c.SEMrtry. LES ARCHIVES DU FAUX. ^a.ANr Samedi S Octobre 1878. 13 année. N° 1,332. 5* >- I p Journal parait Ie Mercredi et le Samedi. Les insertions content la centimes la ligne. Les réclames et annonces judicia ires se piient 30 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaircs commandés pour articles, Réclames on Annonces, coülent 10 fr. les 100 exemplaires. II K M a HP 8 1» K F K SS. ELECTIONS COMMUNALES. On se prépare parioul aux éleclions com- munales qui doivent avoir lieu le 29 de ce mois. II y aura lulte dans presque toules les vil les du pays. Nous apprenons avec plaisir que nos amis travaillent énergiquement potir maintenir les positions qu'ils occupent et pour conquérir celles qui sont encore aux mains de l'ennemi. II n'est pas douteux que ces élections, bien que moins imporlanles, au point de vue de leurs consequences directes, que les élec tions législatives, n'aienl acquis depuis une vingtaine d'années une haute importance. Bien des questions de piemier ordresont du ressort communal, et quoique la centralisa tion libérale lende de jour en jour a reslrein- dre la compétence des administrations muni- cipales, celle-ci est encore trop étendne pour qu'il n'y ait pas de danger a s'endormir dans une indifference qui ne profite qu'a la gucu- serie. II importe done que les calhohqnes dé- ploient loule leur énergie aux hötels-de- ville ils peuvenl empècher heaucoup de mal et faire beaucoup de bien. Et qu'on en soil persuade: même dans les grandes villes, dans les centres qu'on croit le plus profondémenl ensablés au fond du libéralisme, les caihoiiques se font souvent illusion sur leur faiblesse. Souvent, tou- jours, diroris-nous même ce qui leur manque ce n'esl pas la force, c'est I'organi- sation vigotireuse et intelligente. Une armée électorale ne s'improvise pas plus qu'une autre. II lui faut des hommes el des cadres. Les hommes s'obtiennent par une révision minutieuse, attentive, des listes électorales. Celles-ci, livrées a des administrations libé- rales et peu scrupulcuses, conliennenl irop souvent un contingent tiès-considérable de gueux u'ayanl aucun droit, alors que des centaines de caihoiiques ou de personnes suspecles au libéralisme, et dont les droits soul incontestables, sont mis a I'ecarl. II im porte de rectifier ces erreurs, trés involon- laires sans doute, mais donl la mulliphcité a fait croire a beaucoup que les administra tions hberales, tout aussi bien que les magis trals deM. Ba ra, sont pourvues de lunettes de couleur sympathique ne leur pennellaul de voir que les electeurs bleu-l'oncé. Un point non moins important c'est le groupemenl des forces avec lesquelles on se propose d'agir. Et ici il y a encore beaucoup a faire dans nombrede communes infeodées depuis longtemps aux loges. En géuéral les éleclours se divisenl assez neliemenl en trois catégories. Ceux qui sont acquis d'avance aux caihoiiques ou aux hbéraux out leurs cadres lout formes dans leurs associations poliliques ou autres d'un caraciére nettemeiit tranche. Beslent les in- dilfèrents, les flollants, ceux qui votent par iniérêt, qui redoulent de se pronöncer d'une facon tropouverle, etc. Le nombre de ces derniers, toujours con siderable, a altiré depuis loriglemps sur eux Paltention des gueux. Ceux-ci les out Ira- vaillés sans relacbe, et malbeureusemenl l'isolement dans lequel les catholiques ont trop souvent laissé c'etle classe importante dont l'appoint est ordinairement décisif, a facilité les menées de nos adversaires. Au- jourd'bui il est devenu plus difficile de répa- rer cetle faute qu'il ne l'étail jadis de ne pas la commeltre. Beaucoup de ces indécis se sont laissé engager dans l'engrenage de la politique libérale. II s'agit de les éclairer sur leurs véritables intéréts, de les grouper, de dissiper les erreurs dont les gueux ont ob- scurci leur vue, de les iustruire sur des questions en apparence indifférentes, mais qui exercenl souvent sur leur esprit une in fluence décisive. Apiés quelques années d'u ne action éuergique, prudente et persévéran- le dans ce sens, nos amis seront eux-mèmes élonnés de leur force et du nombre des es prits que l'égareaient, l'iguorance, la cama raderie ont enlraiuès jusqu'ict dans les rangs gueux. Beaucoup redevteudronl caiho iiques el nous mellronlen mesure de répa- rer el d'empêcber bien du mal. conscience, et nous Ie signalons a l'altenlion ile nos amis de la campagne et a celie des propriétaires catholiques. II est de leur de voir d'éclairer les cultivaleurs, de les enga ger a résisler a ces lentatives de corruption et de dédommager, en leur dormant des ter res en location, ceux d'entre eux qui auronl courageusemenl refusé de vendre leur ame etcelle de leurs enfanls au moloch du libé ralisme! LE SACERDOCE SCOLA1RE GUEUX. Entre autres projets gueux présentés au Congrés des inslituteurs leun récemment a Bruges, nous reinarquons les suivauts: 1° Suppression de l'enseignemcnt reli gie u x dans les écoles primaires; 2° Suppression de l'enseignement de l'bis- toire avant l'éveil des passions dans la jeu- nesse. Ilaine de l'Eglise et sotlise, n'esl ce pas le trait dominant de ces assises scolaires inspi- rées par le soufile gueux de la Ligue de LEn- seignement? M. Van Humbeeck et ses acoly tes doivent ètre satisfaits. Un congressiste a aussi demandé que les inslituleurs fussenl débarrassés des péni- bles préoccupalions de la vie matérielle. Celie demande part d'un bon naturel d'bom. me qui éprouve un ardent désir de travailler le moins possible et d'èlre payé le plus pos sible. S'adresser aux écoles gueuses. On y tra- va i I le si peu que rien ei les appointements y atleignent des sommes rondelettes. Item moult promenades, courses en chemin de fer, visites de monuments, de ports, d'usines, voyages aux expositions; de fréquents ban quets ei soupers, de succulentes galimafrées: le tout a l eed el en l'honneur du sacerdoce scolaire. INTERIEUR. Nous lisons dans un journal ministeriel: M. le minislre de l'inslniclion publiqne a accordé des imdenilés variant de 400 a 000 francs a lotis les fonctionnaires et employés de son département, pour leur permettre de visiter l'cxposilion universelle de Paris. Si M. Van Humbeeck a fait ces largesses sur son traitemenl ou sur sa cassette parlicu- lière, nous n'avons rien a dire: elles lui vau- dront de l'admiration ailleurs qu'a Molen beek; mais s'il a voulu êire généreux a l'aide des deniers publics, il a coinmis une illégali- té, dont certes la Cour des comptes ne per- mettra point raccomplissement: nous venons de passer en revue tous les crédils mis a la disposition du minislre de l'inslruction pu- blique par des lois réccntes, el aucun ne luj octroie la permission d'envoyer les employés et fonctionnaires de son département visiter, auxdépens de l'Etat, l'exposition de Paris. La loi du 28 aoüt dernier met 40,000 fr. a la disposition du minislre de l'intérieur pour lui permettre de faire visiter cette expo sition par des ouvriers el artisans d'élite; mais M. Rolin ne peut céder lout ou parlie de ce crédit a M. Van Humbeeck aux fins que nous venons d'indiquer, et les fonctionnai res, etc. du département de l'inslruction pu bliqne ne sont pas, que nous sachions, ni ouvriers ni artisans d'élite. Nous tenons done que le journal ofiicicux a dit chose qui n'esl pas, ou que M. Van Humbeeck a commis un excés de pouvoir donl il aura a rendre compte aux Chambres. L'université de Gand est deja fort mal vue par les parents honnèles el soucieux de 1'a- venir de leurs fils qu'ds placent de preferen ce a Louvain. id O 22 -< 7) Z. O 'si '■n O so O O 3 US ca 3 KS za rs O er cr. T3 O H rn O 2 C H H m r* 30 CO P3 c- 30 2 O SS n tn m m 30 PO o C/3 cx o n ro 2? ro C Poperinghe- Ypres, 5,15 7,15 9,33 11,00 11,30 2,20 5,05 5,30 9,30. Ypres-Poperinghe, 6.20 9,07 10,05 12,07 2,45 3,57 6,47 8,45 9,50 Poperinghe-Hazebrouck, 6,40 12,25 7,04 Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8,25 4,00 8,25. Ypres-Roulers, 7,50 12,25 6,30. Routers-Ypres, 9,10 1,50 7,50. Roulers-Bruges, 8,45 11,34 1,15 5,16 7,20 (10,00 Thourout.) Bruges - Routers, 8,05 12,40 5,05 6,42. Thourout - Courtrai, 5,15 mat. Ypres-Courtrai, 5,34 9,52 11,20 2,40 5,25. Courtrai-Ypres, 8,08 11,05 2,56 5,40 8,49. Ypres-Thourout, 7,20 12,06 6,07, (le Samedi a 5,50 du matin jusqu'a Langemarek.) Thourout-Ypres, 9,00 1,25 7,45 (le Samedi a 6,20 du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentiéres, 6,00 12,00 3,35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comines, 7,25 2,00 4,45. Comines-Warnóton, 8,45 mat. 9,30 soir, (le Lundi 6,30.) Warnêton-Gomines, 5,30 11,10 (le Lundi 6,50.) Comines-Belgique, Comines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambreehies, la Madelaine, Lille, 7,20, 11,45,6,43,9,30.— Lille, laMadelaine, Wambreehies, Quesnoy-sur-lieule, Gotnines-France, Comines-Belgique, 5,55, 10,35,4,37,8,15. Courtrai-Bruges, 8,05 11,00 12,35 4,40 6,37 9,00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8,05 12,40 5,05 6,42. Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7,22 9,50 11,27 12,40 2,27 2,50 5,35 6,40 7,35. (Bassin) 7,28 9,56 11,33 12,46 2,31 2,56 5,41 6,46 7,41 9,02. Heyst-Blankenberghe-Bruges, 5,45 8,20 10,10 11,25 1,25 2,45 4,10 5,30 7,35 8,45. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. Deynze-Ingelmunster, 12,00 8,20. Ingelmunster-Anseghem, 6,05 9,40 12,35 6,13. Anseghem-Ingelmunster, 7,42 11,20 2,20 7,45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7,10 9,08 1,35 7.50 Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6,15 11,05 3,40 5,00. Dixmude-Nieuport, 9,50 12,35 2,20 5,10 8,35 10,10. Nieuport-Dixmude, 7,15 11,55 4,20 5,56 6,50. Thourout-Ostende, 4,50 9,15 1,50 8,05 10,15. Ostende-Thourout, 7-35, 10,16 12,20 6-15 9,15. Selzaete-Eecloo, 9,05 1,25, 9,03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 12,30 5,55 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Alercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (leMardi, 10-09). CO H. R 353 POlf D ABTCES. COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,10 BRUXELLES, COURTRAI. 6,35. 8,54. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,28 8,00 10,46 12,21 2,46 5,35 7,56 6,47. 8,44. COURTRAI, TOURNA!LILLE. Courtrai dép. Tournai arr. Lille n 6,37 7,28 7,42 9-37 10,15 10-42 10,56 2,54 11,47 3,48 12,08 4,00 5.27 6,39 6,37 10,04. 8,47. 9,41. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 Courtrai arr. 6,34 9,17 12,26 3,38 4,10 5,21 6,33 8,10 8,50 9,28 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,32 6,42 8,01 7,21 9,49 11,08 12,31, 1,51, 3,44 5,04 6,40 8,00 9-32. 10,20. Gand dép. Courtrai arr. 5,15 6,34 8,45 9,33 9.24 1,28 10,51 2,49 4,14 5,23 7,21. 8,12. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 3,59 6,43 8,43 Bruxelles dép.5,22=7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5',01, Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 4,44 7,58 9,28. Gaild arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,25 4,10 6,13 7.23 7,35. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 5,58 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,50 8,15 8,50. Suite. Voir le numéro précédent. Voici une contrefacon lithographique du billet de 25 fr. Elle est facile a reconnaitre: sa vignette est retournée, e'est-a-dire que sa partic droite est a gauche, et réciproquement. C'est le résultat d'un calque a l'encre lithographique reporté sur pierre a l'envers. Malgré son défaut typique, le billet a circulé quelque temps dans le départe ment du Rhone. Mais il n'a pas tardé a ètre Signaló, et, le 29 avril 1872, les deux auteurs Rossier et Desvigne, tous deux imprimeurs typo- graphes, étaient frappés, le premier, de dix ans de travaux forcés, le second, de cinq ans de réeiusion. Autre billet de 25 fr., lithographie grossière: Mouton condamné le 2 juillet 1872, par la Cour d'assises des Bouches-du-Rhöne a sept ans de travaux forcés. Toujours le billet de 25 fr., très-facile a écouler dans le commerce et qu'on n'examinait pas do trés-prés: Bènédict, travaux forcés a perpétuité; Bournigal, dix ans de la même peine (Cour d'as sises du Var, 31 octobre 1872.) Billet de 20 fr., lithographié: Vincentini, tra vaux forcés a perpétuité Morandini, dix ans de la même peine (Cour d'assises de la Seine, 20 novembre 1872). Ah voici un modèle original: c'est bien l'enca- drement du billet de 20 fr., les génies, les car touches, la tête de Mercure mais, au milieu, on lit en grosses lettres noires: rhum de la jamai- que C'est une malice d'un Lyonnais, nommé Guillot, qui a prétendu que, de même qu'il y a de la bougie de la Légion d'honneur, de la liqueur du Bon patriote, avec le portrait de M. Thiers, du cirage aux Armes d'Angleterre, etc., il pou- vait bien, lui, vendre du rhum aux emblémes de la Banque. Malheureusementla planche lui avait servi a tirer des vignettes sans étiquettes, et la Cour d'assises du Rhone lui a, pour ce fait, le 23 novembre 1872, infligé huit ans de travaux forcés. Après les étiquettes de Guillot, nous trouvons un joli spécimen de billet de vingt-cinq francs, présentant les caractères d'une gravure encreux, sur cuivre ou sur zinc. C'est un faux qui a circulé pendant tout le second semestre de 1872 dans la Haute-Marne et la Haute-Saóne. Le maire d'En- ionville, une des communes de ce dernier dépar tement, se mit même obligeamment a la disposi tion de la Banque pour l'aider a découvrir les coupables. Quelle ne fut pas la surprise des agents envoyés dans le pays quand ils acquirent la con viction que ce maire, nommé Adolphe Colly, était le principal propagateur des faux billets qu'il faisait labriquer par un sieur Sorel et un guillo- cheur nommé Cotte. Les trois complices furent punis le 4 février 1873: Colly de vingt ans de travaux forcés, Sorel de sept ans et Cotte de cinq ans de réeiusion. Un dessin a la plume, grossier et enfantin qui eüt fait hausser les épaules au premier gamin de 1 ecole des Frères a qui on Teut présenté. Ce dessin a été accepté, cependant, dans les Arden- nes, comme un billet de 20 francs. Mais il a valu comme recompensea son auteur, la femme Euvarol, cinq ans de réeiusion (4 février 1873). LE JOURNAL OBLIGATOIRE. Nous avions déja dans les projets du libé ralisme renseignemenl obligatoire, et uu las d'aulres choses obligatoires. Nous n'avions pas encore le journal obligatoire. C'est le Liberaal qui en est l'heureux in- venieur. Aprés avoir conslaté avec (iouleur que les journaux hbéraux envoyés gratuitemenl par les associations gueuses dans les campagnes passent habiluellement de la main du facteur au lieu d'aisance, il ajoule: Qn'y a t-il done a faire? Parement el simplernent ceci: Hendre obligatoires la reception et la conservation des journaux Hbéraux. Que les Iibéraux qui possédent v des terres les louenl a la condition expresse gue les fermiers donneronl Chospilaiité a, un journal guils recevront gratuitemenl, De cetle inanière on pourrait placer dans ehaque commune un grand nombre de journaux libéraux. Ainsi on vent obliger le fermier calbollque a recevoir cbez lui une feuilie qui outrage sa religion et qui, de plus, bien souvent par ses feuilletons immoraux, est de nature a cor- rompre ses enfant»! C'est la un infame attenial a la liberté de Un peu moins primitive, mais bien défectueuse encore est l'épreuve suivante, obtenue a l'aide d'un calque a la plume, avec l'encre autographi- que, et d'un report direct sur pierre de ce calque par simple pression. Pale, baveuse, incertaine, elle est aux billets de 25 francs quelle imite, ce que l'autographie de VAgence Havas est a une gravure de Stern. La Cour d'assises du Rhone a gratilié les frères Vinez de huit ans de travaux forcés (18 mars 1873). Mêmes reproches aux billets de 25 francs de Maurel et Daniel, condainnés le 7 avril 1873, par la Cour d'assises de Nice, a sept et cinq ans de réeiusion. Voici une oeuvre d'art: une aquarelle de 25 fr., très-bien réussie, ma foi, par un sieur Tournaire, et que pla§ait la femme Vergellas, sa maitresse. Faute de papier flligrané, Tournaire employait des formules de papier timbré. Cette entreprise artistique n'eut que peu de durée. Le 2 mai 1873, Tournaire eut dix ans de travaux forcés, sa com plice, cinq ans. (Cour d'assises de la Dróme.) Tournons plusieurs feuillets; voici un billet de 20 fr. fait a la main. (Delaunay, huit ans de réeiu sion; femme Delamotte, dix ans. Seine-Infó- rieure, 8 mai 1873.) Voici un billet de 25 fr. dont les deux cartouches sont absolument illisibles. Impossible de ne pas le remarquer. (Gilbert, douze ans de travaux forcés; femme Gilbert, six ans de réeiusion. Vosges, 7 juin 1873.) Voici un fouillis informe et grotesque dont les défauts sautent aux yeux a dix pas de distance. (Paul Gauban, six ans de réeiusion. Lot-et-Garonne, 12 juin 1873.) Ceci est plus fort encore. C'est le dessin rudi mentaire d'un écolier. Les yeux des tigurines sont ronds avec un point au milieu; les bras sont arrondis comme ceux des bonhommes de pain d'épiceles pieds sont tournés l'un a droite, l'autre a gauche; ia bouche est une simple ligne droite; les fleurs et les autres ornements sont d'un goüt analogue. Eli bien ces ridicules billets ont circulé dans la Somme, et sept inilividus ont été condamnés le 15 juin 1873, pour leur émission. Leroy de Granval, sept ans de réeiusion; Dra- villó, huit ans de travaux l'orcés; Daullé, sept ans de travaux forcés; Haudrechy, Cuvillier, Belle- bouche et Billoré, cinq ans de réeiusion. Continuous encore. Nous ne sortons pas de la série des billets de 20 et 25 fr. Voici une contre facon très-laide, sur gros papier vergó, oü la couleur a fort mal pris. Vingt ans de travaux forcés au fabricant Marquet, père cinq ans de réeiusion a sa femme (Bordeaux, 23 juin 1873). Un billet de 20 fr. a la main; dessin incorrect et tremble. Sept ans de réeiusion, Gruber (Cour d'assises dé la Seine, 7 aoüt 1873). Nous retrou- vons plus loin, comme rócidiviste, ce Gruber qui aura, cette fois, les travaux forcés. Des gaillards qui n'y allaient pas de main morte, ce sont Jaillet, Durand et Gardon. Ils fabriquaient les billets de 20 fr. par feuilles de douze, se réservant de les découper plus tard, au fur et a mesure des besoins, et comme le tirage par grande quantité est plus économique, il avait imprimé du même coup quelques milliers de feuilles. Découverts, ils jetèrent tout dans le Rhöne oü avec les pierres lithographiques on trouva les billets ticelés par grosses (douze clou- zaines). Six ans de réeiusion chacun. (Isère, 20 aoüt 1873.) Un billet de 20 fr. fait a la main, au crayon bleu, sans verso: l'oeuvre d'un naif qui s'est fait arrèter du premier coup. (Le Harivel, cinq ans de réeiusion. Rouen, 5 aoüt 1873.) Deux modules de20 fr., mal imprimés; ceux de Dugis, condamné a cinq ans de réeiusion (Bor deaux, 11 septembre) et de Beaudoin, femme Pourrier et veuve Vandonimême peine le même jour, a Paris. Billet de 25 fr., sur papier non collé. La, pre mière tache de pluie a dévoilé la fraude. Grillard, dix ans de travaux forcés, Decé, sept ans. (Calvados, 29 novembre.) Billet de 50 fr., assez joli, mais pale. Poussal- gues(Paris13 décembre 1873) cinq ans de réeiusion. Nous arrivons aux billets de Lemot, le jeans dessinateur dont le procés a fait, dans le temps, beaucoup de bruit. C'est uue lithographie assez bien venue, quoique la teinte soit verdatro plutöt que bleue. Ce qui a fait prendre Lemot, c'est que tous les exemplaires portaient les indices Z, 1256, 525. 11 fut condamné a dix ans de réeiusion. Sa maitresse, la tille Attagniant, eut les travaux forcés a perpétuité Après le billet Lemot en vient un autre mal dessiné, mal tiré, oeuvre de toute une bande condamnée le 31 janvier 1874, par la Cour d'as sises de Vaucluse: Villon et Raymondi, travaux forcés a perpétuité; Rolland, douze ans, Arnoult, huit ans, femmes Arnoult et Raymondi, sept ans, lille Bouillac, cinq ans. f.i continuerj.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1