mmB^ÊÈê ^öoüéISil p,G,.A /V Mercredi 4 Décembre 1878 N° 1,349. 13" annee. I)E L'ACCORI) BE Li BIBLE ie Journal parait le Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces ja d in iai res se paient 30 pep times la ligne. Ou traite a forfait ponr les insertions par année. Un numéro dn journal, pris an Bureau, 10 centimes, Les numéros supplémentaires commsndés pour articles. Réclames on Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. II 15 M E N 15 F 15 11. SOYONS PRÉTS. Eludier la question el se tenir prêls. C'esl le conseil que nous donnerons, nous aussi, aux catholiques beiges, en les inviiant a envisager, avec ioute l'importance que mérite un lel sujet, le fait imminent de Ia révision de la loi de 1842, sur l'enseigne- ment primaire. II n'y a pas d'illusions a garder: le syslé- me d education publique, organisé par cetle loi, est condamné dans les conseils du libé ralisme et il sera prochainement délruil. S'il existe entre les libéraux quelques dis- sentimcnts, parfois mème assez itpres, ils portent uniquemenl sur les procédés dYexé- culion. Sur le fond de la mesure, tous soul d'accord. Nous croyons super flu de répéter que ces divisions de pure forme ne sauraient modi- fier l'atiilude des catholiques, au lendemam de l'ceuvre de révisioo, appelce a liberaliser l'enseignement primaire. Si la solution radicale I'emporld, nul ne s'étonnera de voir les catholiques cornbaltre un enseignemenl qui leur serail directemenl hostile. Si les expédients prónés par YEtoile beige ou par YEcho du Parlement prévalent, nul ne s'étonnera de nous voir altacher a ces stra- lagèrries la signification que leur donnent les libéraux enx-mèmes. II s'agil tout sitn- plenient de jouerune comédiedans laquelle on nous réserve un role que nous n'atteu- dons nullemenl accepter: celui des dupes. Done, quoi qu'ii advienne, nous avons de grands intéréts a sauvegarder et une ceuvre considerable a enlreprendre, ['organisation d'un enseignement catholique et libre, en EI DES SCIENCES NATURELLES. mesure d'attériuer, pour les families chré- tiennes, l'apostasie de l'ensegneuienl ofiiciel. Comment organiser eet enseignemeul ca tholique et libre? C'est la question qui doit, dé« aujourddiui, incessamrnenl occuper tous les catholiques engagés dans nos iuttes pu- bliques. Deux problémes capitaux sont a résoudre cu vue d'un prochaio avenir: 1° Créer la dotation de nos écoles primai- res. 2° Recruler un personnel enseignanl assez nombreux pour subvemr aux immenses be- soins qui vont se faire jour. Nous reconnaissons volontiers que la ques tion ainsi posée échappe a noire compétence. Elle ne peut éne résolue, dans ces lermes généraux, que par ceux a qui Dieu lui-mècne a confié la charge de gouverner son Eglise. Mais, dés aujourd'bui, il appartient a tous les catholiques, quels qu'ils soient, de favo- riser loutes les ceuvres et toutes les entrepri- ses, de nature a faciliter et a préparer cette solution générale. C'est un point de vue qui ne doit plus nous échapper un seul instant. Parmi les moyens pratiques qui se pré sentent a nous, dans eet ordre d'idées, il convienl de meotionner en premier lieu la diffusion et la consolidation de YOEuvre du Denier des Ecoles catholiques. Chaquejour, nous la voyons installer dans de nouvelles localités. II y a quelques mois, c'élait a Lou- vain; bier, c'élait a Bruges. Ce mouvement ne saurait tropse répandre elsegénéraliser. Nous devons aussi nous préoccuper, dés aujourd'bui, d'inslruire les families chrétien- nes de la véritabie portée de la loi de 1842. Les libéraux, mème intransigcants, redou- tenl de publier la vérité sur ce point capital; les libéraux tacticiens la dissunulent el la Ironquent. Les uns ne disent pas ce qu'ils veulerii; les autres disent ce qu'en léalité ils ne veulent pas. Ce silence calculé et cos mensonges de parti pris nous mdiquenl assez le cöté vul- nérable du libéralisme. C'est la qu'il faul viser. Nous verrions avec plaisir se répandre dans noos villes et dans nos campagnes des tracts simples, précis, vraiment populaires, burinant en quelques traits vifs, les maximes capitales qui dommenl toute la question: Point d'enseignement sans religion. L'école neulre est, en principe, une impos- sibililé; en fait, elle sera un mensonge et un piége lendu aux catholiques. Le bul réel, el parfois avoué des libéraux, en revisant la loi de 1842, ast d'arrivér plus facilement a arracher des ames a l'Eglise.» Enfin, comme le disail si bien feu M. A. Dechamps, la conséquence direcle de la sé cularisalion de l'enseignement primaire, c'est la nécessité pour le elergé de fonder, a l'instant mème, une école religieuse a cöté de cbaque presbytère et de chaque église. Une dernière conséquence, c'est le devoir pour tous les péres de familie de se cousti- tuer les pairons de ces écoles reiigieuses, d'y envoyer leurs eufants, et de former, le cas échéant, des associations locales pour la pro tection et la diffusion de l'enseignement libre. LIBÉRALIA. II est déja reconnu que la créalion du mi nistère de l'instructioii publique coütera des sommes considérables au pays: son budget n'est pas encore présenté, mais voici un lopin qui viendra encore l'aggraver: le budget des dotations vient d'etre augmenté de 10,000 fr., augmentation moiivée par l'a- chat du mobilier de la nouvelle commission de i'ihstruction publique que doit nommer le Senat. II se confirme de plus en plus que l'Unï- versilé de Bruxelles, eelie enirelenue du bud get communal el provincial, songe a se faire immatriculer par l'Eiat. C'est pour elle le plus sur et le plus commode moyen de réa- liser les plans gigantesques qu'ellea concus. Ces plans concernenl surtout l'enseignement soientifique: médecine el sciences naturelles. Nos Duruy gueux veulent faire a Bruxelles un centre intcllecluel qui rayonnera sur tout le pays, el comme l'orgumsalion de ce centre exige des millions que la Loge n'a pas, on trouve plus facile de les puiser dans les cais- ses de l'Etat. L'affiliation de Bruxelles aux établissements de l'Etat a du reste été déci- dée en connliabule maconnique el le V.1. F.1. Van Humbeeck devra marcher. L?s fréres el amis peuvent du reste compter sur lui. Veul on coimaitre l'ideal du Précurseur, organe de M. Van Camp, secrétaire du ca binet du minislre de finslructiqn publique, en matiére d'enseignement? Le voici: Dans le Montenegro les prèlres des di- verses confessions reiigieuses sont invités a donner dans les écoles l'inslruction dogma- tique aux enfauts dout les parents en expri- ment le désir, el si les prêtres s'y refusent le gouvernement les juil mellre en prison. Les prèlres catholiques sont les seuls qui aienl jamais régitnbé, mais devant la fermelé du gouvernement ils ont cédé. Au Monténégro on a compris que le sys- lème pur et simple d'invitation metlrait le pouvoir civil dans une position humiliante et insoulenable vis-a vis du clergé. Est-ce que, sérieusement, M. le colonel P. Van Humbeeck el M. Frére-Orban rêve- raient d'introduire chez-nous les procédés du Monténégro? MENACES MILITaRISTES. Interrogé sur ses projets en matiére mili taire, le ministère fait la sourde oreille. En revanche, la Belgique militaire, jour nal qui a des accointances avec le cabinet, se met peu a peu a préparer le pays aux prodigalités guerrières de nos gouver- nants. Commentant le discours du tróne, la Bel gique militaire declare que I 'experience a prouvé la nécessité d" augment er d'au moins 4500 homines le contingent de Carmêe que Yexpérience a élubli que l'on n'a d'armée forlement constiluée et vraiment obligatoire, qu'en décrétant le service obligatoire pour loutes les classes de la sociélé. La tnème expérience, ajoute le journal, a démontrè que la garde civique et les troupes de récente formation n'onl jamais constilué une bonne réserve nationale. En conséquen ce, le cabinet aura a proposer une bonne réserve cotnposée dexcellents soldats. Toujours, en vertu des lecons de cette experience, il faudra compléter les dêfenses de Liége, de Namur, etc. el meltre Anvers a Cabri, par une ligne, sans trouée, de forts détachés. El la Belgique militaire conclut: Le cabinet ayant protnis par la bouche du Roi les complémenls que Céxpéricncc a signalés, nous pouvons altendreavec con- m «SBMBH mmam. poperinglie-yprcw, 5,15 7,15 9,33 11,00 11,30 2,20 5,05 5,30 9,30. Ypres-Poperinghe, 0.20 9,07 10,05 12,07 2,45 3,57 6,47 8,45 9,50 Poperinghe-Hazebrouck, G,40 12,25 7,04 Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8,25 4,00 8,25. Ypres-Roulers, 7,50 12,25 6,30. Roulers-Ypres, 9,10 1,50 7,50. RouJers-Bruges, 8,45 11,34 1,15 5,16 7,20 (10,00 Tliourout.) Bruges - Routers, 8,05 12,40 5,05 6,42. Thourout - Courtrai, 5,15 mat. Ypres-Courtrai, 5,34 9,52 11,20 2,40 5,25. Courtrai-Ypres, 8,08 11,05 2,56 5,40 8,49. Ypres-Thourout, 7,20 12,06 6,07, (le Samedi a 5,50 du matin jusqu'a Langemarok.) Tliourout-Ypres, 9,00 1,25 7,45 (le Samedi a 6,20 du matin de Langemarek a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6,00 12,00 3,35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comines, 7,25 2,00 4,45. Comines-Warnèton, 8,45 mat. 9,30 soir, (le Luudi 6,30.) Warnêton-Comines, 5,30 11,10 (le Lundi 6,50.) Comines-Belgique. Comines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7,20, 11,45, 6,43, 9,30.— Lille, Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7,22 9,50 11,27 12,40 2,27 2,50 5,35 6,40 7,35. (Bassin) 7,28 9,56 11,33 12,46 2,81 2,56 5,41 6,46 7,41 9,02. Heyst-Blankenberghe-Bruges, 5,45 8,20 10,10 11,25 1,25 2,45 4,10 5,30 7,35 8,45. [ngelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10, 7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. Deynze-Ingelmunster, 12,00 8,20. Ingelmunster-Anseghem, 6,05 9,40 12,35 6,13. Anseghem-lngelmunster, 7,42 11,20 2,20 7,45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7,10 9,08 1,35 7.50 Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6,15 11,05 3,40 5,00. pixmude-Nieuport, 9,50 12,35 2,20 5,10 8,35 10,10. Nieuport-Dixmude, 7,15 11,55 4,20 5,56 6,50. Thourout-Ostende, 4,50 9,15 1,50 8,05 10,15. Ostende-Thourout, 7-35, 10,16 12,20 6-15 9,15. Selzaete-Eecloo, 9,05 1,25, 9,03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Gand-Terneuzeu (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 12,30 5,55 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (le Mardi, 10-09). C O 1st 3FL BSPOWDAIICBS. COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,33. Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,10 8,54. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. Courtrai ar>\ 5,22 8,28 8,00 10,46 12,21 2,46 5,35 7,56 6,47. 8,44. COURTRAI, TOURNA!, LIIX1 LILLE, TOURNA!, COURTRAI. Courtrai dép. Tournai arr. Lille 6,37 7,28 7,4 2 9-37 10,15 10-42 10,56 11,47 12,08 2,54 3,48 4,00 5,27 6,39 0,37 10,04. 8,47. 9,41. Lille dép. Tournai Courtrai arr. 5,10 5,42 6,34 8,12 8,56 9,17 11,05 11,32 12,26 2,21 2,40 3,38 4,10 5,21 6,33 8,10 8,50 9,28 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,32 8,01 6,42 7,21 9,49 11,08 12,31, 1,51, 3,44 5,04 6,40 8,00 9-32. 10,20. Gand dép. Courtrai arr. 5,15 6,34 8,45 9,33 9.24 10,51 1,28 2,49 4,14 5,23 7,21. 8,12. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 3,59 6,43. „8,43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,5o 5,01, Gand fl.7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 4,44 7,58 9,28. Gand arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,25 4,16 6,13 7.23 7,35. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 5,58 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,50 8,15 8,50. De l'universalité du déluge. L'histoire du déluge, racontée par l'auteur de la Genèse, repose indubitablement sur une tra dition qui s'est transmise de pére en fits, depuis Noé jusqu'a Abraham, et depuis Abraham jusqu'a Moïse. Moïse, inspiré do Dieu, l'a consignée par écrit dans toute sa pureté. Tous les peuples an ciens ont conservó le souvenir plus ou moins altéré de cette grande catastrophemais le peuple hébreu seul nous Fa fait connaïtre dans toute son exactitude historique. Le récit mosaïque soulève cependant un pro- blème qu'il est important de résoudre dans l'in- têrêt de Fapologétique chrétiennele déluge a-t il été universel L'universalité du cataclysme raconté dans la Bené,se peut s'entendre dans un double sens 1° en co sens que les eaux couvrirent la terre tout entière, sans en laisser un seul point a sec 2° en ce sens restreint qu'elles inondèrent seule ment la terre iiabitée. Les anciens théologiens croyaient que le déluge avait été universel dans le sens le plus large du mot, et qu'il n'y avait pas un seul point du globe Tui n'eüt été enseveli sous les eaux. Beaucoup de théologiens le crolent encore. lis prennent selon toute la rigueur de la lettre los mots du texte sacréAquce prcevaluerunt nimis super terram, opertiquè sunt omnes mon ies excelsi sub urïiverso ccelo quindecim cubi tus altior fuit aqua super montes quos operue- ydt. (Gen. vii, 19-20.) Des théologiens de nos jours pensent, néan- moins, qu'il n'est pas nécessaire d'interpréter d'une manière aussi générale les paroles de la Bible, et que Moïse a voulu marquer que toute la race humaine, a part les huit personnes qui étaient renfermées dans l'arche (I Petr., iii, 20), a été anéantie par le déluge; mais non que les eaux avaient couvert la terre entière sans la moindre exception. En d'autres termes, ils ad- mettent l'universalité du déluge dans le second sens que nous avons indiquó, mais non dans le premier. Les principaux représentants de cette opinion sont des Pères de la Compagnie de Jésus: te P. Pianciani, qui Fa exposée et soutenue A Rome, le P. Bellynck, le P. Schouppe, le P. Nicollaï, etc. Elle est génératement admise par ceux qui se sont occupés récemment de l'accord de la Bible avec les sciences naturelles. Malgró des apparences contraires, elle n'est point en contradiction avec Ie texte inspiré. La Sainte Ecriture ne parte de l'universalité du déluge que pour la terre habitée, non pour la terre en général; elle n'a point a s'occuper de l'universalité du déluge comme tel, mais seule- ment de l'universalité du déluge comme chati- ment contre Fancien monde. Les saints Livres ne disent qu'une seule chose c'est que, a part une familie, tout le genre humain, avec tous les animaux de son voisinage, fut anéanti sur la terre. (Delitzsch.) Au móment oü eut lieu la grande catastrophe, toute la terre habitable n'était pas encore peuplée. Noé et Moïse n'enteridaieat pas, par la terre entière, le globe terrestre tel qu'il nous est connu aujourd'hui, depuis la découverte de l'Amérique et après toutes les explorations modernes, mais la partie du monde alors habitée. Nous ne som- s. j. laerretnTX mes pas injustes envers Noé et ses fils, nou plus qu'envérs le libérateur d'Israël, dit le P. Pian ciani, quand nous supposons que, comme leurs contemporains et leurs descendants, ils igno- raient l'existence de l'Amérique et de l'Australie, qu'ils ne savaient rien sur ces contrées et sur les parties les plus éloignées du monde ancien, par exemple le cap de Bonne-Espérance; qu'ils n'a- vaient pas, en un mot, sur la forme particuliere de ces pays, et en général sur la géograpbie et la géologie, des connaissances plus étendues que Aristote, Hipparque, Ptolémée et Pline. A mesure que la science géographique et zoo- logique s'est développée, on a étendu a tous les pays et a tous les animaux nouvellement dócou- verts ce qui était dit dans Ia Genèse seulement des pays et des animaux alors connus; on a attribué aux mots de la Bible le sens qu'ils au- raient dans la bouuhe d'un honnne vivant dans d'autres lieux et dans d'autres sièclos, en Europe, par exemple, au XIX8 siècle, tandis qu'il faut leur attribuer le sens qu'ils avaient sous la plume d'un écrivain qui viv'ait en Asie, environ 2,000 ans avant l'ère chrétienne. L'ótude comparée des divers passages de la Bible, en particulier du Pentateuque, montre bien que c'est dans ce sens restreint qu'il laut entendre son langage. En parlant de la famine qui eut lieu du temps de Jacob, Moïse nous dit In universo orbe fames prcevaluit... Crescebat quOtidiefam.es in omni terra... Omnes provin cies veniebant in /Egyptian ut emerent escas. (Gen. xli, 54, 56, 57.) Ges passages ne doivent certainement pas s'entendre de l'univers entier, mais des peuples connus alors des Hébreux. II en est de mème des paroles du Deutéronome, n, 25, quand Dieu dit a MoïseHodie incipiam mittere terrorem atque formidinem tuarn in populos qui habitant sub omni ccelo. C'est aussi d'une fa^onanalogue qu'il faut expliquer Fendroit du livre des Rois oü il est écritUniversa terra desiderabat vultum Salomonis. (Iii Rois, x, 24.) Notre Seigneur lui-mème se servait d'une ma nière de parler somblable, quand il disait quö la reine de Saba était venue des extrémités de la terre pour visiter Salomon (Matt., xn, 42) et saint Luc n'avait pas un autre langage quand, décrivant dans les actes n, 5, la fête de la Pente- eóte, il dit qu'on voyait rassemblés a Jórusalem des hommes ex omni natione qua: sub ccelo est. Aucun exógètecomme on l'a remarquén'a jamais pensé qu'il fallüt entendre cet omni na tione dans son sens rigoureux, et supposer qu'il y avait dans la capitals de la Judée des Nouveaux- Zélandais et desChinois. Les termes employés par ia Genèse dans le récit du déluge s'appliquent done seulement h la terre connue alors de Noé et des Hébreux, aux montagnes qu'ils avaient vues, aux animaux avec qui ils étaient familiers ou dont au moins ils avaient entendu parler. Par conséquent, rien ne nous oblige d'admettre qua les plus hauts somruets de l'Himalaya, les volcans de l'Amérique centrale et méridionale et les montagnes de l'intérieur de l'Amérique que les anciens ne connaissaient pas, ont été couverts par les eaux. Quand nous lisons que toutes les liautes montagnes, sous le ciel, furent couvertes par les eaux, nous ne sommes pas plus forcés de prendre ces mots dans un sens rigoureusement littéral, dit M. Reusch, que tant d'autres expressions analogues que nous lisons dans la Bible. En placant ces paroles dans la bouche de Noé, nous devons entendre par ces montagnes celles qu'il avait pu voir de ses yeux.» Pour Noé, toutes les montagnes qu'il connaissait avait été inondées par le déluge. Üès lors qu'on interprète dans ce sens, qui parait bien être le veritable, le récit mosaïque, la plupart des difficultós alléguées contre le récit par divers savants tombent d'elles-mêmes. Les discussions sur l'histoire du déluge, dit M. Plaff dans son Histoire de la creation, p. 750, sont devenues sans objet pour le naturaliste, puisque les théologiens reconnaissent qu'on peut enten dre la narration de la Genèse comme signitiant, non pas que toutes les montagnes, sur toute la surface du globe, ont été simultanément inon dées, mais que l'humanité entière a été anéantie par une puissante masse d'eau.C'est accorder que le déluge a été une submersion partielle du glo be. Le savant n'a rien a opposer au fait du déluge ainsi expliquéil lui est impossible d etablir qu'un déluge partiel, dont l'existence est d'ail- leurs affirmée par les traditions de presque tous les peuples, ne peut pas avoir eu lieu réllement." La diliieulté la plus sérieuse allóguóe par les naturalistes contre la manière ancienne d'en- tendre le récit du déluge était empruntóe a la zoologie. Omne animal, secundum genus suum, dit la Genèse, universaque inmenta in genere suo, et omne quod movetur super terram in genere suocunctumque volatile secundum genus suum, universa: aves omnesque volucres ingressce sunt ad Noe in arcam, bina et bina ex omni came. (Gen. vu, 14-15. On entendait ce passage de tous les animaux existants, connus et inconnus, au lieu de l'entendre seulement des animaux connus par les hommes d'alors. II deve- nait ainsi fort malaisé d'expliquer, sans multi plier a l'inlini les miracles, eomment Noé avait pu rassembler dans l'arche les animaux qui étaient séparés de lui par Fimmense Ocóan, et eomment ces mèmes animaux, qui vivent dans

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1