monopole de l'enseignemerit sans doute en vertu de la liberté d'enseignement inscrite dans la constitution Parler de la sorte c'est remonter cin- quanle ans en arrière, aux années néfastes qui ont précédé notre revolution de 1830. Le vieux sang orangiste, qu'on a vu it F oeuvre alors, s'est réveillé; il produit cet accès d'admiration pour un régime de dé- lestable tyrannie. Comme M. Mergelynck est bien venu après cela de nous dire, d'un ton patelin: néanmoins, Messieurs, je tacherai d'ap- porter dans tous nos rapports un grand esprit da conciliation, qui aura, je l'es- père, pour eftet d'imprimer ii toutes nos relations administratives et sociales la plus grande bienveillance et la plus gran- de courtoisie. Vit-on jamais mauvaise plaisanterie pa rade? En appliquant cette politique de despotisme, M. Ferdinand sera animé d'un grand esprit de conciliation, et quand ses victimes devront entree en relation avec lui, elles ont l'espoir de rencontrer la plus grande bienveillance et la plus tranche courtoisie! Ah M. Ferdinand, si jeune encore et déja si impertinent. Yotre oncle seul pourrait se permettre ces grands airs. La signature nous a rassurés un peu. Merghelynck. Merghen lyck. Au point de vue politique, peu de durée. Le Journal de Bruxelles. après avoir re produit le dernier alinéa de la circulaire de M. Merghelynck, ajoute: Voilit un commissaire d'arrondissement qui comprend d'une singulière fa^on le texte et l'esprit de la constitution. Lui qui est payé avec l'argent de tous les con- tribuables, il ne devrait pas oublier qu'il est le commissaire du Roi, le représentant du gouvernement de la nation beige, et non l'agent d'une coterie. Si M. Merghelynck, rempli d'admiration facile a comprendre pour les procédés de Monsieur le mi- nistre de l'intérieur. veut soutenir, comme il le dit, la politique du cabinet libéral, qu'il rentre dans la vie privée. Comme par ticulier il peut agir a son gré, mais sa qua- lité de fonctionnaire public lui impose une réserve que nous le plaignons de 11e pas comprendre. Les représentants du gouvernement du Roi ne sont pas payés pour soigner les affaires personnelles des ministres libéraux et pour faire de la propagande libérale; c'est a l'intérêt du pays qu'ils doivent consacrer leur temps, leur travail et leur zèle. Les tendances qui se manifestent a cet égard dans c«rtaines régions officielles sont dé- plorables; e'en sera fait de Ia bonne admi nistration du pays, le jour oii les emplois publics ne seront plus occupés que par des cuisiniers électoraux, et il est facile de pré- voir que les fonctionnaires perdront toute autorité comme tout prestige du moment qu'oubliant leur véritable mission, ils se transformeront en commis-voyageurs du libéralisme. M. Carton ne pensait pas ainsi en 1870. 11 voulait alors garder la place et les émo- luments pour combattre le ministère catho- lique. Démissions et nominations C'est en ces quelques mots que le Progrès annonce la destitution brutale qui vient de frapper un grand nombre de fonctionnaires intelligents et honorables. La politique passionnée de nos gouvernants ne peut conserver dans la hiéarchie administrative des hommes consciencieux, honnêtes et capables. La gueuserie réclame des gueux. A Ypres comme dans le reste du pays ces actes de despotisme ont été accueillis avec indignation. Le Progrès lui, est tout joie,il ne voit que drapeaux, illumination, musique. II a ac- cueilli la nomination de M. Ferdinand avec enthousiasme et croit que tout l'arrondis- sement et la ville lont comme lui. Dans ses colonnes, en familie cela s'est peut-être passé ainsi,quoi qu'on dise cepen- dant que certain petit cousin ne soit pas sa- tisfait ni d'autres non plus. Mais dans l'arrondissement et même dans la trés-libérale ville d'Ypres, l'enthousias- me n'a éclaté que dans des proportions tout h fait miniscules. Rue d'Elverdiimhe nous avons compté dix drapeaux pour 66 roai- sons, rue de Boesinghe deux; quatre it la Petite Place, en y comprenant ceux de la familie. Rue de Lille il y en avait un seul, it la Belle, siége de 1'administration des Hospices, dont M. Ferdinand Merghelynck fait partie. Les messagers avaient fait du zèle sur la fapade principale et sur les pi- gnons postérieurs, Marché au Beurre. Le Progrès ne souffle mot de cette exu- bérance d'enthousiasme. L'illumination ne fut guère plus brillante; la plus grande partie de la rue d'Elverdin- ghe était plongée dans l'obscurité la plus profonde comme le reste de la ville; les réverbères eux-mèmes brulaient mal ce soir Ik. C'est qu'on n'a pas oublié les 23 années du régime Carton et surtout les quelques années que M.lechevalier Ruzette a passées parmi nous. II faut autre chose qu'un M. F. Merghelynck doublé même de son oncle M. If. Carton pour effacer les traces que le re- gretté M. Ruzette a laissées dans l'arron dissement d'Ypres. L'expérience nouvelle permettra d'apprécier encore mieux l'im- mense différence qui existe entre le régime cartonnien et l'urbanité, Ia bienveillance, la liberté et la tranquillité du régime clé- rical, sous lequel l'arrondissement d'Ypres a vécu pendant buit années. Les Witte Klakl;en ontcouronné lafète; pas de cérémonie libérale sans l'air des gueux. Monsieur le nouveau Commissaire, très-ému, a remercié en termes bien sentis. II y a des gens qui ne sont pas difficiles et qui se contentent de peu. Le public, assez restreint, restait indiffé rent; la mise en scène n'avait cependant pas été négligée. Les lenêtres ouvertes permet- taient d'admirer des salons éblouissants de lumière. Peu de visiteurs; il en est jus- qu'a 7 que nous pourrions nommer. Pacha I s'y promenait en grande toilette, le front illuminé, respirant it longs traits la gloire de la familie. II était au bras de son neveu, déja si chargé de tonctions et aspirant en core aux honneurs de l'lnstitution de Mes- sines. La conversation était animée. Voyez-vous, mon neveu, comment on arri- ve? 11 y a dix ans,vous aviez des idéés im- possibles.exagérées pour nos populations flamandes. Tout ce'a est bon h Bruxelles, mais ici il faut biaiser.On n'arrive it ses fins que par des airs de moderation.II faut laisser le prêtre EEcoIe;le petit peuple y tient. Pour nous, la religion et le reste nous pouvons nous passer de cela pourvu que nous ii restions les maltres. A la rue nous avons relevé cette obser vation On a beau dire, c'est toujours de la familie. Telle est la moralité de cette grande journée. 11 parait selon la rumeur publique que les Bureaux du commissariat resteront établis rue des Récollets N° 3, ceux qui désirent parler au nouvel interprête du texte de la constitution devront s'adresser au IS*0 11, même rue, ils auront l'avantage en trouvant le nouveau commissaire d'y rencontrer l'an- cien. Ainsi Ta décidé le réorganisateur de l'arrondissement. Qu'on se le dise. Miscellanées. M. Carton connaitrait-il l'histoire des Empereurs Romains On rapporte qu'en présentant son neveu au ministre de lTntérieur, (quel róle hein Caïus César Carton a soufflé ces mots Je suis le soleil couchantvoid le soleil qui se léve L'histoire ne dit pas s'il y avait en cc moment éclipse de Tune ou de l'autre astre. On croit généralement que le nou veau commissaire d'arrondissement donnera sa démission de secrétaire de Tassocialion libérale. D'autres disent que, comme issaire d'arrondissement, il peut servir de secré taire d'une association politique. A ce compte, il pourrait aussi servir de receveur des contributions directes ou indi rect es. CE QUE PROUVENT DES CHIFFRES. Dès 1874, M. Frère qualifiait Ie cabinet Malou de ministère de la banqueroute. A peine arrivé au pouvoir, M. Frère ac- centue ses accusations, et au risque de nuire au crédit de l'Etat, declare, dans le discours du tröne, que le budget est en déficit pour 1877 et qu'il sera aussi a découvert en 1878. A cette double imputation vinrent se joindre les déclamations dans la Chambre et dans la presse gueuse, proclamant que le trésor public était it sec, que M. Malou l'avait entièrement épuisé et que M. Graux devait tirer le diable par la queue pour satisfaire aux besoins urgents. Dès lors, le devoir du ministère était tracé il devait restreindre les.dépenses et ne plus en ordonner de nouvelles avant que l'équilibre ne fut rétabli. Or, en présence et de ces déficits et de la caisse publique vide, qu'ont fait nos gou vernants Ils ont jeté l'argent par les fenêtres, multiplié les dépenses, créé des besoins pour avoir le plaisir de placer leurs créatures. Nous avons voulu récapituler ici les aug mentations de crédit demandées aux Cham- bres ou déja votées par elles, et voici notre relevé, qui pourrait bien ne pas être complet: 1. Crédit supplémentaire pour Tembellissement des hotels de MM. les ministres fr. 170,0( 2. Augmentation du budget de la gendarmerie pour 1878 et 1879 294,01 3. Créditpour le palais de jus tice de Bruxelles4,600,0[ 4. Crédit supplémentaire du budget de la guerre 2,547, 5.Crédit pour envoyer des ou- vriers Texposition de Paris 40,00 G. Augmentation du budget de l'intérieur de 1879369,90 7. Augmentation du budget des travaux publics de 1879. 2,377.5(1 8. Frais de premier établisse ment du ministère de Tinstruc- tion publique1,030,30 9. Augmentation du budget de M. Van Humbeeek1,775,21 10. Projet présenté pour l'ex- tension du matériel du chemin de fer6,000,00 Total fr. 19,204,03 Une dépense de prés de vingt million quand le pays va a la banqueroute et que: trésor est vide, nous parait assez raide; i plus, MM. Van Ilumbeeck, Sainctelette e Rolin ont annoncé de nouvelles dépenses M. Renard ayant augmenté le contingent milice, devra augmenter aussi les frats M. Bara va créer une 5e Chambre it la cou: d'appel de Bruxelles et néeessitera de nou velles dépensesmais nous sera-t-il permi de demander oü les sept FF.-, ct compère vont trouver de quoi payer ces somme exorbi tantes Sans doute, la question restera sans ré ponse, mais les contribuables, qui souffri ront le plus de ce gaspillage, tiend.ro» pour des saltimbanques politiques les hom mes qui crient it la banqueroute et au défici et qui prouvent par leur conduite qu'ils croient pas un seul mot de leurs propre accusations. Patrie Chambre beige. Hier a commencé la discussion du bud get de l'intérieur. M. Rolin, vivement atti qué par MM. Wasseige et Woeste au sujt des destitutions et de la jurisprudence élec- torale, nous semble s'être assez mal défet du. Le débat n'est pas terminé et not aurons Toccasion d'y revenir. CHRONIQUE RELIG1EUSE. Jf 0 ÉGLISE DE SAINT MARTIN. Apostolat de la prière en l'honneur de N. J de Lourdes pour la conversion des pécheurs. - Mardi 11 Févner, anniversaire de la lre appari tion de la Sainte Vierge a Lourdes. Messe solennelle a 8 heuros, suivie d'un acte de consécration a Marie Immaculée Salut solennel a 5 heures, suivi d'un acte de consécration a Marie Immaculée. On écrit de Termondo, le 30 Janvier: Par suite de la mort de M. A an Cromphaut membre de la Chambre des représentants,^ électeurs de notre arrondissement seront bien tót convoqués afin de pourvoir a son remplacfi' ment; il est probable que les gueux so verro® de nouveau contrahits d'entrer en lutte etd« présenter leur candidat perpétuel, avec la cer titude da fier au-devant d'un nouvel échec; da»; le camp catholique le candidat préféré (car il est probable qu'il y en ait plus d'un) aura, sur 1» question capitale de l'ensejgnement, un pW' gramme très-clair tracé par les circonstances: OU LA RELIGION SERA LA BASE FONDAMENT-4' le de l'instruction publique, ou l'Etat seR-4 hors dr i.'école.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2