ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RR ONDISSEMEN T. ETRENNES PONTIFICALES. SAMEDI 1' Mars 1879. 10 centimes le Numéro. 14e année. N° 1374. LÉON XIII. On s'abonne rue au Beurre, 66, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. HOMMAGE A SA SAIWTETÉ ftfeuvième liste. Résumé politique. La situation se complique chaque jour davantage en France. Un décret remet en activité de service le farneux major Labor- dère, qui fut renvoyé pour avoir prêché l'indiscipline dans l'armée. Après la réha- bilitation de la Commune, la désorganisa- tion dans l'armée, c'est dans l'ordre. Dans une bonne république cela doit se passer ainsi. La mise cn accusation des ministres du 16 Mai sera peut-être écartée. M. Gambetta a trouvé le moyen d'arrêter la Commission chargéede l'enquète sur les agissements de ce ministère. II a fait nommer ie président de la Commission gouverneur de l'Algérie et M. Brisson, qui en était rapporteur, pré sident de la Commission du budget. Un espère que, privée de son président et de son rapporteur, la Commission reculera devant la résistance du gouvernement. Les radicaux ne sont pas satisfaits. Le Rappella Marseillaise jettent feu et flamme contre les opportnnistes et les repus. Com- me la logique est impitoyable.il est certain que les radicaux arriveront a leur jour sans que les repus puissent les arrêtef. Les troupes russes se retirent des provinces de i'empire Ottoman, D'autre part des difficultés se sont élevées entre le gouvernement turc et l'empire d'Autriche au sujet de l'occupation de certaines parties de la Bosnië. Les Anglais se préparent activement a la guerre contre les Zoulos. De grands renforts sont déjii en route et la chambre a voté les crédits nécessaires. Le Maréchal de Mac-Mahon et l'F.m- pereur d'Allemagne sont assez sérieuse- ment indisposez. Le Socialisme fait de rapides progrès en Ailemagne, malgré les mesures prises par le Gouvernement. Au scrutin de ballo tage ;1 Breslau, leur candidat a rëuni sans agitation d'aucune sorte, 7544 suf frages, 2369 de plus qu'au premier scrutin. M. de Bismarck n'est pas satisfaitde la tournure que prennent les affaires. On croit qu'il va recourir h une nouvelle dissolution du Parlement. II espère que le programme protectionniste et les affaires de France lui amèneront une majorité sur laquelle 11 pourrait s'appuyer sans crainte. La Bulgarie possède un Parlement avec tous ses accessoires, partis, groupes, sous-groupes, avancés, modérés, tout y est. lleureux pays! Lc silence de M. Henri Carton. La fée Malchance nous a jeté un sort; c'est certain. Voilé la troisième fois que nous comptions sur le concours actif et désinté- ressé d'un membre de l'illustre familie Car ton pour alimenter notre journal et soulager la rude besogne de nos rédacteurs et nous avons été trompés cette fois comme précé- demment. Les deux neveux nous avaient envoyé des correspondances éminemment intéressantes: ils nous out lachès dès la première lettre. L'oncle enfin nous arrive en personne. c'est un personnage d'importance qui s'an- nonce de loin. Un billet autographe et une longue lettre; quelle aubaine! L'annonce d'un rapport offlciel, voyez done! un docu ment destine a passer sous les yeux d'un gouverneur, d'un ministre peut-être; quel honneur pour le Journal d' Ypres Mais hélas! plus rien. Du rapport officiel, nous n en avons jamais vu ia première lettre. Monsieur Henri Carton, commissaire d'arrondissement ad intérim, s'est éclipsé, dissipé, évanoui. Cela rappelle les prestidigitateurs: une fois, deux fois, trois fois, passe. On léve le cornet, plus de muscade. M. Henri Carton traite ce genre d'affaires un peu trop légèrement ii notre gré. Nous lui avons dit très-formellement qu'en desti- tuant le sieur Desaegher de ses fonctions de chef de bureau, il avait posé un acte brutal qu'il ne pouvait pas justifier. II a cherché a se défendre. La Patrie de Bruges, qui lui avait fait les mêmes reproehes, a recu de sapi'ose; la même que nous; M. Carton y met de l'économie, mais le rapport offlciel promis également n'est jamais arri vé dans ses bureaux. La réponse de la Patrie a été accablante et M. Carton s'est tu. Notre réponse n'a laissé debout aucune de ses affirmations, M. Carton se tait tou- jours. Le Progrès cette propriété de M. Carton, menapait de nous fermer la bou- che. Nous continuons a parler et lui, Nous nous permettons ce qu'on appelle en administration des lettres de rappel, quelque chose que M. Carton doit connai- tre, toujours même mutisme. Jls cro'ient peut-être, le Progrès et son M. H. Carton, qu'il est au-dessous de leur dignité de nous répondre. Nous les avertis- sons que la prëtention est au moins dëpla- cée. D'abord cela ne sied pas a leur per sonne. Ils ont d'ailleurs entamé la polémi- que; ils ont menacé et promis. Le dédain n'est done plus de mise. S'ils renoncent ;'i tout essai de justifica tion, nous disons que cette justification est impossible et M. Carton ni son Progrès ne l'essaieront plus. Le Pacha a voulu payer d'audace; il a affirmé sans preuves, outragé sa victime et ses prédécesseurs, exhibé sa morgue et sa suffisance, espérant ainsi nous faire peur. Mais il s'est trompé. Nous avions écrit: En ce qui nouscon- cerne, nous ne permettrons pas qu'il s'efface et se cache derrière une hottée d'injures ou un excès d'audace. Quand ou prend une position comme celle que M. Carton cheroiie a se donner, il faut avoir le courage d'aller jusqu'au bout. M. Carton a filé et fait le mort. 11 a lalt destituer M. Desaegher au mé pris de toute justice; il a privé un honnête homme de son emploi, sans raison plausi ble, rien qua cause de ses opinions catho- liques et paree qu'il pouvait être un lémoin gênant. Nous avons dit: 11 faut que eet acte lui reste comme une flétrissure. 11 en sera ainsi. Ce sont nos conclusions. La Cavalcade. Depuis trois jours, une série d'affiches intrigue la population. Une cavalcade, au profit des écoles sans Dien, sortirait le 2 Mars. Avant-hier une bande jaune annonce au public que, pour des raisons indépen- danles de sa voionlé, la Commission orga nisatrice renonce h laire sortir la cavalcade le 2 Mars. Hier, une nouvelle affiche bleue apparait. La cavalcade sortira le 2 Mars. Pourquoi ces tergiversations, ces ot'dres et ces contre-ordres? II parait que les intentions des organisa- teurs n'étaient pas approuvées par l'admi- nistration communale. L exces en tout est nuisible. Nous, qui ne sommes pas dans le secret des dieux, nous ignorons les motifs. D'aucuns racontent qu'il est arrivé des ordres de Bruxelles. La Ligue de l'Enseigne- ment exigerait la sortie de la cavalcade. Pour ces messieurs le temps de la modéra- tion est passé. Nous attendrons avec patience. Franche- ment, nous aimons a ce que le libéralisme se montre tel qu il est, avec ses horreurs et ses mauvais instincts. 11 aime h manger du jésuite et du prêtre. Soit. Qu'i 1 en mange mais gare i'indigestion. Gorrespondance. Zoutenaye, le Monsieur i'Editeur, Permetlez-moi de recourir h la publicité de voire journal pour formuler une simple question. En rendant compte du décès de M. De- zutter, le Progrès disait C'était un brave et honnête citoyen, esclave de son devoir, jouis- sant de la conftance et de l'estime de ses chefs et ne comptant que des amis nous souscri- vions volontiers it eet eioge, en tous points bien mérité et beaueoup y adhéraieru avec nous. L'administration communale, nous semble t-il, aurait du en cette eirconstance prouver souestime pour son employé défunt, en récompensant lesvertus civiques relatées dans les lignes ci-dessus. Cependant il pa rait quelle a irompé le dernier espoir du inourant, la dernière consolation qu'il at- tendait de ses chefs pour sa veuve et ses enfants Ia nomination de son (ils aux fonctions qu'il avait remplies d'une manière si exemplaire durant35ans et auxquelles son Hls coopérait déja depuis 5 ou 6 ans. Journal d'Ypres, Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le dorps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'ailressor a l'Agence Havens. I.affite, et O Bruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Montant des listes précédentes, 11,339 13 PAROISSE ST-MARTIN (YPRES). Ange Debruyne, 5 00 Anonyme, 5 00 R. T." 2 00 Anonyme, 2 00 P. V. D. G.T. 3 00 Anonyme, 2 00 PAROISSE ST-PIBRRE (YPRES). M. R. Begerem-Syoen. 20 00 Anonyme, 7 00 PAROISSE ST-NICOI.AS (YPRES). Julie Beague, 2 00 Anonyme, 2 00 Anonyme, 1 00 BOESINGHE. Anonyme, 15 00 Un jeune enfant, 20 ZILLBEKE. Quelques paroissiens dévouós au S. Père, 30 00 WESTOUTRE. M. P. v. H. 20 00 Total 11,455 33 II garde de Conrard le silence prudent.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1