ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. LE CHATEAU DE BÖUCHÖUT. SAMEDI n Mars 1879. 10 centimes le Numero. 14e année. N° 1380. On s'abonne rue au Beurre, 66., a Ypres, et a tous les bureaux de poste clu royaume. Résumé politique. VAgence Havas avail démenti formel- lement les bruits relatifs ii une modification quelconque dans le cabinet francais. Les journaux officieux déclarent que des ditTi- cultés nouvelles et prévues amèneront peut-être prochainement, des transforma tions dont la nouvelle est sans fondement aujourd'hui. Rien ne se fera qu'après les vacances; celles-ci expirees, le cabinet Waddington aura probablement vécu. Ce qui embarrasse davantage la position du Président du cabinet, c'est son désac- cord avec la majorité des membres de la Commission des tarifs de douanes. M. Wad dington est partisan du rétablissement, au profit de certaines industries, des droits protecteurs que les traités dénoncés avaient abolis. II y a sérieusement question de nommer M. Gambetta ministre des finances et prési dent du Conseil. Cela n'étonnera personne. Mais le 4 Septembre Un nouveau décret, graciant 120 con- damnés pour fails relatifs ii la Commune, aura été signé hier. Parmi les graciés se trouvent MM. Humbert, Melville et Blois- court. La Commune a beaucoup de chance. La Commission permanente du Parle ment allemand pour les affaires concernant le règlement d'ordre de cette assemblée, et qu'un vote de celle-ci avait chargée d'ex- aminer la question d'une réforme éventuel- le de ce règlement, s'est mise h l'oeuvre. On croit généralement que le règlement sera soumis h une révision générale. Que devient M. Carton? Nous disons bien: que devient M. Carton? Ou est-il? Est-il mort, malade, ou seule- ment éclipsé? Dort-il d'un sommeil si pro fond que rien ne le réveille? Le Journal d'Ypres s'inquiéle et perd son repos. II demande M. H. Carton aux échos d'alentour, et l'écho reste sourd. II le récla me au Progrès, et cette chose de M. Carton est devenue muette. Faudra-t-il recourir au ministère d'un honorable membre du collége des huis- siers? Hélas! Le rapport, si solennellement an noncé par M. Carton, nous ne l'avons pas encore regu. Pourquoi? Nous fignorons. M. Carton nous Pavait offert, le Progrès allait nous le mettre, com me un bailion, sur la bouche. Et rien, toujours rien! Allons, M. Carton, un bon mouvement, servez-nous ce factum. Ne laissez pas pro tester votre parole. Si vous ne payez pas, nous serons obligés de demander votre mise en déconfiture. Et chacun dira h bon droit que le Journal d' Ypres, rédigé par d'afïreux cléricaux, vous a réduit au silence, vous le grand M. Carton, au souffie puissant, l'homme h l'in- fiuence universelle, le docteur et licencié en droit, le commissaire, le Président de l'Association libérale, le Vice-Président de la Eédération, le N'écoutez pas le proverbe: Défiez-vous du premier 'mouvement eest le bun. Ecoutez-le au contrairele premier mou vement dans l'espèce c'est le bon.... pour nous. Miscellanées. Discussion clu budget des travaux publics. Discours de M. Berten. Journal d'"Ypres, Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supple mentaire» coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Relgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser a l'Agence Havas Laffite, etCl,! Bruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le chateau de Bouehout, acheté par le Roi pour la princesse Charlotte, est une admirable resi dence, une des rares propriétés des environs do la capitale a laquelle se rattachent des souvenirs historiques. Bouehout fut d'abord l'apanage deGuillaume de Crainhem qui mourut sans postérité, et son patrimoine óchut aux descendants de son frère ainé Daniel. Vers 1336, un comte de Flandre vint chercher refuge dans la résidence de Bouehout. Ce doit ètre Louis de Crécy ou Louis de Male. En curant les fossés du manoir et en creusant les fondations de la ferme, on a trouvé des fers de lance. des piques, des épées, des bouts do flèche et un grand nombre d'ossements humains; on en conjecture que Bouehout eut a soutenir un siége de quelque durée ou un sanglant assaut, a l'époque de la bataille de Scheut. Le chateau fut habité ensuite par Evrard de la Marck frère du cólèbre de la Marck, le San- glier des Ardennes. Son frère Robert, seigneur d'Arenberg et de Mirwart, aliéna tout le patri- Ttioine des Bouehout et vendit Bouehout lui-même en 1536, au chevalier Maximilien Transilvain, dont la (ille Jeanne ópousa messire Górard Velt- wyck, secrétaire de l'empereur Charles-Quint. Vers 1580, Bouehout fut occupé militairement; le due de Parme s'en empara dans les derniers mois de 1582. Jeanne de Transilvain vendit Bou ehout au chevalier Christophe d'Assonleville ou Assonville, seigneur de Hauteville (1590) Devenu possesseur du chateau de Bouehout, il le restaura et l'embellit considérablement. Plus tard, le seigneur de Noyelles-Wion, qui avaitépousé en 1621 la lille du seigneur de Hau teville, obtint pour la seigneurie de Bouehout la confirmation du titre de baronnie et augmenta l'importance de ce domaine. Bouehout fut mis en vente et acheté par sir Pierre, Ferdinand Roose, seigneur de Ham, pair du comté de Namur, 1678. Bouehout, qui avait été de nouveau declare uno baronnie en 1683, demeura la propriété des descendants de Roose jusqu'en Mai 1830, époque a laquelle la comtesse Joséphine, la dernière du nom de Roose, épousa le comte Louis-Léopold- Amédée de Beauffort, tils ainé du marquis de Beauffort et de la conUesse de Wignacourt. Belle Philis, on désespère, Alors qu'on espère toujours. Les Dames de tous les Bourgmestres libó- raux du pays vont ofi'rir nous assure-t-on un maguifique bouquet a M. Van Humbeeck, pour rendre hommage d sa répütation de bon goïit. Cela ne prouverait pas le bon goüt de ces Da mes. Nous doutons fort que la nouvelle soit exacte. Que fait le nouveau Commissaire d'arron- dissement d'Ypres disait Jocrisse de Roulers a son voisin. 11 iravaille l'administration d'après la bosse. M. Berten. Messieurs, mes discours anté- rieurs me paraissent établir suiïisamment la situation générale de l'arrondissement d'Ypres, quant aux transports par voies ferrées et navi gable», je me bornerai a me référer aux observa tions et réclamations que j'ai produites alors. Paree quiprécède, on a pu voirque le chateau existait déja au douzième siècle. Si l'on en croit De Cantillon, il étaitjadisentouré de cinq encein tes de l'ossós qui se protégeaient l'une l'autreet qui ótaient traversées par un pont d'une longueur extraordinaire. Après la restauration compléte que lui fit su- bir Christophe d'Assonville, vers Tan 1600, il formait un carré llanqué de cinq tours de dimen sions et de formes diverses. M. de Beauffort, qui avait voué a Tart du Moyen-Age une admiration profonde, avait fait exécuter, sous la direction de feu M. Suys, des travaux qui ont considérablement modifié Tas- pect du chateau. La tour d'entrée et son pont-levis ontdisparu; aucun fossé ne sépare plus lojardin de la cour. La partie du manoir la plus ancienne 'est la tour occidentale, le donjon carré, massif et recou- vert par une terrasse de plomb. Cette partie, qui date du douzième siècle, contient trois étages. Chaque étage ne comprend qu'une salie, chacune de ces salles est voütée. L'aile adjacente, de construction moderne, a été mise en harmonie avec les deux autres corps de logis. Deux rangées de fenêtres leur donnent un as- Je crois cependant devoir m'occuper spéciale- ment de la situation faite aux populations des parties de eet arrondissement desservies par des chemins de fer non repris par l'Etat. Ces populations continuent a être soumises a l'application des tarifs onéreux de la Sociétó du chemin de fer de la Flandre occidentale qui les dessert, et jusqu'a ce jour, elles ne trouvent au cun avantage a user des voies dernièrement reiirises par l'Etat, attendu que le bénéfice résul- tant de l'empfoi de ces lignes, régies maintenant par les tarifs de l'Etat, se trouve entièrement enlevé par le droit d un franc par i,000 kilogram mes percu par la Société de la Flandre occiden tale pour réinscription de nouveaux parcours. Ce droit de réinscription et les taux du tarif de la Société continuant a ètre appliqués aux stations entre Ypres et la frontière francaise vers Hazebrouck, il en résulte, comme je l'ai établi lors de la discussion du budget des travaux pu blics de 1878, que par waggon de 1,000 kilogram mes le coüt du transport de niarchandises de 4° classe s'élève, pour certaines de ces stations, jusqu'a 3 francs par kilometre. Ce taux exhorbitant parait tellement invrai- seniblable que l'honorable M. Beernaert, alors ministre des travaux publics, nous répondait, d M. Struye et a moi, que nous exagérions les difficul- tós de la situation et les surcharges qui en résul- taient. Je regrette de devoir le dire, les explications donnóes par M. le ministre n'ont ni anéanti l'ex- actitude de mon allégation, ni amélioré la situa tion intolerable et ruineuse faite aux habitants de cette partie de l'arrondissement. Je dois reconnaitre cependant que la situation de l'arrondissement sera améliorée parl'achève- ment de la ligne de Thielt a Lichtervelde. Je prie done avec instance M. le ministre des travaux publics de tenir la main a ce que cette ligne soit terminée et mise en exploitation le plus tót possible. La réponse qui m'a été donnóe l'année derniè re, quant au transport des perches a houblon, m'oblige a revenir sur eet objet. Je demandais alors que ces perches, actuelle- ment tarifiées a la 3e classe, fussent portées a la peet monumental; une galerie couverte, qui s'élève en avant du rez-de-chaussée du principal corps de logis, ajoute encore a la beauté de l'é- dilice. Aux angles s'élèvent de joliestourelles, couronnóes par des ceintures de créneaux. Un campanile ótale au milieu d'elles sont toitdécou- pé en ornements gothiques. L'intérieur est un véritable musée, dont les richessesajoutent encore au charme qu'inspirent Taspect du chateau et les souvenirs de son his- toire. Des portraits en pied de quelques-uns de nos anciens souverains et de nos hommes illustres décorent la salie a manger et le grand salon. Dans la salie a manger, la cheminée, de très- grande dimension, est surmontóe des statues de Godefroid le Barbu, le prétendu fondateur du manoir; de Godefroid de Bouillon et du due de Bourgogne, Philippe le Bon. Prés du grand salon dont on admire les portes en bois sculpté, provenant de l'abbaye de Malon- ne, et dont les murs sont tapissés de tableaux et de portraits historiques, est une petite chapelle dédiée a Saint-George. Un pen plus loin que la chapelle, tin cabinet est orné d'arceaux en ogive et des écussons des huit families qui ont possédé Bouehout, depuis Ie

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1