LES SCIENCES ET LES ARTS. Samedi 21 Décembre 1878 1Se annee N" 1,354. habitations des esclaves romains. 5 2 ^g|^ *- >- P Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces jttilinialres se paient 30 centimes la On traite d forfait pour (es insertions par année. (Jn numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandos pour articles, Réclames on Annonces, content 10 fr. les 100 exemplaires. M IE MUS 19 EK BS 10 SS. Les personnes qui s'abonneront au •loiirisa! «i'Wgsres pour l'année 1879, le recevront gratis aussilöt que leur demande, accompagnée du montant de leur abonnement, nous sera parvenue. UNE BONNE SPECULATION. Une fenille exiravaganle du Luxemboug propose el VEtoile appuie de (Tapper d'un impót considérable les services funébres de 1e classe, eslimant que si une familie, par ostentation, jnge a propos de faire allumer des cent-lines de cierges et de don- ner pour cela plusieurs milliers de francs a l'égbse, l'Elat pourrail également profiler de ces largesses. L'Eloile el son compère n'y oni pas songé: il y a un impót plus produciif a élaWir par le mmislère qui dit vouloir la separation de l'Kgbse et de l'Elat: que ce ministère établis- sedes (axes considerables sur le riombre de baplêmes, de eonfirmations, de confessions, de communions et de bénédiciions nupliales, et M. Graux ne saura oü celer l'argenl qui affluera dans le trésor public. L'impólsur le service funébre ne produirait que peu ou lien, car on peut se passer de ces cérémonies mais non pas des sacremenls. Ainsi se vérifiera de plus en plus la maxi me libérale que le prêlre est bbre dans l'é- glise, grace surlout aux idéés de I'Eloile. Nous signalerons une source de revenus beaucoup plus considerables: ('établissement d'une taxe que paieraienl les membres des conseils d'administration et de surveillance des sociétés industrielies, sociétés financié- res, etc., qui jadis n'avaienl pas le sou et qui aojourd'hui remuent des millions a la pelle. Ne percevrait-on que 2 pour cent sur les bénéfices realises par ces ploulocrales de haul, parage, que l'Elal recevrail de ce chef un magnifique denier. On atleindrait de cel le facon toute une catégorie de parvenus dont la plupart ne paient que trés peu de chose au trésor. II ne serail que juste de voir ceux qui profiler!t de Uinclustrialisrre, servir a l'Elat une redevance en rapport avec les fabuleux profits qu'ils encaissent annucllement. S'il faula l'heure qir'il est, tant de gendarmes el si parfois nossoldals doivent risquer leur vie dans les bassins houillers, n'est-ce pas pour proléger les établissements industrials menaces par les gréves? Cetie protection que lout le monde paie mérite bien, nous semble- t-il, au profil de l'Elat, c'est a-dire du repré- sentant de tout le monde une compensation sérieuse. L'idée que nous suggérons permetlrait d'assurer cetle compensation au trésor. Maïs nous nous adressons a des sourds: les netif dixiémes des potentals industriels el des princes de la bourse soul libéraux et francs- macons, et a ce litre, le minislére des sept frans-macons ne peut trop les favoriser. Mieux vaut, aux yeux des chevaliers de la truelle, molester le clergé, tracasser l'Eglise et singer Joseph II, le sacristain. Respect et respect absolu aux pieuvres du capilalisme! PARALLELS. Meltons en regard les agissemenls gueux et les agissemenls calholiques, en matière de travaux publics. Lorsque le ministère liberal lombaen 1870 il laissa a ses successeurs des travaux .a effec- tuer. II y avail les fortifications d'Anvers qu'il fallul compléter travaux slériles pour le trésor public, pour i'industrie nationale. II y avail le fameux palais de justice de Bruxelles qui coüiera prés de 40 millions Encore mie dépense sterile, pi re, dangereuse. Les calholiques lombent en 1878. Ce sont des canaux, des chemins de fer qui doivent ètre fails, loutes dépenses utiles, produclives. Qu'on compare et qu'on juge. RAPPROCHEMENT. Sur interpellation, M. Bara dêclarail. ven- dredi a la Chambre qu'il avait inlerdit l'exhi- bilion du buste en cire deTKint, le voleur de la Banque de Belgique. II justifiait cette défense par le respect des convenances, la moralité publiqne, etc. M. Bara n'a pas observe que chacune de ses paroles frappa.it ses amis au cceur. Qu'önl-ils fait a Bruxelles? lis ont promené sur des chars, représenlés dans des positions infames, de dignes religieux. Ilsont Iivré aux railleries infames de la lourbe bruxelloise une sainle fille, Louise Laleau A Gand, ils ont outrage levénérable évêque du diocése qu'ils ont assis en effigie sur un char. Des interpellations ont eu lieu a la Cham bre, les membres de la gauche ont pris la défense de leurs amis. Les Anspach, les De Kerchove avaient sanciionné ces honleuses exhibitions, de leur autorité. T'Kint doil être protégé. Les évèques, Louise Lateau, seront livrés a la rue! Voila la justice libérale. CHARGES MILITA1RES. Le projet de loi qui, d'une maniére su- breptice,augmente le contingent de tnilice, a été mal accueilli. nous dit-on, dans les sec tions de la Chambre. En pouvait-i! être autre- menl Voici qu'un ministre de la guerre, sans explication aucune, sans avoir démontré la nécessilé d'une modification aussi radicale que celle qu'il propose, vient sommer, pour ainsi dire, la legislature d'aggraver les char ges militaires, el on ne se récrierait pas II y a, nous le savons, dans la gauche nombre de serviles, mais hors de la gauche, et au dessus de la gauche, il y a une opinion infliiente qui s'opposera énergiquemenl aux tours de passe-passe du ministère. Cetle opi nion veut que la Belgique ait une armée forte, bien organisée, propre a proléger nos fron- tières el a assurer l'ordre public au-dedans. A cette dernière lache on ne l'emploie que contre les gréves lorsque l'émeute trouble le repos dans la jcapitale et dans les grandes villes, la troupe reste dans la caserne, et quand on pariede l'en faire sortir, le libéra lisme, presse el tribune, la considère coinme une lèpre, comirie une provocatrice qui a soif de sang el de carnage. Madame la garde eivique, crosse en l'air et gueulant des inju res sous les fenêires du Palais du Roi, est alors la favorite de nos gueux modernes qui exaltent méme le ridicule apanage de la milice ciloyenne. Done a l'inLérieur une augmentation du contingent est inutile jusqu'ici l'armée a comprimé loutes les gréves; telle qu'elle est, elle les comprimera encore a l'avenir. Quant aux frontières, aucun nuage belli- queux ne se rnontre a l'horizon, et la Prusse ne cherche pas plus a attaquer la France que celle ci n'a i'envie d'assaillir l'Allemagne. C'est la seule évenlualité qui puisse inquiéter la Belgique, et lorsqu'elle s'est malheuretise- ment présentée en 1870, le ministère catho- lique ff'alors a prouvé que l'armée, moins biens organisée qu'aujourd'hui, pouvait pa- rer a toules les nécessités. Dés Iorspourquoi le minislére libéral veut-il augmenler le contingent On lui a accordé en 1868 deux mille soldats de plus; ils lui suffisaient, disait-il, et aujourd'hui les mêmes libéraux viennent érnettre une opi nion contraire a celle d'il y a dix ansSi on acquescail a leurs exigences, ils viendraient bienlöt réclamer une nouvelle aggravation. CHRONIQUE PARLEMENTAIRE. La Chambre des Représenlants a discuté et voté le budget des voies et moyens. Elle a également voté par b8 voix contre lb un crédit de 2b0,000 fr. pour l'érection d'une nouvelle école normale a Gand. La Chambre ne s'est pas trouvée en nom bre pour voter un second projet de loi ac cordant un crédit destine a l'ameublernent des hotels ministériels et notamment du mi nistère de l'instruction publique. Une simple remarque: on ne s'apercoit guére, a la facon dont le gouvernement dis pose des écus des contribuables, ni de la détresse du trésor public, ni mêine de la crise ministérielle et commerciale dont souf- fre incontestablement le pays. M. le ministre des finances tient a faire les choses en gros. (Graux.) FÉDÉRATION DES CERCLES. Qn lil dans le Courrier de Bruxelles La Fédération des Cercles catholiques avait convoqué aujourd'hui ses délégués a Bruxel les. Cette réunion, qui s'est tenue au local du Cercle catholique, rue d'Assaul, était Irès- id 7} 7) O CO SO x o O O CS Q U3 S 7,. M "Z ■H o f* 5* -3 O H pa C3 tn H r- P3 2 rr O rO en H !2J m 50 r> en cjc o r: 2! H ssS r=j o> lijrne. Poperinghe-Ypres, 5,15 7,15 9,33 11,00 1!,30 2,20 5,05 5,30 9,30. Ypves-Poperinghe, 6,20 9,07 10,05 12,07 2,45 3,57 6,47 8,45 9,50 poperinghe-Hazebrouck, 6,40 12,25 7,04 Ilazebróuck-Poperinghe-Ypres, 8,25 4,00 8,25. Vpres-Roulers, 7,50 12,25 6,30. Routers-Ypres, 9,10 1,50 7,50. Roulers-Bruges, 8,45 11,34 1,15 5,16 7,20 (10,00 Thourout.) 5,15 mat. 56 5,408,49. Langemarek.) Thourout-Ypres, 9,00 1,25 7,45 (le Samedi a 6,20_ du matin de Langemarek a Ypres). Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 12,30 5,55 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin), Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (leMardi, 10-09). O O H. HaPOrTDANCES. Bruges-Routers, 8,05 12,40 5,05 6,42. Thourout - Courtrai, Ypres-Courtrai, 5,34 9,52 11,20 2,40 5,25. Courtrai-Ypres, 8,08 11,05 2,56 5,4( Vpres-Ttiourout, 7,20 12,06 6,07, (le Samedi a 5,50 du matin jusqu'a Lang Samedi a 6,20_ du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6,00 12,00 3,35. Armentiöres-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comines, 7,25 2,00 4,45. Gomines-Waruèton, 8,45 mat. 9,30 soir, (le Lundi 6,30.) Warnêton-Gomines, 5,30 11,10 (le I.undi 6,50.) 43, 9,30. Lille, In; Comines-Belgique, Gommes-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madeleine, Lille, 7,20, 11,45, 6,4 la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-sur-Deüle, Comines-France, Comines-Belgique, 5,55, 10,35, 4,37,8,15. Courtrai-Bruges. 8,05 11,00 12,35 4,40 6,37 9,00 soir. (Thourout.)— Bruges-Gourtrai, 8,05 12,40 5,05 6,42. Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7,22 9,50 11,27 12,40 2,27 2,50 5,35 6,40 7,35. (Bassin) 7,28 9,56 11,33 12,46 2,31 2,56 5,41 6,46 7,41 9,02. Heyst-Blaukenberg'he-Bruges, 5,45 8,20 10,10 11,25 1,25 2,45 4,10 5,30 7,35 8,45. igelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ii Deynze-Ingelmunster, 12,00 8,20. Ingelmunster-Anseghem, 6,05 9,40 12,35 6,13. Anseghem-Ingelmunster, 7,42 11,20 2,20 7,45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7,10 9,08 1,35" 7.50 Dunkerque-Furnes-Dixmude 11,05 3,40 5,00. Dixmude-Nieuport, 9,50 12,35 2,20 5,10 8,35 10,10. Nieuport-Dixmude, 7,15 11,55 4,20 5,56 6,50. Tliourout-Ostende, 4,50 9,15 1,50 8,05 10,15. Ostende-Thourout, 7-35, 10.1& 12,20'6-15 9,15. Selzaete-Eecloo, 9,05 1,25, 9,03. Eecloo-Selzaete, 5-3S, 10-20, 5-05. COURTRAI, BRÜXBLX.ES. BRUXELLES, COURTRAI. Courtrai dép. 6,37 Bruxelles arr. 9,20 10,53 1,35 12,33 2,2o 3,42 6,10 6,35. 8,54. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,28 8,00 10,46 12,21 2,46 5,35 7,56 6,47. 8,44. COURTRAI, TOURNAI, LILI.E. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Courtrai dép. Tourna! arr: Lille 6,37 7,28 7,42 9-37 10,15 10-42 10,56 11,47 12,08 2,54 3,48 4,00 5,27 6,39 6,37 10,04. 8,47. 9,41. Lille dép. Tournai Courtrai arr. 5,10 5,42 6,34 8,12 8,56 9,17 11,05 11,32 12,26 2,21 2,40 3,38 4,10 5,21 6,33 8,10 8,50 9,28 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Ingeimunster, 6-58, 11-20. 4-41. et Lichtervelde, 6,15 Courtrai dép. Gand arr. 6,32 8,01 6,42 7,21 9,49 11,08 12,31, 1,51, 3,44 5,04 6,40 8,00 9-32. 10,20. Gand dép. Courtrai arr. 5,15 6,34 8.45 9,33 9.24 10,51 1,28 2,49 4,14 5,23 7,21. 8,12. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 3,59 0,43 8,43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01, Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 4,44 7,58 9,28. Gand arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,25 4,16 6,13 7.23 7,35. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 5,58 9,34 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,50 8,15 8,50. •oXoo Suite. Voir le numéro précédent. Une question connexe de celle-ei, et qui a été étudiée par M. Brücke, est celle du rneilleur mode d'éclairement pour les galeries de tableaux. Celles qui sont éclairées d'un seul cöté perdent Jes intervalles des fenêtres, lesquels ne peuvent être réseryées que pour les tableaux dissimuler et le cöté opposó, le seul utilisable, a l'inconvó-. nient d'un miroitement très-incommode pour le spectateur placé en face les murs latéraux en sont affranchis, mals leur lumière n'y arrive que d'une manière insufflsante. L'éclairement verti cal par deux baies du plafond donne de meilleurs résultats, mals a une condition, indiquée paria théorie et vériliée par la pratique, e'est que l'ho- Tizon des tableaux ne soit jamais trop liaut au- dessus du plan horizontal passant par les yeux du spectateur et qu'ils aient une inclinaison suffi- sahte pour prévenir le miroitement. Les peintres doivent aussi tenir compte des Wets de l'irradiationqui agrandit les objets éclairés placés sur un fond sombre et amoindrit I's objets sombres placés sur un fond brillant; c'est ainsi que, sur un damier, les cases blanches paraissent plus grandes que les cases noires, 'luoiqu'elles aient géométriquement les mêmes Proportions. On s'explique ce fait en optique en admettant que chaque point brillant percu par la rétine est entouré d'un cercle de diffusion, dont lumière eendree de lalune donne une image très-exacte, de sorte que les images des corps Lrillanls formóes sur la rótiue doivent dépasser liinites góométriques de ces corps et les taire paraitre plus grands. De plus, les impressions iumineuses très-concises sur la rétine arrivent, par un fait d'irradiation, a s'iuiluencer rócipro- quement et a donner les mélanges chromatiques habituels, produits par la combinaison des cou- leurs élémentaires; d'oü des eff'ets dout l'art peut tirer parti. Cette influence des couleurs les unes sur les autres s'accroit avec la distance, et d'au- tant plus que ces couleurs sont plus multiplióes dans un espace déterminé.C'est ainsi que l'outre- mer et le jaune de chrome, qui donnent du vert sur la palette, produisent du gris par irradiation; que le rouge einabre et le vert donnent du jaune. Murillo arrivait instinctivement, par 1'emploi qu'il laisait de l'irradiation, a des effets de ton d'une délicatesse infinie. L'harmonie des couleurs a également ses régies scientiflques, quoiqu'elles soient beaucoup moins connues que celles qui dóterminent l'harmonie des sons. I.'oeil les perooit instinctivement, la science commence a les expliquer. On sait que des vótements unicolores l'atiguent l'oeil et ré- pandent sur les mains et le visage de la personne qui les porte ie reflet de la couleur complémen taire; du jaune, si le vctement est bleu; du jaune verdatre, s'il est violet; du vert, s'il est rouge pourpre; et de méme l'abus d'une couleur domi nante a-t-il ce double inconvenient de choquer l'oeil et de répandre sur les couleurs avoisinantes des reflets complémentaires qui en faussent la nuance, L'expérience indique que l'association de couleurs la plus heureuse par ses effets est celle qui reunit non pas les deux couleurs com plémentaires le rouge écarlate et le bleu ver datre, par exemple, mais le bleu d'outre mer et le vert jaun'atre. La reunion du rouge, du vert et du violet ótait un des,procédés instinctifs des maitres de i'écclé jtalienne, et le roi delacou- fc leur, Paul Vóronèse, trouvait dans Tassociation du rouge pourpre, du bleu verdatre et du jaune, des effets de coloris dont la beauté n'a pas été égalóe depuis. La science analyse les oeuvres des maitres, et, la oü elle rencontre le beau accompli ou lo laid incoutesté, elle cherche a se rendre compte de l'un et de l'autre, et a determiner quelle loi pré- établie a été respeetée ou violóe pour arriver a un elfet donné. Sans doute, elle n'a pas la preten tion de conduire directèment et par ses seules lumières aux sources du beau, inaccessibles a jamais a ceux sur lesquels Dieu n'a pas laissé tomber cette flamme du génie artistique qui. seule peut y conduire mais elle élève i'intelli- gence humaine en lui montrant que, méme dans i'extase de rinspiration, elle obóit a des lois aussi positives, aussi sages, aussi mesuróes que celles qui gouvernent le monde physique; rins piration ne peut rieft perdre a les connaitre, et les procédés manifestations inférieures mais nécessaires de l'art, doivent necessairement y gagner. l'alcoolisme. Le congrès international pour l'ótude des ques tions relatives a l'alcoolisme, qui s'est réuni ró- cemment a Paris a roccasiön de l'Exposition, a adoptó une resolution tendaut a ce que les gouvernements soient invités non-seulement a prévenir et a réprimer l'abus des boissons alcoo- liques par des mesures législatlves, mais aussi a faire tous leurs efforts pour que l'eau-de-vie destinée a la consommation soit puriüée et rec- tiflée autaut que possible, les eaux-de-vie de basses qualitós contenant des alcools autres que l'alcool éthylique, qui jouit d'une iunocuitó rela tive. IJ a décidé de plus qu'une commission interuationale permanente serait nommée a l'effet de róunir tous les faits relatifs a l'étude de l'al coolisme, d'ótudier les moyens de le combattre et de provoquer la réunion de congrès ultórieurs destines a continuer les travaux du congrès de Paris; il a arrèté enfln que la prochaine session se tiendrait en 4880 a Bruxelles ou a Stockholm, la première de ces villes étant désignée par sa proxinnté et sa position centrale, la seconde par ce fait, douloureux pour elle, qu'elle peut être considérée comme la capitale actuelle de l'alcoo lisme. Nous applaudissons sans réserve A ces efforts gónéreux pour amoindrir les rigueurs honteuses de ce lléau de l'ivrognerie qui dégrade Mme, énerve l'esprit et tue le corps; mais nous ne nous faisons pas d'illusion sur l'efflcacitó de cette croisade contre l'alcoolisme, qui ne déploie contre lui d'autres arines que la divulgation des méfaits de l'alcool et l'appel, aidé ou non de recompenses, au sentiment de la dignité person- nelle; tout cela est utile sans doute, mais il faut bien reconnaitre que le ressort véritablement ellicace paree qu'il peut seul redressör une volonté dégradée par le plus abject des vices, est celui qui s'appuie sur le sentiment religieux. Le R. P. Matthew aurait-il ramenó a la tempe rance des populations entières, eourbées sous le sceptre du roi Gin, s'il s'était contenté de dissorter philosophiquement, physiologiquement ou liygié- niquement sur les dangers individuels et sociaux de cette yvrongnerie que Montaigne déclarait le plus tenaee des vices Non, sans doute; cha- cuu de ses auditeurs aurait invoqué k son profit le bénéttce des immunités exceptionnelles et n'aurait vu dans ses arguments que des expé- dients de propagande. Ce n'est pas seulement l'esprit qu'il s'agit de convgiticre, il faut surtout allumer, au foyer méme de la volonté, cette force de resistance aux entrainements des sens qui, seule, peut nous faire dominer leurs suggestions; le frein religieux y sufflt, et, quoi qu'on fasse, le fléau de l'alcoolisme ira croissant a mesure que le peuple se déchristianisera da vantage. 11 y a la un.de ces exemples si frappants, pour qui ne ferme pas son esprit a leur lumière, de cette génóration fatale, nécessaire, du mal physique par le mal moral, qui se constate invariablément quand on ne s'arrête pas aux premiers effets de celui-ci, mais qu'on en étudie les consóquenees prolongóes. Dans l'antiquité, les ruines de la villa de l'em- pereur Adrian, prés de Tivoli, nous montrent le peu de cas que faisaient les Romains de leurs esclaves. Le logement- de ces derniers, en effet, était une simple construction aux murs épais et solides, avec une seule ouverture ou porte et des espèces de soupiraux sous les toits. Quelquo- fois, il y avait encore des ouvertures au niveau du sol et produisaient, avec celles du toit, des courants d'air qui permettaieut aux esclaves de ne pas mourir asphyxies; mais ni les uns ni les autres ne donnaient accès a la lumière. Ces immenses tours carróes ótaient remplies de cabanès de cinq a six pieds de haut, dans les- quelles on pénétrait au moyen d'échelles. C'est dans ces bouges qne vivaient, entassés pèle-mêle, les dix mille esclaves de l'empereur Adrien. A la tombée du jour, les soldats sonnaient la retraite des esclaves et fermaient la lourde porte de fer, qui ne s'ouvrait que le lendemain matin.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1