ORGANE C ATHOLIQUE DE L'A RRON DISSEMENT.
LA FAMINE Eli CHINE.
SAM EDI 11 Janvier 1879.
10 eenliincs le Numéro.
14" année.
N° 1360.
LÉON XI!!.
On s'abonne rue an
leurre, a lores,
PTPPI8>TPQ DANTÏFIP Al FQ
1liLihi'lljO 1 Uitlij ItiftufciJ.
HOMAGE A SA SAlfJTETE
19etixièuic fiisie.
A VIS.
LA LETTRE PASTORALE.
Quel estTobjet de la Lettre pastorale de
NN. SS. les Evèques de Belgique? 11 suffit
de la lire pour en être convaincu: nos pre
miers pasteurs se borneot a réprouver le
principe funeste de la secularisation de
l'école primaire, inscrit en toutes lettres
dans le programme ministeriel.
Unefeuille ministériellè pretend que le
ministère ne tiéiit pas a mériter les bon-
nes graces des évèques et qu'il fait li de
leurs prolestations. Les évêques peuvent
et a tous les bureaux de poste du royaume.
Mais c'est prccisémeut ccttc portee des
projets sco la ires du gouvernement, définie,
précisée par les declarations de la presse
officieuse et des chefs du parti liberal, qui
motive les protestations de l'épiscopat.
Ces protestations, les évêques les font
entendre pour accomplir un grand et saint
devoir.
Si nos adversaires avaient conserve le
sens du respect, ils s'inclineraient devant
eet acte de sollicitude pastorale et ils sau-
raient rendre justice aux prélats qui s'ac-
quiltent avec cette franchise el ce courage
des obligations de leur charge. Nous
combattons le catholicisme, diraient les
libéraux sincères, paree que nous croyons
son influence funeste; mais nous compre-
nous ([tie des évêques catholiques pro-
lestent contre cette agression: ils doivent
le faire en conscience s'ils croient a l'au-
torité dont ils sont revêtus et h la reli-
gion dont ils sont les organes.
Mais la polémique de la presse gueuse
sur la Lettre pastorale des Évêques ne s e-
léve guère au-dessus de ce brutal cri de
guerre de rue, devenu, il est vrai, la devi
se de M. le ministre do finsti uction publi-
que: A has la calotte!
Ce mot, pour nos adversaires, suffit il
tout, répond a lout.
Les évêques iuvoqueront le droit de l'E-
glise. Qu'importe'?... A bas la calotte!
Los évêques allègueront l'intérêt social
si élroitement lié ii l'éducation religieuse
du peuple. Qu'importe?.A bas la ca
lotte!
Les évêques démontreront que l'ensei-
gnemenl confessionnel dans l'école est Ia
seulc solution constitutionnelie du problê-
me de rinstruction piamaire, donnée au
nom de l'Etat. Qu'importe?... A bas la
calotte!
Yoilii ou en est réduit le grand parti des
lumières, de la libre discussion, du libre
examen!
DOSSIER SAINCTELETTE.
La presse catholique est bien bonne!
On se souvient des beaux temps du dos
sier Wasseige. Quelles clameurs, quel les
maledictions
Ln voyageur altrapait-il uil rhume dans
le train, c'était la faute a Wasseige.
I ii train deraillait-il, grace ii un aiguil-
leur ivre ou maladroit, c'était la faute a
Wasseige.
Un train manquait-il la correspondance
ii cause du mauvais vouloir d'une compa
gnie concurrente, c'était la faute h Was
seige.
N'eigcait-il, c'était la faute it Wasseige,
et M. Sainctelette de sauter a la tribune el
de s'écrier d'une voix indignée: le chemin
de fer beige est-il done a la merci des neig es
SWMMKjflK
Lo JOURNAL CYPRES parait le Mercredi et. le Samedi.
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dictionduS. Pèreaunétiu particuliere, 5 00
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,tr et Mme Piiilippe'Yanden Berghe, 50 00
M. l'abbé Vandevelde, 5 00
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S. Père, 2 00
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VI. Roets, euré, 20 00
VI. l'abbé J. Vermeulen, 5 00
Vnonyme, 5 00
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d. Remaut, curé, 15 00
Vnonyme, 10 00
a familie N. D. B. et leur servante, 11 00
dD,e veuve Deraeve, 10 00
dr et Mm" Francois Dehouck, 5 00
vl. l'abbé Gravet, 20 00
kemmei..
d. deMaulde, 100 00
A. Masureel, cure, 20 00
4. Vanden Bussche, vicaire, 10 00
4me V. D. B. 5 qó
d'1» V. D. B. 5 oo
t"« V. A. V. 5 oo
rnonyme, 5 oo
LES ENFANTS ABANDONNÉS.
*-*
M. Pémartin, secrétaire géhéral de la Congré-
ation des Lazaristes, communique aux Missions
afholiqués la lettre süivaute, adressée par Mgr
'agliabuevicaire apostohque du Pé-tché-ly
ccidental, a M. Fiat, supérieur general do sa
ongrégation, et que personae ne potirra lire
mis éprouver une profonde emotion
La plus grande partis de la population de la
liine est très-pauvre. Cliacun vit d'emprunt sur
récolte luture. Aussiquand survient une
nnéè de disette, la misère est afi'reusë. Personae
e prète, paree que tous sont dans la gêne; per-
DtCKERUSCII.
M. Ghyoot, curé,
M. Dooms, vicaire,
BRIEI.EN.
M. Verhaeghe, curé,
Barbe Lisabeth,
Benoit Kastelein,
Virginie Vernieerscli,
Louis Desmitter,
Anonyme,
20 00
10 00
- 25 00
2 50
2 00
1 00
2 00
2 50
Total 1.511 OO
MM. les ecclésiastiques de I'arrondissement
voudrónt bien recevóir les souscriptions.
Toutes autres personnes de bonne volontri
tont également consid.crees comme aptes d
recueillird recevoir et transmeltre les
offrandes.
On les perf.ott également, au bureau du
Journal d'Ypres et du Nieuwsblad.
Puur permettre une exacte comptabilitê
1° Le donateur et son intermédiaire sont
inslamment priés de remétlre simultanêment
la note de la souscription et l'argent qu'elle
comporte.
Les personnes qui. séraient embarrassées
pour faire parvenir au centre de Voeuvre le
montant de leur souscription, peuvent l'envogcr
en mandats sur la poste d M. le Dogen d'Ypres.
2° Nous ne pourrons publier chaque semaine
que les souscriptions dont la note el l'argent
seront parvenus au centre de l'aiuoreChez
M. le Dogen d'Ypres, avant le Jeudi midi.
SA LÉGITOIITÉ.
sonne n'emploie d'ouvrierschacun est livré a
son propre malheur.
Cette année, la disette s'étendait aux provinces
voisines. Le Chan-si ven'ait s'approvisionfier sur
nos marches déja si pen fournisles Chiriois do
cctte province achetaient nos grains au prix le
plus élevé, et, sans pouvoir arriver a se sauver
eux-mêmes, ils contribualent a nous affamer. Sur
300 families10 tout au plus avaieut de quoi
prendre deux fois par jour une nourriture a
peine suflisante pour' les söüteriir. Des éeorces
de petit millet, des graiues de coton, des tour-
teaux, résidu des graines dont on avait extrait
1 liuiie, telle etait la nourriture des plus i'ortunés.
Les autres, ne pouvant acheter ces tristcs ali
ments disputes aux auimaux, s'eu allaient par
les champs ramasser quelques herbes a demi
desséchées, cueillir les feuilles et arracher i'ó-
corce des arbres. On cuisait les feuilles et l'écor-
ce était réduite en i'arine.
Demander l'aumóae était inutile. Quand le
Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient
30 centime? la ligne. Les insertions judiciaires, t franc la ligne. Les numéro» supplé-
mentaires coütent 10 francs les cent exomplaires.
Four ley annonces de Franco et du Belgique (exeepté les 2 Flandres) s'adresser a 1 'Agence Uavas
I.a ffite, etC18 BruxeTles, 89, Marché aux Hérbes, et a Paris, 8, l'laée dé la Bourse.
dire ce qu'ils voudrout: ils crieront dans
le désert.
Uu reconnait ii ce langage le mépris du
libéralisme pour les droits de la conscience
el pour la veritable liberie religieuse.
Nous savions depuis longtemps, du res tb',
que le libéralisme est i eunenu de I Lgiise
catholique et que son but est de lui arra
cher des ames.
C'est daus ce bul, et dans ce but seui,
qu'on veut séculariser feusbigiiement et
cüasser ie prètre de l'écoie. Uu veut isoler
1'enfaut de i'iutlueiice religieuse, lui ap-
prendre a cousiderer la foi catholique com
me une siipersunon suraimée et le miiiistrè,
chargé u ciiseiguer cette foi, comme uu
revenant U ua autre age.
mendiant se présentait, ou lui montrait le peu
qui restait a la familie il se retirait en silence
et allait a quelques pas de la se couclier par terre
et attendee la mort qui ne tardait pas. Les routes
se cotivraient de cadavres que les passants dé-
pouillaient ile leurs haillons et qui étaient aban-
douues aux chiens et aux corbeaux.
il arrivait souvent qu'un malheureux atfatné,
dés qu'il avait recu une aumóne, avalait avec
avidité queique aliment et mourait étouil'é. Une
chrótienne étant venue avee son enfant deman
der des sècours, ou lui donna de quoi se nourrir.
Elle acheta des petits pains, en mangea quelques-
uns, et, en retournant en son village, elle tomba
au milieu du chemin et expira. Dans un autre
village, un missionnaire donne une abondante
aumóne a quatre malheureux sur le point d'ex-
pirer; il leur fait prendre un peu de nourriture.
Les voila sur pied. On les croyait sauvés; trois
jours après, ils mouraient subitement.
Ces faits se renouvelaient dans chaque village.
Ceux qui avaient des chaurnièrés les démolis-
saient pour en vondre la charpente comme bois
de chaull'agepuis on vendait les tablesles
chaises, parl'ois la moitié d'un toit, et l'on s'abri-
tait sous l'autre moitié. Quand il n'y eut plus de
bois a vondre, on vendit les jeunes filles de 13 a
20 ans, puis les i'emmes. Au commencement, ce
traiic rappurtait queiquefois 100 fr. par personne;
mais, la plupart du temps, de 10 a 15 fr. seule-
ment. On en vint il donner pour rien ces infor-
tunées.
Les parents se partageaient les petits enfants
1 et chacun s'eu allait de son cóté pour ehercher
I sa nourriture. Mais souvent les uns et les autres
i expiraient sur les routes. Souvent aussi on cor.
j duisait ces pauvres enfants aux marcliés on les
oll'rait a qui voulait d'eux. Si personne lie les
prenait, on les abandonnait au milieu de la foule
et ils mouraient de faim.
(A continuer.)