères leun
enfanls, t-l l'on se faisait des adienx peul-étre
éternels. En un endroit, une mère et ses trois
enfanls sont inontés dans le train. Le mari était
mort one heure avant, et eu moiirant il avait fait
promellre ii sa femme de parlir avee les enfauts
par le premier train. Le défunt avail du être aban-
donné, non enterré et sans mème avoir on cercueil.
ESPAGNE.
Une correspondance de Madrid nous apprend
que la lèpre a envahi plusieurs localilés de la pro
vince d'Alieanteet que I s autorités, préoccupées
du nombre des cas cl des décès, avaienl l'intention
d établir nu lazaret spécial. Celle nouvelle a pu
causer quelque surprise, car on croit générale-
ment que les restes de eet horrible mal qui atlligea
toule l'Europe pendant le moyen ége ne se ren-
conlraieDt plus qu'en Asie et en Alrique.
II est malheureusement vrai que la lèpre exerce
encore ses ravages eu Europe, surlout en Espagne
oü elle se développe i onstamment au point d ins-
pirer des craintes sérieuses.
Dans la province de Valence, on a constalé,
l'année dernière, 116 cas de lèpre dont 71 suivis
de mort. Sur les 43 survivants on comptuit 17
femmes; muis il y a lieu de supposer que beau
eoup de cas auront échappé aux médecins enquê
teurs, car la plupart des personnes alteintes ca-
chent tuiijonrs leur maladie, méme a leurs proches
coinme une chose hontriise.
A Saint Simat de Yalldigca. les liabilanls don-
nent ii la lèpre le nom de mal de Maure. A
Enguerra, on l'appelle mal de saint Lazare.
Dans les provinces de Valence el d'Alicanle, elle
se manifeste sous dmx formes: la tuberculeuse,
ou lèpre des Grecs, el la vulgaire (aneslhésique)
on lèpre des Hébreux. Les giiérisons sont exlrê-
memeut rui es. Prés de Valence, it exisle depuis
longteinps un hépital exciusivement réservé aux
lépreux; tons ceux qui rrfusenid'y enlivr sont
isotés el soumis a des prescriptions hvgiéniques
des plus rigoureuses.
AU I'll [CUE.
Les elections pour les dièles proviuciules en
Aiitriclie soul aujourd hui lerininérs; les Itbéraux
y out été hallus d'une niauière éclatauie la Nou-
VELi.K presse LIBRE Ie déplore eu lermes atners.
Ii devient done, ainsi que nous l'avons signalé
naguère, de plus en plus probable que les elections
générales pour Ie Keiclisrat, qui vont avoir lieu
duns quelques mois, metlront tin a la domination
du parti liberal, el fourniront line majorité cójl-
servatrice el catliolique.